La saison du Stade Toulousain en une image

Ou plutôt un mur. En effet, les bouchers se sont incrustés sur la page Facebook privée du Stade Toulousain…

Un grand merci à Poteau Feu, notre espion infiltré sur le compte des rouges et noirs, et à Ovalia, qui a capturé ces images inédites. Pour un meilleur confort de lecture, cliquez sur l’image pour l’agrandir et commencez à lire par le bas…

Ovale Masqué vous plonge dans les entrailles du Stade de France…

Dans les entrailles de Damien Traille, ça aurait été mieux.

Jour de finale, Ovale Masqué est sur place. Il a tout vu de l’avant match avant tout le monde et il vous offre son récit ici.
La suite ce soir…

16h00
Les supporters commencent timidement à s’agglutiner sur le parvis du Stade de France. Les vendeurs à la sauvette, eux, sont en place depuis le début de l’après-midi et proposent tout un tas de babioles à des prix exorbitants : écharpes, ballons, cotes flottantes ayant appartenues à David Skrela… rien de bien intéressant, comme souvent.

16h30
Le bus toulousain s’engouffre dans le tunnel menant au Stade. Le staff et les joueurs Toulousains en descendent et vont tranquillement claquer la bise à tout le personnel. Le concierge s’en va remettre les clefs du vestiaire à Guy Novès. C’est inutile, il a déjà son trousseau, avec un Bouclier de Brennus miniature en guise de porte-clef.

17h00
C’est au tour des Montpelliérains d’arriver au Stade. Le bus est arrêté par la sécurité. « Montpellier vous dîtes ? Désolé, la finale de la Coupe de la Ligue, c’était le mois dernier . Réveillez-vous les gars. »

17h05
Eric Béchu prend les choses en main et explique qu’il s’agit bien de l’équipe de rugby de Montpellier, qui vient disputer la finale du Top 14. Le chef de la sécurité consulte la liste des invités « Toulouse, ok… Clermont… PerpignanBiarritzStade Français, ah tiens, faudrait que je pense à les rayer eux…. non désolé, pas de Montpellier sur la liste. »

17h15
Après un quiproquo de 15minutes, la sécurité laisse finalement entrer les Montpelliérains dans le stade. L’occasion pour Trinh-Duc, Ouedraogo et Tomas de se la péter un peu. « Suivez-nous, on connait ! ». Les hommes d’Eric Béchu et de Fabien Galthié investissent le vestiaire visiteur. Sur la porte, il y a marqué « ASM Clermont Ferrand ».

17h30
Arrivée de Fabien Galthié, à bord d’une limousine. Le coach du MHRC descend de l’engin tout fringant : costume et coiffure impeccables, Ray Ban sur le nez. Les flash crépitent et les journalistes s’amassent autour de lui.

17h31
« Fabien ! Fabien ! Est-ce vrai que vous revenez du siège de la FFR où vous venez de donner votre accord pour entraîner le XV de France après la Coupe du Monde. » Galthié se contente d’un laconique « No comment » pendant que ses gardes du corps font signe aux journalistes de reculer.

17h35
Pendant ce temps, Eric Béchu déballe les chaussettes de son équipe.

 

La suite, à lire sur le Rugbynistère.

Retour sur Angleterre – Barbarians

Rigole, tu feras moins le malin en Afrique du Sud…

Encore un nouveau venu à la Boucherie. Il s’appelle Bébert et il est étudiant en Khâgne, ce qui fait très classe sur un CV mais n’aide pas beaucoup à choper les filles. Enfin ça, c’est Ovale Masqué qui le dit parce qu’il est jaloux. En attendant d’étaler son savoir dans une étude philosophique du rugby (à venir lundi) Bébert réalise son baptême du sang et revient pour nous sur le match du week end dernier entre l’Angleterre et les Barbarians…

En pleines phases finales de Top14, meilleur championnat du monde selon Dan Carter et compagnie (c’est vrai qu’au-delà d’un million par mois, le niveau importe peu, Muliaina a d’ailleurs eu l’honnêteté de dire que son séjour au Japon serait bénéfique pour sa famille, comprenons ce que nous voulons), ou deuxième division du monde pour les autres, un match pour le moins intéressant s’offrait à nous avec la confrontation Angleterre/Barbarians, avec un air de top14 qui n’était pas pour me déplaire. Il est vrai que tous les matchs des sujets de la reine voient en moi l’espoir d’une branlée pour ces rosbifs, que tout bon français ne peut supporter, hormis quelques joueurs qui n’ont pour seuls défaut d’être anglais, comme ce bon vieux Jonny Wilkinson, sauveur officiel du RCT depuis deux ans.

Au-delà de cet enjeux pour le moins subjectif, il y avait une confrontation très intéressante, entre joueurs sans cape internationale envoyés au casse pipe par Martin Johnson, et bannis des sélections européennes.

Il faut tout d’abord souligner la victoire de la LNR qui a brillamment revu à la hausse les droits TV, grâce auxquels nous devons maintenant regarder tous les matchs dans les bars (ce qui n’est pas pour déplaire une grande majorité d’entre nous). Hormis ceux qui ont canal et qui peuvent allègrement profiter de ces avantages non négligeables, les cas désespérés comme moi sont voués au piratage internet : allez convaincre le patron d’un bar de passer de Nadal flanquant (encore une fois) une branlée à Soderling, au match sans enjeu des britanniques contre les barbarians. Soit-dit en passant, Nadal devrait faire du rugby, il semble en effet qu’il ait beaucoup de hargne qu’un court de tennis ne puisse évacuer totalement. Au vu du rythme de ses « vamos », je proposerais une opposition Nadal-Gorgodze, ou Nadal-Cudmore, histoire de le calmer un peu ou d’évaluer son potentiel (j’opterais plutôt pour la première proposition). Bref, revenons à mes tentatives futiles pour trouver une chaîne pour ceux qui ne disposent pas de ce service crypté merveilleux (décidément à quand le rugby sport international ?!). Une fois ma défaite acceptée, je me résigne à regarder le lien d’une chaîne croato-yougoslave qui retransmet ce match en tamoul, ce qui a l’avantage de changer des commentaires de Lartot, et des baffes d’Ibanez.

Me voilà devant mon ordinateur, patientant avant le match (le tamoul c’est dur à comprendre quand même).

Petite précision que je me ferais le plaisir de développer ensuite : un tiers des anglais n’ont aucune sélection nationale, et les autres sont tous des bannis : ca ressemble un peu à la politique que Lapinou à mis en place depuis quatre belles années en équipe de France.

Amateur quelque peu désabusé parfois mais néanmoins toujours partant pour un bon vrai match de rugby, c’est avec curiosité et frénésie que j’attends le début de cette rencontre.

Ca y est ! Les joueurs entrent sur le terrain. Ils sont encore une fois accompagnés d’enfants, et pour Michalak, il semble difficile de dire qui de lui ou de l’enfant va rentrer sur le terrain. Il faut avouer que certains semblent ne pas avoir la carrure suffisante pour affronter ces rosbifs.

(Je passe sur la prononciation du nom des joueurs, je vous laisse rigoler en imaginant un tamoul essayant de dire Tillous-Bordes. Quoi que pour Geldenhuys, même un français s’y perdrait).

Je vous fais grâce des nombreux bugs de connexions qui m’ont coupé l’image systématiquement au beau milieu d’une action potable, ce qui ressemble étrangement à un boycott anglais.

Dès la deuxième minute, les anglais font ce qu’ils savent faire de mieux : pilonner dans l’axe, écarter, marquer. Heureusement que deux trois barbarians les ont laissé passer, mais jusque là rien de nouveau.

Quelques minutes plus tard, LA grande action de Sackey sur toute l’année : raffut – cadrage débordement, passe (si si je vous assure, il a eu du mal mais Bastareaud lui arraché la gonfle, il n’a pas pu la rendre à ses compatriotes du coup. Bien essayé quand même ! ), s’ensuit l’action standard de notre professionnel de la table de nuit, ce qu’il sait faire le mieux (aidé quand même de Parisse) : foncer dans le tas. Ensuite, point de fixation, ouverture, puis chose improbable : Michalak fait une magnifique passe après contact et Baby montre qu’il sait faire des choses sur un terrain de rugby. Moi qui croyais qu’il était cireur de banc, voilà qu’il se met à courir ! Il a même réussi à aplatir le ballon, et dans l’en-but en plus !

Dix minutes plus tard, les anglais, comme à leur habitude attendent la faute, profitent d’un placage manqué de Michalak pour passer le premier rideau défensif, et leur bonne étoile aidant, un anglais inconnu portant le numéro 11 aplatit la balle dans l’en-but. Même notre Berdos national n’a pas pu demander la vidéo tellement c’était facile. A ce moment-là le score est de 17 à 7, et Martin Johnson se tape une barre en douce pensant profiter d’un match pépère dont il pourrait tirer des conclusions positives, comme le tournoi des 6 nations cette année (positif ? On lui ou pas qu’on l’a laissé gagner pour qu’il croie avoir des chances à la coupe du monde ?).

Histoire de lui donner raison, Michalak à encore une fois donné la balle aux adversaires avec un coup de pied diabolique dont lui seul a le secret, ce qui permet aux Rosbifs de mener 24-7, et à la 25ème minute, on se dit que le match est plié. Seule la curiosité de voir entrer Mason me maintient devant le match (et une pinte de bière aussi il faut l’avouer).

Depuis-quand avez-vous vu Michalak bien jouer ? 2003 ? 2004 ? Moi je vous dirais depuis la trente-septième minute du match Barbarians-Angleterre du 29 Mai 2011. Je vous conseille de bien noter la date, elle est à graver dans l’historique de l’IRB, et pourrait même devenir une sacré colle à Question Pour Un Champion. Effectivement, Michalak à cet instant précis fait une interception digne d’un Yohan Huget ( Lapinou compte sur lui pour gagner le mondial, s’il en fait une par match ca peut quand même servir), mais en plus derrière il court, et vite s’il vous plaît, et il met un raffut digne de SBW ou Nalaga (au choix, comme vous voulez) qui le propulse derrière la ligne d’essai où il peut aplatir. Idéal, rien à redire !

A la pause les rosbifs mènent 24-14, mais ils ne vont plus faire grand-chose après. On pourrait même croire que le discours du Lord Johnson à été : « ok nikel les gars, maintenant donnez-leur la balle et faites les gagner on va pas trop se fouler quand même, ni laisser croire aux analystes qu’ils vont pouvoir décrypter notre jeu, faisons-leur croire que nous sommes mauvais ».

Moi je crois surtout que les Barbarians se sont dit : « bon ok les gars maintenant on arrête de leur faire croire qu’ils sont bon et on leur met leur piquette ».

Après une entame plutôt louable des sujets de sa majesté, le match tourne ainsi en faveur des Barbarians.

L’incroyable Smith marque en coin à la 56ème minute après un boulot de Sackey qui laisse penser que Boudjellal lui a fait une offre pour finalement rester au RCT. Un Van Niekerk des grands jours poursuit ce travail 100% toulonnais, ce qui fait quand même plaisir à voir d’ailleurs, et il alourdit le score : 31-27 pour les barbarians à la 60ème.

A la 63ème Bastareaud nous gratifie d’un habituel et néanmoins magnifique placage à retardement d’un délicat coup d’épaule-arrêt-buffet-retour en arrière qui fait plaisir, surtout sur un anglais d’ailleurs.

A la 71ème, les barbarians font un petit cadeau aux anglais pour les laisser croire qu’ils vont gagner (et surtout pour que Johnson puisse dire que le match était serré), et laissent un anglais aplatir. (Vous aurez noté que je ne nomme les rosbifs que par leur nationalité et non pas par leur nom, ce serait leur faire trop d’honneur, ils sont anglais quand même. D’accord ils nous ont aidé pendant la guerre, mais quand même cela ne justifie pas tout ! Pour l’exemple j’ai souvenir d’une jolie citation de ce grand Surcouf en dîner de prestige avec des amiraux anglais au 19ème siècle, dans lequel un amiral anglais (on s’en fout de son nom il est anglais) dit au capitaine français : « vous les français, vous battez pour l’argent, alors que nous les anglais nous battons pour l’honneur », et Surcouf de lui répondre : « chacun se bat pour ce qu’il n’a pas ! ». Je crois que la messe est dite ! )

Revenons au match : les Barbarians renvoient les rosbifs à l’école, avec un Tekori des grands jours qui décide d’arrêter là le débat, et un superbe relai de Joe Van Niekerk permet à un inconnu Hollandais prénommé Tim Visser d’aplatir dans l’en-but. (soit-dit en passant il mérite au moins d’essayer de courir avec Vincent Clerc, au moins pour lui permettre d’apercevoir le retard qu’il a et pour lui faire comprendre pourquoi il n’y a pas d’équipe nationale aux Pays-Bas.

Du coup Johnson rigole plus du tout et c’est sur le score de 38-32 qu’il se barre du stade. Il parait que sa maman lui a donné une fessée d’ailleurs. Sa doit faire mal une fessée de madame Johnson…

A noter la performance de Mason qui aura en quelque minute réussi à provoquer une crise cardiaque chez son nouveau président. Bon d’accord c’était son premier match à 15, mais on se demandait sérieusement ce qu’il foutait sur le terrain. Lui aussi d’ailleurs.

En tout cas la morale de cette histoire, c’est que Johnson teste des joueurs une fois avant la coupe du monde, alors que Lapinou à testé 80 joueurs sur 4 ans, ce qui laisse songeur… Laporte comme Martin Johnson avait fait ca : sa seul vraie branlée juste avant la coupe du monde avait permis d’essayer quelques joueurs. Quoi qu’on s’en serait bien passé, vu ce que Chabal donne depuis, et aussi quelques farces avaient été à l’ordre du jour, comme Durand à la mélée. L’avantage de Lapinou, c’est qu’il nous fait tous les jours la surprise du chef ! Du coup on se prend une branlée tous les trois matchs. Le pragmatique conviendra de l’opinion à conserver ! Mais bien sûr : nous sommes français avant tout et par-dessus tout.

Bébert.

 

Albala-Dijo prépare sa finale…

Devinez pour qui il est ?

Demain, c’est jour de finale. Bordel. On y a le droit une seule fois par an, alors j’aime autant vous dire qu’on n’a pas intérêt à la louper. La finale, elle commence samedi matin. Voir un peu pendant la nuit chez les jeunes, qui répètent inlassablement les phases de picks-and-go et de percussion au ras (n’y voyez aucune allusion de ma part). D’un autre côté, il y aura toujours un ou deux petits lascars pour faire une Poitrenaud dans le lit, pardon dans l’en-but, c’est-à-dire lâcher le ballon un peu trop tôt, avant d’avoir aplatit.

Mais, passons. Là n’est pas la question. Mon cœur bat la chamade rien que d’y penser. Toulouse, champion. Un 18ème Brennus, qu’est ce que ce serait beau. Pour fêter l’événement, j’ai décidé de sortir le grand jeu pour cette finale. Fini le temps où il fallait regarder les matchs assis sur le canapé avec pantoufles-clafoutis-bière (quand ce n’est pas tisane). Demain soir, je sors. Très loin. Je vais regarder le match dans un bar. Ou ça ? A Toulouse, évidemment. Un jeune ami du nom de Poteau Feu m’a conseillé un repère bien fréquenté. Je lui ai ri au nez. Avec toute l’équipe on va dans une arrière salle chez un vieil ami. Enfin je dis ami, il y a 40 piges on lui marchait sur la gueule. Avec les crampons aiguisés, forcément. Depuis de l’eau a coulé sous les ponts…

Bref, il faut se préparer hein. Après un bon repas, j’ai décidé d’aller m’acheter un petit truc pour m’habiller. Ma femme a voulu venir. Un désastre. Quatre boutiques en une après-midi, j’suis devenu fou. Du coup bin, je vais ressortir mon pantalon en velours et un beau polo qu’un maori de passage dans le village m’avait offert. Le type venait droit des Pacifiques. Tatouages de partout, muscles saillants, trapèzes qui descendaient directement des oreilles. On avait fait un match amical. Il jouait au centre, il a marqué cinq essais. Il a joué dix minutes, c’est pour vous dire.

Je m’égare, je m’égare. Préparer une finale c’est jamais facile. Le stress monte comme le soleil aux aurores. J’ai joué une seule finale, j’avais 19 ans. On jouait la finale de la Coupe d’Automne. Un trophée pour seconds couteaux. Ca tournait pas rond chez Jacky, notre pilier droit. Il était blanc comme tout. Impossible de savoir ce qu’il avait… Il parlait plus. Pas un mot. Il nous a expliqué après la victoire. Dans sa famille et depuis trois générations, personne n’avait jamais perdu une finale. Son père le menaçait de le déshériter. Il en a pas dormi pendant trois nuits c’t’enflé. Vous comprenez son vieux avait trois baraques dans le Périgord noir et pas mal de terrain. Mais bon, ça s’est bien fini, alors tout le monde était content. On a fait une grosse bringue là-bas. Trois moutons ont été tués et un kangourou. Personne ne sait d’où il est sorti celui-ci, il parait que c’est un mythe. En tout cas, moi j’y crois.

Tout ça pour dire quoi ? Que demain, il ne va pas falloir me faire chier. Je dis ça pour ma femme, mes gosses et les badeaux que j’vais croiser avant le match. Car je pars au quart de tour moi. Un jour de finale, c’est sacré. Allez Toulouse. A nos femmes, à Guy Novès, à nos chevaux et à ceux qui les montent.

Top 14, la finale avant l’heure

Un nouveau venu, Capitaine, nous livre en avance le contenu de la finale. Et nous on vous spoile tout avec cette illustration.

La Boucherie Ovalie est fière de vous présenter un petit nouveau. Son nom, c’est Capitaine. Tout simplement. C’est sûr que vous se présenter en societé, ça claque. De lui on ne sait pas grand chose, si ce n’est qu’il est un adepte de la mauvaise foi et qu’il ne supporte aucun club en particulier. Ce qui ne l’empêche pas de ne pas en aimer certains, comme le BO, ou encore Biarritz (dixit lui-même).
Capitaine ne possède pas encore le scooter à remonter dans le temps d’Ovale Masqué, mais il a quelque chose de tout aussi puissant : le pouvoir de l’imagination. Enfin en l’occurrence, pas tant que ça puisque selon lui, la finale du Top 14 est déjà pliée. Il a déjà le film dans sa tête et comme il est sympa, il le fait partager à tout le monde, comme ça vous pourrez vous faire un ciné samedi soir…

Nous y voilà enfin, après un Top 14 d’anthologie avec des équipes inattendues de la seconde à la 13ème place, une finale Toulouse – Montpellier voit le jour pour la première fois de l’Histoire.
Alors que Toulouse a fait le boulot en prenant la première place à la fin de la phase régulière puis a éclaté les 22 vendeurs de chez Lidl en demi-finale, les montpellierains, eux, en ont chié. Un huitième face à un Toulon des mauvais jours : facile ; un quart contre le CO, l’arbitrage et la LNR en même temps, à Castres : mission impossible, mais pas pour François Thrin-Cruise : MHR 18 – 17 CO. Enfin, une demie face au Racing, l’ogre parisien, un pack surhumain, des internationaux à chaque poste, second de la phase régulière… Soyons clair, le MHR n’a rien fait, Wisniewski n’aime pas les gros matchs et le prouve, il fait même exprès d’expédier le drop de la gagne direct dans la friterie de Jeannot au lieu de viser entre les perches (se trouvant à 30m en face de lui).
Bref, tout ça nous refile une finale en carton avec l’habitué Toulousain face à la révélation montpellieraine. Les « bleus », dans tous les sens du terme, vont en prendre 40…

En pleine après-midi, la capitale est aux couleurs habituelles : le noir et rouge. Une teinte de bleu vient s’incruster dans la foule de Toulousains qui sont là comme si c’était chez eux. En fait c’est un peu chez eux, c’est l’équipe de rugby qui joue le plus au Stade de France de la saison finalement. On aperçoit un stand bleu-ciel et blanc où on peut acheter des milliers de place pas cher. Lorenzetti à la caisse, qui pleure encore.

Peu à peu le Stade de France se remplit : côté supporter les chants toulousains commencent à se répandre, tandis que côté tribune officielle on aperçoit des maillots du Racing et de l’ASM prendre place. Les commentateurs s’installent et tout le monde pousse un soulagement quand Ibanez et Pelous prennent le micro. Ha non, c’est pas Pelous, c’est juste Lartot qui a pris des baffes…

Les commentateurs lisent rapidement leurs fiches à la con avec leurs chiffres à la con dont on a rien à faire : « Et oui Raphael, Yannick Jauzion va jouer son 3256ème match de rugby ! C’est extra-ordinaire ! Pas vrai Raphael ? »
« Oui. » « Je t’ai dit de fermer ta gueule pourtant non ? »
Lartot ne peut s’empècher de continuer et aperçoit à l’écran Byron Kellher entrain de discuter avec Jacki Lorenzetti et Mourad Boudjellal. Rien de plus banale dans le monde de la criminalité rugbystique me direz vous.

Alors que la composition des joueurs défilent, on note finalement l’absence de David Skrela, remplacé par le jeune Nicolas Bézy, 14 ans et demi. On notera aussi la titularisation au centre de papy Yannick et Florian Fritz, un duo d’expérience à Toulouse. Et puis il fallait bien que quelqu’un plaque les mecs que Yannick allait louper. A souligner, côté montpellierain, que c’est toujours la même équipe de Reichel. Il y a juste Ouedraogo qui est équipé d’une moufle.

La caméra s’attarde sur Guy Novés, déjà accroupie sur le bord du terrain, puis Fabien Galthié en tribune. Le choc entre les deux grands Monsieur du rugby va être énorme ! Enfin non, on sait que Guy va ridiculiser Fabien : le premier vous exécute juste en vous regardant et l’autre pleur à chaque fin de match alors…

Bref, alors que l’odeur de la saucisse/frite se fait plus forte, les joueurs arrivent sur le terrain, la mise en scène est pourrie et on voit rien des tribunes, mais on crie tous ensemble, on ne sait pas pourquoi.

Ça y est, le coup d’envoi est donné, le match peut enfin commencer. Je ne vais pas vous faire un détail du match, inutile, on sait tous comment ça se passe, le MHR ne sait jouer qu’un style de jeu et Toulouse fait comme d’habitude.
Mais bon, on va pas se passer de commenter les belles action du match, comme le retour intérieur de Bézy sur Thrin-Cruise pour se ramasser l’épaule de Gorgodze en plein sternum et manger 10m de pelouse dans la nuque. Ca c’était beau ! Merci Nico !
A la 12ème minute, Doussain, lancé comme… comme… bah non, pas lancé, départ au ras, évite la première ligne bleue, pose une charge sur Tomas, qui se fait enterrer, et le p’tit Doussain, 1m75 – 95kg, se jette à l’assaut de la ligne d’en-but mais est repris par Captain Courage à 5m ! Dommage !

C’est à la 25ème que Toulouse ouvre le score, Jauzion fait son classique : tout droit sur son vis-à-vis, lève les bras à 3m au dessus du sol et passe après contact pour… Fritzzz l’éclair. Lancé à deux milles, il n’essaye pas d’éviter le 15 adversaire, pour quoi faire, il préfère l’exploser et applatir après la percussion. Grandiose.

Après quelques fautes de chaque côté : plaquage sans ballon pour Thrin-cruise, saut de l’ange dans le ruck pour Albacete, hors-jeu de l’intégralité de la ligne défensive de Montpellier… Les deux équipes se quittent à la pause sur le score de 16 à 9 pour Toulouse.

Lartot ne peut s’empècher de prendre la parole :
« Hé bien c’est un avantage aux Toulousains, mais la seconde mi-temps peut nous réserver des surprises ! Pas vrai Raphael ? »
« Ben si par surprises t’entends des essais et des pénalités, ouai. »
« Merci Raphael ! »

Pendant les dix minutes d’abrutissement, France2 a pensé aux grands absents avec une pub pour Renault avec Gladianol, Parra et Marcochon. Suivie de celle avec les Racingmen, pour Dove ? Oui c’est ça.

Au retour des vestiaires, les deux équipes sont comme neuves. Coup d’envoi long de Thrin-Cruise dans les bras de Vincent Clerc, il tente le cad’deb sur Nagusa qui arrive comme une flèche mais à 5m de l’ailier fidjien, le fils à Novès s’écroule. Après diagnostic des médecins : c’est les croisés ! Pauvre Vincent… encore une fin tragique. A dans 1 an.
A sa place, ils font rentrer la boule, Caucaunibuca, la bave aux lèvres.

Le jeu rebondit côté Montpellier et c’est Gorgodze qui trouve le trou entre Millo et Doussain, les deux mecs les plus denses du ST, allez comprendre… Après une course de 25m derrière la ligne de défense toulousaine, Gorgodze tente un petit coup de pied à suivre pour lui même mais envoie le ballon directement en tribune. Non décidément, un deuxième ligne reconverti en flanker ; ça va tout droit, ça joue pas au pied.

On commençait à se faire un peu chier à regarder Bézy aligner les pénalités avec Moyano quand soudain : remplacement, Guy prend l’initiative tactiquement et fait rentrer Poitrenaud : papy Jauzi sort en déambulateur, puis Picamoles vient se placer en 8, Nyanga en 6 et Poux et Lecouls à la pile.
Galthié fait pareil mais on les connaît pas les mecs, alors on s’en fout.

Bref, le jeu commence à redevenir intéressant, du dynamisme et de la fraîcheur, on revoit un peu de combat. Un peu trop d’ailleurs, alors que Doussain tente une échappée au ras, il est plaqué, Millo et le grand géorgien du MHR vont au combat, l’un avec la tête, l’autre l’épaule. Les deux sortent, l’un sur carton jaune, l’autre sur K.O. On lui avait dit à Romain de faire attention…

A partir de là c’est l’hécatombe au MHR, le n°9 se plaint du genou, Fulgence pleure en se tenant la main, les deux piliers restent sur les genoux après chaque contact… En même temps, c’est une équipe de Reichel.
Alors forcement, les vieux briscards toulousains en profitent, Heymans fait son coup de génie de l’année, tant pis pour la Coupe du Monde, et dépose 7 adversaires avant d’aller marquer entre les perches.
Cinq minutes plus tard, c’est au tour de Caucaunibuca de venir faire le show, en retour intérieur sur Fritz… Non le second centre n’a pas fait la passe, il a échappé la balle, nuance. Bref, Caucau lancé comme une twingo vient percuter le 15 de 80kg du MHR, se fait rattraper pour Ouedraogo et Moyano mais arrive à jeter la balle entre ses jambes pendant son salto avant pour Médard, qui n’a plus qu’à aller aplatir. Un essai à la Médard : les toulousains font le boulot et lui aplati, quel joueur !

Alors que les Noir et Rouges enfoncent les bleuets dans tous les domaines du jeu sur cette fin de partie, Thrin-Cruise a un éclair de génie : il raffute le minot Bézy et envoie une passe à Naguza arrivé à hauteur. Mais heureusement, le boucher toulousain des îles veille ! Et c’est avec grâce que Caucaunibuca attrape la glotte de l’ailier fidjien et le dépose à terre avec la douceur d’un CRS en temps de grève lycéenne.
L’arbitre n’hésite pas à sortir un carton jaune. Mais là encore, les Toulousains s’en foutent. Même Elissalde se marre.

C’est donc sur un score de 38 à 18 que Toulouse s’impose. Le stade est en feu, la Ville Rose aussi, tout le monde chantent et dansent. C’est super.
Enfin non, les toulousains vont nous bassiner encore plus avec le rugby et continuer à dire que le ST est intouchable, au-dessus de tout le monde et blablabla. Un toulousain qui gagne un titre c’est comme un américain qui gagne une guerre… on a beau lui expliquer, il nous fait chier.

Guy Novès reste accroupi et regarde au loin, Galthié pleure, comme d’habitude et les joueurs de Montpellier dansent avec les toulousains. Tout le monde est content finalement, les gagnants comme les perdants, il y a juste en tribune où l’on a l’impression d’avoir perdu la finale… côté tribune du Racing et de Clermont.

C’est une belle fête du rugby encore une fois.

Capitaine.

Séjour rugbystique d’une blonde en Provence – épisode 3

Après ses divagations éthyliques, Ovalia revient au rugby et rejoint le stade Vélodrome pour Toulouse-Clermont…

Récemment, ceux qui suivent le rugby ont peut-être assisté ou participé à de longs débats d’une utilité douteuse concernant le fait que les 2 demies finales du Top 14 se joueraient pour la première fois cette année dans une seule et même ville et, qui plus est, à Marseille, soit dans une région où l’on n’y connait apparemment rien en rugby. Soucieux de se faire une idée de la chose mais également de faire partager l’ambiance des demies à ses lecteurs qui n’auraient pas eu la chance de s’y rendre, le STAFF de la Boucherie Ovalie a dépêché une envoyée spéciale, en la personne de moi-même, sur place. Experte dans le domaine du rugby à triple mi-temps et titulaire d’un Bac +5 en Rugbylogie bucco-rhodanienne, voici donc le compte rendu des mes aventures rugbystiques sous le soleil provençal.

Vendredi 27 Mai 2011.

Voilà, c’est le jour J. Le jour de LA demie. Celle de Toulouse. Le réveil près du lit indique 8h30 : j’ai dû dormir une demie-heure… Je ne suis pas à l’hôtel. Encore une soirée safari qui s’est terminée au lever du soleil. Je vais devoir faire la sieste dans la journée si je veux être de sûre de rester éveillée pendant toute la durée du match.

Petit tour en centre ville histoire de me « caféiner ». J’y croise quelques badauds en troupeau, vraisemblablement pas des Aixois, arborant des maillots, T-shirts ou autres accessoires aux couleurs, principalement, du Stade Toulousain ou de l’ASM. Certains sont attablés devant leurs cafés, parfois avec un air aussi réveillé que moi. D’autres, plus courageux, sont déjà au Pastis ou au jus de houblon. Respect (je rappelle qu’il n’est pas encore 9h00 !).

Après 2 cafés et 2 jus d’oranges, et bien qu’il ne soit pas encore midi et que je ne sois pas dans une forme olympique, j’achète le journal jaune de ce vendredi et m’en vais faire ma sieste à l’hôtel (c’est la classe hein ?).

12h00. Ça fait trois fois que la pauvre femme de chambre de l’hôtel frappe à la porte pour entrer faire le ménage. Je finis par me lever, titube jusqu’à la salle de bain en marbre (je vous avais bien dit que c’était la classe !) et tente de faire passer ma gueule de bois sous l’eau froide. Je m’équipe pour le match : débardeur Stade Toulousain gris sur moi, casquette et éventail également aux couleurs du club, T-shirt « Jeu de mains, jeu de Toulousains » dans le sac, et me voici fin prête.

Un bon steak-frite au resto avec mon frère, revêtu lui de son maillot réplica du Stade de la saison dernière, et nous voilà déjà de retour au bar où nous retrouvons Béret Rouge. Quelques joueurs aixois sont installés en terrasse, les éternels demis pression sur la table. Quelques tables plus loin trois joueurs du Montpellier HRC sont également attablés. A leur vu, mon frère, yeux écarquillés, laisse s’échapper un filet de bave.

16h30. Nous voilà partis en direction de la Cité Phocéenne à bord de la Béret Rouge Mobile (véhicule similaire à la fameuse 4L de Jacky). Ça bouchonne à l’entrée Nord de la ville. La plupart des voitures affiche les couleurs d’un des deux clubs qui s’affronteront ce soir (dont environ 75% celles des Jaunards). Ça klaxonne, ça crie, ça chambre, on est déjà dans l’ambiance ! 18H30. Voiture au parking (après moult galères, je ne vous le cache pas !), je passe à la gare Saint Charles retirer les places au Vierge Mégastore. Le hall de la gare est bondé de supporters (cette fois ce sont les Toulousains qui sont les plus nombreux !), des supporters hagards (…dans une gare) qui se suivent les uns les autres en espérant que quelqu’un saura par où il faut aller. Bien heureusement pour eux, et tels des messies, nous leur indiquons l’escalator qui les mènera au métro…

Un métro plein à ras bord, et avec une sacré ambiance ! Comme sur la route, on y trouve beaucoup plus de supporters clermontois que de toulousains. Ceux-ci, tout en battant le rythme sur les parois et le plafond, entonnent alors un chant de circonstance : le fameux refrain des Sardines de Patrick Sébastien… Sauf que pour les paroles, c’est pas trop ça : « Aaaah qu’est qu’on est serrés au fond de cette boite, comme les sardines, comme les sardines, aaaah qu’est qu’on est serrés au fond de cette boite, comme les sardines, comme les sardines ». (Alors que chacun sait que c’est, en réalité : « Aaaah qu’est qu’on est serrés au fond de cette boite, chantent les sardines, chantent les sardines, aaaah qu’est qu’on est serrés au fond de cette boite, chantent les sardines, entre l’huile et les aromates »)

Arrivée station Rond point du Prado, la moitié des passagers descend, ceux qui restent continuent à chanter en sautillant. A l’extérieur, les habituels refourgueurs de places tombées du camion, les supporters discrets, maquillés, avec des perruques Jackson Five jaunes, bleues, rouges ou, plus classiques, noires ; certains ayant déjà enlevé le haut et arborant de magnifiques inscriptions à la gloire de leur club, des demis pression sur pattes, des drapeaux, des bandas, un gars qui court avec une « branche à ballons de baudruche » de couleurs rouge et noir de 2m00 de haut vraisemblablement volée à une brasserie des alentours, bref c’est un peu la Grande Parade d’Eurodisney, Mickey et Minnie en moins (quoique qu’avec quelques verres on devrait pouvoir les apercevoir).

Je m’arrête prendre un hot-dog avec mes acolytes à un des nombreux stand à sandwich (vous savez, un de ceux où il vaut mieux être à jour de ses vaccins avant de consommer). Là nous nous faisons gentillement brancher par des supporters auvergnats : « Eh ! Les Toulousains ! Ils font pas de cassoulet ici !! », ce à quoi quelqu’un répond : « Et c’est pour ça qu’on vient chercher les saucisses ! ». Le jaunard sourit puis nous salue en brandissant un sac de cubi rempli de vin rosé, et tourne les talons… Mais est très vite rattrapé par Béret Rouge qui tient ABSOLUMENT à goûter ce breuvage ! Après quelques minutes de papotage et de chambrage en règle, les clermontois repartent en hurlant « Allez les jaaaauuuuneees, allez les bleeeeuuuus, allez les jaunes et bleus… ».

A l’approche de l’entrée du stade un stand Midol distribue le journal avec des petits ballons. Si j’avais su je ne l’aurais pas acheté ce matin !! A l’intérieur des grilles le fameux Odl-Fashion bus Michelin avec une banda de jaunes et bleus qui met l’ambiance :

Marcel Michelin et son orchestre.

 

Pour nous c’est direction le dernier étage des tribunes (à pied évidemment !). Première arrivée en haut, j’attends mes compatriotes, je ne suis même pas essoufflée, je suis trop forte… Mais voilà que je me retrouve nez à nez avec Monsieur Skrela (père) et manque finalement de m’étouffer.

Nous somme placés par un charmant monsieur d’un mètre cube qui me demande quelle équipe je supporte. Après un moment d’hésitation je lui réponds timidement « Toulouse », il me dit « C’est bon, vous pouvez vous assoir. Vous m’auriez dit Clermont je vous aurais fait redescendre tout en bas. »…

Sur le terrain les 2 équipes s’échauffent. Malgré le vent les buteurs semblent être dans un bon jour. Pendant ce temps Bibendum et Ovalion jouent les chauffeurs de stade.

L’astuce de la Boucherie : si vous cliquez sur l’image vous pourrez voir les mascottes en plus grand !

Le speaker annonce l’arrivée d’un orchestre qui va nous casser les oreilles pendant de trop longues minutes et parader au milieu du terrain entre les joueurs et les ballons qui tombent, alors que le Vélodrome se remplie doucement mais sûrement. La couleur dominante est encore une fois le jaune.

20h45. Les équipes entrent enfin sur le terrain. Mon stress est à son comble. Le monsieur qui nous a placé me tend un de ces dispositifs destinés à écouter l’arbitre et les commentaires. Pour qui il m’a prise ?? Je n’ai aucunement besoin de ça ! Je donne donc l’appareil à mon frère. Je revêts mon T-shirt « Jeu de mains, jeu de Toulousains », que je portais le 28 juin 2008 au Stade de France, lors de la victoire en finale su Stade sur l’ASM. Non je ne suis pas superstitieuse, je mets juste toutes les chances de mon côté !

Le coup d’envoi est donné. Le stade prend assez vite l’ascendant sur Clermont et Skrela (fils) marque la première pénalité à la 6ème minute du match, juste avant le premier essai signé Caucaunibuca. Effervescence toulousaine dans le stade. Après la transformation les rouges et noirs mènent 10 à 0 au bout de même pas 10 minutes de jeu. Malgré tout je reste stressée. 10 points dans un match de rugby, c’est trop peu pour s’enflammer, d’autant qu’il reste 70 minutes à jouer… Et que Floch réduit le score d’une pénalité dès le quart-d’heure de jeu.

Après quelques échanges de pénalités, quelques crochets de Mamie Médard (vous avez vu, c’est presque un anagramme de Maxime ! Mais sans le X, donc en version autorisé aux moins de 18 !) et quelques charges de Servat, Monsieur Garces siffle la mi-temps : 13 à 6 en faveur du Stade alors qu’on avait le vent contre nous. Je ne suis toujours pas rassurée. Pendant la mi-temps l’orchestre d’avant match refait son apparition sur le terrain. Je quitte mon siège pour aller me dégourdir les jambes sur le parvis de l’étage. Des supporters clermontois tirent légèrement la gueule, d’autres semblent toujours confiants quant à l’issue du match. Moi je dois être la seule supportrice toulousaine à être si tendue. Je suis toujours hantée par le quart de finale de H-Cup face à Biarritz…

Le match reprend. Malgré le remplacement de Cudmore par Lauaki (ce joueur me fait peur, mon stress monte encore un peu), les Toulousains sont toujours à leur avantage dans le jeu, et Skrela (fils toujours) enchaine les pénalités. Finalement l’artilleur sort à l’heure de jeu, remplacé par Bézy qui ratera 3 pénalités (c’était bien la peine de les réussir à l’échauffement si c’est pour les rater pendant le match !!). Les Stadistes passent tout près d’un deuxième essai après une action de haute volée mais Jauzion est plaqué au niveau du ballon (et non pas des ballons). Grand moment d’effroi chez les supporters toulousains autour de moi (avant de voir le ralenti sur les écrans géants ces derniers pestaient à l’intention du ¾ centre : « Mais pourquoi il a essayé de passer le ballon ce $@# ??? » avant de se raviser : « Ah ben non en fait c’est pas sa faute, je me disais bien que ça ne lui ressemblait pas une telle erreur ! »).

Nous sommes à présent dans les 5 dernières minutes. Les champions d’Europe 2010 mènent 19 à 6 mais je ne suis toujours pas à 100% rassurée alors que de l’autre côté du stade les supporters toulousains entonnent un « On est en finaaaale, on est finaaaale, on est, on est, on est finaaaale ! ». Je trouve que le chrono ne va pas assez vite. 79ème minute : Bézy marque ENFIN sa première pénalité du match !! Me voilà ENFIN rassurée ! La pression redescend, une autre se prépare à couler à flot ce soir ! Dernière action du match : les Clermontois sont à l’attaque et multiplient les temps de jeu sans commettre de faute. J’imagine une fin de match comme à la finale 2008 où le stade menait suffisamment pour pouvoir se permettre d’encaisser un essai. Les Jaunards avaient donc marqué leur dernier essai dans les toutes dernières secondes du match sous les applaudissements de tout un stade… Mais c’est finalement Caucaunibuca qui récupère le ballon et entame une course folle entre les défenseurs adverses puis tape à suivre pour lui même et va aplatir la gonfle entre les perches !! Éclats de rires et applaudissements dans ma tribune. Bézy transforme, coup de sifflet final, le Stade Toulousain a vaincu la « malédiction ». Guy Novès quitte la pelouse.

Tour d’honneur des deux équipes, pendant lequel le speaker nous bassine avec ses « show laser juste après la sortie des joueurs, ne quittez pas le stade » x3 (tout ça pour nous dire au bout de 5 minutes que l’animation est annulée) et que les supporter auvergnats chantent un funèbre « On vient, on perd, et on s’en va ! On vient, on perd, et on s’en va ! ». Finalement nous quittons le stade. Je manque à nouveau de m’étouffer en croisant papa Skrela (oui, je suis impressionnable comme fille parfois) puis, en prenant bien soin d’éviter la buvette à bière sans alcool nous redescendons nos 6 étages. Arrivés en bas nouvelle crise d’étouffement : la sortie de la tribune est obstruée par la grand-mère du XV de France (Jo Maso) en grande discution avec Philippe Sella (qui est quand même vachement baraque pour un retraité).

Tant bien que mal mes comparses et moi-même finissons par rejoindre le métro et se faire unes place dans une rame bondée. Comme le hasard fait bien les choses je me retrouve juste à côté de mon ami clermontois au sac de rosé (mais sans le sac de rosé cette fois) et les supporters toulousains d’entonner un « Mais ils sont oùùù ??? Mais ils sont oùùù ??? Mais ils sont les Clermontois la la la la la… »

De retour sur Aix, dans mon bar préféré, il est près d’une heure du matin, les crédules attendent l’arrivée des joueurs du Stade Toulousain (- « Mais si ! Ils ont dit qu’ils viendraient s’il gagnaient, c’est un ami qui me l’a dit ! », – « Ou peut-être qu’ils viendront demain ? », – « Non, non, ce soir je te dis ! »). Moi je souris. Mon informateur m’a déjà dit que ces derniers resteraient sur Marseille avant de regagner la ville rose dans la journée.

Il est 2h00 du matin, nous sommes invités à quitter les lieux (« Vous n’avez pas de familles, pas de maison, pas de camping car, pas de vie sexuelle ? Allez Mesdames et messieurs, on sort. Bonne fin de soirée.»). Sage retour à l’hôtel (oui, c’est encore la classe), demain sera encore une journée bien remplie !

Séjour rugbystique d’une blonde en Provence – épisode 2

L’ambiance des demies-finales comme si vous y étiez. On est quand même vachement sympa non ?!

Récemment, ceux qui suivent le rugby ont peut-être assisté ou participé à de longs débats d’une utilité douteuse concernant le fait que les 2 demies finales du Top 14 se joueraient pour la première fois cette année dans une seule et même ville et, qui plus est, à Marseille, soit dans une région où l’on n’y connait apparemment rien en rugby. Soucieux de se faire une idée de la chose mais également de faire partager l’ambiance des demies à ses lecteurs qui n’auraient pas eu la chance de s’y rendre, le STAFF de la Boucherie Ovalie a dépêché une envoyé spéciale, en la personne de moi-même, sur place. Experte dans le domaine du rugby à triple mi-temps et titulaire d’un Bac +5 en Rugbylogie bucco-rhodanienne, voici donc le compte rendu des mes aventures rugbystiques sous le soleil provençal.

Jeudi 26 Mai 2011…

Au départ je n’étais pas sûre de faire un résumé de cette journée en raison du peu d’évènements marquants s’y étant déroulés. Puis je me suis dit qu’après tout mon but n’était pas seulement de vous parler des demies-finales (que vous avez pu suivre à la TV, à la radio, sur Internet, etc.), mais aussi de vous faire partager l’ambiance rugbystique de mon séjour entre Aix et Marseille. Voici donc ce que vous auriez pu lire sur mon Twitter (si j’en avais un) et sur mon Facebook (si j’étais une geek).

OvaliaHaHa
Petite soirée calée avec les copains, attablée en terrasse, la culotte (propre, je précise) de Sa Femme sur la tête, un demi à la main, welcome to Aix by night. • à : chez mus, avec Béret Rouge, Sa Femme et Le Nain-Dormeur.

jeudi, à 00:10 via Facebook Mobile · Confidentialité :

OvaliaHaHa Envoyée spéciale
Vient de se faire traiter de « Pintade » par Sacoche Ricardo !!! PO PO PO LA LA COMMENT IL CRAINT WESH SI SI T’AS VU !!!!! Hmmm… Pardon, je m’égare…

26 Mai

OvaliaHaHa
Est • à : chez mus, avec Béret Rouge, Sa Femme, Le Nain-Dormeur et Sacoche Ricardo.

jeudi, à 00:36 via Facebook Mobile · Confidentialité :


26 Mai via Facebook Mobile · Confidentialité :

OvaliaHaHa Envoyée spéciale
A gagné un demi parce qu’elle a parié avec Béret Rouge que les Toulousains ne sortiraient pas en ville ce soir. Nan c’est pas de la triche.
26 Mai

OvaliaHaHa
S’est faite coursée par un videur qui voulait voir sa culotte, mais pas celle qu’elle avait sur la tête • à : rue de la Verrerie, avec Sa Femme.

jeudi, à 01:12 via Facebook Mobile · Confidentialité :

OvaliaHaHa
Est • à : Hôtel c’est la classe, avec Sa Femme et Le Nain-Dormeur.

jeudi, à 01:20 via Facebook Mobile · Confidentialité :

OvaliaHaHa Envoyée spéciale
Va arrêter de filer son numéro à ses potes parce qu’il est 2h00 du matin et qu’il fait sommeil !!!

26 Mai

OvaliaHaHa Envoyée spéciale
6h00 du matin et déjà réveillée…

26 Mai

OvaliaHaHa
C’est l’heure de la sieste • à : Hôtel c’est la classe, avec Sa Femme et Le Nain-Dormeur.

jeudi, à 06:02 via Facebook Mobile · Confidentialité :

OvaliaHaHa Envoyée spéciale
Direction le Stade Maurice David (à pied évidemment, ‘crains pas les balles !!!).

26 Mai

OvaliaHaHa Envoyée spéciale
A l’entrainement des Montpelliérains. Galthié fait moins peur que Novès mais pourtant les minots sont moins nombreux.

26 Mai

OvaliaHaHa
Petit entrainement à touché (la chatte à la voisine ?) pour les jeunes Aixois • à : Stade Maurice David, avec Béret Rouge et Le Nain-Dormeur.

jeudi, à 18:10 via Facebook Mobile · Confidentialité :

OvaliaHaHa
Le Nain-Dormeur
(un arrière) vient de se faire enrhumer par un pilier ! • à : Stade Maurice David, avec Béret Rouge et Le Nain-Dormeur.

jeudi, à 18:33 via Facebook Mobile · Confidentialité :

OvaliaHaHa Envoyée spéciale
@Le Nain-Dormeur
PO PO PO !!! Le cad’dèb’ que tu t’ai fait mettre !!!

26 Mai

OvaliaHaHa
Bonne ambiance, les entraineurs se mêlent aux jeunes,
Le Nain-Dormeur vient de nous sortir 2 passes dignes de Gilbert (Montagné, pas le ballon), par contre moi je m’ennuie un peu entre mes perches, on m’a pas proposé de jouer, VDM • à : Stade Maurice David, avec Béret Rouge et Le Nain-Dormeur.

jeudi, à 19:05 via Facebook Mobile · Confidentialité :

OvaliaHaHa
Vient d’apprendre par
Dédé que Guy Novès est un gars très souriant et qu’il aime bien s’amuser à tirer des ballons dans les poubelles. Est sceptique. • à : Club House AUC, avec Béret Rouge, Dédé et Le Nain-Dormeur.

jeudi, à 20:16 via Facebook Mobile · Confidentialité :

OvaliaHaHa Envoyée spéciale
Est déjà en stress pour la demie de demain, va donc aller consommer quelques demis pour destresser.

26 Mai


26 Mai via Facebook Mobile ·
Confidentialité :

OvaliaHaHa
Vous annonce que la “pintade” (dixit Sacoche Ricardo) est chez Mus et qu’elle est accompagnée de Le Nain-Dormeur en caleçon.
à : chez mus, avec Béret Rouge et Le Nain-Dormeur.
jeudi, à 21:21 via Facebook Mobile · Confidentialité :

OvaliaHaHa Envoyée spéciale
Accrochée au comptoir avec les copains ! En mode 3ème mi-temps en attendant les deux premières dans un peu moins de 21h ! Kiffe trop les zics de Patrick Sébastien WESH WESH PO PO PO LA LA !!!!! Hmmm… Pardon, je m’égare…

26 Mai

Séjour rugbystique d’une blonde en Provence – épisode 1

L’ambiance des demies-finales comme si vous y étiez. On est quand même vachement sympa non ?!

Récemment, ceux qui suivent le rugby ont peut-être assisté ou participé à de longs débats d’une utilité douteuse concernant le fait que les 2 demies finales du Top 14 se joueraient pour la première fois cette année dans une seule et même ville et, qui plus est, à Marseille, soit dans une région où l’on n’y connait apparemment rien en rugby. Soucieux de se faire une idée de la chose mais également de faire partager l’ambiance des demies à ses lecteurs qui n’auraient pas eu la chance de s’y rendre, le STAFF de la Boucherie Ovalie a dépêché une envoyée spéciale, en la personne de moi-même, sur place. Experte dans le domaine du rugby à triple mi-temps et titulaire d’un Bac +5 en Rugbylogie bucco-rhodanienne, voici donc le compte rendu des mes aventures rugbystiques sous le soleil provençal.

Mercredi 25 Mai 2011

« Bienvenue à l’aéroport de Marseille-Provence, il est 15h40 et la température extérieur est de 27°C, nous vous remercions d’avoir choisi notre compagnie et espérons vous revoir bientôt… » bla bla bla, ah ces hôtesses de l’air ! Elles pourraient varier leur discours parfois quand même ! Bref, me voici de retour avec mon vieux sac de sport de 9 kilos sur l’épaule et mon sac à main de grande marque de 1kg5 à la main, direction Aix-en-Provence. Car si les deux premières mi-temps des demies-finales se jouent à Marseille, les troisièmes se jouent à Aix.

Arrivée à destination, le temps de passer en centre-ville déposer mes affaires à l’hôtel (et oui, c’est la classe hein ?), me voici en route pour le Stade Maurice David où m’attend mon fameux acolyte au béret rouge. Faisant le trajet à pied (soit une demie-heure de marche ; ma sportivité est à toute épreuve) je me dis que que cette $*@¤# d’hôtesse de l’air a dû se tromper de 10 bons degrés celsius car il fait vraiment très chaud. Enfin le stade est en vue. En m’approchant un peu plus je distingue quelques énergumènes s’agitant sur le terrain principal, puis un grand bus gris stationné à l’intérieur des grilles. Ce n’est pas un bus aixois mais il me semble pourtant l’avoir déjà vu quelque part… Tiens, les énergumènes portent des maillots rouges… Tribune fermée, une agglutination de gamins qui regardent accrochés aux grillages, un entraineur à lunettes de soleil qui tire la gueule, un gros bronzé supersonique, une paire de rouflaquettes qui court, pas d’erreur possible : voilà que je me retrouve en plein entrainement du Stade Toulousain !

LE bus.

Pour me remettre du choc émotionnel (et de ma longue marche) je me rends au Club House de l’AUC Rugby, à côté du terrain, histoire de me désaltérer. On m’informe que les Rouges et Noirs s’entrainent déjà depuis un moment et qu’ils étaient déjà là hier. J’apprends également les dernières rumeurs et autres élucubrations les concernant : « Si vous voulez voir les Toulousains rendez-vous ce soir Chez Mus [NDLR : bar du centre-ville], je vois venir gros comme un camion qu’ils vont débarquer ! », « Ah ouais ? Moi je sais de source sûre qu’il y viendrons vendredi s’ils gagnent ! ». Vous l’aurez compris, ici c’est un peu qui aura le meilleur tuyau. Mais en bonne enquêtrice que je suis, et ayant des relations haut placées, je décide d’envoyer un texto à mon informateur secret pour me faire une idée de la véracité de ces propos de comptoir avant d’aller assister aux dernières minutes de l’entrainement en compagnie de quelques compères.

Pendant que certains s’étirent et que d’autres courent, Jean-Baptiste Elissalde, qui devait s’ennuyer sur le bord de la touche, s’amuse à tirer des pénalités, histoire de montrer qui est le patron à Skrela et à Bézy. Guy Novès quitte le terrain, toujours équipé de ses lunettes noires et de son air grincheux, la démarche de Terminator en plus. L’aura du bonhomme est terrifiante et je reste persuadée que s’il avait retiré ses lunettes il aurait pu pétrifier quelqu’un du regard. Il entre dans le bus. La tension redescend. C’est ensuite le départ de Monsieur le Président (non, pas le petit brun à talonnettes, je parle de René Bouscatel) qui se faufile tant bien que mal entre les minots et autres badauds ; il faut dire que se faufiler, lorsqu’on conduit une grosse berline, c’est pas évident. Tel une Miss France (ou Miss Nationale, au choix), il adresse tout de même quelques sourires et signes de la main à la populace.

Petit à petit tous les joueurs quittent le stade. D’abord Caucaunibuca, suivi de près par Delasau (on ne sait jamais) qui passent presque inaperçus. Puis c’est au tour des « stars » Picamoles, Maestri, Milo-Chluski, Skrela, Clerc, Jauzion, Médard, etc. Eux se font agresser par un troupeau de minots et quelques jeunes filles innocentes. Profitant de la cohue, Poitrenaud se faxe entre le grillage et le bus pour éviter tout contact avec la population environnante (ou peut-être parce qu’il portait un vieux T-shirt froissé). Béret rouge, qui entraine l’équipe des juniors de l’AUC Rugby, ne peut s’empêcher de constater que certains de ses jeunes sont plus gaillards que les joueurs toulousains. Il s’empresse d’aller partager cette remarque avec ses compatriotes entraineurs.

A côté de moi Milo-Chluski tente désespérément de s’extirper de la foule hurlant « Un autographe s’il te plait, Romain, s’il te plait une photo !!! » en glissant un timide « Désolé mais je dois vraiment y aller là », comme si ça allait le sauver. Que ce garçon est candide. A ce moment une voiture de la marque rugissante des sponsors toulousains tente de forcer le passage avec la délicatesse d’un frère Tuilagi puis s’arrête devant Médard, croulant lui aussi sous les demandes d’autographes, mais semblant prendre un malin plaisir à ne pas bouger. Après un énième coup de klaxon et entre deux signatures, ce dernier vide sa bouteille d’eau sur le passager du véhicule en m’éclaboussant au passage. Me voici toute mouillée (à cause de l’eau). Je tiens par ailleurs à préciser qu’en cette période de sécheresse il ne faut pas gaspiller l’eau, c’est pas bien. Pendant ce temps Jean-Baptiste Elissalde a trouvé la technique pour passer sans se faire harponner par les chasseurs de souvenirs : il a les bras chargés. Quel filou ce JBE !

On ne dirait pas à le voir comme ça hein ?

Ça y est, les Toulousains sont parvenus à monter dans leur bus. Les badauds quittent le stade. Moi je reste un peu au Club House. Je reçois un texto de mon informateur secret. Les Stadistes ne sortiront pas de leur château (oui, du coup moi, avec mon hôtel, je fais vachement moins classe !) ce soir. Tant mieux, on sera plus tranquilles Chez Mus – et je rigolerai bien en observant les quelques crédules qui y attendront les joueurs. Oui, je suis diabolique. Mouahahahaha !