Sex and the Marcoussis-City

A la rédac de Belle, nous avions été enthousiasmées par l’interview beauty de notre nouvel ami Aurélien Rougerie. Enhardies par cette première expérience, nous avons décidé de sortir une nouvelle fois des sentiers battus des stars du ciné et de la mode (provisoirement je vous rassure), et d’envisager une interview fashion d’un autre charmant rugbyman. Mais qui choisir de suffisamment trendy dans ce milieu nouveau pour nous (seule Caroline, la stagiaire de Perpignan, avait déjà vu un match de rugby) ? Nous avons demandé à un ami qui travaille à l’Equipe de nous faire un dossier photos pour juger sur pièces. Malheureusement, bien que semblant tout à fait sympathiques, peu de joueurs pouvaient prétendre à un statut glamour en dehors du terrain, l’essentiel de leur garde robe semblant se résumer à des polos de marques suspectes, des bermudas multipoches parfaitement beaufs et des tongs plus que basiques. Mais Caroline nous a orientées vers un fort joli garçon, Maxime Mermoz, dont elle conserve la photographie avec un autographe (« bises à Caro. Signé Max ») dans la poche intérieure de son Balenciaga rose framboise écrasée (une tuerie, ce sac). Elle semblait un peu émoustillée en nous la montrant et le rose lui montait aux joues. Trop Kawai ! Bon, le choix était fait. Mais qu’il fut difficile d’établir un contact. Max n’a pas d’attaché de presse et nous avons dû appeler le Président de son club, monsieur Paul. Le contact fut un peu rugueux.

« Allo, monsieur Paul ? Bonjour et pardonnez moi de vous déranger. Je suis Camélia Todd-Jones, journaliste mode à Belle. Nous cherchons à joindre un de vos joueurs, Maxime Mermoz »

« Et alors, qu’est-ce que ça peut me faire ? Et c’est quoi Belle ? Vous ne seriez pas par hasard un de ces agents rapaces qui veulent me piquer mon joueur parce que je n’ai pas assez d’argent pour le garder ? »

« Oh non, monsieur Paul ! Belle est un grand hebdo féminin. J’ai vu des photos de Max et j’aimerais l’interviewer sur son rapport à la mode. S’il pouvait me consacrer une heure … »

« Oh ça, du temps, il en a. Quand il n’est pas blessé, il est à Marcoussis, comme en ce moment. Autrement dit, il ne fait rien. »

« Marcoussis, mais quel est donc cet endroit au nom étrange ?

« Un endroit ou une trentaine de feignants font mumuse avec un ballon ovale sous la direction d’un chef scout parfaitement nunuche pendant que leurs clubs respectifs les paient des mille et des cents. Vous pouvez aller les voir, ça leur fera une distraction »

N’écoutant que mon courage et après avoir obtenu l’autorisation de la Fédération de rugby sur les conseils de M. Paul (« ces andouilles, ils feraient tout pour se faire de la pub, même dans un journal de gonzesses »), je me rendis au Centre de Marcoussis.

J’avais rendez-vous avec le chef scout. Fort bel homme : regard tendre et caressant, sourire engageant. Parfaitement craquant, mais sa dimension fashion ne me semblait pas évidente. Je me présentai et lui demandai où se trouvait Maxime Mermoz.

« Max ? Il se soigne ».

« Il est malade ?

« Non, blessé comme d’hab.

« Ce n’est pas grave, j’espère ?

« Non bien sûr, il pourra jouer la Coupe du Monde. Enfin, je crois … Peut-être … Allez y, allez y. Il est dans sa chambre, au premier étage à droite. »

En m’engageant dans l’escalier, je remarquai que beaucoup de ces garçons se déplaçaient qui avec des béquilles ou une perfusion, qui avec un déambulateur ou dans un fauteuil roulant. Leur manque d’entrain faisait peine à voir.

Marcoussis accueillait sûrement les patients d’un service hospitalier de grands poly-traumatisés, sans doute pour distraire ces pauvres blessés de leur triste quotidien. Quelle grandeur d’âme.

Je croisai un jeune garçon au crâne rasé, rond comme une boule, et exagérément musclé pour la fan de Jude Law que je suis. Il boitait de façon appuyée, et je ne pus m’empêcher de lui demander s’il allait bientôt pouvoir quitter l’hôpital. « Mais Madame », me répondit-il, visiblement surpris, « Je suis un des deux piliers gauches de l’Equipe de France et je suis en préparation pour la Coupe du Monde ». Je m’excusai platement lui expliquant l’avoir pris pour un de ces pauvres estropiés que le XV de France avait gentiment invités.

« Mais Madame, ce sont tous des joueurs de l’EDF ».

Je vous avoue que, même étant parfaitement ignorante en matière de sport, j’éprouvai quelque inquiétude pour l’avenir de notre équipe nationale en Nouvelle Zélande (Eh oui, Caro m’avait renseignée sur leur future destination).

J’écartai ce moment de doute et me dirigeai vers la chambre de Max. Il me reçut poliment et l’interview pouvait enfin commencer.

« Max, votre marque de jeans préférée …

Mais des cris s’échappaient de la chambre voisine.

« Abruti de Toulousain !!!

« Ahuri de Catalan !!

« Casse-toi, tu n’as rien à faire dans cette chambre. Avec Max, vous avez volé la place de Yannick et de Clem !

« Et toi, t’en as pas marre de jouer au capitaine courage, face d’huître ? »

Max paraissait gêné.

« Ce sont Dusautoir et Marty. Ils partagent la même chambre. Petite dispute provenant de la rivalité entre Toulouse et Perpignan ».

« Ah bon ? Je croyais que l’amitié et la solidarité étaient des valeurs essentielles du rugby. »

J’allais reprendre mon interview quand j’entendis la voix d’un troisième individu. Enfin, la voix … Un hurlement devais-je dire, dans un langage guttural, ce qui donnait à peu près ça :

« Euskera doan itzuli behera ongi etorri glosategi, donibane lohitzun marrietzeka kaxu, Biarritz Olympiquéa !!! »

J’entendis le Catalan répliquer :

« Et toi, le Basque, tu la fermes. De toutes façons, le BO on connaît, que des nuls, on se demande pourquoi notre grand entraîneur (ah ! ah !) en sélectionne autant, par favoritisme sans doute et c’est vrai que quand on a les arbitres avec soi, comme l’a dit Chabal, et ça lui a coûté sa sélection, on peut faire les malins »

« Ah bon, et l’USAP, même pas qualifiés cette année et pas de HCup la saison prochaine, c’est jojo ça peut-être, c’est la faute des arbitres aussi ? Espèce de donneur de leçons. C’est bien français, ça.

« Je suis Catalan !!

« Mille excuses. C’est sensé être mieux ? »

Mais un nouveau joueur entra dans la chambre.

« Tiens, le merdeux auvergnat. Et il va comment depuis que Toulouse a écrasé Clermont en demies ?

« Le merdeux vous emmerde et j’ai suffisamment conscience de ma valeur intrinsèque pour ne pas me laisser démoraliser par une défaite anecdotique dans un championnat anecdotique alors que je vais jouer la Coupe du Monde titulaire à la mêlée. »

« Titulaire, mon œil, faudra d’abord passer sur le corps de Yach, et je te souhaite bien du plaisir. Et d’abord, il a de plus jolis cheveux que toi. »

A ce stade de la discussion et voyant que Max était chaud bouillant à l’idée de retrouver ses petits camarades et d’apporter une contribution pertinente aux débats, je compris que mon interview était définitivement gâchée.

Je m’excusais rapidement auprès de Maxime et pris le chemin du retour.
Au journal, Caro était excitée comme une puce. Avant de la laisser me bombarder de questions, je lui dis :

« Dis moi Caro, il me semble qu’au service culturel, il y a une stagiaire de Montpellier. On pourrait peut-être lui demander des tuyaux sur un joueur de Hand ? ».

Aguiléra.

Kellehernication

Nouvelle saison. Nouveau départ.

Ancien demi de mêlée à succès, Byron Kelleher n’est plus l’ombre du joueur qu’il était. Sa vie de débauche l’a mené à une impasse avec le Stade Toulousain, qui a décidé de se séparer de lui.
Byron doit changer de vie. Prendre un nouveau départ. Pour ça il rejoint la capitale, Paris. Un nouveau monde de tentations s’offre à lui… Byron saura t-il rebondir ?

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Stade Wars, épisode 18

La suite que même George Lucas n’osera jamais faire.

La planète Tatoulousine est encore une fois le théâtre d’affrontements sans mercie pour décrocher, malgré le Doublons, la victoire dans la bataille finale.
La Guerre du Brennus fait rage. Une franche hostilité oppose désormais le Président Camoutine, le Conseil de la LNR et les Seigneurs de l’ERC. Jeanakin Elissalker, jeune Chevalier Jedi pris entre deux feux, hésite sur la conduite à tenir. Séduit par la promesse d’un championnat sans précédent, tenté par le côté obscur de l’ERC et ne sachant plus qui titulariser au sein de ses lignes arrières.
Alors que les Doublons se font de plus en plus nombreux et que Maître Novda doit faire face à un flot de rumeurs concernant sa prochaine nomination au Sénat de la FFR, Jeanakin Elissalker se détache peu à peu d’Obi Wan Clernobi pour titulariser Maxmidala qui attend de lui un heureux évènement : les petits frère et sœur d’Ovalion…

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Pierre Albala-Dijo en virée dans le sud…

Pierre a autant de souvenirs qu’Ovale Masqué de menaces de procès.

Bonjour à tous, amis du ballon ovale.

J’ai un gros mal de casque. Terrible à ce niveau là de la compétition. Dire que le week-end n’a même pas commencé. Dire surtout que dimanche c’est l’Open Rugby du Lac. Un Tournoi que j’ai parcouru en long et en large durant toute ma jeunesse. Maintenant j’y vais en admirateur. Histoire de voir la marmaille aussi grosse que le cuir, courir dans tous les sens, sous l’œil avisé et un brin râleur des parents. Les tournois comme cela, c’est l’école de la vie ; faites moi pensé à vous en toucher deux mots un de ces jours.

On parlait donc de mal de tête. Effectivement avec l’ADADGRMCI (Amicale Des Anciens Du Gaz du Rugby Moufles et Châtaignes Incluses) on s’est fait un gros week-end de bringue en pleine semaine. Du joli. On est parti dans le Lubéron en car à une petite vingtaine de personnes. Mâles uniquement, je ne vous fais pas un dessin.

Départ 3h30 du mat mardi. Très bien. A 3h45, on avait déjà commencé l’apéro. Des gars avaient tiré les rideaux, histoire de ne pas voir qu’il faisait nuit dehors (ou que le jour se levait) et d’autres avaient mis deux radios. La première avec des vieux CD, type Glenn Miller, Joséphine Baker ou Carlos. Du grand art. L’autre radio diffusait un son continu strident, c’était un chant de cigales. Ca, c’était l’idée du gros Marcel. Parait que ça permettait aux glaçons de bien se mélanger au Ricard. Il disait qu’à cette heure là, ni le verre, ni l’jaune, ni les glaçons, ni nous, étions habitués à siroter un 45 pépère. Alors il fallait remettre le tout dans son contexte. Créer son propre univers, son atmosphère et son décor. Bref, des conneries de deuxième ligne qui se met à réfléchir de bon matin.

Après avoir cassé la gueule à deux bouteilles de Ricard et trois de rouge, on s’est mis en tête de faire une belote. Avec une bonne vieille planche coincée entre les sièges, évidemment. Toute une organisation. Deux contre deux, forcément. On a passé 20 minutes à définir les règles concrètes de la partie. Belote normale ? Vache ? Coinche ? Contrée ? Je crois qu’on a réussi à faire un mix de tout ça. Je jouais avec Lulu, comme d’habitude. Après deux mènes, on leur avait mis deux capotes. 500-0. Propre. Le gars d’en face, un petit teigneux que je ne connaissais pas bien, commençait à devenir rouge. Son partenaire, Michou – un bonhomme court sur pattes avec un grand cou – était en fait son beau-frère. On sait plus trop de quelle manière d’ailleurs. Au bout d’un moment, les deux se sont fâchés. Il s’en est fallu de peu pour ne pas que ça vire au pugilat. Le petit teigneux fait un appel à carreau (du moins c’est ce que l’autre à compris), Michou ne peut rien faire et bing un autre capot. Sa sœur, le curé, sa femme, tout y est passé au petit teigneux. Les deux se sont plus parlé du voyage. Avec Lulu, on a bien ri.

10h30, arrivée. Je crois qu’on a fait des visites de tous les petites abbayes et monastères du coin pendant trois jours. Je me rappelle juste qu’à un moment, un dénommé frère Louis nous a emmené dans les caves du monastère. Début des opérations 11h, fin de l’aventure 23h le lendemain. Faut dire que c’était pas une cave pour les tafioles. Les saucissons pendaient au plafond, au même titre que les jambons de 150 kilos. Même qu’à un moment, les piliers ont tenu à faire une mêlée contre les jambons et les carcasses. Du grand n’importe quoi. Bref, il devait bien y avoir une trentaine de tonneaux de vins différents. Un vrai stage d’œnologie. A la fin, il n’y avait plus de règles. C’était sans foi, ni loi. Les types buvaient directement au goulot, sous les tonneaux. Le frère Louis était en string et dansait avec un jambonneau. Un sacré bordel. On a tous fini complètement noirs.

C’est l’un des seuls souvenirs que je garde de cette virée sudiste. La belote, la cave du frère Louis et la bagarre sur l’aire d’autoroute au retour. Un camionneur avait un poster d’Imanol Harinordoquy et de Jean Lebrun dans sa cabine. Lulu lui a sauté dessus, lui a cassé le tarin et l’a foutu dans le coffre du camion. C’est pas beau, je sais.

Pierre

Les beaux gosses du MHRC

Ils sont jeunes, ils sont beaux, ils sont fougueux, et ils ont l’avenir devant eux…

Ils sont jeunes, ils sont beaux, ils sont fougueux, et ils ont l’avenir devant eux…
Cette saison, la France a appris à les aimer. Et la prochaine ? Attention à la crise de croissance quand même…

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Top14 : le conseil de classe

C'est la période…

Encore un petit nouveau à la Boucherie Ovalie ? Oui et non car vous connaissez sans doute déjà Thomas Perotto sous la plume de son alter-égo Pierre Albala-Dijo… mais aujourd”hui, cet étudiant en journalisme de 19 ans, ex-Reichel niçois, tombe le masque et nous offre son bilan à lui de la dernière édition du Top 14, sous forme de bulletin de notes. Et vous pouvez aussi le retrouver sur son blog rugbystiquement votre et sur un site consacé au sport et aux médias, en plein lucarne.

L’année s’est terminée samedi en Top 14. Toulouse est sacré champion de France. Bref, passons. Dans les écoles et les lycées, les bulletins de notes (et appréciations) sont en passe d’être envoyés. Voici celui de la saison 2010-2011. Les 14 équipes du championnat passées au révélateur, c’est tout de suite. Préparez vous aux félicitations du conseil, aux mises au coin et aux coups de règles sur les doigts. Traduire ce dernier point par une claque de Cudmore. Ouche.

Stade Toulousain (9,5) :

La course en tête tout au long de l’année, malgré un jeu un peu moins flamboyant que par le passé. Un 18ème Bouclier de Brennus, acquis tant bien que mal lors d’une finale un peu laborieuse. C’est aussi ça la classe : gagner en étant un cran en dessous. Ajoutez à cela une demi-finale de H CUP, perdue face au futur champion d’Europe, le Leinster. Guytou avait prévenu : « Le doublé ? Impossible ». Les grands ne mentent jamais. Une belle saison. Car être champion avec David Skrela, ça n’a pas de prix. Tout comme jouer avec des mecs trop mauvais pour le XV de France. Merci Yannick, Clément et Flo. Prend ça, Marco.

Racing-Métro 92 (7) :

Un peu sévère pour un deuxième du championnat à l’issue de la phase régulière ? Peut être. Mais tant que ça. Le Racing a dominé la saison à domicile. Solide devant, pragmatique derrière, le club francilien a fait une saison en costaud. Oui, mais ça ne suffit pas. Jonathan Wisniewski peu en réussite en demies et c’est le Racing qui loupe la finale. En somme, c’est facile de mettre des valises à Agen, La Rochelle, Bourgoin et au Stade Français, mais il faut aussi répondre présent lors des gros matchs. 8 défaites au compteur. Face à qui ? Toulouse, Castres, Clermont, Biarritz, Montpellier, Bayonne et Perpignan ( Agen). Soit les sept premiers du championnat.

Castres Olympique (7,5) :

L’équipe surprise de la saison ? Je sais pas qui a dit ça, mais c’est un bel abruti. Une belle confirmation, voilà ce qu’il en est. Les spécialistes (comme les mecs de la Boucherie et l’illustre Pierre Albala-Dijo, forcément) l’avait annoncé. Pierre Antoine ? Une forteresse. La troisième ligne ? Du tonnerre. Seul petit bémol, un buteur (Robocop Teulet) qui tourne à 85% toute l’année et qui se fait dessus comme un cadet, en barrages, à la maison. Qui a dit bien fait ? Saluons tout de même le maintien de la place de Castres (petite ville) dans le nouveau paysage du rugby français.

Clermont-Auvergne (6) :

Alors pour faire des finales toutes les années et gagner la sympathie des gens, grâce au facteur « le perdant est toujours plus cool », là il y a du monde. Par contre, quand le Bouclier arrive enfin, c’est pas la même. Plus personne n’en fout une. On l’avait dit. A bout de souffle les Clermontois. Malgré tout, on pouvait encore y croire grâce à une très belle deuxième partie de saison. Il y avait trois matchs à gagner, alors pourquoi pas ? L’ASM a déroulé face au BO en barrages puis s’est effondré face à Toulouse. Ledesma s’en va, Privat, Lauaki aussi. Et maintenant ?

Montpellier (8,5) :

Bon, le contexte. Une 10ème place l’an passé, la lutte pour le maintien à encore cinq journées de la fin du championnat. Des querelles intestines dans les hautes sphères du club. L’été passe tranquillement. Fabien Galthié et Eric Béchu arrivent pour prendre les choses en mains. Le premier ramène dans ses valises deux Pumas, Santi Fernandez et Martin Bustos Moyano. Tout ça pour quoi ? Bin, une finale de championnat malgré une sixième place – synonyme de barrage – décrochée à la dernière journée. L’un des plus beau jeu collectif de la saison, c’était bien à Montpellier qu’on le voyait. Chapeau à eux. La suite ? On la connait. Galthié part prendre l’équipe de France, Ouedraogo se fait amputer d’une main, Tomas tourne dans des pubs pour shampoing, Louis Nicollin envoie le gang des In this chapter, we provide an expla- nation of what these sources are so that you can understand how the ssd data recovery inevitably will be used in conjunction with big ssd data recovery solutions. gitans au cul de Gorgodze. Bref, le MHRC finit 11ème l’an prochain. Mais pour cette année, c’est tournée générale.

Biarritz Olympique (6) :

Pas mal pour un club qui joue avec Damien Traille comme ouvreur-centre-arrière-porteur d’eau-blessé-star. Une première partie de saison délicate, un retour en fanfare pour finalement arracher un barrage. L’essentiel des bons points biarrots se trouve en H-CUP, avec un quart de finale à domicile. Mais forcément, quand c’est Toulouse en face, c’est compliqué. Surtout qu’avec les trois neurones de Bolakoro… L’ailier du Bého n’avait qu’à courir entre les perches au lieu de plonger comme un âne une fois la ligne passée. Dommage, il y avait une demie au bout.

Toulon (4) :

Quoi ils ont quand même tapé le Munster ? On s’en balance, y a plus personne chez eux. Wilkinson, Lamont, Sackey, Van Niekerk, Fernandez-Lobbe, Hayman… Il faut continuer la liste ou ça suffit ? Parce qu’avec un effectif comme ça, un environnement rugbystique à souhait et un stade surchauffé, ne pas se qualifier pour les phases finales relève du scandale. Beaucoup trop d’argent dépensé pour pas grand-chose. Et rebelote l’an prochain. Bastareaud, Giteau, Palisson, Botha, Elsom sur la Rade… Bis repetita ? Mourad Boudjellal ne l’entend pas de cette oreille.

Aviron Bayonnais (6) :

L’autre club basque aurait pu, aurait pu je dis bien, être la hype de cette saison, dans la lignée de Montpellier. Après un bon début de saison (une défaite en six matchs) et des intentions de jeu très intéressantes, l’Aviron s’est effondré de fin septembre à fin octobre. Cinq matchs, cinq défaites. Le trou noir. Perdre trois fois à domicile ? Indigne pour un prétendant aux barrages. Plus tard dans la saison, les Ciels et Blancs ont subi les affres des dirigeants aux égos surdimensionnés, voulant sauver le club à tout prix. Investisseurs parisiens, renforts maoris (Kelleher, Lauaki, Laporte. Que vient faire Bernie là dedans ?), etc. La grosse merde sur la côte basque. Du coup le club a un peu relâché et il était trop tard. Mais il faut reconnaitre la qualité d’un effectif qu’on n’attendait pas à ce niveau là et la volonté de l’Aviron de s’imposer dans le haut du tableau. Foutu Huguet.

Perpignan (0) :

Club où figure David Marty. Non noté et exclu du conseil de classe. Allez ciao.

Agen (6) :

Il y avait comme un goût d’antan avec la remontée en Top 14 du SUA. Au prix de violents efforts et de courage exemplaire, le club agenais se sauve largement dans ce championnat. Il se paye même le luxe de terminer à une belle dixième place, méritée pour un promu. Les relances et les cannes de Silvère Tian ont régalé la galerie. En prime, de belles performances à Armandie. Notamment face au Racing-Métro (22-21), Biarritz (28-23), Toulon (23-13), Clermont (26-17) et Castres (21-16). Ouais, que du monde. Agen mérite les encouragements et félicitations du conseil. Ca me fait plaisir.

Stade Français ():

Qui ? Elève absent tout au long de l’année.

Brive (4) :

Un sauvetage à l’arrachée pour un club qui compte dans ses rangs Alexis Palisson, Fabrice Estebanez, Antonie Classen ou encore Gerhard Vosloo. Triste. Pour les deux premiers cités, soit le staff des Bleus est à la ramasse, soit Brive n’est pas à sa place. Il faut choisir. Elève qui a du passer par les rattrapages et qui a frisé la correctionnelle. On l’a à l’œil.

La Rochelle (3,5) :

Hé oui, il fallait un deuxième club pour descendre à l’étage inférieur. La Rochelle fait l’ascenseur malgré un public du tonnerre, présent derrière son équipe de la première à la dernière journée du championnat. Il y avait de la volonté et des intentions chez les Maritimes mais la marche était trop haute. Doit quitter l’établissement – certes avec regrets – faute de résultats.

Bourgoin (10) :

En hommage, tout simplement. Marc Cécillon, Julien Frier, Olivier Milloud, Lionel Nallet, Sébastien Chabal, Benjamin Boyet, Florian Fritz, Yann David, Alexandre Péclier, etc. Une pensée pour ce club. Victime du rugby professionnel. Un bouquet de fleur, une pierre tombale et des applaudissements ont été exigés pour son départ.

Thomas Perotto

La philosophie du rugby

Etre ou ne pas être ? Doublé ou pas doublé ? XV de France ou Toulouse ? Même le rugbyman s’interroge….

On vous a déjà présenté Bébert à l’occasion de sa chronique sur le match Angleterre – Barbarians. Le voilà de retour pour étaler sa culture sur votre biscotte. Non, ce n’est pas sale. Après nous avoir (un peu trop) léché les pompes en intro, Bébert tente dans cet article un rapprochement entre le rugby et la philosophie, soit les deux choses les plus importantes dans la vie après la bières et les femmes…

Bonjour à tous !

Moi, pauvre étudiant fangeux et galipoteux en lettre viens à vous ô maîtres es critique pour remercier vos talents universellement reconnus qui ont permis à mon humble personne de rire bien des fois en préparation les con-cours qui feront de moi une pauvre chèvre attardée dans notre beau monde toujours trop dominé par le pied-balle (we are in France so we speak french). Mon héros (que dis-je, notre héros à tous) ovale masqué à été prié bien des fois (j’ai même déposé des cierges à son intention aux pieds de Notre-Dame du Rugby, si si une Notre-Dame du rugby existe mes amis !), il est certain maintenant que je ne peux que réussir à avoir mes écoles !

Je voulais vous remercier également pour les traductions des chroniques de ce bon vieux Pierre Villegueux, dont il faut avouer qu’elles sont aussi compréhensibles que le simple titre de l’œuvre de manu (Kant pour les non initiés), l’idée d’une histoire universelle d’un point de vue cosmopolitique, ouvrage de référence de notre cher Pierre Villegueux, je n’en doute pas une seconde !
Après avoir tenté (aussi vainement qu’un Malzieu qui cherche à plaquer sur sa ligne) de comprendre à la fois l’œuvre générale de ce bon vieux Kant, et les géniales interventions de Villegueux, j’ai réalisé à quel point les discours étaient liés par l’incompréhension totale du lecteur.

Déjà que les meilleurs joueurs français ne comprennent pas la tentative -pourtant louable il faut le reconnaître- de Lapinou pour écrire un livre à ses joueurs, je me demande comment des chroniqueurs incompréhensibles peuvent espérer se faire comprendre du grand publique qui n’a pas l’omniscience de notre Ovale Masqué bien-aimé.

C’est pour cela que je me propose de vous résumer en une phrase l’idée d’une histoire universelle d’un point de vue cosmopolitique, et de vous montrer à quel point les lettres et les humanités peuvent servir d’exemple au rugby (oui oui je me la pête, mais j’avoue avoir mis deux semaines à apprendre le titre de cette œuvre sans jamais l’avoir compris, et le résumé wikipedia était trop compliqué pour moi, alors Ovale Masqué m’est apparu en songe et il m’a fait une traduction « Oui-oui » qui me permet aujourd’hui de témoigner de l’importance de la réflexion pour le rugby).
« L’instinct détermine l’animal, et ce qui caractérise l’homme, c’est la liberté du vouloir »

Ce résumé digne des « sorry good game » de Will Carling est vérifiable dans le rugby :

Prenons le cas d’un Gorgodze ou d’un Privat : l’instinct pour ces joueurs, c’est le sang, la destronche, ils sont déterminés par leurs instincts. Qui pourrait douter une seconde que Jamie Cudmore, notre arracheur de carotide Québécois, champion des coups de pompes dans l’escourge, habitué à déraciner les arbres à main nue et autres divertissements plaisants, soit humain ? Tout le monde à Clermont rase les murs les veilles de match, et la dernière fois que l’alarme de détresse de la ville à sonné, Vern Crotter l’avait paumé lors de son transfert de sa geôle au stade Michelin… S’il a été aussi mauvais le week-end dernier contre Toulouse en demi-finale, c’est parce que Novès avec toute sa clique de beaux gosse sont allés la veille en secret balancer les restes des espoirs destronchés à l’entrainement contre l’équipe une. Il avait plus faim, et donc n’a pas eu plus que cela envie de jouer. On comprend beaucoup de choses sur comment s’occuper des animaux finalement grâce à Kant. Pas con Novès, Je sui sûr que lui aussi à lu le bouquin.

Bouclier et Gueule de bois

F.M nous raconte sa soirée au Capitole. Ils commencent à nous gonfler ces toulousains avec leur bouclier…

La Boucherie Ovalie vous présente encore un petit nouveau. Il s’appelle sobrement Bato, et on ne sait pas grand chose de lui si ce n’est qu’il est rugbyman et toulousain. Pléonasme ? Quoiqu’il en soit F.M est allé regarder la finale du Top 14 sur la place du Capitole. Il nous livre ses impressions complètement partisane sur une soirée qui paraît banale pour n’importe quel mec neutre (sérieux, 18 et vous êtes encore content ?)  mais qui restera gravée pour ceux qui ont le coeur rouge et noir…

Seule la victoire est belle… C’est bien vrai, parce que le match en lui même était moche. J’étais au Capitole pour la finale du (Super) Top 14, entre deux équipes méritantes au vu de la saison. Montpellier, et ses deux gourous Galthié et Béchu, et Toulouse, avec son palmarès et son effectif jamais égalé.   Tout le battage médiatique fait autour de ce match en disant que Toulouse était grand favori était plutôt énervant. On pouvait même sentir France télé du côte du MHRC, par sympathie pour son (super) consultant… Et ça a pour don de m’énerver, non pas au nom de la neutralité, mais juste parce que je suis Toulousain. Alors j’ai failli éclater mes binouzes sur ma bien aimée croix occitane lorsque j’entendais les commentateurs s’enflammer dès que Montpellier faisait une quelconque action. Autant dire que ce samedi, lorsque j’ai posé mes fesses sur le sol Toulousain à écouter le speaker déblatérer ses conneries d’avant match, j’avais les crocs…

Et je n’étais pas seul. Une belle entame de match des Toulousains, qu’on sentait préparés depuis une semaine par le mage Novès. Quelques enchaînements timides mais de bon augure pour la suite. Pourtant, au bout de vingt minutes le score était nul (comme le match) et vierge (comme celle qui semble illuminer les yeux montpelliérains). Il faut un éclair de génie de l’ailier fidjien héraultais, qui pour l’occasion s’éteint teint les cheveux d’une manière absolument immonde, pour ouvrir le score. 7-0. Boum, in your face les toulousains. Galthié ne sourit pas, et moi avec mes copains supporters non plus. C’était pas prévu ça bordel !

Deuxième bière pour aider à avaler ça pour le coup. En plus Servat se plaint depuis 20 minutes… C’est pas possible ça, l’Homme sans Cou qui doit sortir… Ils commencent vraiment à me gonfler ces gamins en bleu là ! Evidemment, comment ne pas mentionner les incroyables ratés de Skrela au pied. A droite, à gauche, un poteau, trop court… Autant dire qu’il a ramassé au Capitole, tous les noms d’oiseau y sont passé. J’ai peut-être lâché un « sac à merde » dans l’élan, mais c’est à vérifier… L’arbitre aussi a eu besoin de vérifier ce qui aurait pu être un essai casquette pour Caucau aka La Twingo lancée à 15 km/h. Essais refusé justement. Mi temps : 7-3. Oui, Skrela a réussi une pénalité sur 4 ou 5, j’ai arrêté de compter un moment donné…  Tout le monde se lève, c’est la grosse débandade. Tout le monde insulte Skrela, moi je me dis que si ça continue je vais monter à Paris, mettre une droite à Skrela, et le faire changer, parce que c’était pas possible. Tout comme le pakito que le speaker a demandé pendant 5 minutes, mais comme tout le monde en avait rien à secouer, on s’est juste contenté de secouer les bras, dans le but de lui faire fermer sa tronche et aussi pour prier le ciel, on sait jamais… Fait inintéressant de l’après-midi, un type complètement arraché a commencé à balancé des bières sur les gens et à montrer sa lune à qui voudrait bien la voir. Au bout de 5 minutes, un idiot s’est levé, lui a posé une calotte digne de Tuilagi sur Ashton et l’a traîné en dehors de la foule. Grand moment, tout le monde l’a applaudi et au moins on se sera bien marré.

Reprise du match. Renvoi cafouillé, et Trainduque aligne un drop. Et merde, les prières ça sert à rien ! La deuxième mi-temps du match ressemble à rien, tout comme le bras de Ouedrago qui s’est fait soigné 59 fois en moins de 15 minutes. Finalement le Stade remonte petit à petit son retard.. 10-9 pour le MHRC. Il reste 9 minutes à jouer. Après avoir fini ma troisième bière, tout le monde se lève lorsque Bezy tente sa première pénalité. Ça passe, on est devant ! Je me remet à sourire et je me rend compte que j’ai fait mon Novès tout l’après-midi, dur… Le reste du match consiste en un stress général, une nouvelle pénalité de Bezy et une dernière action de Montpellier… « EN AVANT ! » que je braille, tout le monde lève les bras, c’est fini, on est champions…

Le Capitole explose, on saute et on braille comme des gros débiles, mais c’est tellement bon… Ah tiens, il fait nuit ! J’avais pas remarqué. La bière gicle dans tout les sens et après avoir écouté « We are the Champions » pour la 5ème fois tout le monde commence à s’éparpiller. Le Capitole est couvert de bière et autres saletés… Je crois même que j’ai des bouts de verres coincés dans ma godasse. Un pote me dit « je crois que j’ai de la bière dans ma chaussure ». Peut-être, en attendant, j’en ai plus dans mon pack.. Le reste de la soirée se résume en une marée rouge et noire, des gens saouls, et des chants Toulousains. On a tous fini sur les bords de Garonne, à boire et à chanter, une bien bonne soirée en somme ! Bordel, on est les meilleurs quoi !

Avant de clore ce billet, je voudrais rendre hommage.  A Toulouse, un grand club qu’on le veuille ou non. Merci pour ce titre. A Montpellier pour leur superbe saison, ça promet pour les années à venir. Je veux aussi dire merci. A ce grand monsieur qu’est Guy Novès, que j’ai jamais vu aussi heureux dans ma vie, ce qui fait plaisir à voir. A Cédric Heymans, avec qui j’ai pleuré, pour ces courses chaloupées, ses essais exceptionnels et sa gentillesse. Bon vent ! A tous ceux qui ne seront plus là l’année prochaine, Skrela, Byron, Lacombe, Lamerat et j’en oublie..  Dans cette finale, j’ai tout vécu. La peur, l’angoisse, la colère, la déception, l’espoir, la joie… De vraies émotions, pour un vrai combat d’hommes. C’est ça les finales, c’est ça le rugby. Alors à l’année prochaine, et Allez le Stade Toulousain !  

Bato depuis le Capitole, le vrai.

Vern Crotteur a (plus ou moins) regardé la finale du Top14 pour vous

Salut les Frenchies,

Bon ben, ça y est, c’est fait … Emballé, c’est pesé ! Le Manchester United du rugby européen a encore frappé ! 18e titre pour les divas de la Garonne, 11e finale pour leur chef de secte. Y a de quoi bouffer sa casquette ! Et c’est d’ailleurs ce que j’ai fait samedi soir, devant mon écran de télé.

Je m’étais pourtant juré de ne pas regarder le match. Encore trop douloureuse la déconvenue de la semaine précédente. Mais finalement, j’ai craqué… Les enfants étaient au lit et ma femme était occupée à laver à la main mon tee-shirt encroûté du vomi de la semaine dernière. Bref, j’avais rien de mieux à faire, vu que les autres chaînes passaient que de la merde et que mon émission préférée, celle avec Laurent Ruquier et sa bande de tarlouzes, ne commence que bien plus tard …

J’ai quand même hésité un moment entre la finale et un documentaire que diffusait ARTE, sur un obscur photographe austro-danois de l’entre-deux-guerres. Le gars s’était apparemment suicidé à la vodka… L’espace de quelques instants, je me suis senti proche de cet homme. Oh bien sûr, pas pour son amour de l’art, moi à part les clichés du Merdol qui me montrent en gros plan, j’en ai rien à cirer de la photo. Mais je me suis senti une certaine parenté d’âme avec ce goût immodéré des alcools – forts – et j’ai débouché illico une vieille bouteille d’armagnac, cadeau d’Eric Péchu, tout en changeant de chaîne.

Premier avantage d’avoir Montpellier en finale, t’es pas obligé d’écouter les commentaires à la con de Galthié. Faut dire que je supporte plus de l’entendre à la télé… Mon pote Guy a bien fait de lui remettre les pendules à l’heure dans une interview. Galthié passe tellement bien à l’écran qu’on a parfois l’impression de voir la huitième merveille du monde. Non mais, il se prend pour qui, ce type ? Combien de titres à son actif, hein ? Bon, moi j’en ai qu’un, c’est vrai, mais tout de même quatre finales d’affilée. Et puis, meilleur entraîneur (adjoint) du Super 15, je ne le répète jamais assez… Deuxième avantage d’avoir Montpellier en finale, tu sais que les commentateurs, même quand c’est pas Galthié au micro, vont prendre parti pour le petit poucet du TOP 14, face à l’ogre du rugby européen.

Je m’installe donc confortablement sur mon canapé clic-clac, en remplissant de nouveau généreusement ma chope de cet excellent armagnac et je commence à regarder le match. Au bout d’une petite demi-heure, je me réveille en sursaut… Merde, j’ai presque tout raté de la première mi-temps !! Affolé, je regarde le score. 0-0 au bout de 27 minutes ??? Je me dis que j’ai déjà poussé un peu trop sur l’armagnac et je me frotte les yeux. Non, c’est bien ça. 0-0.

Du coup, je me gratte la tête en me disant que si c’est pour jouer comme ça, mon équipe de volcans éteints avait largement sa place en finale ! J’essaie de me concentrer sur le match sans cligner de l’œil et je me rends compte qu’on n’est vraiment pas parti pour une rencontre de gala. Pas de feu d’artifice d’essais, pas même de rugby de mouvement, avec des lancements à la chorégraphie parfaite, comme les affectionnent tant les ballerines toulousaines.

Puis, tout d’un coup, comme un diable surgi de sa boîte, l’ailier montpelliérain dont je me souviens jamais du nom… À quoi bon d’ailleurs, on le reconnaît si bien avec ses cheveux fluo… voilà que ledit ailier nous sort un petit coup pied par-dessus, le rate à moitié, mais finit par récupérer le ballon et plante l’essai sous les perches toulousaines.

Je me ressers immédiatement un fond d’armagnac et je me frotte les mains. Finalement, ces petits montpelliérains, à qui on promettait un passage à l’abattoir, ne s’en sortent pas si mal. Au bord du terrain, Guy a l’air inquiet et, en le voyant, je me fends la poire, un peu malgré moi. Au bout de quelques minutes, je finis cependant par me rendormir, allez savoir pourquoi… Finalement, je me réveille de nouveau en fin de match. Douche froide en voyant cette fois le score !! Putaaain, nooon… 15-10 pour Toulouse. Ils l’on fait ces cons ! J’ouvre aussitôt une deuxième bouteille d’armagnac, la première étant déjà vide, pour une raison qui m’échappe, et j’essaie de noyer mon chagrin et ma déception dans cette boisson rafraîchissante.

La suite des images ressemble à du déjà vu, avec Toulouse au 7e ciel, et Montpellier au 5e sous-sol. Seul truc qui fait bizarre, Jean-Ba ne porte plus le maillot de l’équipe, mais un horrible polo Jeanne Mas … en rouge et noir. A part ça, il a toujours sa gueule de petit écolier, premier de la classe, et semble content de lui-même, comme à son habitude. Guy lui, est ému, la larme à l’œil, mais il garde son quant à soi, façon Sir Alec Ferguson. Sans doute qu’il pense déjà à ce qu’il va pouvoir me balancer pour m’en mettre plein la vue, lors d’une prochaine partie de chasse… Même Dusautoir, capitaine courage de l’équipe de France, a l’air heureux. Ça lui change vraiment de sa tête de chien battu lorsqu’il joue avec le maillot frappé du coq.

Il n’y a que Skrela qui tire un peu la tronche. Moi qui ai raté le match, je me demande évidemment pourquoi. Jusqu’à ce que l’un des commentateurs anonymes et sans intérêt lâche que le fils du DTN a manqué cinq pénalités. En entendant ça, j’avale ma gorgée d’armagnac de travers. Je me ressers aussitôt et je me dis que, putain, 15 points laissés en route face à des novices du TOP 14, ça fait beaucoup quand même. Encore un choix judicieux du petit Marco dans la perspective de la coupe du monde…

Dans le camp héraultais, c’est la consternation. Montpellier est passé si près, et pourtant si loin. Durant mes quelques phases d’éveil, je dois avouer que je les ai surtout vu défendre, même s’ils l’ont bien fait. Mention particulièrement honorable à Gorgodze, auquel Hollywood ne devrait pas tarder à proposer le rôle-titre dans un prochain remake de Godzilla… Pour le reste, les internationaux Donald Duc et OuéOué, ou DraDra pour les intimes, ne sont pas passés à côté, mais n’ont pas spécialement brillé non plus. Au moins, ils n’ont pas raté 15 points ! Et j’imagine que Marco, tapi dans dans sa tanière, doit se dire qu’il a fait un excellent choix en les prenant dans sa liste des 30, pardon des 32.

Seule consolation de voir Montpellier défait, on ne nous repasse pas – pour la énième fois – la tête de Galthié, les cheveux en pétard et les yeux embués de larmes, façon chiot abandonné. Ouf que je me dis en me servant encore un fond d’armagnac, on va nous épargner ça, au moins…

Je continue à regarder les images du triomphe toulousain, en pensant avec un certain sentiment d’injustice que c’est les miens qui devraient le tenir le bouclier. Après tout, le meilleur entraîneur du TOP 14, c’est moi, si je ne m’abuse ??!! La nostalgie de la finale de l’an passé me saisit quelques instants, avant que je ne me rende compte avec stupeur que la deuxième bouteille d’armagnac est vide elle aussi. Mais qu’est-ce qui se passe ici, bordel ? Les bouteilles sont fendues ou quoi ??

Je veux descendre à la cave pour en chercher une autre, mais je me prends les pieds dans le tapis et je me fracasse contre la table basse en chêne de Ranganui, que je trimballe avec moi dans chaque club que j’entraîne… Finalement, je reprends connaissance une heure plus tard, ce qui n’est pas plus mal, car il n’y a plus de Toulousains à l’écran. Je parviens à me hisser sur mon canapé. Tant pis, plus le temps de descendre à la cave, Ruquier va bientôt commencer…

Séjour rugbystique d’une blonde en Provence – épisode 4

Dernier épisode des aventures ovales d’Ovalia : retour au Vélodrome pour Racing-Montpellier.

Récemment, ceux qui suivent le rugby ont peut-être assisté ou participé à de longs débats d’une utilité douteuse concernant le fait que les 2 demies finales du Top 14 se joueraient pour la première fois cette année dans une seule et même ville et, qui plus est, à Marseille, soit dans une région où l’on n’y connait apparemment rien en rugby. Soucieux de se faire une idée de la chose mais également de faire partager l’ambiance des demies à ses lecteurs qui n’auraient pas eu la chance de s’y rendre, le STAFF de la Boucherie Ovalie a dépêché une envoyée spéciale, en la personne de moi-même, sur place. Experte dans le domaine du rugby à triple mi-temps et titulaire d’un Bac +5 en Rugbylogie bucco-rhodanienne, voici donc le compte rendu des mes aventures rugbystiques sous le soleil provençal.

Samedi 28 Mai 2011.

C’est le matin, réveil en douceur, à l’hôtel (c’est la classe hein ?), aujourd’hui c’est encore rugby ! Après un petit déjeuner copieux direction la désormais célèbre brasserie rugbystique du centre-ville, où est diffusé (en différé) la rencontre du Super XV entre les Wellington Hurricanes et la Western Force.

Accoudée au comptoir je commande sagement un jus de pomme, sous le regard inquisiteur du serveur, puis tente de suivre le match entre deux discussions avec les habitués (donc habitués à me voir à cet endroit, les yeux rivés sur l’écran) et les nouveaux. Un extrait ci-après où vous allez pouvoir apprécier mes talents de dramaturge (avec les didascalies et tout !) :

HABITUÉ LAMBDA : – « Tiens, ça fait longtemps qu’on t’a pas vue, ça va depuis hier soir ? »
OVALIAHAHA: – « Oui bien et toi ? »
HABITUÉ LAMBDA : – « Roh, m’en parle pas, j’ai une de ces gueules de bois ! [au serveur] UN DEMI S’TEU PLAIT !! »
NOUVEAU BÊTA : – « Tiens, vous vous intéressez au rugby ? »,
OVALIAHAHA : – « Non non pas du tout, j’ai vu de la lumière et je suis entrée, puis je me suis soudainement prise de passion pour ce joli centimètre carré de mur, juste au dessus du téléviseur, là… »
NOUVEAU BÊTA : – « Ah, t’es une marrante toi. C’est rare les filles qui s’intéressent au rugby. Tu es Toulousaine ? »
OVALIAHAHA : – « Oui. » [mensonge]
NOUVEAU BÊTA : – « Ah, c’est pour ça. Félicitation pour hier hein. Vous êtes en finale hein. »
OVALIAHAHA : – « Ouais c’est ça, merci pour les félicitations, c’est vrai que j’étais vachement sur le terrain. Et sinon ça te dérange pas que j’essaye de regarder un match là ? »
HABITUÉ LAMBDA : – « A ta place je la laisserais regarder son match tranquille, ‘faut pas trop la chercher, elle est Corse… »
NOUVEAU BETA : – « Ah ? T’es pas Toulousaine tu m’avais dit ? »
OVALIAHAHA : [regardant sa montre] – « Oops, your time is up, I do not speak French anymore past 10:30 am. Sorry. You can leave by this way. »
[rires des protagonistes]

Fin de la première mi-temps, j’ai pas pu suivre grand chose au final, à part que les gars du Sud n’ont pas de défense. Du coup je ne comprends pas pourquoi on n’arrive jamais à leur mettre des 97-0 nous… Le match reprend. Alors que je croyais être enfin tranquille, débarque un banc de thon… Euh, trois jeunes filles très apprêtées, qui se campent juste devant moi. C’est la loose. Et pendant que ces « sirènes » s’agitent et papotent, moi je sautille, sur la pointe des pieds, pour tenter d’apercevoir quelques bribes d’action du match. Heureusement la troupe (féminin de troupeau) part au moment où la rencontre devient plus intéressante : vers la fin…

Après le match, un kébab et quelques verres de jus de fruits (si si, du jus de fruit, du vrai, sans « arôme » supplémentaire), me voilà partie pour la prochaine demie, en compagnie de mon frère vêtu de son éternel maillot replica du Stade Toulousain de la saison dernière (c’est un peu comme les personnages dans les dessins animés, ils portent toujours la même chose). Je récupère entre temps, dans un lieu secret, les places que m’a gracieusement offert Ovale Masqué ainsi que le billet doux les accompagnant. Je ris toute seule comme une cloche en le lisant ; heureusement pour moi je suis déjà blonde, les personnes autour ne se posent donc pas trop de questions. Dans le bus qui nous mène à Marseille je compte les voitures immatriculées 34 (pour les nuls en géographie il s’agit du numéro du département de l’Hérault). Il y en a beaucoup : aujourd’hui le stade sera bleu et blanc (non, sans blague ??).

Au fur et à mesure que nous approchons de notre destination, les supporters Montpellierains sont de plus en nombreux, et tout aussi paumés que les supporters de la veille. Encore une fois, tels des messies nous leur indiquons donc la direction à prendre pour se rendre au Vélodrome. Mais les brebis égarées du jour ne semblent pas rassurées à l’idée de suivre les conseils d’une blonde et d’un gars portant un maillot toulousain.

Le métro est moins saturé que la veille même si on ne peut pas voir y autre chose que les couleurs du club héraultais. Tickets en poche, métro ligne 2, direction Sainte Marguerite Dromel. Les brebis égarées décident finalement de nous suivre (ou plutôt de suivre le flux…). La rame semble bien plus spacieuse et plus calme aujourd’hui : pas de chanson de Patrick Sébastien, pas de chant de supporters (il n’en ont peut-être pas encore au MHRC). Bref, pas assez d’ambiance à mon goût…

Comme hier, la moitié des passagers descend station Rond-Point du Prado. Mais cette fois-ci je descendrai au terminus. Pour celles et ceux qui ne sont jamais allé au Stade Vélodrome, sachez qu’il existe deux entrées, chacune « déservie » par une station différente : pour accéder à la tribune Jean Bouin ou au virage Sud il faut descendre à Rond-Point du Prado, pour accéder à la tribune Ganay ou au virage Nord il faut descendre au terminus de la ligne, c’est à dire à la station Sainte Marguerite Dromel. Si vous vous trompez vous êtes bon pour faire le tour du stade à pied, soit une dizaine de minutes si vous contournez le stade par le bon côté, et à peu près le double si vous le contournez du mauvais côté. Je vous laisse deviner par quel côté j’ai contourné le stade la première fois que je m’y suis rendue en 2007… Arrivée au terminus, tout le monde descend. De la sortie de la station jusqu’au stade s’étend une impressionnante marrée humaine bleue et blanche. Apparemment les supporters sont arrivés tôt et s’alcoolisent… euh, s’hydratent depuis devant le stade. C’est une bonne idée, on va rester un peu avec eux.

16h20. Arrivée à nos places (super bien situées mais en plein cagnard). Je suis soulagée, car la fanfare de la veille vient de quitter le stade. Les équipes se préparent à entrer sur le terrain. Sur nos sièges, encore ces petits appareils pour écouter les commentaires. D’humeur curieuse, je décide candidement de tester.

Arriverez-vous à trouver au moins un supporter du Racing sur cette photo ?

Après un inexcusable cafouillage (les Montpellierains ayant oublié de ranger leurs affaires) déclenchant de vives critiques et moqueries des quelques 2 ou 3 supporters franciliens se trouvant près de moi, Monsieur Poite donne le coup d’envoi. Au bout de même pas 1m30 je vire mes écouteurs et écrase l’appareil sous mon pied, les commentaires me cassent les oreilles, c’est vraiment pas pour moi ces gadgets !


Ça commence bien pour les Racingmen, le MHRC peine, en ce début de rencontre, à insuffler de la vitesse dans son jeu d’attaque. Peu à peu le match s’équilibre et les temps forts montpellierains s’accumulent, malgré un carton jaune infligé à leur talonneur (ça c’est bon pour le Ça Cartonne spécial phases finales qui va pas tarder à arriver…).


A la demie-heure de jeu, premier essai de la rencontre, il est signé du Montpellierain Sylvain Mirande, hystérie  totale dans les tribunes, les drapeaux devant nous s’agitent, on ne voit plus le terrain, on est obligé de jeter des projectiles (en papier hein, ‘faut pas déconner, on n’est pas des sauvages non plus) sur les supporters pour qu’ils les baissent.


C’est la mi-temps. Il fait chaud et je meurs de soif. Je tente d’inviter subtilement mon frère à aller me chercher à boire à la buvette, il me dit qu’il n’a pas soif. VDM. Retour de la fanfare sur la pelouse. Il n’ont pas changé leur set-list depuis hier. Ça, c’est l’effet double VDM.


Le match reprend. Les Héraultais marquent dès la première minute. Les 3 supporters parisiens de toute l’heure ne l’ouvrent plus autant. L’hystérie montpellieraine est totale. Nous passerons la moitié de cette seconde mi-temps à hurler aux spectateurs de devant de baisser leur #$@*¤# drapeaux.


Après quelques minutes d’un lourd suspens, coup de sifflet final, le MHRC est en finale !!! Pallier 3 franchi dans l’hystérie collective. Je me retourne, les supporters franciliens ont disparu. C’est la fiesta (une pensée pour Patrick Sébastien) également sur le terrain, les “ados” de Montpellier se congratulent joyeusement avant d’entamer leur tour d’honneur. Apparemment ni eux ni les supporters ne veulent quitter l’enceinte du stade.

Les joueurs montpellierains agressés par les journalistes, et les supporters qui n’ont toujours pas mal aux bras.

Pendant ce temps le mini tour d’honneur du Racing. Comme qui dirait : “un p’tit tour et puis s’en vont”

Moi, par contre, j’ai faim et j’ai soif, et les bières sans alcool que boivent goulument les spectateurs déjà bien imbibés ne me font guère plus envie que ça. A l’extérieur, après quelques verres et sandwichs chipolata-merguez partagés avec nos amis du jours, mon frère et moi repartons par là où nous sommes venus, toujours au milieu d’une marée humaine de personnages arborant les couleurs du club montpellierain. Ce soir, encore, la troisième mi-temps se jouera à Aix, et comme ce sera ma dernière soirée dans cette douce ville avant longtemps, je suis prête à parier mon scooter que je jouerai les prolongations !


OvaliaHaHa espère que ses aventures en terre provençale vous auront aidé à vous faire une idée de l’ambiance des demies sur place et remercie tous ses sponsors (là, pour le coup, ‘va y avoir plein de private jokes) :
– Ovale Masqué (pour les places du samedi),
– le Rugbynistère (pour avoir filé les places à Ovale Masqué),
– la Boucherie Ovalie (qui est bien sympa de publier mon journal intime du week-end),
– Béret Rouge (pour le transport),
– Jérôme C. (pour les places à l’ombre et parce que c’est quand même l’intention qui compte),
– ma femme (pour avoir réceptionné et conservé la missive d’Ovale Masqué avant de me la remettre),
– le Réseau des Transports Marseillais (parce que de la gare jusqu’au stade à pied ça aurait pas été pratique),
– la gentille et très patiente femme de ménage de l’hôtel (oui, juste pour ça),
– Dédé,
– Sacoche Ricardo,
– Rupeni Caucaunibuca (parce que ce gars me vend du rêve !),
– le scooter de Fabien Galthié (parce que sans lui Montpellier n’en serait peut-être pas là),
– la LNR,
– mon forfait SMS/MMS illimités,
– Monsieur SMS/MMS illimités (parce quand même, il le vaut bien),
– Mon informateur secret,
– le mois de mars (et pourquoi pas !),
– Chez Mus (et ses habitants),
– la H-Cup (pour son sponsor principal),
– and i’d like to thanks god alias William Webb Ellis (parce que sans lui, qu’est-ce que je me serais emm*#$¤* ce week-end !).