Présentation Taupe 14 : Clermont Ferrand
par La Boucherie

  • 24 November 2011
  • 19

Par Martin Quelsot & Capitaine

 

Présentations précédentes :

 

Le club : ASM Clermont Auvergne 63

L’histoire :

L’Association Sportive Michelin est créée officiellement en 1912. La bonne fée, penchée sur le berceau du nouveau né jaune et bleu, lui donna en cadeau l’âme du plus célèbre des auvergnats: Vercingétorix, le mec qui gagne des batailles de prestige avec la manière, mais qui perd à la fin, parce que c’est plus classe. Le célèbre moustachu trônant place de Jaude devra attendra presque 100 ans avant de voir le Brennus en vrai, posé à côté de Bibendum. L’ASM, devenue entre temps l’Association Sportive Montferrandaise se construit une glorieuse histoire… de défaites.

10 finales perdues: contre Narbonne en 1936, à La Voulte en 1970 (le match du siècle, qui a laissé un score de légende et une chanson, “et un et deux et trois zéro”), sur les terres de Béziers en 1978, contre Toulouse en 1994, 1999 et 2001; puis 3 finales consécutives de 2007 à 2009 (Stade Français, Stade Toulousain, USAP). Vous noterez au passage la virtuosité nécessaire pour ne pas se répéter en trouvant 10 synonymes de “défaite contre…”. Finalement le Brennus arrive en Auvergne en 2010, ce qui arrache un sourire à Mario Ledesma, signe qui montre avec assez d’éloquence l’ampleur de l’événement.

Club de losers mais quand même: 100 ans d’histoire, dans l’élite sans aucune trêve depuis 1925; 1 Brennus, 10 titres de vices champions, 4 Yves du manoirs; 3 challenges européens; 55 joueurs sélectionnés en équipe de France lors de leur séjour en Auvergne. Bref, une des grandes équipes du Taupe 14.

 

La ville :

Une cathédrale du XIIIe en pierre de Volvic, une Faculté ancienne, l’usine Michelin, le stade Michelin, les volcans d’Auvergne autour, et après on s’ennuie. Le Robert dit avec pudeur “la ville souffre d’être située dans une région de recul démographique”. Ah oui, on a oublié les 130 000 clermontois, qui s’avèrent très attachants.

Le guide de voyage du boucher vous conseille à ce propos un voyage rugbystique, match de phase finale, puis beuverie… euh visite du patrimoine de la ville, et enfin gueule de bois au Formule 1 à 5 min du Stade, avec vue de la chambre sur le cimetière… (véridique)

 

Le stade :

Un temple du rugby. Marcel Michelin peut être fier du stade qui porte son nom, qui a acclamé les meilleurs équipes d’Europe, a vu son lot d’exploits et de héros magnifiques, de défaites sublimes, de marmites en tout genres; qui a vu les multiples expulsions de Jamie Cudmore et de Thibaut Privat, maîtres bouchers; qui a vu l’ASM marquer au fer rouge bon nombre de ses adversaires. Les auvergnats ont su faire de leur pré une forteresse imprenable sur laquelle baser le succès d’une saison, et explique en partie la régularité des résultats du club ces dernières années.

Les supporters : Les plus moches en jaune et bleu dans la rue mais surtout les plus de mauvaise foi après les toulousains (mais eux ils gagnent, ça se voit moins du coup). Mais un des meilleurs publics de France (en fait le meilleur, même Eric Bayle se brûle la gorge à dire “public de connaisseurs”), qui reste fidèle et sait jouer son rôle de 16e homme avec ferveur, le tout dans un esprit bon enfant qui sent bon le rugby.

 

Les joueurs clefs :

Brock James. Il est le baromètre de Clermont. Quand Brock va bien Clermont marche mieux, comme un bon pneu Michelin bonifie la conduite d’une Twingo. Les 3 finales consécutives correspondent au zénith du talent de buteur de Brocky, capable coups de génie et de passes aux pieds lumineuses. A l’inverse, il est capable de rater totalement un match, un exemple, totalement pris au hasard, un match face au Leinster ou l’australien de l’Auvergne laisse passer 27 points… à l’image d’une équipe de Clermont pas toujours apte à gérer les grands rendez-vous. La concurrence de Skrela va surement révolutionner la vie de Clermont…

Aurélien Rougerie mérite son nom dans cette rubrique malgré son niveau lamentable au poste de deuxième centre où il a évolué ces derniers temps. C’est un peu comme si vous mettiez une F1 pour faire un rallye, ça n’a pas de sens, sauf pour Vern… Enfin bon, capitaine exemplaire, il est l’idole de la jeunesse auvergnate et sa chevelure au vent fait rêver les femmes clermontoises, je pouvais pas faire autrement que le citer.

 

Le petit merdeux :

Morgan Parra, le 9 le plus critiqué en EdF depuis… personne. Avant il n’y avait presque que des héros à ce poste. Pas de bol, il arrive dans “le creux de la vague”. Enfin ça le XV du volcan s’en fout, il sait surtout que Morgan fut une des clés de la victoire pour le Brennus. Arrivé très jeune à Clermont, il permet de décharger parfois Broke-pied-magique de la lourde charge de buteur, avec ça vous ajoutez un peu de filouterie et une bonne gestion de votre pack d’avants surpuissant et vous obtenez un Messie en terre volcanique.

 

Les recrues :

On se rappelle d’un Président clermontois dépité devant les millions € de budget qu’affichent les grosse écuries huppées comme le Racing-Métro, Toulouse ou encore Toulon. Ce même Président qui affiche tranquille pépère sa petite liste de recrutement : Gerhard Vosloo du CA Brive, qui rayonne à Clermont, Nathan Hines du Leinster qui s’affirme comme un patron, Mark Bennett de Glasgow, Daniel Kotze d’Aurillac, Benjamin Kayser du Castres Olympique, David Skrela du Stade Toulousain, Lee Byrne des Ospreys, Regan King des Scarlets et Sitiveni Sivivatu des Chiefs,.. rien que ça, de quoi prétendre à jouer le championnat et la H-Cup. Quel foutage de gueule.

 

Le boucher :

Jamie Cudmore est aux bouchers du rugby ce que la moutarde est à Dijon, un emblème. Il parait qu’il est capable d’abattre un homme de taille moyenne d’une taloche derrière la tête. Ce qu’il ne manque pas d’essayer sur des rugbymens pro tous les week-ends. Il est maître incontesté dans l’hexagone (pour le moment, Botha arrive pour mémo) avec ses 24 cartons jaunes et 4 rouges en 9 saisons.

 

Le joueur au nom imprononçable :

Ludovic Radosavljevic. Tous ses coéquipiers sont ravis qu’il s’appelle Ludovic. On pense aussi à Kini Murimurivalu.

 

Le staff :

René Fontes, président du club, directeur du comité de la LNR depuis cette année.

Jean-Marc Lhermet, ancien joueur aussi véreux sur un terrain que dans un bureau, manager sportif avec  Neil Mc Ilroy ; Franck Azéma venu de l’USAP, entraineur adjoint avec Alex King (ancien international anglais auteur d’un passage anonyme comme doublure lumière de Brock James). Et bien sûr l’entraineur béni, que son nom soit sanctifié, Amen, Vern Cotteur, le vrai, qui tape à la porte des blacks. N’en déplaise au Merdol, qui snobe le staff jaunard dans ses récompenses, l’ASM a bien l’un des meilleurs encadrement de la France de l’ovalie.

 

Les objectifs :

Le bouclier de 2010 a achevé un cycle, un peu comme si les chevaliers de la table ronde avait enfin trouvé le Sacré Graal. Le championnat est toujours dans le viseur, surtout pour les 100 ans, mais l’envie n’est plus la même, les bougnats n’ont plus rien à prouver pour être respecté en France. La coupe d’Europe paraît constituer un challenge à la hauteur du club, pour prendre une nouvelle dimension et une autre envergure, au-delà de l’hexagone.

 

Scénario idéal :

Profitant de l’excellent début de saison des jeunes pousses asémistes, les internationaux viennent peser de toute leur expérience. L’équipe déroule. va s’imposer 100 à 0 à Brive pour le centenaire. Après avoir survolé la phase régulière, les jaunes et bleus écrasent leurs adversaires en phases finales. Le stade Toulousain est battu au stade de France 34 à 12, avec un drop et deux essais de Julien Bonnaire qui va faire un bisou à la fin du match à Titi pour le consoler. Aurélien Rougerie devient ministre de la Santé de David Marty, profitant de son expérience en la manière.. L’ASM bat une seconde fois Toulouse en finale de H-Cup. Clermont-Ferrand prend son indépendance, et remporte la coupe du monde 2015. Gerhard Vosloo est béatifié par le Pape.

 

Scénario catastrophe :

Les volcans d’Auvergne entrent en éruption. Les restes de la ville sont fusionnées avec Brive. Morgan Parra perd la vue suite à une agression dans son sommeil par un voyou habillé en noir, Rougerie est arrêté dans une affaire de dopage (on découvre sur une radiographie son ossature en titanium), Gerhard Vosloo se coupe les cheveux, Julien Pierre part vivre dans une réserve africaine avec Alain Bougrain-Dubourg, Julien Bonnaire se retire dans une abbaye cistercienne. BF-Goodrich rachète le club, qui est relégué en Pro D2 avec le Bého.

 

Pronostic :

Saison à l’image de la précédente. Ne passera pas les poules en H-Cup et perdra en demi du Top 14.

 

Bonus :

L’indispensable blog de Vern Cotter