Présentation Coupe du monde 2023 : Le Portugal
par Ovale Masque

  • 17 July 2023
  • %

 

Tout au long de l’été, la Boucherie Ovalie vous présente en détails les 20 équipes qualifiées pour la Coupe du monde 2023. Basé sur le modèle de ce qui avait été publié dans le livre La Découpe du monde du rugby en 2019, ces fiches pays vous offriront un cocktail de ce que nous savons faire de mieux depuis désormais plus de 10 ans : un savant mélange d’analyses pointues, d’informations approximatives et de blagues douteuses.

Fiches déjà publiées :

Le Chili

 

 

Le Portugal

 

Notation :

Plan B : ++

Point P : + + +

Équipe de France Z : ++++

 

L’emblème :

Si le chien d’eau portugais ou Julien Bardy faisaient figure de candidats idéaux, la sélection portugaise a opté pour un emblème beaucoup moins mignon : le loup. Pas super original pour une équipe sportive, me direz-vous. Mais il faut savoir que le Loup ibérique (Canis lupus signatus), anciennement appelé Loup d’Espagne, est une sous-espèce du loup gris endémique de la péninsule ibérique, autrefois très abondante. Sa population actuelle au niveau de la péninsule avoisine les 2 500 individus, dont environ 300 pour le nord du Portugal. Oui c’est totalement un copier-coller de Wikipédia, tu vas faire quoi ?

 

Il ne manque qu’une pleine lune et une Harley et c’est un t-shirt de Johnny.

 

 

 

L’équipe du Portugal :

On le sait, de liens étroits unissent la France et le Portugal, qui possède une importante communauté sur notre territoire. Les Lusitaniens se sentent d’ailleurs tellement bien chez nous qu’ils ont décidé qu’ils ne disputeraient la Coupe du monde de rugby à la seule condition qu’elle se déroule dans l’hexagone. Ainsi, après 2007, les Lobos vont participer à leur deuxième Mondial cette année.

 

Un amour de la France bien compréhensible puisqu’au sein de l’effectif des Lobos, on compte 18 joueurs évoluant en Pro D2 et dans les échelons inférieurs. Plusieurs joueurs français d’origine portugaise sont venus renforcer cette sélection, comme Mike Tadjer, Steevy Cerqueira ou Samuel Marquès, des grands baroudeurs du rugby français. Rappelons au passage que Marquès a eu l’honneur d’être le demi de mêlée du Stade Toulousain durant une saison, aux côtés de Jean-Marc Doussain et Sébastien Bézy. Supporters Rouge et Noir, j’espère que vous mesurez bien la chance que vous avez aujourd’hui.

 

On se moque un peu, mais ce bon vieux Samuel a joué un rôle crucial dans l’épopée portugaise. Initialement éliminés, les Portugais ont profité de la traditionnelle phobie administrative espagnole pour disputer un tournoi de repêchage à Dubaï, contre les USA, Hong Kong et le Kenya (il est pas beau, notre rugby mondialisé ?). Lors du dernier match contre les Eagles, les Portugais ont bien cru avoir laissé filé leur chance après un drop de l’ouvreur Jeronimo Portela sur le poteau. Heureusement pour eux, Marquès rattrapera le coup en convertissant la pénalité de la qualification sur la sirène.

 

 

 

Si l’effectif portugais possède un fort accent français, en tribunes, on retrouve également un visage bien connu : celui de Patrice Lagisquet. Ébranlé par son expérience traumatisante avec le XV de France, Lagisquet a connu un parcours digne d’un héros de shōnen : le retour à 0 en sixième division avec Saint-Pée-sur-Nivelle, avant de renaître de ses cendres en prenant la tête de la sélection portugaise.

 

Outre la qualification pour le Mondial, l’ancien entraîneur de Biarritz a récemment mené son équipe à la deuxième place du « Tournoi B », où les Lobos ont été battus en finale par les invincibles géorgiens. L’été dernier, ils sont également passés tout près d’un exploit contre l’Italie, ne s’inclinant que 38 à 31, après un essai de pénalité à la dernière minute. A quand le Portugal dans le Tournoi des Six Nations ???

 

 

Niveau jeu, contre toute attente et toute logique, “Lasgique” semble avoir plus de facilité à mettre ses ambitions en marche avec l’effectif portugais qu’avec celui du XV de France 2012-2015. En effet, les Lusitaniens sont plutôt réputés pour le jeu de vitesse et de mouvement. Comme quoi, c’est peut-être plus facile de jouer au rugby sans une paire de centres Dumoulin-Fofana. Au niveau du pack, c’est un peu plus faible, mais on peut compter sur les Portugais pour ne pas négliger l’importance des fondations.

 

 

Le joueur à suivre : Rodrigo Marta

À 23 ans, il est déjà un des plus grands joueurs de l’histoire du rugby portugais. Avec 25 essais en l’espace de 30 sélections, Rodrigo de Bivar Weinholtz Cardoso Marta est en tout cas d’ores et déjà le meilleur marqueur de l’histoire des Lobos. Cette saison, il a également enchaîné les essais avec Dax (15 essais en 17 matchs) et a été élu joueur de l’année en Nationale. Des statistiques épatantes qui lui ont ouvert les portes de la Pro D2 et du club de Colomiers, où il rejoindra un de ses compatriotes évoluant lui aussi à l’aile, Vincent Pinto.

 

SWngd.gif
 

Notons qu’il peut également évoluer au centre, comme on le voit sur ce GIF où mystérieusement, il évolue avec le maillot de l’Irlande.

 

SWngl.gif

 

Au Portugal, on aime décidément bien envoyer la balle sur les extérieurs, et il faudra également se méfier d’une autre flèche, Raffaele Storti. Prêté à Béziers par le Stade Français, le natif de Lisbonne a claqué 10 essais cette saison en ProD2. Certes, il y avait un triplé contre Montauban, mais il paraît que ça compte quand même. On lui souhaite le meilleur, et notamment de ne jamais revenir au Stade Français, où tous les postes d’ailiers sont occupés en même temps par Sekou Macalou.

 

Le saviez-vous ?

Julien Bardy est désormais vice-président de la Fédération Portugaise. Après Serge Simon, il faut croire qu’il s’agit d’un poste réservé aux plus grands poètes.

 

Calendrier :

 

– contre le Pays de Galles, le samedi 16 septembre à Nice (17h45)

– contre la Géorgie, le samedi 23 septembre à Toulouse (14h)

– contre l’Australie, le dimanche 1er octobre à Saint-Etienne (17h45)

– contre les Fidji, le dimanche 8 octobre à Toulouse (21h)

 

Le scénario idéal pour le Portugal :

 

Après une préparation physique intense, centrée sur la musculation et les wattbikes (on ne se refait pas…) Pinto, Marta et Storti sont tous gravement blessés, privant les Lobos de leurs redoutables finisseurs. En désespoir de cause, Patrice Lagisquet décide alors d’appeler Yoann Huget, qu’il estime éligible au motif de « vous avez vu sa gueule ? ».

Ce qui n’aurait dû être qu’un plan de secours s’avère être un plan de maître : en bel homme qu’il est, Huget a continué à s’entretenir et n’a rien perdu de sa vélocité et de sa hargne sur le terrain. Désormais analyste sur Canal +, il a pris du recul et sent tous les bons coups. Sur le terrain, il enchaîne les interceptions. L’ancien toulousain marque à chaque match et permet aux Portugais de créer l’exploit contre l’Australie, le Pays de Galles et les Fidji. Ils ne butent que contre leurs rivaux géorgiens lors du Babylissico.

Les Lobos voient néanmoins leur qualification annulée administrativement après qu’il ait été établi que « des origines brésiliennes, c’est pas tout à fait pareil quand même », ce qui invalide la sélection d’Huget. Les Lusitaniens ne verront pas les quarts, mais Patrice Lagisquet devient tout de même une star pour la communauté portugaise en France : il est nommé entraîneur du club de rugby de Créteil – Choisy RC et possède désormais une statue devant le centre commercial Bel-Epine.

 

Le scénario catastrophe pour le Portugal :

 

Le Portugal se qualifie contre toute attente pour la finale de la Coupe du monde. A Saint-Denis, les Lobos retrouvent la France, grande favorite. Hélas, le rêve bleu se brise en prolongations, lorsque Eder claque un drop victorieux de 40 mètres.