La biographie non officielle de Monsieur Bevan
par La Boucherie

  • 23 February 2012
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Feneb nous explique pourquoi et comment les Français se sont fait enfler dans les années 80 et 90. Tous les faits relatés dans cet article sont rigoureusement vrais.

La tragique histoire de Derek Bevan commence après-guerre dans les tréfonds d’un pub sordide de Cardiff, où travailla pendant un an en tant que barmaid la célèbre philosophe Simone de Beauvoir. Cet épisode fort méconnu de la vie de la romancière et essayiste française mérite d’être relaté : alors qu’elle traversait une profonde crise existentielle, celle-ci fuit en 1946 les fastes de la vie parisienne pour les brumes épaisses de la capitale galloise.
Simple serveuse dans un boui-boui, elle s’amourache d’un marin abrupt et solitaire originaire de Cork, habitué des lieux. De leurs amours passionnées naîtra 9 mois plus tard (sans compter les arrêts de jeu) le petit Derek.

Un Œdipe mal digéré

Malheureusement, le doux velours des banquettes de la Coupole manque terriblement à Simone, dite le Castor, qui décide de quitter le Pays de Galles et de rejoindre son compagnon de toujours, Jean-Paul, dit le Poulpe. Hélas, Jean-Paul ne veut pas entendre parler de cet enfant bâtard aux oreilles décollées : la simple évocation de ce mouflet lui donne la nausée, dit-il. La mort dans l’âme, Simone abandonne le petit Derek à l’orphelinat de Clydach, où il y passera toute son enfance sous le patronyme de Bevan, contraction de « beaver » (« le castor », surnom de sa mère) et « O’Sullivan » (le nom de son père, à moins que ce ne soit le nom du pub, on ne sait plus vraiment).
Le petit Derek, chétif et malingre, est un enfant taciturne qui n’a que très peu d’amis. Ses activités sont souvent solitaires et témoignent déjà d’une certaine méchanceté gratuite : son plus grand plaisir consiste à torturer jusqu’à la mort d’inoffensives grenouilles, en criant : « damned froggies ! ».
En outre son physique ingrat lui interdit de briller dans les activités sportives, si bien que personne ne veut de lui dans son équipe lorsque des parties de football ou de rugby s’organisent. Ainsi écarté, le rôle d’arbitre lui échoit par défaut. Tel est le destin des nuls en sport : condamnés à faire banquette, ils finissent soit arbitres, soit journalistes sportifs rochelais et chauves sur Antenne 2.
Derek se révèle vite être un bien piètre arbitre : non pas qu’il méconnaisse les règles, mais il a tendance à céder très vite à la partialité, favorisant systématiquement ses camarades de chambrée, accordant des pénalités généreuses ou fermant les yeux sur des fautes évidentes, pour favoriser les siens. Une mauvaise habitude dont il ne se départira jamais.
Le jour de ses dix-huit ans, la directrice de l’orphelinat lui révèle son terrible destin : fou de rage à l’encontre de sa mère qui pendant ce temps-là fait la maline un peu partout dans le monde avec son prix Goncourt fraîchement acquis, il vouera toute sa vie une haine farouche envers la France et fait le serment de faire payer ces « damned froggies» qu’il exècre tant.

Sa carrière d’arbitre : ses débuts, ses faits d’armes

La carrière de Derek Bevan débute en 1967, date à laquelle il officie en 3ème division galloise. Il se fait déjà remarquer lors du match au sommet opposant Cwmbrân et Ystradgynlais : rencontre durant laquelle il octroie généreusement 52 pénalités aux locaux après avoir appris que le grand-père du 3ème ligne remplaçant des visiteurs avait des origines françaises. De là à le taxer d’anti-gallicisme primaire, il n’y a qu’un pas qu’il franchira allègrement à maintes reprises durant sa carrière.
En 1984, il arbitre son premier match international entre la Roumanie et l’Italie. Il ronge son frein jusqu’à ce qu’il atteigne son but : arbitrer le tournoi des V Nations (on rappelle pour les plus jeunes que le Tournoi ne comptait que 5 participants à l’époque, l’Italie étant encore une colonie française en ces temps reculés…). Il en arbitrera une dizaine de rencontres.
C’est le début d’une longue et cruelle période de disette pour notre glorieux et valeureux XV de France : à chaque fois que les Bleus croisent sur leur route l’affreux Gallois au sifflet, c’est la déroute assurée. Monsieur Bevan voit le fétu de paille dans l’œil des Français quand il ignore la poutre dans l’œil des Britanniques. Il siffle, sanctionne, pénalise à tour de bras le XV Tricolore, tout en faisant preuve d’un laxisme éhonté à l’encontre de ses adversaires du jour, quelques ils soient, suscitant l’indignation de tout un peuple.

Monsieur Bevan n’ayant qu’à moitié retenu la chorégraphie de YMCA

Certaines mauvaises langues vont même jusqu’à affirmer que c’est parce qu’elle était affligée à l’idée d’avoir pu engendrer un tel individu que Simone de Beauvoir a signé le Manifeste des 343, la célèbre pétition en faveur de l’avortement. Mais ça reste à prouver.
Mais revenons au rugby ; je ne résiste pas à l’envie de vous rappeler cette anecdote croustillante :
Lors d’une rencontre décisive pour l’attribution du Grand Chelem, à la toute dernière minute, Monsieur Bevan accorde une pénalité totalement imaginaire à l’équipe de Bulgarie (on se demande bien ce qu’ils foutaient dans le Tournoi ceux-là, mais ce n’est pas ce qui nous intéresse aujourd’hui). Pierre Salviac s’écriera : « Alors là, Monsieur Bevan, vous êtes un salaud ! ». Phrase célèbre, injustement attribuée à Thierry Roland (dont le père, le saviez-vous, est Français, et la mère Irlandaise ; ironie du destin, c’est tout l’inverse de notre arbitre honni).
L’imagination de Monsieur Bevan, vicieux parmi les vicieux, n’avait pas de limite. Aux championnats de monde 1994, il saque la patineuse française Surya Bonali, qui avait pourtant réussi à enchaîner un triple lutz et une triple couronne sur la glace de Chiba. A cause de Monsieur Bevan, Surya perd le titre mondial et refuse de monter sur le podium. Elle retire sa médaille d’argent pour protester contre l’arbitrage inique du Gallois. La patineuse ne s’est jamais remise de cette terrible injustice et finira à patauger dans la fange de la Ferme Célébrités ; merci Monsieur Bevan.
Monsieur Bevan est partout où il peut nuire à la France. C’est la faute de Monsieur Bevan si les JO 2012 ont été attribués à Londres et pas à Paris. C’est aussi la faute de M. Bevan si la France échoue lamentablement au concours de l’Eurovision depuis Marie Myriam en 1977. C’est encore la faute de Monsieur Bevan si la France a perdu son triple A en 2012. C’est toujours la faute de Monsieur Bevan si Jeanne d’Arc a fini sur le bûcher.

Son heure de gloire : la Coupe du Monde 1995

Ses amitiés partisanes avec les pontes corrompus de l’IRB lui vaudront de participer à plusieurs coupes du monde, dont celle de 1995 en Afrique du Sud qui constitue le sommet de sa carrière d’arbitre.
Rappelons le contexte : la France est la grande favorite de la compétition et doit affronter le pays organisateur en demi-finale : l’Afrique du Sud. Trois jours avant la rencontre, la nouvelle tombe, terrible, implacable, glaçante : Monsieur Bevan a été désigné arbitre de ce match. Le moral des joueurs français est au plus bas, les supporters français qui avaient prévu de rester pour la finale commencent à échanger leurs billets d’avion, les bookmakers revoient leurs côtes : dans l’esprit de tous la France est éliminée avant même d’avoir joué.
Le jour J, la pluie tombe drue et douche les derniers espoirs français. Dans la rizière de Durban, Monsieur Bevan est au sommet de son art : il accorde un essai à Kruger qui n’était pas valable. Il en refuse deux aux Français, dont le fameux essai de Benazzi à la 78ème minute. Il ferme les yeux sur les nombreuses mêlées écroulées par la première ligne Springbok en souffrance. La France est éliminée, l’Afrique du Sud sera championne du monde, Monsieur Bevan a gagné.

A l’issue de la compétition, Monsieur Bevan se verra remettre une montre en or par les Sud-Africains, pour service rendu à la Nation. Ouvertement accusé de corruption, il balaye ces critiques d’une main et rétorque avec la morgue et l’arrogance qui siéent aux plus vils : « Enfin… tout le monde a une Rolex ! Si on n’a pas de Rolex à 50 ans, on a raté sa vie ».
Autre anecdote mois connue que celle de la montre en or, mais qui mérite tout autant d’être narrée : le soir du sacre de l’Afrique du Sud, en plus de la montre, la Fédération Springbok lui offre les charmes d’une call-girl pour la nuit, répondant au doux nom de Marlene. De ces étreintes naîtra un enfant, un petit garçon, que Derek Bevan refusera de reconnaître. La prostituée du Cap élèvera donc toute seule le petit Craig. Les chiens ne faisant pas des chats (quand bien même la cabane leur serait tombée dessus), celui-ci héritera de certains gènes de son papa, dont le goût prononcé pour un arbitrage partial et anti-français. Ainsi, devenu lui-même arbitre international, il s’illustrera lors de la finale de la Coupe du Monde 2011. La relève est assurée, et on peut donc l’affirmer : Monsieur Craig Joubert est vraiment un fils de…
Hum. Pardon… Nous nous égarons.

Une retraite bien méritée

Depuis qu’on lui a coupé le sifflet, Monsieur Bevan coule des jours heureux dans son Pays de Galles natal. Il évoque souvent le bon vieux temps avec son ami de toujours, ce fieffé coquin de Jim Fleming, l’arbitre écossais qui n’était pas le dernier dès qu’il s’agissait d’enfler les Français pendant le Tournoi. « – Hé, Jim, tu te rappelles de la fois où j’ai accordé un essai à 8 points à l’Angleterre contre la France ? – Yes, Derek, tu as été bon ! Et la fois où la France a fini à 11 contre 15, après que j’ai expulsé toute la ligne de trois-quarts ? – Ah oui, Jim, c’était le bon vieux temps… ».

Jim Fleming relié par son oreillette à son ami Derek Bevan, lui soufflant quelques bonnes idées pour mieux entuber le XV de France.

Derek Bevan a écrit son autobiographie, The Man In The Middle, que personne n’a envie de lire, que personne n’a lu, et que personne ne lira.
Son ami Monsieur Fleming, à la plume plus prolixe, s’est également reconverti dans l’écriture, avec plus de succès. On lui doit un certain nombre de romans d’espionnage, mettant en scène un agent secret britannique autorisé à tuer, librement inspiré de son ami et arbitre gallois. Il lui rendra d’ailleurs un hommage à peine masqué dans The Man with the Golden Watch (maladroitement traduit sous le titre de L’Homme Au Pistolet d’Or pour les besoins de la VF).
Monsieur Bevan, on vous a critiqué, détesté, haï. A cause de vous, nous avons crié, hurlé, insulté notre poste de télévision. Et pourtant … depuis que vous n’êtes plus là … les matchs du Tournoi n’ont plus tout à fait la même saveur… Battre l’Angleterre n’est plus un exploit … Souvent, les victoires sont méritées, et les défaites aussi… Pis, certains de vos compatriotes poussent le vice jusqu’à commettre des erreurs d’arbitrage favorables à la France … n’est-ce pas, Monsieur Barnes ? … Ah, ces jeunes, ils ne respectent pas les valeurs du rugby d’antan… Bref, les rencontres contre les Nations Britanniques sont devenues aseptisées, ennuyeuses au possible.
Vous nous manquez, Monsieur Bevan…