Présentation Top14 : Lyon OU
par La Boucherie

  • 20 December 2011
  • 3

Par la danseuse Bruce Rihanna

Présentations précédentes :

 

 

 

Le club :

Lyon Olympique Universitaire, « Universitaire » se rapportant au niveau de jeu développé il y a encore de çà une petite dizaine de saisons…Et  « Olympique » à la fameuse devise : « participer … ».

L’histoire :

Non le LOU n’est pas un club monté de toute pièce, fruit du professionnalisme rampant du milieu des années 90. Le LOU a une vraie histoire. Tout d’abord nommé Racing Club de Lyon à sa création en 1896, l’appropriation de ce nom par le Racing Club Toulonnais (1, 2, 3 je lâche les fauves…  ) contraint les autorités de l’époque à opter pour une dénomination « jeu de mot » magistrale : le Lyon Olympique Universitaire était né. Nous sommes en 1901. A cette époque, le club répondait parfaitement à la loi relative aux associations votée la même année, c’est-à-dire à but non lucratif, donc pas dans la nécessité de vendre le nom de son stade à une société d’assurance. Mais nous y reviendrons plus tard.

Vous vous en doutez l’histoire est trop belle pour être vraie. Et ce sont bien des footballeurs du Football Club de Lyon qui en 1893 disputèrent les premiers des matchs de rugby alors en partenariat avec l’Association Athlétique de Grenoble. Un vrai bordel quoi.

Le pourquoi du « Universitaire » s’explique en fait par le rapprochement du Lyon Olympique et des élèves de l’Ecole Centrale de Lyon. Vous savez tout de l’acte sexué à l’origine de la naissance du petit louveteau. Jusqu’en 1930 le FCL et le LOU coexistent et atteignent régulièrement les phases finales de championnat. Mais à partir de 1930 le FCL disparait et laisse champ libre au LOU.

Cette époque est celle de l’apogée avec deux titres de champion de France en 1932 et 1933. Ce sont, vous vous en doutez, les seuls.

L’apogée est fugace, petit à petit le foot prend sa revanche et supplante le rugby dans la région rhodanienne. L’histoire du LOU dans l’élite devient alors chaotique avec des absences en gros :

  • Entre 1960 et 1968

  • Entre 1978 et 1993

  • Entre 1993 et 2011

La ville :

Disons le clairement : Lyon est une jolie ville. Est-ce une raison pour que les Lyonnais vous fassent sentir que c’est avec un altruisme incroyable qu’ils nous laissent fouler les pavés de leur cité à nous les étrangers ? Non, bien évidemment. Car oui le Lyonnais ne s’étouffe pas dans sa modestie. Côté « à voir », citons tour à tour le Vieux Lyon, les multiples églises, Fourvière, la place Bellecour, l’Opéra… Bref il y a de quoi occuper ses soirées. La fête des Lumières est une occasion formidable de se défoncer à coups de vins chauds à 1€ tout en contemplant des projections psychédéliques sur les murs de la ville. C’est trippant mais sinon côté festif on repassera. Manque de passion ? Haine de l’étranger ? Suffisance ? On ne le saura jamais mais cette ville manque de quelquechose. Heureusement les nombreuses Ecoles et universités sont là pour mettre l’ambiance. Lyon est une vraie ville étudiante et on trouve des soirées sympatoches pour peu qu’on ait les bonnes adresses.

Le stade :

Attention point sensible. Longtemps les rugbymen ont dû partager leur stade avec les joueurs (sections masculine ET féminine) du FC Lyon. Oui l’Histoire est parfois cruelle. Ce stade c’était Vuillermet. Une « antre » de 4800 places dont 3000 assises… Quoi dire d’autre ? Que c’est un peu le Ravenhill français en plus petit, en moins venteux et surtout avec un peu moins de ferveur ? Juste un peu. L’accession au Top14 en vue, le président et la ville de Lyon se mettent d’accord pour lancer un projet de stade modulable (vous l’aurez compris le stade n’est pas vraiment la priorité du club jusqu’à maintenant) dans le 8ème arrondissement de Lyon. Son coût : 10 millions d’€. Et là le drame : pour financer ce stade les dirigeants lyonnais ont la bonne idée de faire appel au Naming. Dieu sait qu’il y en a des noms de marques sympas à entendre représentant Lyon, et c’est alors que le couperet tombe : Matmut. On apprécie le comique des Lyonnais qui ont sans doute voulu faire là un clin d’œil à deux tordeurs de bides Ô combien célèbres… Reste que Matmut apporte 1M€ par an pour donner son nom à un stade démontable de 8000 places. On ne sait pas qui arnaque l’autre finalement. Comme un symbole, l’inauguration du Matmut Stadium (décidemment je ne m’y fais pas) se fait à l’occasion d’une défaite contre le RCT en Heinekid Cup. Bien fait pour eux.

L’avenir s’annonce grandiose avec la récupération programmée de Gerland à l’horizon 2014 (le Grand Stade de l’OL alors achevé). Le LOU disposera alors d’un vrai outil de travail même si ce n’est pas le stade le plus chaleureux de France.

Les supporters :

On va pas se mentir la ville ne respire pas rugby. Mais bon à coups d’invitations et de places au rabais le club à tout de même réussi à faire rentrer 35 000 personnes à Gerland pour des matchs évènements (Grenoble ou Oyonnax l’an dernier). Nul doute que le potentiel public est là dans une région qui peine à s’installer sur l’échiquier national du rugby. Une moyenne de 25 000 spectateurs devra être à terme l’objectif minimal du club si TOP14 il y a.

Les joueurs clés :

Peu de joueurs très anciens dans cette équipe. Citons Xavier Sadourny, au club depuis 2006 qui a pleinement participé à la montée de LOU, Nicolas Raffault titulaire indiscutable au centre depuis son arrivée en 2006 voire même Pierre Vigouroux ou Christian Short les deux titulaires en 2ème ligne depuis leurs arrivées en 2009.

Les recrues :

Le LOU a frappé (tenté de frapper) fort sur le marché des transferts lors de la dernière intersaison. Sur le papier le recrutement s’annonce prometteur mais il serait temps que les joueurs justifient les sommes et les espoirs placés en eux. LA star c’est bien sur Ricky Januarie, ancien titulaire en poste de demi de mêlée chez les Boks. On peut s’interroger sur ce joueur au physique étonnant qui a régulièrement dû céder sa place à d’autres 9 moins côtés que lui que ce soit en club ou en sélection : Duvenage, Hougaard, etc… Son passage aux Ospreys ne fut pas non plus une franche réussite mais espérons qu’il apporte au LOU son expérience et son relatif talent. Parmi les autres noms de ce recrutement on retrouve MR « je me fais retourner par Yves Donguy », Juan Manuel Leguizamon. Trêve de plaisanterie c’est certainement LE meilleur recrutement du LOU en terme de potentiel. Ce joueur a de la classe, qu’il le montre. Sinon évidemment Mark Van Gisbergen est appelé à être un joueur cadre de cette équipe. Une blessure en début de saison l’a un peu freiné. Du haut de ses 34 ans est-il capable de retrouver son niveau du temps des Wasps ? A l’ouverture, Régis Lespinas viendra occuper le poste en alternance avec Xavier Sadourny. Sisa Koyamaibole, ancien du RCT et de Sale viendra lui apporter son impact au poste de 8. Pour compléter la troisième ligne, l’ancien d’Albi Vincent Clément semble être un choix judicieux. Dans la cage, Arnaud Marchoix apportera son passif parisien tandis qu’Arnaud Tchougong, en provenance de Bourgoin, est une valeur sûre.

Mais si on devait mettre une pièce sur une révélation nul doute que le centre Fatafehi arriverait en tête. Avec ses près de 120kg, il a fait souffrir les défenses de proD2 l’an dernier et donné du grain à moudre à Mathieu Bastareaud lors de la rencontre d’Heinekid Cup. Bon ok c’est pas hyper joli à voir, mais il fait sacrément mal à l’impact.

Le boucher :

Dur de dégotter un vrai profil de boucher dans cette équipe. On va dire qu’il y a un apprenti boucher qui ne demande qu’à faire éclore son talent depuis quelques années en la personne de Leguizamon. Un mec qui met un placard en retard à Sébastien Chabal et qui gagne son duel face à Nalaga est forcément un bon bougre. A lui de le prouver.

Le joueur au nom imprononçable :

 Sisia Koyamaibole. “Ko-ya-ma-hi-bo-lé” ? “Ko-ya-mé-bol” ? Bon courage.

Le scénario idéal :

Le LOU finit avant-dernier du TOP14. Jusqu’ici rien de bien idéal… Mais au cours de la saison, Patrick Sebastien rachète le CA Brive alors en pleine crise. Sur la lancée du Plus Grand Cabaret du Monde, il pense arriver en Messie (encore une fois) et parvenir à redresser la barre (pour une fois). Mais sa décision de se lancer dans la course à la présidentielle avec le DARE lui prend tout son temps… Et son argent. Le CAB n’est plus en mesure de respecter son budget. Ils sont relégués en Fédérale 1 et le LOU est maintenu.

Le scénario catastrophe :

Un investisseur qatari rachète l’OL en cours de saison. JMA, qui a racheté le LOU entre temps, essaie de l’inclure dans le packaging. Malheureusement l’homme providentiel ne comprend rien au rugby à XV mais tombe sous le charme du rugby à 7. Sans fonds, le club met donc la clé sous la porte. L’histoire ne s’arrête pas là puisque dans un vent de folie, notre Qatari s’empresse d’acheter tous les joueurs de l’équipe de France de Sevens sous contrat avec la fédé. Il crée un championnat où le LOU est le seul club engagé. Jean-Baptiste Gobelet termine meilleur marqueur de la compétition. Scénario catastrophe de bout en bout quoi…