Antoine. Dupont. Antoine Dupont. ANTOINE DUPONT

 

 

Par Jauzion aux Pommes

 

À peine deux semaines, mais ça fait comme une éternité. Il y a clairement eu un avant et un après France-Namibie. La douleur est encore vive : on a normalisé la guerre en Ukraine mais certaines blessures sont ancrées plus profondément dans nos âmes.

 

Il faut rester concentré sur la compétition, alors j’ouvre Rugbyrama. Jean-Baptiste Lafond est formel dans sa chronique : “Aujourd’hui on voudrait qu’un joueur ne joue pas, pour un oui, pour un non. Si à chaque fois que j’avais eu mal au casque, j’avais manqué un match… Nous, en 1990 on buvait du champagne à la mi-temps, un truc qui tape le crâne aussi, ben ça nous a pas empêché de gagner. Je pense qu’il devrait boire un petit coup le minot, et ça ira tout seul”

 

Sur BFM TV, je vois Emmanuel Macron arriver au domicile d’Antoine Dupont à l’improviste tandis qu’une trentaine de journalistes qui passaient là par hasard immortalisent une série de photos du Président à son chevet. De son côté, interrogée sur la blessure du capitaine, Sandrine Rousseau déplore qu’il soit avant tout victime de la brutalité masculine tandis qu’un supporter à l’avatar noir et orange “RN-Carbonne” commente sur Facebook “Arrête de politiser le sport, poufiasse ! Les écolos à la con vous feriez mieux d’aller tondre la pelouse du stade, bon appétit..”.

 

Sur C8, Cyril Hanouna profite de la fin de compétition namibienne pour débriefer la polémique avec Johan Deysel sur TPMP tandis que les fanzouzes pourront voter par SMS si oui ou non il doit être banni à vie des terrains de rugby. Parmi l’assemblée, on notera la présence bénévole et désintéressée de Bernard Laporte, qui ne manque pas de rappeler ses liens très étroits avec Antoine Dupont, à qui il envoie des SMS pour lui faire bénéficier de son expertise sportive, ou de bons plans, comme celui où il l’informe que le groupe Altrad saurait à coup sûr reconstruire une pommette en béton, sur les conseils de son ami médecin.

 

Sur Doctissimo, Laurent Alexandre organise un débat avec Michel Cymes et Jean-François Delfraissy : “Dupont peut-il revenir contre l’Italie ? Sinon en quart-de-finale ?”. Le premier plaide un retour immédiat, assurant que ce n’est qu’une fracturette tandis que le second insiste sur la nécessité de porter un masque, tout en précisant que la décision de le faire jouer doit être prise en petit comité : dans un Conseil de Défense avec Shaun Edwards. Didier Raoult fait irruption et assure que les masques ne servent à rien, que lui a la solution mais que personne ne l’écoute, merde à la fin.

 

Au JT de ce midi, l’on voit qu’Antoine Dupont est retourné dans le camp de base du XV de France, alors les sites de paris sportifs titrent immédiatement “Le XV de France retrouve son idole… en attendant la médaille d’or ?”, tandis que Fabien Galthié gagne 2 points de popularité dans le baromètre IPSOS. L’après-midi, les journalistes paniquent en ne le voyant pas enfiler la chasuble des titulaires, ni celle des remplaçants. L’un d’eux prépare aussitôt un nouvel article “Peur bleue : l’équipe de France finalement au fond du gouffre ?”.

 

Les internautes sollicités y vont de leur analyse : la plupart estiment qu’il faut du temps de jeu à Antoine Dupont, il doit jouer contre l’Italie. Mais pour éviter une rechute, doit-il jouer jusqu’à la 45ème minute ou rentrer en jeu à la 47ème ? Ou au contraire faut-il le préserver plus longtemps, pour éviter que Thibault Giroud ne le blesse ? Mais arriverait-on à sortir de poule en confiant les clefs du pack à ces peintres de Lucu et Couilloud ?

 

Puis, il est 7h20. Le réveil sonne. Ce n’était qu’un mauvais rêve. Heureusement, on ne vit pas dans un monde où Antoine Dupont est encore plus démesurément présent par son absence (et Romain NTamack déjà oublié). Il faut que je passe à autre chose. De toute façon, il est l’heure d’aller au boulot. Et comme chaque matin, c’est à la gare de Toulon que je me rends inconsciemment avant de réaliser que non, je n’ai toujours pas été convié à rejoindre Rueil-Malmaison.

Podcast, épisode 15 : Coups de cœur, déceptions & bounker

 
L’antenne toulousaine de la Boucherie Ovalie vous a concocté ce 15ème épisode pour faire le point sur la première partie de la phase de poules de la Coupe du monde. L’occasion pour eux de partager ce qui leur a plu et déplu durant ces trois premières semaines de compétition.
 
Pour celles et ceux qui veulent participer au jeu des auditeurs, l’adresse mail est la suivante : boucherie-ovalie-podcast@outlook.fr.
 
Ca s’écoute ici :
 

LeS petitS Guildford illustréS : édition Coupe du monde 2023

Vous fallait-il réellement une raison pour vous enivrer durant deux mois de compétition ? Nous ne le pensions pas.
Mais nous avons entendu votre appel aussi lourd que celui de Danty qui demande le ballon pour aller percuter tout droit sur Sexton.

Comme dit l’adage “Qu’importe la rencontre pourvu qu’il y ait l’ivresse”, nous avons donc décidé de doubler le plaisir en vous offrant un Double Guildford. Le premier sur les Bleus et le second sur le reste du monde.
C’est l’équivalent de prendre une pinte plutôt qu’un demi en soirée. C’est pas forcément meilleur et ça finit peut être un peu tiédasse, mais c’est rentable et ça vous saoule davantage.

En revanche, nous vous mettons en garde, l’abus d’alcool est dangereux pour votre santé. Même pour un seconde ligne de série régionale, il est déjà très compliqué de tenir le Guildford pour les trois matchs du Tournoi des VI Nations, alors ne tentez pas les huit par week-end si vous n’êtes pas Enzo Forletta.

Bonne Coupe du monde à tous et au cas où : https://www.doctolib.fr/hepatologue !

 

(Cliquez ici pour la version HD)

 

 

 

 

(Cliquez ici pour la version HD)

 

 

Designé par Pèir Lavit, sur une idée originale du @WelshDalaiLama

Podcast, épisode 14 : Pronostics, match d’ouverture et digressions habituelles

 
La Coupe du monde commence demain, nous donnons donc nos pronostics pour la compétition, puis nous évoquons le match d’ouverture des Bleus face à l’Argenti… euh la Nouvelle-Zélande. Et en plus y’a un joli panier garni à gagner.
 
Pour celles et ceux qui veulent participer au jeu des auditeurs, l’adresse mail est la suivante : boucherie-ovalie-podcast@outlook.fr.
 
Et ça s’écoute ici :
 

Présentation Coupe du monde 2023 : L’Afrique du Sud

 

Par Ovale Masqué,

 

Tout au long de l’été, la Boucherie Ovalie vous présente en détails les 20 équipes qualifiées pour la Coupe du monde 2023. Basé sur le modèle de ce qui avait été publié dans le livre La Découpe du monde du rugby en 2019, ces fiches pays vous offriront un cocktail de ce que nous savons faire de mieux depuis désormais plus de 10 ans : un savant mélange d’analyses pointues, d’informations approximatives et de blagues douteuses.

 

Fiches déjà publiées :

Le Chili

Le Portugal

La Roumanie

La Namibie

Les Samoa 

L’Écosse

La Géorgie

Le Tonga

L’Uruguay

Les Fidji

L’Italie

L’Argentine

L’Australie

Le Japon

L’Irlande

Le pays de Galles

L’Angleterre

 

L’Afrique du Sud

 

 

Notation

Chasse : +++
Pêche : +++
Destruction : +++++

 

L’emblème

 

De la même façon qu’elle possède un hymne national d’une durée de 12 minutes chanté en 17 langues différentes, l’équipe de rugby d’Afrique du Sud possède plusieurs emblèmes. Tout d’abord l’historique springbok, cette petite gazelle trop mignonne et très photogénique, surtout quand on se prend en photo à côté avec un fusil. Associé à l’apartheid, ce symbole a progressivement disparu des maillots des équipes sportives sud-africaines. Au rugby, on l’a gardé pour ne pas se fâcher avec son public cible, tout en lui associant à partir de 1995 la fleur de protée. Assez jolie elle aussi, même si tirer dessus est moins rigolo.

 

Faute de place, le logo de la Coupe du monde sur la poitrine étant réglementaire durant la compétition, le Springbok sera relégué sur la manche du maillot des joueurs sud-africains. Inutile de crier à la dérive wokiste annonciatrice de fin de la civilisation : c’était déjà le cas lors des précédentes Coupes du monde, et ça n’avait pas empêché les Boks de remporter la compétition en 2019.

 

De toute façon, le vrai emblème de l’Afrique du Sud, c’est le gros pif de Kwagga Smith.

 

L’équipe

S’il y a bien une chose plus prévisible que le jeu des Springboks, c’est la manière dont on fait le portrait de cette équipe. Si, selon les mots de Daniel Herrero, la violence a plein de synonymes, ceux-ci ont tous déjà été épuisés par les journalistes sportifs lorsqu’il s’agit de parler de la nation arc-en-ciel. Oui, c’est vrai, l’Afrique du Sud a basé ses trois victoires en Coupe du monde sur le fait marcher sur la gueule de ses adversaires, et éventuellement de les piétiner au sol s’ils remuent encore. Cela dit, on a a rarement vu une équipe soulever un trophée après avoir reculé de 10 mètres sur chaque impact.

 

S’il faut reconnaitre qu’ils ont de quoi satisfaire tous les clichés possibles physiquement parlant, avec des avants à mi-chemin entre le fermier hollandais consanguin et Dwayne Johnson en fin de prise de masse, les Boks ont aussi d’autres arguments. En 2019, c’est la science tactique, notamment dans le jeu au pied, qui leur avait permis de triompher au Japon. Et si l’on retient un jeu pas toujours bien flamboyant, il serait dommage d’oublier les fulgurances ballon en main de François Steyn (avant qu’il prenne 15 kilos), JP Pietersen, Bryan Habana, Cheslin Kolbe et autres Lukhanyo Am. Et puis honnêtement, si vous n’êtes pas capables de voir une forme de beauté dans un maul qui avance de 40 mètres, ou dans un coup de pied dans la boîte de Faf de Klerk parfaitement chassé par des ailiers qui sprintent comme Tom Cruise dans Mission Impossible, aimez-vous vraiment le rugby ?

 

 

4 ans après leur troisième sacre, les Springboks ont eu des résultats mitigés : s’ils ont triomphé des Lions Britanniques et Irlandais, ils ont échoué à remporter les 4 dernières éditions du Rugby Championship. Contre les nations européennes, ils ont également connu la défaite : contre l’Irlande, la France et même l’Angleterre et le Pays de Galles. Si si, c’est arrivé, en 2021 et 2022. Ca parait loin, hein ?

 

Alors, les champions en titre ne font plus peur ? N’exagérons pas. Même quand ils ne sont pas au top, on sait toujours qu’on va perdre quelque chose en les affrontant (au mieux de l’énergie, au pire un membre). Surtout, depuis quelques semaines, les hommes de Jacques Nienaber semblent dangereusement monter en puissance. Le pays de Galles (52-16) et la Nouvelle-Zélande (35-7) se sont fait éparpiller façon puzzle en matchs de préparation. En France, on en vient presque à souhaiter affronter l’Irlande en 1/4 de finale. Et quand la perspective d’un match contre le XV du Trèfle devient désirable, c’est qu’il y a vraiment de quoi s’inquiéter.

 

Le joueur à suivre

En l’absence de Lukhanyo Am, qui pouvait prétendre au titre de meilleur centre du monde au meilleur de sa forme, les Boks sont privés de leur principal créateur. Heureusement, son successeur est peut-être déjà là : Canan Moodie. Agé de seulement 20 ans, le joueur des Bulls a débuté à l’aile en sélection, mais c’est avec le maillot 13 qu’il a impressionné contre les All Blacks à Twickenham. Il a notamment humilié trois kiwis Cédric-Heymans style, mais son essai a hélas été refusé par un arbitre vidéo soupe au lait.

 

EssaiMoodie
 

Issu d’un milieu difficile, puisqu’il a selon ses propres mots “grandi entre la drogue et les gangsters”, Moodie incarnera également la caution “sorti du ghetto” devenue obligatoire chez les Boks depuis la mise en avant du parcours de Siya Kolisi. Un beau message d’espoir : vous pouvez échapper à la pauvreté, la misère et la violence, il suffit pour cela d’être un athlète d’exception.

 

Avec le demi d’ouverture Manie Libbok, qui possède un style de jeu qu’on pourrait presque qualifier de fantasque au vu des standards du pays, les Boks pourraient donc surprendre avec une stratégie plus flashy qu’à l’habitude. Après tout, on annonce une Coupe du monde du jeu et des arbitres récompensant l’offensive. Mais rassurez-vous, on garde les bases, et on continue même d’innover en matière de bourrinage, avec l’expérimentation d’un banc à 7 avants lors du massacre des All Blacks.

 

Question piège : Bruno par Sacha Baron Cohen ou Eben Etzebeth ?

Le calendrier

– Contre l’Ecosse, le dimanche 10 septembre à Marseille (17h45)

– Contre la Roumanie, le dimanche 17 septembre à Bordeaux (15h00)

– Contre l’Irlande, le samedi 23 septembre à Saint-Denis (21h00)

– Contre les Tonga (Le Tonga ?), le dimanche 1er octobre à Marseille (21h00)

 

 

Le scénario idéal

 

Pour son premier match, l’Afrique du Sud étrille l’Ecosse au Stade Vélodrome. De l’aveu même des Marseillais, on avait jamais vu autant de violence et de sauvagerie dans la citée phocéenne. Dans la foulée du match, Finn Russell annonce qu’il arrête le rugby pour reprendre la maçonnerie, métier où les accidents du travail sont plus rares.

 

La Roumanie, après avoir visionné ce match, décide logiquement de déclarer forfait, et ce sont des Boks frais et reposés qui se présentent pour le choc face à l’Irlande. Jonathan Sexton passe son tour, ayant peur de mourir à quelques jours de la retraite, comme un flic dans un mauvais buddy movie. Les hommes de Siya Kolisi s’imposent largement. Lors du dernier match de poule, les Tonga sont victimes d’un nouveau tsunami. Les Boks s’envolent vers les 1/4 de finale, où ils ne font qu’une bouchée des All Blacks, tellement traumatisés par leur dernière rencontre qu’ils n’ont même pas osé faire le haka, de peur d’énerver un peu plus leurs adversaires.

 

En demie, les Argentins pleurent pendant les hymnes, mais cette fois, c’est par peur de mourir. Les Pumas de Matera se font rouler dessus par le 4×4 sudaf. En finale, l’Afrique du Sud affronte la France, en route pour son premier titre mondial. Le match tourne rapidement à la boucherie et, comme à Marseille en 2022, il y a plus d’attente au protocole commotion qu’à un guichet de la Poste. Le match prend fin prématurément à la 64e minute, lorsque World Rugby applique une nouvelle règle inventée en cours de compétition : la victoire par KO, si l’arbitre estime qu’une équipe n’est plus en mesure de préserver son intégrité physique.

Après la remise du trophée, Eben Etzebeth défie Emmanuel Macron dans un combat tribal. Le président de la République est vaincu et tué, et Etzebeth déclare que la France est désormais un territoire conquis. Le Grand Remplacement des Africains n’était donc pas une fiction.

 

Première allocution du 14 juillet pour les nouveaux maîtres de la France.

 

Le scénario catastrophe

 

Trop confiants après des matchs de préparation face à de faibles oppositions, les Boks ne prennent pas au sérieux l’Ecosse. Erreur fatale : le XV du Chardon joue son rôle favori, celui du petit caillou dans la grosse chaussure d’un cador du rugby mondial. Grâce à un Finn Russell #dansunbonjour et un Huw Jones qui se rappelle qu’il faisait des malheurs en Afrique du Sud il y a quelques années, les hommes de Gregor Townsend signent la première grosse surprise de ce Mondial.

 

Condamnés à battre l’Irlande dans un “véritable 8e de finale”, les Sud-Africains réussissent à l’emporter au forceps. Cette fois, le XV du Trèfle évitera donc les blagues sur le fait qu’ils sont toujours éliminés en 1/4. Les Boks retrouvent ensuite la France dans un match qu’on annonce brutal. Mais la surprise est totale : les hommes de Nienaber décident d’envoyer du jeu dans tous les sens. Hélas, Manie Libbok plombe la performance de son équipe en signant un pauvre 0/7 au pied.

 

En face, le XV de France la joue full dépossession, et met toutes les occasions au fond grâce à la botte d’un Jaminet qui tente toutes les pénalités, même à 65 mètres des perches. Malgré trois très beaux essais, les champions en titre quittent la compétition, battus 18 à 15 par des Bleus qui ne seront pas rentrés une seule fois dans leurs 22 mètres. La défaite est vécue comme un véritable séisme au pays. Jake White fait son retour à la tête de la sélection et impose Damian de Allende au poste de demi d’ouverture, promettant que de son vivant, plus jamais un ballon ne parviendra jusqu’à l’aile.

Présentation Coupe du monde 2023 : L’Angleterre

 

Par Peir,

 

Tout au long de l’été, la Boucherie Ovalie vous présente en détails les 20 équipes qualifiées pour la Coupe du monde 2023. Basé sur le modèle de ce qui avait été publié dans le livre La Découpe du monde du rugby en 2019, ces fiches pays vous offriront un cocktail de ce que nous savons faire de mieux depuis désormais plus de 10 ans : un savant mélange d’analyses pointues, d’informations approximatives et de blagues douteuses.

 

Fiches déjà publiées :

Le Chili

Le Portugal

La Roumanie

La Namibie

Les Samoa 

L’Écosse

La Géorgie

Le Tonga

L’Uruguay

Les Fidji

L’Italie

L’Argentine

L’Australie

Le Japon

L’Irlande

Le pays de Galle

L’Angleterre

 

 
 

Notation :

God save the Queen : – – – – –

Swing Low : – – –

Sweet Chariot : – –

 

 

L’emblème :

 

Au XVe siècle éclate une guerre civile pour de sombres histoires de succession à la couronne d’Angleterre : la guerre des Deux-Roses. Un derby opposant les maisons de Lancaster et d’York, qui arborent respectivement comme emblèmes une rose rouge et une rose blanche.

 

On vous épargne les détails mais à la fin du temps règlementaire c’est l’équipe d’Henri Tudor de la maison de Lancaster qui l’emporte, non sans avoir violemment déblayé le capitaine adverse Richard III dans un ruck, ce dernier étant tué sur le coup [rappelons que ces évènements historiques prennent place avant l’avènement du protocole commotion et de l’arbitrage vidéo, NDLR].

 

Inspiré par les grands de ce monde tels que Jacky Lorenzetti et Thomas Savare, Henri Tudor monte sur le trône et opère une fusion avec l’ennemi héréditaire en épousant Elizabeth d’York. Les emblèmes des deux maisons ne font alors plus qu’un (car 1 + 1 = 1), créant une rose rouge à cœur blanc, devenant la fleur symbolique du royaume d’Angleterre.

 

 

Projet d’emblème non retenu pour la fusion Tudor / York, artiste inconnu, 1485. © British Museum

 
 

L’Équipe :

Saviez-vous que jeu de rugby est un jeu légiféré né dans un état de droit, dans l’Angleterre industrielle ? Non contents d’avoir inventé ce sport idiot, les Anglais se sont mis en quête d’autres pays voulant bien y jouer avec eux. Ils se sont rapidement placés en nation dominante du rugby européen et même mondial pendant près de deux siècles. C’est d’ailleurs à ce jour la seule sélection de l’hémisphère nord à avoir soulevé le trophée Webb Ellis, en 2003.

Éliminés honteusement dès les phases de poule en 2015 à domicile, ils sont les finalistes malheureux de l’édition 2019 remportée par les Springboks. Mais les dernières années ont été plus compliquées pour les mangeurs de pudding. Plusieurs grands clubs historiques de Premiership ont été contraints de mettre la clé sous la porte, provoquant un début d’exil de leurs joueurs phares vers d’autres championnats. L’équipe nationale ne va pas bien mieux : après une succession de mauvais résultats, la reine Elizabeth II décède et Eddie Jones est limogé de son poste de sélectionneur en décembre 2022. C’est Steve Borthwick qui est nommé à la tête de l’équipe avec pour objectif d’insuffler une nouvelle dynamique à l’approche de la Coupe du monde en France.

 

Mais ce que la fédération anglaise ignore, c’est que ce n’est pas réellement Borthwick qui dirige les entraînements… L’ancien deuxième ligne serait actuellement séquestré dans une ferme gersoise et c’est en réalité Jacques Brunel qui est aux commandes, bien aidé par un masque en silicone pour faire illusion. Plan de jeu erratique, expérimentations douteuses, incapacité à installer une charnière, nous retrouvons là de quoi nous remémorer les plus grandes heures du rugby tricolore.

 
 

Ils sont vraiment cons les Anglais, ça se voit que c’est pas le vrai…

 
 

Le XV du jambon d’York se présente pour cette édition 2023 avec un bilan récent peu flatteur : sur ses dix derniers matchs joués, l’Angleterre n’en a gagné que trois. Deux contre des Gallois également devenus nuls et un face à la Squadra Azzurra. Cette année a été marquée par deux revers notables à Twickenham, la branlée historique contre la France (10 – 53) pendant le Tournoi et la première défaite anglaise de l’histoire face aux Fidji (22 – 30) en match de préparation. On ne va pas se mentir, ça fait presque de la peine de voir les Anglais à ce niveau.

 

Paradoxalement, figurant dans la partie la moins relevée du tableau, les sujets de sa majesté Charles III pourraient se hisser presque facilement dans le dernier carré de la compétition. À condition de sortir des poules, ce qui n’est quand même pas gagné.

 
 

Le joueur à suivre :

Cette sélection ressemble plus à un groupe de potes de lycée qui se retrouve 15 ans après le bac qu’à une équipe de rugby s’apprêtant à disputer une Coupe du monde. Dites vous qu’il y a encore Dan Cole et Danny Care, un peu comme si la France alignait Thomas Domingo et Sébastien Tillous-Borde en 2023. Alors, franchement, qui suivre ?

 

Si Marcus Smith est le parfait croisement entre Billy Crawford et un cacatoès noir, c’est à l’oie qu’il emprunte son pas si caractéristique. Avec un style de jeu aux antipodes du cliché du demi d’ouverture britannique clinique et gestionnaire, on attend toujours que son talent puisse s’exprimer pleinement en équipe nationale. Mais il joue peu. Tout comme son compère à l’arrière Henry Arundell, grand espoir outre-Manche, qu’on aimerait voir fouler la pelouse pendant ce Mondial avant qu’il soit définitivement perdu pour le rugby à seulement 20 ans (il jouera au Racing 92 après la compétition).

 
 

Le calendrier :

Contre l’Argentine à Marseille, le samedi 9 septembre à 21h.

Contre le Japon à Nice, le dimanche 17 septembre à 21h.

Contre le Chili à Lille, le samedi 23 septembre à 17h45.

Contre les Samoa à Lille, le samedi 7 octobre à 17h45.

 
 

Le scénario idéal :

Dans la lignée de sa préparation médiocre, le XV de la Rose s’incline lourdement pour son premier match face aux Pumas. La charnière Danny Care / Marcus Smith se montrant complètement dépassée et le reste de l’équipe étant au diapason. Steve « Brunel » Borthwick change tout pour affronter le Japon, sans plus de résultats, subissant une nouvelle défaite, de deux points cette fois.

Toby Flood est rappelé en équipe nationale suite au forfait sur blessure de George Ford et mène les siens vers une victoire nette et sans bavure contre le Chili sur un score de 12 à 6.

Pour le dernier match les opposant aux Samoa, Owen Farrell est enfin titularisé à l’ouverture. Dans un habituel excès d’engagement, il charge à l’épaule Ulupano Seuteni en pleine tête. Nul besoin de bunkerTM, l’Anglais est expulsé dès la 4e minute de jeu. Il sera vite rejoint par Manu Tuilagi, coupable d’une manchette sur Lima Sopoaga. Réduits à 13 et face à la puissance de frappe samoane, les coéquipiers d’Ellis Genge tombent les armes à la main.

Dans ce scénario idéal, les joueurs anglais, éliminés dès le premier tour, sont rapidement libérés de leurs obligations en sélection et peuvent retourner à ce qui les préoccupe vraiment : chercher un club de TOP 14 prêt à les accueillir à l’automne.

 
 

Le scénario catastrophe :

Malgré un début de compétition chaotique, l’équipe anglaise sort des poules et dispose facilement d’un Pays de Galles morose en quart. En demi-finale, ce sont les All Blacks qui se dressent sur la route des Britanniques. Loin du niveau qu’ils avaient affiché lors du dernier Rugby Championship, les kiwis sont déstabilisés par le regard laser d’Owen Farrell durant le Haka, auquel il assiste en riant bruyamment, sur la ligne médiane, esquissant quelques pas de danse.

 

Les hommes en noir se montrent imprécis et incapables de rentrer dans le match. En-avants à foison, touches directes, les erreurs se multiplient et sont sanctionnées par la botte du capitaine Farrell. 9 – 3 à la mi-temps en faveur de l’Angleterre. La seconde période se montre également décevante, le jeu est haché et aucune équipe n’arrive à mettre en place son jeu. Il faudra attendre la 76e minute pour voir Damian McKenzie marquer sur interception. Rien de glorieux mais les néo-zélandais prennent l’avantage 9 – 10. Après avoir récupéré le ballon sur une pénalité lointaine, les Britanniques se lancent à l’assaut de l’en-but adverse. Une pénaltouche et une succession de charges au près ne leur permettent pas d’aplatir en terre promise.

 

C’est le moment que choisit Joe Marler pour prendre ses responsabilités. Parfaitement servi par Ben Youngs à dix mètres de la ligne dans l’axe des poteaux, hors de question pour lui d’aller au contact et de dégueuler un énième ballon. Tout en élégance, il laisse tomber le ballon devant lui et le frappe au moment précis où il touche le sol. Oui, mesdames et messieurs, Joe Marler tente le drop de la gagne devant un public médusé. La trajectoire du ballon est peu académique et vient s’écraser sur la barre transversale. Le ballon monte de quelques mètres et retombe, lentement, derrière les perches. Incroyable, ça passe ! L’Angleterre est en finale de la Coupe du monde où elle retrouvera l’équipe de France pour un match d’anthologie !

 

Contre toute attente, ce sont les Anglais, revanchards, qui débutent le mieux cette finale. Après seulement 5 minutes de jeu et suite à une attaque en première main, Joe Marchant prend le meilleur sur Paul Boudehent au centre du terrain et file aplatir entre les perches. Andy Goode transforme, les supporteurs français sont cueillis à froid. C’est le moment que choisit Jacques Brunel pour s’introduire sur la pelouse en hurlant tel un streaker. Le papi gascon enlève son masque de Steve Borthwick tout en brandissant une pancarte sur laquelle figure l’inscription « Allez tous bien niquer vos races ». Déguisé en coach de la défense anglaise, Guy Novès lui emboîte le pas et se dévoile à son tour. Sur son torse nu et athlétique, peint en lettres noires à la mode des Femen, on peut lire « Bernard en prison ». Les deux hommes exultent au milieu du Stade de France, envoyant des doigts d’honneur aux quatre coins des tribunes. Ils sont finalement évacués manu-militari par la sécurité. Le terrain est envahi, le match arrêté et les fédérations françaises et anglaises seront radiées de World Rugby.

 
 

Insérer blague sur Joe Marchant qui est en train de courir.

 
 

Présentation Coupe du monde 2023 : Le pays de Galles

Par John Pils

 

Tout au long de l’été, la Boucherie Ovalie vous présente en détails les 20 équipes qualifiées pour la Coupe du monde 2023. Basé sur le modèle de ce qui avait été publié dans le livre La Découpe du monde du rugby en 2019, ces fiches pays vous offriront un cocktail de ce que nous savons faire de mieux depuis désormais plus de 10 ans : un savant mélange d’analyses pointues, d’informations approximatives et de blagues douteuses.

 

Fiches déjà publiées :

Le Chili

Le Portugal

La Roumanie

La Namibie

Les Samoa 

L’Écosse

La Géorgie

Le Tonga

L’Uruguay

Les Fidji

L’Italie

L’Argentine

L’Australie

Le Japon

 

Le pays de Galles

 

L’emblème :

L’emblème du pays de Galles est le poireau (ou la jonquille). (ou un dragon). On ne sait pas vraiment.

 
 

 
 

Notation :

Expérience : 5/5
Bonne ambiance : 1/5
Consanguinité : Jones/5

 
 

L’équipe :

Si vous avez arrêté de regarder le rugby international il y a une dizaine d’années, sachez que vous êtes toujours à la page concernant le rugby gallois. À part les retraites internationales de Rhys Webb, d’Alun Wyn Jones et Justin Tipuric (également appelés “le bon, la brute et le puant”), les cadres de l’époque sont toujours présents en moins rapides et en moins bons. Warren Gatland est même de retour aux affaires depuis quelques mois et essaye de raviver la flamme de son équipe en simulant des kidnapping lors des stages de préparation.

 
 

Avec seulement 5 victoires lors des 20 derniers matchs, les Gallois traversent probablement la pire crise de leur histoire depuis l’arrêt de la série Kaamelott. Ils ont même réussi à perdre dernièrement contre des petites nations comme l’Italie, la Géorgie ou même l’Angleterre.

Il faut dire que le plan de jeu ancestral de Gatland qui a très souvent consisté à lancer Jamie Roberts tout droit ou attendre une idiotie de Sébastien Vahamaahina fonctionne moins bien depuis que ces deux joueurs ne sont plus là.
Si la France de Galthié prônait le jeu de dépossession, les Gallois sont l’exact opposé. Ils aiment enchaîner les temps de jeu et garder le ballon qu’ils finissent malheureusement souvent par perdre après une longue séquence stérile. S’ils s’entêtent dans leur stratégie lors de cette Coupe du monde, venir s’emplafonner dans un mur en France risque de devenir une tradition galloise.

 
 

Le pays de Galles attaque. Rien ne se passe.

 
 

Le joueur : Louis Rees-Zammit

Dans la lignée de Gerald Davies, Ieuan Evans, Gareth Thomas, Shane Williams ou Georges North avant ses 17 commotions,
Louis Rees-Zammit est un ailier rapide et flamboyant. International à 20 ans, il fût un modèle de précocité en marquant 5 essais sur ses 8 premières sélections.

Si Dan Biggar daigne annoncer un lancement au large, tous les amateurs de rugby se réjouiront devant la vitesse de pointe de LRZ. Il est malheureusement plus probable que la stratégie reste de faire du jeu à une passe avec Ken Owens ou Thomas Francis, qui cumulent à eux deux environ -12 mètres gagnés ballon en main depuis 2 ans.

 
 

Le calendrier :

10 Septembre : Pays de Galles – Fidji à Bordeaux
16 septembre : Pays de Galles – Portugal à Nice
24 Septembre : Pays de Galles – Australie à Lyon
07 octobre : Pays de Galles – Géorgie à Nantes

 
 

Scénario rêvé :

La 1er septembre, Ryan Reynolds et Rob McElhenney annoncent que la saison 2 de “Welcome To Wrexham” aura lieu au sein de l’équipe nationale galloise de rugby.
En effet ils viennent de racheter la fédération pour 1€ symbolique et décident de tourner la série documentaire lors de la Coupe du monde.
Lors du passage en revue de l’effectif, Ryan Reynolds est frappé par le manque de visages télégéniques. Il rappelle le seul Gallois agréable à regarder de ces vingt dernières années : Gavin Henson.
L’égerie Vivelle Dop fixation béton est titularisé tout au long du tournoi. Galvanisé par la présence des cameras au quotidien, il porte son équipe sur le toit du monde, en réalisant notamment un Full House en finale face à l’Uruguay. Le monde entier tombe dans la Wales Mania.
Surfant sur cette Success Story à l’Hollywoodienne, les Gallois exportent des produits dérivés partout dans le monde notamment des millions de poupées à l’effigie de Neil Jenkins, des poireaux surgelés, des masques jonquilles designés par Mark Jacobs et des jeux des sept Williams.
Portée par une croissance exceptionnelle, tout le peuple gallois réclame son indépendance. Des mois de débats sur le Walexit plus tard, le Royaume-Uni cède.
Une cérémonie de couronnement est organisé au Millenium Stadium, c’est Adam Jones qui logiquement désigné Roi de Galles. Longue vie au Roi.

 
 

 
 

Scénario catastrophe :

Fraichement arrivé à Toulon, Alun Wyn Jones est frappé de plein fouet par la nouvelle reforme des retraites. Il est obligé de reprendre du service avec l’équipe nationale pour valider ses trimestres. Furieux, il rejoint le camp de base gallois pour la Coupe du Monde à Versailles avec sa faux et sa torche. Il prend d’assaut l’hôtel, décapite l’ensemble du staff et prend les rennes de l’équipe.

 
 

On en a gros.

 
 

Il prend contact avec le bureau CGT de Versailles afin de dénoncer les conditions de travail chez les rugbymen gallois et tombe sur Jean-Claude, le seul syndicaliste local, pas franchement débordé. Alun et Jean-Claude organisent alors une grande manifestation devant le palais du Roi Soleil.
Apprenant qu’un mouvement social d’étrangers de gauches se prépare, Darmanin envoie des centaines de CRS dans les Yvelines. Dès le 1er kilomètre du cortège Dan Biggar lève les bras en protestation des décisions policières. C’est la provocation de trop pour la maréchaussée qui décide de tirer au flashball sur les Gallois. Halfpenny se fait malencontreusement éborgner par un agent qui pourtant assure avoir visé les jambes.
Quelques jours plus tard, la Coupe du monde commence mais l’arrière casqué gallois boudeur décline la sélection, refusant d’être surnommé “le Cazenave gallois” . Dans une ambiance morose, le pays de Galles enchaîne les défaites et sort rapidement de la compétition. Dans ses mémoires publiées un peu plus tard, Alun Wyn Jones est formel : “Avec Halfpenny, on gagnait.”

[Compte-rendu] Nouvelle-Zélande – Afrique du Sud : match de préparation

 
Par Jauzion aux Pommes

 

Le contexte

 
Alors que le compte-à-rebours se réduit avant le coup d’envoi de la Coupe du monde, ce match aux allures de potentielle finale a forcément été coché par tous les fins observateurs de la sphère de l’Ovalie, même si géométriquement parlant ces deux mots ne vont pas très bien ensemble.

 
C’est aussi l’occasion d’inaugurer un nouveau trophée : après tout, l’Angleterre et l’Écosse ont leur Calcutta Cup, le Stade Toulousain et le Stade Français leur Classico, la France et l’Angleterre leur Crunch, tandis que l’Italie a longtemps disputé la Cuillère de Bois Cup contre l’Écosse. La Nouvelle-Zélande et l’Afrique du Sud avaient jusqu’ici leur Freedom Cup mais cette idée de liberté n’était peut-être pas assez rentable. Alors, elles disputeront désormais la “Qatar Airways Cup”, un sponsor aviatique qui n’a aucune cohérence géographique avec les deux pays, mais on devine que c’est la passion pour ce sport et ses valeurs telles que les troisièmes mi-temps alcoolisées ou le jeu de la biscotte qui intér€s$ent cette entreprise qatari. Cette fois, pas besoin de cadavres d’ouvriers dans les stades puisque ceux des joueurs suffiront.

 

Les compos

 

On ne va pas analyser mille ans la feuille de match : les deux équipes ont plus ou moins mis leurs XV type, il y a trois Barrett côté Blacks et Willemse a rejoint l’effectif sud-africain au poste d’arrière : il prend en effet la place de Kolbe qui a rejoint le XV de France.

 

Le match

 
Le match débute par une domination outrancière des Springboks qui élisent domicile pendant dix minutes dans les 5 mètres adverses qu’ils assiègent sans pitié. Mais la Nouvelle-Zélande a trouvé une parade : il suffit de défendre, un peu, beaucoup, passionnément : autrement dit, plus que la règle ne le permet. Au pire, il y a faute, mais pas essai. Telle la justice face à un ancien Président de la République qui met du temps avant de mettre une vraie sanction, l’arbitre ne trouve pas son carton jaune.

 

“T’inquiète, presque pas vu, presque pas pris”

 
Après avoir subi quelques pénaltouches/ballons portés, les tout-noirs se dégagent quelques instants avant de commettre une nouvelle faute dans un regroupement. Ça commence à devenir compliqué de s’en tenir au tarif simple, alors Scott Barrett va faire une petite pause sur le banc tandis qu’un de ses coéquipiers reste au sol. La petite voiture vient l’évacuer mais c’est juste un peu de sang donc c’est pas grave, nous dit-on. Moi aussi j’aimerais bien qu’on vienne me chercher en ambulance quand je me coupe le doigt en épluchant les patates.

 
Sur la pénaltouche qui suit, les All Blacks estiment que le carton jaune remet le compteur à zéro et que c’est donc possible de défendre fautivement sur le maul sans risquer une nouvelle expulsion. L’arbitre n’est pas de cet avis et les Néo-Zélandais se retrouvent en format Rugby à XIII. De son côté, l’Afrique du Sud boude les perches avec beaucoup de patience : l’essai sinon rien. Sauf qu’entre maladresses et autres échecs, ça ne va pas derrière la ligne et il y a toujours zéro points à l’affichage malgré une domination totale en possession et territorialité : ce sentiment où tu tiens un Roi et deux As mais que tu n’arrives pas à les poser au bon moment. Face à une défense coriace, elle n’ouvrira le score qu’à la 18ème minute, encore sur une situation d’avantage qui aurait pu donner lieu à trois cartons jaunes simultanés histoire d’ouvrir un peu plus les vannes.

 

“Et ça fait bim, bam, boum”

 
En réaction, les Blacks arrivent enfin à investir le camp adverse et obtiennent une pénalité plutôt bien placée, qui heurte le poteau et manque l’occasion de débloquer le compteur. C’est bien dommage car il s’avérera très compliqué de marquer des points ensuite, tandis que les avants se font emporter sur la mêlée qui suit : la soirée va être longue. Ce même sentiment où tu as pioché des cartes de merde qui te font un jeu à chier et annoncent une partie toute pourrie.

 
Malgré cette domination outrancière, un adversaire qui fait des fautes à tout berzingue, temporairement amputé de deux joueurs et qui répare le genou de son pilier avec du scotch, les Sud-Afs ne savent pas enfoncer le clou et ne franchissent à nouveau la ligne de craie qu’à la 34ème minute par le biais d’une interception. Peut-être ont ils été surpris par les rares moments où les Néo-Zélandais rééquilibrent les débats en récupérant le ballon pour jouer avec de la vitesse et des passes. Quelques éclaircies au milieu de la pluie, par définition ça ne devrait pourtant pas déboussoler la Nation Arc-en-Ciel.

 
Juste avant la mi-temps, Scott Barrett prend une deuxième biscotte pour une charge à l’épaule. Jaune et jaune font rouge et ça se corse pour la suite : logique, après un attentat… Pourtant, dans les arrêts de jeu, la Nouvelle-Zélande parvient à marquer un essai en conclusion d’une belle action, tristement annulé par un timide en-avant au sol. Quand ça ne veut pas…

 


L’essai qui aurait pu tout relancer mais qui en fait ne compte pas

 
Les arrêts de jeu se terminent sur un ping-pong en mode “non c’est toi qui raccroches hihi” et c’est finalement l’Afrique du Sud qui tape en touche en se disant qu’elle aura tout le loisir de s’amuser au retour des vestiaires.

 
C’est effectivement dès la 41ème minute que le talonneur Marx ne fait pas honneur à son nom, préférant engranger du profit aux dépens des opprimés, et monte la facture à 21-0.

 
Pas plus tard qu’à la 45ème minute, elle aurait pu s’alourdir, suite à un contre-ruck à la “repossession” foireuse : Moodie élimine plusieurs joueurs de la ligne arrière en sautillant avec des petits pas-chassés, et ça suffit pour finir derrière les poteaux. Malheureusement, Moodie était de bonne humeur, mais hors-jeu.

 


L’autre essai bien cool mais qui en fait ne compte pas non plus

 
A défaut d’une hiérarchie rééquilibrée, Du Toit remet les deux équipes sur un pied d’égalité numérique en écopant d’un carton jaune, suite à un plaquage assassin sur l’un des deux Barrett restants, représaille contre les méfaits du troisième. Les Springboks n’avaient pourtant pas forcément besoin de gestes déloyaux pour faire souffrir ses adversaires dont une bonne partie finiront ensanglantés.

 
Autant que les corps, les esprits finiront marqués, tels les essais sud-africains puisque deux nouvelles claques dans la gueule porteront le score à 28 puis 35-0, l’addition devient tellement salée que le pays tout entier peut s’inquiéter pour l’état de ses artères. Tandis qu’il reste dix minutes à jouer, ça va faire vraiment très court pour une remontada mais en réalité, l’urgence devient tout simplement d’arriver à marquer au moins une fois, un peu comme l’équipe d’Italie cherchant à gagner un match du Tournoi de temps en temps. Le miracle n’advient qu’à la 71ème minute lorsque le jeune demi-de-mêlée remplaçant se fait la malle en éliminant tous les arrières Springboks, perturbés par un adversaire devenant inhabituellement offensif, trop hagards pour plaquer ce Cam Roigard. Ou juste par flemme/pitié.

 


L’essai qu’heureusement pour eux qu’il compte celui-là

 
C’est dans cet esprit “finalement est-ce qu’on a besoin de bien jouer sur cette fin de match ?” que l’Afrique du Sud terminera la partie, enchaînant les fautes juste pour le plaisir sadique de laisser des munitions à l’adversaire, puisque la Nouvelle-Zélande échouera jusqu’à la dernière action son opportunité de limiter la casse (au score : pour les joueurs et leurs egos, c’est fichu). Les commentateurs, statisticiens passionnés d’histoire nous informent que c’est leur plus lourde défaite en écart de points. Nous avons donc vu les heures les plus sombres de l’histoire néo-zélandaise s’écrire sous nos yeux peinés pour les martyrs d’un champ de bataille bien sanglant, tandis qu’il y a eu décidément beaucoup d’essais à Twickenham ces temps-ci, très rarement grâce au XV de la Rose.

 

Conclusion :

 
Cette équipe néo-zélandaise rappelle le sentiment douloureux d’un XV de France version Brunel dans ses pires moments : totalement impuissante, elle se fait marcher dessus et n’a aucune idée de quoi faire pour arrêter ça. Au pays du long nuage blanc, les supporters ne pourront même pas bénéficier d’un numéro vert, traumatisés par cette couleur.

 
Alors face à cette équipe d’apparence fébrile et amoindrie, devinez qui pourrait y voir un adversaire “à sa portée” et le perdre et se retrouver sous pression face à l’Italie ?…

 
Côté sud-africain, leur buteur qui était nul n’est finalement pas mauvais, quand au reste de l’équipe ils sont vraiment très très forts. Que dire de plus ? Peut-être avant de jouer les quarts-de-finale : Morituri te salutant.

 

Présentation Coupe du monde 2023 : L’Australie

Par Mathieu Lourdot.

 

Tout au long de l’été, la Boucherie Ovalie vous présente en détails les 20 équipes qualifiées pour la Coupe du monde 2023. Basé sur le modèle de ce qui avait été publié dans le livre La Découpe du monde du rugby en 2019, ces fiches pays vous offriront un cocktail de ce que nous savons faire de mieux depuis désormais plus de 10 ans : un savant mélange d’analyses pointues, d’informations approximatives et de blagues douteuses.

 

Fiches déjà publiées :

Le Chili

Le Portugal

La Roumanie

La Namibie

Les Samoa 

L’Écosse

La Géorgie

Le Tonga

L’Uruguay

Les Fidji

L’Italie

L’Argentine

L’Australie

Notation :

Slip Kangourou : —
Style : +++
Mel Gibson : +++++
(David) Mélée : —-
 

L’emblème :


Le créneau du kangourou étant déjà occupé par les Kangaroos du XIII et les Kangoos du Basket, les quinzistes ont opté pour le Wallaby qui est la version miniature et plus choupi de l’emblématique marsupial. Dommage quand on sait que la faune locale regorge d’animaux qui seraient bien plus raccord avec la violence du rugby comme l’araignée géante, l’alligator, le dingo, l’ornithorynque ou Will Skelton.

 

Présentation de l’équipe

 

Bien qu’en Australie le rugby à XV soit moins populaire que sa version à XIII, le footy ou le bilboquet de couple mixte, les Wallabies ont connus les honneurs du titre suprême à deux reprises : en 1991 et 1999. Ils connaîtront la défaite lors de la finale 2003 jouée à domicile face à l’Angleterre de Jonny Wilkinson et en 2015 où ils sont battus par les All Blacks.

 
Aujourd’hui, l’Australie fait nettement moins peur comme en témoignent la tournée 2022 en Europe et le Rugby Championship 2023. Bousculés en Écosse, ils ne doivent leur salut qu’à l’échec de Kinghorn sur une pénalité à la 78ème minute pour une victoire 16-15. La semaine suivante ils sont crucifiés par Damian Penaud sur la sirène pour une défaite 30-29 face à un XV de France moins flamboyant qu’à l’accoutumée. Enfin, leur week-end à Rome a pris des allures de cauchemar avec une défaite 28-27.

 
Cette défaite est fatale au sélectionneur Dave Rennie qui est remplacé par Eddie Jones, tout juste limogé par le XV de la Rose. Le nouveau sélectionneur, qui a perdu deux finales avec l’Australie en 2003 et l’Angleterre en 2019 comme un vulgaire Clermontois, est l’architecte de l’explosion du rugby japonais dont le point d’orgue est « miracle de Brighton » face à l’Afrique du Sud en 2015. S’il a remporté le trophée Webb Ellis avec l’Afrique du Sud en 2007, c’était en tant que consultant pour l’animation offensive. Quiconque se rappelant du jeu produit par les Boks à cette époque y verra un énième emploi fictif comme pour le diététicien de l’équipe des Tonga, Jo Maso ou le pilier roumain du club de fédérale 3 local qui s’est fait embaucher à la communauté de communes.

 

Quand tu as trouvé un petit travail tranquille

 

La prise de fonction d’Eddie Jones avant le Rugby Championship ne semble pas avoir sorti les Wallabies du marasme, les Australiens réalisent un zéro pointé avec 2 branlées face à l’Afrique du Sud et la Nouvelle-Zélande et une défaite sur la sirène lors de la réception de l’Argentine. Côté joueurs, l’équipe possède de nombreux éléments d’expérience comme James Slipper, Michael Hooper (dommage), Nic White, Bernard Foley (ah non), Quade Cooper (lui non plus), Israel Folau (bon débarras), Adam Coleman (lui aussi ?) ou Christian Lealiifa’no (je croyais qu’il était à la retraite).

 
Toutefois, la présence de ces joueurs qui comptent un nombre de sélections impressionnant malgré un niveau parfois discutable pointe aussi la faiblesse du réservoir local. Depuis la finale de 2015, personne n’a pu s’installer et faire oublier les Matt Giteau, Adam Ashley-Cooper, Will Genia, Stephen Moore ou David Pocock. Les Wallabies connaissent le même sentiment de déclassement que Bernard Laporte qui, après avoir connu les palaces et les grands immeubles haussmanniens, doit désormais partager une cellule de 9m² avec un psychopathe bouilleur d’enfants et un vieux qui sent des pieds.

 

Pour cette Coupe du monde, l’Australie affrontera les Gallois et Fidjiens pour la 3ème édition consécutive, les Géorgiens (qui étaient déjà dans leur poule en 2019) et le Portugal. En 2019, la qualification des Gallois et Australiens avait été logique malgré la victoire surprise du poireau lors de leur confrontation. En 2023, cette poule pourrait donner lieu à une véritable boucherie avec des Wallabies en plein doute, des Gallois en pré-retraite, des Fidjiens imprévisibles et des Géorgiens qui savent désormais faire autre chose que des mêlées et des mauls. En plus de cette poule abordable, l’Australie évite la partie de tableau la plus ardue où se trouvent la Nouvelle-Zélande, l’Afrique du Sud, l’Irlande et le pays hôte. Ainsi, ils pourraient avoir une voie royale vers une demi-finale face à l’un de ces adversaires qui aura probablement laissé 3 ou 4 morts sur le terrain lors de son quart.

 

Les adversaires / Le calendrier :

Vs Géorgie le 9 septembre 2023 à St-Denis
Vs Fidji le 17 septembre 2023 à St-Etienne
Vs pays de Galles le 24 septembre 2023 à Lyon
Vs Portugal le 1er octobre 2023 à St-Etienne

 

Le joueur à suivre :

Sorte de Mathieu Bastareaud en plus athlétique et natif des Fidji, Samu Kerevi a déjà connu la Coupe du monde en 2019 où il était associé à Tevita Kuridrani au centre. Il a ensuite connu une longue période d’inéligibilité avec les Wallabies du fait de sa signature au Japon. Tentant de profiter de l’évolution des règles de sélection, il essuie toutefois un refus des Flying Fidjians du fait d’un niveau jugé insuffisant. Il opte par défaut pour l’équipe d’Australie à 7, échouant par là même à quitter cette terre maudite comme ont pu le faire une partie de ses anciens coéquipiers. Il retrouve, dans la foulée, une place de titulaire dans le XV australien. Centre puissant et pas super fantasque, son jeu ne s’embarrasse pas de fioritures. Quel intérêt de faire des passes, des crochets ou des petits coups de pied par-dessus quand on peut directement aller s’empaler sur son vis-à-vis ? Si, à l’instar de ses coéquipiers, il n’a pas particulièrement brillé lors du Rugby Championship, il semble avoir réglé ses problèmes défensifs qui ont longtemps constitué son talon d’Achille.

 
Dans l’hypothèse où l’Australie venait à affronter l’Irlande, on connaît d’ores et déjà l’identité de celui qui sera envoyé au charbon pour défoncer Jonathan Sexton. Ce dernier aura donc l’insigne honneur d’être pris en charge par le Samu, deux fois.

 

Scénario idéal :

Eddie Jones, humilié après avoir été limogé du poste de sélectionneur de l’Angleterre est en mission. Après avoir remporté brillamment ses deux premiers matches de poule, l’Australie est assurée d’être qualifiée pour les quarts de finale. L’Angleterre ayant disposé de l’Argentine lors de son entrée en lice, le XV de la rose est en tête de sa poule. Désireux de laver l’affront de son éviction, Eddie Jones souhaite à tout prix éliminer les Anglais de la compétition. Ce sont des Wallabies méconnaissables qui se présentent pour le match face aux Fidji et les iliens s’imposent largement face à des Australiens totalement absents des débats.

 
Malgré la courte victoire face au Portugal, c’est la Géorgie qui termine première de la poule grâce aux points de bonus et les Australiens affrontent les Anglais en quarts.

 
L’avant-match est marqué par l’émotion : Eddie Jones entre en transe. Son discours rappelle celui de Christophe Lambert dans Vercingétorix, mais il est mêlé d’insultes sur toute la lignée des joueurs anglais.
Au même moment, un ornithorynque mâle fait irruption dans le vestiaire anglais. Attendris par cet animal curieux, les Anglais ne se méfient pas et plusieurs joueurs sont piqués par son dard venimeux. Ainsi Tom Curry, Owen Farrell et Freddy Steward doivent déclarer forfait.

 
Galvanisés, les Wallabies font le spectacle face à des Anglais apathiques et mènent largement à la mi-temps. Afin d’ajouter à l’humiliation, sur une mêlée à la 60ème minute, le pack anglais est renvoyé jusqu’à Calais. Les Australiens s’imposent 47-7.

 
La première partie de son plan ayant été un succès, Eddie Jones regagne directement son bunker secret situé sous le stade de Twickenham pour la deuxième partie de son plan : rayer totalement l’Angleterre de la carte. Privés d’entraineur, les Wallabies sont sèchement battus par la France.

« Dis Eddie, qu’est-ce que tu veux faire cette nuit ?
– La même chose que chaque nuit, Michael, tenter de détruire l’Angleterre. »

 

Scénario catastrophe :

L’ornithorynque qui fait irruption dans le vestiaire anglais était en fait une femelle. Le mâle étant le seul doté d’un dard venimeux possédant un fort pouvoir incapacitant, les Anglais peuvent se présenter au complet. Malgré la présence d’Emmanuel Meafou qui a fini par céder au harcèlement d’Eddie Jones, les Australiens s’inclinent. La bagarre générale lancée par Nic White ou le plaquage cathédrale infligé par Marika Koroibeite sur Owen Farrell ne suffisent pas à laver l’honneur d’Eddie Jones. Vaincu, le sélectionneur se fend d’une sentence laconique en conférence de presse : « I will be back ».

 

Présentation Coupe du monde 2023 : L’Italie

Par Mathieu Lourdot.

 

Tout au long de l’été, la Boucherie Ovalie vous présente en détails les 20 équipes qualifiées pour la Coupe du monde 2023. Basé sur le modèle de ce qui avait été publié dans le livre La Découpe du monde du rugby en 2019, ces fiches pays vous offriront un cocktail de ce que nous savons faire de mieux depuis désormais plus de 10 ans : un savant mélange d’analyses pointues, d’informations approximatives et de blagues douteuses.

 

Fiches déjà publiées :

Le Chili

Le Portugal

La Roumanie

La Namibie

Les Samoa 

L’Écosse

La Géorgie

Le Tonga

L’Uruguay

Les Fidji

 

L’Italie

Notation :

Valeureux : + + + +
Courageux : + + +
Pizza de talonneur : + +
Pizza à l’ananas : – – –
Aller mourir à Rimini : ouh-ouh

 

L’emblème :

Si la plupart des équipes optent soit pour un représentant de la faune ou de la flore locale pour l’emblème de leur équipe de rugby comme le chêne roumain, le poireau gallois, le tero uruguayen ou le T-72 russe, l’emblème italien se résume au drapeau tricolore qui surplombe les lauriers de la victoire romains. Ce manque d’imagination est décevant tant les possibilités étaient nombreuses : l’oie pour rappeler celles du Capitole, la louve évoquant la fondation de Rome ou le Luke McLean, en hommage à ses innombrables tentatives de relance qui, à l’image de la Squadra Azzura, se sont très souvent heurtées à un mur.

Ça a un peu plus de gueule qu’une rose, un coq ou un poireau.

 

L’équipe :

Comme toujours depuis son intégration dans le Tournoi, l’Italie est en progrès mais peine à gagner. Présents lors de toutes les Coupes du monde, les Italiens n’ont jamais vu les quarts de finale. La retraite internationale de l’emblématique Sergio Parisse faisait craindre une période difficile pour la Squadra Azzura mais les Transalpins ont trouvé un nouveau sauveur en la personne d’Ange Capuozzo. Avec ses cheveux gominés et un physique fluet qui rappellent le légendaire Fausto Coppi, son coup de rein n’a rien à envier à la légende du cyclisme italien. Dès sa première sélection, il s’est imposé comme le facteur X qui manquait aux Italiens et a largement contribué à la victoire historique contre l’Australie.

Quand la photocopie fait aussi bien que le Fausto Coppi.

 

Dans le sillage de l’ex-Grenoblois, une génération talentueuse où l’on retrouve le talonneur Nicotera, les troisième ligne Lamaro, Cannone, Polledri et Negri, l’ouvreur Garbisi ou les ailiers Bruno et Menoncello permet d’envisager un avenir intéressant. Signe de la bonne forme des Transalpins, même Tommaso Allan a semblé capable de bien jouer au rugby ce qui n’était pas gagné lorsqu’on se rappelle de sa période catalane. Les résultats encourageants des U20 depuis 3 ans invitent à l’optimisme quant à l’avenir du rugby italien, mais les jeunes savent maintenir la tradition, lors du Mondial sud-africain de 2023, l’exploit face au pays hôte a été suivi d’une défaite un peu honteuse contre la Géorgie six jours plus tard.

Après la victoire face aux Gallois lors du Tournoi 2022, les Italiens semblaient en confiance et ont concrétisé durant la tournée d’automne 2022. Après une large victoire contre les Samoans (49-17), les Transalpins ont signé une victoire historique face à l’Australie (28-27). Le dernier match de la tournée, face aux champions du monde sud-africains se solde par une lourde défaite (21-63) mais les Azzuri ont tenu tête aux Boks durant 60 minutes avant de s’effondrer physiquement. Afin de ne pas trop déboussoler l’afficionado rugbystique (qui est, comme chacun sait, assez conservateur) les valeureux Italiens récupèrent une nouvelle cuillère de bois lors du Tournoi 2023 malgré quelques matchs aboutis.

Le joueur à suivre

Comme Tendai Mtawarira le Springbok, David Pocock le Wallaby ou David Denton le chardon, Sebastian Negri est natif du Zimbabwe. Sa mère est d’ailleurs la marraine de l’international écossais. À l’adolescence, sa famille qui exploitait des terres agricoles est expropriée. C’est à Durban qu’atterrit la famille Negri. Sebastian qui évoluait alors au poste d’ouvreur migre en 3ème ligne et rejoint les équipes de développement du Natal puis de la Western Province.

Il se rend ensuite en Angleterre pour ses études et c’est lors de sa dernière année d’université qu’il connaît sa première cape avec l’Italie, faisant ici la même erreur que Sergio Parisse 20 ans plus tôt alors qu’il aurait pu opter pour l’Angleterre ou l’Afrique du Sud.

Dans la foulée, ce globe-trotter haut en couleurs rejoint un club à sa mesure, le Philippe Benetton Rugby avec lequel il remporte la Rainbow Cup 2021 (compétition éphémère entre les équipes du Pro14 et les franchises sud-africaines afin de préparer la création de l’URC) nommée ainsi principalement pour faire chier les réacs. En 2023, le Benetton atteint la demi-finale de la Challenge Cup et chute face à Toulon, futur vainqueur.

On parle d’un joueur capable de blesser Jack Willis, c’est dire s’il est costaud.

 

Calendrier :

– vs la Namibie, le samedi 9 septembre à St-Étienne (13h)
– vs l’Uruguay, le mercredi 20 septembre à Nice (17h45)
– vs la Nouvelle-Zélande, le vendredi 29 septembre à Lyon (21h)
– vs la France, le vendredi 6 octobre à Lyon (21h)

 

Le scénario idéal :

Après avoir disposé assez facilement des Namibiens et des Uruguayens pour leurs deux premières rencontres, c’est l’ogre néo-zélandais qui se présente face aux Azzuri. Battus dès leur entrée en lice par les Français, les Blacks sont en quête de rachat. Les 10 premières minutes sont à l’avantage des tout-noirs qui campent dans le camp transalpin. Mais le match va tourner au cauchemar pour les All Blacks. En 20 minutes, Beauden Barrett se fait intercepter 3 fois pour autant d’essais par Bruno, Lamaro et Menoncello. Si les All Blacks semblent se reprendre en seconde période, il sont crucifiés par un drop de Tommaso Allan qui offre la victoire aux Italiens.

Lors du quart de finale, les Italiens relancent tous les ballons face à des Irlandais misant sur Sexton et Lowe qui balancent de grands coups de pompe. Alors que les Transalpins sont menés à 10 minutes du terme, Andy Farrell se rend compte que l’Irlande peut gagner un quart de finale et, afin de ne pas perturber l’équilibre du monde, il décide de se saborder. Il fait donc entrer Joey Carbery, visiblement ivre (même s’il donne toujours l’impression de jouer à 3 grammes) qui distille des coups de pied et des passes approximatifs et finit par en venir aux mains avec l’arbitre de touche. Devant ces images désolantes, World Rugby décide d’accorder la victoire sur tapis vert aux Italiens. La demi-finale face à l’Angleterre se soldera malheureusement par une défaite tout comme la petite finale contre l’Australie.

Mais les Azzuri ont gagné le cœur du public italien qui finit par se détourner du foot, ces gros nazes même pas capables de se qualifier pour la Coupe du monde. Le nombre de licenciés grimpe en flèche et l’Italie remporte le grand Chelem 2027 grâce à un essai d’Ignazio Maldini, envoyé dans l’intervalle par Angelo Cannavaro sur une touche parfaitement lancée par Giovanni Del Piero.

 

Le scénario catastrophe :

La compétition débute parfaitement pour l’Italie avec une large victoire contre la Namibie. Mais alors que les Transalpins peaufinent les dernier réglages pour la rencontre face à l’Uruguay, un drame se joue en cuisine. Pensant faire plaisir aux joueurs, le cuisinier de l’hôtel niçois où logent les protégés de Kieran Crowley, prépare des spaghetti carbonara la veille du match. Les joueurs semblent se régaler mais quelque chose cloche.

Dans la nuit, tous sont pris de terribles vomissements à l’exception de Luke Varney, seul joueur en état de disputer la rencontre. Les Italiens doivent déclarer forfait. L’enquête révèle que c’est un jeune apprenti qui a commis l’erreur fatale de mettre de la crème dans la carbonara. C’en est trop pour la classe politique italienne qui en a assez de voir sa cuisine massacrée à travers le monde. Afin de protéger son patrimoine culinaire, l’Italie quitte alors toutes les organisations internationales (UE, ONU, fédérations sportives) et en 2026, le pays est téléporté au milieu de l’océan Pacifique.