Présentation Coupe du monde 2023 : L’Écosse
par Ovale Masque

  • 03 August 2023
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Tout au long de l’été, la Boucherie Ovalie vous présente en détails les 20 équipes qualifiées pour la Coupe du monde 2023. Basé sur le modèle de ce qui avait été publié dans le livre La Découpe du monde du rugby en 2019, ces fiches pays vous offriront un cocktail de ce que nous savons faire de mieux depuis désormais plus de 10 ans : un savant mélange d’analyses pointues, d’informations approximatives et de blagues douteuses.

 

Fiches déjà publiées :

Le Chili

Le Portugal

La Roumanie

La Namibie

Les Samoa 

 

L’Écosse

 

Notation :

50m : ++

40m : +++

22m : +++++

En-but : –

 

L’emblème : Le chardon

 

D’après une légende qui doit être aussi véridique que les anecdotes de troisième mi-temps de Denis Charvet, des envahisseurs vikings qui préparaient une attaque sournoise n’auraient pu retenir leurs cris de douleur lorsqu’ils marchèrent sur des chardons, une plante qu’on trouve en abondance en Écosse. Le bruit aurait alerté les locaux, qui furent alors en mesure de repousser l’attaque.

Au 21e siècle, le logo de l’Écosse pourrait donc être remplacé par un Lego.

 

Le saviez-vous ? En fait le chardon c’est plutôt joli, perso j’imaginais un espèce de chou-fleur avec des épines.

 

L’équipe :

 

Si l”Écosse fut une nation majeure du rugby durant des décennies, elle a perdu beaucoup de son prestige avec l’avènement du professionnalisme : quand on n’a pas de quoi se payer un slip, difficile de rivaliser avec les plus gros richous de l’Ovalie. A partir de 1995, cette sélection n’a donc plus existé que dans un seul but : battre l’Angleterre afin de l’empêcher de faire le Grand Chelem dans le Tournoi. Mais depuis 2019, les Anglais sont devenus nuls et perdent quasiment contre tout le monde, ce qui prive le peuple écossais de sa plus grande joie. Un peu comme quand vos frères et soeurs vous piquent le doudou que vous aimiez tant martyriser.

 

Las, le XV du Chardon essaye donc désormais de gagner contre d’autres équipes. Cela marche de temps en temps, ce qui ne manque pas de déclencher des vagues d’enthousiasmes chez les amateurs de rugby de tous horizons, les Écossais bénéficiant d’un style de jeu attrayant et d’une aura sympathique qui leur permet d’être ton équipe préférée juste après ton équipe préférée. « Flower of Scotland, les frissons !! » « Et si c’était l’année de l’Écosse ? », entend-on chaque année au début du mois février. En général, quelques heures après que cette phrase soit prononcée, les Scots s’inclinent piteusement contre le pays de Galles sur un essai tout moche de Josh Adams.

 

Lors du Mondial, les Écossais risquent encore de décevoir, puisqu’ils figurent dans une poule très relevée avec l’Irlande (qu’ils n’ont plus battue depuis 6 ans) et l’Afrique du Sud (qu’ils n’ont plus battue depuis 13 ans). Mais, à l’heure où le XV de France a perdu toute notion de romantisme pour devenir une machine à gagner, le Chardon pourrait bien récupérer le flambeau de l’équipe totalement imprévisible, capable de battre n’importe qui, et de perdre contre n’importe qui.

 

Les plus français des Britanniques, assurémment.

 

Le joueur à suivre :

Quand on dit Écosse, on pense toute de suite à Finn Russell ou à des ailiers sud-africains avec 68cm de tour de bras. Mais la force du rugby écossais, ça reste la truanderie dans les rucks et pour ça, le XV du Chardon pourra compter sur l’émblématiquee Hamish Watson. Ainsi que sur son clone : Rory Darge. Agé de 23 ans, Rory avait signé des débuts internationaux très remarqués en 2022, avant de connaitre quelques blessures. Le voici de retour et visiblement le staff compte sur lui, puisqu’il a été nommé capitaine pour le premier match de préparation contre l’Italie. Avec Jamie Ritchie le roi des fouille-merde, Josh Bayliss ou Matt Fagerson, Gregor Townsend pourra compter sur une belle troisième ligne de pénibles, comme disent les consultants pénibles.

 

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Jamie Ritchie a néanmoins un défaut : il fume en cachette.

 

Derrière, on peut citer la paire de centres Sione Tuipulotu – Huw Jones, qui a convaincu lors du dernier Tournoi des 6 Nations. Au milieu des bodybuilders aryens, le petit gabarit Darcy Graham pourrait se faire une place – le Kolbe en kilt (alors que Cheslin, lui, est en kit) a en tout cas signé son retour avec un doublé contre les Italiens. Comme ça, ça parait pas fou, mais quand on est écossais, réussir à rentrer dans un en-but reste toujours un petit exploit.

 

Des bons petits joueurs qui auront sans doute du mal à faire oublier Stuart Hogg, la star du rugby écossais qui a décidé de prendre sa retraite avant de finir en chaise roulante. Blair Kinghorn devrait récupérer le maillot du n°15, mais si vous voulez la jouer hipster, vous pouvez parier sur l’éclosion d’Ollie Smith, qui sort d’une belle saison avec Glasgow, malgré l’absence de BigFlo à ses côtés.

 

Le calendrier :

 

Contre l’Afrique du Sud à Marseille, le dimanche 10 septembre à 17h45.

Contre les Tonga à Nice, le dimanche 24 septembre à 17h45.

Contre la Roumanie à Lille, le samedi 30 septembre à 21h.

Contre l’Irlande à Saint-Denis, le samedi 7 octobre à 21h.

 

Le scénario idéal :

 

Nouveau capitaine de sa sélection et galvanisé par sa nouvelle responsabilité, Finn Russell est dans un bon jour. Porté par le talent de son fantasque grandisse, les Écossais réussissent l’exploit face à des Springboks qui les ont pris de haut lors de leur du premier match de poule. Malgré cet exploit, le Chardon peine à garder le momentum et se montre bien plus fébrile pour battre le Tonga et la Roumanie. Puis lors du choc face à l’Irlande, ils se font rouler dessus par l’infernale machine verte.

 

Grâce au goal average particulier, les mangeurs de haggis accèdent malgré tout aux quarts, où ils tombent sur la route du pays organisateur. Brillants vainqueurs des All Blacks en match d’ouverture, portés par un peuple qui se passionne enfin pour l’ovalie, les Bleus sont ultra-favoris. Mais Finn Russell n’est pas dans un bon jour… il est dans un très grand jour. Pour la première fois dans un match à élimination directe disputé sur le sol français, l’ancien Racingman est bon. Partageant sans limite ses richesses avec ses coéquipiers, on peut même dire que Finn ruisselle. Le demi d’ouverture offre deux essais à Van der Merwe, puis claque un drop décisif à la 80e. Les Bleus sont éliminés, et le grand public se désintéresse immédiatement du rugby pour suivre le nouvel épisode du feuilleton Mbappé, qui vient de marquer 11 buts en un match avec l’équipe réserve du PSG.

 

En demi-finale, tous les amateurs de rugby du monde poussent derrière l’Écossse, qui retrouve son éternel rival anglais, comme en 1991. Hélas, Finn Russell n’est pas dans un grand jour. Il est dans un très mauvais jour. Intercepté à trois reprises lors du match, il envoie le XV de la Rose disputer sa deuxième finale de Coupe du monde consécutive. Preuve que ce joueur est décidément capable de tous les exploits.

 

Le scénario catastrophe :

 

Finn Russell est dans un mauvais jour. Pire, dans une mauvaise passe. Pour sa dernière Coupe du monde, le demi d’ouverture s’est investi comme rarement, notamment dans la préparation physique. Il a arrêté l’alcool et a adopté un mode de vie d’ascète. Métamorphosé, c’est désormais un Apollon doté d’un six pack qui mène le jeu du XV du Chardon. Mais le mental ne suit pas : le Grandisse ne se reconnait plus dans ce corps d’athlète qui ne semble pas lui appartenir. Malheureux, il traine son spleen sur les terrains, totalement dépourvu d’inspiration : on croirait voir jouer Damien Traille. Appliquée mais sans génie, l’Ecosse perd avec les honneurs contre les Boks et l’Irlande puis quitte la compétition dans l’anonymat. Finn Russel trouve le réconfort dans la picole et la malbouffe, ce qui lui permet de signer une excellente saison avec Bath, qui remporte la Champions Cup en battant le Racing 92 en finale.

 

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Un problème, Robert Carignan ?