Présentation Coupe du monde 2023 : L’Uruguay
par Copareos

  • 14 August 2023
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Tout au long de l’été, la Boucherie Ovalie vous présente en détails les 20 équipes qualifiées pour la Coupe du monde 2023. Basé sur le modèle de ce qui avait été publié dans le livre La Découpe du monde du rugby en 2019, ces fiches pays vous offriront un cocktail de ce que nous savons faire de mieux depuis désormais plus de 10 ans : un savant mélange d’analyses pointues, d’informations approximatives et de blagues douteuses.

 

Fiches déjà publiées :

Le Chili

Le Portugal

La Roumanie

La Namibie

Les Samoa 

L’Écosse

La Géorgie

Le Tonga

 

L’Uruguay

Notation :

« Ah mais il est pas argentin ce joueur ? » : + + + + +
Monter des vidéos : + + +
Maté des vidéos : + +

 

L’emblème : le tero

 

Le XV uruguayen est représenté par le Vanneau téro, petit oiseau plutôt stylé avec sa crète sur l’arrière de la tête. Connu pour être le premier à donner l’alerte quand un intrus arrive sur son territoire et pour foutre la merde avec toutes les espèces qui l’entourent, cet animal est certainement le totem de tous les demi-de-mêlée de la planète.

 

L’équipe :

Contrairement à leurs compatriotes footballeurs, les rugbymen uruguayens n’ont pas eu la bonne idée d’organiser la première Coupe du monde de rugby. Pire, ils n’ont même pas été invités à l’édition pionnière de cette compétition. Il faut dire qu’à l’époque, malgré plus de 40 années d’existence, l’évocation “Los Teros” faisait plus penser à un groupe de musicos qu’à autre chose.

 

Il faut attendre les années 1990 et l’arrivée de l’entraîneur Daniel Herrera (aucun lien avec le jaueur du RC Toulan) pour que les Uruguayens se fassent une place dans le monde du rugby. Après avoir été proche de qualifier son équipe pour la Coupe du monde 1995, ce technicien trentenaire n’a pas loupé le coche en 1999, en écartant le Portugal puis le Maroc (oui, comme le détroit de Gibraltar) pour atteindre la phase de poules de la 4ème édition du mondial.

 

Particularité du jeu uruguayen : le raffut sur un coéquipier.

 

Emmené par leur troisième-ligne emblématique Diego Ormaechea, l’Uruguay fait partie des rares équipes à connaître la victoire dès son premier match de Coupe du monde en battant l’Espagne sur le score de 27-15. Bon certes l’identité de leur adversaire a aidé mais rappelons que la France n’a su faire qu’un match nul contre l’Ecosse pour son premier match en 1987. Le XV du Chardon va justement infliger aux Teros leur première défaite dans la compétition, défaite qui sera suivie d’un nouvel échec face aux Springboks. Le bilan de cette première participation restera bon malgré tout, et les Uruguayens commencent à se faire connaître du grand public, notamment Pablo Lemoine et surtout Diego Lamelas, qui sera intéreprété par Orlando Bloom au cinéma dans Le Seigneur des Anneaux quelques années plus tard.

 

Avec un Ormaechea devenu entraîneur après avoir raccroché les crampons à 40 ans, et l’arrivée d’un certain Rodrigo Capo Ortega – tout juste Castrais – en sélection, l’Uruguay se qualifie pour la Coupe du monde 2003. Une nouvelle fois, les Uruguayens obtiennent une victoire face à la Géorgie, et alors qu’ils sont en progression constante, Los Teros tombent sur un os et ne parviennent pas à se qualifier pour les deux éditions suivantes.

 

Y’en a sous le Capo.

 

Pour leur grand retour dans la compétition en 2015, Los Teros sont la cinquième roue du carosse dans la Poulos de la Mortos avec l’Angleterre, l’Australie, le pays de Galles et les Fidji. Cette fois-ci pas de victoire pour eux. Pire, quatre ans plus tard, ils retombent quasiment dans la même poule. Mais c’est pourtant au Japon que les Uruguayens vont remporter la plus belle victoire de leur histoire face aux Fidji (30-27), lors d’une rencontre où ils auront mené quasiment toute la partie. Un succès qu’ils n’ont pas pu célébrer dignement puisque l’organisation leur avait fait une faveur que seules les petites équipes ont le droit d’avoir : jouer deux matches en 4 jours. Ils perdent donc logiquement le match suivant face à la Géorgie (7-33) et voient ainsi leur rêve de terminer 3ème de la poule s’éloigner, place qui leur aurait permis de se qualifier directement pour la Coupe du monde 2023.

 

Qu’importe, les Uruguayens ont réalisé une belle campagne de qualifications avec leurs copains du Chili (entraîné par un certain Pablo Lemoine), puisqu’ils ont écarté le Canada et les États-Unis, et représenteront (avec l’Argentine) le continent américain par un trio 100% latinos, chose inédite. Manque de bol, ils se tapent encore une poule infâme composée de la France et de la Nouvelle-Zélande. S’ils veulent réaliser un nouvel exploit, ils vont donc devoir vaincre l’Italie pour enfin réussir à atteindre cette troisième place. Pour cela, Los Teros ont un planos : en 2019 l’équipe de Peñarol Rugby est créée et devient le premier club professionnel du pays. L’idée est simple : faire grandir les meilleurs potentiels sur le territoire uruguayen et les habituer à jouer ensemble au sein du Súper Rugby Américas. Ainsi, la grande majorité de l’effectif sélectionné pour le Mondial 2023 joue dans cette équipe, et après avoir obtenu 3 victoires en Coupe du monde en 24 ans, Los Teros espèrent bien en obtenir deux nouvellos, en sept jouros.

 

Le joueur à suivre : Santiago Arata

Si le joueur des American Raptors (animal moins lâche que le Tero) Diego Magno est le plus expérimenté de l’effectif uruguayen pour ce Mondial, c’est bien Santiago Arata qui pourrait être la tête d’affiche de sa sélection. Oui mais voilà, il est arrivé aux Uruguayens ce qu’aucune personne ne souhaite vivre en France : leur demi-de-mêlée indispensable s’est blessé à un doigt, et il a dû être opéré en urgence à la fin du mois de juillet. Le Castrais, héros de la victoire face au Fidji en 2019 avec notamment un magnifique essai en solitaire, n’est pas encore certain de pouvoir participer à la compétition. La tuilos.

 

Mise à part leur maître à jouer, on peut également citer au sein de l’effectif uruguayen le joueur de Provence Rugby German Kessler (pire nom pour se planquer), l’arrière Gastón Mieres ou encore le talonneur Guillermo Pujadas, qui n’a aucun lien de famille avec le journaliste français puisqu’il mesure 1,80m.

 

Santiago Aratera la coupe du monde ou pas ?

 

Le saviez-vous :

Le premier capitaine des Teros dans les années 1950 s’appelait Carlos Cat. Mais même si ses coéquipiers étaient représentés par un oiseau, lui ne les a pas mangé.

 

Calendrier :

– contre la France, le jeudi 14 septembre à Lille (21h)
– contre l’Italie, le mercredi 20 septembre à Nice (17h45)
– contre la Namibie, le mercredi 27 septembre à Lyon (17h45)
– contre la Nouvelle-Zélande, le jeudi 5 octobre à Lyon (21h)

 

Le scénario idéal :

Après une défaite qui semblait inévitable face au XV de France, la bande à Vilasca joue le match de sa vie face à une Italie qui bafouille son jeu, manque de bol quand on sait que les Transalpins parlent avec les mains. Après cet exploit majuscule, Los Teros ne tombent pas dans l’excès et savent que leur Coupe du monde ne sera réussie que s’il empochent un deuxième succès. Ils mattent donc la Namibie 37-5 et s’assurent de terminer derrière la France et la Nouvelle-Zélande. La défaite face à cette dernière (67-0) est d’ailleurs anecdotique : le nombre de licenciés est multiplié par 10 en Uruguay, et le pays peut se préparer tranquillement pour la prochaine Coupe du monde avec un seul objectif : atteindre les quarts de finale. Enfin, déjà atteindre l’Australie parce qu’il faudra traverser la Cordillière des Andes.

 

Le scénario catastrophe :

A l’heure d’affronter un XV de France en confiance après sa victoire face aux All Blacks, les Uruguayens se montrent prêts et déterminés dès les hymnes. Malheureusement, un petit plaisantin remplace l’hymne national « Orientales, la Patria o la tumba » par « SS in Uruguay » de Serge Gainsbourg. Scandalisés par cette faute diplomatique, les Sud-Américains refusent de jouer la rencontre et perdent sur tapis vert sous les sifflets d’un public lillois qui avait déjà dû attendre 8 heures sur la billeterie pour acheter ces places, parce que c’est les seules qu’il restait pour voir les Bleus. Dans les médias, les personnalités commentent cet « Urugate » matin et soir : de Gérald Darmanin qui « ne comprend pas ce qui dérange dans cette chanson qui rend hommage à leur belle patrie accueillante » à Antoine Griezmann qui « a mal pour son pays, qui souffre des clichés qu’on lui donne alors que cela reste avant tout le pays du maté ». Faute d’excuses de la part du gouvernement, l’Uruguay quitte la compétition sur le champ, et tous les joueurs jouant en France rompent le contrat qui les lie à leur club. Los Teros passent le mois de septembre sous un chapeau de paille, à siffler des jus de papaye, avec paille.