Capitaine revient sur le derby basque
par Capitaine

  • 02 December 2011
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Coucou, tu veux voir mon tomahawk ?

 

Par Capitaine

Tandis qu’Ovale Masqué a pris un melon Harinordoquiesque et refuse de publier ses textes ailleurs que sur le Rugbynistère, et que Pierre Villegueux est retourné dans une clinique en Suisse pour se faire changer le sang pour la 17ème fois, heureusement, à la barre de la Boucherie nous avons toujours Capitaine. C’est lui qui a regardé le derby basque pour la Boucherie. Et comme nous tous, il s’est régalé…

 

Le derby basque, ce terrible match qu’attendent impatiemment tous les Bayonno-Biarrots, le seul match à domicile à l’aller comme au retour. Bien qu’une préférence se fasse question supporteur. Ce premier derby de la saison donc, était le 100ème du nom, un véritable symbole. Aucune des deux équipes ne pouvait perdre un tel match, surtout pas le BO qui est déjà un pied en proD2. Les instances françaises de l’arbitrage ont eu la bonne idée de mettre un Irlandais pour ce match, comme une envie de leur rappeler qu’on ne les apprécie pas vraiment au final. Ca n’a pas manqué, ce dernier a eu bien du mal à gérer un match des plus électrique.

BO-AB, un alphabet qui dérape dès le début du match. Les deux équipes montrent leur intention de jeu en enchaînant les coups de pied sur les 5 premiers ballons, sans mentir, on a tous cru qu’on allait se mater un Angleterre-Argentine d’il y a 8 ans, les en-avant en plus. 1 minute 30, c’est le temps qu’aura attendu Yoann Huget pour s’illustrer dans ce match ; il voit un ballon haut dans le ciel alors il préfère attendre le rebond et ensuite poursuivre du tibia vers son en-but tout en agitant les mains autour : on a bien cru qu’il voulait l’attraper ! Quand on pense que ce mec a failli jouer une Coupe du Monde… Ainsi est apparue la première occasion d’essai biarrot finalement, bon évidemment, les mecs sont derniers au classement, ils allaient pas mettre un essai aussi rapidement. Les Bayonnais enchaînent directement derrière sans attendre et Josevata, l’ailier Ciel et Blanc, envoie sans regarder une diagonale au pied pour Gerber, c’était vraiment bien tenté mais avec Huget dans les parages, ça ne pouvait finir qu’en en-avant… On préfère ne pas perdre le rythme dans ce match et c’est à la troisième minute de jeu, après un petit chambrage poli de Marconnet pour la première ligne adverse, que Roumieu anticipe un peu trop l’entrée en mêlée pour venir réchauffer les épaules du vétéran. S’en suit une discussion intellectuelle sur l’économie de l’Ouzbékistan entre les deux premières lignes, on ne vous fait pas part des détails, c’est assez expressif comme ça.

La mêlée suivante, Fabien Barcella, notre musclé préféré, s’agite un peu trop sur la direction et vrille sur la droite, l’arbitre est formel : c’est une pénalité… On pensait que les piliers de l’équipe de France s’entraînaient à la mêlée mais ils devaient plutôt faire des belotes (basques) avec Imanol, Traille et Yach. Certains matchs de la coupe du monde s’expliquent.

Après quelques temps de jeu digne du top 14, Mike Philipps décide de faire sa fameuse Philippsade : prendre le trou à rat au ras du regroupement et perce dans les 22, avant de se faire rattraper à 5m de l’en-but. Les Bayonnais réfléchissent vite : une passe petit côté à un grand malabar qui se contentera de cibler son vis-à-vis et de l’enterrer dans l’en-but avant d’aplatir. Essai ? Non, bagarre, enfin ! Certains avaient les biceps qui démangent et un bon derby est un derby sale, alors autant se salir les mains dès la première période. La tactique paraissait bien rodée pourtant : on arrose le capitaine adverse pendant qu’on va marquer petit côté. Malheureusement ça ne marche qu’en série, en Top 14 il y a trois arbitres pour signaler ce genre d’action… Sacré Liévremont, cette famille nous fait décidément rêver ! Alors que l’incartade avec le capitaine se généralise quelque peu, à toute l’équipe, Super Papa rentre sur la pelouse pour défendre son fiston, le fiston d’1m90 – 110kg vous voyez, le p’tiot à défendre quoi, faut le couver il est fragile. Ca permettra peut-être à l’Equipe d’écrire un article ceci-dit. Ah bah tiens, c’est fait d’ailleurs, bravo Richard. Avec un peu de recul en plus, on pourra même dire qu’après le foutage de gueule intensif sur le Bého qui sombre et son fils qui se fait traiter de sale gosse, si en plus il se fait mettre sur la gueule par deux bayonnais, y a un moment où faut défendre l’honneur familiale. On est d’accord.

Revenons à nos moutons, tout le monde est revenu dans le match et à la 9ème minute, suite à une mêlée pénalisée, les Biarrots ouvrent le score 3-0 pendant que Marconnet se permet quelques mots doux pour ses camarades basques de l’Aviron. Il se prend 60 points la semaine d’avant mais garde la forme visiblement. Ces 10 premières minutes, qui auront été plus rythmées par des accrochages entre les joueurs que par les courses chaloupées de Damien Traille, régalent les bouchers que nous sommes, on a même commandé du pop-corn.
C’est à la 11ème minute « seulement » que l’Aviron colle au score : 3-3 par Boyet qui n’oublie pas un petit bisou pour le public du BO. C’est un derby après tout.

Alors que les Biarrots commencent à porter plus le ballon pour acculer les Ciel et Blanc dans leur camp, Benjamin Boyet (BB pour les intimes) dégage, dégage et dégage plein axe, Yann Delaigue est arrivé au club, on a compris. De l’autre côté, le pied est utilisé plus intelligemment et même pour les drops de Damien Traille (c’est sa spécialité après tout, enfin à la Boucherie on préfère dire que c’est sa seule qualité) ; ainsi le BO concrétise sa domination, 6, 9 puis 12-3… Vient doucement la fin de la première mi-temps, les dernières minutes sont rudes et le combat dans le ruck fait peur, Canal + devrait ajouter la mention « -12 » pour certains match sérieusement. C’est même ce voyou de Boyoud, le pilier droit de l’aviron, qui mets le coup de tête de trop et prend le premier carton jaune de la rencontre, qui aurait pourtant mérité d’être sorti 30 minutes avant pour calmer tout le monde, l’arbitre irlandais était visiblement joueur.

La mi-temps, enfin, on peut avoir des nouvelles de Dimitri…

Au retour des vestiaires, les joueurs des deux équipes repartent sur les même bases qu’en première mi-temps. A la 42ème, l’Aviron se met en difficulté sur un long lancé capté par les Rouge et Blanc, le couteau suisse tente le drop mais c’est à côté, malheureusement la pénalité pour hors-jeu est là et c’est facilement que le BO fait le break : 15-6. Quelques minutes plus tard, l’arbitre commence à baisser son short, les spectateurs crient d’effroi mais on lui replace juste une batterie pour le micro, ouf. Malgrè un délicat « A poil l’arbitre! » , nous rappelant un match de fédérale dans le Jura, les choses sont rentrées dans l’ordre. Les Biarrots ont une pénalité lointaine à tenter, ils ont déjà fait le break alors ils décident de se marrer un coup et laissent Marcello Bosch la tenter. Evidemment c’est à côté, vous en doutiez ? Le match est un peu plus calme qu’en première mi-temps alors le public décide de mettre l’ambiance en scandant un « Huget est dopé » pour rigoler et c’est vrai que c’était rigolo. Mais au vu de son habilité à capter des ballons on admettra que ça doit pas lui servir à grand chose.

48ème minute, la question technique de la Boucherie à Lagisquet : une touche réduite, directe, pour envoyer Traille sur la défense en position de 10, ça sert à quoi ?

A la 50ème minute, le prix du spectacle est décerné à Peyrelongue pour sa chute à terre après une mini-poussette de Haare. Il a fait une demande pour le statut d’intermittent du spectacle, avec le dossier qu’il a au BO, on a aucun doute qu’il va l’avoir ! Ceci dit c’est pénalité et ça fait trois points : la peur de la proD2 fait faire n’importe quoi… 18-6 pour Biarritz.

54 minute de jeu et c’est l’Aviron qui choisit d’emballer un peu par l’intermédiaire de… son demi de mêlée, comme d’hab’ ces trois derniers matchs. Une magnifique passe enroulée en cloche pour être sûr que son coéquipier la récupère et se fasse exécuter derrière. Ca n’y manque pas, le duo Traille-Thion se charge de bien lui réchauffer les cervicales. Philipps a bien joué le coup, ça vaut un carton jaune pour Thion et 3 points pour eux : 18-9.

Intervient alors le bal des changements et Bayonne reprend doucement le dessus dans ce match, ils concrétisent à nouveau cette domination par la botte de Boyet et reviennent à 18-12. C’est à 64 minutes de jeu que Troy Flavell, le mec qui a le nom le plus cool de la rencontre, vient tenter de séparer la tête du corps de Balshaw. C’est un échec, l’Anglais se relève et lui prend un jaune alors que Thion revient du sien… C’est le changement tant attendu du côté de Bayonne qui arrive à la 68ème minute, son meilleur marqueur d’essai, j’ai nommé Marvin O’Connor, rentre sur la pelouse. Et oui, deux essais c’est pas mal !

On rentre dans les dix dernières minutes de la rencontre et comme un signe, Damien Traille se fait contrer un drop… Deux minutes plus tard, le coup de génie des Bayonnais prend forme, une longue passe au pied qui trouve, après rebonds, Gerber, juste devant un Ngwenya toujours aussi impérial en défense qui regarde le bayonnais filer. Ce dernier retrouve à hauteur Thibault Lacroix qui s’en va droit dans l’en-but… Devenant ainsi le meilleur marqueur d’essai de l’Aviron, avec Marvin. BB ne se fait pas prier pour transformer : 19-18, ils mènent d’un point, on ne pouvait pas rêver meilleure fin de match. L’ambiance est tendue et les contacts sont rudes, les deux côtés savent le dénouement proche et la moindre faute peut coûter la victoire. Sur une ultime mêlée les Biarrots mettent à la faute le pack de l’Aviron. Une pénalité bien centrée à 37m… qui pour la tenter ? Bosch ? Non, ils ne sont pas joueurs, ils prennent Julien Peyrelongue, toujours propre sur ses tentatives, oui vous avez bien lu Peyrelongue propre au pied. 2011-2012, la dernière saison avant la fin du monde nous réserve bien des surprises. 21-19. Biarritz remporte son derby et laisse planer l’espoir de ne pas descendre en proD2. Thomas L. peut bouffer son bâton de sucette, la victoire était proche.

Nous saluons les deux équipes ainsi que le père d’Imanol et tous le public, ils nous ont tous fourni un grand match de rugby, merci à eux. Et pour le plaisir, on se repasse quand même la cartouche d’Heymans avant de se quitter :

 

Et si vous voulez quand même lire le compte rendu de ce con d’Ovale Masqué sur le Rugbynistère, c’est par ici.