Poteau Feu, envoyé spécial à Toulouse pour le quart de H-Cup.

Comme la Boucherie prend son travail de journaliste très au sérieux, nous avons décidé de dépêcher un reporter spécialement pour le très attendu quart de finale Biarritz-Toulouse. Alors forcément on n’avait pas les moyens de lui payer le voyage et la place à Anoeta (ceci dit tous vos dons pour faciliter notre travail sont les bienvenus). Du coup, c’est moi qui me suis porté volontaire. Ma mission, vous faire un petit reportage sur le match, que j’ai suivi dans les bas fonds de la ville rose, là où le rugby n’est plus roi mais loi…   (Ça, c’est de l’intro…)

Quoi de mieux pour vivre ce match, que de se rendre dans un des temples de la Boucherie. Le bar d’une légende, d’un amoureux de bourre pif, de la fourchette, et évidemment des 10 minutes de repos bien méritées après un nouveau carton jaune. Ce bar, situé non loin de chez moi, c’est le « De Danu ». Le bar de Trevor Brennan. Oui, je parle bien de ce glorieux joueur du Stade Toulousain, reconnu pour son « attitude de guerrier », qui lui a valu une suspension à vie à la suite d’un (léger) accrochage avec un supporter qui l’embêtait pendant qu’il s’échauffait sur le bord du terrain. Je savais qu’en me rendant dans un bar, je prenais cependant l’énorme risque de réveiller la malédiction. Non pas celle des doublons de Novès, une autre. En effet, depuis que je suis à Toulouse, je n’ai jamais vu perdre le Stade à Ernest Wallon ou au Stadium, mais je ne les ai jamais vu gagner en me rendant dans un bar. Mais qu’à cela ne tienne, je ne suis pas superstitieux et je pars convaincu que le Stade Toulousain me donnera raison l’après midi même.

Il est donc 17h, je quitte mon appartement, un peu en avance pour m’assurer une place dans ce bar, très convoité des amoureux du ballon ovale, avec ses télés dans tous les coins de pièces diffusant en permanence du rugby, voire même des matchs du Stade Français (dont le statut de « Club de Rugby Professionnel » n’est pas reconnu dans cette région/ville de la France). Ce qui n’empêche de toute évidence pas d’être tolérant.

Dehors, le ciel est couvert pour la première fois depuis plusieurs jours, et j’entends même le tonnerre gronder pendant que des gouttes commencent à s’abattre sur le trottoir. J’arrive finalement au bar, pas trop mouillé (résultat étroitement lié au fait d’avoir pris le métro) mais avec la confirmation que je ne serai pas tout seul. La porte d’entrée grouille de gens de tout âge, finissant nerveusement leur cigarette, chacun y allant de son commentaire, de son pronostic ou de son analyse tactique. On est à quelques minutes du coup d’envoi et à peine plus d’une première réponse à la fameuse question : le Stade Toulousain réussira-t-il le doublé cette année. Car pour cela, il faudra battre un Biarritz revanchard, en forme, et coup de bol pour eux, privé de Damien Traille.

Juste le temps de me prendre un verre (pas d’alcool pendant les heures de travail, bien sûr) servi par Trevor himself et David Skrela donne le coup d’envoi. Le temps espagnol est aussi pourri que celui de Toulouse, et ça ne va faire qu’empirer tout au long de la partie. J’espère au moins que le BO n’a pas délocalisé en pensant qu’ils augmenteraient la probabilité d’un temps ensoleillé qui favoriserait le jeu de passes qu’ils affectionnent tant. Nan j’déconne, personne n’y croirait, pas même eux.

Cependant dès ces premières minutes, l’engagement est intense, le ballon circule plutôt bien et même si on sent les défenses très en place, on en vient presque à voir du spectacle. Derrière moi, quelques supporters beuglent des encouragements ou des conseils en direction de l’écran, espérant sûrement que ça influencera le comportement des joueurs. Avec un peu d’imagination, on pourrait le croire, puisque c’est le moment que choisit Vincent Clerc pour déchirer la défense basque et d’une jolie passe à hauteur pour trouver Heymans qui va alors gratifier Balshaw d’un cadrage débordement magnifique qui plante l’anglais le nez par terre. S’il cherchait le fameux French Flair en fouillant la pelouse, prévenez le qu’il aurait tout intérêt à aller le chercher de l’autre côté de la ligne, où le toulousain venait d’aplatir le ballon.

Le bar explose (au sens figuré), des « TOULOUSAINS TOULOUSAINS » percent dans le brouhaha sonore d’applaudissements et autres commentaires admiratifs du geste de l’arrière. Mon voisin (qui a donc beaucoup d’imagination) reprend de plus belle ses conseils à l’attention de la télé. Le résultat est plutôt efficace, les joueurs toulousains raffermissent leur domination, et les Biarrots, bien que courageux, semblent surtout impuissants, maladroits et empruntés. On assiste à quelques beaux tampons et pour la première fois, je vois une fille dégoutée à l’image du visage de Skrela (quelque peu caché par le sang qui lui dégouline sur le visage). Bézy passe alors à l’ouverture et à la suite d’une percée toulousaine, va déposer une merveille de coup de pied dans les bras de Médard, oublié à l’autre bout du terrain.

Après une pénalité de Skrela (revenu à son poste avec un superbe bandage qui a fait pâlir de jalousie Harinordoquy), l’arbitre Mr Barnes renvoie les équipes aux vestiaires. Toulouse mène alors 17-0, et même si le score est sévère, il montre bien la supériorité toulousaine, du moins dans la maîtrise du match et des temps faibles/temps forts.

Les visages des supporters présents dans le bar sont décontractés, enthousiastes, et beaucoup plus confiants que 40 minutes auparavant. Pendant cette pause qui permet à beaucoup de se réhydrater après tant d’efforts, on nous épargne le CD de Nougaro, préférant la musique entrainante (et irlandaise) des Mumfords and Sons. Décidemment, cette fin d’après-midi est garantie sans faute de goût.

Mais dès le début de la deuxième période, tout se complique. Les Biarrots recollent vite au score grâce à la botte de Yachvili (toujours aussi bien coiffé) et développent leur jeu (au pied) parfaitement adapté au temps qui ne fait qu’empirer.  Et les toulousains s’enfermement en rentrant dans ce petit jeu qui se transforme en concours de chandelles.  Mr Barnes décide alors de se faire remarquer en enchainant les décisions arbitrales aussi stupides qu’illogiques (d’un côté comme de l’autre) ce qui a dû bien faire marrer Romain Moite. Du côté du bar, ça fait plutôt hurler. Ça s’indigne, se révolte, crie au complot et peste contre les doublons de toute part. Toujours est-il que le BO est à 5 points et que le match est loin d’être terminé.

La tension est à son comble (du moins on le croit à ce moment là) et dans le bar se succèdent les encouragements bruyants et les silences inquiets. Et sur l’une des dernières actions du match, Skrela, sans doute aveuglé par son bandeau, ne voit pas Yachvili monter sur lui comme une flèche et se fait contrer. Bolakoro ramasse et s’en va aplatir en coin. Les deux équipes sont à égalité et « le Yach » a l’occasion de faire passer Biarritz devant et crucifier Toulouse en réussissant sa transformation. Pour un suspens encore plus fort, France 2 choisit son angle de caméra le plus mauvais, de manière à ce qu’il soit impossible pour le téléspectateur de déterminer la réussite ou non de la tentative. Les regards s’accrochent alors aux drapeaux des arbitres de touche qui, après quelques secondes qui semblent durer une éternité (j’ai toujours rêvé de dire ça), ne se lèvent pas. Le soulagement est immense pour l’ensemble du bar et l’échec du buteur est accueilli par des applaudissements nourris. A croire qu’on venait de gagner.

Mais il n’en était rien, il restait 20 minutes, soit le temps des deux prolongations, à tenir. La première se passe bien,  Toulouse prend même l’avantage sur une nouvelle pénalité de Skrela, ce qui oblige les Biarrots à repartir à l’assaut de la ligne des Rouges et Noirs. La pression est énorme, chaque petite erreur provoquant des cris de frayeur dans le bar. C’est ce moment que choisit Mathieu Lartot pour ressortir son petit manuel du « Rugby pour les nuls » et réaliser qu’en cas de match nul à la fin des prolongations, c’est Toulouse qui, à la différence d’essais, remporterait ce quart de finale. Les Biarrots ne sont eux de toute évidence pas au courant puisqu’à quelques minutes du coup de sifflet, ils choisissent étrangement de tenter la pénalité pour égaliser plutôt que d’aller chercher l’essai synonyme de qualification. Le résultat est alors de 20-20 mais c’est aux Toulousains qu’est promise la qualification si le score ne devait pas évoluer. Règle plutôt surprenante (mais pas tout à fait illogique) qui aurait sûrement encore plus accru la déception biarrote en cas de match nul. C’est pour cela, que gentiment, Yannick Nyanga se sacrifia pour aller contrer Yachvili (on appelle ça la morale du contreur contré)  et marquer l’essai qui assurerait la victoire toulousaine. Explosion de joie au De Danu, soulagement immense, je me surprends alors à sauter sur place parce qui ne saute pas n’est pas Toulousain. Je ne sais pas qui est la chamade, mais toujours est il que mon cœur lui met une sacrée fessée. Nyanga est alors l’homme du bar, on peut dire que c’est le De Danu Man (LOL mon jeu de mot).

Je sais qu’un journaliste (aherm) doit toujours être impartial (surtout à la Boucherie), mais difficile pour moi de ne pas avouer avoir été submergé par la joie lors du coup de sifflet final. Et plus que la prestation toulousaine, plus que la qualification, plus que le soulagement, c’est la beauté du sport qui m’a comblée cet après-midi. Ou comment passer par tant d’émotions différentes en si peu de temps.  Je crois que je n’avais pas ressenti ça depuis la première titularisation d’Huget en équipe de France.

Et il faut féliciter les Biarrots qui, après tant d’efforts, ne méritaient sans doute pas ça. Et la meilleure façon de les féliciter serait sans doute pour les Toulousains d’aller au bout. Le 30 avril, je serai dans ce même bar, et je hurlerai mes conseils à travers la télé du bar, comme mon voisin de comptoir. Parce que ça parait peut-être complètement con, mais c’est tellement bon.  Non pas de gueuler devant sa télé. Mais de croire que ça change quelque chose.

C’était Poteau Feu pour la Boucherie Ovalie, en léger différé de Toulouse.

Quelques réactions de supporters que j’ai pu interviewer après le match en exclusivité pour la boucherie:

« Voilà, on a failli perdre, ça nous apprendra à faire arbitrer des anglais. Il voulait que les deux équipes françaises perdent ce salaud ! » Jean Mi, 52 ans.

« De battre mon cœur s’est arrêté. » Romain Rudis, 28 ans.

« Le rugby c’est deux équipes qui s’affrontent et c’est les Toulousains qui gagnent à la fin » J-L Plagieur, 41 ans.

« Je suis un peu déçue pour le centre biarrot, il était mignon. Encore plus quand il pleurait à la fin ceci dit. » Julie, 23 ans.

« Je te paye une bière ? » Jérémy, 26 ans.

« Les Biarrots payent les doublons, c’est évident. ». Guy, 56 ans.

« Yachvili c’est une tarlouze faudra lui dire. » Jean Eudes, 34 ans.

« La cabane est tombée sur le chien biarrot. » Pierre S, 67 ans.

« Oiaehaihe ! » Matéo, 14 mois.

« Ouééééé, jsuis très beaucoup trop content, je veux dire c’était mérité, surtout sur la fin, mais l’arbitre c’est un con, enfin on va pouvoir fêter ça avec les copains, c’est cool, je veux dire, allez Toulouse du vois ». Julien, père de Matéo, 2 grammes 6.

Poteau Feu analyse Bayonne – Toulouse (4/03/11)

Vincent Clerc exulte, il a enfin un fan à la Boucherie.

La Boucherie Ovalie est fière de vous présenter son nouveau contributeur, Poteau Feu. Il est jeune, il est étudiant en école de communication, il supporte le Stade Toulousain, il est fan de Vincent Clerc et il a une belle tignasse… sauf que contrairement à Ovale Masqué, il se lave les cheveux. Personne n’est parfait.

Et pour sa première intervention sur le site, il revient sur le match d’hier entre l’Aviron Bayonnais et le Stade Toulousain. N’hésitez pas à poster des commentaires pour l’encourager, ou au contraire pour l’insulter, parce que le bizutage, c’est quand même une valeur qui se perd en 2011…


Aujourd’hui il faisait beau sur Toulouse. Très beau même. « Des conditions idéales pour jouer au rugby » aurait probablement commenté Cédric Beaudou. Mais d’un autre côté on s’en fout un peu puisque le match n’était pas à Toulouse. Non, aujourd’hui les toulousains étaient en déplacement à Bayonne. Enfin pas tout à fait à Bayonne. Au stade Anoeta pour être précis, du côté de belle et Saint Sébastien. Enfin dans tous les cas on s’en tamponne un peu, puisqu’il faisait très beau là bas aussi.

Mais malgré ce temps estival, c’est dans un contexte orageux que se déroulait ce match, particulièrement du côté bayonnais, où des tensions et de nombreux doutes règnent du côté de l’administration et de la saison prochaine. Passer la semaine à parler des déclarations fracassantes de ce diable de Laporte (qui l’a claquée pour le coup) et ce fou d’Afflelou allait-t-il mettre en péril la solidarité et le collectif bleu et blanc ? Et les allers-retours des néo-ex-futur-internationaux toulousains allaient-ils perturber les automatismes et le groupe rouge et noir ? De nombreuses réponses allaient être données à la fin de ces 80 minutes. Et à quelques journées de la fin du championnat, tous les points comptent.

Alors, en fervent supporter du Stade que je suis, je décide de me rendre dans un bar admirer ce qui ne peut se conclure, selon moi, que par une victoire des protégés de Guy Ô Maitre Novès. Et pour pimenter le tout, pourquoi ne pas aller dans le bar… basque de la ville et son écran, presque géant dans sa salle sombre. L’ambiance semble garantie, avec un peu de chance en bonus une bagarre ou un coup offert par un supporter bayonnais aviné. Je me souviens tout de même que la seule fois où j’ai été voir le stade jouer dans ce bar, c’était contre le Stade Français au début de janvier. Je ne vous rappelle pas le score, c’est trop douloureux. Mais qu’à cela ne tienne, peu m’importe, je revêts mon caleçon porte bonheur, dont la puissance est bien plus importante que la malédiction qui semble régner au dessus de ce bar et les souvenirs qui le hantent.

J’arrive, en retard, retenu à Leclerc par une bénévole des restos du cœur, qui aura finalement réussi à me faire lâcher un sachet de pates et une boite de petit pois. Et dire qu’au début elle m’a proposé de lui laisser ma boîte de Chocapic… Faut pas pousser non plus… Enfin, je me dis que cet acte d’une charité incommensurable me permettra d’un peu moins culpabiliser à l’idée de ne pas acheter le CD des Enfoirés. En plus, de source officieuse, je crois que Chabal y chante encore cette année…

Il est 16h27, le coup d’envoi a été donné il y a deux minutes, mais le barman a l’air d’être trop intéressé par l’interview d’après match de Nicolas Mas pour vouloir changer de chaîne. Si ses bras n’avaient pas fait la largeur de mon torse, je pense que je me serais permis une réflexion.

Bref, il change enfin de chaîne et la première image qui nous est offert est Skrela, assis sur la pelouse, grimaçant en se tenant la cuisse. Un début de match on ne peut plus habituel pour le Stade Toulousain en fait. Dans les minutes qui suivent, les visiteurs enchainent les passes, à un point qui aurait pu faire s’affoler les statistiques de François Duboisset, s’il n’avait pas choisi de quitter Canal pour aider Patrick Sébastien à couler Brive. Mais les bayonnais eux, tiennent le coup, même s’ils reculent. Et surtout, ils peuvent compter sur Yoann Huget, qui, bien reposé par son séjour très calme en Equipe de France, a faim de ballons. Il en veut tellement qu’il en vient même à en piquer un sous le nez de Fritz, dans ses propres 22, et à aller inscrire le premier essai du match, 80 mètres plus loin.

C’est non seulement agaçant, mais en plus ça a l’étrangeté de ressembler à une entame de match du XV de France. Ca y ressemble tellement que Skrela nous gratifie d’une très jolie « Traille », sur le renvoi qui suit en le balançant directement en touche. Voilà qui ne devrait pas laisser de marbre Lièvremont.

La première mi-temps continue ainsi, les toulousains nous gratifiant de superbes envolées, toujours sublimées par un judicieux en avant au moment où le plus dur est fait. De leur côté, les bayonnais se nourrissent des erreurs adverses et enquillent les points, grâce à leur maître artilleur Benjamin Boyet… qui a, de toute évidence, quitté Bourgoin. J’y croyais tellement plus que je n’étais même pas au courant. D’ailleurs, il faudrait peut être demander à l’intéressé si lui l’est.

De l’autre côté, les buteurs toulousains sont à peu près aussi efficaces que Servat le serait s’il essayait les yeux bandés. Skrela échoue deux fois, Michalak fait son malin à en tenter une d’un peu plus de cinquante mètres. Le résultat est sans appel, il était meilleur à 19 ans (cf finale du championnat contre Clermont en 2001).

Skrela daigne quand même passer un drop, et est tout sourire juste après, comme s’il venait de marquer un essai devant ses parents en finale d’un tournoi régional avec son équipe de minimes.

Grâce à ce réalisme froid et leur très bonne défense, les bayonnais rejoignent leur vestiaire avec 13 points d’avance. Les Toulousains ont 10 minutes pour apprendre, de leur côté, à plaquer, puisque quand ils font 80 passes en 3 mètres, les bayonnais font 80 mètres en trois passes. Les feintes de plaquage sont très esthétiques et, à la limite, efficaces pendant un toucher, mais là, c’est plus contre productif qu’autre chose.

Darren Tullet (le journaliste anglais de Canal) réussit à nous recaser pendant la mi-temps, la toute récente victoire anglaise sur le XV de France, ce qui le rend tout sourire et qui a le don de le rendre encore plus insupportable qu’il n’en a l’air. Parce que oui, c’est possible.

En revenant des vestiaires, Novès décide qu’on s’est bien marré mais que maintenant ça commence à bien faire. Alors on sort Lacombe (qui a tout pour être le futur successeur de Guirado) et Lecouls pour permettre à MONSIEUR Servat et MONSIEUR Johnston de s’exprimer aussi.

Le résultat est plutôt efficace, les deux joueurs se montrant les fers de lance de l’attaque rouge et noire. Résultat, Toulouse plie son adversaire en mêlée, gagne les touches adverses et a environ 87% de possession de balle. Bézy qui vient de rentrer, en profite pour rater une pénalité, remplaçant donc Skrela de la meilleure des manières. Mieux que ça, il va se débrouiller pour la mettre pile poil au dessus du poteau, histoire de compliquer la chose. Résultat, tout le bar la voit dedans, et tout le stade, comme les arbitres, la voit dehors.

10 minutes plus tard, il finit par en réussir une ce qui porte la réussite au pied de Toulouse à un très beau 1/6. Et puisqu’au pied, ça ne marche pas comme prévu, les toulousains en reviennent aux bases, le jeu à la main. Toujours à la limite, la défense bayonnaise ne craque pourtant pas, malgré les courses folles de Médard, Heymans et… Johnston. Ils se permettent même de contrer, étant à plusieurs reprises, à quelques mètres de crucifier les toulousains.

Après une nouvelle pénalité de Bézy (on n’arrête pas le progrès), les toulousains se résignent à viser le bonus défensif. En attendant, on se câline un peu, Fritz gratifiant Huget de sa plus tendre caresse au niveau du nez, entrainant un début de bagarre amicale. Les deux joueurs finissent par se serrer la main, sans rancune, Fritz ne tendant même pas son majeur comme il en a l’habitude quand il est contrarié.

La sirène finit par retentir, signal pour les visiteurs qu’il serait peut être temps de penser à conclure. Michalak prend les choses en main, joue vite l’ultime pénalité, et après un joli retour intérieur de Jauzion (fait approximativement 25 fois durant le match), Vincent Clerc finit par franchir et, d’une foulée souple et élégante, éliminer deux bayonnais pour aller inscrire sous les poteaux le premier et dernier essai de son équipe.

Grâce à la transformation de Bézy, Toulouse arrache finalement le point de bonus défensif. Point qui parait bien maigre quand on voit la supériorité des rouges et noirs dans tous les domaines aujourd’hui. On notera les très bonnes performances des ailiers internationaux Médard, Clerc et Huget, l’excellente rentrée de Johnston et la toujours aussi belle coupe de cheveux de Rémy Martin.

Les clients du bar basque repartent donc, heureux comme tout pour la dizaine de supporters bayonnais, et mitigé entre le soulagement du bonus tout juste arraché et la frustration de la performance pour les toulousains.

Mais dominer n’est pas gagner, et Bayonne, héroïque admettons-le, se donne de l’air avec cette victoire pleine de solidarité qui ferait bien d’inspirer ses dirigeants.

Les toulousains eux, caracolent toujours en tête du championnat, malgré leur manque de réalisme. Mais quand on est franc et objectif (comme moi quoi), on voit bien le potentiel exceptionnel de cette équipe, qui avec un brin de réussite et de réalisme en plus, pourrait bien viser cette année encore, son fameux doublé…