Le Top 14 a un incroyable talent : Candidat n°3 : Lionel Beauxis

God save the Queen.

Comme le dit si bien Marc Lièvremont, l’hémisphère nord est la deuxième division du rugby après l’hémisphère sud. Mais attendez, deuxième, c’est quand même pas mal ! C’est la médaille d’argent ! Et c’est devant tous les autres hémisphères (très nombreux soit dit en passant)!

Alors oui, soyons fier de notre championnat et surtout de ses éblouissants joueurs. C’est pour cela, que la Boucherie leur rend hommage et se lance officiellement à la recherche du VRAI talent de ce Top 14. Actions de classe, gestes techniques, french flair ou autres techniques ancestrales ; nous vous proposerons dans cette rubrique la crème de la crème, ce qui se fait de mieux dans le monde de l’Ovalie, le tout accompagné d’une analyse d’expert qui vous permettra de mieux décrypter ces actions d’anthologies.


Et notre troisième concurrent aujourd’hui n’est autre que Lionel Beauxis avec sa désormais célèbre Feinte-de-reprise-de-volée-qu’on-croirait-involontaire-alors-qu’en-fait-pas-du-tout.

Ouvreur réputé pour son jeu au pied, le demi d’ouverture du Stade Français (et futur ouvreur du Stade Toulousain), a marqué la coupe d’Europe de son empreinte le 16 janvier 2010. Nous sommes à la trente-septième minute,  et les hommes de la capitale mènent 15-3, grâce notamment à un doublé de la fusée Arias III.

Le temps est, comme vous pouvez le voir, digne d’un mois de juillet à Quimper et, retranché dans leurs vingt-deux, les joueurs du Stade Français vont (étonnement) choisir de ne pas planter un essai de 80 mètres et d’assurer une touche dans le camp adverse. Parce que comme ça on court moins et on se fatigue pas sous cette chaleur écrasante. Chaleur tellement écrasante que les caméras de France 2 sont pleines de buée. A moins que ce ne soit les explications de Matthieu Lartot qui ne rendent le match encore plus flou.

Hugo Southwell, qui joue d’habitude à l’arrière ou à l’aile, dépanne ce jour-ci au poste de demi de mêlée. Un cadeau quand on voit les conditions climatiques.  Il en profite en tout cas pour montrer que tout le monde ne peut pas prétendre avoir la polyvalence de Damien Traille, en balançant une passe digne d’un deuxième-ligne amputée d’une main.

“Attrape!”
“Attention, ça va aller très vite”

Beauxis, alors sous la pression énorme de la défense adverse (comme en témoigne la photo ci-dessous où on voit le demi de mêlée adverse dans une course folle) choisit ce moment critique pour sortir un geste venu de nulle part et jamais tenté. Car c’est ça aussi, être un joueur du Top 14… Les Anglais ne vont rien voir venir (du moins c’est ce qu’il pense) et peu de personnes, pas même les plus grands spécialistes, ne s’expliquent encore le choix de ce geste. Techniquement parlant, l’équilibre est parfait. La preuve en image.

Eeeeeeeeeeeeeeeeeeeeet….

Mais l’équilibre ne fait pas tout. Pour réussir ce geste et parfaire la feinte, il faut surtout réussir à taper à côté du ballon. Et quand on voit la conviction qu’il y met, on se dit qu’il est vraiment très costaud pour réussir à ne pas y laisser un genou.

…Pan?
Démonstration de French Cancan…
Il est pas beau mon équilibre?

Se rendant compte que la feinte n’a pas eu autant d’effet que souhaité, Beauxis se décide à sortir les cannes pour aller récupérer le ballon qui flirte un peu trop avec la ligne d’en but, sous l’œil avide des anglais friands de ce genre d’essais spectaculaires.

Tout est sous contrôle

Seulement, l’ami Yoyo n’a pas la pointe de vitesse de Maxime Médard et réalise peu à peu qu’il serait temps de passer la vitesse supérieure… avant de réaliser que pour passer la vitesse supérieure, encore faudrait-il avoir une vitesse, ce qui, dans son cas, n’a jamais été scientifiquement prouvé (mais on y travaille).

Mais c’est qu’il court vite, ce con!
Beauxis court comme Romain Teulet, Claassens passe le mur du son et le troisième ligne anglais est, soit très efféminé, soit persuadé qu’il peut s’envoler s’il agite les avants bras très rapidement

NB : On peut sur cette photo, voir la différence entre un joueur qui plaque (maillot gris/marron) et un joueur qui a peur de se salir (maillot blanc, comme neuf)

Mais rien n’y fera, le demi de mêlée sud-africain de l’équipe anglaise de Bath marque un essai à l’équipe française du Stade Français au stade Jean Bouin, en France. Beauxis, se jette tout de même dans l’en but, histoire de … (et puis c’est fun avouons-le…)

Et tu glisses avec moi… la tête sur mon épaule…

Beauxis, malgré son geste exceptionnel, reste très discret à la fin de l’action, contrairement aux Anglais (même si son partenaire, au fond, le félicite d’une respectueuse tape derrière la tête).

Beauxis, ou la réincarnation du triomphe modeste

Bref, un grand moment de rugby, avec un Beauxis qui porte fièrement les couleurs du championnat français devant les caméras anglaises. Les spectateurs d’Ernest Wallon doivent se frotter les mains de voir arriver un tel joueur dans leur équipe la saison prochaine. De plus, cette action qui a lieu pendant la coupe d’Europe est un bon coup de pub pour le Top 14. Après des gestes pareils, ne nous étonnons pas de voir rappliquer dans notre championnat toutes les stars de la planète Ovale. Cependant, est ce que ce sera suffisant pour décrocher le prix de l’Incroyable Talent du Top 14 ?? A vous de nous le dire !

Pour voir la vidéo en long, en large, et avec Laurent Travers, c’est par ici :

 

Poteau Feu, envoyé spécial à Toulouse pour le quart de H-Cup.

Comme la Boucherie prend son travail de journaliste très au sérieux, nous avons décidé de dépêcher un reporter spécialement pour le très attendu quart de finale Biarritz-Toulouse. Alors forcément on n’avait pas les moyens de lui payer le voyage et la place à Anoeta (ceci dit tous vos dons pour faciliter notre travail sont les bienvenus). Du coup, c’est moi qui me suis porté volontaire. Ma mission, vous faire un petit reportage sur le match, que j’ai suivi dans les bas fonds de la ville rose, là où le rugby n’est plus roi mais loi…   (Ça, c’est de l’intro…)

Quoi de mieux pour vivre ce match, que de se rendre dans un des temples de la Boucherie. Le bar d’une légende, d’un amoureux de bourre pif, de la fourchette, et évidemment des 10 minutes de repos bien méritées après un nouveau carton jaune. Ce bar, situé non loin de chez moi, c’est le « De Danu ». Le bar de Trevor Brennan. Oui, je parle bien de ce glorieux joueur du Stade Toulousain, reconnu pour son « attitude de guerrier », qui lui a valu une suspension à vie à la suite d’un (léger) accrochage avec un supporter qui l’embêtait pendant qu’il s’échauffait sur le bord du terrain. Je savais qu’en me rendant dans un bar, je prenais cependant l’énorme risque de réveiller la malédiction. Non pas celle des doublons de Novès, une autre. En effet, depuis que je suis à Toulouse, je n’ai jamais vu perdre le Stade à Ernest Wallon ou au Stadium, mais je ne les ai jamais vu gagner en me rendant dans un bar. Mais qu’à cela ne tienne, je ne suis pas superstitieux et je pars convaincu que le Stade Toulousain me donnera raison l’après midi même.

Il est donc 17h, je quitte mon appartement, un peu en avance pour m’assurer une place dans ce bar, très convoité des amoureux du ballon ovale, avec ses télés dans tous les coins de pièces diffusant en permanence du rugby, voire même des matchs du Stade Français (dont le statut de « Club de Rugby Professionnel » n’est pas reconnu dans cette région/ville de la France). Ce qui n’empêche de toute évidence pas d’être tolérant.

Dehors, le ciel est couvert pour la première fois depuis plusieurs jours, et j’entends même le tonnerre gronder pendant que des gouttes commencent à s’abattre sur le trottoir. J’arrive finalement au bar, pas trop mouillé (résultat étroitement lié au fait d’avoir pris le métro) mais avec la confirmation que je ne serai pas tout seul. La porte d’entrée grouille de gens de tout âge, finissant nerveusement leur cigarette, chacun y allant de son commentaire, de son pronostic ou de son analyse tactique. On est à quelques minutes du coup d’envoi et à peine plus d’une première réponse à la fameuse question : le Stade Toulousain réussira-t-il le doublé cette année. Car pour cela, il faudra battre un Biarritz revanchard, en forme, et coup de bol pour eux, privé de Damien Traille.

Juste le temps de me prendre un verre (pas d’alcool pendant les heures de travail, bien sûr) servi par Trevor himself et David Skrela donne le coup d’envoi. Le temps espagnol est aussi pourri que celui de Toulouse, et ça ne va faire qu’empirer tout au long de la partie. J’espère au moins que le BO n’a pas délocalisé en pensant qu’ils augmenteraient la probabilité d’un temps ensoleillé qui favoriserait le jeu de passes qu’ils affectionnent tant. Nan j’déconne, personne n’y croirait, pas même eux.

Cependant dès ces premières minutes, l’engagement est intense, le ballon circule plutôt bien et même si on sent les défenses très en place, on en vient presque à voir du spectacle. Derrière moi, quelques supporters beuglent des encouragements ou des conseils en direction de l’écran, espérant sûrement que ça influencera le comportement des joueurs. Avec un peu d’imagination, on pourrait le croire, puisque c’est le moment que choisit Vincent Clerc pour déchirer la défense basque et d’une jolie passe à hauteur pour trouver Heymans qui va alors gratifier Balshaw d’un cadrage débordement magnifique qui plante l’anglais le nez par terre. S’il cherchait le fameux French Flair en fouillant la pelouse, prévenez le qu’il aurait tout intérêt à aller le chercher de l’autre côté de la ligne, où le toulousain venait d’aplatir le ballon.

Le bar explose (au sens figuré), des « TOULOUSAINS TOULOUSAINS » percent dans le brouhaha sonore d’applaudissements et autres commentaires admiratifs du geste de l’arrière. Mon voisin (qui a donc beaucoup d’imagination) reprend de plus belle ses conseils à l’attention de la télé. Le résultat est plutôt efficace, les joueurs toulousains raffermissent leur domination, et les Biarrots, bien que courageux, semblent surtout impuissants, maladroits et empruntés. On assiste à quelques beaux tampons et pour la première fois, je vois une fille dégoutée à l’image du visage de Skrela (quelque peu caché par le sang qui lui dégouline sur le visage). Bézy passe alors à l’ouverture et à la suite d’une percée toulousaine, va déposer une merveille de coup de pied dans les bras de Médard, oublié à l’autre bout du terrain.

Après une pénalité de Skrela (revenu à son poste avec un superbe bandage qui a fait pâlir de jalousie Harinordoquy), l’arbitre Mr Barnes renvoie les équipes aux vestiaires. Toulouse mène alors 17-0, et même si le score est sévère, il montre bien la supériorité toulousaine, du moins dans la maîtrise du match et des temps faibles/temps forts.

Les visages des supporters présents dans le bar sont décontractés, enthousiastes, et beaucoup plus confiants que 40 minutes auparavant. Pendant cette pause qui permet à beaucoup de se réhydrater après tant d’efforts, on nous épargne le CD de Nougaro, préférant la musique entrainante (et irlandaise) des Mumfords and Sons. Décidemment, cette fin d’après-midi est garantie sans faute de goût.

Mais dès le début de la deuxième période, tout se complique. Les Biarrots recollent vite au score grâce à la botte de Yachvili (toujours aussi bien coiffé) et développent leur jeu (au pied) parfaitement adapté au temps qui ne fait qu’empirer.  Et les toulousains s’enfermement en rentrant dans ce petit jeu qui se transforme en concours de chandelles.  Mr Barnes décide alors de se faire remarquer en enchainant les décisions arbitrales aussi stupides qu’illogiques (d’un côté comme de l’autre) ce qui a dû bien faire marrer Romain Moite. Du côté du bar, ça fait plutôt hurler. Ça s’indigne, se révolte, crie au complot et peste contre les doublons de toute part. Toujours est-il que le BO est à 5 points et que le match est loin d’être terminé.

La tension est à son comble (du moins on le croit à ce moment là) et dans le bar se succèdent les encouragements bruyants et les silences inquiets. Et sur l’une des dernières actions du match, Skrela, sans doute aveuglé par son bandeau, ne voit pas Yachvili monter sur lui comme une flèche et se fait contrer. Bolakoro ramasse et s’en va aplatir en coin. Les deux équipes sont à égalité et « le Yach » a l’occasion de faire passer Biarritz devant et crucifier Toulouse en réussissant sa transformation. Pour un suspens encore plus fort, France 2 choisit son angle de caméra le plus mauvais, de manière à ce qu’il soit impossible pour le téléspectateur de déterminer la réussite ou non de la tentative. Les regards s’accrochent alors aux drapeaux des arbitres de touche qui, après quelques secondes qui semblent durer une éternité (j’ai toujours rêvé de dire ça), ne se lèvent pas. Le soulagement est immense pour l’ensemble du bar et l’échec du buteur est accueilli par des applaudissements nourris. A croire qu’on venait de gagner.

Mais il n’en était rien, il restait 20 minutes, soit le temps des deux prolongations, à tenir. La première se passe bien,  Toulouse prend même l’avantage sur une nouvelle pénalité de Skrela, ce qui oblige les Biarrots à repartir à l’assaut de la ligne des Rouges et Noirs. La pression est énorme, chaque petite erreur provoquant des cris de frayeur dans le bar. C’est ce moment que choisit Mathieu Lartot pour ressortir son petit manuel du « Rugby pour les nuls » et réaliser qu’en cas de match nul à la fin des prolongations, c’est Toulouse qui, à la différence d’essais, remporterait ce quart de finale. Les Biarrots ne sont eux de toute évidence pas au courant puisqu’à quelques minutes du coup de sifflet, ils choisissent étrangement de tenter la pénalité pour égaliser plutôt que d’aller chercher l’essai synonyme de qualification. Le résultat est alors de 20-20 mais c’est aux Toulousains qu’est promise la qualification si le score ne devait pas évoluer. Règle plutôt surprenante (mais pas tout à fait illogique) qui aurait sûrement encore plus accru la déception biarrote en cas de match nul. C’est pour cela, que gentiment, Yannick Nyanga se sacrifia pour aller contrer Yachvili (on appelle ça la morale du contreur contré)  et marquer l’essai qui assurerait la victoire toulousaine. Explosion de joie au De Danu, soulagement immense, je me surprends alors à sauter sur place parce qui ne saute pas n’est pas Toulousain. Je ne sais pas qui est la chamade, mais toujours est il que mon cœur lui met une sacrée fessée. Nyanga est alors l’homme du bar, on peut dire que c’est le De Danu Man (LOL mon jeu de mot).

Je sais qu’un journaliste (aherm) doit toujours être impartial (surtout à la Boucherie), mais difficile pour moi de ne pas avouer avoir été submergé par la joie lors du coup de sifflet final. Et plus que la prestation toulousaine, plus que la qualification, plus que le soulagement, c’est la beauté du sport qui m’a comblée cet après-midi. Ou comment passer par tant d’émotions différentes en si peu de temps.  Je crois que je n’avais pas ressenti ça depuis la première titularisation d’Huget en équipe de France.

Et il faut féliciter les Biarrots qui, après tant d’efforts, ne méritaient sans doute pas ça. Et la meilleure façon de les féliciter serait sans doute pour les Toulousains d’aller au bout. Le 30 avril, je serai dans ce même bar, et je hurlerai mes conseils à travers la télé du bar, comme mon voisin de comptoir. Parce que ça parait peut-être complètement con, mais c’est tellement bon.  Non pas de gueuler devant sa télé. Mais de croire que ça change quelque chose.

C’était Poteau Feu pour la Boucherie Ovalie, en léger différé de Toulouse.

Quelques réactions de supporters que j’ai pu interviewer après le match en exclusivité pour la boucherie:

« Voilà, on a failli perdre, ça nous apprendra à faire arbitrer des anglais. Il voulait que les deux équipes françaises perdent ce salaud ! » Jean Mi, 52 ans.

« De battre mon cœur s’est arrêté. » Romain Rudis, 28 ans.

« Le rugby c’est deux équipes qui s’affrontent et c’est les Toulousains qui gagnent à la fin » J-L Plagieur, 41 ans.

« Je suis un peu déçue pour le centre biarrot, il était mignon. Encore plus quand il pleurait à la fin ceci dit. » Julie, 23 ans.

« Je te paye une bière ? » Jérémy, 26 ans.

« Les Biarrots payent les doublons, c’est évident. ». Guy, 56 ans.

« Yachvili c’est une tarlouze faudra lui dire. » Jean Eudes, 34 ans.

« La cabane est tombée sur le chien biarrot. » Pierre S, 67 ans.

« Oiaehaihe ! » Matéo, 14 mois.

« Ouééééé, jsuis très beaucoup trop content, je veux dire c’était mérité, surtout sur la fin, mais l’arbitre c’est un con, enfin on va pouvoir fêter ça avec les copains, c’est cool, je veux dire, allez Toulouse du vois ». Julien, père de Matéo, 2 grammes 6.

Résultats du sondage de la semaine

Ce sondage, et la publication de ses résultats, ont été pour moi l’occasion de ressortir ma vieille calculatrice Texas Instrument (oui, dans la guerre collégienne TI/Casio j’étais du côté des TI). En effet, les résultats en pourcentage s’étaient égarés sur mon bureau, quelque part entre mon poster de Vincent Clerc, les résultats de mon analyse d’urine et mon autographe d’Ovale Masqué. J’ai donc pris mon courage (enfin ma calculette) à deux mains et j’ai refait les calculs. Les chiffres, comme les analyses, n’ont cependant (à la suite d’un contretemps regrettable) pas pu être validés par notre référent, Maitre Capello. Mais le cœur y était (enfin… c’est une image).

Vous étiez donc 287 à oser donner votre avis, soit 280 de plus que pour les cantonales. C’est bien loin des 500 et quelques de la dernière fois, mais il faut dire qu’on avait élevé le niveau. Quand il suffisait la semaine dernière de choisir un nom (au hasard pour beaucoup d’entre vous de toute évidence puisque Parra en est sorti vainqueur), il fallait cette semaine lire les phrases proposées, beaucoup plus longues (avec plein de mots avec plein de voyelles avec elles mêmes plein de lettres) pour chaque réponse. Il s’agissait cette fois ci de tirer les conclusions des cinq derniers matchs (enfin 4 et ½  parce qu’on n’a pas vraiment joué contre l’Italie) de l’équipe de France et d’en faire un bilan. Une poignée de courageux a tout de même surmonté l’obstacle et voici les résultats qui en découlent.

 

A la question : « Le Tournoi est-il réussi pour l’équipe de France ? », les sondés répondent :

  • Oui, car il nous a donné des certitudes. Du moins une : On ne gagnera pas la coupe du monde. (27% , 79 Votes)
  • Non, car ils ont tellement fait tout et n’importe quoi que tout reste ouvert pour la liste des 30 pour la coupe du monde. Huget, Guirado, Marty, Chabal… Ça fait peur… Pourquoi pas Andreu!  (17%, 50 Votes)
  • Oui parce qu’on a battu les irlandais qui ont battu les anglais. Donc on a un peu battu les anglais. Non? (15%, 45 Votes)
  • Non, on a perdu contre les Anglais (12%, 35 Votes)
  • Difficile à dire car le tournoi est beaucoup trop homogène. A croire que toutes les équipes sont fortes… A moins que ce ne soit l’inverse (11%, 33 Votes)
  • Non, on a perdu contre les Italiens (9%, 26 Votes)
  • Oui, puisqu’elle remporte le Tournoi (des V Nations) (3%, 11 votes)
  • Non, parce les joueurs sont des lâches. Enfin “ont été”… A moins qu’on ne disse “fussent” ? (2%, 8 votes)

 

C’était THE débat qui a animé les émissions et journaux sportifs ces dernières semaines. Quelles conclusions peut-on tirer du tournoi du XV de France ?

Pour vous, chers internautes et lecteurs assidus, la réponse est sans appel. Avec 10 points d’avance sur la deuxième réponse plébiscitée (soit la moyenne de points que coûte Rémi Martin  à son équipe par match), vous considérez le tournoi comme réussi (27%). On peut en effet estimer que l’on ressort de ces quelques semaines de joutes internationales avec une certitude. Celle de ne pas gagner la coupe du monde en Nouvelle Zélande. Et encore plus si on doit battre la Nouvelle-Zélande. Deux fois.

50 d’entres vous (17 %) ressortent de ce tournoi un peu largué, ne sachant pas trop ce qu’il va se passer, qui est l’équipe de France et encore moins ce qu’elle sera. Après des performances aussi inégales, on est en effet en droit de se demander qui peut légitimement prétendre être indiscutable. A part Vincent Clerc bien sûr… Les 29 autres places restent à prendre, et quand on voit ceux qui pourraient en profiter, vous avez raison d’être inquiet. Vous pouvez de votre côté continuer à vous entrainer dur pour jouer les troubles fêtes. Sur un malentendu ça peut marcher.

On constate ensuite avec étonnement que 45 des visiteurs de la boucherie ont fait Maths Sup et ont reconnu un syllogisme.  A moins que ce ne soit des visiteurs qui n’ayant rien compris à la réponse ont cliqué en espérant avoir plus d’explications.

35 d’entre vous (12%) ont ensuite un jugement froid et aussi développé qu’une chronique d’Alain Penaud.

Juste en dessous, vous êtes 33 (11%) à préférer penser que le problème vient du tournoi en lui-même plus que de l’équipe de France. Lapinou trouverait ça lâche mais nous on vous en veut pas.

Nous remercions également les 26  footeux (9%) qui sont venus ici montrer leur énorme frustration d’avoir (encore !) perdu contre les Italiens.

Nous saluons également les 11  visiteurs (3%) qui ont saisi leur minitel pour nous rendre visite et qui saluent la victoire des hommes de Jean Pierre Rives dans ce tournoi de cinq nations.

Enfin, seulement 8 d’entre vous  (2%) viennent d’une filière littéraire et ont compris la dernière phrase. Si vous repassez par là, merci de nous faire signe pour nous l’expliquer, parce que même nous qui l’avons écrit, on sait plus trop ce qu’on voulait dire.

Bref, nous avons des résultats à l’image de ce tournoi : indécis, divisés, éparpillés, un coup optimiste, un coup pessimiste, un coup défaitiste et un autre coup très défaitiste. Voilà qui nous promet un suspens haletant cet automne (ou pas) et vous pouvez compter sur nous pour vous solliciter d’ici là pour nous donner la performance que vous envisagez pour nos petits bleus.

Et en attendant vous pouvez participer au nouveau sondage sur la colonne de droite de votre écran et voter pour la définition qui correspond le mieux à votre vision du rugby. Et si vous voulez vraiment faire quelque chose d’intelligent et d’utile, vous pouvez même aller faire un petit don pour le sidaction (http://www.sidaction.org/). Parce qu’on est des bouchers, mais on a aussi un cœur, merde !


Si même les lecteurs de la Boucherie ne croient plus en moi...

Mes trente futurs champions du monde

L’Equipe, dans son édition du 21 mars, se lançait dans le jeu des pronostics et proposait sa propre liste des trente pour le mondial (de quoi je me mêle…).  Alors à la Boucherie on s’est dit (enfin je) que si des incompétents qui privilégient les remarques vendeuses aux remarques pertinentes dans leurs articles (meuh non j’en rajoute pas…) pouvaient proposer leur liste à des milliers de personnes, pourquoi pas nous. Nous aussi on sait compter jusqu’à trente. Enfin presque… Nous aussi on a des lecteurs par milliers. Enfin presque… Et nous aussi on peut être de mauvaise foi. Et ça pas que « presque » ! Et j’admets, même si ça me fend le cœur, que nos groupes sont à peu des choses près, similaires. Mais mes explications sont bien plus intéressantes.

En effet, ce tournoi terminé, il est grand temps de faire un point et de se projeter à dans quelques mois, enfin semaines, enfin jours, pour l’annonce des trente spartiates (et peut être quelques français) qui partiront à la conquête de la Nouvelle Zélande  (dis comme ça, ça fait peur hein ?! Oué ben n’y pensez pas… c’est pire…). Alors, pour vous, je me lance dans ce qui me semble être l’énumération du groupe que j’estime être le plus complet, le plus homogène, le plus performant et donc le plus susceptible de passer la phase de poule. Et non, je ne suis pas prétentieux quand je dis ça. Ceci dit, toute remarque ou commentaire allant à l’encontre de ma pensée et de mon argumentation (pourtant sans faille vous allez le voir) n’aura bien évidemment aucune valeur morale ou juridique. Mais je vous autorise quand même à le faire, parce que la liberté est une valeur qui se perd ces derniers temps. Et qu’à la Boucherie, on n’en est pas encore là. De toute manière, la seule voix de la raison est celle d’Ovale Masqué. Faillot ? Mais non pas faillot !

Bref, passons à la fameuse liste…

Piliers (4) :

Nicolas Mas (Perpignan) : Incontournable à droite, le « bus » est en plus très pratique pour se déplacer quand on visitera les jolis paysages néo-zélandais.

Thomas Domingo (Clermont) : Parce qu’il court comme un trois quart et a toujours la motivation d’un cadet quand il rentre sur le terrain. Et des piliers comme ça, ça se perd.

Sylvain Marconnet (Biarritz) : Parce qu’il est tellement vieux qu’il a déjà fait trois fois le tour de la Nouvelle Zélande avec l’Equipe de France. Ca nous coutera moins cher en guide touristique comme ça. Et puis il pourra raconter des histoires à Morgan Parra quand ce dernier n’arrivera pas à s’endormir le soir.

Luc Ducalcon (Castres) : Il a un nom rigolo, un physique rigolo et tout le monde le prend pour un rigolo. Allez, on le prend parce que la bonne ambiance dans un groupe, c’est important.

Talonneurs (3) :

William Servat (Toulouse) : Y-a-t-il vraiment besoin de se justifier. Non, n’insistez pas, même pas une connerie. On ne blague pas sur William Servat.

Dimitri Szarzewski (Stade Français) : Parce que c’est un boucher, un vrai, comme on les aime ici et que son nom imprononçable va faire chier les présentateurs  du monde entier.

Guilhem Guirado (Perpignan) : Parce qu’il fait des très bonnes pizzas. Et puis qu’il nous faut bien une mascotte, un Chimbonda, un Diomède, que dis-je !

Deuxième ligne (4) :

Lionel Nallet (Racing Métro) : Parce qu’il est rassurant avec sa grosse barbe, parce que c’est le vice capitaine et qu’il a des cannes de trois quarts.

Romain Millo-Chluski (Toulouse) : Parce qu’un mètre 96 pour 120 kilos.

Julien Pierre (Clermont) : Parce qu’il a l’air d’un chien fou et qu’apparement il abat un travail monstrueux mais invisible. Mais je reste sceptique. Comment on le sait si c’est invisible ? Alors, alors ?!

Jérôme Thion (Biarritz) : Ou Pascal Papé (Stade Fraçais). Honnêtement je m’en fous. Je vois pas la différence et dans tous les cas il n’y a que les trois premiers qui joueront. Je propose  que ça se règle au bras de fer chinois. Celui avec le pouce. Jusqu’à ce que mort s’en suive par contre.

Troisième ligne (6) :

Thierry Dusautoir (Toulouse) : Parce il plaque, et ça aussi, c’est une valeur qui se perd.  Et puis c’est pas le genre à foutre le bordel dans le bus nbso online casino pendant les visites.

Julien Bonnaire (Clermont) : Parce qu’il a le cœur d’un italien. Et selon l’Equipe, son petit plus est le jeu au pied. Utile pour un troisième ligne.

Alexandre Lapandry  (Clermont) : Parce que depuis le temps qu’on nous dit qu’il est bon mais qu’il ne joue pas, on aimerait bien voir quand même.

Fulgence Ouedraogo (Montpellier) : Tout d’abord, sa sélection n’a rien à voir avec les quotas. C’est juste que ça fait trois ans que Lièvremont nous le refourgue pour le former au plus haut niveau. Il serait peut être temps que ça serve non ?

Imanol Harinordoqui (Biarritz) : Parce qu’au moins lui il n’est jamais blessé. Même si parfois il en a franchement l’air. Et il ne rate jamais ses matchs. Par contre quand il est pas là, on en rate un paquet.

Louis Picamoles (Toulouse) : Pour qu’il pique les meufs de Bastareaud (parce que oui vous allez voir, j’ai pris Bastareaud). Et puis parce qu’il fait des belles feintes de passes aussi (et je m’y connais).

Demi de mêlée (2) :

Morgan Parra (Clermont) : Parce qu’il est toujours propre sur lui, que c’est un petit teigneux comme on les aime et que la vitesse de ses passes a tendance à perturber ses adversaires. Ses coéquipiers aussi par contre.

Dimitri Yachvili (Biarritz) : Pour ses stocks de Petrol Hahn, et au cas où on jouerait les anglais.

Demi d’ouverture (2) :

François Trinh-Duc (Montpellier) : Parce qu’il a un peu du génie de Michalak, mais que lui sait qu’il est nul au pied, donc il ne s’entête pas. Ceci dit quand il essaye, ça marche souvent. Comme quoi… Mais d’ailleurs, qui a décrété qu’il était nul au pied ?

David Skrela (Toulouse) : Il est blessé une fois sur deux. Il était blessé au tournoi. Donc, il ne sera pas blessé pour le mondial. Un coup Skrela, un coup Skre pas là. Vous me suivrez ? Ben là, Skrela.

Centres (4) :

Yannick Jauzion (Toulouse) : Dernière année internationale, on n’a pas le droit de le priver d’un titre. Enfin, d’une dernière joute. Un con battant, un vrai. Et puis il est gentil comme tout.

Damien Traille (Biarritz) : S’il vient, c’est comme si on partait à 32 ou 33. Et puis il peut dépanner, on sait jamais.

Matthieu Bastareaud (Stade Français) : Il connait bien la Nouvelle-Zélande (même si quelque uns de ses souvenirs sont flous), c’est d’ailleurs le seul à avoir le physique d’un centre Néo-Zélandais. Compagnon idéal pour aller en boite.

Aurélien Rougerie (Clermont) : Parce que depuis qu’il est deuxième centre, c’est le meilleur second centre de France. Ses cheveux feront se sentir moins seul Szarzewski. Deux mois semblent de plus être un temps raisonnable pour lui apprendre à aplatir un ballon.

Ailiers (3) :

Vincent Clerc (Toulouse) : Au cas où on jouerait les Irlandais… Et puis, c’est Vincent quoi.

Julien Malzieu (Clermont) : Deux mois devraient suffirent à Retière pour confectionner une machine  qui lui apprendra à attraper un ballon et se placer sur un terrain. Après, son physique fait le reste.

Maxime Médard (Toulouse) : Pour importer les rouflaquettes chez les maoris. Juste pour voir ce que ça donnerait.

Arrière (2) :

Clément Poitrenaud (Toulouse) : Saison de la maturation pour lui, c”est merité. En plus il est bon au centre, et c”est pratique vu que Lapinou aime bien bricoler..

Jérôme Porical (Perpignan) : On n”a jamais un buteur de trop. Surtout dans un tournoi où on risque de confronter Anglais ou autres Argentins…

Les Oubliés :

(C’est comme ça que les journaux appellent cette rubrique. En réalité, je ne les ai pas oubliés du tout, c’est juste que y’avait plus de places ou que j’en voulais pas).

Fabien Barcella, Maxime Mermoz : A part si le Dr Didge les prend personnellement en charge, je ne vois pas comment ils pourraient être rétablis.

Census Johnston : Parce qu’il n’est pas français. Mais j’aurai bien aimé. Dommage.

Jérôme Schuster : Qui ça ?

Jérôme Thion (ou Pascal Papé) : Quel que soit celui qui ait perdu, RIP.

Sébastien Chabal : Il a déjà des tournages de prévu cet été ! Dommage !

Lionel Beauxis : On saura son vrai niveau quand il jouera dans une vraie équipe (coucou Sumo !). A dans quatre ans !

Frédéric Michalak : Sera en rééducation pour son genou. Non, pas celui de la dernière fois. Le troisième.

Fabrice Estabenez : Pourquoi non ? Parce que. Mais après tout, pourquoi pas.

Florian Fritz : Ingérable. On s’est déjà mis tous les Néo-Zélandais à dos. En deux mois, il aura le temps de ruiner plusieurs bars, c’est déjà trop. Très bon joueur, ceci dit.

Alexis Palisson : Ne peut pas être éligible à la fois sur un tournoi cadet ET un tournoi senior.

Yoan Huget : LOL.

Cédric Heymans : J’en pleure, mais comme le dit Lapinou, il faut faire des choix.

Benjamin Fall : Et pourquoi pas Andreu ?

Pépito Elorgha : Parce qu’admettons qu’il tombe sur Ma’a Nonu, il va faire « Aie » Pépito. (No comment).

Serge Blanco : Désolé Sergio, on a déjà quatre piliers. Une autre fois ?

Le Top 14 a un incroyable talent : Candidat n°1 : Rougerie

Les artistes entrent en scène.

Comme le dit si bien Marc Lièvremont, l’hémisphère nord est la deuxième division du rugby après l’hémisphère sud. Mais attendez, deuxième, c’est quand même pas mal ! C’est la médaille d’argent ! Et c’est devant tous les autres hémisphères (très nombreux soit dit en passant)!

Alors oui, soyons fier de notre championnat et surtout de ses éblouissants joueurs. C’est pour cela, que la Boucherie leur rend hommage et se lance officiellement à la recherche du VRAI talent de ce Top 14. Actions de classe, gestes techniques, french flair ou autres techniques ancestrales ; nous vous proposerons dans cette rubrique la crème de la crème, ce qui se fait de mieux dans le monde de l’Ovalie, le tout accompagné d’une analyse d’expert qui vous permettra de mieux décrypter ces actions d’anthologies.

Et on commence aujourd’hui avec Aurélien Rougerie, capitaine de l’ASM (actuel champion de France) qui, lors du dernier Crunch, a éclaboussé de son talent la rencontre avec une action de grande classe qui lui vaut sa nomination dans ce nouveau concours  avec son geste du “Je-loupe-des-essais-plus-facile-à-mettre-qu’à-rater”.

Tout part d’une mêlée française dans les 22 mètres anglais. C’est la soixantième minute et les frenchies sont menés de 8 points. Un essai serait donc plus que bienvenue. Roro se décide alors à sortir le grand jeu.

La première ligne française enfonce celle de l’adversaire et Harinordoquy (qui ne peut décidemment pas s’empêcher de faire le malin) éjecte le ballon avec une passe entre les jambes, en espérant probablement que ça serait aussi classe que celle de Trinh Duc contre les écossais.

Harinordoquy : « Hey les gars on fait une tomate ? »

Yachvili s’en saisit, et enclenche sa passe avec la vivacité qu’on lui connait. Une trentaine de seconde plus tard, Trinh Duc peut s’en saisir et déclenche un petit coup de pied déposé dans le dos de la défense. (On a cependant du mal à croire qu’il était volontaire quand on connait ses performances dans ce domaine. Je parierais plutôt pour une tentative de drop.)

Trinh Duc : « Donc là normalement si j’appuie sur L1+triangle, ça fait une passe en profondeur… »

C’est donc à la course que tout se joue. Jauzion (qui a l’air complètement bourré)  s’empale dans tous les anglais de la zone alentour, ce qui, à défaut de lui faire gagner du temps pour aller aplatir le ballon, a le mérite d’en faire perdre aux anglais.

Jauzion : « Poussez-vous, je l’ai vu en premier »

Du moins assez pour qu’Aurélien Rougerie, avec son caleçon Dim qui facilite la pénétration dans l’air et ses cheveux au vent, court (tel un ailier), prenne tout le monde de vitesse, et se jette sur le ballon qui rebondit alors dans l’en but.

Foulée souple, regard isocèle, chevelure aérodynamique (et sans pellicule parce qu’il squatte le shampoing de Yachvili dans les douches), pénétration dans l’air de 8km/h avec vent arrière de 5 nœuds, pression atmosphérique de 17 hectopascals avec un degré d’humidité de 93,5% : des conditions idéales pour une telle action

Et c’est là que toute la classe du joueur s’exprime. Absolument seul, sans être bousculé par qui que ce soit, il va réussir à aplatir juste à côté de la gonfle, sans la toucher. Ce geste technique qui nécessite une grande dextérité et adresse a du être travaillé à l’entrainement, et pour vous… nous allons le détailler.

Il s’effectue en trois étapes. Tout d’abord on plonge dans l’en but en direction du ballon (en posant les genoux par terre en premier sinon ça marche pas), on s’affale de tout son long (avec de préférence une grimace dramatique qui souligne l’effort qui vient d’être fait) en veillant à laisser un espace dans ses bras d’au moins 60 cm (circonférence réelle d’un ballon de rugby).

 

 

 

 

 

 

« J’AIIIII »

 

 

 

 

 

 

 

« J’AIIIIIIIIIII TOUJOURS »
« J’AaaAaiiIIIiiIIi »

 

La dernière étape, et pas la moindre, nécessite de réussir à faire passer le ballon dans cet espace très réduit, en calculant sa trajectoire avec l’élan, le vent, le rebond et un éventuel aveuglement temporaire entrainé par une mèche de cheveux rebelle.

« J’ai plus… »

Si le geste est réussi, vous vous affalerez lamentablement dans l’en but, en brassant de l’air et en amortissant votre chute grâce à votre visage sur le sponsor bien tachant.

« Youhouuuu, concours de glissades comme dans les vestiaires ! »

Vous ressortirez alors schtroumpfement bleu et peu être vert de honte, mais avec une action dont tout le monde vous parlera jusqu’à la fin de votre carrière. Et il faut bien être un joueur du Top 14 pour pouvoir prétendre marquer l’histoire du rugby comme cela.  Mais est ce que cela sera suffisant pour remporter le prestigieux trophée de l’Incroyable Talent du Top 14 ? Rien n’est moins sûr tant la concurrence promet d’être rude.

« Si avec ça j’ai pas trois « OUI »… »

La vidéo

Poteau Feu analyse Bayonne – Toulouse (4/03/11)

Vincent Clerc exulte, il a enfin un fan à la Boucherie.

La Boucherie Ovalie est fière de vous présenter son nouveau contributeur, Poteau Feu. Il est jeune, il est étudiant en école de communication, il supporte le Stade Toulousain, il est fan de Vincent Clerc et il a une belle tignasse… sauf que contrairement à Ovale Masqué, il se lave les cheveux. Personne n’est parfait.

Et pour sa première intervention sur le site, il revient sur le match d’hier entre l’Aviron Bayonnais et le Stade Toulousain. N’hésitez pas à poster des commentaires pour l’encourager, ou au contraire pour l’insulter, parce que le bizutage, c’est quand même une valeur qui se perd en 2011…


Aujourd’hui il faisait beau sur Toulouse. Très beau même. « Des conditions idéales pour jouer au rugby » aurait probablement commenté Cédric Beaudou. Mais d’un autre côté on s’en fout un peu puisque le match n’était pas à Toulouse. Non, aujourd’hui les toulousains étaient en déplacement à Bayonne. Enfin pas tout à fait à Bayonne. Au stade Anoeta pour être précis, du côté de belle et Saint Sébastien. Enfin dans tous les cas on s’en tamponne un peu, puisqu’il faisait très beau là bas aussi.

Mais malgré ce temps estival, c’est dans un contexte orageux que se déroulait ce match, particulièrement du côté bayonnais, où des tensions et de nombreux doutes règnent du côté de l’administration et de la saison prochaine. Passer la semaine à parler des déclarations fracassantes de ce diable de Laporte (qui l’a claquée pour le coup) et ce fou d’Afflelou allait-t-il mettre en péril la solidarité et le collectif bleu et blanc ? Et les allers-retours des néo-ex-futur-internationaux toulousains allaient-ils perturber les automatismes et le groupe rouge et noir ? De nombreuses réponses allaient être données à la fin de ces 80 minutes. Et à quelques journées de la fin du championnat, tous les points comptent.

Alors, en fervent supporter du Stade que je suis, je décide de me rendre dans un bar admirer ce qui ne peut se conclure, selon moi, que par une victoire des protégés de Guy Ô Maitre Novès. Et pour pimenter le tout, pourquoi ne pas aller dans le bar… basque de la ville et son écran, presque géant dans sa salle sombre. L’ambiance semble garantie, avec un peu de chance en bonus une bagarre ou un coup offert par un supporter bayonnais aviné. Je me souviens tout de même que la seule fois où j’ai été voir le stade jouer dans ce bar, c’était contre le Stade Français au début de janvier. Je ne vous rappelle pas le score, c’est trop douloureux. Mais qu’à cela ne tienne, peu m’importe, je revêts mon caleçon porte bonheur, dont la puissance est bien plus importante que la malédiction qui semble régner au dessus de ce bar et les souvenirs qui le hantent.

J’arrive, en retard, retenu à Leclerc par une bénévole des restos du cœur, qui aura finalement réussi à me faire lâcher un sachet de pates et une boite de petit pois. Et dire qu’au début elle m’a proposé de lui laisser ma boîte de Chocapic… Faut pas pousser non plus… Enfin, je me dis que cet acte d’une charité incommensurable me permettra d’un peu moins culpabiliser à l’idée de ne pas acheter le CD des Enfoirés. En plus, de source officieuse, je crois que Chabal y chante encore cette année…

Il est 16h27, le coup d’envoi a été donné il y a deux minutes, mais le barman a l’air d’être trop intéressé par l’interview d’après match de Nicolas Mas pour vouloir changer de chaîne. Si ses bras n’avaient pas fait la largeur de mon torse, je pense que je me serais permis une réflexion.

Bref, il change enfin de chaîne et la première image qui nous est offert est Skrela, assis sur la pelouse, grimaçant en se tenant la cuisse. Un début de match on ne peut plus habituel pour le Stade Toulousain en fait. Dans les minutes qui suivent, les visiteurs enchainent les passes, à un point qui aurait pu faire s’affoler les statistiques de François Duboisset, s’il n’avait pas choisi de quitter Canal pour aider Patrick Sébastien à couler Brive. Mais les bayonnais eux, tiennent le coup, même s’ils reculent. Et surtout, ils peuvent compter sur Yoann Huget, qui, bien reposé par son séjour très calme en Equipe de France, a faim de ballons. Il en veut tellement qu’il en vient même à en piquer un sous le nez de Fritz, dans ses propres 22, et à aller inscrire le premier essai du match, 80 mètres plus loin.

C’est non seulement agaçant, mais en plus ça a l’étrangeté de ressembler à une entame de match du XV de France. Ca y ressemble tellement que Skrela nous gratifie d’une très jolie « Traille », sur le renvoi qui suit en le balançant directement en touche. Voilà qui ne devrait pas laisser de marbre Lièvremont.

La première mi-temps continue ainsi, les toulousains nous gratifiant de superbes envolées, toujours sublimées par un judicieux en avant au moment où le plus dur est fait. De leur côté, les bayonnais se nourrissent des erreurs adverses et enquillent les points, grâce à leur maître artilleur Benjamin Boyet… qui a, de toute évidence, quitté Bourgoin. J’y croyais tellement plus que je n’étais même pas au courant. D’ailleurs, il faudrait peut être demander à l’intéressé si lui l’est.

De l’autre côté, les buteurs toulousains sont à peu près aussi efficaces que Servat le serait s’il essayait les yeux bandés. Skrela échoue deux fois, Michalak fait son malin à en tenter une d’un peu plus de cinquante mètres. Le résultat est sans appel, il était meilleur à 19 ans (cf finale du championnat contre Clermont en 2001).

Skrela daigne quand même passer un drop, et est tout sourire juste après, comme s’il venait de marquer un essai devant ses parents en finale d’un tournoi régional avec son équipe de minimes.

Grâce à ce réalisme froid et leur très bonne défense, les bayonnais rejoignent leur vestiaire avec 13 points d’avance. Les Toulousains ont 10 minutes pour apprendre, de leur côté, à plaquer, puisque quand ils font 80 passes en 3 mètres, les bayonnais font 80 mètres en trois passes. Les feintes de plaquage sont très esthétiques et, à la limite, efficaces pendant un toucher, mais là, c’est plus contre productif qu’autre chose.

Darren Tullet (le journaliste anglais de Canal) réussit à nous recaser pendant la mi-temps, la toute récente victoire anglaise sur le XV de France, ce qui le rend tout sourire et qui a le don de le rendre encore plus insupportable qu’il n’en a l’air. Parce que oui, c’est possible.

En revenant des vestiaires, Novès décide qu’on s’est bien marré mais que maintenant ça commence à bien faire. Alors on sort Lacombe (qui a tout pour être le futur successeur de Guirado) et Lecouls pour permettre à MONSIEUR Servat et MONSIEUR Johnston de s’exprimer aussi.

Le résultat est plutôt efficace, les deux joueurs se montrant les fers de lance de l’attaque rouge et noire. Résultat, Toulouse plie son adversaire en mêlée, gagne les touches adverses et a environ 87% de possession de balle. Bézy qui vient de rentrer, en profite pour rater une pénalité, remplaçant donc Skrela de la meilleure des manières. Mieux que ça, il va se débrouiller pour la mettre pile poil au dessus du poteau, histoire de compliquer la chose. Résultat, tout le bar la voit dedans, et tout le stade, comme les arbitres, la voit dehors.

10 minutes plus tard, il finit par en réussir une ce qui porte la réussite au pied de Toulouse à un très beau 1/6. Et puisqu’au pied, ça ne marche pas comme prévu, les toulousains en reviennent aux bases, le jeu à la main. Toujours à la limite, la défense bayonnaise ne craque pourtant pas, malgré les courses folles de Médard, Heymans et… Johnston. Ils se permettent même de contrer, étant à plusieurs reprises, à quelques mètres de crucifier les toulousains.

Après une nouvelle pénalité de Bézy (on n’arrête pas le progrès), les toulousains se résignent à viser le bonus défensif. En attendant, on se câline un peu, Fritz gratifiant Huget de sa plus tendre caresse au niveau du nez, entrainant un début de bagarre amicale. Les deux joueurs finissent par se serrer la main, sans rancune, Fritz ne tendant même pas son majeur comme il en a l’habitude quand il est contrarié.

La sirène finit par retentir, signal pour les visiteurs qu’il serait peut être temps de penser à conclure. Michalak prend les choses en main, joue vite l’ultime pénalité, et après un joli retour intérieur de Jauzion (fait approximativement 25 fois durant le match), Vincent Clerc finit par franchir et, d’une foulée souple et élégante, éliminer deux bayonnais pour aller inscrire sous les poteaux le premier et dernier essai de son équipe.

Grâce à la transformation de Bézy, Toulouse arrache finalement le point de bonus défensif. Point qui parait bien maigre quand on voit la supériorité des rouges et noirs dans tous les domaines aujourd’hui. On notera les très bonnes performances des ailiers internationaux Médard, Clerc et Huget, l’excellente rentrée de Johnston et la toujours aussi belle coupe de cheveux de Rémy Martin.

Les clients du bar basque repartent donc, heureux comme tout pour la dizaine de supporters bayonnais, et mitigé entre le soulagement du bonus tout juste arraché et la frustration de la performance pour les toulousains.

Mais dominer n’est pas gagner, et Bayonne, héroïque admettons-le, se donne de l’air avec cette victoire pleine de solidarité qui ferait bien d’inspirer ses dirigeants.

Les toulousains eux, caracolent toujours en tête du championnat, malgré leur manque de réalisme. Mais quand on est franc et objectif (comme moi quoi), on voit bien le potentiel exceptionnel de cette équipe, qui avec un brin de réussite et de réalisme en plus, pourrait bien viser cette année encore, son fameux doublé…