Chris Paterson n’ira plus au chardon Par L’affreux Gnafron, Vous serez sans doute nombreux, amis lecteurs, à vous demander de quel droit la Boucherie, d’ordinaire si prompte à vénérer les durs au mal, bagarreurs et autres équarrisseurs, se permet ici-même de saluer la retraite internationale de Monsieur Chris Paterson, l’anti-boucher par excellence, le gentleman cabrioleur des prés. La réponse tient en peu de mots : l’Esprit de Noël. Et pour célébrer sa présence parmi les bouchers, rendons hommage à celui qui l’incarne si bien. Chris a la classe en toutes circonstances. Même en loques, n’est-ce pas? Représentant d’un rugby aujourd’hui désuet, dans lequel les IMC des joueurs des lignes arrières ne les caractérisaient pas comme obèses, Chris Paterson débute sa carrière au RFC Gala, club amateur de Galashieds. Il en conservera, toute sa carrière durant, cette image de joueur élégant, toujours tiré à quatre épingles, évoluant avec classe à tous les postes qu’il occupera. Joueur de gala un jour, joueur de gala toujours donc. Mais la petite ville des Borders se révèle trop étroite pour le jeune Écossais. Après une expérience professionnelle infructueuse d’une année à Glasgow (pour kilt sonne le Glasgow), il décide en 1999, alors âgé de 21 ans, de rejoindre le club d’Édimbourg. Dès lors, il ne quittera plus la capitale écossaise (hormis une parenthèse mitigée d’un an à Gloucester en 2007). Les performances des clubs écossais se révélant pour le moins anecdotiques, c’est sous le maillot du chardon que la carrière de Chris Paterson prendra toute son ampleur. Et encore, ne venez pas chercher ici un palmarès ronflant, encombré de titres européens et mondiaux, on vous rappelle qu’il s’agit ici d’un international de rugby écossais des années 2000. Soit l’équivalent d’un footballeur suisse ou d’un handballeur canadien. Et les esprits chagrins qui viendraient nous mentionner les Calcutta Cup et autres trophées célébrant la consanguinité britannique seraient bien avisés de ne pas trop s’appesantir sur la valeur de telles récompenses. Toujours est-il que la carrière internationale de Chris Paterson débute le 16 Octobre 1999 lors d’un match de Coupe du Monde opposant l’Ecosse à…. l’ Espagne (rugby d’une autre époque qu’on vous dit). Match remporté haut la main par les Calédoniens par le score de 48 à 0 pour la petite histoire. S’il s’agit là de la seule participation espagnole au plus haut niveau mondial (ainsi que de l’unique apparition de l’arrière lors de cette édition), cette première fut suivie de bien d’autres pour notre ami. De 108 plus exactement. Car entre ce 16 Octobre 1999 et ce funeste 21 Décembre 2011, Paterson portera les couleurs nationales à 109 reprises (108+1 ; le compte est bon Bertrand Renard sacripant). Evoluant indistinctement aux postes d’ouvreur, d’ailier ou d’arrière (non, nous ne citerons pas Damien Traille), l’écossais se paiera le luxe de participer à 4 Coupes du Monde. Sans aller plus loin que les quarts de finale, sélection écossaise oblige. Et maintenant, Chris? Tu as toujours autant de nez, pour sentir les coups? Mais c’est sur la scène européenne que le XV du Chardon récoltera ses plus brillants lauriers. Le Tournoi des 6 Nations 2000 voit l’entrée de l’Italie dans la compétition européenne. Pour son premier match du Tournoi, les Transalpins reçoivent l’Ecosse, tenante du titre. Pour ne pas gâcher la fête, les Scottish laissent une victoire historique à leur hôte. Ça vous pose le niveau de l’équipe. Ils récidiveront en 2004, 2008 et 2010 contre des sélections autrement plus performantes il est vrai. Et je vous le donne en mille, dans quel pays la Squadra récoltera-t-elle son premier succès à l’extérieur ? Chez nos inénarrables Highlanders bien entendu, lors de l’édition 2007 du Tournoi. Malgré ces turpitudes (et la présence de McLaren au centre), Chris enquille les sélections et les points et fait parler sa précision de buteur aux quatre coins du monde ovale. Il est élu arrière du Tournoi en 2005 mais la porte de la sélection des Lions Britanniques reste close par Clive Woodward. Ce qui évitera d’ailleurs à Chris de prendre part au fiasco de la tournée suivante. Ce type est un visionnaire. Homme de tous les records, il parvient à enchaîner 36 réussites consécutives au pied entre Août 2007 et Juin 2008. Oui tu as bien lu Luke, 36 succès sans un seul échec ! On connait des clubs haut-garonnais qui paieraient cher pour ce ratio. Paterson se paie ainsi le luxe d’obtenir un 100% lors de la Coupe du Monde 2007 et parvient à concilier efficacité dans le tir et élégance naturelle dans la frappe. Point de pose abracadabrantesque ou de cérémonial laborieux pour Paterson : la simplicité est ici érigée en modèle. La célèbre technique de tir de Chris devant Martina Haggis Le talent de buteur de l’écossais ne doit pas occulter ses qualités de joueur. Finisseur classieux dont les seules qualités offensives lui auront permis pendant longtemps de s’affranchir du labeur défensif (cet euphémisme est également un message de soutien adressé à Jérôme Porical), il aura ainsi marqué 22 essais pour l’Ecosse, mais le dernier date de 2007 tout de même. A la lutte avec Gavin Hastings pour le titre de meilleur marqueur (la fameuse bataille d’Hastings), Paterson reste à ce jour avec ses 809 points la référence nationale (ex-aequo avec Dan Parks….. non on déconne). On ne pourra que regretter la faiblesse des équipes au sein desquelles Paterson aura eu l’occasion d’évoluer, le grand joueur qu’il est aurait pu alors se muer en véritable légende de ce sport. Mais essaie donc de devenir une légende aux côtés de Marcus Di Rollo, Simon Webster et avec Jacobsen en pilier.. Dans un pays érigeant en princes William Wallace et Nathan Hines, il apparaissait difficile pour un joueur qui abhorrait aller au chardon d’entrer dans la légende. Et pourtant Paterson y est parvenu. En privilégiant la technique au physique, la science du placement à l’affrontement. Et ce, sans le moindre carton. Sans tomber dans la germanophobie la plus primaire, ce n’est pas Florian Fritz qui en dirait autant. L’annonce à 33 ans de la mort internationale du Chris pourrait nous affliger d’une peine sans fond mais ce n’est pas un hasard si celui dont la science du timing, les courses chaloupées, passes impossibles et coups de pied millimétrés nous auront donné tant de plaisir se retire à l’occasion de la Journée de l’orgasme. La classe internationale réside aussi dans ces détails. Instant miaou, la part d’ombre de Chris Paterson Interlude mathématique : d’après les informations disséminées dans l’article et sachant que Chris Paterson a converti 170 pénalités et 90 transformations, quel est le nombre de drops réussis par notre héros au cours de sa carrière internationale ? Les titres auxquels vous avez échappés: La dernière tentation de Chris Au nom du Pater, du Son et du Saint Esprit Le dernier Chris : roi d’Ecosse Attention, cette compilation comprend des placages de Chris Paterson
Présentation Top14 : Union Bègles-Bordeaux Cette présentation vous est offerte par Serge Simon Pierre Attention, ce type est allumé, il se présente comme : Apôtre de la Sainte Trinité (Mêlée écroulée, mêlée tournée, mêlée relevée), Il met le poing là ou les autres tendent la joue. Évangile selon Saint Bernard: Et il dit à ses fidèles, “ce soir on sort les tripes, on leur rentre dans le lard, je ne veux pas voir une tête qui dépasse des maul, le premier qui fait une passe je l’envoie en Fédérale 2” Retrouvez la présentation d’un club que vous préférez (car qui est fan de l’UBB sérieux ?) dans les articles précédents : Toulouse Toulon Perpignan Clermont Bayonne Biarritz Le club : UBB, Union Bordeaux Bègles à ne pas confondre avec l’Union des Barmen de Belgique, anciennement Union Stade Bordelais – Club Athlétique Bordeaux Bègles Gironde ou USBCABBG… Très vite on parlât tout simplement de l’Union. La ville : L’UBB s’est un mariage de raison, et contre nature entre le bourgeois et le docker, entre la fête du fleuve et la fête de la morue, entre la Lune et le Caniveau (anciennement lieu de soirée épique bordelais). Deux villes si proches et deux mentalités si différentes, une ville ouvrière et le phare d’une des plus grandes régions viticoles françaises. Faire un panorama des deux villes ensemble est aussi dur que d’envisager un projet commun, voilà pourquoi durant des années les relations furent tendues, et la fusion difficile. Actuellement si Bordeaux est mise en avant en terme de développement, c’est toute la Communauté Urbaine qui s’éveille et s’embellît, tour à tour dans les domaines culturels sportifs, des infrastructures et bien évidemment viticoles. Car c’est là que se retrouve les deux villes, autour d’un verre de blanc au petit matin ou autour de la robe grenat d’un crû local, entre amateurs de ballon ovale, pour refaire le match en toute mauvaise foi. Ne nous y trompons pas, sous des habits pompeux, Bordeaux a sut garder une âme indépendante et austère, tranchant avec la jovialité des banlieues populaires. Le mélange délicat se retrouve dans une équipe versatile et cosmopolite, en quête de son identité. Gageons que le baptême du Top 14 lui donnera du corps et une meilleure tenue. L’histoire : ACTE I La naissance Si l’histoire du rugby en terre bordelaise est ancienne, celle de l’UBB est récente, puisque le club voit le jour en 2006 sous l’impulsion de Michel Moga. Il est cependant le fruit de la fusion de deux clubs historiques, le stade Bordelais et le Club Athlétique Bordeaux Bègles Gironde (d’où le patronyme imbuvable précédent, fruit d’une négociation aussi longue et infructueuse que les conciles papaux). En l’espèce l’UBB dispose d’un palmarès vierge de titre, puisque jeune promu, en gagnant la finale d’accession la saison précédente (qui prouve que la logique et le rugby font deux puisque la Pro D2 doit être le seul championnat ayant une finale sans titre et un champion sans finale…). Si l’on se réfère au palmarès de ses prédécesseurs, c’est de neuf titres dont se trouve nanti le club, sept pour le stade bordelais, deux pour le CABBG, et quelques Coupe de France et Challenge du Manoir. De l’histoire du rugby bordelais, nous pouvons retenir qu’il s’agit d’une terre d’ovalie ancienne, se conjuguant avec l’apparition du rugby en France. Le stade Bordelais est fondé en 1889. Ce sera le premier club de province à remporter le Brennus en 1899, devant le stade Français qui ne bénéficiait à l’époque pas encore du soutien des danseuses du Crazy Horse. Le Stade Bordelais construira sa légende durant cette période au Stade Sainte-Germaine (dont le patronage renvoi aux faibles, aux malades et aux déshérités, patronne des berges conduisant les adversaires du Stade à l’abattoir…). Le dernier titre de ce club remonte à 1911, et comme l’indique le site officiel du stade, les mémoires vivantes de cette époque se sont effacées. Il reste des exploits du stade bordelais des images sépia d’un autre temps aux joueurs à larges bacchantes. L’histoire du club s’est pourtant poursuivie au fil des années, sans apporter de faits marquants. Club d’avant-guerre (la première), le Stade Bordelais ne disposera jamais de l’enthousiasme qui accompagnera le second né de sa banlieue. En effet, le club fait des émules, puisque en 1907 est fondé le club Athlétique Béglais, qui bien que moins titré aura certainement marqué plus durablement les mémoires contemporaines. ACTE II : La boucherie Seulement deux titres de champions de France pour le club des banlieusards, mais une histoire riche de bouchers mémorables. En effet, ce club restera à jamais incarné par une ligne d’avant homérique, un cornac hystérique et un système pour le moins antique. Mais avant une histoire de gangsters, c’est avant tout une histoire de frères, celle des Moga, qui jouèrent un grand rôle au club après guerre et évidemment sur le terrain. Alban sera 23 fois international, tandis qu’André deviendra président de 1958 à sa mort en 1992, restant une figure incontournable du rugby et de la politique locale, influant au niveau même de la fédération. Bègles, ce fut l’histoire de cette famille dépositaire de l’esprit du club. La rue amenant au Stade André Moga porte le nom des Frères Moga. Ils connurent leur heure de gloire avec le titre de 1991 et les fameux Rapetous. La première ligne dite des Rapetous aura marqué l’histoire du combat d’avant ,aussi surement que les arcades de leurs adversaires, avec ces trois figures de galériens au crane rasé, entrant sur le terrain la vaseline luisante sur l’occiput, et la féroce envie d’occire tout malheureux adversaire tombant entre leurs serres. En virtuose de l’os frontal, le talonneur Vincent Moscato, désormais plus connu pour ses incontinences verbales radiophoniques, qui clôturera sa carrière internationale par une entrée digne d’un bélier de concours dans la mêlée anglaise. Carton rouge, et algarade avec Brian Moore (le rêve de plus d’un supporter boucher de l’époque au demeurant) et fin de carrière internationale. Aurait-il été ainsi sans ses compères et notamment Serge Simon, pilier au sang chaud, maitre équarisseur, aussi actif aux sales besognes qu’aux troisièmes mi-temps ? Prétendument violent (vaste blague) et exclu de l’équipe de France en 1992. Il ne faut pas ici oublier le troisième de la bande, Philippe Gimbert, qui se distingua également par son vice, mais qui garda suffisamment (trop ?) d’intelligence pour disputer une Coupe du Monde en 1991. Une première ligne terrifiante, qui disputa, notamment face à Toulon, certains des matchs les plus virulents du début des années 90. Mais rien n’aurait pu se faire sans Bernard Laporte, général en chef béglais à l’époque. Demi de mêlée au talent incertain, à la passe improbable, mais à la chandelle jaillissante, doué d’un don de meneur d’homme exceptionnel, capable de transformer son équipe en vétérans d’Indochine, sortant du vestiaires les yeux injectés et la bave aux lèvres. Inutile de présenter plus le personnage, puisqu’il aura par la suite une influence sportive indéniable aussi bien au niveau du rugby que politique (ainsi qu’un portrait boucher). A l’époque béglaise, en bon général, il se contente de mener sa meute de loups de carnages en carnages sur les pelouses de France. Car Bègles, c’est également un système de jeu, la tortue béglaise. Formule consistant basiquement en un maul pénétrant à 5, 6 voire à l’occasion l’intégralité de l’équipe, qui officie comme une perceuse rotative labourant avec méthode les packs adverses, jusqu’à l’épuisement, sans négliger bien évidemment quelques nettoyages à main, histoire de dégager le terrain On le voit donc, Bègles se distingue donc par un jeu d’une poésie certaine, ou les lignes arrières se cantonnent à la réception occasionnelle d’une chandelle, lorsque à l’occasion le ballon se trouve extrait du pack. Mais la technique fera ses preuves et amènera l’équipe au titre de Champion de France 1991. Après ce succès, le club se délite peu à peu, ne retrouve pas le lustre des années de gloire. Les Rapetous et Bernie le Dingue sont partis sous les cieux parisiens porter le Stade Français au Brennus sous le saint Patronage de Dalida. Bègles s’enfonce dans les présidences déficitaires, les conflits avec la ville de Bordeaux, et les partenaires en bois, dont Gérard Depardieu qui avait réussît à convaincre ses amis de Khalifa Airways des bienfaits du rugby sur la circulation financière. Bref, en 2004 c’est la liquidation et la rétrogradation. Triste fin en attendant la renaissance. ACTE III : La renaissance Mais le rugby bordelais allait pourtant subsister. Après des accords laborieux les deux clubs fusionnent leurs équipes premières sous le patronyme de USBCABBG, accolage du nom des deux clubs, fruit de semaines de négociations infructueuses. Cauchemar pour les supporters, ce nom est le symbole de l’accouchement difficile de cette entité nouvelle. En effet, l’accord est dès le départ fragile, que ce soit au niveau financier, au niveau du maillot, du logo, du stade ou jouera le club. Une confusion qui se retrouve sur les terrains dès la première saison. Heureusement, après ces premiers ratés, est nommé Laurent Marti à la présidence. Contrairement à son homonyme catalan, celui-ci se distinguera très vite par sa capacité d’initiative ; Il fait adopter en 2008 un nouveau nom pour le club, Union Bordeaux Bègles, censé apaiser les différentes parties, et fixe le club dans le stade André Moga de Bègles, avec l’ambition de retrouver l’élite dans les trois ans, puis de redonner un rang européen au club. Pour l’élite c’est le cas depuis la saison passée après une victoire en finale d’accession face à Albi. La politique comprend également la volonté d’axer le club sur la formation des jeunes, ce qui pour l’instant est une réussite en ce qui concerne le banc de touche. Pour les titulaires, le visa hémisphère sud est conseillé pour entrer sur le terrain. Le stade, enfin les stades : Deux entités, deux stades, et même trois à partir de cette saison. Traditionnellement le stade bordelais joue donc au stade Sainte Germaine du Bouscat, tandis que Bègles occupe le Stade André Moga. C’est ce dernier qui est désormais le terrain de jeu de l’UBB, appelé Musard dans sa première appellation, du nom d’un capitaine révolutionnaire, il illustre bien les principes de ce club, la charge à la baïonnette sur tout joueur ou partie de joueur dépassant d’un ruck. Autant dire qu’il est peu probable de voir Richie Mac Caw fouler cette pelouse. La montée s’accompagnant des joies télévisuelles et des commentaires si encensés d’Eric Bayle (gratuit), le club se produira également à Chaban-Delmas à plusieurs reprises. A noter que le stade est baptisé du nom de l’ancien maire de Bordeaux, également joueur béglais et ancien international à la sortie de la guerre (la seconde cette fois). Il est vrai qu’après la seconde guerre mondiale, il était difficile de refuser à un ami du Général et rugbyman à ses heures de fouler les pelouses. Le public à Bordeaux a pris l’habitude de se réjouir du combat d’avants et attend avec hâte les matchs contre Agen ou contre Toulon, ennemis traditionnels, pour acclamer ces générales qui ont tant fait pour la réputation des Rapetou. Les couleurs : La fusion porte la confusion même dans le maillot du club. Le Stade Bordelais était reconnaissable à son maillot noir avec le lion d’Aquitaine, tandis que le damier bleu et blanc béglais hypnotisait la tribune de face à chaque tortue. Après négociations également, agrémentée d’une bouteille de Saint Emilion, les dirigeants décidèrent au petit matin que puisqu’il n’arrivaient pas à ce décider, le club jouerait désormais en tenue lie de vin, seul consensus possible. Il reste désormais au club à se faire une réputation collant avec ce maillot qui se marie si bien avec le sang des adversaires. Le boucher : Il va sans dire que le meilleur de la boucherie est derrière, puisqu’il est bien difficile de trouver un digne successeur à la première ligne de 1991, souvent imitée mais jamais égalée dans la constance. Il y aurait bien le pilier Nicolas Decamps, si celui-ci n’avait pas d’abord exercé dans le judo et acquis une maitrise de soi à faire pâlir un bouddhiste. Le héros, aurait pu être le mètre cube montois Romain Lauga, délicatesse de pachyderme à l’impact, et quelque chose dans le caractère qui s’apparente au croisement d’une mule et d’un rottweiler. Mais heureusement nous pourrons compter sur le brave Fabien Rofes, crédité d’un superbe carton rouge pour stamping la saison précédente avec Montpellier avec un saut les deux pieds dans le ruck de Northampton. Spécialiste de l’agacement de l’adversaire, don partagé avec Rafaël Carballo, il s’agit plutôt du type de joueur à laisser son vis à vis dégoupiller en premier, quitte à le reprendre au mot ou au poing par la suite. L’imprononçable : Pas vraiment de quoi étayer la rubrique, alors autant mettre en avant Laurent Delboulbès dont le placement des L dans son nom rend caduques toutes possibilités à prononcer avec célérité. A essayer de nommer à la buvette de Musard après le match. Les joueurs clés Sorte de motoculteur humain plus proche du perce muraille, il a focalisé l’attention et le travail de nombreux kinésithérapeutes la saison passée, il s’agit bien évidemment d’Olie Avei, la terreur des mers du Sud. Le talonneur samoan a impressionné la saison passée en Pro D2 et devrait faire parler de lui au niveau supérieur. Mais au même poste et déjà brillant dans l’exercice de la provocation, l’ancien Montpelliérain Fabien Rofes offre une alternative intéressante avec de plus la faculté à pinailler et à faire dégoupiller les adversaires. En première ligne l’imprononçable Delboulbes est l’auteur d’un début de saison de haut niveau qui l’inscrit dans la catégorie des piliers coureurs, tout en étant en plus solide en mêlée, ce qui devrait faire de lui un jouer d’avenir. Le club compte aussi sur sa charnière made in hémisphère Sud avec Heini Adams et Gérard Fraser. Un Sud-Africain et un Néo Zélandais, le premier ancien international et capable de passes géniales, mais parfois seulement le second réalisateur hors pair, et métronome de son équipe. L’association indispensable pour que le club soit performant. Nous ajouterons également le centre déjà entré dans le cœur des jeunes Bordelaises, le pumas du club Rafaël Carballo, pilier des lignes arrières, sanguin mais indispensable joueur d’expérience. Le staff : Triumvirat classique dans ce domaine avec Marc Delpoux à la baguette. Le Narbonnais, ancien troisième ligne, a fait ses classes d’entraineur dans son club de cœur avant d’enflammer le championnat italien en amenant Calvisano au titre en 2008 (enflammer étant peut être un terme exagéré, considérant l’avancée du rugby italien). Il peut compter pour les avants sur Laurent Armand, ancien talonneur de talent, meilleur marqueur d’essai catégorie talonneur du top 16 selon une statistique inutile que n’aurait pas reniée Pierre Salviac, et pour les arrières de Vincent Etcheto, Basque et animateur de soirée dans l’âme preuve à l’appui ici: http://www.dailymotion.com/video/xjr42q_vincent-etcheto-tomber-la-chemise-bodega-union-bordeaux-begles_sport, C’est un ancien de la maison béglaise, hélas pour lui lors de la période post Rapetou. C’est aussi un frustré de la redoublée à qui il était surtout demandé de balancer de grands coups de pompe. Il se retrouve dans un club qui vous l’aurez compris a du mal à se décider avec le statut de co-entraineur après avoir eu les commandes, avec pour mission de donner du jeu à un club historiquement porté sur le combat. Il fait également partie de l’association de Floyd Landis des Sportifs à Hanche de Bois, avec deux prothèses de hanche, souvenir douloureux du nombre trop important de coups de tatane lancés en l’air. A ceux-ci s’ajoutent bien évidemment préparateurs physiques et autres porteurs d’oranges, que nous ne mentionnerons guère plus, mais qu’ils sachent qu’on compte sur eux. L’objectif: Celui de l’an dernier ayant été largement atteint, voire dépassé, celui de cette saison sera simplement le maintien avec honneur, et si possible avec le moins de branlées possible, surtout au Stade Chaban Delmas… Une cartouche déjà grillée après la douloureuse défaite face aux Wasps… Donc le maintien ce sera déjà bien. Scénario idéal : Début de saison délicat, fait de défaites honorables avec bonus défensif, puis une montée en puissance, un apprentissage du Top 14 en somme. Première victoire au bout de 4 matchs offrant un moral tout neuf à l’équipe. Après une année émaillée de quelques coups d’éclats à l’extérieur notamment à Paris (équipe à choisir), le maintien est assuré à deux journées de la fin sur une victoire à domicile à Chaban. L’équipe continue sa progression en espérant monter d’une place la saison prochaine. Comme quoi au final un scénario idéal n’est pas réellement ce que l’on a fait de plus enthousiasmant… Pire Scénario : La saison commence par un Stade Français – UBB, ou l’équipe tétanisée par l’enjeu passe à coté de son match et se retrouve avec son talonneur Ole Avei suspendu pour la saison après une algarade avec Byron Kelleher, celui-ci ayant osé regarder sa femme. Pour consoler son équipe Vincent Etcheto improvise une soirée karaoké d’après-match. La mauvaise passe se poursuit durant les premiers mois de la saison avec sa succession de désillusions, si bien qu’en fin-décembre l’UBB est 13ème. Seule équipe à avoir fait pire, celle de Toulon avec Laporte au commandes qui est destitué (ceci aura son importance). En coulisse les responsables des deux entités Stade Bordelais et CABBG se reprochent la politique sportive. Le point culminant est atteint lors de la soirée de Noël ou les dirigeants béglais font sécession et décident d’annuler la fusion. La dissolution du mariage sportif est prononcée dans la mairie de Bègles le 10 janvier suivant, avec acceptation de la Ligue, mais contestée par certains clubs qui portent l’affaire au tribunal. En attendant le Top 14 devient Top 15 et les deux entités se choisissent les joueurs à pile ou face, qui tourne en faveur de Bègles. Les entraineurs choisissent le Stade Bordelais, tandis que Bernard Laporte est nommé à la tête de l’entité Béglaise, avec Vincent Moscato en charge des avants et Dominici en charge des arrières. Celui-ci revenant de dépression, il ne supporte guère l’atmosphère du club et c’est très vite Serge Simon qui le remplace, plus résistant à la pression, toute sorte de pressions. Alors qu’avec un effectif réduit, obligeant le Stade Bordelais à jouer souvent à 14 en fin de match, ceux-ci essayent tout de même de produire du jeu, mais ne parviennent pas à décoller, l’équipe de Bègles qui a pu s’offrir les services de Schalk Burger en joker médical et à bénéficié de l’exil de Mike Tindall ressuscite les Saints Commandements, on défonce, on vitrifie, on cocotte jusqu’à endormir la tribune de face. Bref à deux journées de la fin, le CABBG est en position de qualification, tandis que le Stade Bordelais est déjà relégué. La confusion totale règne dans ce Top 15, tandis qu’est examiné le recours des clubs contre la dissolution d’entre les deux clubs. La dissolution est déjugée par le TAS qui indique que le Top 14 doit être rejoué en intégralité pour respecter l’équité sportive. Échaudé à l’idée des doublons engendrés Guy Novès prend sa retraite tandis que Bernard Laporte frôlant l’apoplexie doit prendre des congés. Les joueurs du Top redevenu 14 entament une grève, qui fait intervenir la fédération internationale. Afin de calmer le jeu, la ligue accepte de transiger et exclu définitivement la ville de Bordeaux du Top 14, reléguant les deux clubs girondins. Les deux clubs en position de faiblesse décident alors de fusionner pour être plus performants, mais aucun ne veut transiger sur le nom, la nouvelle entité devient USBCABBG. Le club ne se mettant pas non plus d’accord sur les couleurs c’est finalement en bordeaux que jouera la nouvelle entité…
Rugby & Strategy : Part deuz’ Après la première partie présentant l’esprit de cette série d’articles, nous apprendrons aujourd’hui la différence entre la stratégie et la tactique. J’espère que la partie 3 fera la distinction entre un marron et une châtaigne. Rugby et stratégie (2) Essai d’élucidation du rugby par la stratégie ou Les penseurs de la guerre au service du noble jeu Pour moi, qui ne comprends pas la pensée séparée de l’action, qui ai la même horreur des intellectuels rachitiques que des soudards imbéciles, (…) cela fait toujours plaisir de rencontrer un cérébral qui est aussi un fort et un actif. Maréchal Lyautey, certainement à propos de Pascal Papé, Lettre d’Olympie, 1893. Où l’on apprend que Marc Lièvremont est un excellent joueur de bilboquet… Après l’avoir longuement introduit, prenons d’abord soin de bien définir le sujet. Les définitions de la stratégie sont nombreuses. Nous nous en tiendrons à celle de Julian Corbett1 : La stratégie est l’art de diriger la force vers le but à atteindre (Strategy is the art of directing force to the end of view). A vrai dire, dans notre cas, cette définition est d’une importance moindre que les deux conséquences qui en découlent : Premièrement, et quelle que soit la définition que l’on donne à la stratégie, celle-ci a une vocation pratique. Elle suppose certes une théorie, mais elle n’a d’autre but que la victoire : il faut surpasser l’adversaire. C’est pourquoi nous pouvons nous permettre de lui donner une application au sport en général et au rugby en particulier. D’autre part, il ne faut pas confondre la stratégie et la tactique. La tactique s’entend comme les techniques et procédures utilisées « sur le terrain » par le soldat ou son chef direct pour obtenir un gain immédiat et provisoire. La stratégie, quant à elle, s’entend dans une acception plus large, plus générale, à un niveau supérieur de réflexion, de conception mais aussi d’accomplissement. Pour illustrer ce hiatus fondamental, imaginons que nous ayons à jouer une demi-finale de la coupe du monde sous la pluie. Une stratégie envisageable pourrait être de mettre en œuvre un jeu prudent, restrictif et d’usure, cherchant à provoquer la faute de l’adversaire et fondé sur l’occupation du terrain. Tactiquement, l’application de cette stratégie passerait, entre autres, par : un jeu au pied long en coin, l’utilisation fréquente de chandelles courtes pour mettre les joueurs en couverture sous pression, le passage fréquent au sol après du jeu « à une passe au près » pour minimiser les risques de pertes de balle et obliger la défense à commettre des fautes. Dès lors, on en déduit qu’il y a des stratèges et des tacticiens au rugby, et qu’ils ne sont pas forcément les mêmes. Il est clair que, dans un club, le staff dirigeant et l’entraîneur en chef font plutôt et normalement partie de la catégorie des stratèges : à eux le temps long, la gestion de l’effectif sur le moyen et long terme, la politique générale du club en matière de finances, de recrutement et de formation, mais également pour le manager en charge du sportif et l’entraîneur en chef, le choix d’un style de jeu et les grandes lignes de sa mise en œuvre. Subordonnés, les entraîneurs adjoints, préparateurs physiques et joueurs cadres entrent normalement dans le champ des tacticiens. Ils ont un rôle plus technique et pratique (car selon l’Encyclopédie Universalis2, la tactique est « l’art de combiner les moyens militaires au combat pour en obtenir le meilleur rendement », et sont ainsi les outils de la stratégie. Pendant le match, les joueurs sont les tenants de la stratégie et effectuent les choix tactiques qui en constituent les modalités, en accord ou en contradiction, parfois, avec ce qui a été prévu. Il existe là encore une analogie entre la guerre et le sport : à la guerre, le général et son état-major élaborent des plans de bataille, mais une fois le combat engagé et les forces lancées dans la mêlée, le commandant en chef perd une grande part de sa capacité à influer sur les événements, contraint de déléguer la conduite des opérations aux échelons subordonnés qui sont au front et ne pouvant décider dans l’urgence à sa place. En fonction des circonstances, il est toujours en mesure de commander ou conseiller, mais sa position en retrait le maintient hors du cadre immédiat de l’action. De la même manière, l’entraîneur, dans les tribunes ou sur la touche, n’est plus le dépositaire de la stratégie qu’il a mis en place à partir du coup d’envoi. Il a beau s’époumoner du bord du terrain ou chuchoter des conseils dans l’oreillette du soigneur, la décision, in fine et dans l’action, incombe aux joueurs. On en revient à la définition de la stratégie, toujours donnée par l’Encyclopédie Universalis3 : « art de faire converger les moyens militaires sur le champ de bataille jusqu’au moment du combat (souligné par nous) ». Cette posture, non exempte de frustration, frustration fréquemment évoquée par les anciens joueurs devenus entraîneurs, était, par exemple, parfaitement assumée par le maréchal Lyautey qui, à l’imitation de son maître Gallieni, une fois qu’il avait donné ses ordres, prétendait laisser toute latitude à ses subordonnés car les choses lui échappaient alors définitivement : L’un comme l’autre possédaient cette qualité de laisser faire leurs subordonnés quand ils leur avaient accordé confiance et de ne pas intervenir dans l’exécution. (…) On connaît l’incident de la colonne de Ké Tuong, au Tonkin, en avril 1895 : le ravitaillement n’arrive pas, et le commandant Lyautey, chef d’état major, est dans ses petits souliers ; en pareil cas, tous les chefs d’état-major sont gênés au même endroit. Il scrute l’horizon, s’agite, et, dirions-nous aujourd’hui, s’en fait considérablement. Gallieni, tout aussi préoccupé, au fond, que son adjoint, reste impavide, lit, ou fait semblant de lire et de lire du Stuart Mill encore ! Il conseille au bouillant Lyautey d’user, lui aussi, de cet infaillible calmant : les ordres sont lancés, toute ingérence dans l’exécution serait funeste. (…) C’est ce que le général Freydenberg appelait l’heure du bilboquet, l’heure où le chef d’état major apporte à son patron cet armement inoffensif et lui dit : « Occupez-vous avec ça et laissez-nous faire notre travail. » Il y a d’ailleurs assez peu de chefs rompus à l’exercice du bilboquet…4 1 Green Pamphlet, 1906, in Some Principles of Maritime Strategy, United States Naval Institute, Annapolis, 1988, p 308. 2 Jean Delmas, Armées, Doctrines et Tactiques – http://www.universalis.fr/encyclopedie/armee-doctrines-et-tactiques/ 3 Ibid. 4 Yves de Boisboissel, Dans l’ombre de Lyautey, L’Harmattan, Paris, 1953, p 293.
Diaporama de noël : Partie 1 C’est noël avant l’heure à la Boucherie. On a envoyé des lettres de menaces au père noël pour le faire se grouiller un peu parce que la patience, c’est pas notre fort. On vous fait donc partager ce qui restera votre plus beau cadeau de cette fin d’année (pour ceux qui auront le droit à des cadeaux). Non, ne nous remerciez pas. Surtout que le titre de l’article laisse espérer une suite dans les jours à venir. Enfin, vous pouvez quand même toujours crever pour qu’on vous souhaite des bonnes fêtes… Le secret de Cédric Heymans ? Avoir des petits snacks plein les poches pour éviter les fringales en cours de match... "Tu vois Pierre, c'est ça une attaque de trois-quart..." Faîtes des dons au Téléthon et aidez ce vieil homme à retrouver l'usage de ses jambes! Non, décidément, personne ne comprend pourquoi les tribunes d'Aimé Giral sont toujours pleines... Au moins eux, ils pourront pas se raser la tête pour un pari à la con... Rigole, rigole, tant qu'il est encore temps ! Trouvez l'intrus... Blanco porte déjà le deuil du club de son coeur... 30 supporteurs déchainés aux couleurs de leur club : c'est le rêve que fait Jacky Lorenzetti chaque nuit. Quand on arrive plus à déborder ses adversaires, on se rabat sur l'arbitre. On a beau dire, les mêlées en proD2 c'est plus ce que c'était... Les Bonus : Remonté, Lulu Harinordoquy se prépare déjà pour le prochain derby basque. Exclusif : Jean-Baptiste Gobelet joue encore au rugby ! Enfin à 7 quoi... Le terrible Joker est toujours là ou on ne l'attend pas. Israel Dagg invente la technique dite 'de la savonette' Grâce aux caméras de vidéosurveillance la police néo-zélandaise a pu retrouver le délinquant qui avait craché dans le yop de Richie McCaw Un grand merci à Desman pour ce beau diaporama !
Présentation Top14 : Lyon OU Par la danseuse Bruce Rihanna… Présentations précédentes : Toulouse Toulon Perpignan Clermont Bayonne Biarritz Le club : Lyon Olympique Universitaire, « Universitaire » se rapportant au niveau de jeu développé il y a encore de çà une petite dizaine de saisons…Et « Olympique » à la fameuse devise : « participer … ». L’histoire : Non le LOU n’est pas un club monté de toute pièce, fruit du professionnalisme rampant du milieu des années 90. Le LOU a une vraie histoire. Tout d’abord nommé Racing Club de Lyon à sa création en 1896, l’appropriation de ce nom par le Racing Club Toulonnais (1, 2, 3 je lâche les fauves… ) contraint les autorités de l’époque à opter pour une dénomination « jeu de mot » magistrale : le Lyon Olympique Universitaire était né. Nous sommes en 1901. A cette époque, le club répondait parfaitement à la loi relative aux associations votée la même année, c’est-à-dire à but non lucratif, donc pas dans la nécessité de vendre le nom de son stade à une société d’assurance. Mais nous y reviendrons plus tard. Vous vous en doutez l’histoire est trop belle pour être vraie. Et ce sont bien des footballeurs du Football Club de Lyon qui en 1893 disputèrent les premiers des matchs de rugby alors en partenariat avec l’Association Athlétique de Grenoble. Un vrai bordel quoi. Le pourquoi du « Universitaire » s’explique en fait par le rapprochement du Lyon Olympique et des élèves de l’Ecole Centrale de Lyon. Vous savez tout de l’acte sexué à l’origine de la naissance du petit louveteau. Jusqu’en 1930 le FCL et le LOU coexistent et atteignent régulièrement les phases finales de championnat. Mais à partir de 1930 le FCL disparait et laisse champ libre au LOU. Cette époque est celle de l’apogée avec deux titres de champion de France en 1932 et 1933. Ce sont, vous vous en doutez, les seuls. L’apogée est fugace, petit à petit le foot prend sa revanche et supplante le rugby dans la région rhodanienne. L’histoire du LOU dans l’élite devient alors chaotique avec des absences en gros : Entre 1960 et 1968 Entre 1978 et 1993 Entre 1993 et 2011 La ville : Disons le clairement : Lyon est une jolie ville. Est-ce une raison pour que les Lyonnais vous fassent sentir que c’est avec un altruisme incroyable qu’ils nous laissent fouler les pavés de leur cité à nous les étrangers ? Non, bien évidemment. Car oui le Lyonnais ne s’étouffe pas dans sa modestie. Côté « à voir », citons tour à tour le Vieux Lyon, les multiples églises, Fourvière, la place Bellecour, l’Opéra… Bref il y a de quoi occuper ses soirées. La fête des Lumières est une occasion formidable de se défoncer à coups de vins chauds à 1€ tout en contemplant des projections psychédéliques sur les murs de la ville. C’est trippant mais sinon côté festif on repassera. Manque de passion ? Haine de l’étranger ? Suffisance ? On ne le saura jamais mais cette ville manque de quelquechose. Heureusement les nombreuses Ecoles et universités sont là pour mettre l’ambiance. Lyon est une vraie ville étudiante et on trouve des soirées sympatoches pour peu qu’on ait les bonnes adresses. Le stade : Attention point sensible. Longtemps les rugbymen ont dû partager leur stade avec les joueurs (sections masculine ET féminine) du FC Lyon. Oui l’Histoire est parfois cruelle. Ce stade c’était Vuillermet. Une « antre » de 4800 places dont 3000 assises… Quoi dire d’autre ? Que c’est un peu le Ravenhill français en plus petit, en moins venteux et surtout avec un peu moins de ferveur ? Juste un peu. L’accession au Top14 en vue, le président et la ville de Lyon se mettent d’accord pour lancer un projet de stade modulable (vous l’aurez compris le stade n’est pas vraiment la priorité du club jusqu’à maintenant) dans le 8ème arrondissement de Lyon. Son coût : 10 millions d’€. Et là le drame : pour financer ce stade les dirigeants lyonnais ont la bonne idée de faire appel au Naming. Dieu sait qu’il y en a des noms de marques sympas à entendre représentant Lyon, et c’est alors que le couperet tombe : Matmut. On apprécie le comique des Lyonnais qui ont sans doute voulu faire là un clin d’œil à deux tordeurs de bides Ô combien célèbres… Reste que Matmut apporte 1M€ par an pour donner son nom à un stade démontable de 8000 places. On ne sait pas qui arnaque l’autre finalement. Comme un symbole, l’inauguration du Matmut Stadium (décidemment je ne m’y fais pas) se fait à l’occasion d’une défaite contre le RCT en Heinekid Cup. Bien fait pour eux. L’avenir s’annonce grandiose avec la récupération programmée de Gerland à l’horizon 2014 (le Grand Stade de l’OL alors achevé). Le LOU disposera alors d’un vrai outil de travail même si ce n’est pas le stade le plus chaleureux de France. Les supporters : On va pas se mentir la ville ne respire pas rugby. Mais bon à coups d’invitations et de places au rabais le club à tout de même réussi à faire rentrer 35 000 personnes à Gerland pour des matchs évènements (Grenoble ou Oyonnax l’an dernier). Nul doute que le potentiel public est là dans une région qui peine à s’installer sur l’échiquier national du rugby. Une moyenne de 25 000 spectateurs devra être à terme l’objectif minimal du club si TOP14 il y a. Les joueurs clés : Peu de joueurs très anciens dans cette équipe. Citons Xavier Sadourny, au club depuis 2006 qui a pleinement participé à la montée de LOU, Nicolas Raffault titulaire indiscutable au centre depuis son arrivée en 2006 voire même Pierre Vigouroux ou Christian Short les deux titulaires en 2ème ligne depuis leurs arrivées en 2009. Les recrues : Le LOU a frappé (tenté de frapper) fort sur le marché des transferts lors de la dernière intersaison. Sur le papier le recrutement s’annonce prometteur mais il serait temps que les joueurs justifient les sommes et les espoirs placés en eux. LA star c’est bien sur Ricky Januarie, ancien titulaire en poste de demi de mêlée chez les Boks. On peut s’interroger sur ce joueur au physique étonnant qui a régulièrement dû céder sa place à d’autres 9 moins côtés que lui que ce soit en club ou en sélection : Duvenage, Hougaard, etc… Son passage aux Ospreys ne fut pas non plus une franche réussite mais espérons qu’il apporte au LOU son expérience et son relatif talent. Parmi les autres noms de ce recrutement on retrouve MR « je me fais retourner par Yves Donguy », Juan Manuel Leguizamon. Trêve de plaisanterie c’est certainement LE meilleur recrutement du LOU en terme de potentiel. Ce joueur a de la classe, qu’il le montre. Sinon évidemment Mark Van Gisbergen est appelé à être un joueur cadre de cette équipe. Une blessure en début de saison l’a un peu freiné. Du haut de ses 34 ans est-il capable de retrouver son niveau du temps des Wasps ? A l’ouverture, Régis Lespinas viendra occuper le poste en alternance avec Xavier Sadourny. Sisa Koyamaibole, ancien du RCT et de Sale viendra lui apporter son impact au poste de 8. Pour compléter la troisième ligne, l’ancien d’Albi Vincent Clément semble être un choix judicieux. Dans la cage, Arnaud Marchoix apportera son passif parisien tandis qu’Arnaud Tchougong, en provenance de Bourgoin, est une valeur sûre. Mais si on devait mettre une pièce sur une révélation nul doute que le centre Fatafehi arriverait en tête. Avec ses près de 120kg, il a fait souffrir les défenses de proD2 l’an dernier et donné du grain à moudre à Mathieu Bastareaud lors de la rencontre d’Heinekid Cup. Bon ok c’est pas hyper joli à voir, mais il fait sacrément mal à l’impact. Le boucher : Dur de dégotter un vrai profil de boucher dans cette équipe. On va dire qu’il y a un apprenti boucher qui ne demande qu’à faire éclore son talent depuis quelques années en la personne de Leguizamon. Un mec qui met un placard en retard à Sébastien Chabal et qui gagne son duel face à Nalaga est forcément un bon bougre. A lui de le prouver. Le joueur au nom imprononçable : Sisia Koyamaibole. “Ko-ya-ma-hi-bo-lé” ? “Ko-ya-mé-bol” ? Bon courage. Le scénario idéal : Le LOU finit avant-dernier du TOP14. Jusqu’ici rien de bien idéal… Mais au cours de la saison, Patrick Sebastien rachète le CA Brive alors en pleine crise. Sur la lancée du Plus Grand Cabaret du Monde, il pense arriver en Messie (encore une fois) et parvenir à redresser la barre (pour une fois). Mais sa décision de se lancer dans la course à la présidentielle avec le DARE lui prend tout son temps… Et son argent. Le CAB n’est plus en mesure de respecter son budget. Ils sont relégués en Fédérale 1 et le LOU est maintenu. Le scénario catastrophe : Un investisseur qatari rachète l’OL en cours de saison. JMA, qui a racheté le LOU entre temps, essaie de l’inclure dans le packaging. Malheureusement l’homme providentiel ne comprend rien au rugby à XV mais tombe sous le charme du rugby à 7. Sans fonds, le club met donc la clé sous la porte. L’histoire ne s’arrête pas là puisque dans un vent de folie, notre Qatari s’empresse d’acheter tous les joueurs de l’équipe de France de Sevens sous contrat avec la fédé. Il crée un championnat où le LOU est le seul club engagé. Jean-Baptiste Gobelet termine meilleur marqueur de la compétition. Scénario catastrophe de bout en bout quoi…
Rugby & Strategy : Part One Aujourd’hui, c’est Vern “du blog” Cotter, qui nous explique pourquoi le rugby, c’est la guerre. Il a malheureusement oublié de mentionner les “belles ogives” dont parle tout le temps T. Lacroix. C’est un article un peu sérieux et assez long, et comme on sait bien que vous pouvez pas vous concentrer plus longtemps que la durée d’une pub pour un déodorant, on vous le découpe en plein de parties. Rugby et stratégie (1) Essai d’élucidation du rugby par la stratégie ou les penseurs de la guerre au service du noble jeu Le rugby, c’est une guerre sans la haine, une bataille sans cadavre. Peter Fitzsimons (Australie – Deuxième Ligne) Le rugby est la plus belle des guerres en temps de paix. Jean Giraudoux Où l’on est bien obligé de constater que le rugby, c’est la guerre ! Le rugby est couramment appelé « sport de combat collectif ». Les joueurs y sont appelés à lutter les uns contre les autres dans des points de rencontre qui mobilisent leurs qualités physiques et techniques. La violence existe bien sûr dans les autres sports collectifs, notamment ceux où les équipes peuvent être mêlées sur le terrain. Au football ou au hockey sur glace par exemple, les duels sont omniprésents, mais la violence qu’ils induisent est plus limitée, pas forcément dans son intensité (cas du hockey), mais dans les moyens qui sont autorisés pour la déployer. De plus, là où les sports de combat ne forment que des guerriers, c’est à dire des combattants qui luttent pour une victoire individuelle, la spécificité (et peut être la supériorité) du rugby est que chaque joueur doit s’inscrire dans une organisation collective, parfois complexe, dont le but est la victoire de l’équipe1. Le « combattant – rugbyman » est donc au cœur de l’affrontement de deux volontés qui s’opposent à deux volontés équivalentes chez l’adversaire : l’une collective, celle de l’équipe, l’autre individuelle, celle du joueur. Cette dialectique est comparable, toute proportion gardée, à celle qui met en conflit deux armées et leurs soldats sur le champ de bataille. Car le rugby est un sport de franchissement, de percée, de contact, d’occupation du terrain, de mêlée, et, nous l’avons dit, de combat. Dans ce jeu, la tactique et la stratégie prennent une dimension particulière : à ce titre, et toutes choses égales par ailleurs, il est peut être celui qui se rapproche le plus de la guerre. Naturellement, les correspondances entre le sport et le monde militaire sont nombreuses. On relève ainsi diverses analogies sémantiques, qui vont, en vrac, du « capitaine d’équipe » aux métaphores martiales, filées sur le thème des « campagnes », voire des « opérations commando », ou qui passent, tout simplement, par l’utilisation d’expressions communes (stratégie, tactique, attaque, défense…). Dans le même ordre d’idée, la « discipline » est un mot qui fait sens dans le sport, comme dans les armées. Étymologiquement, la discipline est un « domaine d’apprentissage »2. A ce titre, cette notion illustre parfaitement la dualité implicite aux sports collectifs et aux armées, qui fait cohabiter aspirations personnelles et besoins du groupe : la discipline peut en effet être envisagée comme une pratique individuelle (« je m’efforce de développer un talent, une compétence ») et/ou collective (« je me contrains pour exercer ce talent, cette compétence, au profit d’un collectif »). La discipline, au rugby, est également un état d’esprit qui vise à limiter le nombre de fautes commises de manière à ne pas permettre à l’adversaire de récupérer la possession du ballon ou de marquer des points sur une pénalité. Plus fondamentalement, le rugbyman, comme le militaire, se préparent à un affrontement physique et psychologique, où il s’agit d’imposer sa force et sa volonté à un adversaire. Inutile de rappeler que l’entraînement du militaire est lui-même fondé sur la pratique régulière du sport, afin de développer l’endurance physique et morale, la puissance mais aussi l’agilité. Militaires et sportifs partagent des méthodes de préparation finalement assez proches, qui font une part grande à la mécanisation et la répétition d’actes réflexes ou basiques, ce qu’un rugbyman pourrait appeler des « skills »… Enfin, il n’est pas rare de voir les militaires et les sportifs exalter et invoquer des valeurs similaires : à l’amour du maillot ou du club, on rapproche celui du drapeau ou de la patrie, et on parle indifféremment, selon que l’on porte un képi ou un jersey, « d’esprit d’équipe », « d’abnégation », de « sacrifice », de « goût de l’effort », de « pugnacité », « d’honneur » ou de « haine de la défaite ». Il n’est pas question ici de prétendre que tout rugbyman est un militaire qui s’ignore (ou inversement), ni de faire l’apologie de la guerre. Cette longue introduction a pour objectif de démontrer que l’on peut mieux comprendre le rugby en lui appliquant une grille de lecture qui fait appel à la stratégie militaire et aux nombreux penseurs, civils et militaires, qui ont étudié cette discipline aux développements infinis qu’est l’art de la guerre. Nous allons donc voir dans une série d’articles quels parallèles édifiants et instructifs nous pouvons tirer entre les deux domaines. To be continué 1. On pourrait aussi évoquer le cas du football américain, mais, sans sous-estimer la richesse tactique de ce sport, l’étude du rugby nous semble plus féconde. Le football américain pourrait être comparé à une succession de batailles rangées. Cependant, les situations initiales y étant, sur le principe, toujours identiques, la variété des actions, lancements de jeu et combinaisons permises par le rugby nous paraissent plus nombreuses et donc plus intéressantes à étudier. 2. On remarque d’ailleurs que certaines disciplines sportives telles que les sports de jet, de tir, l’escrime, certains sports de combat… sont, par essence, militaires.
Le XV du banc (des accusés) : les avants I fought the law and I won. Par Pilou Avec la complicité minime (comme son niveau de jeu au rugby) d’Ovale Masqué La partie 1 et les arrières, c’est ici 8. Sione Lauaki Le tribunal du bon goût capillaire vient d’épingler Sione pour la 17ème fois Bâti sur un profil de troisième ligne centre/trois-quarts centre/ailier, similaire à Chris Masoe, Lauaki est également capable de distribuer quelques pommettes à son vis-à-vis. Sélectionné à dix-sept reprises avec les All Blacks, Lauaki traîne également quelques casseroles typiquement rugby. En mars 2010, encore en Nouvelle-Zélande, il avait frappé un client d’un bar après l’avoir accusé de lui avoir volé son verre. C’était en fait un ami qui lui avait pris son verre (Lauaki n’est donc pas seulement doué en conservation du ballon ovale). Une blague à ne pas faire. En avril de la même année, le joueur a cette fois un accident au volant de son 4×4 alors qu’il n’était pas au-dessus de la limite d’alcool, mais quittant une bringue, il s’est endormi au volant. « Je pense que le plus gros problème que vous avez, c’est que quand vous buvez, vous ne pouvez pas vous contrôler et c’est une chose à laquelle vous devez penser », lui a lancé le juge du tribunal de Hamilton, en juin 2010. Sione Lauaki s’en tire avec des amendes atteignant le montant total de 1280 €. Les mauvaises langues murmurèrent même à l’époque que sa signature à l’ASM venait du fait qu’il avait perdu un gros contrat avec un club japonais, suite à sa condamnation. Pas étonnant qu’avec un profil de joueur/buveur/bagarreur, il ait intéressé Toulon. 7. Finau Maka I’m a slave for you Le triple champion d’Europe a traversé la dernière Coup du Monde en fantôme, arborant fièrement un panache frisé blond en guise de chevelure et reléguant par la même Shalke Burger et Richie Gray, au rang de faux blonds décolorés. Mais s’il intègre aujourd’hui ce XV, ça n’est pas pour ses talents de joueur, mais plutôt pour son goût en matière de relations humaines. Ainsi, en septembre 2010, il comparaissait devant le tribunal correctionnel de Toulouse pour esclavagisme moderne, suite à une plainte portée par un ouvrier sans-papiers que Maka aurait embauché puis maltraité. Aujourd’hui relaxé, il n’échappe pas à la vigilance de la Boucherie qui vient le plaquer à la maori, en le titularisant au sein de ce XV. OU 7. Mamuka Gorgodze Vous voyez qu’avec un peu de muscu, Kad Merad pourrait être crédible dans des rôles de méchant Gorgodzilla est un animal dans un corps d’homme, aussi à l’aise sur un terrain de rugby, que sur un ring de boxe. Il est en revanche beaucoup moins agile lorsqu’il s’agit de parapher des contrats de travail. Déjà coupable de s’être débiné en 2008 au moment de rejoindre le CA Brive, pour resigner deux ans à Montpellier (le climat sans doute), le joueur récidive en janvier 2011, mais c’est au RCT qu’il décide de mettre un raffut. Pas de bol, le Géorgien est tombé sur plus teigneux que lui, en la personne de Mourad Boudjellal : « On a lancé toutes les procédures juridiques pour être indemnisé et pour découvrir les éventuelles complicités qu’il y aurait dans ce dossier. Désormais, je veux savoir quand je serai payé » Le président toulonnais réclame donc la somme de 1 500 000 € (500 000 € par saison que le joueur aurait dû faire), soit le triple du PIB de la Géorgie. Cette affaire a le mérite d’avoir fait naître une série de contentieux entre ces deux clubs de la Méditerranée, sorte de derby factuel, dont il est toujours question au poste suivant de ce XV. 6. Rémy Martin et Olivier Missoup (avec la participation active de Mourad Boudjellal) Et là il me dit “Tu sais Lorie, je trouve que ton dernier single est pas terrible”. J’étais obligé de réagir ! Si le premier est bien connu pour ses vingt-trois sélections et son titre de champion de France, il l’est également pour sa capacité à écrabouiller ses adversaires, même si il lui arrive de se faire destroncher à son tour. De son côté, Olivier Missoup, peu connu des arbitres (et des tribunaux jusqu’alors), démarre une saison en bonne forme, après avoir souhaité la bienvenue au tout jeune Roussary. Lors du match Montpellier-Toulon, disputé le 30 septembre dernier, Martin aurait donc utilisé toute sa science pour agacer son vis-à-vis toulonnais et le faire déjouer. Les amateurs de rugby, ainsi que de boxe de rue (il y en), savent que depuis l’affaire Martin-Le Corvec (formé à Toulon), Rémy Martin a une assez grosse compétence en matière d’agacement, bien qu’il prenne parfois la foudre en fin de match. C’est d’ailleurs ce qu’il se serait également produit lors de la réception d’après match qui suivait cette rencontre. Les faux témoignages, comme les vrais, divergent, insultes et coups bas des deux côtés et en prime, deux présidents de clubs en rogne. Si sa sanction de quatre mois de suspension tient désormais Olivier Missoup à l’écart des terrains et des médias, son président n’en fait pas de même, en portant plainte à son tour et en révélant le « marchandage » que son homologue montpelliérain aurait voulu mettre en place. Il se crée donc une sorte de passif commun entre les deux clubs, auxquels viennent se greffer les dents perdues de Benjamin Thiéry, le scooter de Fabien Galthié et évidemment le huitième de finale perdu (ou gagné, c’est selon). Dans quelque temps, il sera possible de faire un XV uniquement sur les conflits entre ces deux clubs. 5. Marc Cécillon Qui aurait pu penser un tel homme capable de violence, franchement ? Joueur des années 1970 à 1990, Cécillon fait partie, selon le Times, des dix joueurs français de rugby les plus effrayants. Il est le symbole d’un rugby cassoulet devenu allégé, sauf que le grand Marc (190 cm pour 100 et quelques kilo) a toujours préféré rester à l’époque des troisièmes mi-temps qui durent et durent encore, jusqu’à ce qu’on ne se souvienne plus du pourquoi de la troisième mi-temps. A sa retraite sportive, en 1998, Cécillon hésite entre ennui, alcoolisme, dépression et médicaments pour finalement choisir les quatre, ce qui a la fâcheuse tendance d’accentuer son caractère déjà excessif. Le 7 août 2004, totalement rôti, Cécillon abat sa femme, alors que celle-ci venait de lui annoncer qu’elle souhaitait le quitter, ne supportant plus l’alcoolisme, la violence exacerbée et le harcèlement jaloux de son époux, par ailleurs fréquemment infidèle (broutilles donc). Il sera condamné à 14 ans de prison, mais n’en fera que la moitié. En liberté conditionnelle depuis juillet 2011, Cécillon vit avec sa nouvelle épouse, une visiteuse de prison, rencontrée durant son séjour au centre de détention de Muret. Une femme qui aime nécessairement le danger. On goutera toute l’ironie du titre d’un livre consacré à l’ancien rugbyman, écrit par Guy Leduc et intitulé “Marc Cécillon, l’homme tranquille du rugby français”. 4. Alain Estève Plus troublant encore que le look pré-Chabalien d’Estève, la présence de Jo Maso en arrière plan… comme Jack Nicholson dans Shining Né en 1946 à Castelnaudary, il doit à sa taille peu commune de deux mètres et son style de jeu pour le moins brutal (difficile de trouver mieux) une série de différents surnoms. A Béziers, il était surnommé le Grand et le Dindon, mais en équipe de France, il se faisait appeler le Citronnier. Pour Bobby Windsor, ancien talonneur de l’équipe du Pays de Galles, Estève était la Bête de Béziers. Pour la petite histoire, Estève aimait souvent murmurer lors des mêlées de doux « Bob-bee, Bob-bee » et lui balancer une bonne patate de forain en pleine mâchoire. Répliquant de suite, le Gallois le plantait dans le sol, parfois dans la boue et Estève se relevait ensuite, en lui adressant simplement un clin d’œil. A Toulon, en revanche, il aurait été surnommé le Meurtrier, depuis la finale de 1971, Toulon-Béziers durant laquelle il aurait pété plusieurs côtes à André Herrero. C’est tout de suite moins romanesque. Dernier surnom en date, qui en fait n’en est pas un, le proxénète. En effet, Estève purge actuellement une peine de prison pour proxénétisme aggravé. A la suite d’une descente de police, en 2004, il est arrêté dans sa boîte de nuit biterroise, le Moulin Rouge, en compagnie de quatre bombes anatomiques. Lors de leurs auditions, en garde à vue, les quatre jeunes femmes, dont deux Roumaines (les esthètes du premier samedi du mois comprendront cette précision), ont explicitement reconnu le caractère des services qu’elles pouvaient rendre à la demande des clients du Moulin-Rouge. Elles ont fourni de nombreux détails, sur les tarifs ou le rangement des préservatifs dans ce petit bar équipé de salons particuliers. Estève a dû aussi s’expliquer sur l’hébergement à son domicile de deux jeunes femmes d’origine bulgare connues pour des faits de prostitution. Dire que l’on aide des prostituées à s’en sortir en les plaçant comme entraîneuses dans un bar américain, c’est une ligne de défense pour le moins étrange et qui n’a pas évité à Estève un séjour au cachot, ainsi qu’une place dans ce XV. 3. Andrea Lo Cicero Lo Cicero posant avec un jeune fan Peu d’hommes portent des prénoms de femmes. A notre connaissance, un seul porte un prénom de femme en sus d’être un pilier international italien. Mais ce qui vaut à Lo Cicero d’être titulaire au sein de ce XV, c’est son contentieux avec le Stade Toulousain, en 2006. A l’époque, il avait été condamné à indemniser le Stade Toulousain, qui lui reprochait d’avoir participé avec la sélection italienne à un match contre l’Espagne, le 22 septembre 2003, alors qu’il était en arrêt maladie depuis le mois de mars pour une blessure à un genou. Une affaire de doublon. Impardonnable pour Guytou. 2. Phil Greening Hitman c’était quand même vachement mieux en jeu vidéo Greening aime la France (oui c’est bien Serge Betsen), à tel point que lorsqu’il croise un joueur de cette nationalité, il ne peut pas s’empêcher de garder un souvenir de la rencontre. Ainsi, en avril 2002, lors d’un match amical (l’expression peut faire sourire car tout le monde sait qu’en rugby, les matches sont tout sauf amicaux), il choisit d’emporter le larynx de Rougerie dans une manœuvre quasi chirurgicale qui consistait à piétiner la gorge du Lomu blanc auvergnat. Roro n’a pas apprécié (étrangement, ça se comprend) et a attaqué en justice le talonneur anglais pour obtenir gain de cause : 40 000 € de dédommagement. De quoi permettre à Rougerie de peaufiner son brushing ou d’acheter quelques slips (second instant Miaou pour les lectrices). 1. Christian Califano Démarre je te dis !! J’ai vu Guy Novès derrière nous !! Exerçant en même temps les nobles professions de motard en rally raid, trublion à la télé et consultant sportif, le Calife a, d’abord et avant tout, été un pilier comptabilisant plus soixante-douze sélections en équipe de France, six titres de champion de France et une fois champion d’Europe. Ces titres ont été glanés au sein du club qui lui a pratiquement tout appris : le Stade Toulousain. Etrangement, c’est aussi ce club qui lui vaut de figurer dans ce XV. En 2001, Califano décide de faire une parenthèse d’un an avec le Stade Toulousain, pour partir jouer une saison en Nouvelle-Zélande. Marqué par l’univers tribal maori (des gros bonhommes de cent vingt kilos, avec des tatouages jusqu’à la gorge) et fasciné par le rugby du Super 12, c’est son rêve. Avant de partir, il assurait partout dans la presse que la Nouvelle-Zélande n’était qu’une parenthèse d’un an et qu’il reviendrait ensuite au Stade Toulousain. C’est pourtant aux Saracens de Londres qu’il signe la saison suivante, club dans lequel il retrouve Thomas Castaignède. Stupeur à Ernest-Wallon, (deux anciens Toulousains dans le même club anglais, c’est presque pire que perdre un match à cause d’un doublon, voire même d’un triplon) et l’ancien pilier est attaqué aux Prud’hommes par le Stade Toulousain, qui lui réclame pas moins de 500 000 € au prétexte que le club avait été contraint de recruter un pilier droit pour le remplacer jusqu’au 30 juin 2005, date prévue de la fin de son contrat. En septembre 2005, le tribunal de Prud’hommes de Toulouse donna raison au club toulousain et condamna Califano à verser les 500 000 € demandés d’apaiser les pleurs toulousains. Bonus : L’encadrement Manager général : Bernard Laporte Non tu déconnes Bernie… t’as vraiment fait tout sans jamais aller en taule ? Bernie le Dingue a eu plusieurs casquettes rugbystiques, comme joueur et entraîneur, mais également plusieurs costards d’homme d’affaires : casino de jeux, campings, immobilier, restauration, etc. Apparemment, il serait également l’actuel entraîneur du RCT, quand il n’est pas consultant pour la télévision ou la radio. Avec une série de quinze perquisitions étalées sur douze mois d’enquête (record en cours), Laporte est un bon client du système judiciaire. Florilège de ses plus belles actions en la matière : Le Casino de Gujan-Maestras En mars 2007, un couple a déposé une plainte pour « favoritisme ». Gérants d’un casino à Arcachon, en Gironde, ils souhaitaient acquérir une centaine de machines à sous pour leur établissement. La demande a été rejetée par le Ministère de l’Intérieur, sous l’égide de Nicolas Sarkozy au prétexte qu’il y avait suffisamment d’offres de jeu. Bernard Laporte aurait alors contacté le couple. En échange de parts dans le casino, l’ancien entraîneur du XV de France leur proposait de rencontrer Sarkozy pour régler le problème. “Olé Bodega” 2007 encore. Un rapport de la Direction Nationale des Enquêtes Fiscales transmis au Parquet de Paris révèle que les « mouvements des comptes courants ne sont pas identiques selon que l’on examine le compte crédité et celui débité ». Le restaurant toulousain, placé en liquidation judiciaire dissimulerait « des recettes et des majorations artificielles des charges » et du « travail au noir ». De plus, le comptable qui gérait “Olé Bolega”, Michel Barthelemy, via sa société MBD Gestion, a été reconnu coupable l’année précédente de blanchiment d’argent, abus de biens sociaux, faux et usages de faux (Barthelemy est également le comptable personnel de Bernard Laporte). Les rêveries du Lac En 2009, la résidence de tourisme basée en Isère (ou dans la Drôme parait-il), les Rêveries du Lac, a dû déposer les armes après avoir laissé une ardoise de 2 700 000 € d’impayés. L’établissement était géré par Génération LTB où le L signifie Laporte. Les propriétaires, qui s’estiment lésés, attendent pour déposer plainte d’avoir accès au dossier. A Toulon, c’est surtout le jeu de mots, très manuel, avec Laporte et Lapeyre qui fait rire. Entraîneur des avants : Tuala Mathew Vaea La déchéance pour Joe Pesci, réduit à jouer dans le prochain volet de Babe Note : Il s’agit bien du talonneur et capitaine samoan Mahonri Schwalger sur la photo, qui était trop belle. Lors de la Coupe du monde, les Samoa ont échoué de peu aux portes des quarts de finale, perdant de justesse face aux Pays de Galles et l’Afrique du Sud, terminant troisièmes de leur poule. Leur manager général, Tuala Mathew Vaea, n’a pourtant pas eu le temps de savourer la bonne prestation de ses joueurs, car ils lui ont collé un gros bouchon digne de Brian Lima, en remettant un rapport au Premier Ministre du pays, expliquant l’attitude néfaste du directeur sportif sur le groupe. Accusé d’avoir été absent la plupart du temps (et au bar), manquant même la remise de maillots lors du dernier match, il a également été condamné par son village de Leauva’a, pour avoir terni la réputation de la communauté par son attitude. En conséquence, le chef du village, Sala Lose, lui a réclamé cent cochons. Au lieu d’amener physiquement les cochons au village, l’ancien sélectionneur a versé au village une amende de 2000 talas (environ 800 €), la valeur des truies, et s’est excusé auprès du conseil des anciens de la communauté. Ah… On m’informe qu’étant donné le temps passé à draguer les filles au lieu de rédiger des compositions de XV pour la Boucherie, je serai désormais payé en cochons, à compter de la publication de cet article. Entraîneur des arrières : Philippe Saint-André Allo Bernard ? T’es sûr que ces cons se doutent de rien ? PSA partage quelques points communs intéressants avec Bernard Laporte : ils ont joué au rugby (oui, c’était facile), ils ont été titrés avec les clubs qu’ils ont entraînés, ils ont entrainé l’équipe de France et leur nom apparait dans la même affaire de fraude fiscale. Ainsi Philippe Saint-André aurait bénéficié, au même titre que de nombreux joueurs professionnels, de pratiques frauduleuses qui suscitent les interrogations de la justice. Saisie en 2005 d’une plainte par la FFR qui aurait constaté “des anomalies, voire des infractions” dans certains transferts de joueurs, la justice française cherche à vérifier si ces pratiques constituent un vaste système illégal d’évasion fiscale et de rémunérations occultes. Elle s’intéresse tout particulièrement à Pascal Forni, agent de joueurs dont l’écurie a vu passer quelques stars du Top 14 comme l’Argentin Juan-Martin Hernandez ou les Français Dimitri Szarzewski et Olivier Milloud. La société Kenmore Management SA, domiciliée dans les îles Vierges britanniques, est au cœur de l’enquête. Pendant un temps, Bernard Madoff était pressenti comme manager général du RCT, mais il a préféré aller en prison. Spécialiste de la défense et du (close) combat : Richard Dourthe Ce ballon n’aurait jamais du chercher Richard Dourthe. Il va en payer de sa vie. Doté d’une compétence en matière de terrorisme infantile, Dourthe fils est également connu des tribunaux de Prud’homme. C’est en effet sur un autre style de terrain que Richard Dourthe et le club de rugby de Bayonne se sont retrouvés. L’ancien directeur sportif de l’Aviron Bayonnais a décidé de saisir le tribunal des prud’hommes suite à son licenciement en novembre 2009, dû à des mauvais résultats, ajouté à quelques tensions avec des joueurs, en demandant au club basque un dédommagement de près de 400 000 €. Il est intéressant de remarquer que Bayonne va probablement avoir à résoudre le même type de problème juridique, avec la mise au placard soudaine de Christian Gajan et Thomas Lièvremont. Il aurait pu y être, mais il n’y sera pas : Lucien Harinordoquy Si Lulu sourit sur cette photo, c’est parce qu’il est en train de fièrement piétiner le crâne d’un bayonnais Désormais source de blagues et ce pour les semaines à venir, l’intervention du paternel, ancien joueur, pour sauver son fiston de 110 kilos a prêté à débats. Elle a surtout été l’objet d’un dépôt de plainte par l’Aviron Bayonnais. Plainte qui sera retirée dans le but louable d’éviter une guerre civile basque et permettre ainsi aux Biarrots de se rendre, comme chaque année, aux Fêtes de Bayonne. Les bodegas (et l’honneur) basques sont saufs, c’est bien l’essentiel.
Le XV du banc (des accusés) : les arrières Faîtes entrer celui-là qu’est coupable. Par Pilou (également connu sous le nom de “Joe Van Niqueur” dans certaines soirées toulonnaises, mais chut) Avec l’aide d’Ovale Masqué, qui a pillé Google Images pour illustrer l’article. Allez-y foutez nous un procès, on craint personne. Non pas toi Rémy Martin ! Ca suffit ! Il est de coutume après une journée du Top 14 ou une semaine de Tournoi international de dresser un XV type. Le XV qui va suivre s’adresse aux gredins, aux canailles de peu de foi, aux fripouilles sentant le souffre et à ceux qui préfèrent casser des tronches à coups de Code pénal, plutôt que de le lire. En effet, si certains joueurs accumulent les titres, d’autres cumulent les convocations et séances devant les tribunaux. Démonstration : 15. Julien Caminati Malin, Julien lève bien les bras pour signaler à l’arbitre que ce n’est pas lui qui vient d’envoyer un prodigieux coup de pied dans les valseuses du 10 adverse Bras de lutteur gréco-romain, coup de pied de mammouth et capacité à égorger n’importe quel joueur au plaquage, Julien Caminati a tout pour plaire. Sur le papier. En effet, à 16 ans, il est viré de Narbonne à cause de ses excès. Surclassé en Reichels par le Castre Olympique, il écope d’une condamnation avec sursis et d’une suspension par son club, après s’être retrouvé en garde à vue, à la suite d’une bagarre en discothèque (déjà à l’époque). Le club de Cannes-Mandelieu lui offre la chance d’être titulaire à l’âge de 18 ans, mais à la fin d’un match, le joueur s’oublie en mettant de côté les valeurs de l’ovalie pour cracher sur un arbitre et le menacer. Bilan : suspension de trois ans par la FFR. Quelques mois plus tard, le sort est plus terrible que n’importe quel arbitre aveugle car un accident de scooter lui cause une fracture à la rotule (c’est sans doute pour éviter ce type de désagrément que certains rugbymen préfèrent rouler en voiturette de golf). Deux ans de rééducation et trois ans au Nice Rugby Club ont assagi l’arrière et c’est à Brive qu’il retrouve l’élite. Quand il ne prélève pas les scalps de ses victimes avec son ami Arnaud Mignardi, Caminati fait parler son talent, se taillant, à coups de poings, une place de titulaire au sein de ce XV. Julien s’apprêtant à dévorer les entrailles d’un malheureux adversaire 14. Tom Williams (avec l’aide de Dean Richards) Et si je faisais un clin d’oeil vers mon coach pile au moment où la caméra zoome sur mon visage ? Ouais, ce serait cool ! Clairement, le maillon faible de ce quinze flirtant avec la correctionnelle puisque le joueur en question s’en est tiré avec quatre mois de suspension. Lors de la rencontre de H-Cup entre les Harlequins et le Leinster, le 12 avril 2009, Williams reçoit l’ordre de mordre une capsule de sang pour permettre à un remplaçant potentiellement plus efficace d’entrer sur le terrain. Williams aurait scrupuleusement croqué ladite capsule pendant qu’il était enterré dans un ruck, afin de quitter le terrain, en imitant Bela Lugosi (les plus jeunes iront chercher de qui il s’agit). Evidemment, l’affaire a éclaté au grand jour, rapidement baptisée du nom de Bloodgate par la presse anglaise. Le club des Harlequins fut condamné à une amende de 250 000 € et Dean Richards, le manager général du club, écopa d’une suspension de trois ans pour laquelle, il déclara « Je suis surpris. Trois ans, c’est une longue période, mais j’y songerais pendant la nuit. » Tout ça, ou presque, donc pour faire à nouveau entrer en jeu Nick Evans. Ce qui n’aura servi à rien puisqu’il ratera le drop décisif dans les dernières minutes du match. A noter que Richards n’en était pas à sa première sanction, puisqu’il avait, en 1988, pris six mois de suspension, pour avoir joué au foot avec le trophée de la Calcutta Cup (prix remis en jeu à chaque rencontre entre Ecosse et Angleterre dans le cadre du VI Nations) et avec John Jeffrey (un flanker écossais) dans une rue d’Édimbourg. 13. Arnaud Mignardi Chuck Norris > Richard Dourthe > Arnaud Mignardi Le jeune Gersois partage avec son camarade Caminati un CV flatteur. Trois-quarts centre pour Auch, Agen puis Clermont et Biarritz, il a également été appelé deux fois en sélection nationale (ce qui n’est toujours pas le cas de Jean-Marc Doussain). Ayant le mérite d’avoir fait rire Mathieu Lartot lors d’un match de H-Cup en jouant le rôle du poids durant une tentative de lancer, Arnaud Mignardi attirait déjà les regards sur lui, par son hommage appuyé à un fameux sketch des Inconnus. Six minutes approchant le divin. Cadeau. Délaissant les affres du cinéma et de la comédie, le rugbyman s’est souvenu il y a peu, qu’il est un sportif de haut niveau, en se mettant à la boxe. Boxe de rue très exactement. Ainsi, après leur belle victoire sur le pré de Montpellier (12-28), certains joueurs brivistes se sont arrêtés à Toulouse pour fêter leur victoire. Vers trois heures du matin, Mignardi et Caminati se présentent devant l’entrée d’une discothèque et décident de doubler tout le monde dans la file d’attente. Une personne aurait alors protesté, manifestant son mécontentement avec une telle vindicte qu’elle reçoit, en guise de réponse de la part de Mignardi, un sublime coup de casque, qui lui offre un billet gratuit direction les urgences, avec une arcade ouverte et une dent cassée. Cet incident leur ferme curieusement les portes de l’établissement nocturne. Plus tard, sans doute dépités et revanchards, les deux brivistes dont le nom finit en « i » s’accrocheront avec deux passants dans la rue St Rome, leur délivrant également deux allers simples pour les urgences, qui n’en demandaient pas tant. Deux plaintes à l’encontre de Caminati et une à l’encontre de Mignardi ont été déposées au commissariat de police. Le CABC a ouvert une enquête interne sur le sujet, dont voici le communiqué : “Le CABCL continue à mener son enquête interne au sujet des incidents qui se seraient déroulés dans la nuit de samedi à dimanche derniers à Toulouse. A l’heure actuelle les éléments à la disposition du club font état de divergences avec les contenus diffusés sur certains sites internet. La justice est saisie. Le club prendra acte des conclusions et appliquera les mesures internes appropriées en fonction de ces conclusions. Jean-Pierre Bourliataud, Directeur Général du CABCL, a aussi rappelé à tous les joueurs et à tous les salariés l’importance d’être des Ambassadeurs de l’image du club à tout moment.” Cela donnera, sans aucun doute, aux jeunes mamans l’envie d’emmener leurs enfants sur les terrains de rugby et offre, au sein de ce XV, le poste de second centre à Arnaud Mignardi. 12. Mike Tindall Britain’s got talent Le beau Mike est encore là, avec son sourire carnassier et son nez en essuie-glace. La seule tête d’oeuf humaine dont on n’a pas envie de lustrer la surface sous peine de se faire dévorer cru, est toujours entravée par son affaire de plongeon dans un décolleté, lui aussi plongeant, un soir à Queenstown, durant une Coupe du monde que nous avons déjà pratiquement tous oublié, en termes de jeu (f**k Richie MacCaw), mais qui reste vive par les frasques qu’elle a engendré. La fameuse Coupe du Monde du jeu, donc. Récemment, Tindall avait été banni à vie de la sélection anglaise, avec passage obligé à la caisse pour le règlement d’une amende de 29 000 €. Le joueur avait fait appel de cette décision qui sanctionnait très certainement la possible tromperie de sa femme, Zara Phillips, petite-fille de la reine Elizabeth II et obtenu gain de cause. Si Mike, le désosseur, Tindall est à nouveau sélectionnable (et apparemment heureux en ménage), il y a fort à parier que son avenir rugbystique ne se conjuguera plus avec le niveau international. Heureusement (ou pas) Ashton, Hartley et Haskell, les trois gros cochons, sont là. 11. Max Evans Tiens, je vais poster cette photo sur mon facebook pour démentir les rumeurs sur mon homosexualité Les postes d’ailiers sont certainement les moins biens fournis en termes de fripons et autres sacripants de tout poil. Si Max Evans, n’a pas décidé de suivre la carrière artistique de son frère (instant Miaou pour les lectrices), il a, en revanche, pris le pli des quelques joueurs présents dans les lignes arrières de ce XV, en se battant en discothèque. Convoqué le 7 novembre pour violence sur autrui par le tribunal d’Edimbourg, le joueur est toujours en attente de jugement au moment de la rédaction de cet article, ce qui explique, peut-être, ses performances plutôt moyennes avec le CO. 10. Quade Cooper I… phone ?! Mais qu’est-ce que ça peut bien être… ? Déjà présent dans le XV des connards, Quade Cooper crève l’écran depuis 2007 avec les Queensland Reds. Joueur de génie, relanceur hors pair et boucher dans l’âme, il est également adepte du vol avec effraction. S’il n’a pas échappé à une période de garde à vue, il est aujourd’hui débarrassé de cette étrange affaire de vol, ce qui ne l’empêche pas de figurer dans ce XV. 9. Byron Kelleher Byron Kelleher a décidé d’adopter la french way of life à fond en s’habillant comme Rimbaud Joueur hors-normes (175 cm pour 95 bons kilos biens musclés), le Bison a déboulé en Top 14 en 2007, après une riche carrière internationale, forte de plus de cinquante sélections avec les All-Blacks. Pendant un temps, le compagnon de l’actrice X philippine Kaylani Lei (les plus cochons n’auront pas besoin de chercher qui c’est), Kelleher s’est également pointé en France avec ses excès. Ainsi, en septembre 2009, il est impliqué dans une sombre histoire de bagarre d’ivrognes, peu flatteuse, mais dont certains joueurs semblent s’être fait les chantres. La victime aurait quand même eu le temps de coller une branlée à Kelleher et de casser le nez d’un des deux hommes qui accompagnait l’ex All-Black. C’est l’occasion pour nous de rendre hommage à cet homme, un certain Brice Rostaing, toulousain, conducteur de porsche, sosie de Tom Cruise et champion du tae kwon do, l’homme idéal en somme. Bravo Byron, tomber sur Bruce Wayne un soir de beuverie, t’as vraiment choisi le bon gars avec qui te friter… La touchante défense de ces camarades (et de Guytou) n’y changera rien, Kelleher est récompensé par 2 mois de prison avec sursis et 3500 € d’amende. Il faut croire que les tribunaux lui manquaient, car Kelleher a, à nouveau, fait parler de lui, en début de saison 2011. Selon le New Zealand Morning Herald, Kelleher aurait joué les agents pour Bayonne du côté des Chiefs de Waïkato, son ancien club, en contactant plusieurs joueurs pour les faire venir à Bayonne (à ce moment-là, Kelleher avait signé un pré-contrat avec le club basque). Si cette affaire n’est plus d’actualité (tout comme le joueur), il était difficile de passer à côté d’une telle candidature pour le poste de demi de mêlée de ce XV. La suite et les avants, demain !
Toulouse – Toulon vu par les bouchers Le Stagiaire vs Jonny WillKillSoon. Il ne peut en rester qu’un. Par le Stagiaire et Johnny WillKillSoon, Samedi dernier à 14h, Ovale de Grace et Ovale Masqué n’ont pas pu regarder le choc entre Toulouse et Toulon, car ils étaient déjà entrain de se geler les miches au Stade de France, de peur de rater l’ahurissant show d’avant match post-Guazzinien du match Stade Français – Racing, et surtout l’apparition du légendaire Johnny Hallyday, qui est un peu le Aurélien Rougerie du rugby – ça fait 10 ans qu’on pense qu’il va crever et qu’il enchaîne les opérations, mais pourtant il revient toujours. Heureusement, nos larbins sont là : notre fidèle Stagiaire, fervent supporter toulousain, a analysé le match pour vous. Mieux, Jonny WillKillSoon, notre spécialiste du Erceté (avec Pilou et Daniele Rairault, attention d’ailleurs, les toulonnais quand il y en a un ça va, mais quand il y en a plusieurs…) s’est également mis à l’ouvrage. Nous vous proposons donc un double compte rendu et un double point de vu, que vous pourrez lire en vous fumant un double feuille pour un double plaisir. Le match vu par le Stagiaire : Lors de cette douzième journée avait lieu un « choc » au stadium de Toulouse entre le champion de France en titre et leader actuel du championnat et le 4ème, Toulon. Comme pour nous rappeler la coupe du monde, le match était programmé en tout début de journée, vers 14h. Le réveil n’y aura rien fait, j’ai raté les 20 premières minutes. Et encore plus fort, malgré les commentaires d’Eric Bayle, j’ai quand même pu resituer le contexte. Pour résumer, Mc Alister a raté une pénalité. Wilkinson a réussi une pénalité. Mc Alister a raté une pénalité. Genevois a foiré un lancer. Toulouse a fait un en avant. Poitrenaud s’est blessé. Médard est rentré. Novès a annoncé jouer le maintien. Elissalde a failli partir s’échauffer. Matanavu a marqué un essai. Wilkinson a réussi une pénalité. Toulouse a fait un en-avant. Genevois a foiré un lancer. Genevois s’est pris un carton jaune. Servat s’est dit que la concurrence ne serait pas trop un problème l’an prochain. Bref, c’est à ce moment là que j’ai allumé ma télé. La partie avait débuté 23 minutes plus tôt et Toulouse menait 7 à 6. Les Toulousains ne profiteront pas vraiment de leur supériorité numérique puisque Mc Alister n’inscrira que deux pénalités durant les dix minutes qui suivront. Wilkinson, quant à lui, permettra à Toulon de coller au score avec l’ajout de six points avant la mi-temps. A ce moment, les locaux virent donc en tête avec un tout petit point d’avance et ce malgré une domination plutôt nette. Mais leurs tentatives de jeux sont trop souvent avortées par un en-avant ou une passe mal ajustée. La présence de Florian Fritz au centre ayant beau réduire les risques sur ce dernier point, les Toulousains semblent, comme les semaines passées en coupe d’Europe, en manque de repères collectifs. Il faut dire qu’entre les blessés, les joueurs qui reviennent de blessure, les recrues à intégrer, les mecs qui rentrent de Nouvelle-Zélande, les petits jeunes qui ont besoin de temps de jeu et les éternelles doublures, c’est difficile de créer une équipe avec des automatismes. Soyons francs, un effectif comme ça, c’est pas la joie… Les Toulonnais quant à eux développent un jeu un peu rasoir et misent par conséquent avant tout sur Wilkinson pour rester dans le match. (Ceci n’était pas un message publicitaire). A la reprise, Luke Skywalister va rajouter deux nouvelles pénalités et permettre aux Toulousains de creuser l’écart, malgré l’expulsion temporaire de Johnston pour un très joli combo représentant tout ce qui est interdit dans le même plaquage : en retard, à la gorge, et juste avec l’avant bras. Juste après le retour de ce dernier, ils vont même inscrire un nouvel essai par l’intermédiaire de Jean Dridéal sur une passe au pied de Jauzion. On soupçonne d’ailleurs l’ailier toulousain d’avoir marqué pour rendre hommage à Shane Williams qui au même moment (à peu près), disputait le dernier match de sa carrière avec le Pays de Galles face à l’Australie au Millénium de Cardiff. Son équipe s’est inclinée 24-18 mais l’ailier de poche (à ne pas confondre avec cette grosse poche d’ailier qu’est Guildford) a inscrit sur la dernière action un ultime essai pour son pays, son 54ème en 87 sélections. Pour l’égaler, le toulousain devra tout de même marquer la bagatelle de 27 essais pour l’équipe de France dans les quatre prochaines années. Bonne chance. Mais revenons-en à nos moutons. Non, pas les néo-zélandais. Nos taupes quoi. Il reste 20 minutes et les visiteurs ont 14 points de retard. La messe semble dite et c’est à partir de ce moment que le match se débride un peu. Les Toulonnais sont en effet motivés par l’espoir d’un point de bonus défensif et leurs adversaires par le troisième essai synonyme de bonus offensif. Mais encore une fois, les rouge et noirs enchainent les imprécisions et les erreurs de mains alors que les Toulonnais ont toujours autant de difficultés en touche. C’est d’ailleurs après une énième touche perdue sur leur lancer que l’on va assister à un fait plutôt rare : un carton jaune pour Jean Bouilhou alias l’homme qui comptabilise à lui seul plus de matchs avec les rouges et noirs que l’ensemble des internationaux de cette même équipe réunie (doublon oblige). Une aubaine pour les toulonnais qui repartent à l’assaut du camp local. Mais ni leur détermination, ni l’expertise en matière de jeu offensif de leur entraîneur ne suffira à combler les erreurs grossières qui, comme leur adversaire, viennent constamment gâcher les intentions pourtant louables de l’équipe. C’est finalement dans les dernières minutes, au terme d’une action aussi aléatoire et confuse que les décisions de l’arbitre tout au long de la partie, que Burgess intercepte une passe de Giteau pour aller inscrire le dernier essai du match. Cette action aura été l’occasion pour le centre australien de nous montrer qu’il était sur la pelouse cet après-midi là (ce qui n’était pas évident à deviner au premier coup d’œil) et pour son compatriote demi de mêlée, encore très bon, de montrer que certaines intégrations sont plus réussies que d’autres. Doussain, néo-meilleur espoir du championnat et tout juste rentré, se la pète en transformant en coin. Score final : 33-12. On retiendra particulièrement : La blessure de Poitrenaud (entorse de la cheville) qui devrait l’éloigner des terrains pendant trois semaines (soit jusqu’à la fin de la saison pour Lequipe.fr Le point positif c’est qu’il aura plus que ça à foutre de faire notre questionnaire maintenant. La très bonne performance de notre Pokémon préféré Pikamoles qui a bien travaillé son attaque-charge et qui ne devrait pas tarder à évoluer. Bon par contre, va falloir lui apprendre à réceptionner un renvoi. Le nouvel essai de Matanavu La réussite retrouvée de Wilko au pied (comme quoi c’était vraiment la faute des ballons) Le look toujours aussi…euh, je cherche l’adjectif là… de Gunther La suractivité de Armitage, LA bonne pioche du RCT sur ce début de saison La coupe de cheveux so « Surfeur Australien » de Lapeyre La détente presque négative de Matthieu Bastareaud sous les chandelles. Le match vu par Johnny WillKillSoon : Le rugby est un sport qui se joue à XV contre XV avec plein d’arbitres, à la mi-temps il pleut et à la fin c’est le Stade Toulousain qui gagne. Je pourrais arrêter là mon compte-rendu du match mais je vous connais ça risque de ne pas vous suffire. Je vais vous faire un CR mais va falloir être indulgent car j’ai raté les dix premières minutes et je n’ai vu le match qu’une seule fois. Des tribunes. En latérale bas. Avec Ovalion devant moi. Sacré tignasse au passage ! On notera l’absence de Donguy côté stadiste et la présence de Bastareaud sur le banc des remplaçants, ce qui prouve que les deux équipes prenaient ce match très au sérieux. Le choc des Rouges et Noirs peut enfin commencer. On passe le premier quart d’heure, Toulon mène 3-0 et Clément « Twitter » Poitrenaud quitte ses partenaires, victime d’une entorse de la cheville. Lui qui s’excusait cette semaine de ne pas donner trop de nouvelles à cause de la charge de travail infligée par Guy Novès, aura désormais quelques semaines de temps libre pour se rattraper. Poitrenaud sort, Médart entre. Mauvaise opération pour les Toulonnais qui sont loin de gagner au change. Et deux minutes plus tard, l’impensable va se produire. Fritz va prendre un intervalle, faire une pass…ah non au sol puis relais de Picamoles, point de fixation, libération rapide et essai de Matonav…Motanav…bref l’ailier fidjien du Stade. Cependant il n’y a pas photo entre la meilleure attaque et la meilleure défense du championnat, les Toulonnais ayant décidé de se faire une petite après-midi air plaquage sur la pelouse du Stadium. En hommage au Téléthon, Genevois va également nous réaliser un air lancer en touche, d’après un concept très particulier qui consiste à ne pas lancer la balle afin de ne pas la perdre. Genevois qui réalisera le combo ultime en se prenant un carton jaune dans la foulée pour ne pas s’être replacé à 10m après une pénalité rapidement jouée. Toulon a des problèmes de plaquages, de lancers en touche mais aussi de coups de pieds (pas Wilkinson rassurez-vous) puisque respectivement Smith, Loamanu et Palisson vont prendre un malin plaisir à dégager directement en touche hors de la zone légale autorisée. Dans leur camp, sous pression et en infériorité numérique, le RCT va plier mais ne pas (encore) rompre. La mi-temps est sifflée sur le score de 13 à 12 ce qui n’est pas cher payé pour les Rouges et Noirs de la Garonne. Durant la pause, on revient sur les futures signatures au RCT et à Toulouse pour l’an prochain. Barcella pour remplacer vraisemblablement Emmanuelli et Lewis-Roberts sur le côté gauche de la mêlée. Tillous-Borde est content, il aura enfin un partenaire avec qui parler musculation à l’entraînement. Servat qui pourrait également rejoindre les bords de la rade l’an prochain. Il attend seulement le 24 décembre pour signer afin que le Var-Matin puisse titrer « Une Bûche pour Noël » (oui je peux aussi travailler à l’Equipe avec des jeux de mots aussi pourris…mais je ne veux pas). Si à Toulon, le menu est plutôt sucré, Toulouse se positionne sur du salé avec un excellent « Coq au vin » briviste élevé en Géorgie (VDM). Du coup les recruteurs stadistes ont eu pitié de lui mais pas trop puisque celui-ci va être prêté un an à … Brive. Dans le but de devenir JIFF et pour que les Toulousains puissent nous rabâcher les oreilles à nous dire qu’eux ont le mérite de recruter exclusivement français. Moué. Début de la seconde période, la pluie fait son apparition. Census Johnston, en bon Samoan, tente une décapitation à l’épaule sur Loamanu, Samson se venge sur Jean Dridéal et Luke « Sky » Alister convertit la domination toulousaine en six nouveaux points qui permettent au Stade de faire un premier break (19-12 à la 50ème). Paradoxalement, la deuxième période va être plus équilibrée, mais les Toulousains sont très bien en place en défense. Les Toulonnais vont se heurter à un mur et s’exposer à de nombreux contres. Finalement ils concéderont deux essais plus ou moins casquettes que seul le Bého et l’USAP sont capables d’en prendre cette année. Le premier sur une relance suicidaire de Lavabo qui va perdre le ballon au contact et qui va se transformer 3 passes plus loin en un coup de pied lobé de Jauzion pour Jean Dridéal dans l’en-but. Il aura fallu attendre 35 ans pour voir enfin un coup de pied bien dosé de Jauzie. Vieux motard que jamais. En même temps ce n’est plus avec sa vitesse qu’il va créer des situations d’essais (non je ne suis pas aigri). Le second est un exploit personnel de Giteau qui préférera se prendre un essai sur interception afin d’éviter une touche et ainsi offrir le bonus offensif (toutefois largement mérité) aux Toulousains. Il était, de toute façon, écrit qu’il ne pouvait rien arriver aux Hauts-Garonnais ce samedi après-midi puisque Jean Dridéal, sûrement galvanisé par l’élection des Miss France le soir même, a enfin réussi son petit renvoi aux 22 en cachette pour lui-même (sans opposition toutefois) qui lui permit de réaliser une petite chevauchée bien cochonne sur une cinquantaine de mètres. Le match se terminera par une Ola et des « Et ils sont où les Toulonnais ? ». Je ne réponds rien car je tiens à mon intégrité physique et m’éloigne du stade sous le crachin occitan.
Fuck Flash Rugby #3 Par Thomas, Salut les bouchers, voici votre dose de la semaine. C’est aussi consistant qu’un banquet en Erythrée et intéressant qu’un livre de Michel Houellebecq mais faudra s’en contenter. Le fait de la semaine, comme vous le savez, c’est l’intrusion pathétiquo-comique de Lulu Harinordoquy sur le terrain d’Aguilera. La fable des temps modernes du père qui vient défendre son fiston. Ou comment faire le buzz de la semaine en créant des pages facebook débiles. Bref, les Biarrots ont marqué une pénalité à la dernière minute pour renvoyer les Bayonnais à leurs chères études. Aupapa BO. Tiens, tu ne t’y attendais pas à celle là ? A Biarritz, il y a beaucoup d’internationaux – bizarre d’ailleurs – alors on va parler de l’équipe de France. Cette semaine, le nouvel entraineur du XV de France a été intronisé dans ses nouvelles fonctions. Au détour d’un énorme banquet, cela va sans dire. On a hâte de voir la première liste de l’ancien entraineur toulonnais. Retour des anciens ? Nouveaux joueurs ? Bordel complet ? PSA, capitaine d’entreprise. PSA prend le volant. En voiture avec PSA. Normal quoi, la aussi fallait s’y attendre. PSA toujours, une petite décla de Mourad Boudjellal, toujours aussi drôle. On peut dire que ce type a le sens de la phrase juste : « C’est un être humain, il a des défauts comme tout le monde, a déclaré Mourad Boudjellal. Il ne supporte pas bien l’alcool, il mange beaucoup, il ne fait pas beaucoup de sport. Il s’énerve et ne supporte pas bien la pression. Il n’aime pas trop payer le café le matin mais c’est un être humain normal ». Le ventre, ça viendrait donc de là. En France, on a connu un bien beau mondial, au niveau des frasques extra-sportives. Mais les Anglais, ce n’est pas plus glorieux. C’est là qu’on retrouve le sourire, généralement. Après avoir viré Martin Johnson, la RFU se paye Rob Andrew, l’ancien demi d’ouverture du XV de la Rose. Rob était en charge de l’élite du rugby anglais. Par ailleurs, un entraîneur intérimaire devrait être nommé pour le Tournoi des VI Nations 2012. Soit les Anglais choisissent un coach de stature internationale, qui pourrait être Nick Malett, ou alors, ils s’orienteraient vers la préférence nationale, ce qui ferait l’affaire de Jim Mallinder (Northampton). Ouais… Ca nous avance pas plus. Repassons aux choses sérieuses avec quelques mots sur la journée de Top 14. Pas de doutes, on devrait s’amuser samedi après-midi. Ce soir, Brive se déplace à Bordeaux-Bègles, mais évidemment, tout le monde s’en branle. L’essentiel, c’est qu’on aura trois matches de très haut niveau, le lendemain. Pour commencer, Toulon se déplace à Toulouse, dans une rencontre qui sent la poudre et les stars internationales. Basta, Giteau, Palisson, Smith et Armitage seront là. En attendant d’embarquer Willie Servat ? Dans le même temps Clermont affronte Castres. Deuxième duel de haut de tableau. Deux clubs sages, pas trop médiatiques et qui affichent une régularité exemplaire. On terminera en beauté cette journée avec un derby tout en paillettes entre le Stade Français et le Racing-Métro (présentation ici même par François Trillo, hé ouais). Un club rose financé par le passé par la gay-pride et un club financé par l’UMP et Patrick Balkany. Si après ça vous ne comprenez toujours pas pourquoi les gens de la Boucherie seront au Stade de France, on ne peut plus rien pour vous. Allez, bisous. Thomas @thomasperotto & Rugbystiquement Votre