Le XV du banc (des accusés) : les arrières
par La Boucherie

  • 12 December 2011
  • 12

Par Pilou (également connu sous le nom de “Joe Van Niqueur” dans certaines soirées toulonnaises, mais chut)

Avec l’aide d’Ovale Masqué, qui a pillé Google Images pour illustrer l’article. Allez-y foutez nous un procès, on craint personne. Non pas toi Rémy Martin ! Ca suffit !

 

Il est de coutume après une journée du Top 14 ou une semaine de Tournoi international de dresser un XV type.
Le XV qui va suivre s’adresse aux gredins, aux canailles de peu de foi, aux fripouilles sentant le souffre et à ceux qui préfèrent casser des tronches à coups de Code pénal, plutôt que de le lire. En effet, si certains joueurs accumulent les titres, d’autres cumulent les convocations et séances devant les tribunaux. Démonstration :

 

  • 15. Julien Caminati

Malin, Julien lève bien les bras pour signaler à l’arbitre que ce n’est pas lui qui vient d’envoyer un prodigieux coup de pied dans les valseuses du 10 adverse

Bras de lutteur gréco-romain, coup de pied de mammouth et capacité à égorger n’importe quel joueur au plaquage, Julien Caminati a tout pour plaire. Sur le papier.
En effet, à 16 ans, il est viré de Narbonne à cause de ses excès. Surclassé en Reichels par le Castre Olympique, il écope d’une condamnation avec sursis et d’une suspension par son club, après s’être retrouvé en garde à vue, à la suite d’une bagarre en discothèque (déjà à l’époque).

Le club de Cannes-Mandelieu lui offre la chance d’être titulaire à l’âge de 18 ans, mais à la fin d’un match, le joueur s’oublie en mettant de côté les valeurs de l’ovalie pour cracher sur un arbitre et le menacer. Bilan : suspension de trois ans par la FFR.
Quelques mois plus tard, le sort est plus terrible que n’importe quel arbitre aveugle car un accident de scooter lui cause une fracture à la rotule (c’est sans doute pour éviter ce type de désagrément que certains rugbymen préfèrent rouler en voiturette de golf).

Deux ans de rééducation et trois ans au Nice Rugby Club ont assagi l’arrière et c’est à Brive qu’il retrouve l’élite. Quand il ne prélève pas les scalps de ses victimes avec son ami Arnaud Mignardi, Caminati fait parler son talent, se taillant, à coups de poings, une place de titulaire au sein de ce XV.


Julien s’apprêtant à dévorer les entrailles d’un malheureux adversaire

 

  • 14. Tom Williams (avec l’aide de Dean Richards)

Et si je faisais un clin d’oeil vers mon coach pile au moment où la caméra zoome sur mon visage ? Ouais, ce serait cool !

Clairement, le maillon faible de ce quinze flirtant avec la correctionnelle puisque le joueur en question s’en est tiré avec quatre mois de suspension.

Lors de la rencontre de H-Cup entre les Harlequins et  le Leinster, le 12 avril 2009, Williams reçoit l’ordre de mordre une capsule de sang pour permettre à un remplaçant potentiellement plus efficace d’entrer sur le terrain. Williams aurait scrupuleusement croqué ladite capsule pendant qu’il était enterré dans un ruck, afin de quitter le terrain, en imitant Bela Lugosi (les plus jeunes iront chercher de qui il s’agit).

Evidemment, l’affaire a éclaté au grand jour, rapidement baptisée du nom de Bloodgate par la presse anglaise. Le club des Harlequins fut condamné à une amende de 250 000 € et Dean Richards, le manager général du club, écopa d’une suspension de trois ans pour laquelle, il déclara « Je suis surpris. Trois ans, c’est une longue période, mais j’y songerais pendant la nuit. »

Tout ça, ou presque, donc pour faire à nouveau entrer en jeu Nick Evans. Ce qui n’aura servi à rien puisqu’il ratera le drop décisif dans les dernières minutes du match.

A noter que Richards n’en était pas à sa première sanction, puisqu’il avait, en 1988, pris six mois de suspension, pour avoir joué au foot avec le trophée de la Calcutta Cup (prix remis en jeu à chaque rencontre entre Ecosse et Angleterre dans le cadre du VI Nations) et avec John Jeffrey (un flanker écossais) dans une rue d’Édimbourg.

 

  • 13. Arnaud Mignardi


Chuck Norris > Richard Dourthe > Arnaud Mignardi

Le jeune Gersois partage avec son camarade Caminati un CV flatteur. Trois-quarts centre pour Auch, Agen puis Clermont et Biarritz, il a également été appelé deux fois en sélection nationale (ce qui n’est toujours pas le cas de Jean-Marc Doussain).

Ayant le mérite d’avoir fait rire Mathieu Lartot lors d’un match de H-Cup en jouant le rôle du poids durant une tentative de lancer, Arnaud Mignardi attirait déjà les regards sur lui, par son hommage appuyé à un fameux sketch des Inconnus. Six minutes approchant le divin. Cadeau.
Délaissant les affres du cinéma et de la comédie, le rugbyman s’est souvenu il y a peu, qu’il est un sportif de haut niveau, en se mettant à la boxe. Boxe de rue très exactement.

Ainsi, après leur belle victoire sur le pré de Montpellier (12-28), certains joueurs brivistes se sont arrêtés à Toulouse pour fêter leur victoire.
Vers trois heures du matin, Mignardi et Caminati se présentent devant l’entrée d’une discothèque et décident de doubler tout le monde dans la file d’attente.
Une personne aurait alors protesté, manifestant son mécontentement avec une telle vindicte qu’elle reçoit, en guise de réponse de la part de Mignardi, un sublime coup de casque, qui lui offre un billet gratuit direction les urgences, avec une arcade ouverte et une dent cassée. Cet incident leur ferme curieusement les portes de l’établissement nocturne.

Plus tard, sans doute dépités et revanchards, les deux brivistes dont le nom finit en « i » s’accrocheront avec deux passants dans la rue St Rome, leur délivrant également deux allers simples pour les urgences, qui n’en demandaient pas tant.

Deux plaintes à l’encontre de Caminati et une à l’encontre de Mignardi ont été déposées au commissariat de police. Le CABC a ouvert une enquête interne sur le sujet, dont voici le communiqué :

“Le CABCL continue à mener son enquête interne au sujet des incidents qui se seraient déroulés dans la nuit de samedi à dimanche derniers à Toulouse. A l’heure actuelle les éléments à la disposition du club font état de divergences avec les contenus diffusés sur certains sites internet. La justice est saisie. Le club prendra acte des conclusions et appliquera les mesures internes appropriées en fonction de ces conclusions. Jean-Pierre Bourliataud, Directeur Général du CABCL, a aussi rappelé à tous les joueurs et à tous les salariés l’importance d’être des Ambassadeurs de l’image du club à tout moment.”

Cela donnera, sans aucun doute, aux jeunes mamans l’envie d’emmener leurs enfants sur les terrains de rugby et offre, au sein de ce XV, le poste de second centre à Arnaud Mignardi.

 

  • 12. Mike Tindall

Britain’s got talent

Le beau Mike est encore là, avec son sourire carnassier et son nez en essuie-glace. La seule tête d’oeuf humaine dont on n’a pas envie de lustrer la surface sous peine de se faire dévorer cru, est toujours entravée par son affaire de plongeon dans un décolleté, lui aussi plongeant, un soir à Queenstown, durant une Coupe du monde que nous avons déjà pratiquement tous oublié, en termes de jeu (f**k Richie MacCaw), mais qui reste vive par les frasques qu’elle a engendré. La fameuse Coupe du Monde du jeu, donc.

Récemment, Tindall avait été banni à vie de la sélection anglaise, avec passage obligé à la caisse pour le règlement d’une amende de 29 000 €. Le joueur avait fait appel de cette décision qui sanctionnait très certainement la possible tromperie de sa femme, Zara Phillips, petite-fille de la reine Elizabeth II et obtenu gain de cause.
Si Mike, le désosseur, Tindall est à nouveau sélectionnable (et apparemment heureux en ménage), il y a fort à parier que son avenir rugbystique ne se conjuguera plus avec le niveau international.

Heureusement (ou pas) Ashton, Hartley et Haskell, les trois gros cochons, sont là.

 

  • 11. Max Evans

Tiens, je vais poster cette photo sur mon facebook pour démentir les rumeurs sur mon homosexualité

Les postes d’ailiers sont certainement les moins biens fournis en termes de fripons et autres sacripants de tout poil.
Si Max Evans, n’a pas décidé de suivre la carrière artistique de son frère (instant Miaou pour les lectrices), il a, en revanche, pris le pli des quelques joueurs présents dans les lignes arrières de ce XV, en se battant en discothèque.
Convoqué le 7 novembre pour violence sur autrui par le tribunal d’Edimbourg, le joueur est toujours en attente de jugement au moment de la rédaction de cet article, ce qui explique, peut-être, ses performances plutôt moyennes avec le CO.

 

  • 10. Quade Cooper

I… phone ?! Mais qu’est-ce que ça peut bien être… ?

Déjà présent dans le XV des connards, Quade Cooper crève l’écran depuis 2007 avec les Queensland Reds.
Joueur de génie, relanceur hors pair et boucher dans l’âme, il est également adepte du vol avec effraction.
S’il n’a pas échappé à une période de garde à vue, il est aujourd’hui débarrassé de cette étrange affaire de vol, ce qui ne l’empêche pas de figurer dans ce XV.

 

  • 9. Byron Kelleher

Byron Kelleher a décidé d’adopter la french way of life à fond en s’habillant comme Rimbaud

Joueur hors-normes (175 cm pour 95 bons kilos biens musclés), le Bison a déboulé en Top 14 en 2007, après une riche carrière internationale, forte de plus de cinquante sélections avec les All-Blacks.
Pendant un temps, le compagnon de l’actrice X philippine Kaylani Lei (les plus cochons n’auront pas besoin de chercher qui c’est), Kelleher s’est également pointé en France avec ses excès.

Ainsi, en septembre 2009, il est impliqué dans une sombre histoire de bagarre d’ivrognes, peu flatteuse, mais dont certains joueurs semblent s’être fait les chantres.
La victime aurait quand même eu le temps de coller une branlée à Kelleher et de casser le nez d’un des deux hommes qui accompagnait l’ex All-Black. C’est l’occasion pour nous de rendre hommage à cet homme, un certain Brice Rostaing, toulousain, conducteur de porsche, sosie de Tom Cruise et champion du tae kwon do, l’homme idéal en somme.
Bravo Byron, tomber sur Bruce Wayne un soir de beuverie, t’as vraiment choisi le bon gars avec qui te friter…

La touchante défense de ces camarades (et de Guytou) n’y changera rien, Kelleher est récompensé par 2 mois de prison avec sursis et 3500 € d’amende.

Il faut croire que les tribunaux lui manquaient, car Kelleher a, à nouveau, fait parler de lui, en début de saison 2011. Selon le New Zealand Morning Herald, Kelleher aurait joué les agents pour Bayonne du côté des Chiefs de Waïkato, son ancien club, en contactant plusieurs joueurs pour les faire venir à Bayonne (à ce moment-là, Kelleher avait signé un pré-contrat avec le club basque).

Si cette affaire n’est plus d’actualité (tout comme le joueur), il était difficile de passer à côté d’une telle candidature pour le poste de demi de mêlée de ce XV.

 

La suite et les avants, demain !