La Guerre de France-Irlande a bien eu lieu
par La Boucherie

  • 16 February 2012
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Le match a eu lieu, détrompez-vous! Pierre Albala-Dijo y était. Sans carte de presse, mais, à la force d’un palmarès de lever de coude impressionnant, il a pu sillonner les tribunes, la pelouse, les vestiaires ; et quelques bars, forcément.
Reportage au cœur du plus grand fiasco de l’ère PSA.

Une pelouse verte, quoique gelée par endroits. Un Stade de France remonté comme jamais, composé de 80 000 fervents supporters. Et moi, Pierre Albala-Dijo, j’y étais. Sorti d’un coma léthargique de plusieurs mois, anéanti après une coupe du monde rocambolesque et quelques faits divers peu glorieux que la décence m’interdit de relater ici. Passons.
Les Bleus de France ont livré une splendide représentation d’Holiday on Ice. Peu avant le coup d’envoi, les officiels se seraient réunis pour décider du sort du match. Trop froid qu’il faisait, paraît-il. En tribune, après une petite dizaine de pintes – appréciées avec quelques rouquins irlandais – je n’ai pas ressenti un brin de froid. Heureusement, le match a eu lieu. Après tout, les joueurs sont solides et un vulgaire glaçon ne saurait leur faire peur. Brisez la glace, disait Paul Ricard. Feu!
Dès l’entame, on a senti que les joueurs avaient besoin de se réchauffer. Sur le coup d’envoi, les Irlandais ont formé une « tortue romaine ». Le XV de France, pas au mieux non plus à ce niveau de frilosité, se regroupait en face, pour une phase de ruck à quinze contre quinze. Du jamais vu.
Une bronca monumentale vint électriser le Stade de France. Pierre Camou, visiblement très remonté, partait en courant dans les coursives de l’enceinte. Ayant quelques informateurs bien placés à la Fédé, j’ai tout de suite pensé que notre Camou national allait faire péter un scandale pour faire face à cette mascarade. Bin tu penses…
Dix minutes plus tard, le président de la FFR revenait avec un appareil à fondue, deux caisses de bouteilles de blanc. Sans demander son reste, sourire aux lèvres, et nez rouge. Forcément. Au diable les supporters congelés, floués, arnaqués. A la FFR, quand on a soif, on n’attend pas. Après quelques coups de fils sur la côte basque – notamment vers quelques bains de thalasso et des boutiques de vêtements – le président semblait reprendre du poil de la bête. Une sombre histoire de match délocalisé, de courriers non-envoyés, de doublons et de pénalités accordées en fin de match face à Toulouse. C’est quoi le problème ?
Finalement, le match se terminait sur un score peu flatteur de 0-0. Irlandais et Français rejoignaient les vestiaires la mine déconfite, apeurés. En zone mixte, un joueur lisse de peau, de vie et de jeu déclarait sous couvert d’anonymat : « Je pense arrêter ma carrière là-dessus, je n’ai jamais eu aussi peur de ma vie. Des gens ont joué avec notre santé. Dans quel monde vit-on ? Déjà qu’avec les doublons ce n’est pas facile… Mon entraîneur ne va pas être content, c’est moi qui vous le dis ». Plus loin, Brian O’Driscoll, bras en écharpe, éructait dans un français moyen : « Même moi j’aurais pu jouer ce match. Les Français n’ont pas de cou**** ». Ce à quoi Mourad Boudjellal, sorti de nulle part, répondait : « BOD, viens à Toulon, tu seras notre GOD ». Pour couronner le tout, Pierre Berbizier vint annoncer qu’il allait dès à présent prendre en main l’équipe de France, car viré du Racing par un complot de joueurs. Pour faire chier, Sébastien Chabal demandait dans la foulée la naturalisation irlandaise. La fin d’une belle soirée. Pendant ce temps là, Pierre Camou était Rue de la Soif, et dansait nu sur le comptoir d’un bar avec Madame Connoly. Et aussi, avec moi. Comme quoi…
Je vous embrasse!
Pierrot.