Le Catalabo analyse USAP-BO (25 – 6) Image exclusive: Grégory Le Corvec serait bien un joueur de ballon. Par Grégory le Mormeck Le Contexte : Durant toute la semaine précédant ce match, La Boucherie était en ébullition. En effet rien que le fait de voir s’affronter nos deux présidentiables Damien Traille d’un côté et David Marty de l’autre nous faisait frémir d’impatience. Mais loin des considérations politiques, ce match était surtout l’occasion d’un hommage. Oui, ici, nous avons fortement apprécié l’hommage qui nous a été rendu en sélectionnant les joueurs qui allaient composer la troisième ligne catalane : Grégory Le Corvec, Henry Tuilagi et Jean-Pierre Perez, trois hommes qui chez nous sont proposés en tête de gondole, c’est un peu le All-star game de la Boucherie Ovalie. Le forfait du demi d’ouverture James Hook (intoxication alimentaire), la mise sur le banc du ¾ centre international Maxime Mermoz ne présageaient rien de bon. Les surprises se succédaient puisque côté biarrots les forfaits de Dimitri Yachvili et de Benoît Baby nous promettait un grand duel de buteur entre Kevin Boulogne côté USAP et le jeune Jean-Pascal Barraque côté Biarritz Olympique. Les plus éminents spécialistes du rugby français parlaient de « match de la peur », « de la dernière chance », Francois Trillo commençait même le direct en annonçant « le match de mort ! », quand nous préférions lancer les paris sur le premier carton, le premier joueur en sang, bref nous étions plus sur la technique. Ce match sentait la poudre, le sang et les larmes, de quoi être excités comme des Roumains avant le salon de la caravane. Le Film du match : Dans un stade Aimé Giral bouillant, vêtu de ses plus beaux apparats rouges et jaunes, la 1ère image est saisissante, le président Paul Goze claque la bise au président Serge Blanco et après avoir fait pas mal de place en tribune, ils s’assoient côte à côte. Le silence se fait alors dans les tribunes, le fantôme de Furiani plane. Les joueurs biarrots entrent sur le terrain sous la Bronca, le match peut commencer. Dès le coup d’envoi, on peut s’apercevoir que les intentions de jeu sont là. Les balles sont envoyées au large de part et d’autre et c’est l’Usap qui dès la 6ème de jeu crée le danger par Rudi Coetzee qui transperce la défense en mousse biarrote avant de mettre un coup de pied à suivre pour son ailler, qui sortira en ballon mort. Imanol Harinordoquy nous gratifie de deux passes dans le vide, le match est lancé. La suite verra de belles attaques de la part des Catalans qui vont parfaitement bien jouer l’alternance (Thomas Lombard a les droits d’auteur de cette phrase, je ne l’écrirais donc plus), récompensés par les pénalités de Kevin Boulogne. Le Biarritz Olympique est vite dépassé par la furia catalane, les mêlées sont largement à l’avantage du pack local amené par son capitaine Nicolas Mas qui met son homologue Sylvain Marcochon au supplice (n’en déplaise à un certain spécialiste de canal qui préfère parler de la prise de bras de Mas soit-disant illicite et qui oublie de dire que Mr Marconnet est le spécialiste français de la rentrée en travers). Sylvain Marconnet qui comme à son habitude ne peut se passer de parler et de narguer ses adversaires, sans succès cette fois puisqu’il passa plus de temps la tête enfoncée dans le sol que sur ses 2 jambes. Le score à la mi-temps est de 9 à 6 pour l’Usap. Les Biarrots ont marqués par deux fois sans passer la moindre minute dans les 22 adverse, belle perf ! Serge Blanco passera toute la seconde mi-temps à regarder son équipe sombrer depuis le couloir des vestiaires. Les Biarrots souffrent, les Catalans avancent sur chaque impact, grâce notamment à sa troisième ligne des grands soirs. C’est le moment que choisit Kevin Boulogne pour planter le premier essai au ras d’un regroupement, qui en toute objectivité ne souffre d’aucune contestation possible. Rebelote 6mn plus tard, c’est LE match de Boulogne puisqu’il se permet de mettre son 2ème essai du match en jouant un petit côté de belle manière. Bref, le B-O est asphyxié et s’enlise encore un peu plus dans les profondeurs du classement. Victoire de l’Usap 25 à 6, le muscat coule à flot, Paul Goze desserre un peu les fesses et notre futur Président David Marty peut s’adresser à la nation en toute sérénité. Les déceptions : Le duel tant attendu entre les deux candidats n’a pas eu lieu. David Marty et Damien Traille ne se sont croisés que 3 fois sur le terrain, sans grande conséquence sur le jeu. Un seul carton jaune côté catalan, adressé à Romain Taofifenua. Grégory Le Corvec et Jean-Pierre Perez on malheureusement pour nous préféré se concentrer sur le jeu. David Marty a fait des passes. Vous comprenez notre déception, Ovale Masqué en est encore tout retourné, je n’en dirais pas plus par pudeur. Les Joueurs : Perpignan : La troisième ligne qu’on annonçait comme vieillissante et la plus indisciplinée du championnat a montrée de belles choses. « Riton » Tuilagi s’est remis à avancer sur chaque impact, Le Corvec, qui fait un travail sans ballon monstrueux sur l’essai en réalisant le meilleur bloc/écran de la saison et Perez ont été intraitable en défense et très remuant en attaque. Le tout sans prendre de cartons, un exploit. Nicolas Mas qui a fait un match énorme en mêlée face au pénible Marcochon. Kévin Boulogne qui a réalisé son meilleur match sous les couleurs catalanes. La seconde ligne composée de Robins Tchalé-Watchou(tchouuu) et Olivier Olibeau qui ont été au cœur du combat durant tout le match. La rentrée de Nicolas Laharrague, non je déconne. Gavin Hume, en difficulté sur son jeu au pied avec 6 ballons qui ne trouvent pas la touche mais bon en défense et auteur d’un drop. David Marty, bon défenseur, sobre en attaque mais passeur… Biarritz Imanol Harinordoquy a joué derrière une mêlée qui recule toute la partie, il n’est pas arrivé à casser la défense perpignanaise mais bon en touche, il vole deux ballons. Jean-Pascal Barraque, le jeune 3/4 centre est à créditer d’un très bon match sur le plan défensif tellement il s’est employé à essayer de contenir les attaques adverses et a été un bon animateur offensif. Damien Traille, sobre, deux ou trois coups de pompes de 60 mètres, du Damien Traille. La Fin d’un Mythe : A l’heure où j’écris ces quelques lignes mon cœur saigne comme ses adversaires. En effet mon idole, ma raison de vivre, mon socle, Grégory Le Corvec vient d’annoncer sa retraite. Vous comprenez sûrement toute la tristesse qui m’anime à cet instant. Je pense que ce ne serait pas trop demander que de rebaptiser Aimé-Giral Stade Grégory le Corvec. En effet, avoir une tribune au nom d’un entraîneur qui nous a pratiquement menés en Pro D2 ne me suffit plus à présent. Toutes autres idées de statue au pied du Castillet ou de film sur sa vie me paraissent bonnes à étudier également. Pour tout ceux qui sont passés au travers, en hommage à ce véritable héros, je vous encourage à vous replonger dans ces plus belles heures en consultant le casier judiciaire de Grégory le Corvec. La saison n’est pas finie, il reste 8 matchs ne l’oublions pas, il va continuer à nous faire rêver à n’en pas douter, « c’est Le Corvec ! »
La Guerre de France-Irlande a bien eu lieu Cette image résume le match de Pierre Albala-Dijo… Le match a eu lieu, détrompez-vous! Pierre Albala-Dijo y était. Sans carte de presse, mais, à la force d’un palmarès de lever de coude impressionnant, il a pu sillonner les tribunes, la pelouse, les vestiaires ; et quelques bars, forcément. Reportage au cœur du plus grand fiasco de l’ère PSA. Une pelouse verte, quoique gelée par endroits. Un Stade de France remonté comme jamais, composé de 80 000 fervents supporters. Et moi, Pierre Albala-Dijo, j’y étais. Sorti d’un coma léthargique de plusieurs mois, anéanti après une coupe du monde rocambolesque et quelques faits divers peu glorieux que la décence m’interdit de relater ici. Passons. Les Bleus de France ont livré une splendide représentation d’Holiday on Ice. Peu avant le coup d’envoi, les officiels se seraient réunis pour décider du sort du match. Trop froid qu’il faisait, paraît-il. En tribune, après une petite dizaine de pintes – appréciées avec quelques rouquins irlandais – je n’ai pas ressenti un brin de froid. Heureusement, le match a eu lieu. Après tout, les joueurs sont solides et un vulgaire glaçon ne saurait leur faire peur. Brisez la glace, disait Paul Ricard. Feu! Dès l’entame, on a senti que les joueurs avaient besoin de se réchauffer. Sur le coup d’envoi, les Irlandais ont formé une « tortue romaine ». Le XV de France, pas au mieux non plus à ce niveau de frilosité, se regroupait en face, pour une phase de ruck à quinze contre quinze. Du jamais vu. Une bronca monumentale vint électriser le Stade de France. Pierre Camou, visiblement très remonté, partait en courant dans les coursives de l’enceinte. Ayant quelques informateurs bien placés à la Fédé, j’ai tout de suite pensé que notre Camou national allait faire péter un scandale pour faire face à cette mascarade. Bin tu penses… Dix minutes plus tard, le président de la FFR revenait avec un appareil à fondue, deux caisses de bouteilles de blanc. Sans demander son reste, sourire aux lèvres, et nez rouge. Forcément. Au diable les supporters congelés, floués, arnaqués. A la FFR, quand on a soif, on n’attend pas. Après quelques coups de fils sur la côte basque – notamment vers quelques bains de thalasso et des boutiques de vêtements – le président semblait reprendre du poil de la bête. Une sombre histoire de match délocalisé, de courriers non-envoyés, de doublons et de pénalités accordées en fin de match face à Toulouse. C’est quoi le problème ? Finalement, le match se terminait sur un score peu flatteur de 0-0. Irlandais et Français rejoignaient les vestiaires la mine déconfite, apeurés. En zone mixte, un joueur lisse de peau, de vie et de jeu déclarait sous couvert d’anonymat : « Je pense arrêter ma carrière là-dessus, je n’ai jamais eu aussi peur de ma vie. Des gens ont joué avec notre santé. Dans quel monde vit-on ? Déjà qu’avec les doublons ce n’est pas facile… Mon entraîneur ne va pas être content, c’est moi qui vous le dis ». Plus loin, Brian O’Driscoll, bras en écharpe, éructait dans un français moyen : « Même moi j’aurais pu jouer ce match. Les Français n’ont pas de cou**** ». Ce à quoi Mourad Boudjellal, sorti de nulle part, répondait : « BOD, viens à Toulon, tu seras notre GOD ». Pour couronner le tout, Pierre Berbizier vint annoncer qu’il allait dès à présent prendre en main l’équipe de France, car viré du Racing par un complot de joueurs. Pour faire chier, Sébastien Chabal demandait dans la foulée la naturalisation irlandaise. La fin d’une belle soirée. Pendant ce temps là, Pierre Camou était Rue de la Soif, et dansait nu sur le comptoir d’un bar avec Madame Connoly. Et aussi, avec moi. Comme quoi… Je vous embrasse! Pierrot.
Bienvenue à Londres, part 3 : London Irish Le premier club irlandais de Londres qui ne comporte que des joueurs samoans. Par Serge Simon Pierre, Partie 1 : Intro du rugby londonien Partie 2 : Les Harlequins Ils sont aussi appelés les Exilés, parce que fondés par des irlandais dont ils portent le trèfle et les couleurs, ou par leur éloignement de Londres. En effet le club ne s’y trouve plus, comme son nom ne l’indique pas, mais est situé à Sunsbury on Tames, à 15 miles de Londres et joue ses matchs à domicile à Reading… Soit à 45 miles de la capitale, logique… C’est cependant un club extrêmement populaire, bien que jamais champion d’Angleterre, et dont le palmarès n’est orné que d’une coupe d’Angleterre en 2002. Si le club gagne des trophées au rythme du pays dont il revendique l’appartenance, on peut leur envisager une attente d’une cinquantaine d’année pour le suivant. C’est cependant un régal que d’aller voir un de leur match. Surtout lorsque le stade est comble et que ses alentours se transforment en petit Dublin. Ce même public qui migre en masse sur Londres lorsque l’Irlande visite Twickenham. Le bon : Mike Catt a le profil de l’emploi. Officier de l’ordre de l’empire britannique pour service rendu au rugby (oui cela se peut), comment en aurait-il pu être autrement, pour ce joueur né en Afrique du Sud et qui a choisit les attaches maternelles pour le rugby? Effectivement, que dire sur lui, si ce n’est son jeu stéréotypé, tout en coup de pied de placement, qui donnait au tandem qu’il formait avec Johnny Wilkinson sous le maillot anglais, des airs d’artillerie. Il termine sa carrière au club dont il est désormais l’entraineur d’attaque, ce qui dévoile déjà la stratégie employée… La brute : Delon Armitage, pour l’ensemble de son œuvre. Bien que jouant à l’arrière, il a acquis une réputation qui ferait passer la famille Dourthe pour des moines zénobites. Que citer? Ce superbe coup de poing sur Stephen Myler notamment: Ou cette tentative d’étêter Paterson : Dernièrement il a aussi gagné 5 semaines de frigo, à peine rentré de la coupe du monde, pour un tackle sur Tom Biggs de Bath en championnat, histoire de signer son retour. Alors pourquoi cette violence? Volonté de marquer son territoire, ou volonté de revanche sur son recalage en France. Oui, il y vivait jeune avec son père. Mais il fut considéré comme trop chétif pour réussir lors d’un essai en équipe de France des moins de 16 ans. Se sentant selon ses mots presque détruit, il prouve depuis quelques années que sa chétivité est oubliée et garde des griefs contre les amis tricolores. La preuve avec sa performance à Twickenham en 2009, où il inscrit un essai et en offre quelques autres à Flutey ou Cueto (score final 34-10, ce qui ne sera finalement que la 6ème plus lourde défaite de l’ère Lièvremont…). Le truand : Alex Corbiesero, qui natif de New York, cache sous des dessous de pilier exemplaire, la parfaite panoplie d’un vrai Linebacker de NFL, la preuve avec sa démonstration de son talent dans le gangsta rap: Bon il va tout de même lui falloir un petit relifting pour ressembler à Snoop Dog. Les frenchies : Olivier Magne, un empereur en exil (ceci pour concorder avec le surnom facile de Charlemagne dont il fut si souvent affublé, créant la confusion jusque dans son fan club, c’est quoi ton prénom dis ?). Il est le troisième empereur français à résider en territoire britannique après Napoléon I à Saint Hélène et Napoléon III à Chislehurst dans la banlieue de Londres. Les deux derniers n’en étant pas revenu, Olivier Magne ne passa que deux saisons à écumer les champs de bataille anglais, avant de prendre en 2009 le contrôle de la sélection grecque (je sais, lui-même avait oublié), puis de Brive, où il sera poussé vers la sortie malgré de bons résultats : une tradition briviste parait-il. Depuis, il a pris la tête l’équipe de France A puis du club de Massy. Il fait également partager sa passion sur Eurosport aux cotés de Nicolas Delage, où il a démontré qu’il pouvait commenter un match de Challenge entre Agen et la Vila comme s’il s’agissait d’une finale de Coupe du Monde. A noter qu’Olivier suit également la Boucherie sur Twitter : on ne comprend pas pourquoi cela ne figure pas sur son palmarès dans Wikipedia. Les Plus : Le caractère irlandais de l’équipe et ce public tout de vert qui reconstitue un bout d’Irlande à chaque match à domicile. L’emblème du club : trèfle et drapeau anglais lié avec une épée, le fighting spirit élevé au rang de symbole. Le stade : partagé avec l’équipe de football et qui bénéficie du savoir anglais en matière de pelouse, un stade fermé, idéal pour les chants irlandais. La proximité toute britannique avec le terrain est bien appréciable. Digger, la mascotte, un lévrier irlandais qui malgré son air débonnaire un peu ridicule est l’arme absolue pour motiver les supporters. A ce sujet il serait bon de se demander s’il existe en Europe un fabriquant de costume de mascotte spécialisé en déguisement ridicule fournisseur officiel des club de rugby, car entre Digger le lévrier, Sarrie le chameau (ou dromadaire) des Saracens, le Lion de Toulouse, Buzoka la vache landaise du Stade Montois, Potoka le cheval bayonnais et j’en passe surement, on atteint des sommets de ridicule pelucheux. A quand Flipper le dauphin berjalien ou Philibert l’ours des Pyrénées tarbais? Le Moins : La distance, Reading, 45 miles ça reste tout de même loin, surtout lorsque l’on ne ressent pas une passion immodéré pour les chants irlandais et la stout. A réserver pour les grandes occasions du coup. La certitude quasi absolue de ne pas voir le club ramener un trophée suprême, sensation longtemps ressentie par les supporters clermontois et toujours ressentie du coté de Dax. Difficile d’avoir donc la foi en cette équipe. La présence de Mike Catt en coordinateur d’attaque. De toute façon jeu de main ne rimait pas avec jeu d’irlandais.
Casier judiciaire : Paul O’Connell DID YOU PUT THE FEAR OF GOD INTO YOUR WEBSITE ? Par l’Affreux Gnafron Suivez-le sur Twitter : @laffreuxGnafron Ils arpentent les terrains européens depuis de nombreuses années, vous pensiez les connaître au travers des pertinentes anecdotes de Matthieu Lartot, Pierre Salviac et Christian Jeanpierre et pourtant vous vous trompiez ; vous viviez dans l’erreur et l’ignorance. La Boucherie a enquêté, au péril de sa vie, investiguant dans les rades les plus mal famés, les bouges les moins recommandables, traquant, compilant les rumeurs les plus folles afin de vous informer et pour qu’éclate la vérité. Voici pour vous, lecteurs, la véritable histoire de ces hommes qui dirigent l’Europe, ces hommes dont les décisions impactent les destinées de millions de leurs concitoyens, ceux dont le sang-froid, la clairvoyance et les qualités de leadership décident du destin des Nations : les capitaines des équipes du Tournoi des 6 Nations. Contrairement à une opinion couramment répandue au sein du journalisme sportif (et ensuite diffusée dans l’opinion publique), le petit Paul O’Connell ne vit pas le jour le 20 Octobre 1979 à Limerick (Irlande). Selon toute vraisemblance, il ne serait pas non plus la progéniture du Diable et d’une succube (assertion qui trouve cependant de nombreux partisans en Angleterre et chez les secondes lignes irlandais nés entre 1980 et 1990). Nous sommes ainsi en mesure d’affirmer que si notre sympathique garnement possédait bien un caractère insulaire, c’est vers une autre île plus septentrionale que devrait se tourner notre regard. Enluminure médiévale relative à l’apocalypse de Paul: l’arrivée des archanges destructeurs sur Terre Les registres d’Etat civil du Höfuðborgarsvæði, une région d’Islande bien connue, attestent de la naissance ce même 20 Octobre 1979 d’un certain Paulo Quenelle. Le non-respect de la particularité islandaise qui veut que, contrairement à l’usage, il ne se voit pas affublé du patronyme familial (cf l’excellent article wikipedia relatif à la question des noms islandais), nous incite à penser qu’il est d’emblée rejeté par sa famille. Sont-ce ses 14kg à la naissance, ses 76cm, son abondante chevelure rousse ou son regard déjà rempli de malveillance qu’il faut mettre en cause ? Toujours est-il que ‘ti Paulo, comme le surnomment ironiquement ses camarades, est rapidement abandonné par ses parents et trouve refuge auprès d’une ourse polaire qui passait par là (le réchauffement climatique est aussi depuis passé par là et la population d’ours islandaise en a cruellement pâti). Maman Ours prend alors en charge le nourrisson, en ayant à l’esprit qu’il pourra toujours servir de casse-croûte à ses 2 petits oursons lorsque le FMI se sera occupé de l’Islande et que la situation économique du pays se rapprochera de celle du Lesotho. Les animaux sont parfois plus prévoyants que les hommes. Nourri au lait d’ourse et au Yop, Paulo prospère (Yop là boum !) et renforce sa musculature déjà impressionnante. La vie au grand air, la rigueur des hivers l’endurcissent et il devient un bambin athlétique malgré ses 5 ans. Un jour, alors qu’il pêche du poisson en haute mer pour nourrir sa famille d’adoption, Paulo est pris dans une tempête. Il tente courageusement de lutter contre le courant mais rien n’y fait. Les flots tumultueux l’entraînent au loin. Cinq fois, le roux coule mais grâce à sa hargne déjà légendaire (les prémices du fighting spirit diront certains) et à 5 jours d’efforts, il est recueilli à moitié mourant par un couple de pêcheurs irlandais. Le couple, plus stérile qu’une attaque perpignanaise, voit l’arrivée de cet étrange petit bonhomme roux comme un cadeau providentiel. Ils l’adoptent donc et irlandisent son nom en Paul O’Connell. La légende est en marche. L’Islande ne se remettra jamais du départ de son fils prodige et ira de Charybde en Scylla : crise économique, éruption volcanique, éclosion de Bjork. Ayant démontré des qualités naturelles pour la nage au cours de sa grande traversée, notre jeune héros se dirige tout naturellement vers la natation. Champion d’Irlande à 13 ans, il gardera lors de la suite de sa carrière cette fantastique capacité à évoluer la bouche ouverte, mélange d’hyper-ventilation, d’invectives à l’adversaire et de dialogue avec le corps arbitral (un simple coup d’œil sur google images vous le confirmera). Il nage bien le chef. Compétiteur dans l’âme, Paulie le roux se révèle également être un joueur de golf de fort bon niveau (handicap de 4 lorsqu’il avait 16 ans). Entre greens, trous et bassins, il ne garde que peu de temps pour la distraction. Cabossé par la vie et enclin à la misanthropie, le jeune O’Connell exprime son mal-être en musique. C’est d’une rencontre avec le jeune rappeur irlandais Don Choa O’Callaghan que tout va débuter. Membre des Munstermen, groupe de rap gaélique, Don Choa voit en Paul le leader qui manque au groupe et lui propose de les rejoindre. Pour la première fois de sa vie, l’exilé islandais se sent intégré dans un collectif et répond favorablement à cette demande. C’est la naissance d’une belle et profonde amitié entre POC et DOC. Elle perdurera à travers les âges et sera immortalisée, bien que largement travestie, au cinéma dans Rox et Roucky. Sous les conseils de Donncha (tout jeune champion du Monde des U19) et las d’exercer ses talents sur les greens, Paul décide plutôt d’essuyer ses talons sur l’échine de ceux qui le voudront bien. Le roux quitte le rough et se plonge avec délectation dans les rucks sa troisième carrière sportive, celle qui sera la plus aboutie. Nous sommes alors en 1999 et la coïncidence avec le chiffre maléfique ne vous aura pas échappée.. L’Antéchrist débarque sur les terrains de rugby. Désormais, ce sera Bloody Sunday tous les dimanches. (Les légères distorsions temporelles qui peuvent apparaître au cours du paragraphe précédent sont à mettre sur le compte de la licence romanesque.) Comme on dit dans le Connemara et en Auvergne: il n’y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas. La carrière en club de Paul O’Connell constitue le cauchemar de bien des présidents de Top14. Pas le moindre transfert ni la moindre mutation depuis près de 12 saisons. Pire, le géant vert (ou roux pour les daltoniens) porte au niveau senior la bannière qu’il défendait déjà en étant Junior. A savoir celle du Munster. Pour les plus gastronomes d’entre vous, le Munster n’est pas seulement un succulent fromage de l’Est de la France. Il s’agit également d’une province irlandaise située au sud-ouest de l’île. N’en déplaise aux toulonnais, parisiens et clermontois, il apparaît évident que la qualité du rugby qui y est pratiqué dépend de son caractère méridiano-occidental. L’espérance de vie d’un joueur de rugby est très élevée au Munster. La combinaison d’une pluviométrie élevée, d’un très fort taux hygrométrique (exprimé en Guiness) et l’absence à peu près totale de la moindre trace de calendrier démentiel semblent expliquer cela. L’influence d’un gène roux parait cependant à exclure. Un mémorandum de Provale sur le temps de jeu de Paul O’Connell en club ces 11 dernières années circule dans les milieux autorisés. On peut y constater qu’avec 130 matches joués soit une moyenne de 12 matches/an, on pourrait reverser sans peine Biarritz Olympique et Aviron Bayonnais en Ligue Celtique sans surcharger le calendrier. Le tout en les maintenant dans l’élite des championnats européens. Comme pour les clubs italiens, cela leur permettrait en outre d’élever leur niveau de jeu dans une ligue fermée. Toujours est-il que Paul O’Connell a parfaitement su s’adapter au sein des Munstermen. Lui qui avait singulièrement manqué de stabilité au cours de la première partie de sa vie a pu profiter des joies intemporelles d’évoluer aux cotés de John Hayes, Ronan O’Gara ou Peter Stringer. Cette stabilité professionnelle s’est couplée d’une certaine solidité conjugale pour le chasseur de Limerick. Qu’est-ce qu’il y connaît aux femmes le Limerick Hunter ? Réponse : rrrrien car il est avec la même depuis ses 20 ans! répondront en chœur Gavin Henson, Mike Tindall et Marc Cécilion. Lettre de Guy Moquet lue par Clément Poitrenaud: la version irlandaise Mais c’est sa qualité de connaisseur et meneur d’hommes qui conduira Paul à prendre les rênes du Munster. A compter de 2006 et du titre européen remporté contre Biarritz, il succède ainsi à Anthony Foley au capitanat et s’affirme comme l’âme de cette équipe. Une autre HCup tombe dans l’escarcelle irlandaise en 2008 après la victoire dite ‘du cache-ballon’ contre le Stade Toulousain. Deux demi-finales perdues plus tard, l’édition 2011 sera un véritable fiasco pour Paul et ses hommes. Blessé une bonne partie de la saison, O’Connell ne peut empêcher le Munster d’être reversé en Challenge Européen. C’est la première fois en 13 éditions que le Munster n’accède pas aux quarts de finale de la plus prestigieuse compétition européenne. Vieux, usé et fatigué, subissant les impacts, Paul O’Connell semble atteint du syndrome de Jérôme Thion. Allégorie du choc des civilisations Il profitera de la Coupe du Monde 2011 pour répondre à ses détracteurs. Elu homme du match contre les Etats-Unis, la performance des petits hommes verts contre l’Australie constituera la seule surprise du premier tour et provoquera un bouleversement dans le tableau final. Car en parallèle de sa carrière en club, O’Connell se démène sur la scène internationale. Sa première cape en février 2002 est inaugurée par un essai à Lansdowne Road contre les Gallois. Le diable roux récidive contre les Diables Rouges en juillet de l’année suivante. Et avec un doublé ! En Novembre 2006, O’Connell ne laissera à personne d’autre le soin de marquer le dernier essai international de Lansdowne Road avant sa démolition. Il s’agira également du dernier essai du rouquin. Autant dire une éternité pour l’homme aux 89 sélections. Peu prolifique en essais, Paul O’Connell se révèle étrangement aussi peu loquace en matière de cartons encaissés. 5 misérables biscottes (dont une rouge) avec le Munster en près de 130 matches ! De quoi décourager Jamie Cudmore de se frotter à la rouquine du premier. Le jeu d’O’Connell, tout en ‘pénibilités’ en fait pourtant un des meilleurs secondes lignes de combat actuels. Gros défenseur (17 placages contre les Gallois, à une unité de l’énôôôôrme O’Brien), Paul met à profit son expérience pour optimiser ses déplacements en verrouillant les abords des rucks. Et tant pis si parfois, atteint par l’arthrose due à son grand âge, il ne peut s’extirper de la zone plaqueur-plaqué aussi rapidement que le souhaiterait le corps arbitral. O’Connell plonge alors son regard d’acier dans les yeux de l’arbitre en lui promettant les mille tourments de l’enfer, agite les bras dans un simulacre d’impuissance et reste soigneusement en place pour pourrir la libération de balle. Avant de se relever et de piquer 4 ou 5 ballons en touche sur lancer adverse. As du combat aérien, le Baron roux est un véritable stratège de la touche, reconnu et redouté pour ses performances dans ce domaine. S’il ne subtilise pas lui-même les balles, il organise le contre et décide de l’opportunité d’en instaurer un. Lorsque Leo Cullen joue à ses côtés, on peut alors dire que le roux pille sur ses deux oreilles. Paul O’Connell ne sera jamais cité pour cette fourchette mais bien pour tirage de maillot. Il sera blanchi de cette accusation odieuse. Les qualités sportives et charismatiques d’O’Connell ont trouvé une apothéose avec sa sélection lors de la Tournée des Lions Britanniques en 2009. Vainqueur du Grand Chelem avec l’Irlande quelques mois plus tôt, l’Irlandais se voit confier le capitanat de la tournée sud-africaine et peut enfin occulter Brian O’Driscoll en retire un grand honneur. La blessure et le forfait de BOD pour l’intégralité du Tournoi 2012 provoquent la nomination de POC en tant que capitaine, charge qu’il n’avait portée auparavant qu’à 8 reprises. Adepte du régime Donnchadh (prononcez Duncan): des pains, Dublin, du Boursin, Paul ne craint pas la retraite et vient de prolonger son contrat auprès de la Fédération Irlandaise jusqu’en 2014. Si vous le voyez d’ici-là plonger avec un profond enthousiasme dans un ruck, dîtes-vous qu’il ne fait que revenir à ses premières amours et salue la mémoire de Mark Spitz, son idole de toujours. Don Choa O’Callaghan a kiffé grave.
Bienvenue à Londres : Les Harlequins La version anglaise de l’USAP, qui gagne. Si vous n’avez pas lu l’introduction, c’est ici. Les Harlequins Commençons par ce club qui ne doit sa primauté qu’à des raisons alphabétiques, quoique. Le club est fondé en 1866 ce qui en fait le plus vieux club de Londres, et a pour emblème Arlequin, d’où le nom qui tend à démontrer le sens de la logique propre aux Anglais. Il s’agit sans doute du club au stade le plus accessible pour les spectateurs. En effet, son stade se situe à Twickenham à 13 miles du centre de Londres. Cependant depuis de nombreuses années il ne s’agit plus du grand Twickenham, mais du Stoop, une enceinte de 12 000 places située à une petite centaine de mètre du temple, celui-ci étant réservé aux grandes occasions, comme ceux que connaissent les supporters (les quoi?) du Stade Français à Paris. Pour l’occasion le temple propose un spectacle sans équivalent, avec dernièrement les candidats de X Factor à la mi-temps (Le Star Academy local), et également un concours de sosie de Freddie Mercury. Pour ceux qui se le demandaient, Max Guazzini a dû être récemment embauché à Twickenham. Pour en revenir au Stoop, il s’agit d’un stade qui pendant longtemps ne disposait que de deux tribunes latérales, offrant au vent un terrain d’expression à faire frémir un David Skrela. Désormais le stade dispose de vrais tribunes en tôle ondulée en virage, le faisant ressembler à un stade à l’anglaise, et faisant résonner les chants des supporters des Quins. Pour l’histoire sportive, ce club, au tournant du professionnalisme, a voulu se donner de l’éclat et s’est offert quelques stars internationales, en faisant un épouvantail pour la Coupe d’Europe 1996-1997, première à voir les Anglais en lice, sans succès pour eux. Le club par la suite connaitra deux titres en bois dans le Challenge européen (ou le nom donné à l’époque) en 2001 et 2004, avant de connaître les affres de la descente en deuxième division anglaise. Celle-ci fut finalement salvatrice, puisque le club remontera en 2005 pour gagner le titre l’année suivante. Ils allaient par la suite se distinguer d’une manière honteuse avec l’affaire du bloodgate qui sera développée plus loin. Le Bon : Il ne pouvait s’agir que de lui, Will « good game » Carling, archétype du fair play à l’anglaise, que Serge Simon (le vrai) décrit comme l’Anglais se présentant après une branlée offerte, la main tendue au capitaine des Bleus, lui concédant un good game de rigueur, ou autrement exprimé, une perfide invention anglaise pour enfoncer l’adversaire un peu plus. Pourtant, c’est lui qui fût le symbole du fair play, le vrai, selon les standards des sujets royaux. Ce si cher Will se distinguera aussi par un flirt illégitime avec la princesse de Galles, créant l’adage “si capitaine de l’Angleterre tu seras, avec la famille royale tu flirteras”. Gendre idéal pour son pays, fourbe devant l’éternel en France, il symbolise parfaitement le symbole de l’Entente Cordiale, si je ne te fais pas la guerre, mettons nous en tout de même une bonne de temps en temps, entre amis… La Brute : Numéro un dans cette catégorie avec une bonne tête, une mâchoire, une encolure, une génération d’avance, le si fameux Brian Moore. Nul besoin de présenter plus le boucher de la première ligne anglaise si emblématique, talonneur de l’Angleterre des années 90, qui fit dégoupiller toute une génération de première ligne, et qui ne doit qu’à l’invention tardive de Youtube le faible nombre de vidéos à son encontre. Il serait injuste ici d’oublier le passage de Peter Winterbottom, présenté comme the silent assassin, parfait dans le rôle du sniper/flanker d’élite. Plus récemment, notons cette charmante algarade entre Joe Marler des Quins et Marcos Ayerza de Leicester, ainsi que le style pour le moins personnel du brave Marlet : Ceci laisse penser que les vénérables anciens ont su transmettre le flambeau. Le Truand : L’histoire récente prouve sans conteste que Dean Richard mérite la palme pour avoir déclenché le Bloodgate en quart de finale de Coupe d’Europe 2009, en faisant passer à son ailier Tom Williams une capsule de sang, afin que celui-ci puisse simuler une blessure et sortir du terrain, se faisant ainsi remplacer par un buteur qui tentera (et échouera) le drop de la qualification. Le fair play qui est la marque de fabrique de ce club donc, puisqu’ils se sont cette saison distingués à Toulouse, avec l’expulsion de Will Skinner sur carton rouge. Une sentence récoltée après avoir volontairement touché le ballon en touche et empêché une relance rapide, suivant là, l’exemple de son entraineur lors du même match, mesquin… The Froggies : On notera principalement deux noms, Thierry Lacroix et Laurent Cabanne. Le premier nommé après un passage sud-africain, puis un aux Saracens, rejoint l’équipe des Harlequins, programmée pour tout gagner. Sauf que non, et l’expérience ne dure que trois ans, avant que les Anglais nous le rendent, conscients de l’important apport qu’il ferait à la chose journalistique. Thank you very much! Quant à Laurent Cabanne, il finira sa carrière dans ce club et inaugurera le grand amour des clubs anglais pour nos flankers durs au mal. Les Plus : La buvette, nichée sous la tribune d’honneur, lieu de passage impératif, où les murs sont couverts de posters géants racontant par les joueurs emblématiques les 15 dernières années de ce club. Un moment unique que de boire une pinte avec modération les yeux fixés dans ceux de Thierry Lacroix dont le visage n’est exceptionnellement pas marqué du sourire niais du consultant extatique. La proximité avec les joueurs, que ce soit avant le match où il est possible de profiter de l’échauffement, posé contre la main courante, à deux mètres des oppositions, et profiter de l’odeur de sueur qui s’en dégage. Proximité également lors des après-matchs où les joueurs viennent prendre le coup dans la buvette, si c’est un plus je ne sais pas en revanche. L’ambiance, le chant des supporters, le Go Quins! que la structure métallique du stade fait résonner, le silence des transformations (ben oui ce sont les mêmes supporters que ceux du grand Twickenham). Les moins : Le froid, peut-être dû aux conditions du dernier match qui nous fait comprendre en un instant que nous ne sommes pas Anglais, puisque dans les mêmes conditions un stade français serait à moitié vide (ne pas voir ici une attaque facile contre un club du même nom, c’est d’ailleurs pour cela que le nom est écrit en minuscules). Le terrain à l’anglaise : avec un en-but inexistant qui de toute façon est inutile, considérant les stratégies mises en place. D’ailleurs l’étroitesse et la faible hauteur des tribunes obligent le club à installer un ramasseur de balle derrière les tribunes. La fourberie de ces joueurs, car tout de même être aussi moralisateur face aux fourchettes et proposer de petites mesquineries comme celles offertes ces dernières années peut énerver. Typiquement le genre de club à citer un avant adverse pour un piétinement, le même match où l’un de ses joueurs annihile un essai par une action d’anti-jeu. Le match à retenir Le bloodgate évidemment, quart de finale de Coupe d’Europe 2009 face au Leinster. Le score est de 6 à 5 en faveur des Irlandais et le soigneur se précipite au secours de l’ailier Tom Williams. Celui-ci se relève avec le sourire Bella Lugosi et en toute logique l’arbitre le fait sortir pour saignement. Par un de ces hasards qui n’arrivent que dans les séries télévisées, Nick Evans le demi d’ouverture entre et cela tombe bien car il ne reste que le temps d’un drop. Mais Evans échoue à faire gagner son équipe et le Leinster s’impose d’un seul point. Fin de l’histoire? Et bien non, car l’ERC en accord avec la RFU, qui avait par le passé déjà constaté des changements suspects, enquête et découvre l’histoire des capsules de sang. Il semblerait que Williams, qui de toute façon n’avait pas été touché à la bouche et qui avait décidément le sang bien rouge, avait simulé une blessure, à l’instigation du directeur sportif Dean Richard. Les instances n’hésiteront pas et suspendront les fautifs, le joueur docile : 12 mois (réduits à 4 en appel), le manager à 3 ans et le kiné à deux. Cela n’empêchera pas le manager du club de considérer les instances naïves de croire qu’il s’agissait d’un cas isolé, à voir… Voilà un match qui fit parler et fit beaucoup pour la mauvaise réputation de ce club. Mais personnellement je retiendrais la défaite face à Brive en 1996 lors des matches de poule à Amedée Domenech. Alors que le club était présenté comme l’épouvantail qui allait montrer au rugby européen la force des clubs anglais, une équipe briviste qui allait gagner le trophée par la suite et les jambes de Sébastien Carrat firent démentir Pierre Salviac. Au prochaine épisode : Les London Irish.
Bienvenue à Londres : présentation générale On va vous faire aimer le rugby londonien. Par Serge Simon Pierre, Bienvenue à Londres, bienvenue dans la capitale du rugby, bienvenue dans la ville où le silence se fait avant que résonne le “God Save The Queen”, repris en chœur, avec orgueil, par les 80 000 poitrines de Twickenham. Oui mesdames et messieurs, le rugby est un sport anglais, oui c’est ici que ce sport est né, c’est encore ici que se décident les règles, et c’est ici que sévit le plus féroce tribunal de l’IRB, où un juge, ancien gradé de la marine britannique prononce des bannissements pour une simple fourchette, regrettant dans sa barbe l’abolition de la planche. La Boucherie vous propose un petit détour dans la capitale des gentlemen ruckers. Et au risque de décevoir le touriste amateur de ce noble sport, ce n’est pas à Londres que l’on trouvera la plus grande effervescence autour du rugby. Bien sûr les péripéties du XV de la Rose prennent des airs d’affaire d’état, surtout lorsque son capitaine lié par le mariage à la royale lignée apporte une touche de frivolité à la Coupe du Monde et que son apprenti déménageur lui donne des allures digne de la “Croisière s’amuse”. Oui, ici le rugby est une affaire sérieuse, où l’on ne badine pas avec la morale et le respect. En d’autres temps, les fautifs auraient été bons pour un exil dans les colonies, aujourd’hui c’est voués à l’opprobre et en proie à la curiosité malsaine, alimentée par les tabloïds, qu’ils firent leur pathétique retour. Le maillot immaculé ne peut être souillé que par la terre noble du champ de bataille, ou par le sang des valeureux adversaires. Passé cela, force est de constater que le rugby à Londres est largement supplanté par les bandits manchots. A cela plusieurs causes : D’abord l’Universalisme. Le rugby comme le cricket a toujours été par delà le Tunnel un sport réservé à l’aristocratie. Pendant que de généreux garçons bouchers, par delà nos campagnes, apprenaient l’équarrissage, en retournant leurs premières escalopes dans de joyeuses empoignées, les futurs gentlemen anglais apprenaient les vertus du dépassement de soi, de l’abnégation et du fair play, dans les grandes écoles en pratiquant les nobles sports. Une autre culture en somme, où les classes dites populaires étaient plus facilement tournées vers le football, sport moins socialement cloisonné. La place du rugby ne s’est pas améliorée avec le multiculturalisme, et l’immigration amenant à Londres une population plus férue du ballon rond, laissant le rugby et le cricket, mais aussi le snooker et les fléchettes, aux Anglais dits “pure souche”, le curling étant laissé depuis des siècles à la compréhension de ses créateurs écossais et de différentes peuplades nordiques dont les conditions climatiques de leurs terres rendaient possible sa pratique. Exceptions faites bien évidemment des anciennes colonies britanniques ayant adopté certains des sports de sa gracieuse majesté, le cricket en Asie, et le rugby sous toutes ses formes en Océanie et en Afrique du Sud. Le rugby donc un sport peu universel ? Oui et cela même dans la capitale britannique… A ceci s’ajoute le fait que pendant de nombreuses années le rugby était organisé de manière libre, sans championnat et sans roi couronné, qui donnait à ce sport une certaine confusion. Quoiqu’en matière de confusion, excepté celle de mon esprit embrouillé, les différentes moutures du Championnat de France, les changements de règles incessants et l’interprétation arbitrale à géométrie variable laissent à penser que la confusion est l’essence même de ce sport. Recentrons nous sur le rugby londonien avec la dernière cause et non des moindres de sa faible présence dans la capitale anglaise, l’absence de club de haut niveau en son sein. S’il est facile de pouvoir jouer un petit match entre amis dans les verts parcs du centre, il y est difficile d’y voir un match de championnat et d’y soutenir une équipe, pour la bonne et simple raison qu’il n’y a pas de club de haut niveau dans le centre de Londres. Alors que l’on recense plusieurs stades pour footeux, Twickenham se trouve à 11 miles du centre ville et les LONDON Irish jouent à Reading soit à 45 miles de Londres. Quant on voit combien de verres de pastis il faut promettre à un Bayonnais pour descendre à Anoeta, on peut penser qu’il est encore plus difficile d’évangéliser une population béotienne en matière ovale, et la convaincre d’aller à Reading. Reading qui est très certainement une ville sympathique, mais qui est plus connue pour les piétinements des spectateurs de son festival rock que pour les étêtages quasi chirurgicaux de Delon Armitage (dont les talents seront développés à leur juste valeur en temps utile)… NB : Petite précision en ce qui concerne les distances, celles-ci seront exprimées en miles, qui correspond à peu près à 1,5 km, libre à vous de faire la conversion par vous-même, et d’apprécier les subtilités du système de mesure anglais. Donc pas de rugby à Londres, mais 4 clubs qui s’en revendiquent, ou que l’on associe à Londres et sa plus ou moins proche banlieue, mais également le temple de ce sport, qui aura l’infime honneur d’être le premier présenté. Le rugby est fait de lieux mythiques dont le nom fait frissonner des générations. Si l’on a pu apprécier le tramway déposant les spectateurs sous les tribunes à pic du mythique Lansdowne Road, ou se régaler des envolées et des plongeons dans le bien nommé Eden Park, il est dans la patrie ovale un lieu incontournable de pèlerinage : Twickenham. Twickenham Ici on respire rugby, on fait silence rugby, et on perd, souvent… Comment, me direz-vous, un Français peut-il encenser un stade où si souvent l’équipe de France est sortie en lambeau ? C’est parce que la victoire y a un coût, ce qui lui donne sa saveur particulière, et qu’y triompher n’en est que plus beau. Ne nous y trompons pas, malgré les différences, il n’y a de public plus digne dans la défaite que le public de ce stade. Un public qui observera un silence de cathédrale lors des transformations adverses, et qui saura reconnaître les braves à leur juste valeur, applaudissant vainqueurs comme vaincus, bien loin des sifflets qui jalonnent le Stade de France à la première pénalité manquée. C’est aussi, n’oublions pas, le théâtre d’une des plus grandes victoires de l’équipe de France, face à la Nouvelle Zélande en 1999. Un stade unique, dédié au rugby, ne vibrant que pour le rugby, nanti d’une foule de connaisseurs, qui, aux beaux jours du XV de la Rose, résonne du Swing Low Sweet Chariot… Voilà comme dirait Renaud planté le décor, créé le climat. Un climat bien sûr, fait de pluie, pluie de drops évidemment, dont on peut faire remonter le concept à la bataille d’Azincourt où les archers anglais firent pleuvoir les flèches sur les chevaliers français empêtrés dans la boue. Déjà une esquisse de ce que serait ce rugby, des coups de pompe que des balourds ne sauraient capter, si ce n’est avec leur tête. Je prends donc sur moi de vous présenter de l’intérieur le rugby londonien, ses clubs, ses vedettes, ses matchs de légende, avant qui sait de parcourir le pays, afin de voir si le rugby se joue mieux du coté de Bath, Leicester ou Newcastle, des villes qui résonnent l’exotisme et le jeu au large, ou plutôt le piétinement et les missiles tactiques. A condition toutefois que la rédaction daigne à me rembourser mes notes de frais. Suite au prochain épisode…
How I met Ovale Masqué, épisode 1 Le jour où Pilou a rencontré Ovale Masqué… un jour qu’il n’oubliera jamais. Par Pilou, Retrouvez ses statuts imbibés sur Facebook. Le jour où j’ai aidé Ovale Masqué Samedi 28 janvier 2012 – 10h02. Une fine pluie s’égraine invariablement sur la Rade. Mayol, temple de Besagne, se dresse maladroitement devant moi, comme une arche de Noé en béton armé, abandonnée par la faune qu’elle aurait du sauver. Dans mon dos, on installe déjà les tentes et bodegas qui accueilleront la foule en délire (ou pas) de Basques et Varois. Toulon espère décrocher un BO (pas le club) et l’Aviron prie pour ne pas rentrer avec un excédent de bagage de l’ordre des trente à quarante points encaissés. Ils comptent pour cela s’appuyer sur leur unique point fort du moment : ne pas avoir viré leurs entraineurs cette semaine. Les premiers (poivrots) spectateurs apparaissent, attirés par l’odeur de l’anis et la fraicheur des glaçons. C’est à ce même moment (comme par hasard) qu’une voiturette de golf customisée, se gare devant moi : l’Ovalmobile. Ovale Masqué, impeccable dans son collant violet, se dégage du volant pour descendre de son véhicule. Je m’approche pour le saluer respectueusement, mais je remarque que sa cape s’est coincée dans l’armature du toit de la voiturette. La cape du grand gourou masqué (que son nom soit béni et sanctifié, amen) se déchire sur tout un pan. Je lui tends la main, en glissant, « Salut Ovale… – Je déteste ta ville, » me répond-il sans me rendre mon salut. Le ton est donné. Derrière lui, un petit être chétif, à la coiffure bieberesque, porte un justaucorps beige, un shorty et un sac à dos Mickey Parade. Un loup (pas le club encore une fois) masque son visage : le Stagiaire. En lui souhaitant la bienvenue, je lui demande : « Alors, Isa Ithurburu, tu l’as chopée ? ». A l’annonce de ce nom, le Stagiaire manque de défaillir, mais il se contient. Ca n’est pas le disciple d’Ovale Masqué pour rien. Ce dernier a déjà atteint l’entrée numéro 2 du stade Mayol. Une petite blonde à forte poitrine lui barre l’entrée des tribunes. Une de mes ex. C’est pour cette raison que je suis ici, pour aider nos deux supers-héros rugbystiques à entrer au sein de la forteresse toulonnaise (notez que les Clermontois font cela aussi très bien). Je la baratine, et contre la promesse d’une paire de Louboutin et d’une nuit d’amour de quelques minutes, elle nous laisse passer. Ma mission est accomplie, mais au lieu de m’abandonner, les deux supers héros décident de m’amener avec eux. Magique. Nous nous retrouvons en tribune présidentielle, endroit idéal pour rencontrer un président, celui du RC Toulon (notez que le R signifie Rugby et non Racing), Mourad Boudjellal. Surprise et stupeur sont nos premières réactions. En effet, ça n’est pas un, mais cinq présidents qui nous attendent, dispersés dans les gradins encore vides de spectateurs. Un seul vrai Mourad et quatre doublures, affublées de masques et portant la même tenue vestimentaire… « Comment trouver le bon ? ». Pour seule réponse, Ovale Masqué tire de son ovaleceinture, un petit trousseau de clefs, qu’il fait tinter comme une clochette. Subitement, un des Mourad se dresse : « Oh ! Arrêtez ça, c’est insupportable ! ». « C’est lui ! Là ! » pointe du doigt le Stagiaire. En nous dirigeant vers le président Boudjellal, j’ose questionner notre super héros sur la nature de l’objet qu’il venait d’utiliser : « Un artefact très pratique. Une copie des clefs du scooter de Fabien Galthié. » Le bougre est fort. Il n’a pas volé sa réputation super héroïque. Nous nous asseyons dans les gradins, face à un Boudjellal qui d’emblée nous dit : « Vous avez vu ? C’est marrant ! Les mecs masqués, c’est mon plan : Où est Mourad. On va se marrer, j’vous dis ! – D’ailleurs Président, demande Ovale, pourquoi tout ça ? – Parce qu’ils se moquent de moi et ne prennent pas en compte ce que je dis. Me sanctionner ? Pourquoi pas, mais ça ne résoudra pas les problèmes d’arbitrage et ça ne m’empêchera pas de parler. – Mais, s’hasarde Ovale, peut-être que si vous faisiez vos preuves, vous seriez crédibles… ? Les millions, c’est bien, mais les titres, c’est mieux… » Imperceptiblement, les autres clones de MB s’étaient placés derrière lui, formant une flèche dont le vrai Mourad Boudjellal était la pointe, « Je pense qu’il vaudrait mieux y aller. », murmura le Stagiaire. Le premier clône de droite ôte soudain son masque, il s’agit en fait de Willie Mason (qui ne semble pas ivre). Le clône de gauche l’imite quelques secondes plus tard… C’est Ramiro Pez (mon cœur manque de lâcher). « Quand quelqu’un vient déverser son petit baquet de pisse chaude sur le dessus de mon crâne, je réplique et je lui cague dessus ! », nous dit le Président. Claquement de doigts, Mason et Pez s’avancent vers nous, menaçants. Le Stagiaire farfouille dans son sac Mickey pour en sortir une bouteille de vodka. D’habitude utilisée pour servir des shots à Ovale Masqué, il la lance à Willie Mason, qui la biberonne immédiatement, comme un samedi soir de bringue. Je dois faire face à Ramiro Pez. Le prenant par surprise, j’imite la posture académique de l’arbitre désignant les poteaux lorsque le buteur s’apprête à taper une pénalité. Pénalité que tente Pez. Le ballon passe à droite des perches et Pez quitte les gradins et le stade, couvert de honte… Comme une impression de déjà vu. Pendant que nous nous replions vers la sortie, OM (et oui…) fait face à MB. Notre super héros se tient fièrement campé, buste droit et torse gonflé par le courage, alors sa cape déchirée légèrement soulevée par le Mistral lui donne l’allure d’un chef de guerre. Poings sur les hanches, il s’exclame : « Merci pour cette entrevue, Président, mais je ne viendrai pas boire une bière avec vous. La com’, ça n’est pas mon truc ! ». Puis il bondit, tel un cabri, vers la sortie des tribunes, mais glisse sur sa cape en se réceptionnant. Une fois en dehors du stade, je les raccompagne et les regarde s’éloigner. La vie d’aventure de ces deux hommes en collants me fascine, mais je suis tiré de mes songeries par les appels de mes compatriotes Daniele Rairault et Jonny WillKillSoon (en pleine Ricarade), venus assister au match Toulon-Bayonne, avec moi.
Casier judiciaire : Grégory Le Corvec Gregory a parfois des airs de biche en fuite. Par Gregory le Mormeck (aucun lien, fils unique), J’aurais pu intituler mon article « Le Petit Grégory »…, mais je me suis dit que le mauvais goût commençait là où celui des autres s’arrêtait… (Quoi ? ça ne veut rien dire ?) Bref, dans la série des hommes bouchers je vais vous décrypter le personnage de Grégory Le Corvec : Age : 34 ans 3/4. Taille : 194cm Poids : 102kg Poste : 3ème ligne aile Nationalité : Toulonnaise Il aime : l’odeur du gasoil le matin, cueillir des fleurs dans les champs, le bruit des tronçonneuses et les œufs mimosas . Il n’aime pas : la violence, l’intolérance, l’injustice, les sandwichs au pâté, les parties de frisbite et les morceaux dans les yaourts aux fruits . Greg né le 4 Mars 1977 à… Touuuuuloooooon ! D’un naturel discret, le petit Grégory va commencer par le « foutebole » comme tous ses copains de la Rade. Après avoir passé près de dix ans (tout de même !) à pousser la citrouille, il signera dans le club de rugby de La Valette. Sur les conseils de papa il signera ensuite au RCT où il sera champion de France 2 fois avec les Reichels. Suite logique, il évolue ensuite 3 ans au sein de l’effectif de la 1ère Toulonnaise de 1997 à 2000 avant de rejoindre Mont-de-Marsan à l’âge de 24 ans. Un an plus tard il monte dans sa bagnole pour rallier Les Landes aux Pyrénées-Orientales et arrive à Perpignan. Il devient très rapidement un joueur essentiel de l’effectif catalan. L’apothéose en 2007, il participe à la tournée dans l’hémisphère sud avec l’équipe de France mais n’aura le droit de porter le maillot bleu qu’à une seule reprise, tout un symbole… Il est depuis le soldat n°1 de l’armée catalane… Dans ses veines coule du sang breton, écossais, corse et sicilien… et après on s’étonne… Il devient vite le… souffre douleur de ses copains et du top 14 ! En effet, du fait de son ADN il est sans cesse pris à partie sur tous les terrains de France, de Navarre et d’ailleurs. Comme au temps de l’esclavage, il est vite rejeté par les autres. Il est obligé de laisser sa place dans le bus, ne peut pas se doucher avec les autres, on lui refuse la bière d’après match, il tend des mains qu’on ne lui serre jamais, il doit lever le doigt avant de parler, donner son dessert à la cantoche, et surtout on l’agresse… Oui, Grégory attire la haine des autres joueurs et la reçoit souvent en pleine gueule… D’un naturel posé et réfléchi, Greg subit les griefs, les agressions et les brimades sans rien dire. Déjà petit, on lui volait ses billes, on l’obligeait à faire le chat, on ne lui laissait pas l’accès au préau, bref on se moquait de lui et il ne disait rien…. Jamais un mot plus haut que l’autre, jamais de violence « oh putain non jamais » ! Alors, comme il se plaît à le dire : « En guerre comme en amour, pour en finir il faut se voir de près. » (Bon en fait c’était Napoléon qui disait ça mais laissons-le rêver), il tente de se faire aimer… Des gestes simples pour trouver l’affection qu’on ne veut pas lui donner. Comme si la soupape de sécurité avait sauté, il s’adonne à l’amour de l’autre par des gestes incompris dans ce domaine, mais que peut-on comprendre de l’amour quand on a sans cesse été l’objet de la haine… Ou encore là, ce geste désespéré… Du fait de sa désormais longue carrière, il est reconnu comme un proie facile et attire les convoitises… À la manière de Batman et du Joker, de Tom et Jerry, de Bip Bip et du Coyote, Greg notre gentil héros a trouvé sa kryptonite : Jamie Cudmore ! Un salop de la pire espèce qui écume les stades dans le seul but d’assouvir ses rêves de destruction… Un immonde personnage assoiffé de sang qui se cache la nuit (en Auvergne en plus, même si il suffit d’y être pour se cacher de la France) et sort les jours de matchs pour assouvir ses instincts les plus primaires, une brute, mi-homme mi-caribou. La rencontre des deux hommes sur un terrain est insupportable et seul un public averti est autorisé à visionner les images. L’un, poussé par sa haine et son désir de sang, l’autre, poussé par l’incompréhensible amour d’avoir enfin trouvé un camarade. Un véritable jeu du chat et de la souris à la sauce viande hachée, à qui craquera chargera le dernier… Heureusement, Grégory a trouvé un allié de taille. Oui tout comme Batman, il a son Robin(s)! Jamais loin de son compère, Tchale-Watchou(tchouuu) a décidé envers et contre tous de protéger et servir Greg. Il lui sauve régulièrement la vie ou, du moins, il la lui rend plus douce en rendant coups pour coups aux ennemis… Mais une fois encore, comme Batman, Le Corvec n’a pas qu’un seul ennemi légendaire, mais plusieurs. Ainsi sur la vidéo qui suit vous pourrez remarquer que Rémy « Sangoku » Martin, une sorte de super méchant qui œuvre pour le mal, surnommé «le joueur le plus dangereux du top 14», s’en prend également à notre pauvre petit Grégory… Remarquez aussi qu’à ce petit jeu, ce même Rémy Martin a déjà perdu, un soir de 3ème mi-temps où il croisa un dénommé Olivier « Marteau » Missoup, qui lui rappela vite que pour prendre un rendez-vous chez le dentiste mieux vaut s’y prendre tôt… Mais je n’en dis pas plus, cela fera sûrement l’objet d’un prochain article… On peut également citer le non moins célèbre “Djalil Narjissi si la famille”, qui s’attaque verbalement et/ou physiquement aux joueurs adverses chaque week-end. Alors contre l’USAP, c’est forcement Grégory qu’il prend en grippe… Ce dernier, heureux de trouver un nouveau camarade de jeu, tente un bisou, mal compris par le monde du rugby. Tout le monde l’aura compris, Grégory Le Corvec est un mal-aimé en quête d’amour et d’amitié. Certains disent qu’il est parfois méchant, d’autres parlent « d’une pute finie », il y en a même qui pensent que laisser jouer un type comme ça au rugby, c’est criminel. Alors NON, je vous le dis tout haut, Grégory n’est pas un méchant, c’est un incompris! Messieurs les joueurs, plus qu’un cri, un SOS : Greg veut de l’affection alors donnez lui en!!! Un hymne a vu le jour sur la toile vantant les mérites affectifs de Grégory, merci pour lui, il le mérite. By Gregory Le Mormeck
Le lab’ougnat analyse UBB – Clermont (10-17) L’annulingus, non ce n’est pas sale. Par Jamie Scud-More, Le contexte Retour au Top 14 pour Clermont après sa qualification pour les quarts de la H-Cup. Vern Cotter, en raison du stage de début de semaine, considère cette rencontre comme un doublon déguisé et se prive donc de ses internationaux français pour ce match. Les Auvergnats se déplacent donc en Gironde avec 14 changements dans le XV de départ, seul Sivivatu garde sa place. A part quelques cadres (Audebert, Cudmore, James) l’équipe est composée de jeunes Espoirs (Goujon, Chaume, Buttin) et de joueurs jouant pour le Bermudes RC, disparus des écrans radars depuis des mois (Russel, Cabello connaissent leur première titularisation depuis des lustres) et d’habituels remplaçants (King, White, Kotze,…). Face à ce groupe plus que mixte, les Bordelais alignent leur meilleure équipe possible en espérant réaliser un gros coup face au dauphin de Toulouse et ainsi faire un grand pas vers le maintien. Pour l’occasion le match a lieu à Chaban-Delmas. Le match Sur une des premières actions du match, Senio obtient une pénalité et se blesse. James passe les 3 points et Radosavljevic rentre (celui qui arrive à prononcer son nom sans l’écorcher gagne toute mon estime et un bout des collants roses d’Ovale Masqué). Contrairement à ce à quoi on pourrait s’attendre, les Bordeaux-Béglais prennent le match à leur compte, confisquent le ballon et occupent le camp auvergnat grâce à une grosse envie, des avants puissants et une volonté continue de jouer les ballons, alors que Clermont a plutôt tendance à s’en débarrasser au pied. Fort logiquement, les Girondins obtiennent une pénalité mais leur arrière Shakira (ou Riyanna je ne sais plus) loupe son coup de pied. Les Clermontois obtiennent alors leur premier ballon dans les 22 bordelais grâce à une mêlée. James passe à l’intérieur pour Russel qui évite deux plaquages, avance de 15 mètres. Rado relève et en bout ligne Buttin se rappelle au bon souvenir des supporters en s’intercalant et plonge dans l’en-but. Brockie rate la transformation en coin et Clermont mène 8-0 contre le cours du jeu. Les Bèglais accusent le coup et les Auvergnats semblent prendre le dessus. Ils obtiennent une pénalité, mais James touche la barre transversale. Les Girondins repartent alors à l’assaut et franchissent plusieurs fois, Buttin stoppe à chaque fois ces incursions par de gros plaquages. Jacquet commet alors une faute grossière dans un ruck. M. Maciello sort le carton et les Bordelais ouvrent enfin leur compteur grâce à une pénalité. Cela sonne le réveil girondin et les Bordelais jouent, visant Brock James comme ce n’est pas permis, enchaînant les passes après contact. Les Clermontois bouchent les trous comme ils peuvent, en particulier grâce à Buttin. Les Girondins obtiennent une mêlée dans les 22 auvergnats. A sept contre huit, les Jaunards explosent et se font pénaliser. Plutôt que de prendre 3 points faciles, les damiers vont en touche. Ce choix s’avère payant, la conquête est bonne et après un pilonnage en règle, Rofes marque en force. 10-8 pour Bordeaux à 2 minutes de la mi-temps. Le score en restera là jusqu’aux citrons. Au retour des vestiaires, les débats semblent s’équilibrer, toujours enjoués. Les Girondins sont par contre plus précis en conquête, en particulier en touche et pressent les Clermontois. Malheureusement pour eux, leur buteur rate une nouvelle pénalité. Brock James quant à lui profite d’une incursion auvergnate pour passer une pénalité et redonner l’avantage aux Jaunards : 11-10. Lionel Faure à peine rentré vient dézinguer d’un coup d’épaule un joueur qui passait par là. Il est logiquement exclu. Les Damiers accélèrent et obtiennent finalement une pénalité à une quinzaine de mètres de l’en-but auvergnat. Et là, ils tentent de rééditer leur coup de la première mi-temps et choisissent la mêlée plutôt que de tenter de repasser devant avec 3 points. L’action se termine par un en-avant d’Adams, le 9 bèglais. Les Jaunes et Bleus retournent dans le camp adverse et obtiennent une nouvelle pénalité. Cette fois c’est Skrela qui s’y colle et Clermont mène 14-10. Les Bèglais snobent à nouveau les 3 points et tentent d’envoyer du jeu, mais se heurtent à un mur clermontois. Le temps file et Sivivatu se charge du bouquet final. Il franchit le rideau bordelais perce sur une trentaine de mètre, Buttin prolonge. Sur le renversement La Skrele passe un drop dans un fauteuil. 17-10 pour Clermont. Les Girondins récupèrent le ballon sur le renvoi, mais se le font prendre au sol. Rado dégage en touche. Clermont gagne et Bordeaux-Bègles empoche le bonus défensif. Au vu de leur investissement, de leur possession du ballon et de l’occupation du terrain, ce n’est vraiment pas cher payé. L’équipe bis de Clermont a été plus que pragmatique. Les joueurs : Beaucoup d’entre eux sont méconnus, si vous voulez voir leurs têtes allez ici. Raphaël Chaume : Le petit jeune n’a pas fait un mauvais match, pas trop mauvais en mêlée. A globalement avancé sauf une fois, ou la mêlée monferrandaise a été enfoncée à 7 contre 8. Benoît Cabello : N’a pas la puissance physique de Paulo ou de Kayser. Ses lancers ont également souffert de l’excellent contre en touche bordelais. Daniel Kotze : Cf les comptes rendus précédents. Pas mauvais sans être génial. Jamie Cudmore : Le niveau baisse. Pas une seule tarte du match, le bûcheron est même intervenu pour séparer deux joueurs. La situation est grave, si ça continue, Jamie va militer pour la paix dans le monde. Aidez-nous, votre soutien compte ! Loïc Jacquet : A pris un carton jaune pour une faute d’anti-jeu pas si inutile. Actif dans le jeu. Jason White : Il n’a pas eu l’abattage de Vosloo. On n’a pas trop vu le gros plaqueur qu’il est. Alexandre Audebert : Capitaine d’un soir, il s’est beaucoup dépensé sur le terrain. Loïc Goujon : il a été plutôt timide, s’est très peu montré, n’a pas relevé de ballon derrière sa mêlée. N’a pas fait de bêtise non plus. Devra être revu et prendre confiance. Kevin Senio : est sorti au bout de 4 minutes sur blessure. C’est donc Ludo Radosavljevic qui a joué tout le match qui a fait un plutôt bon match, même si la différence avec Parra est criante. Brock James : Les Bordelais avaient bossé la vidéo. Ils ont donc ciblé la zone de 10 et sont passés 5 fois, malgré toute sa bonne volonté (lui il plaque aux jambes, ou du moins il essaye). Brock n’a pas non plus été parfait aux tirs au but. Cependant ça reste Brockie et il est toujours génial dans le jeu. Sitiveni Sivivatu : Une des nombreuses armes fatales clermontoises. Des crochets, de la vitesse, capable d’affoler les défenses et de bonifier tous les ballons. Gonzalo Canale : A été présent dans son registre : Je prends le ballon, je rentre. Regan King : toujours la même élégance et la même aisance technique, ne s’est pas non plus échappé au plaquage. Brent Russel : Pour son retour sur les terrains, la Pocket Rocket a réalisé un match mitigé. En effet, s’il a fait preuve de son efficacité en attaque (quelle prise d’intervalle !), son placement défensif laissait plus à désirer. Sans doute une preuve de son trop grand enthousiasme et de sa volonté de se montrer. Il aura sans doute d’autres occasions pendant les doublons. Jean-Marcelin Buttin : Très bon match. Présent en attaque (super essai), costaud sur les plaquages, plutôt bon au pied… A peut-être fait preuve de trop d’enthousiasme en venant parfois défendre dans la ligne plutôt que de couvrir le fond du terrain. J’aimerais pas être Anthony Floch… Les remplaçants : Outre Rado qui a joué tout le match, Ric a fait une bonne rentrée comme Ti’i Paulo. A eux deux ils ont bien fait tenir la mêlée clermontoise. Faure a pris un carton jaune plus que mérité à cause d’une brutalité complètement inutile, Cudmore n’étant pas dans son assiette il s’est dévoué… La Skrele a fait une plutôt bonne rentrée, il a assuré au pied, a effectué un crochet dans son en-but et a marqué un beau drop. Elvis a apporté sa puissance physique et Lapandry a continué le travail défensif. Quant à Nakaitaci, il n’a pas eu l’occasion de se mettre en valeur. Les Bordeaux-Béglais : Courageux, entreprenants, mais peu réalistes et pragmatiques. Les Girondins se sont fait avoir. Ils se sont cassés les dents sur une excellente défense clermontoise. Mais on ne peut qu’admirer leur volonté d’envoyer du jeu. On leur souhaite de ne pas changer de philosophie de jeu. A noter la performance époustouflante du talonneur Avei, une troisième ligne puissante et une bonne charnière. Très bon boulot de l’analyste vidéo, qui a compris (ô surprise), que la zone faible de la défense clermontoise était le 10. Et surtout bon courage à Laurent Armand et à toute sa famille.
Damien Traille : la biographie non officielle Damien Traille, bien plus crédible que Willem Dafoe et Jim Caviezel dans le rôle du Christ Damien Traille, bien plus crédible que Willem Dafoe et Jim Caviezel dans le rôle du Christ Par le Comité de soutien de Damien Traille, formé par Claude Pèze, La Figue Pourrite et Ferréol d’Ormesson Tout petit déjà, tout le monde savait que Damien n’était pas un enfant comme les autres. Il décida lui-même de sa naissance et tel Moïse ouvrant la Mer Rouge en deux, Damien ouvrit les cuisses de sa mère pour en sortir en marchant, un bâton de pèlerin à la main en ce jour du 12 juin 1979 à Pau. L’Eglise Catholique, souhaitant de se débarrasser de la grotte de Lourdes et de Bernadette Soubirou (il y fait humide, souvent froid, et elle est moche), tenta de récupérer le jeune prodige en vain. C’est vers le rugby que l’enfant-roi se tourna, tapant ses premiers drops de 60 mètres en coin vers l’âge de 6 mois (les avis divergent à ce sujet, certains prétendant l’avoir vu faire à l’âge de 4 mois). Son père décréta : « Mon fils tu seras numéro 10, leader technique d’une équipe qui écrasera le rugby mondial ». Plus discret, Damien testera tous les postes possibles, avec succès à chaque fois, notamment au poste de pilier droit où il désossa un sanglier en mêlée fermée à seulement 9 mois. Le jour de ses 1 an, il prit solennellement la parole devant un parterre d’invités prestigieux et annonça qu’il avait choisi : il serait à la fois 10, 12, 13 et 15, histoire de laisser une chance à ses coéquipiers. Damien n’aime pas briller et être remarqué mais son aura le dépasse. Il s’inscrit à l’âge de 18 mois à l’US Coarraze-Nay à côté de chez ses parents pour jouer en Cadets. Rapidement des recruteurs du monde entier affluent dans ce petit village pour voir celui qu’ils considèrent comme le « Mozart du rugby ». Pendant un an, le bambin multiplie les miracles : drops depuis ses 22, transformation de passes pourries en ballons d’essais, évitage de plaquages qui fondent sur lui telle une pluie de criquets et il fait même briller des coéquipiers qui ont pourtant autant de technique que Mathieu Bastareaud un lendemain de cuite. Les offres affluent chez les parents Traille, des plus sérieuses aux plus bizarres comme celle de ce Arsène W. qui prétend que Damien ferait un grand footballeur s’il signait de suite avec lui. Damien n’est pas dupe et il sait qu’il doit aider les petites gens, les malheureux, ceux qui n’ont pas été gâtés par la vie. C’est pourquoi il signe à la section Paloise à l’âge de 6 ans. Les dirigeants font tout pour cacher l’enfant et décident de l’envoyer au Tibet pour le protéger. Là-bas, le petit Damien s’entraîne continuellement à taper des drops, mais il ne maîtrise pas encore sa Force et provoque de multiples accidents d’avion un peu partout sur le globe en 1985 et 1986. Grâce à un entraînement intensif, le jeune Damien parvient à maîtriser son énergie et à garder le ballon sur le terrain même s’il a encore quelques ratés comme ce jour de juillet 96 où un de ses dégagements heurte le vol 800 de la TWA. A 2:00, Damien Traille dézingue un caméraman anglais qui a osé le filmer sous son mauvais profil Après un exil forcé de 13 ans au Tibet (idée honteusement récupérée par Jean-Jacques Annaud pour son film « 7 ans au Tibet), Damien revient à la section Paloise. Il a mûri et sait qu’il doit utiliser son talent avec parcimonie pour ne pas s’attirer les foudres de Dieu qui voit en lui un concurrent sérieux. Malgré tout il brille sous le maillot vert et blanc et fait briller certains de ses coéquipiers comme Nicolas Brusque ou David Arrieta. C’est tout logiquement qu’il est appelé pour faire ses grands débuts en Bleu en Novembre 2001 face à l’Afrique du Sud. Dans un match où il fait briller son jeu de passe, Damien ne peut s’empêcher de se faire remarquer en passant une pénalité depuis son propre camp. La France l’adopte et voit en lui (à juste titre) un nouveau leader. Traille confirme en étant le meilleur marqueur d’essais du Tournoi des 6 Nations 2003. Alors que la Coupe du Monde s’annonce pour lui comme l’avènement de son talent, il est injustement relégué au poste de remplaçant par Bernard « Judas » Laporte. Protectionnisme exagéré du sélectionneur ou volonté réelle de nuire ? La France est éliminée en demi-finale et Damien connaît là sa première désillusion. Pourquoi tout le monde ne croit-il pas en Lui ? Pau serait-il devenu trop petit pour Son aura ? Il décide donc qu’il est temps de changer, d’évoluer et c’est pour cela qu’il signe en 2004 au Biarritz Olympique. Quelques mois après son arrivée, Patrice Lagisquet est déjà amoureux du joueur qui décide de briller dès qu’il le souhaite, notamment lors de la saison 2004-2005 où il humilie le Stade Français malgré la défaite en demi-finale de Coupe d’Europe et en Championnat où il porte son club jusqu’au titre. En octobre de la même année, il se brise le bras, officiellement face aux Saracens en Coupe d’Europe, officieusement en stoppant un camion qui fonçait sur une famille qui traversait la route. Si Damien s’en est sorti avec le bras cassé, le camion, lui, a fini à la casse. Il revient en février 2006 pour briller face aux Anglais pendant le Tournoi et aider son club à remporter un second titre consécutif. Malheureusement, il se re-blesse, aux adducteurs cette fois-ci, officiellement suite à une accumulation de matchs, officieusement en ayant rattrapé un enfant tombé du 12ème étage. Las des feux de la rampe, il arrête ses miracles pendant quelques saisons avant de reprendre du service pour la saison 2011-2012 lorsqu’il voit son club sombrer avec des pseudo-joueurs comme Bosch, Lakafia, August ou encore Benoît Baby. Sentant qu’il doit passer au niveau supérieur et guider la France entière en cette période de crise, il se lance en politique en Janvier 2012 avec Traille2012 et son slogan : « Il n’y a que Traille qui m’aille »