Bernard Pontneau (pdt Section Paloise) passe sur le grill

Un président à la Boucherie… bon signe avant la campagne 2012 ?

Vous vous souvenez sans doute de FééBuse, le Patrick Hernandez de la Boucherie Ovalie, auteur d’un unique article sur le site… mais quel article, puisqu’il s’agit du succès international « Comment battre les All Blacks, LA solution » toujours N°1 des charts de la Boucherie et relayé par Télérama en personne.

Et bien aujourd’hui FééBuse a décidé de sortir de son silence quasi-monacal. Non pas pour nous délivrer un nouveau morceau de sa prose, mais pour offrir au tableau de chasse de la Boucherie son premier président de club : Bernard Pontneau, président de la Section Paloise. Un club mythique, ne serait-ce que grâce à Damien Traille. L’occasion également de mettre un peu en avant la ProD2, une semaine avant un match important pour la montée entre la Section (actuellement 6ème) et La Rochelle (7ème)…

 

Bernard, attérré en lisant toutes nos âneries sur Damien Traille

Intro

Bernard Pontneau est le très sympathique président de la Section Paloise depuis plus de 4 ans. PDG d’une société de service parapétrolier (Varel Europe) il a « investi » à la Section. C’est le type même du supporter président. Après avoir sorti le club du rouge dans lequel il était suite à la relégation, il porte aujourd’hui un projet ambitieux dont le but est de réinstaller durablement la Section dans le top 8 national d’ici 3 à 5 ans.

 

  • 1. Un club ?

La Section Paloise, what else ?

 

  • 2. Un technicien ?

David Aucagne

 

  • 3. Une équipe ?

La bande à Fouroux

 

  • 4. Un match ?

Le 1/4 de HCup Section Leicester (novembre 1997, gagné par la Section 35-19 ndlr)

 

  • 5. Une action ?

La transversale au pied de Joel Rey pour Nicolas Brusque qui marque.

Sur une mélée ouverte, Joel Rey alors talonneur extrait le ballon et tape instantanément sur l’autre aile (au Hameau contre le Stade toulousain saison 98-99)

 

  • 6. Un geste ?

La passe, comme une offrande

 

  • 7. Un poste ?

Demi de mélée

 

  • 8. Un stade ?

La Croix du Prince

 

  • 9. Une victoire ?

La demi finale de la WRC 1999 contre les Blacks

 

  • 10. Une défaite ?

La demi de Hcup à Bath en 1997. Merci à Mr Bevan, le gallois à la Rolex en or de Durban 95.

 

  • 11. Devise de club favorite ? Ou devise tout court ?

Fais toujours ce que tu dis.

 

  • 12. Le joueur avec qui vous auriez aimé jouer sur le terrain?

Didier Codorniou

 

  • 13. Celui que vous n’aimeriez pas croiser sur le terrain, et encore moins dans une ruelle sombre et étroite ?

Gerard Cholley

 

  • 14. Celui avec qui vous ouvrirez bien un bar à putes à Bogota ?

Gerard Cholley

 

  • 15. Celui avec qui vous auriez aimé faire une 3ème mi-temps ?

Jean Michel Gonzalez

 

  • 16. Celui avec qui partir à la chasse à mains nues dans la forêt Amazonienne ?

Thierry Dusautoir

 

  • 17. Votre boisson préférée avant le match?

Du rouge

 

… Après le match?

Du rouge

 

  • 18. La première fois…

… à la télé ? C’est trop loin mais c’était en noir et blanc.

… au stade ? C’est trop loin mais c’était en couleur.

… sur le terrain ? A 7 ou 8 ans à l’AS Soustons.

 

  • 19. Thé ou Café ?

Café

 

  • 20. Levrette ou 69 ?

Les deux

 

  • 21. Il reste 10 minutes a jouer… cagade dans ses 22 qui offre 5 points à l’adversaire ou expulsion pour plaquage cathédrale?

Expulsion pour plaquage cathédrale sans hésiter.

 

  • 22. Se faire enfoncer en mêlée ou se prendre un cad’deb d’ecole?

Se faire enfoncer en mélée

 

  • 23. Damien Traille ou McGyver ?

Damien Traille

 

  • 24. Pour la 3ème mi-temps: Byron Kelleher ou Paris Hilton ?

Paris Hilton.

 

  • 25. Pour partager votre cellule ?

Paris Hilton.

 

  • 26. C’est qui le plus fort, Jamie Cudmore, Bakkies Botha ou l’hippopotame ?

Jamie Cudmore, lui c’est un monstre.

 

  • 27. Vous préférez vous faire plaquer par Chabal ou par votre petit(e) ami(e) ?

Chabal

 

  • 28. La chanson paillarde que vous aimez secrètement ?

La bite à Dudule

 

  • 29. David Marty ou Marty McFly ?

David Marty

 

  • 30. Expliquez la règle du plaqueur/plaqué sans utiliser de ponctuation.

Le plaqueur ayant plaqué doit lâcher le plaqué pour piquer la ballon du sus dit plaqué une fois relevé sur ses deux pieds

 

  • 31. Ca vous étonne Ovale Masqué qui mange un yaourt ?

Oui, à son jeune âge les petits futés seraient plus appropriés.

 

  • 32. Bon alors, c’est qui qui a pété la gueule à Bastareaud en fait ?

Lolo Ferrari

 

  • 33. Pourquoi avoir perdu votre temps à répondre à ces conneries, franchement ?

Je pense que je passe trop de temps à répondre à des choses sérieuses

 

  • 34. Un oubli ? Un mot à ajouter ?

Honha Section !

 

  • 35. A qui voudriez-vous que ce questionnaire soit posé ?

A Jérome Garcès !

 

FIN

Note de Féébuse : Putain c’est long

Plus sur Bernard et son projet de montée en Top 14 dans cet article de Sudouest.

Grenelle du rugby – Marquer plus d’essais pour gagner plus

Dans vos gueules Papé et Marty, Feneb lui a déjà son programme…

Par Feneb, qui après nous avoir expliqué l’en-avant, a repris la drogue.

 

 

GRENELLE DU RUGBY – MARQUER PLUS D’ESSAIS POUR GAGNER PLUS

 

Afrique du Sud – Australie : 9 – 11 … Galles – France : 8 – 9 … Nouvelle-Zélande – France : 8 – 7 … Si on se penche sur les résultats de la dernière coupe du monde, les statistiques sont implacables : l’enjeu a pris le pas sur le jeu, les défenses ont pris le pas sur les attaques, bref, on s’emmerde …
Les essais se font de plus en plus rares, les schémas tactiques se limitent désormais à mettre l’adversaire à la faute pour scorer sur pénalité, on gratte 3 points par ci par là sur des drops… Il est loin le temps où le député-maire de la Rochelle pouvait s’ébaubir : « la balle hallal, la vie est belle !», ou quelque chose comme ça.
Ce problème n’est pas nouveau : par le passé le rugby a déjà fait évoluer ses règles à maintes reprises afin d’encourager les équipes à marquer des essais, notamment en en augmentant la valeur au détriment de celle de la pénalité ou du drop.

Petit rappel sur l’historique du mode de calcul des points au rugby (ça ne fera de mal à personne…)
A l’origine, jusqu’aux années 1870, l’essai valait 0 point et la transformation 1 point. Le drop et la pénalité n’existaient pas. Ainsi, si la Coupe du monde 2011 s’était déroulée en 1872, la France aurait remporté la finale sur le score de 1 – 0. Comme quoi, ça se joue à pas grand-chose.
En l’espace de 30 ans, ça a pas mal tâtonné : l’essai est passé à 1 point, puis 2, puis 3 ; la transformation à 3 points, puis 2 points… Un sacré bordel, vous en conviendrez … Mais toujours pas de pénalité ou de drop. Les Anglais, les Argentins devaient être bien malheureux… Et de là à dire que Craig Joubert a arbitré la deuxième mi-temps de la finale selon les règles de 1895, il n’y a qu’un pas que d’aucuns franchiront, peut-être. Cela les regarde.

C’est seulement au début de XXème siècle (1906) que ces deux règles (pénalité et drop) apparaissent ; le score était alors calculé ainsi :

Essai : 3 points

Transformation : 2 points

Drop : 4 points

Pénalité : 3 points

Dès lors, le règlement n’a fait qu’évoluer pour encourager les essais au détriment du reste : dès 1948, le drop ne valait plus que 3 points. En 1973, l’essai passe à 4 points, puis 5 points en 1992. Certes, on est loin des niveaux d’inflation au Zimbabwe, mais quand même…

En résumé, décompte selon le règlement actuel :

Essai : 5 points

Transformation : 2 points

Drop : 3 points

Conduite en état d’ivresse manifeste : 6 points

Pénalité : 3 points

 

La règle du point de bonus

Malgré l’essai à 5 points, les équipes ont vite eu tendance à retomber dans leur travers … L’idée du point de bonus a alors germé, récompensant d’un point supplémentaire l’équipe inscrivant 4 essais (sauf en top 14 où il « suffit » de marquer 3 essais de plus que l’adversaire ; on appelle ça l’exception culturelle…).
Cette mesure est globalement efficace, comme nous avons pu le voir lors de la dernière coupe du monde. En effet vous aurez noté que la règle du point de bonus ne s’applique qu’en phase de poule ; ce qui explique très certainement pourquoi on a eu droit à des scores fleuves au début du tournoi (Nouvelle-Zélande – Japon : 83 – 7 … Afrique du Sud – Namibie : 87 – 0 … Australie – Etats-Unis : 67 – 5), avant que les scores s’étriquent dès les quarts, lorsqu’il n’y avait plus de point de bonus offensif à distribuer. Je ne vois pas d’autre explication.
Toutefois, ces mesures restent largement insuffisantes ! Il est temps de repenser complètement le règlement, faute de quoi nous sommes condamnés à subir des scores de tennis (6-3, 6-7, 6-0) à très court terme. Sous la houlette de notre nouveau ministre des Pièces Jaunes et du Judo, un Grenelle du Rugby a été organisé en toute urgence, dont nous sommes en mesure de vous livrer les conclusions aujourd’hui.

 

GRENELLE DU RUGBY : 7 PROPOSITIONS CONCRETES POUR REDYNAMISER LE JEU

 

Proposition 1 : revoir le barème des points

Cela fait 20 ans que le règlement n’a pas évolué à ce sujet ; il est urgent de revoir le barème des points. En revanche, de même qu’une hausse modérée du prix du paquet de cigarettes n’a aucun effet sur la consommation de tabac, la modification doit être nette et tranchée, alors n’y allons pas avec le dos de la cuillère en bois.
Ainsi, le Grenelle propose le nouveau barème suivant :

Essai : 29 points

– Transformation : 8 points

– Drop : ¾ points

– Pénalité : 1.5 points

 

  • Avantages :

– L’écart très marqué entre les points de l’essai (37 points si transformé !) et la pénalité ou le drop s’avère suffisamment dissuasif et découragera toute velléité à s’enfermer dans du jeu au pied trop restrictif.
– La France aurait été championne du monde sur le score de 37 à 30.5. Cocorico.

  • Inconvénients :

– On redoute une augmentation massive du nombre de fautes, compte tenu du caractère peu dissuasif de la pénalité (1.5 points seulement, c’est pas cher payé…).
– Les arbitres vont devoir faire de sacrés efforts en calcul mental pour arriver à suivre l’évolution du score pendant le match.

Recommandation du Grenelle :
Equiper les arbitres de calculettes, et tester ce nouveau barème durant la saison 2012-2013 de Pro D2, pour éventuelle application en Top 14 un an plus tard.

 

Proposition 2 : revoir la règle du point de bonus offensif

Le manque de progressivité de la règle du bonus offensif est moralement injuste : une équipe marquant 4, 8 ou 12 essais est créditée d’un seul point de bonus.
On propose donc d’accorder 1 point de bonus offensif par essai marqué au-delà de 4, soit :

victoire avec 0 à 3 essais : 4 points

victoire avec 4 essais : 5 points

victoire avec 5 essais : 6 points

victoire avec 8 essais : 9 points
-etc.

 

  • Avantages :

– L’équipe qui mène largement au score ne lèvera pas le pied en deuxième mi-temps, même si le 4ème essai a été inscrit dès la 35ème minute.
– Le suspense resterait entier jusqu’à la dernière journée de championnat, puisque le dernier pourrait toujours se qualifier pour les phases finales, à la condition d’inscrire une trentaine d’essais lors du dernier match.

  • Inconvénient :

On risque d’assister à quelques matchs truqués, les clubs risquant de s’entendre en début de championnat (« Tu me laisses marquer 20 essais au match aller, je te laisserai en marquer autant au match retour »).

 

Recommandation du Grenelle :
Réintégrer Bourgoin en Top 14+1 durant la saison 2012-2013 et appliquer la nouvelle règle uniquement lors des rencontres disputées sur la pelouse de Pierre Rajon, en guise de test.

 

Proposition 3 : rapprocher les poteaux

Actuellement la distance entre les 2 poteaux est de 5m60. C’est trop ! Rapprochons donc les poteaux. Lorsque ceux-ci ne seront plus distants que d’1m50, soyez assurés que davantage de pénalités seront jouées à la main, et que Ronan O’Gara n’agacera plus l’Europe entière avec ses drops à la dernière seconde.

  • Avantage :

On devrait moins voir Jonny Wilkinson prendre sa posture ridicule avant de buter. C’était marrant au début mais là, stop!

  • Inconvénients :

– Il faudra scier toutes les barres transversales, devenues trop longues.
– Ce pauvre David Skréla qui n’y arrivait déjà pas avec des perches éloignées de plus de 5 mètres risque de sombrer définitivement dans la déprime avec un taux de réussite négatif.

 

Recommandation du Grenelle :
Appliquer un écartement de 2m80 entre les poteaux, ce qui permet de faire exactement deux barres transversales aux nouvelles dimensions avec une actuelle, sans qu’il n’y ait de chute. Ainsi, pas de gâchis. Si Auxerre jouait au rugby, c’est Guy Roux qui serait content.

 

Proposition 4 : agrandir la largeur du terrain

Qui dit terrain plus large dit plus d’espaces, plus de prises d’intervalles, et donc plus d’essais… Comment ne pas y avoir pensé plus tôt ?
Quand je pense que ces mous du bulbe de pousse-cailloux se plaignent de ne pas voir assez de buts dans leur championnat minable et qu’ils n’ont jamais pensé à agrandir la taille des buts, je me marre. Soyons plus malins qu’eux…

  • Avantage :

Plus d’essais assurément. Les défenses seront bien plus perméables que par le passé.

  • Inconvénient :

A moins de reculer les tribunes latérales, les stades actuels ne sont pas adaptés pour accueillir des pelouses plus larges. Des travaux d’envergure seraient donc à prévoir pour mettre les stades aux nouvelles dimensions, ce qui ne manquera pas d’occasionner des frais plus que conséquents.

 

Recommandation du Grenelle :
Voir Proposition 4bis.

 

Proposition 4bis : pivoter le terrain de 90°

Afin d’éviter des travaux de remise aux dimensions des stades dont le coût serait probablement rédhibitoire, il est nettement plus simple de pivoter le marquage de 90° : la longueur devient la largeur, et la largeur devient la longueur.

Exemple de terrain de rugby, avec la nouvelle orientation.

 

  • Avantages :

– Plus besoin de faire des travaux d’agrandissement des stades : il suffit de retracer les lignes, et replanter les poteaux.
– Non seulement le terrain plus large permettra de créer plus d’espaces dans les défenses, mais en plus il sera beaucoup plus facile de remonter le terrain depuis son camp pour marquer, puisque celui-ci est plus court !
– Les dégagements au pied de poussin de Morgan Parra ne seront plus un handicap : depuis ses 22 mètres, il pourra facilement trouver une touche à proximité de la ligne d’essai adverse.

  • Inconvénients :

– Damien Traille ne pourra plus jouer en équipe de France : compte tenu de la longueur de terrain réduite, ses coups pieds de dégagement de mammouth finiraient inexorablement et systématiquement en ballon mort. Mais qui a dit que ce n’était pas vraiment un inconvénient ?
– Le système de billetterie est entièrement à revoir, avec un manque à gagner probable pour les clubs. En effet, il y aura beaucoup plus de places derrière les poteaux (traditionnellement les moins chères), et beaucoup moins sur les côtés : les tribunes présidentielles seront réduites d’autant. Le trésorier va faire la gueule.

 

Recommandation du Grenelle :
Appliquer le nouveau marquage lors du Tournoi des VI Nations 2012 ; l’effet de surprise aidant, le XV de France devrait facilement remporter ses 3 rencontres à domiciles, dont le crunch contre l’Angleterre. Un grand pas de fait vers le grand chelem.

 

Proposition 5 : déséquilibrer les confrontations

Les grosses équipes ont compris depuis bien longtemps l’importance de travailler la défense ; ce sont des véritables murailles qu’il faut désormais franchir pour espérer marquer un essai… Alors pour marquer plus d’essais … jouons contre des nuls ! Rien de tel qu’un bon vieux Nouvelle-Zélande – Namibie pour voir du jeu de mouvement!
Intégrons donc l’Italie parmi les équipes disputant le Tournoi, et – soyons fous – les Iles Tonga à la prochaine Coupe du Monde. A la clef, du beau jeu et pléthore d’essais pour l’équipe de France…

 

  • Avantage :

On va apprendre à situer de nouveau pays sur la carte du monde : on saura enfin répondre aux questions bleues du Trivial.

  • Inconvénient :

Renseignement pris, il semblerait que l’Italie joue dans le Tournoi depuis 2000, et que le Tonga a participé à la dernière coupe du monde. Pis, ces deux équipes n’ont pas joué le jeu en battant notre glorieux et valeureux XV de France en 2011. Salauds de nuls !

 

Recommandation du Grenelle :
Punir l’Italie et les Tonga pour leur outrecuidance en les bannissant des prochaines rencontres internationales, et les remplacer respectivement par la République de Saint-Marin et par l’archipel de Tuvalu.

 

Proposition 6 : restyling du maillot du Stade Français

On n’en peut plus des maillots du Stade Français qui piquent les yeux ! Déjà, les éclairs bleus sur fond rouge, c’était limite, mais chaque année c’est la surenchère du moche et du mauvais goût ! Et qu’on ne me dise pas que c’est la faute de Max Guazzini : il n’est plus là cette année et ça ne s’est pas arrangé pour autant !
On propose donc d’obliger le Stade Français de jouer avec un maillot blanc. Oui, blanc, tout blanc, sans fioriture, sans fleur de lys, sans Blanche de Castille, Aliénor d’Aquitaine, Catherine de Médicis ou Linda de Souza, sans rien. A la limite, un petit éclair, tout petit, en haut à gauche, discret, et encore…

Nouveau maillot du Stade Français. Sobre…

 

  • Avantage :

Un soulagement indéniable pour les adversaires, les spectateurs et les téléspectateurs qui n’auront plus à endurer ces improbables tenues bariolées.

  • Inconvénient

 

Soyons francs : même en étant d’une mauvaise foi totale, il est peu probable que cette proposition ait un impact quelconque sur le jeu et favorise les attaques… En même temps, elle ne devrait pas avoir d’effet négatif non plus … Alors pourquoi s’en priver ?

Proposition 7 : refonte complète et radicale des règles du jeu

Ne nous voilons pas la face : l’ensemble des propositions ci-dessus amélioreront peut-être la situation, mais seule une réforme en profondeur des règles permettra de sortir des schémas de jeu sclérosés qui gangrènent le rugby de l’ère moderne. Pourquoi ne pas revoir complètement les règles, en supprimant celles qui tuent le jeu. On propose donc de :

  • Supprimer la règle du hors-jeu : cette règle n’aurait jamais du exister, trop complexe et soumise à interprétation
  • Supprimer la règle de l’en-avant, trop restrictive
  • diminuer le nombre de joueurs, pour réduire la taille du rideau défensif. 7 joueurs de chaque côté semble un bon compromis
  • réduire la longueur du terrain, pour permettre une remontée plus rapide de celui-ci (voir proposition 4bis)
  • remplacer le ballon ovale par un ballon plus petit et rond, beaucoup plus facile à maîtriser (rebonds plus prévisibles) et à contrôler
  • interdire le jeu au pied, pour favoriser le jeu à la main, à l’exception de l’arrière qui pourra toujours se servir de ses pieds
  • remplacer les poteaux par des buts et des filets
  • abandonner le terme « rugby », à trop forte connotation anglo-saxonne et parler désormais de « jeu à la main » (ou « handball »)

 

  • Avantages :

– L’équipe de France est quadruple championne du monde, double championne d’Europe et championne olympique en titre.
– Contrairement à Pierre-Yves Revol, le nouveau Président de la Ligue Nationale de Jeu à la Main (ou handball), Philippe Bernat-Salles, y entend quelque chose à ce qu’on appelait jusqu’alors le rugby. Sans parler du cas Camou.

  • Inconvénients :

– Les nouvelles règles risquent de favoriser l’émergence de nouvelles nations, telles que l’Allemagne, l’Espagne, la Croatie, la Suède…
– De même, au niveau national, Chambéry risque de remporter le bouclier de Brennus ; non merci…
– C’est quand même vraiment chiant à regarder, le handball…

 

Recommandation du Grenelle :
Laisser tomber la proposition 7, dont les conséquences sont trop imprévisibles.

 

Feneb, chargé de communication au Ministère des Pièces Jaunes et du Judo

Présentation Taupe 14 : Aviron Bayonnais

Parce que l’Aviron c’est aussi du rugby.

Par L’affreux Gnafron, de retour après son excellente fiche sur l’USAP.

 

Présentations précédentes :

 

Le club: Aviron Bayonnais Rugby Pro

 

Histoire

Né au sein d’un pays de pluie, de brouillard et d’aviron, le rugby à XV ne pouvait se développer qu’au sein du même type de contrée inhospitalière. Après un passage par le Havre, c’est tout naturellement au Pays Basque qu’il trouva un terreau fertile pour ce faire. Et c’est un certain Pierre Fabre (mécène du rugby s’il en est), Landais de son état (ce n’est pas sale), qui l’aurait ramené de Bordeaux à la toute fin du XIXème siècle.

L’Aviron Bayonnais voit le jour en 1904 à la suite de la scission d’une partie de ses membres d’avec la Société Nautique de Bayonne. Ces soucis au sein de l’exécutif trouveront un écho plus d’un siècle plus tard ; à croire que sur les bords de la Nive, on Adour les souchis (dédicace à Gad Elmaleh-yeuxbleus-Bellinda). Ayant adoptés les couleurs bleu ciel et blanc (en opposition avec le blanc, rouge et vert de la Nautique), nos rameurs intègrent en parallèle le Stade Bayonnais Football-Rugby créé en 1905. Une section rugby qui fusionnera deux ans plus tard avec le club omnisports pour aboutir à la création de l’Aviron Bayonnais Rugby.

Longtemps avant Biarritz, le rugby est donc implanté à Bayonne.
Sous l’influence du gallois Harry Owen Roë, le club se structure et remporte son premier titre en 1913. Une performance remarquable pour la ville qui succède ainsi au palmarès à Paris, Bordeaux, Lyon et Toulouse. On parle alors de ‘jeu à la bayonnaise’ avec passes redoublées, jeu à la main ambitieux, vitesse collective et mouvement perpétuel. Un temps révolu..

Les années 20 étant celles de la domination toulousaine, les Bayonnais s’inclinent en finale à deux reprises contre les rouges et noirs en 1922 et 1923 (le fameux doublon toulousain). Il faut alors attendre 1934 pour voir les basques remporter de nouveau le Bouclier. Et cela valait la peine d’attendre car le finaliste malheureux n’est autre que le voisin Biarrot.

Longtemps avant Biarritz, le rugby triomphe donc à Bayonne.
Le prochain (et dernier) titre est décroché en 1943, aux dépens du SU Agen. Les plus numérologues parmi vous auront sans doute relevé l’étrange combinaison de chiffres qui marque les années de succès.

1913-1934-1943
13-34-43—-31—-13-34-43

Selon le calendrier maya, le Bouclier rejoindra donc les bords de la Nive en… 2031.
Longtemps après Biarritz, le rugby perdurera à Bayonne.

En attendant ces lendemains qui chanteront Vino Griego, l’Aviron aura connu une dernière finale contre Agen en 1982, un passage en ProD2 et un retour dans l’élite lors de son centenaire en 2004.
Depuis cette date, Bayonne aura alterné entre le bon (une 7ème place en 2009), le brutal (la rétrogradation sportive suivi du maintien sur tapis vert montalbanais en 2010) et le truand (l’épisode Laporte/Kelleher des derniers mois).
Pendant ce temps, le rugby triomphait à Biarritz. La vie est parfois injuste.

 

Ville:

Au confluent de la Nive et de l’Adour, à une portée de pelote de l’Océan Atlantique, Bayonne cultive avec l’élément aqueux une relation suivie. Si le climat y est pudiquement qualifié d’océanique doux et humide, c’est ce troisième adjectif qui doit retenir notre attention.

La légende raconte ainsi que Marc Andreu n’a pu rejoindre l’Aviron en raison d’un veto médical interdisant aux joueurs de petite taille d’évoluer dans un contexte à fort risque d’inondation. C’est également pour cette raison qu’il y a peu de chances de compter un joueur asiatique dans l’effectif bayonnais.
Les Basques forts et fiers n’ont cure de ces aléas climatiques et c’est dans les nombreux bars du petit Bayonne qu’ils occupent leurs longues soirées d’hiver, de printemps et d’automne en prenant leur revanche sur l’élément liquide, en râlant. L’été ils vont à la plage. Et râlent contre les touristes. Mais ne colportons pas de fausses rumeurs et rétablissons la vérité, le Basque ne râle pas toujours.

Parfois il se contente d’être ombrageux comme le ciel (ou le videur) qui s’apprête à lui tomber dessus. Alors il rejoint le Txapatan, la Pétrolette ou le Jean Bart et trouve d’autres compères de récriminations basques en compagnie desquels il s’exerce en fin de soirée à diverses activités sportives de force basque.

Il arrive parfois que des Landais s’égarent en ville. On les reconnaît aisément grâce à leur conduite automobile inventive (à leur décharge, pas facile de conduire avec des échasses) et à cette manie de commander systématique dans les boulangeries leur fameux pain des Landes. Certains osent même insinuer que Bayonne serait plus gasconne que basque. Ces impudents sont sympathiquement reconduits aux frontières nord de la ville, où leur département commence, juste après le panneau de sortie de Bayonne.

Mais, hormis les Bayonnais, la ville conserve un caractère éminemment authentique et convivial. Tout le contraire de sa voisine du sud. Un Bayonnais vous le dira d’ailleurs tout net: ‘Biarritz, c’est très surfait’.
Car le Bayonnais abhorre tout ce qui vient de Biarritz et honnit les couleurs rouges et blanches. A l’exception d’une demi-dizaine de jours lorsque, au coeur de l’été, toute la ville se pare de ces teintures pour célébrer les Fêtes. C’est alors l’occasion pour l’économie locale de se découvrir une xénophilie insoupçonnée et aussi la manifestation à la face du monde de l’une des dernières traces de communion festive intergénérationnelle. Pourvu que ç’Adour dirait le philosophe Patrick Sébastien.

Et comme à Boucherie Ovalie, on aime les Basques, la fête et la gastronomie, mentionnons également la Foire au Jambon qui bien que moins fréquentée, n’en reste pas moins bien fréquentée. Faites donc un tour à Sagarmuin sur les Allées Marines (bientôt rebaptisées, présidentielles de 2012 obligent), découvrez la merveilleuse tradition du txotx à volonté, passez par Saint Esprit pour retrouver les vôtres et finissez au Ttiap pour recouvrer vos forces. Les moins exigeants d’entre vous finiraient presque à La Nouba pour la faire.

Mais trêve de gaudriole et penchons-nous sur ces Bayonnais célèbres qui portent mieux que quiconque l’honneur de leur ville. Ils sont nombreux, les bonnes gens de Bayonne à exporter leur talent par-delà les monts et les vaux.
C’est dans le domaine artistique que se trouvent les plus glorieux natifs de la ville. Si Gustave Parking et Eric Bayle savent nous délecter de leurs traits d’esprits les plus vifs et de leur humour le plus désopilant, François Gelez en son temps aussi, s’est essayé au comique. Quant à la chanson, quels meilleurs ambassadeurs intemporels que  Francis Lalanne et Christophe ‘Seg’ Hondelatte pour représenter dignement la ville?
Et l’on ne s’étonnera plus alors de la pluviométrie galopante qui sévit en ces lieux si charmants.

 

Docteur House c’est pas Mickey Mouse, Rokoçoko c’est pas Joe le clodo…

 

Le Stade Jean Dauger

Anciennement nommé Parc des sports de Saint Léon, le stade est rebaptisée en 2001 en hommage à l’un des plus illustres porteurs du maillot ciel et blanc, enfant de Cambo et légende de ce jeu (bien que passé par le XIII; ce n’est pas sale).
Sa statue de bronze trône d’ailleurs en bonne place surmontant un socle sur lequel on peut lire la maxime suivante ‘La passe est une offrande’. Un ancien patron du FMI appréciera.
Le stade Jean Dauger est donc gentiment bordélique avec ses 46 chantiers d’agrandissement, ses 12 extensions de tribunes et sa piste d’athlétisme (qui permet à un ailier américain des environs de se sentir enfin à l’aise dans un stade de rugby). On compte également un mur à gauche accessible pour les amateurs de pala.
Les supporters, quand ils ne sont pas occupés à en taguer frénétiquement les murs, garnissent abondamment des tribunes qui résonnent de leurs encouragements les plus fervents. Lorsque Franck Maciello arbitre, c’est jour de fête et le public se régale d’encourager la prestation arbitrale inventive et vivifiante de notre camarade.
Une fois l’an, le voisin vient exercer une visite de courtoisie. Galamment, le Bayonnais lui rappelle la solidarité qui ne doit pas manquer d’exister entre gens de bonne compagnie et propose que chacun reste maître chez soi. Le Biarrot acquiesce. S’impose à domicile. Et en fait trop souvent de même à l’extérieur.
Les mauvaises langues disent alors que le Biarrot a fait la sourde oreillons.

 

Staff:

Il se compose d’un triumvirat articulé autour de Christian Gajan en tant que ‘directeur rugby’, une dénomination qui ferait sourire mais permet de parfois rappeler le sport que pratiquent ses joueurs. Passé par Toulouse, Rodez, Castres, Trévise, attention ça se complique, reToulouse, reCastres, reTrévise Venise, la République Tchèque et Fukuoka, notre voyageur est dans la maison bayonnaise depuis Janvier 2010. Ce qui constitue un exploit de longévité pour un club qui pratiquait alors avec une certaine frénésie la valse des entraineurs. Ce ne sont pas Richard Dourthe et Didier Mentières qui démentiront.

Il est épaulé pour les avants par Thomas Lièvremont, qui, la sucette à la bouche, s’efforce de ne pas s’étrangler de rage devant les innombrables traits de génie de Roumieu, Linde et autres poètes du pack basque. C’est à Fred Tauzin qu’échoit cette tâche pour les lignes arrières.

Et comme il se passe toujours quelque chose à Bayonne, que les péripéties estivales autour de la guerre des chefs Caoucault-Salagoïty sont loin et que Sud-Ouest a besoin de doper ses ventes, Yann Delaigue a rejoint le staff bayonnais dans un rôle de consultant. Le mari de Cécile de Ménibus pourra crâner auprès de ses collègues du petit écran (Richard Dourthe, Olivier Magne, Thierry Lacroix, Jean-Pierre Elissalde, bientôt Jacques Delmas) car son activité au Pays Basque ne l’occupera qu’un jour par semaine.

Pas sûr cependant qu’un seul jour hebdomadaire soit suffisant pour ‘résoudre les carences au niveau des lignes arrières’, sa feuille de route présidentielle.

Faire venir Bernard Laporte ? Il est vraiment gueudin, Afflelou…

 

Les joueurs clefs

‘A l’Aviron Bayonnais, on ne recrute pas, monsieur, les joueurs viennent d’eux-mêmes !’
Citée par Daniel Herrero, la phrase aurait été reprise récemment par Byron Kelleher mais on ne saurait l’affirmer avec certitude.
Toujours est-il que le recrutement bayonnais estival a des allures de galactiques. Qu’on en juge avec la pléiade d’internationaux qui viennent de rejoindre les bords de la Nive : le gallois Mike Philips à la mêlée, les ‘néozélandais’ Neemia Tialiata au talon, Josevata Rokoçoko à l’aile et Sione Lauaki en 8, le français Cédric Heymans à l’arrière et le deuxième ligne australien Mark Chisholm constituent tous autant de titulaires en puissance.
Mais les recrues ne sauraient être à elles seules les dépositaires de l’avenir bayonnais. Les tauliers Boutaty et Baget, qui portent déjà l’équipe depuis quelques saisons, auront encore un rôle déterminant dans la conduite du camion basque.

Eh les nouveaux, voilà nos lancements de jeu derrière. Vous avez bien compris ?!

Le boucher:

Le départ de Fifita (5 saisons déjà) a laissé un grand vide dans la confrérie des bouchers  bayonnais. A l’instar d’un Luc Lafforgue, le légendaire ailier tongien avait su porter la bannière de la boucherie la plus décomplexée jusque dans des lignes arrières qui manquent d’ordinaire de ce genre de valeureux combattants.
Certes les secondes lignes ont bien tenté depuis de relever le gant mais malgré les passages de Louis Massabeau, Cédric Bergez, Thierry Cléda et Mike Tewhata, nul n’est parvenu à égaler la Référence. Même Rémy Martin n’y est pas parvenu!
On pourrait de nos jours associer Rob Linde dans la continuité de ses glorieux prédécesseurs mais le guerrier sud-africain parvient à développer des qualités rugbystiques qui démente le titre de boucher en chef. Et on ne pourrait décemment associer Abdelatif Boutaty pour les mêmes raisons.
Alors évidemment David Roumieu, formé à Grenade, dégoupille parfois mais même le bouillant talonneur ne peut éclipser Fifita. Dans la ville du jambon, il y a les charcutiers et le boucher: le seul, l’unique, l’intemporel pour des siècles et des siècles.
Tu nous manques Pila. Reviens !

 

Le joueur au nom imprononçable:

Josevata Taliga Rokocoko

Ce n’est pas parce qu’il s’agit d’une star interplanétaire, désormais connu de tous, qu’il ne mérite pas de figurer dans cette catégorie.
Et puisque le joueur souhaite désormais être appelé par son nom de baptême, qu’il en soit ainsi fait.
Décryptons donc cet étrange patronyme et faisons acte de salubrité publique auprès d’Eric Bayle

José: jusque là rien que de très facile. Prénom d’origine hispanique mais à prononcer sans la ‘Jota’. En même temps, vu le niveau de prononciation en espagnol des journalistes français, rien à craindre.
Vata: A ne pas confondre avec le ‘casse-toi’ très usité jusqu’aux plus hautes sphères de l’Etat. Le ‘Vata’ intime à un quidam l’ordre (ou le conseil) de se retirer d’un lieu donné.

Ta liga: Alors ça commence comme taloa et ça finit comme Bundesliga. Un truc bien lourd donc mais qui peut receler bien des saveurs.

Rocco: est-il vraiment nécessaire de rappeler à nos lecteurs ce formidable acteur qui incarna avec un talent et un brio qui n’appartiennent qu’à lui, l’un des frères Parondi dans le chef d’œuvre de Visconti? Alain Delon himself.
Soko: là, par contre, il faut rappeler à tout le monde l’inoubliable interprète du non moins légendaire ‘I’ll kill her’ qui plongea au détour de l’année 2007 le monde dans la dépression la plus intense. Crise dont il ne s’est toujours pas relevé d’ailleurs. Attention, risque de récidive courant février.

Notons pour la petite histoire que Josevata Taliga Rokocoko n’est autre que le cousin de Sitiveni Sivivatu. Que celui qui vient de dire que les fidjiens sont tous cousins se dénonce.
Et si c’est un Basque, il serait bien inspiré de ne pas trop la ramener en outre..

Pour les tenants du mauvais goût, c’est cadeau:

 

La chanson qui reste dans la tête et dont on ne parvient pas à se défaire:

Emblématique de l’Aviron, jouée par toutes les peñas de France et de Basse-Navarre, du Labourd, et de Soule, chantée au Stade de France, dans les boîtes de nuit et les karaokés, entonnée lors des mariages, bar-mitzva ou troisièmes mi-temps,  massacrée à toutes ces occasions, il s’agit, vous l’avez deviné du Griechischer Wein que l’on ne présente plus.
Car avant de porter fièrement partout un foulard bleu et blanc, le Vino Griego (les germano-hispanophones l’avaient déjà reconnu) se parait d’atours plus allemands.
Ecrit et superbement interprété par l’autrichien Udo Jürgens, ce morceau que ne renierait pas Mireille Mathieu trônait au panthéon de la variété germanique des 70’s. Celle-là même que nous écouterions si les ricains n’étaient pas là. Abordant la nostalgie qui s’empare d’un immigré grec suite à  l’absorption d’un verre de vin originaire de son pays natal (il n’y a vraiment qu’un autrichien ou un allemand pour associer vin et nostalgie), le morceau franchira les frontières, annexera les auditoires et sera traduit en de nombreuses langues. L’efficacité germanique en action.
C’est une version portugaise qui sera adoptée et adaptée en 2002 par Dominique Herlax, ancien speaker de Jean Dauger.
Évoquant des déplacements à Dax et Narbonne, mentionnant des évènements aussi incroyables qu’essais au large ou exploits à l’extérieur, le morceau conserve en ces temps difficiles un petit parfum d’anachronisme aigrelet.
Face à l’incroyable succès du morceau, une proposition de loi interdisant le chant de la Peña Baiona en dehors des limites des Pyrénées-Atlantiques est d’ailleurs à l’étude dans le cadre de la loi Hadopi3.

Encore plus émouvant et terrifiant qu’une blessure de Pepito Elhorga, la version originale:

 

Mascotte:

Il existe trois mascottes de l’Aviron Bayonnais:

  • La bête à poils: Pottoka (à ne pas confondre avec son lointain cousin Pottofeu)
  • Le bête à poils: Yoann Huget
  • La bête à goudron et à plumes: Geronimo

 

Scénario idéal:

Le succès de la saison bayonnaise tient en deux prénoms: Yoann et Yann.

Totalement blanchi par l’AFLD des accusations qui pesaient sur lui (suite à un test de QI), Yoann Huget s’impose en effet comme le meilleur marqueur d’essai du championnat. Bien qu’il en ait raté près d’un tiers. Sa complémentarité avec les autres arrières (Heymans, Rokocoko, Elhorga) fait des ravages.

Sous la houlette de Yann Delaigue, le jeu de ligne bayonnais se dote d’une chatoyance et d’un éclat à nul autre pareil. Benjamin Boyet est appelé en équipe de France qui s’est enfin trouvée l’ouvreur qu’elle recherche.
Les derbys sont remportés haut la main par l’Aviron et pendant que le BO échoue à la 7ème du championnat, Bayonne termine 4ème. Puis s’incline illico lors du barrage contre Perpignan.
L’Aviron remporte tout de même l’Amlin Cup grâce à un drop de Mike Phillips dans les arrêts de jeu.
Permettant l’accession à Biarritz en H Cup la saison suivant, ce drop scelle la réconciliation entre les frères ennemis. Dans l’euphorie de la victoire, de nombreux mariages mixtes sont scellés et la fusion entre les deux clubs est actée.

 

Scénario catastrophe:

N’ayant pas la chance d’affronter l’Usap toutes les semaines, l’Aviron enchaîne les défaites.

La suspension pour 2 ans de Yoann Huget prononcée par l’Agence Française de Lutte Antidopage ne vient rien arranger. Dans le groupe, des clans se forment et Yann Delaigue laisse bientôt tomber sa mission. Il est aussitôt remplacé par Philippe Lucas qui amène Alain Camborde avec lui.

D’une stérilité sidérante à l’extérieur, les Bayonnais proposent un jeu d’une restriction totale à domicile qui leur permet néanmoins de tenir plus ou moins la baraque. Mais la défaite lors du match retour face au Biarritz Olympique sonne le glas des espoirs de maintien. Elle ne permet pas toutefois au voisin de se maintenir non plus.
Lors d’une intersaison agitée, la fusion est prononcée et c’est dans un ‘Pierre-Papier-Ciseau’ d’anthologie opposant les mécènes des deux clubs que se joue le nom de la future entité. Sur un Paf, paf, p’Afflelou, la création du Biarritz Aviron Bayonnais Olympique est prononcée. Le BABO ivre est né.

Fuck Flash Rugby N°2

Encore une semaine de merde.

Pas Thomas de Rugbystiquement Votre,

Deuxième semaine de « Fucking Rugby Flash » et toujours un programme alléchant. Le rugby, c’est la vie.

On commence donc ce flash avec la présentation des trois matches de la soirée. Hé ouais, on est comme ça dans le Top 14, trois rencontres dès le vendredi soir. Perpignan affronte le Stade Français, pour un duel qui sent le « vieux », entre deux équipes habituées aux sommets et qui peinent à retrouver leur lustre d’antan. On reviendra sur l’USAP dans quelques lignes, d’ailleurs.

Sinon, Bayonne-LOU, c’est à 20h. Le match est décalé pour permettre aux Basques de se reposer avant leur derby de mardi face à Biarritz, qui se déplace au Racing, avec l’ambition… de ne pas prendre plus de 30 pions. Justement, Bayonne et Biarritz, c’est la grosse info de ces derniers jours.
Le serpent de mer fait son retour. L’histoire d’une fusion, d’un rassemblement, d’une entente, appelez ça comme vous voulez, cela n’a pas d’importance. Car dans les faits, le jour où Blanco et « Tchin-Tchin » Affelou lâchent la côte basque, il n’y aura plus personne. Du coup, l’idée de province refait son apparition. Mais, mardi, on espère voir tout autre chose qu’un sentiment de cordialité sur le terrain.

De Biarritz à Perpignan, il n’y a qu’un pas, puisqu’on n’aime ni l’un ni l’autre. Jacques « motherfuckin’ » Delmas a du faire ses valises, remercié par Paul Goze, le président de l’USAP. Mais bon, Delmas a l’habitude et on ne se fait pas trop de souci pour lui. Après Biarritz et le Stade Français, le coach à la barbe grisonnante respecte la devise. Jamais deux sans trois.

Si certains partent dans la froideur et l’aigreur, d’autres partiront sous les ovations et quelques larmichettes. La nouvelle est tombée il y a deux jours. Shane Williams ne sera bientôt plus un Diable Rouge. Il jouera son dernier match international le 3 décembre prochain, face à l’Australie. L’un des meilleurs ailiers de cette dernière décennie s’apprête donc à raccrocher les crampons. Ca fait quelque chose, quand même. En même temps, un nain qui se fait passer pour un diable rouge et qui a un poireau sur le maillot, ça pouvait plus durer. RIP.

Récompensé du titre de meilleur joueur du monde en 2008, Shane Williams n’a probablement pas regardé la remise des prix des Oscars Midi Olympique. Ok, la transition est foireuse, mais tant pis. Bref. Vincent Clerc alias Jean Didréal est le meilleur joueur pour la saison 2010-2011. Titi Dusautoir se voit (ré)compensé par le titre de meilleur joueur du monde. Dans ta gueule, Ritchie. Mamuka « machine » Gorgodze a effrayé tous les membres du jury pour remporter l’oscar du meilleur joueur étranger de Top 14. Logique. Sinon, le reste, on s’en tape, on n’était pas invité.

Sinon, on termine avec une petite phrase de réflexion. Libre à vous de participer. « Présentez vous. Présentez vous »

Le sociologue du rugby #3

Il est de retour et il est en forme.

Par Brieg Ker’Driscoll

Rappel

Episode 1

Episode 2

La coupe du monde s’est terminée il y a  maintenant un mois, et nous revoilà revenus à la dure réalité du top14.  Les français sont rentrés au pays les mains dans les poches,  fatigués, et sur les rotules.  (Pour Morgan Parra, c’était plutôt: les poches sous les yeux, irrité, et sous les rotules (de Mac-Caw)).
Après une coupe du monde comme celle-ci, parsemée d’exploits et d’échecs, où la honte et la fierté se sont côtoyées comme jamais, j’en suis ressorti aphone et mal à l’aise. Aphone, après cette action qui vit Dusautoir aplatir au paradis, et pour lequel j’ai dépassé en décibels le bruit du démarrage d’un avion à réaction. Et mal à l’aise, car cette équipe que j’ai décrié m’a fait vibré comme jamais, et que j’ai dû reconnaître, au moins une fois, que Rougerie avait bien joué en deuxième centre.

Etais-je donc un bon supporter, moi qui ne croyais pas à la victoire finale ?
Et par cet exemple de l’épopée française, doit-on se demander si le rugbyman est vraiment un patriote ?
En tant que sociologue-ethnologue-franchouillard-porteur d’eau, je me suis mis au défi de répondre à cette interrogation, exposant mon laïus en un schéma clair et novateur : oui, non, peut-être.

Il est évidemment beaucoup plus facile de faire foi de patriotisme au lendemain de cette belle finale. Les résistants, les “je-vous-l ’avais-bien-dit” pullulent d’un coup d’un seul. Comme dans les rues de Paris le 20 aout 1944, chacun a juste le temps de tondre une collabo et de tirer un coup de fusil en voyant arriver les chars français. L’occasion fait  le larron . On ose même prétendre s’être fait voler la victoire contre les Alls blacks ! Quel magie ! Mais être patriote n’est pas toujours aussi aisé. Quand la France s’est faite balayée par les iles Tonga, il était difficile de se la ramener.  Qui osait encore parler fort et montrer le bout de son nez ? La population tongienne n’étant pas très représentative en France, à part au SUA et chez les videurs de boite de nuit, les klaxons n’étaient pas très nombreux à résonner en France. Et j’ose espérer qu’il y a une moins une voiture et une route au Tonga pour pouvoir faire un peu le mariole. Et que dire de ce sentiment de honte après le France-Italie du dernier tournoi?  “Non, je vois vraiment pas de quoi tu parles.. France-Italie ? Aucuns souvenirs.”
Quelle honte ! J’en aurais presque arrêté les pâtes et les pizzas.(si j’avais autre chose dans mon frigo).

Le patriotisme rugbystique est décidément un sentiment très particulier, que j’ai essayé d’analyser.
L’évidence, c’est que le rugbyman est réellement patriote que lorsque son équipe est forte. Et quand la France perd, au lieu de céder à la pleurnicherie, on préfère adopter un discours clairvoyant et philosophe, du genre :
« De toutes façons c’est tous des merdes ».
Et, par amour propre, le français tentera de prendre de la distance avec l’événement. Les bretons diront : « M’en fous d’abord je suis pas français je suis breton »
Le basque prétendra : « C’est qu’il y a trop de Toulousains. Ils ont aucun mental ceux-là, et en plus ils ont le plus gros budget, et ils sont pas beaux. »
Les Toulousains « C’est parce qu’il n’y a pas assez de Toulousains dans l’équipe. Toulouse est meilleur que l’équipe de France, et nous on est 17 fois champions de Franc. Et Clerc il est trop beau ! »
Les Lillois diront : « Ch’t équipe de Franche, elle est pourri, hein, biloute, elle arrive pô à marquer de but ».
Et les Clermontois, Toulousains et Parisiens et Columérins se renverront la balle à qui aura David Skrela.
Le patriotisme s’enterrera si profondément que l’on flagellera les idoles adulées. Même les catalans abandonneront la défense de David Marty, qui sera alors seul au monde. Le patriotisme est manichéen : tout est blanc ou tout est noir. On aime ou on déteste. Papé est un Dieu ou un imbécile.

Mais je parle d’ailleurs là de patriotisme, alors qu’ il conviendrait mieux de parler de franchouillardise !
Tous les pays ne sont en effet pas logés à la même enseigne ! Voyez ces Argentins qui pleurent à chaque hymne national ! Quel amour du pays ! Bon, certes, j’ai découvert dans mes recherches que cela n’était dû qu’au fait qu’ils pleurent à chaque fois en pensant à la tristesse du match qu’ils vont proposer. Les irlandais et leur fighting spirit sont très aussi patriotes ! 100 ans qu’ils ne gagnent rien et ils en sont toujours aussi fiers !

Et les anglais ? De grands patriotes ? Encore une fois, la défaite rend les choses plus compliquées. Pendant cette coupe du monde, il était difficile pour eux d’être patriote. On ne parlait d’eux que pour les frasques retentissantes de leurs joueurs (qui se révélèrent mine de rien assez sympathiques finalement). Et le meilleur joueur anglais de la coupe du monde était… samoan… (Toutes les équipes ont d’ailleurs leur samoan : l’Angleterre avec Tuilagi, le Pays de galles avec Falatau, la France avec Lakafia… Mais ceux qui en ont quand même le plus, j’ai remarqué, ce sont les samoa. )

De manière générale, si être supporter et patriote consiste à nourrir une admiration sans faille à son équipe, aussi nulle soit-elle, alors, oui, le rugbyman n’est peut-être pas toujours le plus fervent supporter. Peut-être parce qu’il se sent bête parfois comme ce fameux lundi matin après avoir dit :
« Les Tonga ? Pfff… Même ma grand-mère en slip elle leur marque un essai ! Tu verras ce que les francais vont leur mettre. Ils vont se faire dessus. Et d’ailleurs, je sais même pas ou c’est la tongie !».
Ou alors peut-être parce qu’il aime prévoir les défaites, et dire après : « Je vous l’avait bien dit ! Quand vous connaitrez le rugby, vous reparlerez ! »

Quoi qu’il arrive, durant ce mondial, je pense que nos actes de patriotes matinaux se résumaient à cela :

–          Gueuler la Marseillaise en portant le maillot déchiré de France 1999.

–          Justifier le carton rouge de Warburton.

–          Contester le carton jaune d’Estebañez

–          Assurer que les français ont marqué le plus belle essai de la coupe du monde (reste à choisir lequel)

–          Feindre de ne pas avoir remarqué que les gallois ont joué à 14. (tiens donc)

–          Dire que les Alls Blacks étaient dopés

–          Dire que les Tonguiens sont des tricheurs puisqu’ils font déjà 32 kg à la naissance

–          Dire que de toutes façons, les japonais sont pas tous Japonais dans l’équipe, et c’est tricher.

–          Dire que Médard est bien coiffé

–          Porter la moustache, même avec trois poils

Oui, je pense effectivement qu’un vrai patriotisme se traduit avant tout par une mauvaise foi incroyable. Une mauvaise foi, qui pourra nous faire dire aussi que de toutes façons, nous, les français, on ne cherche pas les victoires, mais l’honneur et la gloire, qu’il vaut mieux être un vice-champion valeureux qu’un champion miteux. (ce que personne d’ailleurs ne peut contester).


Mais ce dont je me souviendrai toujours, c’est ce V de la victoire avant la finale. Certains trouvent ça ridicule, voir ces colosses musculeux figés, main dans la main  comme des écoliers.  Mais quelle preuve de patriotisme ! Quel instant d’histoire !

Alors qu’une fois encore, nous nous apprêtions à regarder ce haka vu et revu, pendant lequel Ali Williams allait comme d’habitude se placer devant la caméra, où comme d’habitude il tirerait la langue jusqu’au menton, voilà que les français commencent un placement étonnant. (Mermoz étant le seul à ne pas savoir se placer, comme dans la ligne de trois-quarts). « Mais que font-ils ? » se dit-on. « Je sais pas mais passe-moi vite une bière » me répond-on. Et que voit-on alors ?  Ces hommes fiers qui se tiennent la main dans une solidarité primitive ! Ce combat des yeux, ce regard de Dusautoir qui fait frissonner, cette ligne de front française qui s’avance pas à pas, la baïonnette au canon, cette arrogance toute française, bravant l’interdit et l’adversité !

Mais vive la France, messieurs dames, Vive la France !

Nous revoilà reparti comme en 14 ! (Pas le TOP14, la guerre. Non, pas la guerre Narbonne-Perpignan, la vraie guerre. Avec des morts et tout, des trompettes, des casques à pointe et des saucisses de francfort).
On ne passera pas ! Verdun ! C’était Verdun ! Ah si j’avais été un poilu (muni d’une dérogation pour glabre), nul doute que j’eus suivi Thierry Dusautoir jusqu’en Enfer !

(enfin, jusqu’à ce que je croise Ma’a Nonu).

Ah que ce fut magnifique ! Ces francais étaient beaux.
Dommage que je sois breton…

Présentation Taupe 14 : Clermont Ferrand

Un article qu’on a relu dix fois avant de le publier…

Par Martin Quelsot & Capitaine

 

Présentations précédentes :

 

Le club : ASM Clermont Auvergne 63

L’histoire :

L’Association Sportive Michelin est créée officiellement en 1912. La bonne fée, penchée sur le berceau du nouveau né jaune et bleu, lui donna en cadeau l’âme du plus célèbre des auvergnats: Vercingétorix, le mec qui gagne des batailles de prestige avec la manière, mais qui perd à la fin, parce que c’est plus classe. Le célèbre moustachu trônant place de Jaude devra attendra presque 100 ans avant de voir le Brennus en vrai, posé à côté de Bibendum. L’ASM, devenue entre temps l’Association Sportive Montferrandaise se construit une glorieuse histoire… de défaites.

10 finales perdues: contre Narbonne en 1936, à La Voulte en 1970 (le match du siècle, qui a laissé un score de légende et une chanson, “et un et deux et trois zéro”), sur les terres de Béziers en 1978, contre Toulouse en 1994, 1999 et 2001; puis 3 finales consécutives de 2007 à 2009 (Stade Français, Stade Toulousain, USAP). Vous noterez au passage la virtuosité nécessaire pour ne pas se répéter en trouvant 10 synonymes de “défaite contre…”. Finalement le Brennus arrive en Auvergne en 2010, ce qui arrache un sourire à Mario Ledesma, signe qui montre avec assez d’éloquence l’ampleur de l’événement.

Club de losers mais quand même: 100 ans d’histoire, dans l’élite sans aucune trêve depuis 1925; 1 Brennus, 10 titres de vices champions, 4 Yves du manoirs; 3 challenges européens; 55 joueurs sélectionnés en équipe de France lors de leur séjour en Auvergne. Bref, une des grandes équipes du Taupe 14.

 

La ville :

Une cathédrale du XIIIe en pierre de Volvic, une Faculté ancienne, l’usine Michelin, le stade Michelin, les volcans d’Auvergne autour, et après on s’ennuie. Le Robert dit avec pudeur “la ville souffre d’être située dans une région de recul démographique”. Ah oui, on a oublié les 130 000 clermontois, qui s’avèrent très attachants.

Le guide de voyage du boucher vous conseille à ce propos un voyage rugbystique, match de phase finale, puis beuverie… euh visite du patrimoine de la ville, et enfin gueule de bois au Formule 1 à 5 min du Stade, avec vue de la chambre sur le cimetière… (véridique)

 

Le stade :

Un temple du rugby. Marcel Michelin peut être fier du stade qui porte son nom, qui a acclamé les meilleurs équipes d’Europe, a vu son lot d’exploits et de héros magnifiques, de défaites sublimes, de marmites en tout genres; qui a vu les multiples expulsions de Jamie Cudmore et de Thibaut Privat, maîtres bouchers; qui a vu l’ASM marquer au fer rouge bon nombre de ses adversaires. Les auvergnats ont su faire de leur pré une forteresse imprenable sur laquelle baser le succès d’une saison, et explique en partie la régularité des résultats du club ces dernières années.

Les supporters : Les plus moches en jaune et bleu dans la rue mais surtout les plus de mauvaise foi après les toulousains (mais eux ils gagnent, ça se voit moins du coup). Mais un des meilleurs publics de France (en fait le meilleur, même Eric Bayle se brûle la gorge à dire “public de connaisseurs”), qui reste fidèle et sait jouer son rôle de 16e homme avec ferveur, le tout dans un esprit bon enfant qui sent bon le rugby.

 

Les joueurs clefs :

Brock James. Il est le baromètre de Clermont. Quand Brock va bien Clermont marche mieux, comme un bon pneu Michelin bonifie la conduite d’une Twingo. Les 3 finales consécutives correspondent au zénith du talent de buteur de Brocky, capable coups de génie et de passes aux pieds lumineuses. A l’inverse, il est capable de rater totalement un match, un exemple, totalement pris au hasard, un match face au Leinster ou l’australien de l’Auvergne laisse passer 27 points… à l’image d’une équipe de Clermont pas toujours apte à gérer les grands rendez-vous. La concurrence de Skrela va surement révolutionner la vie de Clermont…

Aurélien Rougerie mérite son nom dans cette rubrique malgré son niveau lamentable au poste de deuxième centre où il a évolué ces derniers temps. C’est un peu comme si vous mettiez une F1 pour faire un rallye, ça n’a pas de sens, sauf pour Vern… Enfin bon, capitaine exemplaire, il est l’idole de la jeunesse auvergnate et sa chevelure au vent fait rêver les femmes clermontoises, je pouvais pas faire autrement que le citer.

 

Le petit merdeux :

Morgan Parra, le 9 le plus critiqué en EdF depuis… personne. Avant il n’y avait presque que des héros à ce poste. Pas de bol, il arrive dans “le creux de la vague”. Enfin ça le XV du volcan s’en fout, il sait surtout que Morgan fut une des clés de la victoire pour le Brennus. Arrivé très jeune à Clermont, il permet de décharger parfois Broke-pied-magique de la lourde charge de buteur, avec ça vous ajoutez un peu de filouterie et une bonne gestion de votre pack d’avants surpuissant et vous obtenez un Messie en terre volcanique.

 

Les recrues :

On se rappelle d’un Président clermontois dépité devant les millions € de budget qu’affichent les grosse écuries huppées comme le Racing-Métro, Toulouse ou encore Toulon. Ce même Président qui affiche tranquille pépère sa petite liste de recrutement : Gerhard Vosloo du CA Brive, qui rayonne à Clermont, Nathan Hines du Leinster qui s’affirme comme un patron, Mark Bennett de Glasgow, Daniel Kotze d’Aurillac, Benjamin Kayser du Castres Olympique, David Skrela du Stade Toulousain, Lee Byrne des Ospreys, Regan King des Scarlets et Sitiveni Sivivatu des Chiefs,.. rien que ça, de quoi prétendre à jouer le championnat et la H-Cup. Quel foutage de gueule.

 

Le boucher :

Jamie Cudmore est aux bouchers du rugby ce que la moutarde est à Dijon, un emblème. Il parait qu’il est capable d’abattre un homme de taille moyenne d’une taloche derrière la tête. Ce qu’il ne manque pas d’essayer sur des rugbymens pro tous les week-ends. Il est maître incontesté dans l’hexagone (pour le moment, Botha arrive pour mémo) avec ses 24 cartons jaunes et 4 rouges en 9 saisons.

 

Le joueur au nom imprononçable :

Ludovic Radosavljevic. Tous ses coéquipiers sont ravis qu’il s’appelle Ludovic. On pense aussi à Kini Murimurivalu.

 

Le staff :

René Fontes, président du club, directeur du comité de la LNR depuis cette année.

Jean-Marc Lhermet, ancien joueur aussi véreux sur un terrain que dans un bureau, manager sportif avec  Neil Mc Ilroy ; Franck Azéma venu de l’USAP, entraineur adjoint avec Alex King (ancien international anglais auteur d’un passage anonyme comme doublure lumière de Brock James). Et bien sûr l’entraineur béni, que son nom soit sanctifié, Amen, Vern Cotteur, le vrai, qui tape à la porte des blacks. N’en déplaise au Merdol, qui snobe le staff jaunard dans ses récompenses, l’ASM a bien l’un des meilleurs encadrement de la France de l’ovalie.

 

Les objectifs :

Le bouclier de 2010 a achevé un cycle, un peu comme si les chevaliers de la table ronde avait enfin trouvé le Sacré Graal. Le championnat est toujours dans le viseur, surtout pour les 100 ans, mais l’envie n’est plus la même, les bougnats n’ont plus rien à prouver pour être respecté en France. La coupe d’Europe paraît constituer un challenge à la hauteur du club, pour prendre une nouvelle dimension et une autre envergure, au-delà de l’hexagone.

 

Scénario idéal :

Profitant de l’excellent début de saison des jeunes pousses asémistes, les internationaux viennent peser de toute leur expérience. L’équipe déroule. va s’imposer 100 à 0 à Brive pour le centenaire. Après avoir survolé la phase régulière, les jaunes et bleus écrasent leurs adversaires en phases finales. Le stade Toulousain est battu au stade de France 34 à 12, avec un drop et deux essais de Julien Bonnaire qui va faire un bisou à la fin du match à Titi pour le consoler. Aurélien Rougerie devient ministre de la Santé de David Marty, profitant de son expérience en la manière.. L’ASM bat une seconde fois Toulouse en finale de H-Cup. Clermont-Ferrand prend son indépendance, et remporte la coupe du monde 2015. Gerhard Vosloo est béatifié par le Pape.

 

Scénario catastrophe :

Les volcans d’Auvergne entrent en éruption. Les restes de la ville sont fusionnées avec Brive. Morgan Parra perd la vue suite à une agression dans son sommeil par un voyou habillé en noir, Rougerie est arrêté dans une affaire de dopage (on découvre sur une radiographie son ossature en titanium), Gerhard Vosloo se coupe les cheveux, Julien Pierre part vivre dans une réserve africaine avec Alain Bougrain-Dubourg, Julien Bonnaire se retire dans une abbaye cistercienne. BF-Goodrich rachète le club, qui est relégué en Pro D2 avec le Bého.

 

Pronostic :

Saison à l’image de la précédente. Ne passera pas les poules en H-Cup et perdra en demi du Top 14.

 

Bonus :

L’indispensable blog de Vern Cotter

Tout ce que vous n’avez jamais voulu savoir sur la règle de l’en-avant

Christian Jeanpierre a tout lu, il a rien compris. Et vous ?

Un texte signé Feneb, courageux ecteur qui nous a envoyé sa prose à contributions@boucherie-ovalie.com,


Aujourd’hui nous allons parler de l’en-avant… La règle de l’en-avant est une des plus importantes au rugby, au même titre que celle du hors-jeu, du dégagement directement en touche depuis ses 22, du maul que c’est mal de l’écrouler ou encore du ballon qu’on peut aplatir sur la mousse qui protège le poteau que ça compte quand même.

Sans la règle de l’en-avant, le rugby ne serait plus vraiment tout à fait le rugby. Donc ce serait un autre sport, la conséquence étant que d’autres Nations telles que le Honduras, le Lesotho, la Papouasie – Nouvelle-Guinée, ou, qui sait, le Danemark auraient pu tirer leur épingle du jeu et remporter plusieurs coupes du monde. Certes, ça semble peu probable, mais avouez que ça fait froid dans le dos.


Pourquoi l’en-avant – genèse d’une règle

Tout le monde connaît la légende de William Webb Ellis, le créateur du trophée de la coupe du monde qui porte son nom : en 1823, alors qu’il participait avec quelques camarades à une partie de pousse-caillou dans la ville de Rugby, il s’empara soudain du ballon de la main et alla marquer ce qu’on appellera bien plus tard un essai, le premier, donc, de l’Histoire.

Ce que l’histoire ne dit pas : William Webb Ellis, le génial inventeur d’internet, a-t-il également inventé la règle de l’en-avant ? Vous n’en savez fichtre rien, pas vrai ?

Il est pourtant facile de répondre à cette question : lorsqu’il inventa le rugby en pleine partie de football, WWE ne fit de passe à aucun de ses partenaires avant d’aplatir. Et pour cause : étant le seul à savoir qu’il pratiquait le rugby, personne n’a cherché à le plaquer. Ce fut un essai facile, avouons-le, peut-être même le plus simple à marquer de l’histoire du rugby, à égalité avec celui inscrit par Phillips contre la France en ½ finale au mois d’octobre.

N’ayant pas eu à faire de passe, le créateur de la Fondation de Sauvegarde des Pandas ne s’est pas posé la question de savoir s’il pouvait ou non faire une passe vers l’avant. La règle de l’en-avant n’a donc pas été inventée par WWE, elle est ultérieure. CQFD.

Mais alors … comment, pourquoi et par quel esprit retors cette règle fut-elle créée ?


Les Pères Fondateurs

Revenons aux origines … lorsque les Pères Fondateurs voulurent codifier le jeu et en établir les règles, leur première idée fut d’autoriser les passes en avant et de bannir celles en arrière : dans leur grande sagesse, il leur sembla – à juste titre – qu’il serait ainsi bien plus aisé de progresser en se jetant la baballe vers l’avant, et donc de marquer des essais.

Erreur ! Monumentale erreur !

Car la règle de l’en-arrière était à peu près incompatible d’une autre règle au moins aussi importante : celle du hors-jeu ! Comment voulez-vous faire une passe vers l’avant à destination d’un joueur situé derrière vous ?

La première rencontre officielle fut donc un terrible fiasco, l’arbitre sifflant à tour de bras des hors-jeux et des en-arrières, en veux-tu en voila…

Les Pères Fondateurs se réunirent alors à l’issue de la partie et le doyen d’entre eux, Daniel Herrero-Rocher, qui était sage et rusé, prit la parole : « Chers amis, une de ces deux règles est en trop ! Supprimons la règle du hors-jeu ! ».

Un de ses acolytes d’outre-Manche rétorqua : « et si nous remplacions la règle de l’en-arrière par une règle dite de l’en-avant ? Ainsi, nous pouvons conserver la règle du hors-jeu… ». On reconnaît bien là l’esprit pervers et vicieux de nos voisins d’Outre-Manche.

C’est ainsi que la règle de l’en-avant vit le jour. C’est aussi depuis que les Anglo-Saxons font la pluie et le beau temps sur le rugby, ce qui n’a jamais vraiment changé.


Explications fouillées et décryptage de la règle de l’en-avant ; là où il est question de référentiel …

Avertissement : Le prochain chapitre fait appel à des notions extrêmement complexes de mécanique relativiste ; il ne peut donc être compris que par 0.0001% de la population mondiale disposant d’un QI supérieur à 140 ou d’un abonnement à Sciences et Vie.

Etant désormais entendu qu’il est strictement interdit de passer la balle en avant, la prochaine question qui nous vient à l’esprit est : « en avant, oui, mais de qui ? De quoi ? ».

Prenons un exemple : soit un ailier courant le long de la ligne de touche à la vitesse de 20 km / h. Souhaitant remiser vers l’intérieur à destination de son arrière intercalé, il envoie le ballon derrière lui avec une vitesse de 5 km / h par rapport à sa course.

En-avant ou pas en-avant ?

Le supporter de l’équipe rouge, que nous appellerons Michel pour la clarté de l’exposé, s’écrie, de bonne foi : «  il n’y en a pas en-avant ! L’ailier a fait sa passe derrière lui, l’essai est donc valable ! ».

Le supporter de l’équipe bleue, que nous appellerons Loïc, rétorque, de bonne foi également : « que nenni ! Vu des tribunes, le ballon va de l’arrière vers l’avant, on le voit bien en suivant la trajectoire de la balle par rapport à la ligne des 22 mètres ! ».

S’en suit une engueulade monumentale entre nos deux supporters que seule une paire de pintes après le match permettra de stopper…

Alors, que dit la règle ? Le très sérieux site de l’IRB est formel :

DÉFINITION: EN-AVANT

Il y a en-avant lorsqu’un joueur perd la possession du ballon qui poursuit sa course, lorsqu’un joueur propulse le ballon du bras ou de la main, lorsque le ballon touche la main ou le bras, poursuit sa course et touche le sol ou un autre joueur avant que le joueur d’origine puisse l’attraper. « Poursuivre sa course » signifie rouler vers la ligne de ballon mort de l’équipe adverse.

DÉFINITION: PASSE EN AVANT

Il y a passe en avant lorsqu’un joueur lance ou passe le ballon en avant. En avant signifie vers la ligne de ballon mort de l’équipe adverse.

Ça a le mérite d’être clair : notre supporter bleu a raison, c’est la trajectoire du ballon par rapport au terrain qui compte. Dans le cas présent, le ballon a une vitesse de 20 – 5 = 15 km / h vers l’en-but adverse, donc il y a en-avant ; CQFD !

En résumé :

– Michel : tort

– Loïc : raison


De l’importance du référentiel…

Comme disait avec le sens de la formule qu’on lui connaît le regretté Albert Einstein, avant d’occuper le poste de Président de la Fédé de 1968 à 1991 : « Tout est relatif ».

Ainsi, la vitesse d’un objet n’est pas absolue, elle dépend toujours d’un référentiel. D’après les sacro-saintes règles de l’IRB, c’est le terrain qui fait office de référentiel. Notre supporter rouge, Michel, se fourvoyait en considérant la vitesse du ballon dans le référentiel de l’ailier faisant la passe. Tout dépend donc du référentiel !

Quelques exemples de référentiels…

Le référentiel terrestre

C’est le référentiel officiellement reconnu par l’IRB. On l’appelle également : référentiel du terrain.

Le référentiel galiléen

Galilée est un célèbre demi de mêlée italien, qui revendique l’invention de la passe vrillée. A ses détracteurs qui mettaient en doute sa capacité à faire une telle passe, il répondit sous l’effet de la colère : « E pur si muove ! » (« Et pourtant, elle tourne ! »).

Le référentiel de Vincent Clerc

Lorsque Jean-Baptiste Poux avance dans le référentiel du terrain, il recule dans le référentiel de Vincent Clerc. C’est cruel, mais c’est ainsi.

Le refereetiel de Barnes

Inventé le 6 octobre 2007 par un physicien Anglais du nom de Wayne Barnes, il fut dénoncé comme une des plus grosses supercheries scientifiques du XXIème siècle par de nombreux chercheurs néo-zélandais.

Depuis Monsieur Barnes s’est exilé aux Etats-Unis où il a entamé une carrière d’acteur et connaît un certain succès en interprétant le rôle d’un propriétaire de centrale nucléaire de la ville de Springfield, dans une série télévisée.


Cas particulier d’un joueur se déplaçant à la vitesse de la lumière

Un hypothétique rugbyman se déplaçant à la vitesse de la lumière dans le référentiel du terrain ne peut pas faire d’en-avant : si tel était le cas, le ballon irait donc plus vite que la lumière dans ce même référentiel, ce qu’interdit formellement la théorie de la relativité. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est Einstein, le gars qui s’est rendu célèbre en tirant la langue pendant le haka.

Ainsi, l’équipe comptant parmi ses rangs un joueur aussi rapide que la lumière dispose d’un atout fort appréciable : nonobstant le fait qu’un tel joueur soit difficile à attraper par les défenseurs adverses, ce même joueur peut balancer la balle dans toutes les directions : il ne sera jamais sanctionné. C’est balèze…

Certains esprits chafouins objecteront peut-être qu’un rugbyman courant à la vitesse de la lumière n’existe pas. C’est faux et je le prouve.

En effet, la théorie de la relativité restreinte prévoit une dilatation du temps lorsqu’un corps se déplace à une vitesse proche de celle de la lumière, phénomène illustré par le paradoxe dit « des jumeaux ». Un jumeau qui effectuerait un voyage en fusée à la vitesse de la lumière serait à son retour plus jeune que son frère resté sur Terre.

C’est ainsi que les jumeaux Lièvremont ont aujourd’hui 5 ans d’écart : Marc (43 ans) et Thomas (38 ans). La seule explication plausible est que Thomas, plus véloce, ait galopé à la vitesse d’un photon au galop. Ca vous la coupe, pas vrai ?


Quelques en-avants célèbres

  • France – Italie 2004 : En-avant dans l’en but de Christophe (Dominici)
  • Irlande – France 2009 : En-avant de Thierry (Dusautoir)
  • Irlande – France 2009 : En-avant de Thierry (Henry)
  • En-avant de Guingamp (fait de jeu probablement inventé ; si les Bretons jouaient au rugby, cela se saurait)
  • Le calendrier de l’en-Avent, qui fait le bonheur des enfants à l’approche de Noël.

Merci à toutes et à tous d’avoir suivi cet exposé jusqu’au bout sans m’interrompre. J’engage celles et ceux qui souhaitent approfondir le sujet de regarder à nouveau France – Tonga 2011, ils trouveront certainement toutes les réponses à leurs questions.

Feneb

Biographie (fictive) de William Servat

William Servat signant des autographes à la sortie d’Ernest Wallon

William Servat signant des autographes à la sortie d’Ernest Wallon

Par S.K du recommandé blog Keposport,

Le 9 Février 1978, un jeudi comme les autres se dit-on à l’époque dans la bourgade de Saint-Gaudens, emprisonnée dans cet hiver rugueux qui s’abat sur le pays gascon depuis quelques semaines. Les Saint-Gaudinois sont bien loin de s’émouvoir lorsqu’ils apprennent la construction quelques jours plus tôt de la toute dernière Coccinelle dans les usines allemandes, bien loin de leurs considérations principales à ce moment-là. Pourtant, la maternité de la sous-préfecture de Haute-Garonne va connaitre un évènement dont elle pourra se targuer dans les décennies à venir. Non pas la sortie d’une petite citadine mais plutôt d’un char d’assaut. Dans ce froid meurtrier, le petit William voit le jour et doit déjà lutter pour s’en sortir au sein de la clinique à peine chauffée, emplissant de joie ses parents. Pourtant, il faut rapidement écourter les réjouissances pour retourner au dur labeur des champs, triste quotidien de la famille.

Dans ce cadre, le dernier né du clan Servat va grandir, développant déjà des aptitudes physiques impressionnantes pour son jeune âge, pour le plus grand plaisir de son paternel, aimant mais dur parfois, ravi de trouver en son jeune fils de 4 ans un fidèle manœuvre pour l’épauler dans les tâches quotidiennes qu’impose le travail agricole. William creuse la terre en l’assénant de coups de poing, la laboure en parcourant le pré à toute vitesse et s’excuse même lorsque emporté par son élan, il ne peut stopper sa course et percute un chêne de vingt mètres, l’abattant au passage. Les prémices de la bûche diront certains. Mais c’est en tout cas un des premiers signes d’une des caractéristiques qui le définiront plus tard. William est gentil, timide et réservé. Trop parfois. Comme le jour de ses 5 ans, où malgré l’anniversaire, il faut aller travailler comme d’habitude. Il accompagne donc son père partout, et notamment à l’étable pour rajouter du fourrage. Mais le taureau de la famille n’apprécie pas d’être dérangé en plein repos et profite d’une barrière mal fermée pour se précipiter sur le pauvre William, heureusement sans dégât. Terrorisé, il passera la journée à sécher ses larmes jusqu’à ce que le paternel le prenne entre quatre yeux dans la cuisine, près de la table en formica et lui annonce cette phrase qui le marquera à tout jamais :

« Lorsque ta plus grande peur fond sur toi mon garçon, ne recule pas. Prends une grande inspiration, et rue-toi sur elle, encore plus vite qu’elle, le regard décidé. »

Ainsi va continuer la jeunesse de William Servat, compliquée et épuisante, durant laquelle les moments de détente se font rares et où le rugby n’a pas encore pris sa place. Pourtant, le désormais jeune adolescent s’accorde quelques instants de plaisir, comme celui qui l’amènera sur un terrain de XV. La journée est ensoleillée et la récolte de l’année est abondante. Autant dire du boulot en perspective pour la famille tout entière. Mais William est introuvable depuis le début de l’après-midi. Après avoir parcouru le domaine, le père Servat entre dans la grange et là, stupeur. Son fils se trouve bien ici, son walkman sur les oreilles, chantant à tue-tête le dernier tube de Genesis, I can’t dance, enregistré un peu plus tôt à la radio. Il remue les épaules, monte dans les aigus, et virevolte, tout heureux de se laisser aller à ce plaisir musical. Mais lorsque le morceau se termine, William exécute sa dernière toupie et se retrouve nez à nez avec son géniteur. Mauvais quart d’heure en perspective et le garçon préfère cette fois prendre la fuite sur son solex.

Bonne idée, sauf lorsque l’on a oublié de faire le plein et que l’on se retrouve à sec au beau milieu du village de Mazères sur Salat. C’est l’heure de la sieste ici, et après un quart d’heure de marche, William ne trouve pas âme qui vive jusqu’à ce qu’il arrive finalement sur le terrain de rugby du club local. Une partie se dispute au moment-même, et celui qui semble être l’entraineur bondit, furieux sur le bord de la touche. Trois de ses joueurs lui ont encore posé un lapin et l’équipe risque d’être contrainte de déclarer forfait. Mais au loin, il repère la silhouette déjà imposante du jeune homme et l’interpelle.

« Dis tu fais quelque chose en ce moment ? Non ? Alors enfile ce short et rentre sur le terrain. »

Encore trop poli et timide pour refuser, William se saisit du vêtement tendu par son entraineur et s’exécute. Mais il ne comprend pas vraiment ce que font ces trente bonhommes à courir derrière une balle même pas ronde. Puis arrive l’instant redouté, ce fameux ballon lui est transmis. Si lui ne sait pas bien ce qu’il fout ici, le deuxième-ligne adverse ne se pose pas de question et entame sa course pour trancher de la barbaque comme l’on dit là-bas. Lancé à pleine vitesse, l’écume aux lèvres, tout le monde y compris William, s’attend à une véritable boucherie, un massacre. Puis résume dans sa tête la phrase gravée dix ans plus tôt au plus profond de sa mémoire. Ne recule pas… Rue-toi sur elle… S’il s’attend à recevoir une belle trempe en rentrant à la maison, notre jeune Servat se dit qu’ici il ne pourra rien lui arriver de pire et qu’il peut au moins tenter de mettre en pratique ce précepte que son père soit au moins fier de lui. Il serre alors de toutes ses forces la gonfle et démarre lui aussi sa chevauchée, le regard noir, plus vite, plus fort que son opposant. Le choc est terrible et le pauvre seconde latte terminera sa carrière sur cette action. Pour William au contraire, ce n’est que le début.

Epoustouflé, ravi, et éloquent, le coach ne tarit pas d’éloges lorsque le soir il raccompagne le gamin chez lui pour lui éviter de prendre un soufflon.

« Il a des mains comme des battoirs, la force d’un Massey Ferguson en plein moissonnage, un front à péter des murs en briques à coups de carafon, et le menton comme un pare-choc de Land Rover. Vot’ gamin là, j’en fais un champion du monde ! »

Bon pour l’instant, il a tout juste exagéré. La suite, on la connait un peu plus. Après seulement deux ans de rugby, William monte à la ville comme on dit, et intègre le sport-étude au lycée de Jolimont à Toulouse. En 1999, à 21 ans, avec encore quelques cheveux sur le caillou, il dispute déjà son premier match avec le Stade Toulousain, qu’il ne quittera alors plus. Cinq ans plus tard c’est l’équipe de France qui s’ouvre à lui et qu’il ne quittera plus non plus, la laissant simplement quelques mois le temps de se remettre d’une vilaine blessure au dos qui le verre revenir encore plus fort.

Depuis, Toulouse puis la France n’ont de cesse de découvrir le talent de cette force de la nature, arrivée sur le tard. Celui que l’on surnomme La Bûche, ou Monsieur Indestructible, est désormais considéré et reconnu comme le tout meilleur à son poste dans le monde entier figurant parmi la Dream Team de l’ERC.

S.K.

Fuck Flash Rugby N°1

L’actu de la semaine tranchée par les Bouchers…

Votre vie est tellement palpitante que vous n’avez plus le temps de suivre l’actualité du rugby ? Premièrement arrêtez de vous la péter, nous aussi on sort de chez nous. Des fois. Secondement, heureusement pour vous, la Boucherie est là pour vous résumer tout ce qu’il vous devez savoir sur l’actu Ovale de la semaine. Pour s’y coller cette semaine, Thomas, que vous connaissez peut-être comme l’auteur du blog Rugbystiquement Votre, ou des chroniques de Pierre Albala-Dijo par ici…

Et on commence tout de suite ce « fucking rugby flash » avec l’information de la semaine. Pierre Salviac, notre vieil ami commentateur-polémiste-casse-couiles-adoré s’en est allé vers d’autres cieux. Non, il n’est pas mort, dites pas de bêtises. Pierrot a simplement quitté le monde du journalisme. Pourquoi faire ? Peut être pour se présenter au poste de député de la ville de La Rochelle. De quoi faire de l’ombre à Ségolène Royal. Elle est surtout là, la bonne nouvelle. Les parachutés, c’est pas notre truc. Ovale Masqué a fait la deuxième guerre mondiale mais il sautait pas des avions. Bref, le monde du rugby est un peu en berne. Un peu comme si la cabane était tombée sur le chien.

Sans transition ou presque, puisqu’on parle de cabane et de planque, Yannick Bru et Patrice Lagisquet devraient bien être les deux entraineurs adjoints de Philippe Saint André. Donc, en fait, pour résumer, la France, qui doit redorer son blason (étape commencée avec la finale de coupe du monde) pendant le Tournoi, aura un entraineur fixe et deux entraineurs intérimaires. Le XV de France, c’est Manpower désormais. Bru et Lagisquet préfèrent – enfin, surtout leurs présidents – s’occuper d’abord de leurs clubs avant d’aller piger de temps à autres avec les Bleus. Ah, le temps de la sacro-sainte équipe de France est bel et bien terminé…

Histoire de vous remonter un peu le moral, on passe de l’autre côté de la Manche, là où il fait froid, où les filles ressemblent à Sylvain Marconnet et où les joueurs de rugby tentent de violer des femmes de ménages. Non, DSK is not back. But, Martin Johnson goes out. Sir Johno quitte le XV de la Rose, après quatre années passées à la tête de cette équipe que nous détestons tant. Un seul tournoi des VI Nations au compteur (2011) et une coupe du monde agrémentée de polémique. Comme quoi, y a pire, ailleurs.

Retour dans le Top 14, ce bon vieux championnat des familles. Allez, jouons. En 3. Bucheron. Jaunard. Suspension. « Jamie Cudmore, mon cher Patrice Laffont ». Bravo ! J’ai gagné quoi, Pépita ? Le deuxième ligne de l’ASM a été suspendu 20 jours pour agression en règle sur le dénommé Jérôme Fillol. A force, ça devient même plus marrant de voir Cudmore passer devant les commissions de disciplines…

Le jeudi, c’est Challeng(i). Bon, ok, ça passe pas. Tout ça pour dire que les tocards de l’USAP perdaient 23-6 à 30 secondes de la fin du match face aux… Newport Dragons. Belle perf’, les gars. Y a de quoi se relancer pour le Top 14. Dans le match franco-français, Bayonne a gagné proprement sa rencontre face à Bordeaux Bègles (20-3). D’ailleurs, Mike Philipps a réalisé un très bon match. Ici à la Boucherie, on pense que ce sera la meilleure recrue de l’Aviron. Et non pas un certain Joe. Ce soir, rendez-vous en terre inconnue, oui, à Clermont. Deuxième journée de H-CUP et quelques matches à domicile pour rassurer les journalistes et supporters français. L’ASM reçoit Aironi, un club italien. Autant dire que les choses devraient plutôt bien se passer pour les Jaunards. Faut pas déconner non plus.

Pour finir, le beaujolais nouveau est arrivé. Tout le monde a une grande barre au front. L’occasion de rendre un dernier hommage à Pierre Salviac, qu’on espère voir toujours aussi actif du côté d’un célèbre réseau social en 160 signes.

« La cabane est tombée sur le chien », « Ils ont mis le cochon dans l’maïs », « La balle à l’aile, la vie est belle », « les mouches ont changé d’âne ». Pierre, tes arbres généalogiques nous manquent déjà.

Bien à vous,

Thomas

Géopolitique du Top 14, seconde partie

Saviez-vous que la planète était ovale ?

Par Leblogdevern alias Vern Dublogue,

Aujourd’hui, Vern Dublogue, auteur de l’excellent blog parodique de Vern Cotter (dont nous avions fait partager un extrait ici) nous fait un cadeau beau et inattendu comme une passe de David Marty : un texte inédit, consacré à la géopolitque du Top 14. Si vous avez loupé la première partie, c’est par ici.


Reprenons donc :  que sont devenues les vieilles puissances traditionnelles ?

Le Royaume Uni, c’est le BO. Haïe mais respectée de tous, la Grande Bretagne reste un acteur incontournable et même si elle revêt toutes les apparences du déclin, elle parvient à maintenir son rang. De même pour le BO, ancien champion, coulé à chaque début de saison mais auteur de remontées épiques et de campagnes européennes qui lui permettent, au moment des tirages au sort de la HCUP, toujours selon les mots du général de Gaulle, “de réaliser le rêve de tous les Français, à savoir voyager en première classe avec un billet de seconde”…

Comme les Anglais, les Biarrots ont leur Churchill : Serge Blanco, qui, outre un amour de la bonne chère, partage avec Sir Winston le fait d’avoir présidé à la construction du monde contemporain, monde du rugby pour Blanco, cela s’entend. Toujours est-il qu’on ne sait pas très bien d’où le BO tire sa puissance. Mais il encore là et risque de torpiller la construction européenne pour de longues années encore.

Comme les Britanniques, les Basques forment un peuple étrange qu’une insularité, soit géographique, soit culturelle, a renforcé dans ses traditions. Comme les Britanniques, ils sont coupés en deux États et c’est donc le moment d’aborder le cas de l’Aviron Bayonnais. Entretenant une rivalité séculaire avec le BO, Bayonne, par ses turpitudes récentes et parce que le club a cédé aux sirènes du grand capital, est la transposition rugbystique de l’Eire. Sympas et n’ayant pas peur de boire, les Irlandais, comme les Bayonnais, malgré des ressources limitées, sont des hommes farouches et violents, durs au mal et capables de faire preuve de panache et de génie.

Et Clermont dans tout cela ? Clermont, c’est l’Allemagne. Un pouvoir économique et une puissance industrielle énormes, des exportations massives de joueurs (et une forte immigration aussi, de Turquie pour l’une des Fidji pour l’autre), mais deux entités, qui, paradoxalement, peinent à s’affirmer à l’échelle internationale. Il faut dire que l’Allemagne, comme l’ASM, traîne une histoire compliquée et il n’est pas facile d’exorciser un siècle de démons… En cent ans, l’Allemagne n’a jamais gagné une guerre (et c’est heureux) et l’ASM n’a jamais gagné une finale (ou presque, et c’est bien malheureux). Mais les deux restent des valeurs sûres, à l’image de la République Fédérale qui est un pays sain où tout est bien en ordre, où l’on excelle dans tous les domaines (l’ASM est d’ailleurs à la base un club omnisports). Les deux s’illustrent par leur rigueur financière et leur absence d’humour, car il n’est pas question d’être léger à propos des choses sérieuses, que sont l’argent et le rugby. Bref, ils énervent tout le monde, mais on est bien obligé les prendre en considération et surtout de respecter leur bilan exemplaire, surtout qu’en plus, on est bien forcé de reconnaître, que, sous des dehors un peu agricoles, ils sont plutôt sympas…

Un peu plus au sud, on retrouve l’USAP. Facile, me direz-vous ! L’USAP, c’est l’Espagne, le sang chaud, l’indépendance d’esprit, la fierté nationaliste. Il est vrai que l’USAP, comme l’Espagne, s’enorgueillit d’un glorieux passé, peuplé, entre autres, de l’invincible armada, qui leur permit il y a longtemps d’être maîtres du monde. Aujourd’hui, l’USAP et l’Espagne sont revenus au premier plan mais malgré une économie dynamique pour l’une et un centre de formation exceptionnel pour l’autre, la route est encore chaotique.

Il nous reste pour terminer quelques particularités géopolitiques : Le LOU est comparable au Japon : une puissance économique et financière indéniable, mais qui pèse relativement peu au plan politique, et qui subit la concurrence des géants riverains du Pacifique. Castres, c’est le Canada : encombré d’un voisin tel que les Etats-Unis, pas facile d’exister. Cependant, le CO y arrive, grâce à des ressources bien utilisées et une immigration choisie, mais reste limité démographiquement pour sortir de l’ombre du grand Toulouse. Brive, c’est un pays de riches qui vivent comme des pauvres. Le CAB hésite donc entre l’Argentine, l’Italie ou la Pologne. Ils furent grands à une époque, mais c’était il y a très longtemps, ou alors ça n’a pas duré. Autre super puissance maintenant reléguée dans le rang, Agen. Comment ne pas comparer le SUA à la Sublime Porte, autrefois à la tête du plus grand empire du monde connu, dont Albert Ferrasse était le Sultan. Toutefois, Agen, comme la Turquie, commence à s’affirmer et à emmerder les gros tout en restant dans la catégories des puissances médianes. Ils font tout deux parfaitement la liaison entre le haut et le bas du tableau et l’on ne sait pas encore très bien de quel côté il vont se maintenir… Il me reste enfin à évoquer le Mexique du rugby, à savoir l’UBB. Oui, le Mexique est au G20, et oui, l’UBB est un club du Top 14. On ne sait pas trop ce qu’ils font là ni qui les a invités, mais ils entendent bien clamer haut et fort leur existence et ouvrir leur gueule au sein de la communauté des nations. Ils pourraient aussi être la Hongrie, autrefois puissance dominante, aujourd’hui membre de l’UE, et, à ce titre invitée au G20, car ils restent fondamentalement un club de Pro D2.

Je ne pouvais toutefois pas clore cet article sans vous offrir un petit bonus en détaillant le cas de Bourgoin. Le CSBJ, c’est la Grèce. Ils ont donné à l’Ovalie les plus grands philosophes du rugby (Papé, Chabal…) mais sont désormais déchus économiquement et sportivement. On aimerait bien qu’ils reviennent, au regard de leur gloire passée, mais la réalité du professionnalisme est tout autre…

J’espère que ces quelques lignes vous auront aidés à mieux appréhender le Top 14 ou les relations internationales ou les deux. Quoi qu’il en soit, et c’est certainement à ça qu’on juge le niveau d’une civilisation, l’avantage avec le rugby, c’est que c’est tout de même plus drôle et moins effrayant de voir se titiller Max Guazzini et Jackie Lorenzetti que Richard Nixon et Leonid Brejnev…