Présentation Coupe du monde 2023 : L’Australie
par La Boucherie

  • 28 August 2023
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Par Mathieu Lourdot.

 

Tout au long de l’été, la Boucherie Ovalie vous présente en détails les 20 équipes qualifiées pour la Coupe du monde 2023. Basé sur le modèle de ce qui avait été publié dans le livre La Découpe du monde du rugby en 2019, ces fiches pays vous offriront un cocktail de ce que nous savons faire de mieux depuis désormais plus de 10 ans : un savant mélange d’analyses pointues, d’informations approximatives et de blagues douteuses.

 

Fiches déjà publiées :

Le Chili

Le Portugal

La Roumanie

La Namibie

Les Samoa 

L’Écosse

La Géorgie

Le Tonga

L’Uruguay

Les Fidji

L’Italie

L’Argentine

L’Australie

Notation :

Slip Kangourou : —
Style : +++
Mel Gibson : +++++
(David) Mélée : —-
 

L’emblème :


Le créneau du kangourou étant déjà occupé par les Kangaroos du XIII et les Kangoos du Basket, les quinzistes ont opté pour le Wallaby qui est la version miniature et plus choupi de l’emblématique marsupial. Dommage quand on sait que la faune locale regorge d’animaux qui seraient bien plus raccord avec la violence du rugby comme l’araignée géante, l’alligator, le dingo, l’ornithorynque ou Will Skelton.

 

Présentation de l’équipe

 

Bien qu’en Australie le rugby à XV soit moins populaire que sa version à XIII, le footy ou le bilboquet de couple mixte, les Wallabies ont connus les honneurs du titre suprême à deux reprises : en 1991 et 1999. Ils connaîtront la défaite lors de la finale 2003 jouée à domicile face à l’Angleterre de Jonny Wilkinson et en 2015 où ils sont battus par les All Blacks.

 
Aujourd’hui, l’Australie fait nettement moins peur comme en témoignent la tournée 2022 en Europe et le Rugby Championship 2023. Bousculés en Écosse, ils ne doivent leur salut qu’à l’échec de Kinghorn sur une pénalité à la 78ème minute pour une victoire 16-15. La semaine suivante ils sont crucifiés par Damian Penaud sur la sirène pour une défaite 30-29 face à un XV de France moins flamboyant qu’à l’accoutumée. Enfin, leur week-end à Rome a pris des allures de cauchemar avec une défaite 28-27.

 
Cette défaite est fatale au sélectionneur Dave Rennie qui est remplacé par Eddie Jones, tout juste limogé par le XV de la Rose. Le nouveau sélectionneur, qui a perdu deux finales avec l’Australie en 2003 et l’Angleterre en 2019 comme un vulgaire Clermontois, est l’architecte de l’explosion du rugby japonais dont le point d’orgue est « miracle de Brighton » face à l’Afrique du Sud en 2015. S’il a remporté le trophée Webb Ellis avec l’Afrique du Sud en 2007, c’était en tant que consultant pour l’animation offensive. Quiconque se rappelant du jeu produit par les Boks à cette époque y verra un énième emploi fictif comme pour le diététicien de l’équipe des Tonga, Jo Maso ou le pilier roumain du club de fédérale 3 local qui s’est fait embaucher à la communauté de communes.

 

Quand tu as trouvé un petit travail tranquille

 

La prise de fonction d’Eddie Jones avant le Rugby Championship ne semble pas avoir sorti les Wallabies du marasme, les Australiens réalisent un zéro pointé avec 2 branlées face à l’Afrique du Sud et la Nouvelle-Zélande et une défaite sur la sirène lors de la réception de l’Argentine. Côté joueurs, l’équipe possède de nombreux éléments d’expérience comme James Slipper, Michael Hooper (dommage), Nic White, Bernard Foley (ah non), Quade Cooper (lui non plus), Israel Folau (bon débarras), Adam Coleman (lui aussi ?) ou Christian Lealiifa’no (je croyais qu’il était à la retraite).

 
Toutefois, la présence de ces joueurs qui comptent un nombre de sélections impressionnant malgré un niveau parfois discutable pointe aussi la faiblesse du réservoir local. Depuis la finale de 2015, personne n’a pu s’installer et faire oublier les Matt Giteau, Adam Ashley-Cooper, Will Genia, Stephen Moore ou David Pocock. Les Wallabies connaissent le même sentiment de déclassement que Bernard Laporte qui, après avoir connu les palaces et les grands immeubles haussmanniens, doit désormais partager une cellule de 9m² avec un psychopathe bouilleur d’enfants et un vieux qui sent des pieds.

 

Pour cette Coupe du monde, l’Australie affrontera les Gallois et Fidjiens pour la 3ème édition consécutive, les Géorgiens (qui étaient déjà dans leur poule en 2019) et le Portugal. En 2019, la qualification des Gallois et Australiens avait été logique malgré la victoire surprise du poireau lors de leur confrontation. En 2023, cette poule pourrait donner lieu à une véritable boucherie avec des Wallabies en plein doute, des Gallois en pré-retraite, des Fidjiens imprévisibles et des Géorgiens qui savent désormais faire autre chose que des mêlées et des mauls. En plus de cette poule abordable, l’Australie évite la partie de tableau la plus ardue où se trouvent la Nouvelle-Zélande, l’Afrique du Sud, l’Irlande et le pays hôte. Ainsi, ils pourraient avoir une voie royale vers une demi-finale face à l’un de ces adversaires qui aura probablement laissé 3 ou 4 morts sur le terrain lors de son quart.

 

Les adversaires / Le calendrier :

Vs Géorgie le 9 septembre 2023 à St-Denis
Vs Fidji le 17 septembre 2023 à St-Etienne
Vs pays de Galles le 24 septembre 2023 à Lyon
Vs Portugal le 1er octobre 2023 à St-Etienne

 

Le joueur à suivre :

Sorte de Mathieu Bastareaud en plus athlétique et natif des Fidji, Samu Kerevi a déjà connu la Coupe du monde en 2019 où il était associé à Tevita Kuridrani au centre. Il a ensuite connu une longue période d’inéligibilité avec les Wallabies du fait de sa signature au Japon. Tentant de profiter de l’évolution des règles de sélection, il essuie toutefois un refus des Flying Fidjians du fait d’un niveau jugé insuffisant. Il opte par défaut pour l’équipe d’Australie à 7, échouant par là même à quitter cette terre maudite comme ont pu le faire une partie de ses anciens coéquipiers. Il retrouve, dans la foulée, une place de titulaire dans le XV australien. Centre puissant et pas super fantasque, son jeu ne s’embarrasse pas de fioritures. Quel intérêt de faire des passes, des crochets ou des petits coups de pied par-dessus quand on peut directement aller s’empaler sur son vis-à-vis ? Si, à l’instar de ses coéquipiers, il n’a pas particulièrement brillé lors du Rugby Championship, il semble avoir réglé ses problèmes défensifs qui ont longtemps constitué son talon d’Achille.

 
Dans l’hypothèse où l’Australie venait à affronter l’Irlande, on connaît d’ores et déjà l’identité de celui qui sera envoyé au charbon pour défoncer Jonathan Sexton. Ce dernier aura donc l’insigne honneur d’être pris en charge par le Samu, deux fois.

 

Scénario idéal :

Eddie Jones, humilié après avoir été limogé du poste de sélectionneur de l’Angleterre est en mission. Après avoir remporté brillamment ses deux premiers matches de poule, l’Australie est assurée d’être qualifiée pour les quarts de finale. L’Angleterre ayant disposé de l’Argentine lors de son entrée en lice, le XV de la rose est en tête de sa poule. Désireux de laver l’affront de son éviction, Eddie Jones souhaite à tout prix éliminer les Anglais de la compétition. Ce sont des Wallabies méconnaissables qui se présentent pour le match face aux Fidji et les iliens s’imposent largement face à des Australiens totalement absents des débats.

 
Malgré la courte victoire face au Portugal, c’est la Géorgie qui termine première de la poule grâce aux points de bonus et les Australiens affrontent les Anglais en quarts.

 
L’avant-match est marqué par l’émotion : Eddie Jones entre en transe. Son discours rappelle celui de Christophe Lambert dans Vercingétorix, mais il est mêlé d’insultes sur toute la lignée des joueurs anglais.
Au même moment, un ornithorynque mâle fait irruption dans le vestiaire anglais. Attendris par cet animal curieux, les Anglais ne se méfient pas et plusieurs joueurs sont piqués par son dard venimeux. Ainsi Tom Curry, Owen Farrell et Freddy Steward doivent déclarer forfait.

 
Galvanisés, les Wallabies font le spectacle face à des Anglais apathiques et mènent largement à la mi-temps. Afin d’ajouter à l’humiliation, sur une mêlée à la 60ème minute, le pack anglais est renvoyé jusqu’à Calais. Les Australiens s’imposent 47-7.

 
La première partie de son plan ayant été un succès, Eddie Jones regagne directement son bunker secret situé sous le stade de Twickenham pour la deuxième partie de son plan : rayer totalement l’Angleterre de la carte. Privés d’entraineur, les Wallabies sont sèchement battus par la France.

« Dis Eddie, qu’est-ce que tu veux faire cette nuit ?
– La même chose que chaque nuit, Michael, tenter de détruire l’Angleterre. »

 

Scénario catastrophe :

L’ornithorynque qui fait irruption dans le vestiaire anglais était en fait une femelle. Le mâle étant le seul doté d’un dard venimeux possédant un fort pouvoir incapacitant, les Anglais peuvent se présenter au complet. Malgré la présence d’Emmanuel Meafou qui a fini par céder au harcèlement d’Eddie Jones, les Australiens s’inclinent. La bagarre générale lancée par Nic White ou le plaquage cathédrale infligé par Marika Koroibeite sur Owen Farrell ne suffisent pas à laver l’honneur d’Eddie Jones. Vaincu, le sélectionneur se fend d’une sentence laconique en conférence de presse : « I will be back ».