J’ai lu la bio de…

Voilà, Noël c’est terminé. Vous vous demandez probablement encore ce qui aura été le plus lourd pendant ces quelques jours : la bûche de votre mère, les blagues de votre beau-frère fan du RCT ou la promo de Canal+ autour de son vrai-faux Boxing Day.

Il est venu l’heure de faire un tri dans les cadeaux de merde qu’on aura daigné vous offrir cette année. Oui, une fois de plus, la récolte n’aura pas été très fructueuse, mais d’un autre côté, rappelez-vous, personne ne vous aime (même plus votre mère puisque vous avez refusé de reprendre de sa bûche une troisième fois). La plupart d’entre vous auront donc eu cette année le dernier album de Stromae, des gadgets à la con aussi solides que Benjamin Fall, et des objets débiles achetés à la Carterie. Les plus malchanceux s’en tireront avec le DVD du Fils à Jo ou l’album de la saison 2012-2013 du Stade Toulousain.

Au milieu de tous ces cadeaux, certains se retrouveront peut-être avec un objet étrange entre les mains : un livre. Les personnes de votre famille, à défaut de vous aimer, vous connaissent un peu. Ils auront donc probablement cru bon de vous offrir un livre de… rugby. Les ouvrages du genre ne sont pas bien nombreux, surtout si on met de côté les albums photos de la saison passée qui coûtent 40 balles, les 70 ouvrages de Jacques Verdier sur le rugby d’avant, et les treize biographies de Ouin-Ouin par Richard Escot.

Restent donc les autres biographies, celles des anciens joueurs ou dirigeants. Mourad Boudjellal, Sébastien Chabal, Bernard Laporte, Raphaël Poulain… Damien Try, lui, a hérité de “Nous étions si heureux” d’André Boniface. Un livre qui revient sur le rugby d’avant, celui qui était mieux et dont l’action se situe à peu près entre les aventures du Chevalier Huon et Germinal.

Un ouvrage qui a agacé le bras droit d’Ovale Masqué, qui ne s’est pas privé de le dire sur Twitter (fallait nous suivre si vous voulez en savoir plus, ou alors cliquez ici). Quelques heures plus tard, @MarcelComics tweeta en écho : “J’ai voulu lire la biographie de Clément Poitrenaud, mais elle m’est tombée des mains”. Le point de départ d’une surenchère de vannes pourries basées sur le même principe qui nous a occupée une bonne partie de la soirée et du lendemain (oui, nous aussi on a des vies de merde).

 

Voilà le résultat (principalement par Damien Try,  L’Affreux Gnaffron, Le Stagiaire, Marcel Comics, et Ovale Masqué).

Évidemment, vos contributions sur le même modèle sont les bienvenues en commentaires…

 

J’ai voulu lire la biographie de Julien Dupuy, la couv’ m’avait tapé dans l’oeil.

 

En passant à la FNAC j’ai jeté un oeil sur la biographie de Florian Cazenave.

 

J’ai commencé la bio de Thomas Domingo, mais j’ai laissé tomber c’était un peu mou du genou.

 

J’ai lu la bio de Stéphane Ougier, visiblement il s’est rangé des voitures.

 

J’ai lu la bio de Finau Maka. Il parait qu’il l’a faite écrire par quelqu’un d’autre.

 

J’ai commencé la bio de Michalak à la FNAC. J’ai dû arrêter je me faisais siffler par tout le monde.

 

J’ai lu la biographie d’Alain Rolland. Figurez-vous Cali, que son père est français !!!

 

Sinon vous avez vu pour la bio de PG Lakafia ? Deux Goncourt pour une feuille blanche, incroyable !

 

J’ai lu la biographie de Julien Bonnaire. J’ai pas compris le chapitre sur la théorie des cordes.

 

La bio de Mathieu Lartot est dans la collection Harlequin. Je connaissais pas cet éditeur…

 

J’ai lu la biographie de Vincent Clerc. J’ai pas pu m’empêcher de marquer chaque page.

 

J’ai lu la biographie de Caminati. On dirait un roman non censuré de Bret Easton Ellis.

 

J’ai lu la bio de Brice Dulin. Ca m’a pris dix minutes.

 

J’ai lu la bio de Sébastien Chabal. Un peu chiant ces pubs toutes les trois pages.

 

J’ai lu la bio de Jonah Lomu, vraiment c’est super ! Il faut que tu la (dia)lises.

 

J’ai lu la bio de Yannick Nyanga. Mais en fait 7 pages sur 8 c’est celle de Grégory Lamboley.

 

J’ai lu la bio de JP Perez, visiblement l’éditeur n’a pas payé un correcteur, y avait plein de fautes.

 

Xavier Garbajosa aussi a lu la bio de Jonah Lomu. Mais il est complètement passé à côté.

 

J’ai lu la biographie de Sylvain Marconnet. Pas lui, y’avait pas assez d’images.

 

J’ai lu la bio de Ronan O’Gara. J’ai dû me mouiller un doigt pour tourner les pages.

 

La bio de Brian Lima est un chef d’oeuvre d’épouvante. Ca te prend à la gorge !

 

J’ai commencé la bio de Bouilhou mais j’ai arrêté au 13ème tome.

 

J’ai lu l’autobiographie d’Imanol. Elle est écrite à la troisième personne.

 

J’ai lu la bio de Guy Novès. On peut la résumer en 3 points.

 

La biographie de Guy Novès est sympa mais il abuse vraiment des 3 points de suspension.

 

J’ai lu la bio de Steenkamp. C’est imprimé de travers.

 

J’ai lu la biographie de Contepomi. Les pages étaient numérotées n’importe comment.

 

J’ai lu la biographie de Richie McCaw. Sympa mais ça m’a un peu semblé pompé sur Les Infiltrés.

 

J’ai lu la biographie de Wilkinson. Il répète dix fois de suite les mêmes phrases, c’est chiant.

 

J’ai lu la biographie de Brock James. C’est génial tout le long mais il semble perdre ses moyens sur la fin.

 

J’ai lu la biographie de David Marty, c’est extra. Par contre désolé mais je te la passerai pas.

 

J’ai lu la biographie de Szarzewski. J’ai appris plein de trucs sur William Servat.

 

j’ai lu la biographie de Morgan Parra. J’ai dû demander à des copains de tenir le bouquin pendant que je lisais.

 

J’ai lu la biographie de Wilkinson, il l’a écrite avec ses pieds.

 

J’ai lu la bio de Pieter de Villiers. Beaucoup trop de lignes blanches quand même.

 

La bio de Michalak s’est faite dézinguer par la critique.

 

Je suis tombé sur la bio de Mathieu Bastareaud et c’est devenu mon livre de chevet.

 

J’ai lu la bio de Haughton. Je me suis bien fendu la gueule.

 

J’ai lu la biographie de Wesley Fofana. C’est très personnel.

 

J’ai lu le livre de Lièvremont en Anglais, mais c’est moins bien. Ça perd à la Trinh-Duc.

 

La biographie de Jo Maso ne s’est pas très bien vendue. Elle a fait un petit four.

 

J’ai pas acheté la bio du président de l’IRB, c’est un pote qui me l’a passée.

 

Je voulais lire celle de Delmas. Elle s’est fait virer des rayons en deux semaines.

 

La bio de Delon Armitage m’a surpris. Très belle maîtrise de la langue.

 

J’ai lu la bio de Trevor Brennan. Même en temps que spectateur de l’histoire, ça m’a frappé.

 

La bio de Servat est excellente. Je pensais qu’il avait fini de l’écrire, mais apparemment va y avoir une suite.

 

J’ai lu la bio de Nicolas Mas. Elle n’a pas été traduite en catalan.

 

J’ai lu la bio de Matt Gitau. Il s’y met à nu.

 

J’ai lu la bio de Dan Carter. C’est une hagiographie.

 

J’ai cherché la bio de Bernard Laporte au rayon sport. Elle avait été déplacée au rayon ‘affairisme et politique’, juste à côté de celle de Serge Blanco.

 

J’ai lu la bio des règles du rugby. C’est confus, redondant, contradictoire et profondément stupide.

 

J’ai lu la bio de Marc Cécillon. J’en suis sorti abattu.

 

J’ai voulu lire la bio de la Boucherie Ovalie. Elle est encore au stade des épreuves.

 

J’ai lu la biographie d’Erik Lund. Barbante…

 

J’ai lu la biographie de Mike Phillips. Certains passages sont un peu saoulants.

 

J’ai lu la biographie de M. Péchambert. Je vais demander la vidéo.

 

J’ai lu la biographie de Jamie Cudmore. J’étais complètement scié.

 

J’ai lu la bio de Manu Tuilagi. J’ai adoré, j’étais complètement plongé dedans.

 

J’ai lu la biographie de Bakkies Botha. J’avais pas vu autant de personnages mourir depuis Game Of Thrones.

 

J’ai roulé sur la biographie d’Aurélien Rougerie sans le faire exprès. J’ai niqué mon pneu.

 

Bonus : Les bios de la Boucherie : 

J’ai lu la biographie d’Ovale Masqué. J’ai repris 2 fois des moules.

J’ai lu la bio du Stagiaire. Trop de guimauve, j’ai fait une crise d’hyperglycémie.

J’ai lu la bio de Pastigo. Je ne sais toujours pas de quoi ça parle.

J’ai lu la bio de Damien Try. Juste avant son interdiction par la justice.

J’ai lu la bio de Grégory le Mormeck. Je pense qu’elle est écrite en créole mais je n’en suis pas certain.

J’ai lu la bio d’Ovale de Grâce. Elle est interdite aux moins de 18 ans.

J’ai lu la bio de Marcel Caumixe. C’est une bande dessinée.

H-CUP, J3 : Les pronostics du Stagiaire

Pendant ce temps là, la LNR négocie les droits TV du Top 14…

Après Grégory Le Mormeck  et Ovale Masqué, voilà un nouvel article pour vous préparer aux résultats du week-end rugby qui démarre ce soir. Un week-end consacré à la H-Cup, cette compétition sur laquelle Paul Goze avait promis de s’asseoir (la pauvre) avant de faire marche arrière. 

Et puisqu’à la Boucherie, nous sommes persuadés que le doublé est impossible, nous avons choisi, comme le Biarritz Olympique, de faire l’impasse sur la compétition et consacrer nos efforts sur le Top 14. Par conséquent, c’est Le Stagiaire qui se chargera aujourd’hui de vous livrer ses pronostics pour les rencontres du week-end.

 

Vendredi 21h : Castres-Ospreys
Ce vendredi, le vice champion de France castrais recevra les Gallois des Ospreys. Plus efficaces dans le domaine de la comédie musicale que du rugby européen cette saison (deux défaites en deux matchs), les Gallois devraient peiner face à la courageuse® et solidaire® équipe de l’Aveyron. 

Pronostic : Victoire castraise 23-14 grâce à un doublé de Sivivatu. 

 

Samedi 14h35 : Exeter – RCT

En ce samedi, les mercenaires toulonnais poursuivront leur tournée européenne en s’arrêtant à Exeter, ville bien connue pour sa célèbre cathédrale et… euh… ben c’est tout. Après l’humiliation subie à Jean Bouin le week-end passé, les joueurs du RCT auront sûrement à coeur de se racheter (ce qui peut vite leur revenir cher s’ils négocient le tarif avec Mourad). Face à une équipe de milieu de classement en Premiership, le RCT devrait pouvoir prétendre à la victoire, à condition bien sûr que Bernard Laporte trouve 15 joueurs à aligner entre les blessés, les punis, ceux qu’il estime trop nuls, ceux qui l’ont agacé à se plaindre dans la presse et ceux qui sont trop JIFF. A noter que Delon Armitage n’est pas dans le groupe. Dommage, pour une fois qu’il avait l’occasion de jouer dans un stade où il n’aurait pas été sifflé…   

Pronostic : Dépités et meurtris par la douleur du deuil, la plupart des Sud-Africains toulonnais seront incapables de jouer. Maxime Mermoz déclarera également forfait, trop affecté par la mort de cet acteur qu’il avait tant aimé dans Million Dollar Baby. Le RCT s’imposera finalement sur le fil grâce à un drop de Michalak (qui voulait monter une chandelle). 

 

"Avec mon smartphone, je peux parier sur une défaite de Biarritz en quelques secondes."

“Avec mon smartphone, je peux parier sur une défaite de Biarritz en quelques secondes.”

 

Samedi 14h35 : Clermont – Scarlets

Attention, match piège pour les Clermontois face aux Scarlets. Battus au Racing, les Jaune et Bleu n’ont plus le droit à l’erreur, surtout face aux Gallois qui se sont imposés chez les Harlequins en octobre dernier. Ils pourront heureusement compter sur le soutien infaillible de la Yellow Army et sur Sivivatu qui reviendra tout juste de son match avec Castres la veille. 
 
Pronostic : Victoire 25-13 avec un triplé de Julien Malzieu.

 

Samedi 16h40 : Racing Métro – Harlequins

Match difficile pour le Racing en perspective. Les Harlequins, très en difficulté dans la compétition, ne manqueront tout de même pas une occasion de casser les couilles à des Français. De l’autre côté, les Racingmen ont beau avoir du coeur®, ils manquent singulièrement de couilles et sont incapables d’enchaîner deux bonnes performances de suite. Après leur victoire le week-end dernier, ils vont donc trouver le moyen de perdre ce match et compromettre leurs chances de qualification. 

Pronostic : Défaite du Racing 14 à 9 après un en-avant de Mike Phillips, tout juste rentré, sur la dernière action. Il sera immédiatement licencié par Jackie Lorenzetti et recruté par le LOU (qui est probablement le seul club encore assez con pour en vouloir).

 

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[Point GIF de chat] Un match du Racing, c’est avant tout la promesse d’une folle après midi

 

Dimanche 13h : Munster-Perpignan

L’USA Perpignan aura-t-elle les capacités de venir à bout des MunsterMen sur leurs terres ? Wooo wooo, la tâche promet d’être difficile. (Ceci est une phrase complètement conne et inutile pour masquer mon manque évident d’inspiration). 
 
Pronostic : Victoire par KO au 5ème round de Votu. L’USAP sera disqualifiée de la compétition pour violence sur des roux. La forte amende sera à peine compensée par les gains enfin remboursés par Morgan Parra. Désespéré à l’idée d’être aussi pauvre que le Biarritz Olympique et de connaître le même destin, le président Rivière vendra le stade Aimé Giral (il gardera tout de même le parking). L’heureux acquéreur sera un certain Daniel C. qui y fera construire une piscine deux fois plus grande que celle de son autre maison à Collioure. 

 

Dimanche 16h : Leicester-Montpellier
Probablement l’affiche du week-end. D’un côté, le redoutable club anglais de Leicester avec son effectif pléthorique (Manu Tuilagi, Tom Croft, Ben Youngs, Toby Flood, Jérôme Schuster) et de l’autre, le club de Montpellier de RENE RANGER (n’hésitez pas à le dire fort pour montrer que vous êtes impatients de voir à l’oeuvre le PHÉNOMÈNE RENE RANGER). Hélas, France TV trouve ça beaucoup plus intéressant de diffuser le match des Trollousains. Nous n’aurons donc pas la chance d’entendre Matthieu Lartot mouiller sa petite culotte quand RENE RANGER sera lancé comme un frelon. 

Pronostic : Victoire 46 à 0 grâce à un très grand RENE RANGER qui inscrira un SEPTUPLÉ et qui effectuera 64 PLAQUAGES. Dans la foulée, Rene deviendra le prénom le plus attribué aux nouveaux-nés à Montpellier (après Mamuka). 

 

Dimanche 16h : Toulouse-Connacht
Le Stade Toulousain est invaincu à domicile cette saison. Mais le Stade Toulousain a aussi pour habitude de perdre un match à domicile en H-Cup tous les ans. Juste histoire de se faire remarquer. Les Connards seront-ils les grands élus cette saison ? A priori non. Si vous détestez le Stade Toulousain, profitez de votre après midi et attendez le match contre les Saracens en janvier. 
 
Pronostic : Victoire du Stade Toulousain 21 à 12 avec des essais de Cédric Debrosse et Lee Stensness.

France — Tonga : L’analyse

Un France – Tonga c’est comme une guerre : ça sert à rien à part faire des morts.

 

Par Le Stagiaire

 

Le Contexte

Pour le deuxième match de sa tournée, le XV de France affrontait samedi les Tonga. Entre le match contre les Blacks la semaine dernière et celui contre les Bocks dans une semaine, il faut admettre que cette deuxième rencontre revêtait un intérêt assez limité. Sauf si vous êtes un grand amateur de free-fight ou que vous travaillez dans l’hôpital de la ville du match bien sûr.

D’ailleurs, la fédération misait tellement sur cette affiche qu’elle a décidé de l’organiser au Havre. Officiellement, c’est un moyen de promouvoir le rugby autre part qu’à Saint-Denis ou à Toulouse (vous savez, la ville qui a inventé le rugby à la fin du 19ème siècle sur une idée de Jean Bouilhou). Bon, en réalité, on sait tous que c’est encore probablement une manipulation de Serge Blanco visant à dégoûter la région en question de se mettre à ce sport et ainsi limiter les risques de voir des clubs venir concurrencer le Biarritz Olympique en Top 26 dans quelques années.

Les Bleus ne seront pas dépaysés pour autant puisque le stade est loin d’être plein, contrairement à Mike Phillips qui fête à la même heure la victoire du Pays de Galles contre l’Argentine quelques instants plus tôt. A noter que pour ce déplacement périlleux, c’est bien évidemment le Grand Reporter ® Mathieu Lartot et son comparse Fabien Galthié (la seule personne en France cumulant plus d’emplois qu’un homme politique) qui sont du voyage pour couvrir l’événement.

 

Les équipes :

Les îles Tonga sont un peu les Italiens de l’hémisphère sud. On sait qu’on devrait leur mettre une branlée sans trop forcer mais on peut pas s’empêcher de se méfier et de «les respecter». Car, comme les Italiens, les Tongiens ont pris l’habitude de nous battre une fois de temps en temps, juste pour le plaisir d’aller lire les commentaires sur Rugbyrama ensuite (et accessoirement de nous permettre d’aller en finale de la Coupe du Monde). Le mot d’ordre est donc à la méfiance, bien qu’en réalité les Français aient plus à craindre d’eux-mêmes que de leur adversaire. Enfin, je dis ça pour le score, car il faut bien reconnaître que les Tongiens restent avant tout des gros barjots, susceptibles de vous couper en deux sur chaque plaquage puis de prendre un air sincèrement étonné quand ils voient le carton jaune levé par l’arbitre juste après. Chaque offensive française peut donc aboutir à un drame : le potentiel début de carrière d’un nouveau Grand Corps Malade.

Côté français, on a donc choisi de faire légèrement tourner l’effectif afin de donner à la fois du temps de jeu à certains espoirs (Guitoune, Fickou, Vahaamahina, Michalak) tout en reposant des joueurs usés par le début de saison (Lauret, Fritz, Huget, Papé, Lakafia).

En face, les Tonga alignent leur meilleure formation, après une défaite en Roumanie avec une équipe franchement remaniée.

 

XVFranceTonga

 

Le Match :

Les joueurs français rentrent bien dans leur match et mettent immédiatement la main sur le ballon. Après une belle relance de Dulin, les Bleus enchaînent et finissent par obtenir une pénalité. Sous le regard étonné de leurs adversaires, Dusautoir et Vahaamina vont se placer dans l’en-but tongien et tiennent les poteaux.

«Je préfère taper quand ils sont tenus, c’est une question d’habitude» expliquera Morgan Parra à M. Jackson, l’arbitre du match. Et en effet, cette nouvelle technique est efficace puisque la pénalité passe entre les perches.

Sur l’action suivante, les Bleus repartent à l’attaque. Après une touche et un point de fixation, Talès adresse une passe au pied millimétrée à Guitoune qui aplatit sur l’aile opposée. L’arbitre demande la vidéo pour vérifier que ce dernier n’était pas parti avant le coup de pied. Un coup d’équerre plus loin, la conclusion est évidente, Guitoune et Talès étaient bien sur une ligne parallèle à l’en-but au moment du coup de pied, l’essai est donc valable. Parra rate la transformation, on en reste à 8-0.

Peu à peu, les Tongiens rentrent dans leur match, comme en témoigne cette charge qui laissera Ouedraogo sur le carreau. L’occasion d’entendre Fabien Galthié répéter plusieurs fois à quel point cette nouvelle était inquiétante pour le joueur, pour l’équipe de France et, bien sûr, pour son club. Nul besoin d’avoir les images pour imaginer la tête de Galthié à ce moment-là. Déjà rarement d’humeur folichonne, Droopy est au bord du suicide. En même temps, on peut le comprendre : devoir commenter un match de l’équipe de France contre les Tonga au Havre avec Mathieu Lartot alors que tu pourrais être en vacances à Honk Kong sous couvert d’un match amical, c’est déjà pas bien enthousiasmant. Mais quand en plus ton meilleur joueur, que tu viens de prolonger moyennant une augmentation sûrement salée, se pète devant tes yeux, il y a moyen de commencer à regretter de s’être levé le matin.

Les Bleus, moins à l’aise qu’en début de match, se rassurent grâce à leur mêlée. On peut ainsi voir Nicolas Mas plier son (ancien) coéquipier à l’USAP Thomas Lolo et obtenir une nouvelle pénalité, transformée par Parra. Les Tout-Rouge ne désespèrent pas pour autant et monopolisent le ballon. Souvent à la faute, ils encaissent cependant une nouvelle pénalité et sont menés 14-0. Leurs efforts vont finir par payer puisque les Français commencent à souffrir en défense et encaissent deux pénalités en fin de première mi-temps. Certains diront qu’elles sont le résultat d’une usure physique et du rythme imposé par les Tongiens, d’autres oseront peut-être soumettre l’idée que les Bleus ont tout simplement levé le pied, rassurés par leur confortable avance.

Le match est engagé et tout ça finit inévitablement par un début de bagarre. Moa, probablement vexé par la perfection capillaire de Szarzewski, lui assène un coup de coude à peu près aussi discret que sa teinture. L’arbitre assistant ne va pas se priver pour cafter et le demi de mêlée tongien écopera d’un carton jaune. La sanction est double, puisque Chouly qui, contrairement à la semaine dernière a renoncé à l’idée de jouer à la Tomate sur les mêlée, va aplatir derrière la ligne. C’est transformé et les Bleus mènent 21 à 6 à la pause.

 

Une action, deux fractures : l’épaule de Fulgence, l’amour propre de Yannick

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On t’a reconnue Véronique Genest !

 

Dès le début de la seconde période, les équipes renouent avec les Valeurs® et Thomas Lolo, au détour d’un regroupement, décide d’envoyer une petite mandale à Maestri. Un choix d’adversaire curieux, voire un brin suicidaire, mais puisqu’il joue à l’USAP la mort doit lui paraître un choix de carrière plutôt prometteur à l’heure actuelle. Maestri ne se fait pas prier pour répliquer et mouline tout ce qu’il peut, surtout dans le vide d’ailleurs, au point de créer un courant d’air qui aurait suffi à faire trébucher Jérôme Porical. On notera que Forestier se garde bien de l’aider, probablement par peur d’abîmer ses mitaines. L’arbitre demande la vidéo, et après consultation de son arbitre assistant (toujours lui), décide d’expulser les deux joueurs. Maestri sort du terrain avec les larmes aux yeux, visiblement très affecté par la sanction. En même temps on peut le comprendre, il aurait pu passer son week-end prochain à jouer contre les Springbocks et il va finalement se retrouver en tribune à Ernest Wallon pour voir la réserve de Toulouse gagner 12-9 contre Oyonnax. Personnellement, la chose qui m’a donné envie de pleurer, c’est de voir cette bagarre éclater sans Papé ni Fritz sur le terrain. D’ailleurs, si Taumalolo n’est pas contre l’idée de mourir, on peut en conclure qu’il a choisi un match et un moment où il pouvait tout de même s’éviter quelques souffrances.

Après une pénalité ratée de Apikatoa et une vague de changements, ce sont à nouveau les Français qui franchissent la ligne d’en-but adverse. Après une touche bien négociée (n’y voyez pas un lien avec la sortie du Tsar bien sûr) et une attaque en première main, Guy Toune vient bien s’intercaler dans la ligne et passe dans le bon timing pour Dulin qui aplatit. Deuxième essai et l’ailier perpignanais est à nouveau décisif. Le FN perd 3 points dans les sondages. François Hollande aussi mais ça n’a aucun lien avec le match, c’est juste son rythme constant depuis quelques semaines.

 A chaque fois qu’un rugbyman français pleure, le ballon ovale gagne du terrain sur le football. 

 

L’abnégation tongienne finira par payer un peu plus tard puisque Vainikolo marquera à son tour et permettra aux Îliens de revenir à 28 à 11. Les Français sont de plus en plus timides et, comme en première période, subissent de plus en plus. Ils gardent la maîtrise malgré tout et l’indiscipline tongienne permet même à Parra de creuser l’écart. C’est le moment que choisira Ouin-Ouin pour faire rentrer Michalak, Bastareaud ou encore Pélissié. Le premier porte une moustache qui rappelle tellement les films pornos des années 80 que France 2 manquera de passer en crypté pour la fin du match. Il se mettra cependant en évidence avec une belle passe volleyée puis une transformation sur l’essai inscrit par Kayser peu après sa rentrée. Un essai qu’on pourrait vous décrire, si seulement on avait vu autre chose qu’un tas de joueurs qui s’écroule dans l’en-but après une pénaltouche. Un essai bien moche donc, mais qui reste aussi l’occasion d’avoir une petite pensée pour Vincent Clerc et Yves Donguy. Les Tongiens marqueront à leur tour sur la sirène, à nouveau par l’intermédiaire de Vainikolo, cependant à une Bonneval d’avoir le pied en touche.

 

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Personne n’avait flirté avec la ligne comme ça depuis Pieter De Villiers. 

Le match se termine donc sur ce score de 38-18, plutôt flatteur pour des Français limités et souvent sur le reculoir en défense. Toujours solides en mêlée et plutôt fébriles en touche, les Bleus peuvent s’attendre à un match très difficile la semaine prochaine face aux successeurs de Matt Damon.

 

Les Joueurs :

Très bon début de Guitoune en Bleu, appliqué et volontaire. Bon match de Dulin également, à nouveau décisif. En même temps c’est plus facile quand les joueurs adverses te prennent pour un ramasseur de balle.

La paire de centres a été prometteuse et plus complémentaire qu’on ne veut nous le faire croire (oui, il faut pas forcément un petit rapide et un gros bourrin pour faire une paire de centres). Par contre, dans ce cas, il semblerait plus logique de faire jouer Fickou en premier centre et Fofana en deuxième. Mais les voies de Patrice Lagisquet sont impénétrables.

On notera aussi la plutôt bonne rentrée de Frédéric Michalak, le Monsieur Malaussène des supporters du XV de France et les beaux air-plaquages de la première ligne française. Mention à Forestier qui s’est fait Poricaliser par un trois-quarts deux fois de suite. La honte pour un pilier. Manquerait plus qu’il lise des livres.

Stade Toulousain – RCT, dans la tête de Guy Novès

Putain, on a gagné.

 

Par le Stagiaire,

 

Ces événements se déroulent entre 14h50 et 16h31.

 

14h50, dans le vestiaire toulousain :

Bon je vais m’asseoir sur un ballon au milieu du vestiaire et je vais les regarder d’un air méchant, sans rien dire. Généralement, ça suffit pour les motiver.

Tiens donc, voilà que Thierry se lance dans un discours enflammé. Non je déconne, il a à peine démarré son speech qu’on a perdu la moitié de l’équipe. Dans le vestiaire d’en face, on entend Laporte s’égosiller et insulter tout le monde.

«Si vous jouez aujourd’hui, c’est que vous êtes des grosses merdes. Regardez, tous nos meilleurs joueurs sont en tribunes ! Ou à l’infirmerie. A votre place j’aurais honte d’être dans le groupe d’aujourd’hui ! Et oué les mecs, vous êtes nuls, j’en suis persuadé ! Si j’avais pu j’aurais fait jouer les juniors, vous m’entendez ! Mais comme on vous paie une fortune, on va vous laisser une dernière chance ! Surprenez-moi ! Vous n’y arriverez pas, mais essayez quand même !»

Une porte claque. S’entrouvre à nouveau deux secondes plus tard. «ET PAS DE FAUTES !». Avant de claquer à nouveau.

Dans quelques secondes, ses joueurs vont sortir la bave aux lèvres, les yeux révulsés et le cerveau sous le bras, prêt à être déposé au bord du terrain dans un sac isotherme.

Moi, mes vingt-deux mecs regardent le «meilleur-joueur-du-monde-contre-les-All-Blacks» avec les mêmes yeux que Yoann Huget qui viendrait de se faire renverser par un 33 tonnes. Ca promet. Et dire que je me foutais de la gueule de tout le monde en priant pour un match nul cette semaine dans la presse. Ahah.

La porte s’ouvre et l’arbitre nous fait signe qu’il est l’heure. Les joueurs sont tellement transcendés par le discours de Titi que plusieurs d’entre eux sursautent. Ca promet. Les joueurs se lèvent et pénètrent un à un dans le couloir.

Florian met un coup de boule à un pilier, un autre à un soigneur qui passait par là, et parachève son échauffement avec un coup d’épaule dans le mur.

Je reste assis sur mon ballon encore quelques secondes dans le vestiaire vide, soupire et murmure : « I’m too old for this shit ».

 

14h59 :

C’est la journée de l’arbitrage, du coup on doit se taper un protocole à la con avant le début du match.

La journée de l’arbitrage, c’est un peu comme le téléthon, la collecte de fonds en moins. Pendant un week-end, tous les sports se mobilisent, et on rappelle partout qu’il faut être gentil et tolérant avec les arbitres, car, au fond, ce sont des gens comme nous. Un jeune arbitre vient donner un coup d’envoi fictif, on l’applaudit, on trouve ça formidable et dans deux jours plus personne n’en aura rien à foutre.

Nuance tout de même, le téléthon n’a pas pour objectif de vous inciter à vouloir devenir myopathe. C’est pour ça qu’ils prennent Franck Dubosc ou Gad Elmaleh comme parrain une fois sur deux.

Enfin… si vous voulez mon avis, tout ça c’est surtout une excuse pour ne pas parler des vrais problèmes des Français, comme la rupture de Luke McAlister ou les doublons.

15h :

Ca y est le coup d’envoi est donné. Et il est direct en touche. Ah ah, ça fait plaisir de revoir Frédéric Michalak ici, ça faisait longtemps.

Merde.

Mais c’était pas nous qui devions donner le coup d’envoi ?

Comment il s’appelle notre petit dix là déjà ? Je demande à JBE qui hausse les épaules.

– Beauxis ?
– Non, non, l’autre, le nouveau.
– Mc Alister ?
– Mais non, le petit jeune qui est arrivé cette année.
– Doussain
– Putain mais tu le fais exprès ?
– Oh bah tu sais moi, ça fait quelques temps que j’ai arrêté de suivre tout ça. Je préfère me concentrer sur le jeu.

Je me demande s’il se fout de ma gueule et préfère siffler Huget, à quelques mètres de moi sur son aile, que d’y réfléchir vraiment.

– Yoann, il s’appelle comment le petit qui joue dix aujourd’hui ?
– Jean Pascal, coach !
– Ah oui, c’est ça. Bon, dis lui que s’il me refait ça encore une fois je le renvoie à Biarritz. C’est clair ?
– Oui coach !

 

15h04 : Pénalité pour Toulouse.

Les trois points bordel, les trois points.

Je saute partout, je siffle, je gueule, j’engueule, je fais le signe.

Et ils prennent la touche. Oh putain.

 

15h05 :

Mais qu’est ce que c’est que cette chandelle ? On joue contre le vent et il balance une chandelle devant leurs vingt-deux ? Sérieusement ? On réussit à perdre cinq mètres sur un coup de pied.

Ce petit a passé trois ans avec Lagisquet. A tous les coups j’en ai pour au moins le double avant d’en tirer quelque chose.

15h06 : Picamoles se tient la hanche et doit sortir.

– William !
– Oui ?
– Faut faire sortir Loulou.
– Tu veux que je rentre ?
– Hein ? Ben non, fais rentrer Galan. Il est là pour ça non ?
– Ok, comme tu veux.

15h09 : Pénalité tentée par Michalak.

Ah, Wallon qui siffle Michalak. C’est pas sympa mais ça me rappelle le bon vieux temps. Bon sauf qu’à l’époque, il les mettait pas celles-là.

 

15h10 : (0-3)

Bon, ça fait 10 minutes que je dis rien sur les décisions de l’arbitre. Ca me démange là. A la prochaine occasion, je lève les bras au ciel.

Attention… maintenant !

Merde, il a sifflé pour nous. Je gueule un beau «Bah oui, bien sûr !» pour me rattraper. Un abruti peut pas s’empêcher de rajouter « Depuis le début ! ».

Mince, c’est Jean-Baptiste.

15h11 : Pénalité manquée par Barraque.

J’envoie un texto au responsable du recrutement, Jean-Michel Rancoule.

« Dis donc, si on s’est débarrassé de La Miche, c’est pas pour nous taper sa version low-cost. Tu te foutrais pas un peu de ma gueule ? Tu pouvais pas ramener un Sud-Africain ? T’avais juste à dire que tu travaillais pour Toulon et ils venaient tous te manger dans la main. T’en prenais un avec deux bras, deux jambes et qui sent pas trop l’alcool. C’est quand même pas dur. »

 

15h18 : Pénalité réussie par Michalak. (0-6)

Restons calme. Je vais faire des dessins sur mes feuilles de papier, ça me détendra. Et tout le monde croira que je prends des notes, ça fait toujours classe.

 

15h20 :

Voilà le mec de Canal. Manquait plus que ça. Je peux même pas me plaindre de l’arbitrage, on a dit qu’aujourd’hui on faisait un effort. Je vais plutôt lui parler du vent. Et des doublons. Ca marche à tous les coups.

– Oui, c’est compliqué on a le vent contre et nos buteurs ne sont pas en réussite. Maintenant on va essayer de s’accrocher au score et on va attendre la seconde période. Avec le vent dans le dos, on pourra jouer sur l’alternance en tapant au pied 9 fois sur dix. Peut-être alors qu’on pourra prétendre accrocher le bonus défensif mais quand on connaît la qualité de l’effectif toulonnais, ça s’annonce très compliqué. Surtout que nos internationaux ont déjà la tête à la tournée de l’équipe de France. C’est comme des doublons mentaux pour eux. C’est difficile de rester concentré sur un simple match de championnat quand on s’apprête à affronter les Blacks. Alors évidemment, c’est les clubs qui trinquent mais qu’est-ce que vous voulez, on a l’habitude. Il faudra pas s’étonner si on recrute des stars étrangères. Au moins quand ils jouent l’équipe de France, ils ont pas besoin de se préparer trois semaines avant et ils restent concentrés et disponibles à 100% pour leur club.

– Euh, merci Guy pour cette analyse, en toute franchise encore une fois.

Oh la vache, qu’est ce que je viens pas de raconter encore. Des «doublons mentaux». J’en rigole intérieurement. Putain je suis bon.

 

15h21 : Pénalité réussie par Michalak. (0-9)

J’entame mon quatrième ongle. A ce rythme-là, je me ronge les ongles de pieds avant la fin du match.

 

15h29 : A la suite d’une mêlée écroulée, l’arbitre prend Sheridan et Johnston à part et les prévient qu’il parlera en français.

Ah, voilà Mourad qui s’excite en tribunes. Il doit se faire chier lui aussi.

« Comment ça «Je vous préviens je vais parler en français» ? Vous avez vu le ton sur lequel il dit ça en plus ?! Raciste ! C’est la LNR qui vous envoie je suis sûr ! Honte à vous ! Vous faites le jeu du FN monsieur ! »

Ahah, sacré Mourad. Contrairement à ce que certains imbéciles peuvent dire, on peut difficilement faire plus français que lui, avec ses indignations permanentes. « Vous faites le jeu du FN ». Ahah, je dois reconnaître qu’il ne manque pas de talent lui aussi.

Enfin à mon avis, en ce moment, on ferait mieux de s’en prendre à ceux qui font le jeu du Biarritz Olympique.

 

15h30 : Carton jaune pour Barraque et pénalité réussie de Michalak (0-12).

Anti-jeu ? Mais pour faire une faute d’anti-jeu, il faudrait déjà qu’ils en fassent du jeu ! N’importe quoi. Je vais prendre le juge de touche à partie. Ca sert à rien mais ça défoule.

 

15h32 : Toulouse est au bord de marquer. L’arbitre leur accorde finalement une pénalité.

LES TROIS POINTS, LES TROIS POINTS !

 

15h32 : C’est (franchement) raté par Vermaak.

Oh merde, c’était quoi ce coup de pied ? Est-ce que tout le monde va bien en virage ?
J’ai demandé les trois points les gars ! Tuer un mec en tribune n’en a jamais rapporté aux dernières nouvelles !

 

15h35 : Michalak rate un drop.

Ah, il y a une justice quand même.

 

15H40 : Pénalité un poil trop courte de Fritz.

Ah non, il y a pas de justice en fait. Quand on y pense, c’est bien la première fois qu’on va devoir dire à Florian qu’il tape pas assez fort.

 

Mi-temps

Ca y est, tout le monde est de retour aux vestiaires. Les joueurs se parlent, chacun y va de son petit commentaire. Je finis par exploser et exige le silence. Je leur fais un long discours où je mêle subtilement encouragements, critiques personnelles, collectives, messages d’espoir et menaces de mort. Les joueurs repartent sur le terrain sur-motivés, rouges de colère et impatients d’en découdre. Clément Poitrenaud me signale que certains visages, marqués par les coups et la rage, feraient de superbes photos en gros plan. Je lui réponds que j’en ai rien à foutre.

 

16h : Après cinq minutes en seconde période, Barraque réussit une pénalité. (3-12)

Il aura fallu attendre trois quarts d’heure de jeu pour que les joueurs appliquent les consignes : prendre les trois points ! Tout est possible maintenant, même accrocher le bonus défensif.

16h02 : Début de bagarre sur la touche entre Johnston et Burden.

– Arrête Census, arrête ! TAIS-TOI ! Arrête !
– Il mé tire lé cheveux !
– J’avoue coach, c’est abusé ! Comment je serais trop vénère à sa place.
– Clément on t’a pas demandé ton avis.

Quoi ? Juste pénalité ? Monsieur l’arbitre normalement c’est carton jaune là !

Il est où le juge de touche ?

 

16h10 : Un membre du staff toulonnais touche un ballon au bord de la touche, empêchant Toulouse de jouer vite.

Rester imperturbable. Tout se joue dans le regard. Là par exemple, s’il est malin, le type qui a fait ça doit réaliser que j’envisage très sérieusement de brûler sa maison.

 

16h11 :

Bon, on s’emmerde. Si ça continue je vais aller en tribunes avec Julien Barès pour regarder des vidéos de Lolcats. Y’a pas de raisons que ce soit toujours Servat qui en profite. Je vais l’appeler d’ailleurs.

– William, c’est moi, on va faire sortir du monde.
– Tu veux que je rentre ?
– Euh non, ça va, on a ce qu’il faut.
– Ok.
– Donc on fait rentrer Doussain, Tekori et…
– J’ai mis mon short.
– Pardon ?
– Au cas où. J’ai mis mon short.
– …
– Si jamais y a besoin de moi quoi.
– Oui, oui merci William. Je vais y réfléchir.
– Ok. Ca me ferait chier de rentrer parce que je suis entraîneur tu vois. Mais bon, si y’a besoin. Pour l’équipe… Je ferai l’effort quoi.
– J’en doute pas William.

16h13 : Percée toulousaine qui débouche sur une pénalité de Doussain.

– Non mais qui est-ce qui a fait cette percée ? T’as vu ça Jean-Baptiste ?
– Hein ? Euh, oui, bien sûr.
– C’est qui cet ailier qui a fait ça ? Tu sais, le nouveau. Le All-Black là.
– Matavanou ?
– Mais non !
– Donguy ?
– Mais non, le «All-Black», pas le Black tout court. Et puis depuis quand on a pas titularisé Donguy ou Matanavou hein ?

Une voix s’élève des tribunes :

– Racistes !
– Oh ça va Mourad hein !
– Il s’appelle Gear et je vous l’achète.
– Non.
– C’est ce qu’on verra.

Bon par contre le coup de pied de Fritz alors qu’il y a un huit contre un, ça va pas du tout. Heureusement qu’on avait l’avantage.

Je l’engueulerais bien mais j’ai peur qu’il essaie de se rattraper en compensant en défense et qu’il tue quelqu’un. Tant pis, on fera ça en douceur à la vidéo.

 

16h20 :

C’est pas possible de laisser autant de points en route. J’en ai marre. Je vais aller m’asseoir sur le banc trop confortable pour moi et bouder.

 

16h23 : Essai de Vermaak transformé par Doussain (13-12)

On a marqué ? Mais ils sont fous ou quoi ? J’avais dit de prendre les trois points ! Pourquoi Tekori tente pas le drop là ? On a le vent dans le dos en plus ! Voilà, maintenant avec vos conneries, on va mener et on va se taper la pression pendant 10 minutes.

 

16h24 :

Il est temps d’aller faire un peu de lobbying auprès du 4ème arbitre.

– Salut Guillaume ! Comment ça va ?
– …
– Ta femme, elle va comment ta femme ?
– …
– Sacrée seconde période hein. On n’a pas vu le temps passer. Va pas y avoir beaucoup d’arrêts de jeu avec tout ça, hein ! Héhé…
– …
– Super initiative la journée de l’arbitrage en tout cas… J’adore. Vivement la prochaine !
– …

Bon rien à faire. Tant pis.

16h26 : Pénalité pour Wilkinson.

Et voilà on a perdu. Putain ! Et dire que c’est Mermoz qui devait être sur la feuille de match à la place de Wilko normalement. Vie de merde.

Ah, non, il la rate en plus. Il attend probablement la 79ème pour nous la mettre. C’est bien une tactique d’Anglais ça.

 

16h27 : Faute de Fritz, pénalité manquée par Wilkinson.

77ème, encore trop tôt pour lui probablement.

Je vous raconte pas le bordel sur le banc. Tout le monde est debout. En tribunes c’est pas mal non plus, William me dit dans l’oreille que Mourad brûle des billets de banque en hurlant «Regarde ce que j’en fais de ton salaire moi, Jonny».

 

16h29 : Toulon pousse dans le camp toulousain.

La meilleure chose à faire à ce moment du match, c’est de lever les bras en l’air pour réclamer une faute de l’adversaire. De toute manière on voit rien à ce qu’il se passe et c’est tellement le bordel que sur un malentendu ça peut marcher.

Tiens apparemment, le banc toulonnais connaît aussi cette technique.

16h30 : Drop raté de Wilkinson.

Je vais mourir. Mourad chante “Jonny fais moi mal” en se scarifiant avec son carnet de chèque.

 

16h31 : Fin du match.

Putain on a gagné. Que c’est bon. Je me retiens de sauter partout.

Surtout ne pas sourire. Je suis peut-être filmé. Ne pas sourire.

16h32 :

J’attrape mon carnet pour noter mes commentaires à chaud :

Je dessine un petit plus à côté duquel j’appose les noms de Vermaak, Johnston, Galan, Ralepelle et Dusautoir. Je rajoute Poitrenaud, pour le fun et parce qu’après tout j’ai pas souvent l’occasion de le faire.

Je me note aussi d’essayer de discuter avec Fritz, qui aurait pu nous coûter le match aujourd’hui. Prévoir un psychologue, un interprète et deux joueurs au cas où. Il va aussi falloir que je m’accorde du temps pour discuter avec le jeune Biarrot. On va avoir besoin de lui ces prochains mois et j’espère bien en tirer quelque chose.

Ah oui et je me mets aussi un rappel pour envoyer un message à Vincent ce soir. Je me suis pas échiné à chasser un lapin pour le bouffer sans pain frais demain midi.

Bon, maintenant, il faut vite retrouver ses esprits pour répondre aux journalistes.

On répète un coup : Fier des joueurs. Exploit. Inespéré. Mort aux doublons.

Voilà, c’est bon. Finalement, je crois que « I’m not too old for this shit ». Pas encore.

Imanol Harinordoquy reconnait être le compositeur original de Papaoutai

Une info exclusive de la Boucherie Ovalie.

 

Par Bastien Bonneval,

 

La folle rumeur se faisait insistante, elle a été confirmée. Oui, le tube du chanteur belge Stromae « Papaoutai » a été écrit par le rugbyman du Biarritz Olympique Imanol Harinordoquy. Ce dernier, qui s’est confié à notre journaliste Manon Desourcesûre, a reconnu avoir mis sur papier ces paroles il y a quelques mois. Alors en pleine période de convalescence et de doute, le troisième ligne centre du BO compose dans sa chambre cette chanson, en hommage à son père perdu de vue depuis quelques temps.

« Depuis l’incident à Aguiléra, il se sent honteux et a préféré prendre ses distances avec les terrains pour ne plus me causer de tort. Je regrette profondément cette décision évidemment, il était mon deuxième plus grand supporter (après moi). Et puis pour le temps que je passe sur le terrain ces derniers temps…» reconnait le Basque Bondissant dans un soupir.

Imanol explique ensuite qu’il a rencontré Stromae dans une soirée. « Je lui ai donné quartier libre pour qu’il l’adapte à sa façon. Je ne m’attendais pas à un tel engouement, même si j’ai souvent connu le succès dans d’autres initiatives extérieures au rugby. Tout ça me dépasse un peu. Pour moi, c’était juste un moyen de lui dire qu’il me manquait. Un truc perso, un peu intime. C’est pour ça que je n’ai pas voulu signer le texte. »

Même s’il ne regrette pas son choix, le joueur est catégorique : pas question de se lancer dans la musique. « Ma carrière, ma vie, c’est le rugby. Je n’ai qu’une priorité : retrouver les terrains et faire sortir mon club de la zone de relégation. Sans moi, c’est compliqué pour mes coéquipiers et je ne veux en aucun cas les laisser tomber dans cette période difficile pour le club. J’aurais pu mettre ma carrière entre parenthèses lorsque j’ai lancé ma marque de vêtements et que le monde de la mode m’a ouvert ses portes. Mais je suis resté fidèle au BO. La musique, les fringues, j’y reviendrai peut-être un jour, si Dieu le veut. Bref, tout ça ne dépend que de moi et je ne m’en fais pas.»

Voilà donc un mystère de plus qui se dévoile et qui devrait continuer à alimenter les discussions sur la côte Basque. Mais attention n’oubliez pas, si le compositeur de « Papaoutai » est maintenant connu de tous, celui de l’hymne du Racing-Métro court toujours…

Top 14 : Les prédictions 2013/2014 du Stagiaire

Et oui, il a le droit d’avoir son propre avis…

Après les pronostics d'Ovale Masqué, Damien Try, Marcel CaumixePilou et Desman, c'est autour du Stagiaire de conclure et de nous offrir ses prévisions pour la saison 2013/2014. Bon comme c'est un stagiaire, on s'en fout un peu de son avis, donc vous n'êtes pas obligés de lire. 

Le Top 6 : Toulon – Racing Métro – Montpellier – Stade Français – Bordeaux – Grenoble

Du début à la fin du championnat, Toulon écrase tout sur son passage. Menés par un Wilkinson plus jeune que jamais, les Toulonnais survolent la compétition et se retrouvent même malencontreusement avantagés par des erreurs d’arbitrage. Mourad Boudjellal, dépité, s’ennuie comme jamais. Pour surfer sur la vague de succès engendré par les rencontres entre le RCT et l’OM (qui ont maintenant lieu tous les jeudis pour permettre à l’équipe bis toulonnaise d’être reconvertie en équipe de foot la saison suivante), Mourad Boudjellal propose une série de débats télévisés à Bernard Tapie pour prolonger «ce joyeux intervilles du sud-est». Ce dernier accepte, en soulignant leur passion commune pour les problèmes d’arbitrage.

Derrière l’ogre toulonnais, les nouveaux riches montpelliérains et parisiens impressionnent en offrant du grand spectacle et des essais en pagaille. Les médias s’emparent du phénomène et permettent d’ouvrir le rugby, «ce noble sport plein de valeurs inventé à Toulouse» à un plus grand nombre. En attendant la création de leur propre grand stade, Thomas Savare et Jacky Lorenzetti délocalisent leurs matchs au Stade de France. Ils se jouent quasiment tous à guichets fermés et NKM et Anne Hidalgo se battent même pour être vues en tribune officielle. Cependant, l’explosion des prix ne permet plus aux couches populaires de profiter du spectacle. Les ultras protestent et finissent par être interdits dans… Ah non pardon en fait on parle du Racing et du Stade Français, oubliez.

La nouvelle notoriété du rugby permet de faire exploser le nombre de licences en cours de saison. La FFR décide de fêter la nouvelle en claquant tous les bénéfices dans un apéro géant avec boisson et putes à volonté où tout le monde est invité. Sauf Mourad Boudjellal et Ovale Masqué bien sûr.

Enfin, les deux derniers qualifiés sont Grenoble et l’UBB car cette année sera celle qui sourira aux équipes joueuses et ambitieuses… On y croit ! Et puis d’un autre côté on allait pas mettre le BO ou Bayonne, quand même restons crédibles. Non, ces deux derniers verront le sommet de leur saison un vendredi soir lors d’un derby avec la dixième place pour enjeu, le tout sous la pluie et avec au final un score inversement proportionnel au taux d’humidité d’Isabelle Ithurburu sur le bord du terrain. Oui, si le changement est souvent bénéfique, ne révolutionnons pas tout non plus, il est bon de pouvoir se raccrocher à des valeurs ® sûres.

Les relégués : Toulouse – Clermont

Après un début de saison catastrophique où Guy Novès refuse d’aligner ses internationaux «qui sortent à peine des matchs de la tournée d’été», le Stade Toulousain pointe à une triste 12ème place à Noël. C’est le moment choisi par Ouin-Ouin pour poser sa démission du poste d’entraîneur du XV de France. Il est remplacé au pied levé par le gourou toulousain, qui voit quant à lui son padawan Jean-Baptiste Elissalde lui succéder. Guy Novès assure la relève à la tête de la sélection avec brio et permet aux Français de remporter le tournoi, non sans pester contre la «dictature des clubs qui font jouer trente matchs par an à ses joueurs».

Du côté de la ville rose, la descente aux enfers continue et JBE ne parvient pas à endiguer la crise. Malgré le rappel de Luke Burgess comme joker médical, le plus grand club de l’univers est bon dernier. Sous la pression des twittos et des pages de contestation sur Facebook, la ligue décide de prendre des mesures extraordinaires et relègue le Stade Toulousain en Pro D2 avant d’attendre la fin de saison. Ce dernier est directement reporté en phases finales de la division inférieure, qu’il remporte grâce à Yannick Jauzion et Jean Bouilhou, le duo d’entraîneurs remplaçant Jean-Baptiste Elissalde, recruté par Bayonne en tant que joueur.

Côté clermontois, la fête n’est guère plus folle avec un conflit interne entre l’entraîneur et les joueurs qui dégénère à la mi saison. Alors que les jaune et bleu s’enfoncent dans le milieu du tableau, Vern Cotter démissionne à l’insu de son plein gré. Il est remplacé par McEnzie qui, croyant bien faire, annonce à ses joueurs que pour garder des espoirs de qualification, il va falloir jouer «chaque match comme une finale». L’ASM enchaîne alors une série de défaites qui le mène jusqu’à la zone de relégation. La sentence tombe lors de la dernière journée où Oyonnax se sauve de justesse devant l'ASM grâce à un ultime forfait d’une équipe adverse incapable de trouver son stade.

Voilà pour le Top 14. Par contre j’ai l’impression qu’il me manque un club mais incapable de me rappeler lequel… Merde. Bon, ça devait pas être un club important, tant pis.

H – Cup : MHR

Dans la lignée de leur saison en Top 14, Toulouse et Clermont s’écrouleront et ne passeront même pas les poules. Julien Malzieu résumera parfaitement l'atmosphère dans les clubs sur Twitter en postant un sobre mais ô combien explicite «Quand ça veut pas bicher, ça biche pas :-( …».

Heureusement, le RCT et le MHR sauveront l’honneur des clubs français en allant en finale. Une finale qui sera remportée par des joueurs du MHR très émus par la mort de Fabien Galthié survenue quelques jours plus tôt. On apprendra plus tard qu’il s’agissait en fait d’une mise en scène de ce dernier pour les motiver. Il décédera (pour de vrai cette fois) quelques heures plus tard après avoir percuté Mamuka Gorgodze avec son scooter à la sortie du stade. La H-Cup, qu’il utilisait à ce moment là comme casque, ne parviendra pas à amortir le choc de l’impact qui lui sera fatal.

Amlin Cup : Brive

Pour faire plaisir à Cécile Grès. En plus, ils auront par la même occasion de nouveau un palmarès européen plus important que celui de Toulon. Ce que l'on ne se privera pas de rappeler aux supporters toulonnais quand ils l'ouvriront trop (ce qui n'est pas du tout leur genre).

Pro D2 : Toulouse et Dax.

Pour le premier si vous avez lu le début, vous comprendrez.

Le deuxième c’est pour faire plaisir à mon grand père (oui c'est le début de saison, j'ai envie de faire plaisir à tout le monde) et parce que, comme je l’annonçais plus haut, c’est l’année du changement. Donc un mec qui vient des Spécialistes rugby ne va pas y retourner dans les six mois.

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On y croit je vous dis !

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Le Stade Toulousain lance un projet Kickstarter pour recruter des stars étrangères !

C’est la crise.

Il y a quelques jours, Guy Novès déclarait qu’il était peut-être temps pour Toulouse de revoir sa politique de recrutement. Après avoir longtemps tenté de favoriser la formation à la toulousaine (Fickou, Maestri) et plus globalement l’épanouissement d’internationaux français, le club rouge et noir semble résigné à se lancer, avec les autres grosses écuries du championnat (Toulon, Racing, Montpellier, Stade Français) dans une course au recrutement de poids lourds internationaux, qui ont l’avantage d’être opérationnels et performants immédiatement. 

Mais comment lutter contre les budgets faramineux de clubs qui croulent sous l’or de leurs golden boys quand on a même plus assez d’argent pour renouveler le contrat de Jean Bouilhou ? Et bien le club semble avoir trouvé une solution aussi originale qu’innovante : le crowdfunding ! Pour ceux qui ignorent ce que cache ce terme barbare, c’est très simple, le crowdfunding est un concept qui consiste à faire appel au grand public pour financer des projets ! Le site référence en la matière et sur lequel se basera le Stade Toulousain n’est autre que Kickstater, qui a récemment permis à Zach Braff (JD dans la série Scrubs) de faire financer son nouveau film par les internautes, récoltant la modique somme de 3 millions de dollars pour parvenir à ses fins ! 

Reste pour le club à convaincre ses fans de l’aider dans cette quête en faisant appel à leur générosité ! Et ça n’est pas gagné car, même s’ils ne sont pas clermontois, les rapports avec les supporters sont plutôt tendus ces derniers temps, notamment depuis que le club a choisi d’indexer la hausse du prix des abonnements sur celui du nombre d’en-avant moyen par match (on annonce une augmentation de 20% pour la saison prochaine). 

Pour résoudre ce problème épineux, les dirigeants des Rouge et Noir ont donc prévu d’utiliser le système de Kickstarter qui consiste à offrir une petite récompense à chaque donateur, la valeur émotionnelle de la récompense variant selon le montant du don. Pour reprendre l’exemple de Zach Braff, ce dernier offrait à toutes les personnes donnant plus de 10 dollars à son projet un poster dédicacé du film (son échelle de remerciements allant jusqu’à la projection privée en avant première à ses côtés pour les plus généreux mécènes (plus de 1 000 dollars)). Le Stade Toulousain a donc déjà prévu toute une série de cadeaux pour les personnes qui contribueraient à permettre le recrutement des stars étrangères tant convoitées ! 

Nous avons pu nous la procurer en exclusivité : 

Pour un don de 10 euros ou plus : Un Follow Friday du compte du Stade Toulousain sur Twitter
Pour un don de 20 euros ou plus : Un petit livre best-of des tests psychos de Jean-Baptiste Elissalde. 
Pour un don de 30 euros ou plus : Un poster d’une photo Instagram de Clément Poitrenaud dédicacée.
Pour un don de 50 euros ou plus : Des poils de rouflaquettes de Maxime Médard. 
Pour un don de 100 euros ou plus : Une soirée open bar à la Cantina ou à la Pergola.
Pour un don de 200 euros ou plus : Un cours de musculation gratuit avec Romain Millo-Chluski. 
Pour un don de 500 euros ou plus : Une rencontre exclusive avec le vrai Sylvain Nicolas.
Pour un don de 800 euros ou plus : Finau Maka vient faire le ménage chez vous pendant une semaine.
Pour un don de 1 000 euros ou plus : La possibilité de faire la composition de l’équipe qui jouera contre Oyonnax la saison prochaine
Pour un don de 2 000 euros ou plus : La compilation des plus beaux essais d’Yves Donguy.
Pour un don de 5 000 euros ou plus : Une soirée en tête à tête avec Guy Novès.
Pour un don de 10 000 euros ou plus : Une soirée en tête à tête avec Guy Novès après le match contre Oyonnax où vous regarderez la compilation des plus beaux essais d’Yves Donguy. 

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Est-ce que ces récompenses alléchantes et l’amour des supporters rouge et noir pour leur club de coeur suffiront à les persuader de participer à cette opération de financement originale ? Rien n'est moins sûr car ça et là, il se dit que les supporters toulousains se satisferaient plutôt de la signature d’une simple pétition, bien plus à la mode ces derniers temps…   

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Le match du mardi que vous n’avez pas vu : Stade Toulousain – ASM

Cette semaine, le match du mardi était mercredi.

Par Le Stagiaire,

Alors que vous vous étiez tous passionnés pour le match Biarritz-Castres la semaine dernière (retransmis en exclusivité dans la tête d’Ovale Masqué), beaucoup d’entre vous ont dû rater une autre rencontre capitale cette semaine. Et oui, alors que vous regardiez USA Perpignan – PS Germain mercredi soir (tout en pestant contre ces guignols de footballeurs qui tombent au moindre contact), se déroulait simultanément un match de rugby décisif, avec à la clé le titre de champion de France de rugby 2013. Oui oui, c’était déjà l’heure de la finale et vous avez tout raté. Oui oui, vous vous êtes tapé des matchs de merde tous les vendredis soirs pour finalement ne même pas voir le dénouement. Un peu comme quand tu t’emmerdes devant un film pourri en streaming et qu’au moment où ça commence à devenir intéressant, on t’annonce que la limite des 72 minutes est écoulée et qu’il va falloir attendre trois heures avant de voir les 15 dernières.

Bon, comme on est sympa et qu’après tout, vous n’êtes pas forcément tous assez cons pour être sur Twitter, on vous offre le replay ici. Voilà, maintenant vous savez tout et il y a plus qu’à attendre la saison prochaine.

(Oui, il y a des fôtes dans les tweets sur la fin mais avec la tension, le suspense et la moquette d’Ovale Masqué qu’il fallait finir de frotter, Le Stagiaire a eu du mal à tout gérer)

Le Stagiaire analyse Highlanders – Hurricanes

Il est un peu con votre Stagiaire à faire des CR dont tout le monde se tape non ?

Par le Stagiaire,

Après vous avoir conté Hurricanes-Crusaders la semaine dernière, retour sur une nouvelle rencontre de Super Rugby qui, malgré ce que son nom pourrait laisser penser, ne se joue pas avec une cape. On aurait pu, pour changer, chroniquer une rencontrer entre deux équipes sud-africaines, mais les gros bourrins pragmatiques qui collectionnent les cartons jaunes, on en voit assez en Top 14. En cette période morose, la Boucherie ose l’exotisme.

Le contexte :

Nouvelle confrontation 100% néo-zélandaise pour le compte de cette 5ème journée avec ce Highlanders-Hurricanes. Je vous ai déjà présenté les visiteurs la semaine dernière donc je vais pas me faire chier à recommencer, d’autant plus que la composition d’équipe est quasiment la même, excepté deux changements. Forts de leur victoire face aux Crusaders, les Canes se déplaçaient donc à Otago un peu plus sereins, avec pour principal objectif de confirmer et définitivement lancer leur saison.

En face, les Highlanders sortent d’une saison compliquée, où enfoncés dans le milieu de tableau tels de vulgaires Biarrots, ils ont enchainé les performances en dents de scie. Avec de beaux transferts comme Ma’a Nonu, Woodcock ou Brad Thorn à l’intersaison, ils visent désormais le haut de classement, et pourquoi pas une sixième place significative de qualification. Un objectif d’autant plus atteignable qu’ils ont réussi à se débarrasser de James Haskell, reparti chez les Waspspspsps qui l’avaient lancé en début de carrière.

Gaspard, de Very Bad Blagues, est heureux d'arbitrer cette rencontre.
Gaspard, de Very Bad Blagues, est heureux d'arbitrer cette rencontre.

Le film du match :

Comme contre les Crusaders, les temps de jeu s’enchaînent dès le début du match. Les quelques temps morts sont dus à des mêlées, qui finissent dans 90% des cas écroulées, prouvant que le Top 14 n’est pas le seul championnat où il aura fallu trois mois pour s’adapter aux nouveaux commandements. Des commandements qu’il faudra de toute manière changer dans un an comme l’exige le cycle de vie des mêlées théorisées par l’IRB.

Pour rappel, voici le fameux cycle de vie :

  1. Mise en place de nouvelles règles, toutes les mêlées s’écroulent et les arbitres sifflent au hasard.
  2. Deux mois plus tard : les nouvelles règles sont assimilées par les premières lignes et les mêlées arrêtent de s’écrouler systématiquement.
  3. Deux mois et un jour plus tard : Steenkamp trouve un moyen de tricher et fait s’écrouler toutes les mêlées adverses. Les arbitres sifflent pour le Stade Toulousain. De Pénalité est le meilleur marqueur du championnat.
  4. Six mois plus tard : Les arbitres remarquent que Steenkamp triche et sifflent contre lui.
  5. Sept mois plus tard : Toutes les premières lignes trichent et toutes les mêlées s’écroulent. Les arbitres re-sifflent au hasard.
  6. Neuf mois plus tard : Steenkamp trouve un moyen de tricher mieux que les autres. Le Stade Toulousain est champion de France.
  7. Un an plus tard : l’IRB trouve que toutes ces mêlées écroulées, c’est vraiment plus possible et convient de nouvelles règles pour « favoriser le jeu offensif ». Retourner au point 1.

Alors bien sûr on peut se demander comment ce cycle de vie va pouvoir s’adapter à l’absence de Gurthro dans le Super Rugby. En réalité c’est assez simple, les mêlées australiennes et néo-zélandaises sont tellement pourries qu’elles n’ont besoin de personne pour s’écrouler et en cas de match avec une équipe sud-africaine, on peut facilement deviner que c’est pour ces derniers qu’il faut siffler.

Mais revenons-en à notre spectacle sur la pelouse de Dunedin (stade célèbre pour ses crocodiles). On joue la septième minute et après de nombreux temps de jeu des Hurricanes, Brad Shields franchit la ligne. Manque de pot, c’est un match de rugby et pas de football américain et, bien bloqué par la défense, il est renvoyé chez lui aussi rapidement qu’un sans-papier qui s’aventurerait du côté de Neuilly. Trop occupés à se foutre de sa gueule, les joueurs des Highlanders en oublient de défendre et Perenara ouvre pour Conrad Smith qui plonge dans l’en-but. Barrett ne transforme pas et ça fait 5-0 pour les visiteurs.

Les Higlanders répliquent par Colin Slade qui passe trois points suite à une série de mêlées écroulées dans le camp des Canes. A noter que s’il y avait un public, il aurait probablement hué

cette décision de tenter la pénalité plutôt que de jouer à la main.

Espoir capillaire de la semaine : on peut avoir la même coupe de cheuveux que Farrell sans avoir une trop grosse tête de con.
Espoir capillaire de la semaine : on peut avoir la même coupe de cheuveux que Farrell sans avoir une trop grosse tête de con.

Sur une nouvelle et très belle attaque des Hurricanes, Conrad Smith déborde, tape un subtil petit coup de pied par dessus l’arrière adverse, mais s’étale lamentablement en perdant ses appuis. Leiua qui était également à la course subit sans raison apparente le même sort, ce qui donne un côté comique non négligeable à cette action pourtant bien partie. Mais le LOL ne s’arrête pas là, puisque les Highlanders, qui se pensaient alors à l’abri de la menace des joueurs adverses, attendent sereinement pour aplatir le ballon dans l’en-but. Mais c’était sans compter sur le rebond de ce dernier qui, probablement bourré par tout ce que lui font subir les deux équipes depuis le début de la rencontre, fait demi tour, lobe tout le monde et atterrit devant The Shield qui passait par là. Mais afin de faire honneur à cette belle série de fails, le troisième ligne des Canes choisit de rendre hommage à Yoann Huget et rate un nouvel essai tout fait avec un bel en-avant devant la ligne. Serein, le DJ du Stade profite d’un court arrêt de jeu pour passer un extrait de We Will Rock You.

Les Highlanders répliquent en remontant le ballon à la main à leur tour. Ils enchaînent croisées, passes sautées et se rapprochent dangereusement de l’en-but des Hurricanes. Heureusement, sur la dernière transmission, c’est Savea (joueur adverse précisons le) qui hérite du ballon. S’il avait été sport, il aurait pu aller marquer contre son camp car, entre nous, la beauté de l’action le méritait. Et Savea, en bon ailier un peu pute, serait bien du genre à être prêt à marquer contre sa propre équipe pour gonfler ses stats.

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Le “Porical Shake”, le buzz du moment chez les arrières néo-zélandais.

Bref, le jeu continue, les Highlanders ne baissent pas les bras (le Néo-Zélandais, à l’image du labrador, est très attachant et ne se lasse jamais de jouer à la baballe) et 17 temps de jeu plus tard, ils squattent toujours les 22 mètres adverses. Un tel acharnement pourrait nous pousser à faire un parallèle facile avec l’équipe d’Ecosse, mais nous ne sommes pas de ce genre là. Et on sait aussi que, contrairement à l’équipe montée en kilt, les Highlanders finiront par marquer. On y croit sur une nouvelle belle action de Burleigh qui un peu coincé n’a pour seule solution que de conserver la balle ou tenter une passe impossible. Mais, décidément imprévisible, il décide d’opter pour la troisième option en tentant une passe au pied tout aussi impossible et qui arrive pourtant à destination. Emery la contrôle hélas mal et commet un en-avant. L’arbitre revient à la pénalité, que Slade tente et passe entre les poteaux : 6-5.

La mi-temps va se terminer sur le même rythme. Dixon, le troisième ligne centre des Highlanders va percer magnifiquement, puis s’en suivra un accrochage avec Perenara qui ne débouchera même pas sur une bonne générale. Pourtant, le demi de mêlée des Canes et sa tronche de Stringer bronzé (et réussi) mérite des claques dans la gueule. Hélas, ce n’est pas du genre de la maison de sortir la boite à gifles ça s'agrippe par le maillot de temps en temps mais ça ne dégénère jamais vraiment. On peut pas être parfait.

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Perenara dans une très belle imitation de Sergio Parisse

A la suite d’un coup de pied contré qui remet tout le monde en jeu et crée un beau bordel au milieu du terrain, les Hurricanes contre-attaquent. Ca fixe et ça donne avec l’efficacité et l’exemplarité d’un DVD « Le deux contre un pour les nuls » et en bout de ligne, le pilier Ben Franks écrase l’ailier sur une percussion et marque. Un bel hommage à Israel Dagg qui avait subi deux fois le même sort contre ces

mêmes Hurricanes la semaine passée. L’arbitre demande tout de même la vidéo. On se demande si c’est vraiment pour vérifier que la dernière passe n’était pas en-avant ou bien pour humilier Ben Smith en projetant le ralenti sur les écrans du stade mais toujours est-il que la passe (à la toulousaine comme on dit) est plus que limite. Clément (pas Poitrenaud), l’arbitre vidéo décide de valider l’essai. C’est transformé par Barrett et les Hurricanes reprennent la tête 12 à 6.

Une avance qui ne durera pas bien longtemps puisque quelques minutes plus tard, après un mêlée à cinq pour les Highlanders, Slade remet intérieur pour son ailier qui arrivait comme une balle. Il est fait en métal Gear et il éclate donc sans difficulté Barrett au contact pour aller marquer entre les poteaux. Les Highlanders repassent devant 13-12 et l’arbitre siffle la mi temps.

Déception de la semaine : il ne suffit pas d'avoir la moustache de Lapinou pour avoir sa classe.
Déception de la semaine : il ne suffit pas d'avoir la moustache de Lapinou pour avoir sa classe.

Six minutes après la reprise, Slade va légèrement creuser l’écart avec une nouvelle pénalité. On pense que le break est fait mais c’est mal connaître TJ Perenara qui a décidé de casser les couilles de ses adversaires jusqu’au bout. En même temps, un « TJ » néo-zélandais est un prénom à peu près aussi évocateur qu’un Kévin français. Couplé au poste de demi de mêlée, je vous laisse imaginer le résultat. Après une longue séquence, il s’échappe au bord d’un ruck, et dans un style caractéristique – inventé par François Trinh Duc en 2009 dans cette même ville de Dunedin mais dans l’autre stade – s’en va rebondir sur ses adversaires jusqu’à franchir la ligne. Barrett ne passe pas la transformation mais ça suffit aux Hurricanes pour repasser d’un petit point devant.

Par deux fois, les Highlanders manqueront de marquer un nouvel essai mais Emery puis le pack échoueront à quelques centimètres de la ligne. Ils finissent par prendre une pénalité qui leur permettra de reprendre la tête… jusqu’à ce que Barrett réponde à Slade en marquant à son tour trois points. C’est ce même Barrett qui va se permettre de passer une superbe pénalité de quarante mètres en coin quelques minutes plus tard. Un Néo-Zélandais de 21 ans parfait animateur avec un jeu au pied pareil, je peux vous assurer qu’ils ont pas fini de nous mettre des branlées dans les dix prochaines années. Et quand on sait que Slade ou Cruden cherchent aussi à déloger Dan Carter de sa place d’incontournable chez les tout noirs, on peut se marrer en pensant à PSA qui pleurniche parce qu‘on « n'a pas de demi d’ouverture du profil de Damien Traille ».

Slade qui manquera d’ailleurs une pénalité à son tour. Il ne reste plus que quelques minutes à jouer et les Highlanders se lancent donc dans ce qu’ils savent au final faire de mieux : jouer. Ils poussent, ne sont pas loin de prendre à revers la défense des Canes qui ne craque finalement pas. L’arbitre siffle la fin du match, et comme la semaine dernière, tout le monde est content. Brad Thorne, qui ressemble de plus en plus au Dr House (et je ne dis pas ça parce qu’il est encore en cannes pour son âge) semble un peu déçu d’apprendre que le journaliste qui l’a sollicité ne l’a pas fait pour lui remettre le talent d’or du match mais répond tout de même poliment aux questions.

Encore un match plus que plaisant, avec du spectacle, des essais et du suspense. Il va falloir que je me méfie, je vais finir par y prendre goût.

“Brad, un diagnostic sur l'état du XV de France ? ” “LOL”

Les Joueurs :

Savea très fort pour l’ailier des Hurricanes qui a encore brillé et il faut reconnaître que Gear n’a pas été en reste en face. A noter aussi la bonne performance du jeune Emery au centre de l’attaque des Highlanders. Son association et sa complémentarité avec Ma’a Nonu dans les prochaines semaines devraient faire mal. En face, Smith reste une valeur sûre. Solide en défense, brillant tactiquement et techniquement, plaque tournante de l’attaque, c’est un peu le Iniesta des Hurricanes, mais qui serait volontairement chauve. Car oui, si en plus il était beau gosse, il deviendrait aussi parfait que Dan Carter, il signerait à l’USAP et ce n’est pas tolérable. Les avants des deux équipes, trop occupés à faire des passes après contact, des crochets et prendre des intervalles en ont complètement oublié les fondamentaux comme : faire des fautes, pourrir les sorties de balle et se foutre sur la gueule. Décevant.

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Le Stagiaire analyse Hurricanes – Crusaders (29-28)

Ci-gît l’honneur d’Israel Dagg.

Pendant qu’on est obnubilés par notre cuillère de bois, nos doublons et notre neige, le Super Rugby a repris depuis près d’un mois. Ici, personne n’en parle (à part SudRugby) car il faut bien admettre que tout le monde s’en fout (à part SudRugby). L’avantage c’est que ça nous permet de continuer de fantasmer sur ce sport vaguement proche de notre rugby chéri en voyant des résumés de 3 minutes sur Youtube (avec des images qui pourraient bien dater d’il y a cinq ans qu’on s’en rendrait même pas compte), tout en en parlant dans nos conversations, la plupart du temps pour dénigrer notre championnat et nos joueurs. 

Bref, puisque tout le monde s’en tape et que personne ne veut en entendre parler, c’est un sujet idéal pour la Boucherie. Nous allons donc tenter de vous faire des résumés réguliers de matches de cette compétition. Par régulier, je sous entends bien sûr que ce compte rendu sera probablement le seul de la saison.

Le contexte : 

Ce match opposait donc le 08 mars deux équipes néo-zélandaises : les Hurricanes de Wellington aux Crusaders de Christchurch. Ce sont les premiers cités qui accueillent la joute, et on ne peut qu’en être soulagés puisque la dernière fois qu’une catastrophe naturelle s’est déplacée à Christchurch, ça a fini en drame. Un drame qui, selon les conspirationnistes, est responsable de la défaite de la France en finale de la Coupe. Ces mêmes conspirationnistes qui pensent aussi que le 11 septembre est un coup de Serge Blanco, que Pascal Papé n’a jamais marché sur la lune et que Jacques Delmas est un représentant illuminati qui dirige le rugby français depuis le plateau des Spécialistes. 

D’un point de vue sportif – pour ceux qui seraient un peu largués – les deux équipes peuvent prétendre à une place de challengers cette saison. Les Hurricanes sont une version patchée du Stade Français, plus fluide et sans les bugs mathématiques du demi d’ouverture. L’an dernier, ils ont autant brillé par leur tempérament offensif que par leurs errements défensifs : près de 30 points de moyenne inscrits par match pour 23 encaissés. Des chiffres qui leur permettent d’échouer brillamment aux portes de la qualification. Parmi les joueurs que même Pastigo est susceptible de connaître, on citera Victor Vito, Conrad Smith ou Cory Jane. En ce début de saison compliqué, ils ont enchainé deux défaites contre Auckland et les Reds et perdu Cory Jane sur une grave blessure. 

Pour leur troisième match, ils étaient opposés aux Crusaders, équipe mythique de la compétition puisqu’ils l’ont gagnée 7 fois depuis sa création en 1996. Seulement, depuis quatre ans et malgré leur statut de grands favoris, impossible de mettre la main sur le trophée. Une sorte de Clermont qui ne pourrait pas brandir l’excuse de la malédiction après avoir perdu comme des cons en demie ou en finale. Cette année, les Croisés (aucun lien avec Julien Saubade) seront privés de McCaw, qui a posé des RTT pour s’offrir une année sabbatique. Car oui, Monsieur a décidé qu’il était fatigué et qu’il avait assez bien bossé pour mériter une petite pause. En plus d’être un fraudeur, Richie a donc tout l’air d’être un syndicaliste en puissance. Ce mec serait secrètement français que ça n’étonnerait personne. Les Crusaders doivent donc faire sans lui et comptent sur Dan Carter, Kieran Read ou Israel Dagg pour les mener vers les sommets. Début de saison délicat pour eux aussi puisqu’ils ont perdu leur première rencontre face aux (décidément surprenants) joueurs d’Auckland.

Pour retrouver les très bonnes fiches de présentation complètes de ces deux clubs par SudRugby, c’est ici pour les Hurricanes et ici pour les Crusaders.

Le match : 

Après un en-avant foireux sur le coup d’envoi, la première mêlée du match est sifflée, ce qui me donne l’occasion de vous raconter un petit «fun fact» que Christian Jeanpierre n’aurait pas renié. Les deux piliers qui se font face (Owen Franks et Ben Franks) sont frères et – encore plus amusant – Ben Franks jouait l’an dernier aux Cursaders avec son frère, avant de l’abandonner lâchement pour partir jouer aux Hurricanes. Voilà. Amusant, n’est ce pas ? Bon, je ne sais pas s’ils ont un parent français et un parent néo-zélandais, mais c’est le genre de chose sur lequel Matthieu Lartot devrait pouvoir vous renseigner. 

Après trois minutes de temps de jeu ininterrompu des Crusaders, le demi de mêlée de ces derniers -Andy Ellis- finit par envoyer une passe à la Luke Burgess dans les tibias de Dan Carter, qui commet un en avant. Nouvelle mêlée donc, à peu près au même endroit que celle qui avait eu lieu trois minutes plus tôt. Tout ça pour ça. 

Tu m'étonnes que la mêlée penche à gauche...
Tu m’étonnes que la mêlée penche à gauche…

L’occasion pour nous de constater que les Hurricanes ont aussi le public comme principale source de ressemblance avec le Stade Français. Le stade de Wellington est vide comme le livre de jeu du XV de France et les sièges jaunes font un peu mal aux yeux si on les fixe trop longtemps. En même temps qui serait assez con pour faire ça ?

A la suite de la mêlée, les Hurricanes lancent le jeu à leur tour, combinent et enchaînent bien. La balle finit par arriver jusqu’à l’aile de Julian Savea qui poricalise Israel Dagg avec une aisance déconcertante. Quelques instants plus tard, le jeune troisième ligne des Crusaders Matt Todd, que l’on présente comme le nouveau Mc Caw, se met à la faute (comme quoi il y a encore du boulot) et offre une bonne pénalité à ses adversaires. Barrett (qui n’a rien à voir avec Julien Doré), passe la balle entre les poteaux et ça fait 3-0 pour les locaux.

Quelques phases de jeu après le renvoi, on assiste au premier échange de coups de pied du match, façon ping-pong rugby,  qui n’est pas sans me rappeler notre bon vieux Top 14.  Des échanges qui finissent par lasser l’arrière garde des Crusaders qui relance. L’action est finalement annihilée au niveau des trente mètres adverses par un tampon remarquable de Savea. C’est encore lui qui se fera remarquer en récupérant un joli coup de pied tactique de Smith quelques instants pus tard. Conrad Smith, qui, à l’image de Vincent Clerc, a tourné badass en se faisant couper les cheveux, ce qui lui donne l’image d’un mec qui vient de s’engager dans l’armée, mais avant les plusieurs mois de musculation. Contrairement à son homologue toulousain, le All Black n’a par contre rien perdu de sa classe et son efficacité. 

Cette image de joueurs qui sont placés pour faire une combinaison peut choquer les supporters du XV de France.
Cette image de joueurs qui sont placés pour faire une combinaison peut choquer les supporters du XV de France.

Après une bonne vingtaine de minutes de jeu, on assiste à un des premiers vrais «temps faible» (chers à Fabien Galthié) de la partie avec un enchainement sans fin de mêlées écroulées.  Résultat, cinq minutes plus tard, on joue la 25ème minute (et ouai les mecs, j’ai fait option maths au lycée) et le score est toujours de 3-0, ce qui se situe au final dans la bonne moyenne d’un match du BO. Cependant, le niveau et les ambitions sont tout autres, et l’essai qui va suivre en est la preuve. Le centre des Crusaders Crotty (quel nom de merde aha), perce sur une belle passe à hauteur. Il s’engouffre dans la fameuse défense Stade Françiste et, quatre plaquages manqués pus tard, termine sa course entre les poteaux. Propre. 

Sur leur lancée, les visiteurs continuent à faire mumuse et Dagg, Whitelock ou Mc Nicholl ne seraient pas loin d’en planter un deuxième, s’ils ne foiraient pas systématiquement une passe de toute manière impossible à vingt mètres de la ligne d’en but. 

Les Hurricanes finissent par se défaire de la pression en deux coups de pied qui ramènent les Canes dans leur 22. C’est dans cette même zone qu’ils obtiennent une pénalité bien placée. Depuis mon siège, je me prends pour Guy Novès et leur fais le signe des trois points. Mais ces fous, sous mon regard ahuri (j’entends par là plus ahuri que d’habitude), préfèrent jouer à la main. Ils n’arrivent cependant pas à franchir et, alors qu’ils obtiennent une nouvelle pénalité idéalement placée, finissent par se résigner à la tenter. 6-7 puis 9-7 après une nouvelle faute des Crusaders dans leur trente mètres. Les dix spectateurs (probablement sélectionnés après une opération de com’ Twitter avec la #TeamHurri et la

#TeamCrusa) se déhanchent sur Pump It des Black Eyed Peas pour fêter ça. L’occasion pour moi de réaliser que Toulouse et son «I Gotta Feeling» en fin de match est en fait très en avance sur son temps. 

La seconde période démarre sur les chapeaux de roues après une quinzaine de phases de jeu, le talonneur des Crusaders Flynn semble aplatir. Un essai validé à la vidéo (après une quinzaine de visionnage) et transformé par Dan Carter qui permet à son équipe de repasser deux points devant. 

Les Canes repartent à l’assaut de la ligne adverse et, après un cafouillage sur une grande envolée à l’aile, Israel Dagg pousse au pied avec un grand coup de latte qui lui permet de remonter les trente premiers mètres. Après un nouveau dribling, la balle se retrouve dans l’en but des Hurricanes. Le public pousse pour encourager Smith et Leuia (en criant “Allez Leiua !”) alors à la course avec l’arrière mais rien n’y fait, Israel ZiDagg est le plus rapide et aplatit le troisième essai des visiteurs. Voilà qui apprendra aux tout-jaunes à envoyer du jeu, tiens.

Israel Dagg est avant tout un homme de goût.
Israel Dagg est avant tout un homme de goût.

Les Crusaders mènent alors 21-12 et je suis un peu destabilisé de ne pas entendre le présentateur de Skysports parler de «TOURNANT OF THE MATCH» alors que toutes les conditions sont réunies : essai en contre, beaucoup de temps restant à jouer, et une forte probabilité pour que les adversaires remontent finalement facilement. 

Les Hurricanes, décidément entêtés, repartent à la conquête de la terre promise des Croisés et Savea, sur son aile, hérite d’une balle à quinze mètres de l’en-but. Il assomme son vis à vis puis enfonce à nouveau Dagg à quelques mètres de profondeur pour aplatir. C’est impressionnant, on a envie de crier au «Jonah Lomu blanc» mais, manque de pot, Savea est maori et devra donc de se contenter du titre de «Jean-Baptiste Gobelet bronzé». C’est facilement transformé par Barrett depuis la touche et les locaux reviennent à deux points. Pas de «Pump it» cette fois,  et je me demande donc quel peut être l’hymne des Hurricanes – le plus probable étant que ce soit «Comme un ouragan» de Stéphanie de Monaco. 

Poricalisation d'Israel Dagg en image.
Poricalisation d’Israel Dagg en image.

Les Crusaders se rebellent et le jeune Taylor, tout juste rentré, met le feu dans la ligne avec Carter. Comme vous pouvez vous en douter, ils enchaînent les croisés et les une-deux, poursuivent au pied de manière un peu ridicule et Carter finit par aplatir derrière la ligne. On a envie de revoir l’action en accéléré avec la musique de Benny Hill pour un rendu un peu plus fun mais la technologie ne permet pas encore cette excentricité. Canal, si vous me lisez… (Isabelle, si c’est toi, j’en profite pour te dire que ma demande en mariage tient toujours).  

S’ils mènent 28 à 19, les Crusaders ne veulent pas s’arrêter là et continuent à mettre la pression sur la ligne adverse. On croit même à un nouvel essai mais ce brave Read fait un en avant ridicule en ramassant la balle sur le dernier ruck. L’arbitre fait une nouvelle fois appel à la vidéo – à croire qu’il avait un forfait à amortir – et infirme l’essai (Benjamin Fall valide l’emploi de ce verbe). Read imite très bien le mec étonné et vient nous gratifier d’un très joli «Did I ?» surpris quand l’arbitre lui annonce qu’il a fait un en avant si grossier qu’à sa place, Péchambert aurait pu lui mettre un jaune.  

Read va d’ailleurs les accumuler sur la fin de partie, se mettant notamment à la faute sur l’action suivante, permettant aux Hurricanes de revenir à 28-22. Il reste dix minutes et on se dit que les Crusaders vont probablement faire profil bas et temporiser pour attendre tranquillement le coup de sifflet final. Mais c’est mal connaître ces amateurs de baballe qui vont balancer des grandes passes dans leur propre quarante mètres. Ce qui devait arriver arriva et Leiua, après avoir bien lu le jeu, intercepte une passe de Taylor et va crucifier les Croisés entre les poteaux. C’est transformé et les Canes repassent devant 29-28. 

Allez, salut !
Allez, salut !

Les Crusaders font alors l’effort pour revenir à quelques mètres de l’en-but et plein axe, Carter tient le drop de la victoire au bout du pied. Mais, l’homme le plus classe du monde après Georges Abitbol semble programmé pour ne pas gagner des matches de manière dégueulasse à la dernière minute. Il foire donc joliment son coup de pied et je pense à David Mêlée qui a passé ce même drop il y a quelques semaines, offrant la victoire à l’USAP dans les derniers instants. Comme quoi, les catalans feraient bien d’arrêter de pleurnicher et se satisfaire de leurs stars que sont Jean-Pierre Perez, David Marty ou Guilhem Guirado. 

Quelques picks and go et une mêlée simulée plus tard (ces gens là n’ont honte de rien), l’arbitre, probablement en hyperventilation, siffle la fin de la partie, superbe, il faut le reconnaître.

Les joueurs restent un peu discuter sur la pelouse, Read vient répondre tout sourire à l’interview. Je me demande si je viens pas en fait de voir un match amical, mais non, il semblerait juste qu’ils en aient un peu rien à foutre. Ils ont bien joué, ils ont bien rigolé, ils auraient pu gagner mais en fait non. Tant pis c’est pas grave, c’était cool. Bon… d’accord. 

Les joueurs : 

Chez les Hurricanes, Savea a crevé l’écran, Conrad Smith est toujours aussi classe et la charnière a fait un travail très propre. A noter le 100% au pied de Barrett, comme son vis à vis Carter (si on lui passe le drop raté). Statistiques impressionnantes puisqu’ils ont tous les deux eu quelques tentatives compliquées. Ce dernier a lui aussi éclaboussé la partie de sa classe. On a l’impression qu’il trottine mais derrière sa nonchalance, chaque accélération fait mouche et il est intraitable en défense. Ceci dit, il est toujours incapable de mettre un drop à 22 mètres en face des poteaux, ce qui est inquiétant pour son club et marrant quand on est français. McNicholl aura été très tranchant sur son aile, tout comme Dagg à l’arrière, qui devra lui par contre répondre de quelques errements défensifs. Je ne parle pas des avants, tout le monde s’en fout ils servent à rien en Super XV. 

La violence des rucks dans l'hémisphère sud... Non je déconne, ils savent pas ce que c'est.
La violence des rucks dans l’hémisphère sud… Non je déconne, ils savent pas ce que c’est.

 

Bonus : Le résumé vidéo du match :