Présentation Coupe du monde 2023 : Le Japon Tout au long de l’été, la Boucherie Ovalie vous présente en détails les 20 équipes qualifiées pour la Coupe du monde 2023. Basé sur le modèle de ce qui avait été publié dans le livre La Découpe du monde du rugby en 2019, ces fiches pays vous offriront un cocktail de ce que nous savons faire de mieux depuis désormais plus de 10 ans : un savant mélange d’analyses pointues, d’informations approximatives et de blagues douteuses. Fiches déjà publiées : – Le Chili – Le Portugal – La Roumanie – La Namibie – Les Samoa – L’Écosse – La Géorgie – Le Tonga – L’Uruguay – Les Fidji – L’Italie – L’Argentine – L’Australie Le Japon Note pour les lectrices et lecteurs : Dans un souci de respect envers une nation détenant l’arme nucléaire (dans la composition de son sol), ce texte sera dépourvu des traditionnels clichés sur le pays du Soleil Levant. Il n’y sera donc pas question de Pokémon, pas de sushis (lol vous l’avez ?), et nous éviterons le poncif “entre tradition et modernité”, expression par trop usitée pour qualifier le Japon. Notation : 1987 – 2003 : – – – – 2004 – 2011 : – – 2012 – 2015 : + 2016 – 2019 : + + + 2020 – 2023 : – L’emblème : Si l’emblème du Japon est le suicide (auparavant patriotique, professionnel et militaire avant d’être aujourd’hui rendu à la vie civile), les Nippons ont jeté leur dévolu sur les fleurs de cerisier comme un symbole. La Cherry Blossom apporte ainsi un côté kawai à ce sport tout aussi violent qu’une journée de travail de 15 heures, un hentai mêlant poulpes et jeunes filles ou une douce matinée de début décembre sur une île du Pacifique. Mais chassez le naturel, il revient au galop. Ou plutôt en trottinant comme un pilier qui se replace tranquillement en attendant que le prochain ruck veuille bien revenir dans sa zone (la fameuse zone Zéro). Il a ainsi fallu attendre 2003 et l’intervention d’un journaliste anglais pour que le mot “brave” remplace “cherry”. Cela donne donc les “Brave Blossoms” un surnom qui ne veut plus rien dire mais qui à l’avantage de se situer à mi-chemin entre plantation et témérité. Présentation de l’équipe Situé sur un continent qui attache autant d’importance au rugby qu’au code de la route, le Japon a souvent participé à la Coupe du monde parce qu’il était le seul pays asiatique à connaître l’existence de ce sport. Convié à représenter sa région en 1987, le XV japonais n’a jamais raté une édition de la compétition, entre invitation et assiduité. Malgré cette présence permanente, l’histoire nippone en Coupe du monde n’a pas été un long fleuve tranquille. En 1987, elle manque sa seule chance de victoire face aux États-Unis (18-21), notamment car aucun des 3 essais inscrits n’a été transformé face à des États-uniens qui ont su bien viser quand il le fallait, comme leurs papis. Pour les Japonais, cet échec leur laisse un sentiment mitigé, entre déception et animosité. Lancé comme un frelon asiatique C’est en 1991 que les Nippons connaissent leur première victoire en Coupe du monde, face à une équipe du Zimbabwe (52-8) qui disputait là son dernier match en date dans la compétition. On pourrait alors croire que la dynamique est lancée pour les Japonais, mais c’était sans compter sur une édition 1995 qui ne les a pas gâtés au tirage au sort : Irlande, Pays de Galles & Nouvelle-Zélande infligent 252 points à des fleurs de cerisiers fanées. Remis à leur place, les joueurs japonais repartent avec de mauvais souvenirs, entre punition et humilité. La Fédération japonaise a ensuite tout tenté pour connaître à nouveau la victoire en Coupe du monde, allant jusqu’à demander à Jean-Pierre Elissalde d’entraîner l’équipe fanion en 2005. Mais la recette ne prend toujours pas et même si l’ancien All-Black John Kirwan a permis à l’équipe d’obtenir deux matches nuls contre le Canada en 2007 (12-12) et 2011 (23-23), l’équipe ne parvient pas à casser son plafond de verre, entre stagnation et immobilité. Le déclic va arriver avec l’arrivée aux commandes d’Eddie Jones, australien d’origine japonaise, à une époque où il aimait la vie et où ses quelques apparitions ne se limitaient pas à des images de lui à la recherche d’un katana en cabine pour mettre fin à ses jours. C’est avec lui qu’arrive ce que l’on appelle le « miracle de Brighton ». Cette appellation ne fait pas référence à un jour où la température de la Manche a dépassé les 11 degrés sur les bords de la Riviera, mais à la victoire d’Hitoshi Ono et des siens sur l’Afrique du Sud (32-34), grâce notamment à la décision du capitaine Michael Leitch de jouer la dernière pénalité à la main au lieu de tenter d’inscrire les trois points les séparant d’un match nul. Une victoire de prestige qui place enfin le Japon sur la carte du rugby mondial, même si la lourde défaite face à l’Ecosse l’empêche de se qualifier pour les quarts de finale. Les Nippons quittent l’Angleterre sans leur entraîneur, qui a été nommé à la tête du XV de la Rose, et un successeur doit désormais lui être trouvé pour les mener vers une édition 2019 qui se déroulera sur leur péninsule et où ils voudront briller, entre ambition et hospitalité. Kosei Ono & Eddie « Oh no, why have I left Japan ? » Pour réussir collectivement, il faut parfois savoir mettre son égo de côté, et ce n’est pas un pays qui a glorifié les kamikazes qui va dire le contraire. C’est pourquoi la Fédération nipponne n’hésite pas à aller chercher Jamie Joseph, qui a joué pour la Nouvelle-Zélande lors de l’humiliation infligée aux Japonais en 1995 (145-17). Mais cet ancien troisième-ligne s’était déjà fait à moitié pardonné en représentant les Blossoms lors de la Coupe du monde suivante. Avec Joseph, l’équipe est en progression constante, obtenant notamment un match nul face au XV de France à la U Arena (23-23). Le mondial à domicile est lui une grande réussite puisque les Japonais terminent premier de leur poule après avoir battu tous leurs adversaires, dont l’Ecosse et l’Irlande. Au fil des matches, un véritable engouement populaire s’empare de l’empire, et la péninsule se prend à croire à un nouvel exploit face aux Sud-Africains en quarts de finale. Malheureusement, les Nippons n’inscrivent que trois points face aux futurs champions du monde et le conte de fées s’arrête là, entre amélioration et historicité. A l’image de leur emblématique Fuji, cette éruption de 2019 semble avoir été suivie d’une extinction. En effet depuis quatre ans, les Brave Blossoms sont méconnaissables. Sur les 16 dernières rencontres disputées, les Brave Blossoms n’ont connu la victoire qu’à 4 reprises, et c’était contre le Portugal, l’Uruguay et les Tonga. Heureusement, le XV du Japon se trouve dans la poule d’une Angleterre malade. Sauront-ils en profiter pour se qualifier à nouveau en quarts de finale ? Pour cela, il va falloir mélanger bonnes prestations et efficacité. Les joueurs à suivre : Alors, qui sera le prochain Ayumu Goromaru ou le prochain Kotaro Matsushima qui viendra flinguer sa carrière en Top 14 ? Hé bien certainement personne, car les Brave Blossoms ont pris l’habitude de ne plus s’exporter et de rester dans le championnat local, dont le niveau augmente année après année. Si Michael Leitch sera encore de la partie, il faudra surtout garder un œil sur le troisième ligne et capitaine Kazuki Himeno, un Iosefa Tekori version japonaise. Sélectionné avec l’équipe du Japon en 2017 avec seulement 9 matchs pros à son compteur, il a été un des principaux protagonistes du beau parcours japonais en 2019. Lors de sa saison en Super Rugby en 2021, il a été élu meilleur joueur des Highlanders et révélation de la compétition, permettant à la franchise d’atteindre la finale de la version Trans-Tasman sans avoir participé à la préparation d’avant-saison. Comme quoi, les stages commandos, les datas et les tours de stade ne servent vraiment à rien. Rep à ça, Thibault Giroud ! Ajoutez Lappies Labuschagné (nom le plus classe du monde) et vous aurez une troisième ligne qui est un savant mélange de continuation et maturité. Robert de Nippon Le calendrier : – contre le Chili à Toulouse, le dimanche 10 septembre 2023 (13h) – contre l’Angleterre à Nice, le dimanche 17 septembre 2023 (21h) – contre les Samoa à Toulouse, le jeudi 28 septembre (21h) – contre l’Argentine à Nantes, le dimanche 8 octobre (13h) Scénario idéal : Depuis leur camp de base toulousain, les joueurs japonais traînent sur Twitter pour passer le temps. C’est alors qu’un drame arrive : ils découvrent #SaccageParis. Fous de rage devant tant de saleté et d’incivilité, ils s’exclament en cœur : « Nous avons depuis toujours nettoyé notre vestiaire après les rencontres, il est temps pour nous de s’occuper de toute une métropole ! ». Ils prennent le premier TGV pour une capitale qu’ils décapent en un temps record. Les rats quittent le navire qui jamais ne sombre, la mascotte « Parimon » est créée, et Anne Hidalgo offre aux Japonais les clés de la ville durant une cérémonie mélangeant émotion et solennité. Scénario catastrophe : Depuis leur camp de base toulousain, les joueurs japonais traînent sur Twitter pour passer le temps. C’est alors qu’un drame arrive : ils découvrent #SaccageParis. Fous de rage devant tant de saleté et d’incivilité, ils s’exclament en cœur : « Nous avons depuis toujours nettoyé notre vestiaire après les rencontres, il est temps pour nous de nettoyer toute une métropole ! ». Ils prennent alors le premier train pour la capitale. Manque de bol ce n’est pas le Shinkansen ni le TGV, mais celui qui passe par Limoges et Châteauroux. Après un retard de neuf heures dû à une fouine sur les rails combiné à une grève surprise des cheminots, le train est dérouté à Clermont-Ferrand, d’où on ne repart jamais, surtout pas en transport en commun. Les Brave Blossoms déclarent forfait pour la suite de la compétition. Matushima en profite pour faire visiter la région à ses coéquipiers afin de les aider à oublier ce triste parcours, entre élimination et Intercités.
Présentation Coupe du monde 2023 : L’Uruguay Tout au long de l’été, la Boucherie Ovalie vous présente en détails les 20 équipes qualifiées pour la Coupe du monde 2023. Basé sur le modèle de ce qui avait été publié dans le livre La Découpe du monde du rugby en 2019, ces fiches pays vous offriront un cocktail de ce que nous savons faire de mieux depuis désormais plus de 10 ans : un savant mélange d’analyses pointues, d’informations approximatives et de blagues douteuses. Fiches déjà publiées : – Le Chili – Le Portugal – La Roumanie – La Namibie – Les Samoa – L’Écosse – La Géorgie – Le Tonga L’Uruguay Notation : « Ah mais il est pas argentin ce joueur ? » : + + + + + Monter des vidéos : + + + Maté des vidéos : + + L’emblème : le tero Le XV uruguayen est représenté par le Vanneau téro, petit oiseau plutôt stylé avec sa crète sur l’arrière de la tête. Connu pour être le premier à donner l’alerte quand un intrus arrive sur son territoire et pour foutre la merde avec toutes les espèces qui l’entourent, cet animal est certainement le totem de tous les demi-de-mêlée de la planète. L’équipe : Contrairement à leurs compatriotes footballeurs, les rugbymen uruguayens n’ont pas eu la bonne idée d’organiser la première Coupe du monde de rugby. Pire, ils n’ont même pas été invités à l’édition pionnière de cette compétition. Il faut dire qu’à l’époque, malgré plus de 40 années d’existence, l’évocation “Los Teros” faisait plus penser à un groupe de musicos qu’à autre chose. Il faut attendre les années 1990 et l’arrivée de l’entraîneur Daniel Herrera (aucun lien avec le jaueur du RC Toulan) pour que les Uruguayens se fassent une place dans le monde du rugby. Après avoir été proche de qualifier son équipe pour la Coupe du monde 1995, ce technicien trentenaire n’a pas loupé le coche en 1999, en écartant le Portugal puis le Maroc (oui, comme le détroit de Gibraltar) pour atteindre la phase de poules de la 4ème édition du mondial. Particularité du jeu uruguayen : le raffut sur un coéquipier. Emmené par leur troisième-ligne emblématique Diego Ormaechea, l’Uruguay fait partie des rares équipes à connaître la victoire dès son premier match de Coupe du monde en battant l’Espagne sur le score de 27-15. Bon certes l’identité de leur adversaire a aidé mais rappelons que la France n’a su faire qu’un match nul contre l’Ecosse pour son premier match en 1987. Le XV du Chardon va justement infliger aux Teros leur première défaite dans la compétition, défaite qui sera suivie d’un nouvel échec face aux Springboks. Le bilan de cette première participation restera bon malgré tout, et les Uruguayens commencent à se faire connaître du grand public, notamment Pablo Lemoine et surtout Diego Lamelas, qui sera intéreprété par Orlando Bloom au cinéma dans Le Seigneur des Anneaux quelques années plus tard. Avec un Ormaechea devenu entraîneur après avoir raccroché les crampons à 40 ans, et l’arrivée d’un certain Rodrigo Capo Ortega – tout juste Castrais – en sélection, l’Uruguay se qualifie pour la Coupe du monde 2003. Une nouvelle fois, les Uruguayens obtiennent une victoire face à la Géorgie, et alors qu’ils sont en progression constante, Los Teros tombent sur un os et ne parviennent pas à se qualifier pour les deux éditions suivantes. Y’en a sous le Capo. Pour leur grand retour dans la compétition en 2015, Los Teros sont la cinquième roue du carosse dans la Poulos de la Mortos avec l’Angleterre, l’Australie, le pays de Galles et les Fidji. Cette fois-ci pas de victoire pour eux. Pire, quatre ans plus tard, ils retombent quasiment dans la même poule. Mais c’est pourtant au Japon que les Uruguayens vont remporter la plus belle victoire de leur histoire face aux Fidji (30-27), lors d’une rencontre où ils auront mené quasiment toute la partie. Un succès qu’ils n’ont pas pu célébrer dignement puisque l’organisation leur avait fait une faveur que seules les petites équipes ont le droit d’avoir : jouer deux matches en 4 jours. Ils perdent donc logiquement le match suivant face à la Géorgie (7-33) et voient ainsi leur rêve de terminer 3ème de la poule s’éloigner, place qui leur aurait permis de se qualifier directement pour la Coupe du monde 2023. Qu’importe, les Uruguayens ont réalisé une belle campagne de qualifications avec leurs copains du Chili (entraîné par un certain Pablo Lemoine), puisqu’ils ont écarté le Canada et les États-Unis, et représenteront (avec l’Argentine) le continent américain par un trio 100% latinos, chose inédite. Manque de bol, ils se tapent encore une poule infâme composée de la France et de la Nouvelle-Zélande. S’ils veulent réaliser un nouvel exploit, ils vont donc devoir vaincre l’Italie pour enfin réussir à atteindre cette troisième place. Pour cela, Los Teros ont un planos : en 2019 l’équipe de Peñarol Rugby est créée et devient le premier club professionnel du pays. L’idée est simple : faire grandir les meilleurs potentiels sur le territoire uruguayen et les habituer à jouer ensemble au sein du Súper Rugby Américas. Ainsi, la grande majorité de l’effectif sélectionné pour le Mondial 2023 joue dans cette équipe, et après avoir obtenu 3 victoires en Coupe du monde en 24 ans, Los Teros espèrent bien en obtenir deux nouvellos, en sept jouros. Le joueur à suivre : Santiago Arata Si le joueur des American Raptors (animal moins lâche que le Tero) Diego Magno est le plus expérimenté de l’effectif uruguayen pour ce Mondial, c’est bien Santiago Arata qui pourrait être la tête d’affiche de sa sélection. Oui mais voilà, il est arrivé aux Uruguayens ce qu’aucune personne ne souhaite vivre en France : leur demi-de-mêlée indispensable s’est blessé à un doigt, et il a dû être opéré en urgence à la fin du mois de juillet. Le Castrais, héros de la victoire face au Fidji en 2019 avec notamment un magnifique essai en solitaire, n’est pas encore certain de pouvoir participer à la compétition. La tuilos. Mise à part leur maître à jouer, on peut également citer au sein de l’effectif uruguayen le joueur de Provence Rugby German Kessler (pire nom pour se planquer), l’arrière Gastón Mieres ou encore le talonneur Guillermo Pujadas, qui n’a aucun lien de famille avec le journaliste français puisqu’il mesure 1,80m. Santiago Aratera la coupe du monde ou pas ? Le saviez-vous : Le premier capitaine des Teros dans les années 1950 s’appelait Carlos Cat. Mais même si ses coéquipiers étaient représentés par un oiseau, lui ne les a pas mangé. Calendrier : – contre la France, le jeudi 14 septembre à Lille (21h) – contre l’Italie, le mercredi 20 septembre à Nice (17h45) – contre la Namibie, le mercredi 27 septembre à Lyon (17h45) – contre la Nouvelle-Zélande, le jeudi 5 octobre à Lyon (21h) Le scénario idéal : Après une défaite qui semblait inévitable face au XV de France, la bande à Vilasca joue le match de sa vie face à une Italie qui bafouille son jeu, manque de bol quand on sait que les Transalpins parlent avec les mains. Après cet exploit majuscule, Los Teros ne tombent pas dans l’excès et savent que leur Coupe du monde ne sera réussie que s’il empochent un deuxième succès. Ils mattent donc la Namibie 37-5 et s’assurent de terminer derrière la France et la Nouvelle-Zélande. La défaite face à cette dernière (67-0) est d’ailleurs anecdotique : le nombre de licenciés est multiplié par 10 en Uruguay, et le pays peut se préparer tranquillement pour la prochaine Coupe du monde avec un seul objectif : atteindre les quarts de finale. Enfin, déjà atteindre l’Australie parce qu’il faudra traverser la Cordillière des Andes. Le scénario catastrophe : A l’heure d’affronter un XV de France en confiance après sa victoire face aux All Blacks, les Uruguayens se montrent prêts et déterminés dès les hymnes. Malheureusement, un petit plaisantin remplace l’hymne national « Orientales, la Patria o la tumba » par « SS in Uruguay » de Serge Gainsbourg. Scandalisés par cette faute diplomatique, les Sud-Américains refusent de jouer la rencontre et perdent sur tapis vert sous les sifflets d’un public lillois qui avait déjà dû attendre 8 heures sur la billeterie pour acheter ces places, parce que c’est les seules qu’il restait pour voir les Bleus. Dans les médias, les personnalités commentent cet « Urugate » matin et soir : de Gérald Darmanin qui « ne comprend pas ce qui dérange dans cette chanson qui rend hommage à leur belle patrie accueillante » à Antoine Griezmann qui « a mal pour son pays, qui souffre des clichés qu’on lui donne alors que cela reste avant tout le pays du maté ». Faute d’excuses de la part du gouvernement, l’Uruguay quitte la compétition sur le champ, et tous les joueurs jouant en France rompent le contrat qui les lie à leur club. Los Teros passent le mois de septembre sous un chapeau de paille, à siffler des jus de papaye, avec paille.
LicencieMan et la Menace Rose (Un grand merci à Greub pour les superbes visuels) Paris, été 2017. Dans les ruines d’une ville qui peine à se remettre de la fusion avortée entre son club et celui de Jackill, son ennemi personnel, un homme s’affairait. Il venait d’avoir la confirmation par le Docteur Soleil, officiellement directeur d’une multinationale, que sa mission prenait effet. Il attendait ce moment depuis des mois, des années. Il a ouvert le double-tiroir de son bureau et saisi la clé qui s’y trouvait. Cette fois, il ne s’est pas dirigé vers la grande armoire située dans le coin de la pièce pour admirer le costume qui s’y cachait, mais bien pour l’enfiler. A partir de ce moment précis, sa vie ne serait plus jamais la même. En s’affublant de ce costume rose, il s’est approprié une seconde identité. Il est devenu LicencieMan. Rassurez-vous, ceci n’est pas le prochain maillot du Stade Français. LicencieMan s’est juré de rétablir l’ordre sur la Ville Lumière. Il savait dès le début que sa mission allait être difficile, et qu’il serait le fusible que chacun de ses ennemis voudrait faire sauter. Mais tout cela ne l’a pas effrayé. Il a sacrifié sa vie pour cela. De ses années passées en tant que disciple de SuperMessier au crépuscule du 20ème siècle à l’obtention de son super-pouvoir après une ultime formation auprès de celui qu’il admire plus que tout : Professeur Bolloré. Dans l’ombre de ses idoles, il a appris tout ce qu’il fallait pour réformer, réorganiser, régner. Alors quand, il y a presque deux ans, le Docteur Soleil l’a appelé, il ne pouvait qu’exulter. Son heure était arrivée. Du haut de sa tour de verre et d’acier, Soleil lui a détaillé sa mission. Le Docteur a acquis le Stade Français, club de rugby à l’agonie cherchant à redorer son blason. Tout d’abord en retrouvant l’amour de nombreux supporters déçus par la tentative de l’ancien dirigeant, Double-Face, de s’associer avec Jackill et ses deux Fantastiques : Mister Phallique & la Chose. La présence du Docteur Soleil a dans un premier temps engendré de la joie, et même de l’optimisme chez les supporters parisiens. Ils étaient heureux de voir qu’un vent nouveau allait souffler sur leur club, et que cet élan les porterait sur le toit du Top 14. Mais ils ignoraient que tout cela avait un coût, un coût nommé LicencieMan. Dans son costume aussi moulant qu’un maillot de pilier de Fédérale 3, il était prêt à dégainer son arme secrète : le Code du Travail. Et dès son arrivée, il ne s’est pas gêné pour utiliser ce dernier à tout-va afin de chasser ceux qui n’acceptaient pas sa gestion. Beaucoup, joueurs ou non, ont été forcés à l’exil, jetés dans la Seine. Au-dessus d’eux, d’autres individus sont arrivés en traversant un majestueux pont doré. S’il s’est fait, sans surprise, quelques ennemis au cours de cet été bouillant, il y a une chose que LicencieMan n’avait pas vu venir : la Menace Rose. Une secte mystérieuse dont on connait les membres, mais pas le guide. De la première bataille opposant les deux camps au mois de juillet, on n’a retenu que le coup fatal : un gaz soporifique envoyé par LicencieMan sur les soldats s’étant dressés face à lui, composé de baisse de tarifs pour les abonnés, notamment sur la bière. Le novice semblait déjà avoir tout compris au rugby. Après cette victoire magistrale, tout semblait bien aller pour le Stade Français. Le bon début de saison des joueurs avait calmé les ardeurs, faisant oublier sans mal les victimes estivales et ainsi accepter la politique de LicencieMan par la plupart des spectateurs. Mais il était déjà trop tard quand il s’est aperçu que ses lauriers étaient fragiles. C’était au mois d’octobre, au début d’une longue descente au classement. Tout d’abord la défaite face au rival Jackill à Jean-Bouin. Puis une série de 7 rencontres au cours desquelles la victoire n’a été obtenue qu’une seule fois, face à la faible équipe de Lex Cotter. LicencieMan ne semblait pas comprendre ce qui lui arrivait, lui qui avait si bien mis en action le plan imaginé avec le Docteur Soleil. Sentant que la Menace Rose renaissait de ses cendres, LicencieMan a cherché à éteindre les braises ardentes en attaquant directement leur foyer : les tribunes. Il a donc posé son Code du Travail pour sortir sa deuxième arme : le chéquier du Docteur Soleil, encore chaud de l’été dernier. Il a recruté alors plusieurs joueurs, Sud-Africains mais aussi Argentins, afin de prouver qu’il savait aussi réagir sportivement en temps de crise. Bien qu’efficace auprès de la majorité des supporters, cette mesure a eu des effets secondaires inattendus. Cette fois, c’est en interne que la colère gronde. Des disciples de LicencieMan, dont certains l’avaient accompagné dans la création de son projet, ont cessé de le soutenir. Pire, il s’est même dit que la Menace Rose avait une taupe au sein de l’encadrement parisien. C’en était alors de trop pour le dirigeant, son terrible Code du Travail s’est de nouveau abattu, envoyant au loin les héros d’un ancien temps. “Holy, surveiller.” Cet épisode pourrait bien être de trop pour les personnes proches de la Menace Rose. Ici et là, on entend qu’une prochaine bataille approche, plus âpre que la dernière en date. Aujourd’hui, la Ville Lumière semble avoir retrouvé sa paisibilité rugbystique. Mais qui est vraiment LicencieMan ? Notre montage est-il trop réussi pour que vous ne le reconnaissiez pas ? Et qui gère la Menace Rose ? Serait-ce Max la Menace qui, tel le Docteur Gang dans Inspecteur Gadget, surveille les évènements de près en caressant Holy ? D’ailleurs, que devient Holy ? Tant de questions qui ne trouveront leur réponse que dans le plus mystérieux des ouvrages : le destin. (Musique de fin laissant présager que l’espoir est de retour mais qu’il faudra impérativement casser tous les immeubles de la ville en lançant des punchlines pour que la situation soit réglée).
Julien Laporte passe sur le grill Ce dimanche, la France va jouer une finale de Coupe du monde, et l’arbitre ne sera même pas Craig Joubert. Mais manque de bol, ça ne sera pas du rugby, et ça se devine facilement en voyant que les Champs-Elysées se sont colorés en bleu-blanc-rouge après la victoire des Bleus en demi-finale. Du coup, on s’est dit qu’il serait sympathique de faire un petit parallèle entre le football et le rugby à travers le regard d’un joueur professionnel qui joue dans une ville qui n’a d’yeux que pour le ballon ovale : Clermont-Ferrand. Et en plus, Julien Laporte, défenseur et capitaine du Clermont Foot 63 en Ligue 2, aime bien le rugby, et Lionel Beauxis. Son avis ne peut donc qu’être intéressant. « Vous inquiétez pas les gars, on joue en Ligue 2. Je vais foutre un gros coup de pied devant et on verra bien ce qu’il se passe. » Bonjour Julien, tout d’abord est-ce que tu peux te présenter ? Parce que quand on tape ton nom de famille sur Google on tombe soit sur un président de mafia ou sur un autre défenseur de football, qui lui a été acheté 65 millions d’euros par Manchester City. Je m’appelle Julien Laporte, je suis né le 4 novembre 1993 à Aurillac, dans le Cantal. Un pays de rugby, forcément. J’ai fait la plupart de ma formation là-bas avant de partir pour le Clermont Foot, encore un pays de rugby. Sa vie, son œuvre Est-ce que tu es de la famille à Bernard ? Qu’on sache si on doit arrêter cette interview dès maintenant pour pas être assassiné par un tueur à gages. Non, pas de soucis de ce côté-là. Tu joues au foot. T’es un homosexuel refoulé ou assumé ? J’assume complètement. T’as déjà fait la bagarre pendant un match ? La vraie bagarre, non. Des petites poussettes mais on reste des footeux. T’as quand même déjà pris un carton rouge ? Un seul, à Nîmes la saison dernière. On gagnait 1-0 et on perd 3-1 derrière, génial. Est-ce que c’est difficile pour un joueur de foot de trouver un nouveau coiffeur quand il change de club ? Est-ce que vous vous refilez des adresses pour pas avoir une teinture, des mèches ou un brushing foireux ? Oui, ils se passent le filon les nouveaux qui arrivent. Y’a pas de soucis, on sait qui il faut éviter. On a même un coiffeur qui vient au stade de temps en temps. Vu qu’on est entre nous, tu peux le dire, est-ce que ça fait si mal que ça de se prendre un coup de latte dans les tibias ou est-ce que vous exagérez pas un peu quand même en vous roulant par terre ? Je suis défenseur, donc je vais te dire qu’y en a quand même beaucoup qui en font trop et qui se roule par terre pour rien. Ils en rajoutent souvent. Après, y’a aussi des gros contacts, mais c’est souvent des tacles qu’on maîtrise pas trop. Justement en tant que défenseur, quelle vision t’as de Neymar ? Il est horrible parce qu’il provoque clairement le mec en face de lui. C’est-à-dire qu’il te chambre, et en plus il faut pas le toucher. Il cherche le contact. Quand il se fait « écraser » par un joueur mexicain en Coupe du monde, tu vois que même son coéquipier Coutinho est mort de rire. Est-ce que tu as un tacle dont tu te souviens encore ? C’est toi qui l’a mis ou tu l’a pris ? Y’a une fois où j’ai éclaté la bouche à un gars sans faire exprès. C’était pas vraiment un tacle, mais j’ai levé le pied pour attraper le ballon et lui a voulu mettre une tête, du coup je lui ai un peu fait mal. Il est parti aux urgences juste après l’action. C’était juste avant Noël et ça lui a un peu gâché les fêtes. Ça s’est passé comment vos relations après ? T’as fait comme Vakatawa avec Ezeala ? Non, d’ailleurs je lui ai pas offert mon maillot. On est restés en contact, il a été super gentil. Il l’a pas trop mal pris. Tu es aussi passé par le club de football d’Aurillac dans ta jeunesse. Est-ce que c’est une passion pour toi de jouer dans des villes qui se foutent totalement de ton sport ? J’ai pas eu le choix, je suis né là-bas. Après Clermont s’est intéressé à moi donc j’y suis allé, pour la proximité, et pour faire des études aussi. Ah, parce que t’as fait des études aussi ? Oui, on est pas que des cons. J’ai une licence de droit et une autre d’économie. Après j’ai dû arrêter parce que je pouvais plus cumuler tout ça avec le foot. Mais y’a pas mal de clichés sur le joueur de foot de ce côté-là, on peut aussi faire des études comme les mecs au rugby. Et y’a beaucoup de joueurs de foot qui font des études ? Y’en a pas tant que ça non plus parce que les carrières commencent bien plus tôt que dans le rugby, où tu signes généralement ton premier contrat pro à 23 ans, ce qui te laisse plus de temps pour avoir un diplôme. Par exemple j’avais un coéquipier, qui voulait faire des études à 17 ans mais à qui on a dit « soit tu fais des études, soit tu fais du foot ». On n’a pas forcément le temps de tout faire. C’est une bonne situation, ça, défenseur au Clermont Foot ? Être un joueur de foot à Clermont-Ferrand Ça fait quoi d’être joueur de foot dans une ville de rugby ? Ben rien, on est inconnus. Enfin pas tout à fait non plus hein, mais on sent que l’ASM est un club énorme, et l’engouement qui l’entoure fait qu’on peut pas exister à côté, ou alors à une toute petite échelle. C’est surtout des enfants qui m’interpellent dans la rue parce qu’ils jouent au club ou qu’ils viennent aux matches. Et ça te laisse quel sentiment de voir le Michelin rempli chaque week-end pendant que l’affluence au foot n’est que de quelques milliers de personnes ? C’est assez marrant ça. Par exemple en septembre dernier notre match contre Lens a été décalé le lundi à 21 heures. Et ce week-end là y’avait Clermont-Racing en Top 14. J’y étais allé et en voyant les tribunes pleines je me disais qu’il y’allait bien avoir certains d’entre eux au stade le lundi, et finalement il n’y avait que 3 500 personnes présentes. C’est dommage parce que c’était un bon match, mais on n’arrive pas à attirer plus. Maintenant, on le sait, surtout moi qui suis là depuis huit ans. Mais cette saison quand même l’ASM a fait une saison dégueulasse alors que le Clermont Foot a joué la course à la montée, est-ce que t’as vu une évolution au cours de la saison ? Oui, c’est clair. On a eu des affluences de 7 000 personnes en fin de saison. C’est déjà bien pour Clermont-Ferrand, faut pas en demander trop. Et surtout les gens ont pris plaisir à venir nous voir. Mais ça se limite pas au club. Par exemple dans quelques jours y’a Saint-Etienne – Marseille en amical, et y’a eu que 7 000 billets qui ont été achetés pour une capacité de 12 000 places. Du coup, toi qui aimes les challenges, quand tu vas faire les courses, est-ce que tu choisis systématiquement la caisse avec le petite vieille qui met trois plombes à trouver sa monnaie devant pour voir si tu sortiras avant ceux qui font la file – de 10 articles ? Non quand même, je prends la caisse de – de 10 articles, faut pas abuser. Ce mercredi soir tu as participé à un 0-0 contre Rodez en amical. Est-ce qu’on peut dire que c’est une fin en soi ? Sur le coup non, parce qu’en plus on a fait du travail physique derrière. Faut pas oublier que c’était un match de pré-saison et qu’on a pas joué 90 minutes. C’est quand même un rêve de gosse. J’ai eu des moments compliqués où je ne jouais pas, mais c’est important de voir le bon côté des choses. Je me lève le matin pour jouer au foot quand même. Quand je compare ça à mon père qui est agriculteur et qui se lève tous les jours à 6 heures, je me rends compte de la chance que j’ai. Est-ce que ta famille a été réticente vis-à-vis de tes envies de devenir footballeur professionnel ? Pas du tout, ils étaient super fiers de ça. Depuis tout petit on savait que c’était mon rêve et que c’était possible. En plus ma famille proche adore le football donc y’a pas eu ce dilemme avec le rugby, contrairement à la famille de ma mère où ils jouent tous au rugby, à Saint-Cernin, en Fédérale 3. Mais je suis resté dans le foot et je crois que c’est pas plus mal quand on voit mon physique. T’as été entraîné par Corinne Diacre, première femme à faire ce métier dans un club professionnel masculin en France, comment ça s’est passé ? Y’a eu aucun souci de ce côté-là. On a eu des désaccords sur les idées mais ça n’avait rien avoir avec le fait que ce soit une femme. Y’a même pas eu d’histoires avec les joueurs adverses, ni avec les entraîneurs, à part une fois face au Paris FC quand l’entraîneur a dérapé, mais il s’est vite excusé derrière. Après c’est vrai que notre sport est très médiatisé donc certains avaient peut-être plus peur de dire une connerie. Comment se passent les relations avec les joueurs/le club de l’ASM ? Maintenant les deux clubs ont un centre de formation commun, donc je pense qu’à l’avenir les relations seront encore meilleures qu’aujourd’hui. Sinon de notre côté on se croise parfois, notamment sur des actions organisées par nos clubs, mais sans plus. Certains se voient en dehors parce qu’ils sont amis dans la vraie vie, mais c’est pas mon cas. Vous allez voir des matches de l’ASM ? Moi j’y vais assez souvent, quand nos calendriers le permettent. J’étais notamment au dernier match de Rougerie contre Toulouse. On y va parfois ensemble avec quelques coéquipiers, mais c’est jamais en tant que joueurs du Clermont Foot. Et à l’inverse, est-ce que les rugbymen viennent vous voir jouer aussi ? Ca arrive, par exemple contre Sochaux, j’étais suspendu et j’ai suivi le match avec Arthur Iturria et Yohan Beheregaray. Camille Gérondeau est venu aussi, parce qu’il connait Joseph Lopy (milieu de terrain de Clermont Foot qui a signé à Orléans pour la saison prochaine, NDLR). Là aussi ils ne viennent pas en tant que joueur de l’ASM. Et ils s’y connaissent un peu, notamment Morgan Parra. Le saviez-vous ? Pour fêter son but contre la Belgique, Samuel Umtiti s’est inspiré de la gestuelle de Julien Laporte quand il fait des passes. Sa vision du rugby Tu supportes un club en particulier ? L’ASM et le Stade Aurillacois bien sûr. Après mon club de cœur c’est Saint-Cernin. C’est le rugby vrai, c’est d’ailleurs là-bas que j’ai commencé à aimer ce sport. Je vais voir ces trois équipes quand je peux. J’ai été voir Aurillac-Montauban récemment et ça avait été exceptionnel : un match pourri pendant 75 minutes dans le froid, et pendant les 5 dernières minutes ça a été en générale sur générale. La Pro D2 quoi, je m’étais régalé. En parlant de rugby amateur, on remarque beaucoup que les clubs de campagne ont du mal à former une équipe parce que les jeunes joueurs partent pour travailler ou étudier, est-ce que c’est pareil dans le foot ? Ah oui c’est pareil. À Aurillac on avait une bonne génération, mais on s’est tous éparpillés aux quatre coins de la France pour diverses raisons, et encore c’est une grande ville. Saint-Cernin se débrouille pas mal par contre de ce côté-là en arrivant à garder ses jeunes dans l’équipe première. C’est quoi ton meilleur souvenir de rugby ? La finale de la Coupe du monde 2011, même si c’est triste. Je me souviens m’être levé à 9 heures pour regarder le match. C’est aussi cette génération qui m’a fait aimer le rugby. Même s’ils étaient décriés, qu’ils ne jouaient pas très bien, comme pour cette victoire 9-8 contre le Pays de Galles à 15 contre 14, ils sont quand même allés en finale, un peu comme la France au foot cette année d’ailleurs. Ils ne sont peut-être pas exceptionnels, mais ils procurent des émotions aux gens, et ça c’est génial. Et en plus j’avais la haine parce qu’on s’était fait volés par Craig Joubert. Et ton pire souvenir de rugby ? Je dirais la finale de Coupe d’Europe 2013 contre Toulon. J’étais place de Jaude en plus. Et tu penses quoi de cette fameuse « ambiance rugby » dans les stades ? C’est clair que c’est pas pareil. Au foot on a aussi plein de matches où tout se passent bien hein, on a juste de temps en temps des mecs qui se prétendent supporters et qui viennent poser des problèmes dans les tribunes. Mais ça c’est juste dû au fait que le foot est le sport le plus médiatisé en France. Dans l’ensemble j’ai jamais eu de soucis, ça reste bon enfant. Par contre j’ai déjà vu les supporters d’Ajaccio envahir le terrain pour aller voir leurs joueurs après qu’on ait gagné 2-1 là-bas. En plus c’était mon premier match professionnel. Tu as déjà été tenté par le rugby ? Vers 12/13 ans, oui. Sauf qu’après j’ai été pris au Pôle Espoirs de foot et la question a été réglée. J’avais des potes qui pratiquaient le rugby, notamment Jean-Philippe Cassan qui joue à Aurillac aujourd’hui, et ça me tentait bien d’essayer aussi. Mais j’aimais trop le foot pour le quitter. Si tu devais jouer au rugby, à quel poste te verrais-tu ? Demi d’ouverture, celui qui maîtrise le jeu. C’est un poste capital et on a vu avec l’ASM cette année à quel point la présence de Lopez était cruciale. T’es défenseur en Ligue 2, ça fait quand même un beau potentiel de boucher au rugby. T’es sûr que tu veux pas t’y mettre ? Non, je reste au foot. Après dans mon sport y’a quand même plus de coups qu’on ne le pense hein. C’est d’ailleurs ce qui m’a le plus marqué quand j’ai commencé à jouer en seniors. Surtout en Ligue 2, où c’est un jeu assez direct. Ça mailloche pas mal. Les pousse-cailloux vs. Les gros bourrins Que penses-tu de la rivalité footballeur/rugbymen ? Entre les joueurs y’a forcément une séparation, surtout quand t’es jeune, comme par exemple entre ceux du Stade Aurillacois et ceux du Football Club Aurillac. Et même physiquement on n’est pas fait pareils. Dans la société on sent plus cette différence parce que le foot est plus médiatisé, voire parfois jalousé. Ça reste le seul sport qui permet de nous réunir spontanément sur les Champs-Elysées. Justement, pourquoi est-ce que le football est le seul sport qui peut te remplir l’avenue des Champs-Elysées en dix minutes ? Parce qu’il procure des émotions ! On le voit avec Macron qui est à fond dans le truc pour avoir la paix pendant un moment. Tu la ressens clairement cette médiatisation à outrance. Par exemple Hugo Lloris était très critiqué avant la Coupe du monde et maintenant tu vois plein de montages où il est comparé à la Muraille de Chine. Tout est disproportionné dans le foot. Moins en Ligue 2 bien sûr, même si t’as des clubs comme Lens où tu peux voir une certaine ferveur. Au rugby les gens sont beaucoup plus détachés du résultat. Ça se voyait après le quart de finale de Coupe d’Europe perdu par l’ASM contre le Racing cette année. Y’avait de la déception mais la vie continuait. Les gens buvaient des coups et passaient à autre chose , même s’ils étaient tristes. Ça fait quoi d’être un millionnaire qui court derrière un ballon ? Alors déjà je suis pas du tout millionnaire. C’est une fausse image qui est renvoyée ça. On gagne bien notre vie, j’ai pas à me plaindre. Mais ce préjugé je le ressens même autour de moi. C’est pas facile à l’accepter, mais c’est comme ça. Ce que je gagne à 24 ans c’est inespéré. J’essaye de rectifier cette image à travers mon investissement dans les associations par exemple. Quand tu vois qu’Anne-Sophie Lapix fait cette réflexion sur les millionnaires y’a un mois et demi et que maintenant elle se montre avec le maillot de l’Equipe de France, je trouve ça ridicule. En plus les gens qui tapent sur les footeux ne comprennent pas que cet argent vient de leur passion et des droits TV que ça génère derrière. Et si n’importe lequel d’entre eux avait le talent pour jouer au foot et qu’il avait un contrat devant lui pour en vivre, il signerait sans réfléchir. C’est marrant aussi de voir que dans le rugby certains joueurs sont bien mieux payés que des joueurs de football de deuxième voire de première division, mais on n’entend jamais ce genre de discours contre leur salaire. Tu ressens une injustice par rapport à ça ? Non, parce que le rugby est en train de se développer et qu’il prend le chemin du foot. On aura certainement payé les pots cassés d’ici là. Maintenant on voit même des transferts arriver dans le rugby et c’est assez intéressant à observer. En effet, les joueurs commencent à partir avant la fin de leur contrat dans le rugby, alors que jusque-là ils attendaient que celui-ci aille à son terme. Or dans le foot ça fait un moment qu’on voit ça, est-ce que tu regrettes que ça existe ? Non. Parce que ça nous permet d’avoir une sécurité de l’emploi, mais il y a des opportunités qui ne peuvent pas se refuser et ça serait dommage d’être bloqué par son contrat quand ça nous arrive. Y’a aussi une autre caractéristique du marché des transferts au rugby, c’est que les joueurs peuvent signer à n’importe quel moment pour un autre club, en tant que joker médical ou pour la saison suivante. T’aimerais bien que cela soit aussi possible au football ? Au foot on peut juste faire ça dans les 6 derniers mois de son contrat, et encore c’est juste un accord signé, pas un contrat formel. Mais je préfère qu’on ait des périodes de transferts car sinon ça serait la pagaille toute l’année. Qu’un joueur soit sollicité en pleine saison ça peut gêner la vie du groupe, et ils parlent même de réduire la période de transfert hivernale, ce qui n’est pas une mauvaise chose à mon avis. Est-ce qu’on peut parler de valeurs du football ? Et si oui, est-ce que c’est juste pour faire genre comme au rugby ? Oui. Les footballeurs ont souvent une mauvaise image de petits cons qui se foutent de tout, mais c’est faux. On est éduqués, on se comporte bien. On fait des actions avec les Restos du Cœur et même si c’est le club qui nous demande de le faire, on s’investit à fond là-dedans. C’est vrai que ça chambre beaucoup dans le foot, mais ça reste quand même globalement une bonne ambiance avec des gens simples. Y’a toujours des cas particuliers mais ça reste marginal. Dans le rugby pro, l’alcool semble être une institution. C’est loin d’être le cas dans le foot pro. Est-ce qu’il est présent ? Vous faites de grosses soirées parfois ? Ça nous arrive de faire des soirées oui. Pas tous les week-ends, certes, mais ça arrive. Par contre on n’a pas le rituel de la bière d’après-match. C’est très rare. J’en ai juste bu une après le dernier match de la saison dernière pour oublier la déception d’avoir raté la qualification en play-offs de Ligue 2. Quel aspect du rugby aimerais-tu voir dans le football ? Le fait qu’à la fin du match les joueurs se serrent tous la main et oublient ce qui s’est passé pendant le match. J’ai vécu quelques retours houleux aux vestiaires et c’est dommage parce que ça ne donne pas une bonne image de notre sport. Alors qu’au rugby ils se saluent tous même s’ils se mettaient sur la gueule encore deux minutes avant. Quel aspect du football aimerais-tu voir dans le rugby ? Les supporters. L’ambiance rugby est sympa mais c’est des spectateurs. Y’a pas de chants et ça serait bien de retrouver ça dans le rugby. La vidéo vient d’arriver dans le football, au rugby elle fait encore débat plusieurs années après sa mise en place, quel est ton avis là-dessus ? Je trouve qu’elle est bien mieux utilisée au foot qu’au rugby. Quand on voit qu’en Top 14, les arbitres remontent jusqu’à deux minutes en arrière pour regarder l’action, ça casse le truc, c’est trop long. Alors qu’au foot, si on en reste vraiment à ces quatre faits de jeu (carton rouge, hors-jeu, pénalty, but marqué), c’est vraiment utile. On n’en aura pas en Ligue 2 pour des raisons techniques malheureusement, mais on voit que ça empêche même des joueurs de tricher, comme Romelu Lukaku contre le Panama qui va voir l’arbitre pour lui dire qu’il n’y avait pas faute sur lui, et donc éviter de se prendre un carton pour simulation. Il reste l’appréciation humaine bien sûr, mais ça fait avancer les choses. Par rapport à l’arbitrage, on entend souvent les gens comparer le foot et le rugby vis-à-vis du comportement des joueurs envers l’arbitre. C’est quoi ton ressenti ? Là aussi ça arrive dans le rugby. Je vois que les joueurs parlent de plus en plus à l’arbitre autour des mêlées etc. Certes les mecs partent à dix mètres, mais le réflexe commence vraiment à apparaitre dans le rugby. Malgré tout, j’aimerais bien que cette règle des dix mètres existe au foot aussi. Même si c’est pas un jeu d’occupation comme le rugby, ça peut changer beaucoup de choses d’avoir un coup franc à 25 mètres au lieu de 35. Il faut quand même garder l’échange avec l’arbitre, mais quand c’est intempestif il faut sanctionner l’équipe. Voire mettre un carton blanc qui fasse sortir le joueur 10 minutes s’il s’est mal comporté. Mais bien le différencier du carton jaune qui sanctionnerait une faute sportive. Parce qu’en tant que défenseur, je sais ce que c’est de prendre un jaune, et j’ai pas spécialement envie de sortir 10 minutes à chaque fois que j’en prends un. Au football, il n’y a qu’une seule règle pour le hors-jeu, et en plus elle est simple. Au rugby on en a plein, et elles sont toutes compliquées. Est-ce que tu penses comme nous que c’est pour ça que le foot est si chiant à regarder ? Non, le foot n’est pas chiant à regarder. Mais c’est vrai qu’au rugby y’a des règles assez complexes. Y’a des situations où tout le monde crie « faute » dans le public sans vraiment savoir pourquoi. Quand je suis au stade ça m’arrive de demander autour de moi pourquoi l’arbitre siffle et là chacun à sa version des faits. Etre arbitre de rugby c’est quand même super compliqué. La vidéo peut les aider mais il ne faut pas en abuser. Le rugby étant encore plus macho que le football, à quel siècle vois-tu une femme entraîner en Top 14 ? Franchement ? Jamais. Je suis pas sûr qu’on le voit de notre vivant. Pour toi c’est qui le grandisse du foot, actuellement ? Y’a de moins en moins de vrais numéros 10 au foot. Y’a de plus en plus d’ailiers qui repiquent intérieurs et qui frappent sur leur bon pied, comme Lionel Messi ou Mohamed Salah. Le seul vrai numéro 10 qui me vient en tête, c’est Özil. Et il n’a pas fait une super saison. Y’a Modric aussi, même s’il ne joue pas vraiment à ce poste-là. Les questions à la con Pro D2 ou Ligue 2 ? Ligue 2. Perdre plusieurs finales ou ne jamais en jouer ? Perdre plusieurs finales. AC Ajaccio ou USAP ? Joker. Lionel Messi ou Lionel Beauxis ? Lionel Messi, quand même. C’est le Graal. J’adore Beauxis et tout ce qu’il s’est passé avec lui cette saison, qu’il soit revenu sur le devant de la scène, c’est marrant. Et il a un super jeu au pied. Max Allister ou McPetitjean ? Petitjean. McAllister m’a déçu cette saison avec l’ASM. Gentleman qui joue à un sport de brute ou brute qui joue à un sport de gentleman ? Gentleman qui joue à un sport de brute. Ton prono pour le match de dimanche à 17h ? 2-0 pour la France. Un premier sur contre et un deuxième ensuite. Non pas celui là, on parlait de celui entre les Sharks contre les Jaguars. J’en ai aucune idée. Merci Julien. De rien, maintenant faut que j’aille chez le coiffeur.
Le Bouclier de Brennus volé à Clermont-Ferrand Dans le système rugbystique, les vols de trophées sont considérés comme particulièrement monstrueux. A Clermont-Ferrand, les inspecteurs qui enquêtent sur ces crimes sont membres d’une unité d’élite, appelée Unité Spéciale pour les Trophées. Voici l’une de leurs histoires. (TIN TIN). 9h : Le Bouclier de Brennus a été dérobé la nuit dernière. Il se trouvait au sein de l’ASM Expérience, musée dédié à l’histoire du club auvergnat (dont nous vous conseillons la salle des trophées). Le vol a été notifié par le personnel de ménage, lors de sa prise de fonction. Les forces de l’ordre sont sur place. 9h15 : Selon nos sources, aucune trace d’effraction n’a été remarquée sur les entrées du musée, qui se trouve dans l’enceinte du stade Marcel-Michelin. Les meilleurs enquêteurs du Puy-de-Dôme (Michel, gendarme à la retraite & Martine, médium à Ambert) ont été dépêchés sur place pour aider les policiers. Michel a profité de l’occasion pour remettre son bel uniforme. 9h27 : Déclaration de Michel : “L’gaillard connaissait bien les lieux vindieu. Il savait très bien c’qu’il faisait” (lire les déclarations de Michel en roulant les ‘r’, ndlr). Martine complète : “Je vois une femme souhaitant utiliser ce vol pour défendre une cause honorable“. 9h48 : D’après les premières analyses de la vidéo-surveillance, le suspect serait un homme d’une trentaine d’années, qui disposait d’un badge lui permettant d’accéder aux locaux du musée. On le voit prendre le Bouclier et le charger dans sa voiture, sur laquelle on voit clairement le logo du club. L’étau se resserre. 10h16 : Les forces de l’ordre ont identifié l’individu et obtenu son adresse. Ils partent désormais à sa recherche. Martine et Michel, surnommés les M&M’s, font également partie du voyage. Martine a été élue meilleur voyante du Puy-de-Dôme en 2007, 2008 & 2009. Elle avait alors prédit le titre de l’ASM en fin de saison. 10h38 : L’individu a été localisé. Il se trouve à son domicile, où il est retranché. Son identité n’a toujours pas été révélée, mais son adresse a elle été dévoilée. Nous nous rendons sur place. 11h20 : Michel fait le point devant la maison du suspect : “L’gars là s’trouve piégé comme un rat, il a fermé tous ses volets et tient un discours confus. Martine est en train d’essayer de le raisonner avec l’mégaphone et on réfléchit à tous les moyens qu’on peut mettre en œuvre pour éviter l’irréparable : la destruction du Bouclier que nos gars ont fièr’ment ramené l’an dernier“. 11h35 : Pour faire taire les rumeurs, les gendarmes ont décidé de donner le prénom du suspect : il s’agit d’un certain Morgan P., connu des services pour un histoire de poker il y a quelques années. Il avait alors été blanchi. 11h37 : Confidence de Michel devant la maison : “D’après nos recherches sur Google, ce Morgan P. pourrait correspondre à Morgan Parra, joueur emblématique de l’ASM“. L’enquête avance. Ici une photo du suspect avec le Bouclier en question. 11h49 : Éric de Cromières, président de l’ASM, est arrivé sur place : “Morgan, fais pas le con. On va le récupérer l’an prochain c’est pas grave“. Et Morgan de répondre “Arrête Éric, tu sais bien que c’est pas vrai. C’est Montpellier qui va gagner, c’est Vern, qui nous a lâché, qui va le récupérer avec un autre club !“. La tension est palpable. 12h05 : Les M&M’s partent en pause déjeuner, ils ont repéré un petit restaurant traditionnel et prévoient de prendre une truffade pour deux. 12h29 : Michel reprend des frites. Martine lui prédit une crise cardiaque le 29 juin 2019. 12h51 : Conscient qu’il n’est plus écouté depuis presque une heure, Morgan P. menace de brûler le Bouclier. Les forces de l’ordre décident de faire appel à la seule personne pouvant éviter un tel drame. L’identité de cette personne n’a pas été révélée. 13h17 : C’est le capitaine de l’équipe de Chamalières 2015/2016 qui arrive alors sur place. Il a dans sa main ce qui ressemble à un paquet de 6 saucisses ainsi que 4 brochettes, toutes achetées chez Auchan. Son autre main une bouteille de Pic Saint-Loup 2009. Il se dirige immédiatement vers la porte d’entrée, qui lui est ouverte après qu’il se soit présenté. Michel, qui se préparait à faire une petite sieste digestive, arrive et s’exclame : “Mais pas lui nom de Dieu, vous êtes frappés ou quoi ?!“. Martine, elle, voit un homme qui aime les grillades. 13h35 : Vingt minutes plus tard, aucune fumée n’est perçue. Michel reprend les choses en main : “J’ai app’lé une bande de jeunes qui connaissent c’te maison mieux que personne vindieu. Z’allez voir c’que vous allez voir“. 13h57 : Cinq garçons d’une vingtaine d’années arrivent devant un public se demandant qui ils peuvent bien être. Michel prend la parole : “Ces p’tits gars connaissent l’endroit, ils étaient allés s’baigner dans la piscine après l’titre l’an dernier“. Des oreillettes leurs sont données afin de préparer l’opération. Notons qu’ils ont tenus à être nus pour retrouver leurs marques. Michel lance des regards gênants sur leur bite. On est quand même plus proches de la section que de l’assaut. 14h05 : L’opération est un échec, les mecs se baignent et oublient totalement le but de leur mission. Il faut dire qu’il fait chaud. Leur rapport est sans équivoque : “Elle est bonne“. 14h16 : Face au manque d’efficacité de la stratégie de Michel, Martine reprend les choses en main. Une vision la pénètre et elle crie “IL FAUT APPELER LE SAUVEUR ! LE GUIDE CLERMONTOIS A LA TIGNASSE DOREE !“. 14h37 : Aurélien Rougerie arrive, escorté par deux voitures de police qui devaient l’aider à traverser la ville en dix minutes. Mais une séance de selfies avec les policiers a quelque peu retardé le convoi. A peine arrivé, Martine se jette sur le joueur : « Il faut lui parler, l’émouvoir, comme vous avez su le faire lors de votre dernier match. Je vous vois sauter dans les bras l’un et l’autre ». 14h49 : La discussion débute par une déclaration de Roro : « Morgan, tu vaux mieux que ça. Pense aux jeunes, à l’exemple que tu donnes, pense à ce club qui nous apporte tant, pense à moi, comme je t’aime ! ». Morgan réplique : « Je m’en branle de tout ça Aurélien. L’an dernier c’est moi qui nous l’ait fait gagner ce Bouclier. C’est moi qui suis allé gratter ce ballon dans le ruck sur la dernière action de la finale ». Roro se tend, vexé par la dernière déclaration de son ancien coéquipier. Il prend une grande inspiration, regarde les volcans alentours et prend sur lui : « Mais cette année, on s’est chié dessus. Tu le sais. C’est notre faute si on doit rendre le Bouclard ». Morgan craque et ouvre la porte d’entrée. Alors qu’on croit à un dénouement heureux, il se jette sur le jeune retraité avec un plaquage dont il a le secret. La vision de Martine se réalise. Puis il crie : « NOON ! C’EST VOUS QUI ETIEZ NULS ! SANS MOI ON SE DEPLACERAIT A MONT-DE-MARSAN LA SAISON PROCHAINE PUTAIN ! J’AI ETE BON TOUTE LA SAISON ET J’AI MÊME PAS PU JOUER AVEC BEAUXIS DANS LE TOURNOI ! ». Morgan en pleine tentative de ippon. 14h59 : Voilà 10 minutes que Rougerie et Parra s’écharpent sous les yeux médusés de l’assistance. Quand soudain, Michel s’écrie : « Le Bouclier vindieu, faut aller l’récupérer nom d’un Saint-Nectaire ! ». Les forces de l’ordre, trop occupées à prendre des vidéos, ne l’entendent pas. Michel prend les choses en main et fonce vers la porte d’entrée. Morgan profite d’une seconde de répit pour courir vers sa porte et s’enfermer à clé à temps. Michel regrette d’avoir repris des frites tout en vomissant sur le gazon. 15h52 : Remis de ses émotions, Rougerie avoue ne pas avoir reconnu Morgan. Michel s’essuie la bouche et se lance : « Nous sommes perdus Roro, guide-nous vers la solution. Dis-nous quoi faire ». Le grand blond lève les yeux au ciel : « Je sais. Je vais passer un coup de fil ». Les forces de l’ordre reprennent espoir. 16h02 : On demande à des voisins s’ils connaissent Morgan P. : « Morgan, il a toujours été gentil. Toujours bonjour quand on se croise, il m’avait même aidé à déménager ! Je ne comprends pas ». Un autre voisin a sa théorie : « Vous savez, de nos jours, tout le monde peut changer avec Internet. Il a sûrement dû aller sur un de ces sites de propagande, qui vantent le beau jeu du Racing. N’importe qui craquerait en voyant ça… ». 16h21 : Alors que nous sommes toujours sans nouvelles de l’interlocuteur mystérieux de Roro, une BMW série 5 noire arrive devant la maison. Un homme en sort et s’exclame : « Mesdames et Messieurs, je suis Julien Ory, un ami de Bernard Laporte. J’ai fait la route depuis Toulon aux frais de la FFR afin de vous annoncer son arrivée prochaine. Tenez bon, notre sauveur arrive ». Puis le messager repart sans explications. Sûrement pour se donner un genre. 16h32 : Laporte sort de la voiture : « Et bien, je remarque que nos amis de la LNR ne sont toujours pas là. J’imagine que M. Goze est à un buffet ». Michel écrit sur son calepin qu’il faut prévoir un buffet pour fêter la fin de l’enquête. Le président de la FFR poursuit : « Je vais donc m’occuper de cela personnellement, si vous le voulez bien ». Bernie se dirige vers la porte d’entrée et se désole devant la scène : les flaques de vomi lui attaquent l’odorat, les types à poil flânent dans la piscine pendant que le capitaine de Chamalières leur fait des grillades, les M&M’s font une belote avec les policiers. Puis il frappe à la porte : « Morgan, c’est moi. Laisse-moi entrer. Nous sommes des personnes intelligentes, on va trouver un terrain commun ». La porte s’ouvre, et tout le monde retient son souffle. Question négociations avec des personnes retranchées, Bernard a appris des plus grands. 16h45 : Martine a gagné à la belote. Les autres l’accusent de tricher car elle est médium. Ils acceptent malgré tout de refaire une partie, mais lui ont pris ses lunettes. 16h58 : Alors que Bernie se trouve toujours dans la maison sans que personne ne sache ce qu’il s’y passe, on aperçoit un homme au loin à bout de souffle. Son cri résonne dans tout le lotissement : « ATTENDEZ-MOI ! ATTENDEZ-MOI ! ». 17h05 : Paul Goze a effectué les 200 mètres qui le séparait encore de la foule. Il s’apprête à parler, mais son corps lui demande d’attendre encore un peu. 17h17 : Paul Goze s’explique : « Je suis parti du siège de la LNR dès que j’ai entendu l’histoire. Mais la voiture est tombée en panne sur l’autoroute au beau milieu du Loiret ». Il raconte alors avoir tenté de faire du stop, mais le peu d’automobilistes s’étant arrêtées n’avait pas de voiture assez grande pour lui. Il est finalement tombé sur une femme lui ayant permis de faire les 300 kilomètres restants alors qu’elle parait en direction d’Arcachon. « Sans cette Marielle, je serai certainement mort de soif sur la bande d’arrêt d’urgence. Il faut dire que le buffet à volonté de Courtepaille m’a bien asséché le gosier ». 17h29 : Goze a pris acte de la situation. Pris de court, il demande ce qu’il peut faire pour aider. « Va falloir défoncer la porte mon p’tit gars, c’est notre dernier espoir » annonce Michel. Martine demande aux forces de l’ordre de préparer le bélier, elle dit les voir réussir à traverser la porte. 17h34 : Huit policiers se saisissent de Paul Goze et se dirigent vers la porte d’entrée. Le président de la LNR n’avait pas vu ça venir et demande qu’on le lâche. Déterminés à en finir, parce que leurs heures supplémentaires ne sont pas payées, les policiers font fi de Goze. Pour cette opération, les forces de l’ordre se sont inspirées de leurs homologues britanniques. 17h36 : Un premier coup de Paul Goze est donné à la porte d’entrée. Rien ne se passe. 17h37 : Un deuxième coup de Paul Goze est donné à la porte d’entrée. On soupçonne une commotion. L’équipe médicale est appelée pour statuer. 17h48 : Paul Goze est jugé apte à reprendre le jeu. 17h53 : Alors que les policiers s’élancent pour porter un troisième coup de Paul Goze à la porte de Morgan Parra, cette dernière s’ouvre. Après un crochet gauche salvateur, Bernard Laporte sort et annonce fièrement : « Le problème est réglé ! ». 17h55 : Bernard Laporte annonce la tenue d’une conférence de presse à 18h. Morgan Parra et le Bouclier sont toujours dans la maison. 18h : La conférence de presse débute : « Mesdames et Messieurs, grâce à ma présence et à mon sens des négociations, Morgan est prêt à rendre le Bouclier. J’ai demandé aux forces de l’ordre de ne pas procéder à l’arrestation du petit bonhomme, des coups de fils ont été passés et il ne risquera aucune poursuite ». Les journalistes réclament le Bouclier. Bernard Laporte fait la moue, puis se dirige vers la maison pour aller le chercher. 18h10 : Après dix minutes remplies d’inquiétude, le Bouclier sort, tenu par Morgan Parra. Le bois est fissuré, on aperçoit un gros impact au centre du trophée. Il est irrécupérable. La tension est à son comble. Des noms d’oiseaux commencent à fuser avant que Laporte ne fasse taire tout le monde : « Calmez-vous, ce n’est pas Morgan qui a fait ça ». Le demi de mêlée prend la parole : « Jamais je n’aurais osé abimer cette œuvre. Si je l’ai pris, c’est par amour, rien de plus ». Mais alors qu’est-il arrivé au Brennus ? 18h16 : C’est à l’arrivée de l’ambulance que l’assistance comprend. Paul Goze sort de la maison sur un brancard, la tête en sang. La dernière charge a évité la porte (d’entrée, et le président aussi), mais pas le Bouclier qui se trouvait derrière. Le président de la LNR est parvenu à faire ce qu’aucune troisième mi-temps post-titre n’avait réussi. La situation est cocasse. 18h24 : Une fois les secours partis, la conférence peut reprendre. Morgan Parra s’avance : « Je tiens d’abord à m’excuser pour les dommages occasionnés. Je m’engage à payer la confection du nouveau Bouclier de Brennus. De toute façon, mon niveau de vie va s’élever considérablement ». La foule se regarde, puis Laporte enchaîne : « J’ai en effet proposé à Morgan de signer à Montpellier, avec effet immédiat. Mon ami Mohed est ravi de pouvoir compter sur lui pour cette fin de saison. Et Morgan va pouvoir conserver ce beau trophée qu’est le Brennus ». Un journaliste ose : « Mais qu’est-ce qui vous garantit que Montpellier va être champion ? ». Avec un sourire en coin, Laporte conclut : « La conférence de presse est terminée. Merci pour votre attention ». Voilà une scène que Morgan ne devrait plus revivre (parce qu’on voit pas qui pourrait perdre en finale contre le Stade Français). 18h35 : Médusées, les personnes sur place ne savent pas quoi dire. Même Martine ne l’avait pas vu venir. Laporte repart avec son convoi et Parra, en direction de Montpellier. Eric de Cromières récupère le Bouclier abîmé et rentre fissa au stade. Un silence pesant se fait sentir, avant que Michel ne le brise : « Bon, on va fêter ça dans un petit troquet ? J’ai une bonne envie de tapas vindieu ». Il se tourne vers la piscine : « Allez, mettez un slip les p’tits gars, c’est ma tournée ». Il n’en fallait pas plus pour que le lieu se vide. Les journalistes vont écrire, les policiers vont dormir, Rougerie va sauver le monde. 22h40 : Ludovic Radosavljevic arrive sur place : « Oooooh, y’a quelqu’un ? Roro ? J’ai vu ton message Roro, mais y’avait pas de réseau sur la route depuis Castres. Les gars ? Vous avez besoin de moi ? J’ai pris ma perche à selfie ! »
Eddy Ben Mitchellous – Le Racing Club de France Conscient qu’il n’atteindra jamais le niveau de Légende Racing Métro 92, Eddy Ben Mitchellous a tout de même voulu rendre hommage à son cher club avec une chanson pleine de nostalgie. On y parle d’Yves-du-Manoir, de Cardin et de Vianney. On peut donc parler d’une oeuvre 100% Hauts-de-Seine. Vidéo réalisée par @Greub, le Yionel Beauxis du diaporama. L’arbitre siffle déjà et le match est terminé. Je réveille mon voisin, il dort depuis la première mêlée. Je remets ma veste Cardin, j’ai une envie de bailler C’était l’Racing Club de France, c’était la dernière séance Et le club va maintenant déménager. Le délabrement du stade peut faire sourire ou pleurer Mais je connais le destin d’une enceinte aussi âgée Remplacée par une salle aux airs de building supermarché Jacky n’lui laisse pas de chance, c’était l’Racing Club de France Et le club va maintenant déménager. Bye bye les enfants qui jouaient derrière la piste d’athlé. Bye bye rendez-vous à jamais le terrain tout glacé, glacé. J’allais fier, avec entrain, dans ce stade tout paumé. Une bonne demi-heure de train, 20 minutes de marche à pied. On voyait Dan Carter, qui ne défendait jamais. C’était un public en transe, c’était l’Racing Club de France Et le club va maintenant déménager. Bye bye les tribunes fissurées menaçant de s’effondrer Bye bye rendez-vous à jamais le terrain tout glacé, glacé. Yves du Manoir s’arrête là, le stade est vide à pleurer Direction la U Arena, et ses 22 degrés. Chavancy pleure dans un coin, Vianney vient le consoler. C’était l’Racing Club de France, c’était sa dernière séance Et le monde n’en à rien à branler.
Jacques Br(un)el – Ces gars-là A l’instar de Calogero ou encore de C. Jérôme, certains artistes aiment s’inspirer de l’actualité pour créer et pour faire passer des messages. C’est notamment le cas de Jacques Br(un)el. Lassé de voir le XV de France sombrer dans les pires heures de sa longue histoire, il a pris une feuille et la plus belle de ses plumes pour dire ce qu’il avait sur le cœur. Nommée “Ces gars-là”, elle dresse un constat aussi froid que vrai sur la situation actuelle de notre équipe nationale. Une oeuvre pour le moins poignante. Vidéo réalisée par les soins de @Greub.
ÉdimbourgGate : la protagoniste témoigne Rendez-vous a été donné dans les salons d’un hôtel huppé d’Édimbourg, mais pas celui où a eu lieu la fameuse affaire, « trop de mauvais souvenirs s’y trouvent encore », nous confie-t-elle. Elle semble marquée par l’épreuve qu’elle vient de subir. Des éraflures sont encore visibles et elle a du mal à tenir sur ses pieds. Après s’être excusée pour son état, tout en précisant que ces dernières nuits ont été courtes, elle prend une dernière inspiration puis se lance dans le récit de sa vie. Une vie presque normale. « Je suis née en Suède, dans les grandes forêts du Nord, où j’ai vécu une enfance somme toute tranquille ». Puis s’en suit le déroulement d’une existence classique. « Je connaissais très bien le sort qui me serait réservé, c’est le prix à payer quand on est quelqu’un comme moi. Alors quand j’ai vu mon heure arriver, je n’ai pas eu peur. Beaucoup moins peur que dimanche soir ». La tension est palpable, on aperçoit une goutte de sève s’échapper, mais elle l’essuie discrètement, elle se veut forte. Puis elle reprend : « Je m’estimais heureuse. Je savais que j’étais une pièce de qualité, et quand je pense à tous ces arbres qui finissent en allumettes ou en cagettes, je mesurais véritablement la chance que j’avais de vivre dans un endroit prestigieux, et pour longtemps ». Cette deuxième demeure, elle l’a découverte en 2015 « C’était un lundi de novembre, à Stockholm. Je me souviens encore du moment où ils sont venus me chercher. J’espérais un endroit froid, pour ne pas être trop dépaysée après avoir passé toutes ces années recouverte de neige. C’est important les racines vous savez. Et quand j’ai vu ‘Édimbourg’, j’ai eu un soupir de soulagement ». C’est donc à l’hôtel de luxe Balmoral, en plein centre de la capitale, qu’elle débute sa deuxième vie. « Je pensais sincèrement que cette demeure serait la dernière ». De l’écorce à l’Écosse. Oui mais voilà, tout n’allait pas se passer comme prévu. Samedi dernier, elle a vu entrer un client dans sa chambre. « Il était immense, je m’étais douté que c’était un sportif, mais je ne connaissais pas son identité. Vous savez, moi, le sport… Et depuis que mon frère a péri dans un concours de lancer de haches, je m’y intéresse encore moins ». En tendant l’oreille, elle apprend qu’il est rugbyman en équipe de France. Les premiers frissons parcourent son corps : « J’avais entendu parler d’une histoire de table basse en Nouvelle-Zélande, je croyais que c’était une légende urbaine, du genre qu’on raconte aux enfants pour les effrayer quand ils ne sont pas sages, explique-t-elle d’une voix hésitante. J’étais apeurée sur le coup, je n’ai pas fermé l’œil de la nuit ». Mais elle était loin de se douter de la suite des évènements. Elle prend alors son courage à deux pieds, et se lance : « Il était 4 heures du matin. Je n’aime déjà pas en temps normal que les clients rentrent à cette heure-ci, et un rugbyman français en plus, j’avais de quoi m’inquiéter ». Puis elle reprend. « Je l’ai vu tituber, il a commencé à se déshabiller, et j’ai vu ma vie défiler devant mes yeux. Quand, nu comme un ver, il est allé se coucher, ça m’a rassurée. Seulement voilà… ». La suite reste floue pour elle, et se décompose en divers instantanés qui lui reviennent petit à petit. La prise d’élan. Le saut. Le lit, beaucoup trop loin. Elle, beaucoup trop près. Le nez du joueur qui s’écrase. Le craquement. Les cris. Elle a depuis été renvoyée de l’hôtel, qui ne la trouve plus apte à exercer son métier. Un retour de bâton brutal qui la pousse à errer dans les rues sombres et étroites d’Édimbourg, sans vraiment savoir où aller. « Je rêve de retourner en Suède, nous confie-t-elle. J’ai lancé un woodfunding pour réunir les fonds nécessaires. En espérant que cela fonctionne ». Notre conversation se termine sur cette dernière confidence. Elle jette un coup d’œil dehors. La nuit commence à tomber, et il serait bon de se cacher avant de servir d’allume-feu aux sans-abris. Ainsi va la vie d’une table de chevet, brisée avant l’heure par un évènement funeste, ravagée par une beuverie de derrière les (fucking, ndlr) fagots.
IL EST DE RETOUUUUR : Présentation de la saison de Top 14 2017/2018 Il nous avait quitté place de Jaude, lorsque Morgan Parra avait extrait ce ballon d’un ruck toulonnais comme on arrache un cœur à vif. Avant de succomber dans nos bras fatigués d’une saison où nous avions dû beaucoup boire pour oublier ce que nous regardions, il avait prononcé les mots suivants : « Et moi pendant ce temps-là, je tournerai la manivelle ». Puis il s’était éteint lentement. Ainsi avait succombé le Top 14 version 2016-2017. Paul Goze, bouffon et roi, s’était alors approché et avait crié d’une voix rauque : « Le Top 14 est mort, vive le Top 14 ! ». Plus de deux mois ont passé depuis cette scène. Le dernier supporter auvergnat fêtant le titre a été évacué de la place de Jaude à la fin du mois de juillet, délogé de la statue de Vercingétorix où il faisait une grève de la faim en réclamant le retour de Cotter en tant qu’adjoint de Franck Azéma. Le soleil nous a bien tapé sur le crâne, s’enfonçant dans celui-ci jusqu’à nous faire oublier à quel point on se fait chier devant un Brive – Castres. Nous voici donc à la fin du mois d’août, trépignant d’impatience à l’idée de nous émoustiller devant Le Meilleur Championnat du Monde. À nouveau, comme tous les ans. Mais au fait, qu’est-ce qui va nous faire vibrer, rigoler, peur, perdre du temps cette saison ? On se souvient du sort réservé à ce supporter de l’ASM qui, dans l’euphorie générale, avait été oublié sur le cheval trônant place de Jaude en 2010. Union Bordeaux-Bègles Remplaçant d’un Raphaël Ibanez qui avait fait le tour de la question et des vignobles, Jacques Brunel compte enfin atteindre l’objectif sur lequel butent les Girondins depuis deux saisons : les phases finales. Une évidence pour celui qui a atteint le Top 6 de tous les Tournois qu’il a disputés avec le XV d’Italie. L’UBB régale les yeux des téléspectateurs avec un Baptiste Serin au top de sa forme. A coups de chisteras et autres fantasmagories, le demi de mêlée emmène son équipe à la quatrième place du championnat, après une victoire d’anthologie à Brive lors de la dernière journée, marquée par un quadruplé de Loann Goujon. Ce match va aussi être le décor de la blessure de Nans Ducuing, révélation d’une saison qui l’aura vu s’imposer au sein du XV de France. Pour le remplacer, Brunel fait appel à un joueur qu’il connaît bien en tant que joker médical : Luke McLean. L’arrière italien, qui n’est pas parvenu à s’imposer aux London Irish, cause la défaite des siens pour son premier match sous ses nouvelles couleurs lors du barrage face à Lyon, après avoir laissé échapper le ballon sous une bête chandelle sans pression dans ses 22 mètres. Jean-Marcellin Buttin, ancien arrière girondin, récupère le ballon et file vers l’en-but de l’UBB. Les supporters bordelais gardent un goût amer de cette saison prometteuse. Un goût qu’ils commencent à bien connaître. Castres Olympique En recrutant Ludovic Radosavljevic, le CO a envoyé un message fort à ses adversaires : ils n’en ont rien à foutre des fins de matches. La preuve avec ces défaites à la sirène à Pau, contre Toulouse ou encore à Toulon après, respectivement, une passe ratée, un coup de pied contré et un selfie en plein match de l’ancien Clermontois. Cette saison morne se termine à une neuvième place anonyme. On note tout de même de belles victoires à Montpellier ou face à Clermont, mais c’est tout. Rien de nouveau sous le soleil aveyronnais, si ce n’est le retour de la dizaine d’anciens Oyonnaxiens dans leurs grottes de l’Ain, afin de suivre le retour de Christophe Urios en terre des ours. US Oyonnax L’OVNI du rugby français produit du beau jeu, emmené par un Rory Grice montrant qu’il valait bien mieux que jouer à Grenoble. Le club squatte le haut du classement pendant plusieurs semaines, avant de subir un gros coup dur. Après une victoire 50 à 0 face au Racing 92 à Charles-Mathon, Jacky Lorenzetti décide de virer le duo Labit et Travers. Pour les remplacer, il veut faire revenir Adrien Buononato, devenu la nouvelle coqueluche des médias. Euphorique à l’idée d’humilier une deuxième fois Laurent Travers, l’ancien du Stade Français accepte immédiatement, et signe son contrat sur le comptoir de la buvette du club house qu’il n’a pas quitté durant la tirade du président du Racing pour le convaincre. C’est donc avec la gueule de bois et sans coach que les Rouge et Noir commencent 2018. Jamie Cudmore est promu entraîneur pour la fin de la saison et l’équipe termine à une huitième place plutôt satisfaisante au vu de leur objectif de début de saison, mais tout de même frustrante après une excellente phase aller. Cudmore permet tout de même à Oyo de décrocher un trophée puisque les Rouge et Noir sont champions de France de hockey-sur-glace après leur succès face à Briançon, dans le nouveau derby des Alpes. Pendant ce temps, Saint-Claude entame sa douce remontée en étant intégré directement en deuxième division, faute de club ayant les épaules assez larges financièrement pour atteindre ce niveau. Souvenir de victoire à la patinoire Charles-Mathon. Racing 92 Malgré son nouveau stade tout nouveau tout beau, Jacky ne comprend pas pourquoi personne ne vient remplir les tribunes. Il a pourtant implanté sa U Arena aux portes de la plus grande ville de France. Même l’inauguration de la station de métro Lorenzetti, prolongement de la ligne 1 qui arrive sous le stade et qu’il a financé de sa poche, n’y fait rien. On compte cinquante spectateurs par rencontre, remplaçants, staff et Teddy Thomas compris. Les joueurs en perdent leur motivation et flirtent avec la zone de relégation. L’arrivée d’Adrien Buononato en cours de saison après l’éviction des Laurent leur redonne un peu d’air, mais ce n’est pas cette dixième place finale qui soulèvera les foules la saison suivante. Dan Carter fait alors ses valises et retourne à l’USAP, champion de Pro D2. Lors de sa présentation à la presse, il se justifie en disant que « comme le Top 14, ils m’ont reconquis ». Lyon OU Les Rhodaniens sont sans aucun doute la grosse surprise de la saison. Portés par un Yionel Beauxis qui devient enfin le Grandisse que le XV de France attendait, les Louveteaux occupent le haut de tableau durant toute la saison avant de terminer à une cinquième place honorable. Gerland a trouvé le Juninho du rugby et rugit à nouveau de plaisir. Pélissié retrouve un bon niveau et même Alexis Palisson fait de l’œil à Guy Novès, c’est dire. S’en suit une victoire en barrages au Matmut Atlantique, l’occasion pour les joueurs de se rendre compte qu’un stade peut porter le nom de cette compagnie d’assurances sans être fait en contreplaqué, et donc représenter un risque énorme pour ledit sponsor. Malgré l’engouement engendré par une demi-finale qui se joue à domicile, les Lyonnais s’inclinent face à des Montpelliérains plus forts mais terminent la saison le sourire aux lèvres, persuadés que l’année prochaine sera la bonne. Forcément, à force de dépouiller le voisin clermontois de ses trentenaires, c’est le genre de phrases qu’on finit par entendre. Stade Français Das Stade Français beginnt diese neue Jahreszeit im Zeichen der Disziplin und der Ordnung: Alkohol, Droge und Vergewaltigungen beendet. Stelle ins Spiel, wie sage Julien Lepers. Trotz eines angeschlagenen Wunsches verspotten die Pariser das Rugby wieder einmal und beenden im dreizehnten Platz der Einordnung. Sie werden also an der berühmten Sperre angesichts einer Mannschaft Pro D2 teilnehmen. Mangel an der Schale fällt eben der Biarritz Olympique ihnen darauf. Gonzalo Quesada lässt die Rageux verschweigen, die über ihre Abfahrt in den beruflichen Windungen des Rugbys spotteten und erhält die Rückkehr in der Elite der Basken, dem allem mit einer tadellosen Bräune. Das Große Deutschland ist ein Novuelle in den Pariser Erden gedemütigtes Mal und die Führer lassen das Stadium Jean Bouin explodieren. Max Guazzini nimmt die Zügel des Klubs auf den Werten wieder, die ihn in 2000 getragen haben: Alkohol und Mädchen werden der Klub beliefert werden, um ganzen extrasportlichen Kuddelmuddel, wie die Aufhängung eines Nachtschwärmers für ein Spiel zu vermeiden, wessen schon? Ah ja, Rugby. Jules Plisson et le Stade Français pourront regretter leur préparation plus que légère sur les bords du Rhin. ASM Clermont Sur la lancée de son second titre de champion de France, l’ASM enchaîne d’abord les victoires, puis s’incline à domicile face aux Saracens en Champions Cup. S’en suivent quatre revers consécutifs, engendrant une pétition des supporters auvergnats nommée « Pour mettre dehors ces joueurs n’étant pas foutus de marquer l’histoire du club ». Vexés par ce manque de reconnaissance soudain et inexpliqué, les joueurs signent les uns après les autres dans les clubs concurrents. Cet épisode connait son apogée lors de la réception de Castres où, devant 5 000 spectateurs, Wesley Fofana brandit le contrat qu’il vient de signer avec Toulon pour célébrer un essai. Le joueur est remercié le lendemain, sacrifié au nom d’une réconciliation qui se fera au fil des mois. Après une sixième place obtenue de manière laborieuse, l’ASM est défaite à La Rochelle au cours d’une confrontation que tout le monde rêvait de voir un an auparavant. On assiste alors au meilleur match de ce cru 2017/2018, remporté par les Rochelais sur le score de 42 à 41. Une saison à oublier pour les Jaune et Bleu, également éliminés en quart de finale de coupe d’Europe. Ne voulant pas mettre un terme à sa carrière sur une mauvaise note, Aurélien Rougerie prolonge jusqu’en 2021. SU Agen De loin la saison la plus facile à pronostiquer. Sponsorisés par Otis, les Agenais perdent leurs onze premiers matches, sans glaner le moindre point de bonus. Les joueurs du SUA sont déjà tellement démoralisés que lors de la 11ème journée, alors qu’ils doivent se rendre à Clermont-Ferrand pour un match perdu d’avance, ils détournent leur bus pour se rendre à Aurillac, afin de faire croire qu’ils n’ont en fait jamais quitté la Pro D2. Pensant que la LNR a rétrogradé le club agenais dans la nuit mais que le télégramme n’est pas encore arrivé jusque dans le Cantal, les Aurillacois affrontent Agen comme si de rien n’était et mènent même 15-0 après un quart d’heure de jeu. C’est le moment que choisissent les joueurs de Grônoble pour apparaître au bord du terrain, retardés par leur GPS qui a tout fait tout pour ne pas se retrouver dans le fin fond de l’Auvergne. Hagards face à la scène à laquelle ils assistent, ils décident de prendre la route du stade Marcel-Michelin pour remplacer les Agenais au pied levé. Les opportunistes isérois battent les champions de France sur le score de 30 à 12 et convainquent la Ligue de les faire revenir en Top 14 pour avoir apporté en un match plus de spectacle qu’Agen ne l’a fait en vingt ans. Le FCG assure le maintien tandis que le SUA est relégué en Fédérale 1, avec pour objectif le retour en deuxième division dès la saison suivante. CA Brive-Corrèze Ayant perdu pas mal de joueurs pendant l’été, les Corréziens savent que cette nouvelle saison ne se passera pas forcément comme ils le voudraient. Après une défaite inaugurale face au Stade Rochelais, les Brivistes maintiennent tout de même un bon rythme et se hissent à la septième place à la fin de la phase aller. Mais pour célébrer la pénalité de la gagne face à Montpellier, Gaëtan Germain enlève son maillot pour montrer un t-shirt arborant une photo de François Hollande avec le message suivant : « Manu dégage, tu ne vaux pas mon Francky d’amour ». Un message politique lourdement sanctionné par la Ligue qui inflige dix matches de suspension au meilleur buteur du championnat. Malgré une courte réaction d’orgueil après ce coup du sort, les Brivistes s’enfoncent dans les abîmes du classement pour terminer la saison à une dernière place laissée vacante par Grônoble. Un retour en Pro D2 commenté par un tweet du Président de la République : « Un employé doit toujours se souvenir que s’il n’est pas chef d’entreprise, c’est qu’il y a une raison pour cela. #LoiTravail ». A force de se prendre pour un président jupitérien, faut pas s’étonner que les Auvergnats s’agenouillent devant vous. Racing Club Toulonnais Avec Galthié et Ashton, le RCT continue de recruter les plus belles têtes à claques du rugby mondial. Et comme d’habitude, ça fonctionne. Présents dans le Top 6 tout au long de la saison, les Toulonnais terminent la phase régulière à la deuxième place du podium. Sûrs d’eux, les Varois profitent d’une semaine de vacances octroyée par Galthié pour qu’il puisse aller commenter les barrages de Top 14 sur Canal + en échange de quelques dizaines de milliers d’euros. Bastareaud se fait tatouer « Champion 2018 » sur la nuque, McAlister et Lakafia font des concours de pompes sur Instagram, et Toulon se fait péter par La Rochelle en demi-finale. Heureusement, la chaine cryptée demande à l’entraîneur varois de revenir dans la cabine de commentateurs pour la finale au Stade de France. Qu’importe la raison, pourvu qu’il ait la richesse. Section Paloise Sérieusement, on s’en fout de Pau, non ? Comment peut-on s’intéresser à une équipe dont la recrue star est Benson Stanley ? On sait très bien ce qu’il va se passer en plus, puisque c’est la même chose tous les ans. Ils font un bon match à domicile, puis un match de merde à l’extérieur, et ainsi de suite. Et pas besoin d’avoir la médaille Fields pour comprendre que quand on fait ça, on finit au milieu du tableau. Une septième place qui leur permet malgré tout de se qualifier pour la prochaine Champions Cup après un barrage face à Cardiff. L’occasion alors d’annoncer un recrutement stratosphérique avec la venue de Jonathan Wisniewski lors de la saison suivante, qui sort d’une saison sans jouer à Toulon, comme tous les ouvreurs l’ayant précédé sur la Rade. Ça vaut le coup d’avoir la plus grosse entreprise de France comme mécène hein ? Stade Rochelais Après avoir terminé la saison précédente dans les travées d’un stade Vélodrome qui était le seul à se réjouir de la qualification en finale de Toulon, les Rochelais reviennent revanchards et remettent les pendules à l’heure en occupant la première place du championnat durant toute la phase aller. Si Montpellier leur chipe ce statut de leader durant le mois de mars, profitant du fait que la plupart des Rochelais jouent avec le XV de France, les Maritimes terminent à la troisième place et battent l’ASM en barrages avant de retrouver le RCT en demi-finale. L’opportunité parfaite pour prendre une revanche tant attendue. C’est chose faite au terme d’une rencontre où l’on s’aperçoit que les Rochelais sont plus adaptés pour jouer face à l’équipe joueuse de Galthié que face aux vingt-deux bourrins croisés à Marseille au printemps dernier. Leur première finale de Top 14 s’achèvera malheureusement par une défaite logique, mais la saison sera sauvée par une victoire en Champions Cup face au Leinster, rien que ça. Qu’est-ce qui est jaune et qui attend le Brennus ? Montpellier Hérault Rugby C’est un des invités les plus attendus de l’année. Le MHR a réussi à attirer Vern Cotter, Louis Picamoles, Aaron Cruden et une bonne dizaine de Sud-Africains, pour ne pas trop bousculer les habitudes. La saison commence en douceur, avec quelques victoires faciles mais aussi des défaites contre Toulon, pour la plus grande joie de Galthié, ou encore à Pau. Heureusement, Mohed Altrad, qui a donné son nom au club en janvier, a conclu un accord secret avec Bernard Laporte pour que le XV de France ne sélectionne pas les quelques JIFF montpelliérains. Le club profite alors de l’absence hivernale des internationaux adverses pour passer la seconde et prendre la tête du classement. En demi-finale, ils battent facilement Lyon avant de disposer du Stade Rochelais en finale, malgré le carton rouge infligé à Julien Bardy dès la troisième minute de jeu. Le Mohed Altrad Rugby tient le premier titre de sa très courte histoire, pour le grand bonheur du chef d’entreprise qui décide de racheter le World Rugby dans la foulée. Stade Toulousain Allégé d’un bon million d’euros de masse salariale après s’être débarrassé de nombreux quarantenaires, le Stade Toulousain se remet à rêver de jours meilleurs après une saison qui restera historique de par l’absence du Grand Stade (Toulousain, pas celui de la FFR) en phases finales. Le problème c’est qu’en face, les arrivées ne font pas non plus rêver. Ajoutez à ça une vieille ambiance générée par les saillies que s’envoient les anciens du club par presse interposée, et on arrive à tout sauf à du beau jeu. Une anonyme onzième place et une nouvelle crise éclate au bord de la Garonne. Guy Novès est appelé à la rescousse, mais fort de son Grand Chelem avec le XV de France, il sent le guet-apens et refuse. Bon, avouons-le, cette dernière phrase va un peu trop loin. Retirons-la avant que vous ne croyiez que ce texte raconte n’importe quoi : on sait tous que le XV de France finira cinquième du Tournoi.
L’Ecosse a gagné un match qu’elle nous avait habitués à perdre : le CR d’Ecosse – Irlande (27-22) Par Copareos, Le Tournoi des Six Nations 2017, nouvelle formule avec les bonus, les frites et le Coca-light, a débuté à Murrayfield avec Ecosse – Irlande, sorte de grande répétition avant l’immense évènement qu’attend la capitale écossaise dans quelques semaines : Edimbourg – La Rochelle, le choc des titans. Pour information, si vous entendiez par immense évènement les deux finales européennes du mois de mai, vous êtes parfaitement normal. Mais vous savez les finales, on en attend beaucoup et finalement on en sort assez déçu, parole de Clermontois. Sur le pré, on retrouve donc une équipe écossaise qui a réalisé de très bons matchs en novembre et qui compte faire honneur au dernier Tournoi de Vern Cotter avant que celui-ci n’aille s’affairer à une autre cause perdue du rugby. En face, le XV irlandais espère bien lancer sa série de quatre rencontres d’entraînement avant le vrai choc de cette édition : le match face à l’Angleterre à l’Aviva Stadium. Seulement voilà, le rugby irlandais est un paradoxe, car plus ses équipes réussissent en Coupe d’Europe, moins le XV du Tréfle a du succès dans le Six Nations. Et manque de bol, les provinces de Rouquins sont de retour sur le devant de la scène européenne. L’Écosse débute avec le plus d’envie la rencontre, avec pour résultat un essai en bout de ligne de Stuart Hogg après une passe presque interceptée par les Irlandais. On se dit alors que l’Écosse a peut-être (enfin) perdu sa poisse habituelle (7-0). Malgré tout, la mêlée est loin d’être à l’avantage des Calédoniens et c’est l’Irlande qui a la possession du ballon, les locaux se contentant de renvoyer les ballons dans le camp d’en face, faute de pouvoir carrément renvoyer le cuir sur leur île d’Européens gauchistes, où il leur serait plus difficile de scorer. Mais les Ecossais savent bien défendre et font même mieux : ils contre-attaquent. Ainsi après une remontée de ballon rapide depuis leur camp, Stuart Hogg continue son one-man-show (qui ne fait pas mal aux yeux ni aux oreilles contrairement à celui de Moscato) et va inscrire un doublé en un rien de temps, le temps d’une feinte de passe des familles sur Rob Kearney. L’efficacité est clairement du côté des Bleus, ce qui peut d’ailleurs donner espoir au XV de France qui joue comme l’Ecosse d’il y a deux ans : au bout d’un moment, on finit donc par se rappeler de comment marquer un essai (14-0). Apparemment l’Ecossais lambda ne sait toujours pas réagir face à un joueur qui marque des essais. A nouveau les Irlandais retournent dans les vingt-deux écossais, et enfin le monde retrouve le cours normal des choses : the Scottish poisse is back. Sur une passe en bout de ligne des Verts, Seymour tente une interception qui se transforme en passe décisive pour Earls, qui n’a plus qu’à aplatir pour remettre son équipe dans la course (14-5). On pourrait alors croire que l’Ecosse va sombrer, mais que nenni ! Trois minutes après l’ouverture du score de leurs adversaires, le XV du Chardon trolle son adversaire devant des millions de téléspectateurs avec une combinaison qui ne marche même pas en minimes. Sur une touche écossaise près de la ligne d’en-but adverse, Seymour et Dunbar se glissent dans l’alignement et c’est ce dernier qui reçoit le ballon directement de son talonneur pour ensuite filer derrière la ligne, sans opposition (21-5). L’Irlande n’a qu’une petite pénalité à se mettre sous la dent (21-8) et aurait même pu concéder un bonus offensif en quarante minutes si Zebo n’avait pas intercepté une passe écossaise dans ses vingt-deux mètres. L’Ecosse mène alors de treize points à la mi-temps et on se demande bien comment ils vont faire pour perdre ce match. Parce que comme le précise le cinquième commandement de l’Ovalie : « Contre l’Ecosse, tu gagneras ». La réponse à cette problématique arrive bien vite puisque les Irlandais reviennent en plein forme et débutent la seconde période par un temps fort de sept minutes qui aboutit à un essai d’Henderson (21-15). L’Irlande pousse encore et son adversaire, à bout de souffle, ne fait que repousser un essai qui semble aussi inévitable que le maintien de l’Ecosse dans le Royaume-Uni. Un essai qui aurait pu arriver peu avant l’heure de jeu après un contre irlandais sur un jeu au pied hasardeux de Russell, si Heaslip n’avait pas raté sa passe presque décisive. Paddy Jackson, allégorie de l’expression “ça sent le roussi” Cet essai, il vient cinq minutes plus tard par l’intermédiaire de Paddy Jackson, qui s’occupe lui-même de le transformer (22-21). On ne voit vraiment pas comment le XV du Kilt va pouvoir remonter la pente, mais grâce à de bons contests et à une mêlée retrouvée, une pénalité permet aux Calédoniens de reprendre les devants à huit minutes de la fin (24-22). Une véritable course contre la montre s’engage alors et ce sont les Ecossais qui sont les plus surprenants en tenant le coup et en gérant le temps, l’entrée de Jack Bauer y étant pour beaucoup. On sera quand même tout près d’avoir une bonne surprise quand à la dernière minute Laidlaw décide de tenter les trois points sur une pénalité plutôt que de jouer à la main pendant les quelques secondes qu’il reste. Une pénalité en coin qui, si elle avait été ratée, se serait transformée en dernier ballon de match pour le XV des Rouquins. Mais le futur Clermontois ne tremble pas (une habitude qu’il pourrait bien perdre la saison prochaine) et confirme la belle victoire des Ecossais face à l’Irlande (27-22). L’Ecosse commence donc très bien son Six Nations avec une victoire aussi solide qu’inattendue face aux Irlandais. A eux désormais de confirmer la semaine prochaine au Stade de France, tandis que l’Irlande, qui s’en sort avec le bonus défensif, va tâcher de faire le plein de points lors des prochaines rencontres, histoire de garder le scénario de la finale contre l’Angleterre en tête.