LicencieMan et la Menace Rose
par Copareos

  • 18 January 2019
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(Un grand merci à Greub pour les superbes visuels)

 

Paris, été 2017. Dans les ruines d’une ville qui peine à se remettre de la fusion avortée entre son club et celui de Jackill, son ennemi personnel, un homme s’affairait. Il venait d’avoir la confirmation par le Docteur Soleil, officiellement directeur d’une multinationale, que sa mission prenait effet. Il attendait ce moment depuis des mois, des années. Il a ouvert le double-tiroir de son bureau et saisi la clé qui s’y trouvait. Cette fois, il ne s’est pas dirigé vers la grande armoire située dans le coin de la pièce pour admirer le costume qui s’y cachait, mais bien pour l’enfiler. A partir de ce moment précis, sa vie ne serait plus jamais la même. En s’affublant de ce costume rose, il s’est approprié une seconde identité. Il est devenu LicencieMan.

 


Rassurez-vous, ceci n’est pas le prochain maillot du Stade Français.

 

LicencieMan s’est juré de rétablir l’ordre sur la Ville Lumière. Il savait dès le début que sa mission allait être difficile, et qu’il serait le fusible que chacun de ses ennemis voudrait faire sauter. Mais tout cela ne l’a pas effrayé. Il a sacrifié sa vie pour cela. De ses années passées en tant que disciple de SuperMessier au crépuscule du 20ème siècle à l’obtention de son super-pouvoir après une ultime formation auprès de celui qu’il admire plus que tout : Professeur Bolloré. Dans l’ombre de ses idoles, il a appris tout ce qu’il fallait pour réformer, réorganiser, régner. Alors quand, il y a presque deux ans, le Docteur Soleil l’a appelé, il ne pouvait qu’exulter. Son heure était arrivée.

 

Du haut de sa tour de verre et d’acier, Soleil lui a détaillé sa mission. Le Docteur a acquis le Stade Français, club de rugby à l’agonie cherchant à redorer son blason. Tout d’abord en retrouvant l’amour de nombreux supporters déçus par la tentative de l’ancien dirigeant, Double-Face, de s’associer avec Jackill et ses deux Fantastiques : Mister Phallique & la Chose. La présence du Docteur Soleil a dans un premier temps engendré de la joie, et même de l’optimisme chez les supporters parisiens. Ils étaient heureux de voir qu’un vent nouveau allait souffler sur leur club, et que cet élan les porterait sur le toit du Top 14. Mais ils ignoraient que tout cela avait un coût, un coût nommé LicencieMan.

 

Dans son costume aussi moulant qu’un maillot de pilier de Fédérale 3, il était prêt à dégainer son arme secrète : le Code du Travail. Et dès son arrivée, il ne s’est pas gêné pour utiliser ce dernier à tout-va afin de chasser ceux qui n’acceptaient pas sa gestion. Beaucoup, joueurs ou non, ont été forcés à l’exil, jetés dans la Seine. Au-dessus d’eux, d’autres individus sont arrivés en traversant un majestueux pont doré. S’il s’est fait, sans surprise, quelques ennemis au cours de cet été bouillant, il y a une chose que LicencieMan n’avait pas vu venir : la Menace Rose. Une secte mystérieuse dont on connait les membres, mais pas le guide. De la première bataille opposant les deux camps au mois de juillet, on n’a retenu que le coup fatal : un gaz soporifique envoyé par LicencieMan sur les soldats s’étant dressés face à lui, composé de baisse de tarifs pour les abonnés, notamment sur la bière. Le novice semblait déjà avoir tout compris au rugby.

 

Après cette victoire magistrale, tout semblait bien aller pour le Stade Français. Le bon début de saison des joueurs avait calmé les ardeurs, faisant oublier sans mal les victimes estivales et ainsi accepter la politique de LicencieMan par la plupart des spectateurs. Mais il était déjà trop tard quand il s’est aperçu que ses lauriers étaient fragiles. C’était au mois d’octobre, au début d’une longue descente au classement. Tout d’abord la défaite face au rival Jackill à Jean-Bouin. Puis une série de 7 rencontres au cours desquelles la victoire n’a été obtenue qu’une seule fois, face à la faible équipe de Lex Cotter. LicencieMan ne semblait pas comprendre ce qui lui arrivait, lui qui avait si bien mis en action le plan imaginé avec le Docteur Soleil.

 

Sentant que la Menace Rose renaissait de ses cendres, LicencieMan a cherché à éteindre les braises ardentes en attaquant directement leur foyer : les tribunes. Il a donc posé son Code du Travail pour sortir sa deuxième arme : le chéquier du Docteur Soleil, encore chaud de l’été dernier. Il a recruté alors plusieurs joueurs, Sud-Africains mais aussi Argentins, afin de prouver qu’il savait aussi réagir sportivement en temps de crise. Bien qu’efficace auprès de la majorité des supporters, cette mesure a eu des effets secondaires inattendus. Cette fois, c’est en interne que la colère gronde. Des disciples de LicencieMan, dont certains l’avaient accompagné dans la création de son projet, ont cessé de le soutenir. Pire, il s’est même dit que la Menace Rose avait une taupe au sein de l’encadrement parisien. C’en était alors de trop pour le dirigeant, son terrible Code du Travail s’est de nouveau abattu, envoyant au loin les héros d’un ancien temps.

 


“Holy, surveiller.”

 

Cet épisode pourrait bien être de trop pour les personnes proches de la Menace Rose. Ici et là, on entend qu’une prochaine bataille approche, plus âpre que la dernière en date. Aujourd’hui, la Ville Lumière semble avoir retrouvé sa paisibilité rugbystique. Mais qui est vraiment LicencieMan ? Notre montage est-il trop réussi pour que vous ne le reconnaissiez pas ? Et qui gère la Menace Rose ? Serait-ce Max la Menace qui, tel le Docteur Gang dans Inspecteur Gadget, surveille les évènements de près en caressant Holy ? D’ailleurs, que devient Holy ? Tant de questions qui ne trouveront leur réponse que dans le plus mystérieux des ouvrages : le destin.

 

(Musique de fin laissant présager que l’espoir est de retour mais qu’il faudra impérativement casser tous les immeubles de la ville en lançant des punchlines pour que la situation soit réglée).