Pierre Villegueux n’écrira plus jamais pour la Boucherie Ovalie

Merde, le stagiaire va devoir bosser à sa place.

 

Par Pierre Villegueux,

 

Jeudi dernier, aux alentours de 9h42, alors que je sirotais tranquillement mon premier whisky-coca de la journée dans mon établissement de boisson préféré, vautré sur une banquette souple et cotonneuse comme l’abdomen d’un ailier fidjien de retour de vacances, je crus avoir une hallucination quand Ovale Masqué entra dans mon champ de vision. Lui, ici ? Enfin, je veux dire, lui, ici, à cette heure ? Cela faisait désormais 3 ans que je fréquentais cet énergumène et j’ignorais qu’il était capable d’exister physiquement avant la fin du journal de Jean-Pierre Pernaut.

Il avait changé, certes, mais c’était bien lui. Ses écrits sur la Boucherie Ovalie ne nourrissant guère que son orgueil, Ovale avait presque complètement abandonné sa création pour se consacrer à son job de pugiste – contraction des mots pute et pigiste – sur le Rugbynistère. Aux dernières nouvelles, il y écrivait des nouvelles à dormir debout sur la soi-disant disparition de Richie McCaw, récits dont la valeur littéraire égalait celle des meilleures fan-fictions sur Twilight. Désormais salarié, Monsieur le Chef de la Boucherie arborait comme signe extérieur de richesse un pull Celio flambant neuf. Ah, on se fait pas chier ! Pour la première fois de sa vie, il semblait également être allé chez le coiffeur. Sa barbe de trois jours de métrosexuel, façon Jonathan Pélissié mais en moche, indiquait également qu’il avait probablement fini par accepter son homosexualité. Il devait avoir un mec en ce moment, d’où son apparence plus soignée que d’habitude. Par contre, il avait manifestement pris du poids. Les fainéants et les chômeurs s’engraissent, pas de doute, nous sommes bien sous un régime socialiste ! Je suppose qu’il va falloir s’y faire pendant encore 3 ans, avant de retrouver Nicolas. Certains attendent le retour de Dan Carter à l’USAP, moi c’est Nico à l’Elysée. Chacun son truc.

Le branleur en chef m’avait repéré. Il s’avança vers moi avec une démarche assurée que je lui connaissais pas, et la grâce féline d’un chat de goutière obèse. Il me sortit même son plus beau sourire de vendeur de voitures d’occasion pour m’appâter. Je lui aurais bien fait ravaler ses dents à ce sale gauchiste, mais moi aussi j’avais besoin de manger. Le Midi Olympique avait refusé mon CV, me trouvant « surqualifié pour le poste ». Chroniqueur à la Boucherie, c’était tout ce qu’il me restait dans un horizon qui paraissait aussi joyeux qu’un match du vendredi soir à Biarritz. Je n’avais pas le choix.

— Salut Pierre ! Ca boume ?

— Premièrement, ne crois pas pouvoir créer une quelconque connivence entre nous en utilisant des termes comme « ça boume ». Même quand j’étais jeune, personne ne disait ça. Ensuite, épargne-moi tes piètres tentatives de politesse et parlons tout de suite monnaie. Combien ?

— Wow, doucement, Pierre ! Je te rappelle que la Boucherie Ovalie est un site entièrement bénévole. On est là pour l’amour de l’art avant tout. Le site ne génère pas de revenus publicitaires, les t-shirts ne se vendent plus. Il faut être réaliste, surtout dans la conjoncture économique actuelle ! Rémunérer nos contributeurs ne fait pas partie de notre business plan pour le moment. Tu sais bien que je ne peux pas…

— Garde tes beaux discours pour entuber ton stagiaire ! Ca ne prend pas avec moi. Combien ? Parce que si c’est une canette de Kronenbourg tiède et un paquet de Marlboro light à demi entamé comme la dernière fois, ce sera non pour moi.

— Ecoute, je n’ai pas d’argent à t’offrir. Seulement des opportunités. Et des opportunités, ce n’est pas rien ! Tu sais, comme dirait mon mentor Pierre-Olivier Carles…

— T’as changé, Masqué. Et pas en bien. S’il était encore possible de tomber plus bas, bravo, tu as réussi. Bon, laisse tomber, tu veux que j’écrive sur quoi ?

— Comme d’habitude. Le XV de France.

— Comment ça, le XV de France ? Ca existe encore ça ?

— Ben oui. C’est la tournée d’automne ! On affronte les All Blacks samedi.

— Ah bon ? Mais moi je pensais qu’on avait été relégué en seconde division européenne. Il me semble que c’est ce qui devrait nous attendre quand on perd 4 matchs de suite contre des pays où il y a plus de moutons que de licenciés, non ? Je croyais qu’on était en train de préparer le Tournoi B contre des équipes qui sont réellement de notre niveau, comme la Russie ou l’Espagne. Enfin de notre niveau, ça c’est même pas dit. Mais au pire on les prend au basket, si Tony Parker se libère entre deux matchs de NBA ça peut passer. …

— T’es dur, Pierre. Ok, le dernier Tournoi était raté. Mais rappelle-toi la tournée d’automne 2012. On a été bons, on a été beaux. A ce moment-là, même toi tu y as cru en cette Equipe de France, admets-le !

— Ah ouais, la tournée d’automne 2012. Le plus grand malentendu de l’Histoire du rugby depuis le titre de l’USAP en 2009. Je sais pas si quelqu’un y a vraiment cru, mais fallait quand même être vachement crédule. Toute cette histoire, à mon avis, c’est parti de Yannick Nyanga. Au premier match, on sait pas pourquoi, il s’est mis à chialer comme une fillette pendant la Marseillaise. Sûrement parce qu’il passait son premier week-end depuis 6 ans sans voir la gueule de Guy Novès, ça a dû être un sacré soulagement. Mais les Australiens ont pas compris. Ca les a choqués ! La dernière fois qu’ils avaient vu un grand noir pleurer au milieu d’un stade, c’était aux infos quand on parlait du génocide rwandais. Ils ont dû se dire qu’on allait probablement le fusiller après le match en cas de défaite. Du coup, ils ont eu pitié de lui et ils nous ont laissé gagner. Quand tu laisses Frédéric Michalak prendre un intervalle en 2012, c’est la seule explication rationnelle que je vois.

— …

— Puis il y a eu l’Argentine, aussi. Je crois que c’est même pas la peine d’en parler. Les « Pumas », en voilà aussi une belle escroquerie ! Les gars ont réussi à faire croire au monde entier qu’ils avaient le niveau pour le Tri Nations parce qu’en 2007, ils ont réussi à battre l’Irlande et l’Ecosse pendant la Coupe du Monde la plus dégueulasse jamais vue sur le plan du jeu. Avec une équipe qui avait 37 ans de moyenne d’âge ! Depuis, le joueur le plus talentueux qu’ils aient sorti au haut niveau, c’est Nicolas Vergallo. D’ailleurs il commence à y avoir une mutinerie contre Juan-Martin Fernandez Lobbe dans l’équipe. Le mec est pas à sa place, il a clairement trop de talent ! Les autres comprennent pas pourquoi il a pas choisi d’être Italien comme Castrogiovanni et Parisse, pour eux ça n’a aucun sens. Avant les meilleurs Argentins jouaient au Stade Français et à Montpellier. Maintenant, ils sont au LOU et à Oyonnax. Comme un symbole, c’est ça qu’on dit dans le métier, non ? Voilà en fait, l’Argentine, c’est une équipe qui jouerait le maintien en Top 14.

— On a aussi battu les Samoa, qui venaient de battre le Pays de Galles, tout de même…

— Ah oui. Du coup, ça veut sûrement dire qu’on est plus forts que les Gallois ? J’ai regardé le VI Nations, étrangement ça m’a pas sauté aux yeux. Perdre sur une passe au pied de Dan Biggar, putain… c’est comme si nous on battait l’Angleterre avec un cadrage débordement de Lionel Beauxis. Bordel, tu te rends compte que tu me demandes de regarder un match contre les All Blacks, tout en sachant que le responsable de notre défense est l’ancien entraîneur de Biarritz ? Tu sais que je suis vieux, j’ai le cœur fragile. Sois gentil, épargne moi ça. Dis au Stagiaire d’écrire un compte rendu avec le stylo Hello Kitty que tu lui as offert à Noël, je suis sûr que toutes nos lectrices de moins de 13 ans trouveront ça brillant, comme à chaque fois. Ou demande lui de faire des podcasts tiens, comme Norman. Ca plaira à tes attardés de lecteurs, ça ! Tu pourras même réaliser ton rêve d’entrepreneur et faire du pognon avec ton site à la con. Tu le sais que de toute façon mes textes sont trop longs, personne ne va jusqu’au bout. Cette époque ne me mérite pas !

— Mais enfin non Pierre, c’est pas vrai ! Tes articles sont parmi les plus lus du site. C’est vrai que si tu mettais un ou deux GIF de chat, ça serait mieux, mais bon, on te laissera toujours ta liberté éditoriale, tu le sais. On ne peut pas se passer de toi. Tu es notre monsieur XV de France ! Les gens te réclament, tu sais ?

— Tu crois vraiment qu’en flattant mon ego ainsi, je vais encore accepter de faire le boulot que tu es incapable de faire toi-même ?

— A vrai dire, oui.

— Et bien tu as tort. Plus jamais je n’écrirais pour la Boucherie Ovalie. Tu m’entends bien, PLUS JAMAIS !

Pierre Villegueux revient sur la debâcle du rugby français

Pierre Villegueux est de retour avec une vengeance. Et avec Damien Try, aussi.

Note de la rédaction : si Pierre Villegueux semble toujours en vie, il semblerait que sa… condition particulière dirons-nous, ne s’arrange pas. D'autant plus qu'il a fait ami-ami avec Damien Try, avec qui il a co-écrit ce texte. Bref on a préféré éditer quelques passages, mais comme c’était l’heure de l’apéro on a relevé les passages craignos en rouge et on a demandé au Stagiaire de se charger d'élaguer, du coup c’est probablement mal fait.

Par Pierre Villegueux & Damien Try

Le contexte de la fin du monde : 

Il paraît qu'on a pris une branlée contre les All Blacks. 30-0 ! Fanny. La honte suprême. Intolérable. Du coup, les pleureuses sont de sortie pour nous resservir leur vieille rengaine : le rugby français est en crise, on va droit dans le mur, on va tous mourir, il faut tout révolutionner, blabla. C'est chouette, ça fait toujours du bien de gueuler un peu, même si comme d'habitude personne fera rien derrière, chacun préférant protéger ses petits intérêts plutôt que de réfléchir à une solution qui ferait avancer tout le monde. Mais franchement, tout ça à cause de quoi ? Se faire fesser jusqu'au sang avec une fougère n'a rien de bien exceptionnel, c'est même presque une sorte de tradition, et pas que française, les Rouquins en vert ont bien pris 66-0 l’année dernière. La différence avec les étrangers, c'est que si nous pendant 4 ans on enchaîne les branlées contre les Néo-Z, ben finalement on leur colle une bonne bifle au pire des moments, juste avant l'orgasme, pendant la Coupe du Monde. Histoire d'alimenter la légende du French Flair. C'est l'histoire de la vie, le cycle éternel, comme on dit au pays de Yannick Nyanga.

Si on se repasse le match et qu'on enlève ce vilain 0 qui blesse tant notre ego, c'est quand même loin d'être la défaite la plus humiliante du XV de France contre les Tout Noirs. 3 essais encaissés : ils ont même pas eu le bonus offensif ! On a pas pris 60 pions comme c'était systématiquement le cas il y a encore quelques années. On a rivalisé, mais on a été imprécis, puis on a été punis. C'est pas nouveau : quand on perd des ballons contre les All Blacks, les conséquences sont généralement plus fâcheuses que quand on les perd contre la Namibie. Mais si cette défaite fait si mal, c'est aussi parce qu'elle vient après un Tournoi assez minable, terminé sans panache à la dernière place. Se faire battre par les Anglais, ça aussi c'est rentré dans la culture. Mais là, on s'est même fait devancer par les Ritals (vous savez, ceux qui ont pas assez de talent pour jouer avec l'Argentine) et par toute la clique des consanguins celtes, ces gars qui viennent de pays où on trouve encore plus de pluie, de désespoir et d'alcooliques au kilomètre carré qu'en Bretagne.

Alors, c'est grave ou pas docteur Villegueux, me demande le petit lecteur boutonneux impatient de boire mes paroles pleines de sagesse ? Ben oui, ça l'est un peu. Enfin si on considère que perdre au rugby c'est grave, mais les Clermontois vous diront qu'on peut très bien vivre avec après tout. Et c'est vrai. Mais surtout, tout ça n'est pas nouveau : ça fait déjà un paquet d'années que le fonctionnement du rugby français est aussi logique qu'une partie de Camou-lox. Si ça vous plaît pas, vous avez qu’à faire une pétition sur internet bande de tocards.

Puisqu'en 2013 tous les cons ont le droit donner leur avis et leurs « yakafokon » sur le drame du XV de France – même Sylvain Marconnet, c'est dire – pourquoi pas moi ? Mais plutôt que de tirer au bazooka sur une ambulance qui ne roule déjà plus que sur un pneu depuis trop longtemps (Michalak, PSA, les étrangers, le Taupe 14, on connait), moi je conseillerais plutôt aux Français de s'inspirer des All Blacks. Je précise tout de suite, j’ai jamais aimé les Tout Noirs. N'allez pas m’accuser de racisme, ma belle-sœur est belge. D’abord c’est quoi cette histoire de danse indigène avant les matchs ? Depuis quand le colonisateur s’adapte aux rites de l’occupé ? Est-ce que Jules César il a installé des menhirs à Rome ? Est-ce que Christophe Colomb il s’est mis à égorger des enfants en haut de grands escaliers ? Et est-ce que moi je m’habillais comme un bédouin pendant mon temps au Burkina ? Non, non, non et non ! Mais bon il faut avouer que si un pays en faillite, de 4 millions d’habitants et initialement peuplé du rebut de l’Angleterre est capable de gagner deux Coupes du Monde, ben ça serait peut-être bien de regarder comment ils font. Ben ouais, s'inspirer des meilleurs, dit comme ça c'est très con, mais en même temps ça peut pas faire de mal, non ? Enfin attention, je parle pas seulement de copier leurs tatouages tribaux à la con comme le premier Portos venu au salon du tunning : on en voit déjà plein partout sur les joueurs du Top 14 et c'est pas ça qui les aide à savoir jouer un deux contre un.

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 Le saviez-vous ? A chaque lancé raté de Dimitri Szarzewski, Ma'a Nonu se rase un bout de sourcil. 

Le match

Revenons donc sur le fameux match de Christchurch. Encore une fois, les Français n'ont pas été ridicules, contrairement à ce qu'on peut entendre à droite à gauche. Finalement, ça s'est joué « à des détails », comme disent les gens qui sont payés pour se faire passer pour les Spécialistes d'un jeu que personne ne comprend de toute façon. Ouais, 30-0, ça fait de gros détails, c'est sûr. En première mi-temps, la France est archi-dominée, voire étouffée : contrée en touche, incapable de se dégager, maintenue dans son camp. Savea marque le premier essai assez vite. De son côté, Michalak rate un drop en déséquilibre en se prenant pour le mec à qui il sert la soupe toute l'année à Toulon. Quelques minutes après, il envoie un obus sur le poteau dans une position difficile, pas de bol. Personne ne monte côté bleu, ça relance des 22 en face, Lou Read nous sort une percée tout droit sortie des compil’ des plus belles actions de Lionel Nallet (je suis sûr que y a des détraqués qui sont capables de pondre des trucs comme ça), la défense se fait déborder puis pénaliser : 3 points de Cruden le lépreux. Bon, ça arrive, avec plus de réussite, ça aurait pu faire 7-6. Voire même un peu mieux. Une action entre Médard et Fritz aurait pu offrir un intervalle en plein milieu de la défense des Blacks, malheureusement elle aboutit sur un en-avant. Une contre-attaque, encore une fois menée par Médard aurait également pu donner quelque chose d'intéressant si le Wolverine pour adolescentes en chaleur avait réussi à fixer correctement son adversaire pour servir Planté démarqué sur son aile. On aura quand même pu rigoler sur Nonu qui se fait repousser sur la ligne par Machenaud comme un vulgaire Morgan Parra. Fritz en profite pour lui balancer le ballon sur la gueule, ça lui apprendra à porter une coiffure de beatnik que même Bastareaud a eu l’intelligence de couper, c’est dire.

Puis surtout, en fin de mi-temps, il y a une longue séquence près de la ligne des Blacks, où les Bleus auraient pu espérer marquer, mais finalement non. Peut-être que Alain Roland aurait pu siffler un p'tit quelque chose pour nous quand le maul qui partait à l’essai s’est fait écrouler, et que Dagg faisait honneur à son prénom en considérant comme chez lui quelque chose qui ne l’était pas. Il paraît que Roland est à moitié français, je l’ai entendu sur Antenne 2. Mouais, pour moi il est surtout à moitié étranger, et quand un fruit est à moitié pourri moi je le balance. Tant pis. Rentrer au vestiaire avec 10-0, en ayant en plus eu quelques occasions, et ce malgré la grosse domination territoriale des Blacks.

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78% d’occupation à la mi-temps, ça me rappelle quelque chose.

Du coup c’est pas si mal finalement, ça aurait pu être pire : Cruden aussi il en a raté une de pénalité, et lui on vient pas le faire chier sur fesse boks ou chais pas quoi. Il y a donc de quoi espérer en seconde période. Et en effet, ça va mieux en seconde période. Globalement, les Français parviennent enfin à mettre la main sur le ballon, à tel point qu'ils finiront le match avec 60% de possession et d'occupation. La touche va un peu mieux, la mêlée est bonne. Ils attaquent, semblent maîtriser le jeu, et on se dit qu’ils vont nous offrir un remake de la finale 2011 en remontant un peu au score avant de vaillamment échouer d’un rien. Ils vont bien pilonner la ligne d’en-but des connards pendant 3 minutes sans s’arrêter, avec du flamboyant jeu à zéro ou une passe. Mais ça passe pas, alors on essaie d’écarter pour voir, et là c’est le drame, on perd 10 mètres. Puis encore 10 mètres. Du coup le vendeur de hamburger retente ce qui n’a pas marché en première mi-temps en tapant un vieux drop sur une passe moisie de Machenaud, et réussit encore moins. Son drop est contré, les Néo-Z remontent tout le terrain avec un contre de 80 mètres dans les dents. Bon, à partir de là le match est fini, la suite c’est anecdotique. Le troisième essai viendra encore d'un contre, mais pourtant jusqu'à la 80ème les Français n'ont rien lâché et ont continué d'attaquer et de squatter les 22 mètres néo-zélandais. D’ailleurs on se prend le dernier essai parce qu’on a voulu jouer et pas taper la pénalité tellement facile que même le Michalak du jour l’aurait passée. Ca aurait servi à rien, fallait pas le faire, mais un 23-3 faisait moins branlée dans les tablettes. Au final ils n'ont pas pris 60 pions donc, et ils auraient même mérité d'en mettre une petite dizaine, ça aurait pas été volé. Les All Blacks sont vraiment pas très sympa, même quand ils jouent sans Richie McVache.

La Nalyse :

Le scénario de match peut peut-être nous permettre de soulever un point : pendant des années on nous a parlé du « retard physique » des nations de l'hémisphère nord (enfin dehors de l'Angleterre) sur celles du sud. C'était le gros problème de l'époque, puisque comme vous l'avez compris, en France il y a toujours des problèmes, mais ça c'est normal quand on répète ses erreurs encore et encore et qu'on élit un gouvernement de putain de socia [passage édité]. Laporte incarnait parfaitement cette grande inquiétude de l'époque : il citait constamment comme modèle les Wallabies de 99, puis les Anglais de 2003, des grosses machines de guerre sévèrement burnées. C'est aussi à ce moment qu'il a commencé à sélectionner des Golgoths pas forcément talentueux à tous les postes, avec le résultat que l'on sait au niveau du jeu. Aujourd'hui, il n'y a plus vraiment de fossé entre la France et le reste du monde à ce niveau-là : on arrive à rivaliser dans le défi physique ©, à enchaîner de longues séquences, à tenir la distance pendant 80 minutes avec toujours plus de temps de jeu effectif, même au mois de juin et après avoir joué plus de 30 matchs dans la saison. Le Top 14 est devenu le championnat le plus relevé du monde (relevé, ça veut pas dire meilleur ou plus spectaculaire, hein) et on peut supposer que finalement, il prépare bien au niveau international.

Par contre, là où il y a toujours un vrai fossé, voire même encore plus encore qu'avant, c'est au niveau des bases de ce jeu à la con : technique individuelle, rapidité d'exécution, et même la fameuse intelligence situationnelle chère à cet imposteur qui a parodié mon nom. Aaaron Cruden et Israel Dagg sont principalement réputés pour être des joueurs créatifs et un peu foufous : sur ce match ils ont montré qu'ils savaient aussi bien jouer au pied, et surtout de façon intelligente. Michalak, qui a un peu le même profil, a lui peiné dans ce domaine, et à part Dulin en seconde période il y a pas eu grand monde pour l'épauler. Même le gros Ma'a Nonu qu'on caricature souvent comme un gros bourrin a réussi à dégainer une passe au pied pour le premier essai de Savea, ballon qui passe dans un espace plus petit que la bite d’un [Boarf je pense pas que cette communauté ne lise la Boucherie mais on sait jamais avec Trinh-Duc, ce passage saute aussi]. Imaginez Bastareaud faire ça ! Et si vous vous êtes pas étouffés tout de suite, continuez à lire. A la main, comme depuis toujours les Blacks sont capables de remonter 80 mètres et de marquer un essai en moins de 10 secondes avec des passes millimétrées, de bonnes trajectoires de course, des offloads, des chistera, des transmissions à cloche-pied avec une main attachée dans le dos et le casque des Daft Punk vissé sur la gueule, bref toutes ces conneries de frimeurs de trois-quarts. Ces tests-matchs sont donc bien dans la lignée du dernier Tournoi : souvent la France domine, mais attaque sans imagination, sans variation, dégueule 234 en-avant par match, s'entête à faire l'essuie-glace sans jamais réussir à avancer, on dirait les Rouquins en kilt. Et quand par miracle on se retrouve avec un deux contre un à jouer, on sait même plus comment faire. Ben ouais connard, ça s’apprend pas en faisant du développé-couché. Quand on regarde les -20 ans qui viennent de se faire éliminer en poule des championnats du monde, on constate à peu près la même chose : y'en a pas un qui sait jouer au pied avec sa tête, physiquement ça tient la route mais techniquement c'est frustre. Le match contre les USA était sûrement le plus représentatif de tout ça : il y bien eu une vingtaine d'en-avant. Pour un « petit » 45 à 3 au tableau d'affichage à la fin du match. Ces mêmes Américains qui ont pris 97 puis 109 points contre les Sud-Africains et les Anglais. Les Sud-Africains et les Anglais quoi ! Des artistes connus pour avoir inventé le rugby total, assurément.

PelousSomatoline

Dis Fabien, et si tu t'occupais un peu de tes jeunes au lieu de vendre de la crème contre les vergetures ? 

Alors certes, avec un temps de préparation supplémentaire, on jouerait sans doute un peu mieux en équipe. Maintenant on peut aussi se demander ce que fout la formation française depuis un moment. Nous pondre des vrais joueurs de rugby plutôt que des bodybuilder (coucou Gunther) ou des mecs trop mauvais pour faire de l'athlé (coucou Djibril Camara) serait peut-être bénéfique pour la santé du XV de France. Même par rapport aux autres pays européens, on a du retard. Suffit de regarder jouer les Lions en ce moment (avec quel temps de préparation pour eux ?). Les Gallois, les Ecossais et même les Irlandais sont devenus plus marrants à regarder que les Français – et pas seulement parce qu'ils sont moches. Et même les Anglais d'ailleurs, merde ! Depuis quelques années ils peuvent plus suivre les grosses écuries du Top 14 à cause du salary cap, et leurs clubs sont plus faibles. Mais le jeu proposé en Premiership est plus attractif, plus varié et on commence à voir émerger pas mal de talents. Pour rappel, en 2012 et en 2013, l'Angleterre de Stuart Lancaster a fait deuxième du Tournoi avec une équipe de 24 ans de moyenne d'âge. Et l'équipe de puceaux qu'ils viennent d'envoyer en Argentine vient de leur coller 100 points en deux matchs. Ok c'était l'équipe B des Pumas… oui rappelez-vous, celle qui nous a tapés l'année dernière.

Bon, après c'est la mode de taper sur Saint-André. Lui qui fait des choix si incohérents. Un peu comme Lièvremont d'ailleurs, mais lui au moins il apportait un peu de testostérone pour faire monter la température aux conférences de presse, pas comme l'autre sosie foireux de l'Empereur Palpatine avec sa voix de Kermit la grenouille. On se rappellera pourtant que tout le monde militait pour la nomination de Ouin-Ouin il y a encore deux ans. Maintenant c'est Galthié le sauveur, ensuite ce sera Labit et Travers. Puis on reparlera bien un jour de Guy Novès qui sera sûrement encore vivant en 2062 : l'aigreur ça conserve, j'en sais quelque chose. Mais est-ce qu'ils feraient mieux ? Ouin-Ouin avec ses 70 sélections, ses titres à Gloucester et à Sale, il est pas censé s'y connaître un peu en rugby ? C’est le mec à qui on doit Sébastien Chabal quand même. Ouais bon ok, mauvais exemple. Enfin il a quand même supporté Boudjellal pendant deux ans ! Après avoir subi ça le mec est paré à tout, même aux articles de Richard Escot.

L'autre grand truc du moment, c'est les étrangers. « Toujours taper sur les étrangers quand ça va mal, ça donne de grands résultats », me disait récemment Damien Try. Il faudrait aussi se demander pourquoi on fait appel à eux. Est-ce qu'on aurait besoin de Wilkinson, McAlister et Sexton si Michalak, Beauxis, Skrela ou Wisniewski avaient été capables de réussir deux bons matchs de suite au moins une fois dans leur carrière ? Ben peut-être pas, non. Même un inconnu total en Australie comme Brock James est capable de devenir un Dieu vivant en France tant le niveau est faible à certains postes-clefs. Et même un joueur de 29 ans qui a fait presque toute sa carrière en ProD2 peut devenir le N°10 du XV de France, c'est dire notre désespoir. Et pour revenir sur les étrangers, il faudrait pas négliger le fait que jouer avec ou contre ces mecs-là tous les week-ends, c'est aussi une chance de progresser. Encore faut-il avoir le niveau pour gratter un peu de temps de jeu.

Et enfin lieu de se branler sur notre médaille en chocolat de finalistes de la dernière Coupe du Monde, et de faire de Craig Joubert un enculé international digne d'un méchant dans James Bond, il faudrait essayer de se rappeler que la France s'est taillé son chemin jusqu'à l'Eden Park à la machette, en jouant affreusement mal, et en sodomisant le Pays de Galles en mondiovision en demi-finale. Et les équipes de France précédentes souffraient déjà plus ou moins des même maux : incapable de s'adapter et de jouer avec un cerveau en 2003 (« c'est pas notre faute, c'est la pluie ! »), puis incapable de créer du jeu et de planter un essai à ces mêmes Rosbifs pourtant bien plus limités et en fin de cycle en 2007.

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« Si tu muscles pas ton jeu, tu vas au devant de grande déconvenues » disait un mec qui parait-il, a entraîné des champions du monde chez les Pousse-Citrouilles. Chez nous au pays des Valeurs ©, on ferait peut-être bien de pousser un peu moins de fonte et de jouer un peu plus au ballon. Jusqu'à preuve du contraire c'est encore le meilleur moyen de marquer des essais.

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Pierre Villegueux analyse le Crunch 2013

Par Pierre Villegueux

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La Boucherie Ovalie tient à s'excuser du retard avec lequel ce compte rendu est livré. Mais le Crunch n'est pas un match comme les autres, et c'est pourquoi notre expert Pierre Villegueux, qui lui-même n'est pas un chroniqueur comme les autres, a décidé de prendre le maximum de recul par rapport à la rencontre. Après avoir vu et revu le match, à froid, il vous délivre ainsi une analyse parfaite de ce match au sommet.

Non on déconne, en fait Pierre a encore terminé en garde à vue après avoir tenté de se battre avec son vieil ennemi Brian Moore, alors qu'il était complètement ivre dans les tribunes de Twickenham. Et cette analyse sera toujours aussi subjective et de mauvaise foi que d'habitude. Comme quoi les Valeurs ne se perdent pas à la Boucherie.

Note : Ce compte rendu ne mentionnera pas une seule fois le nom de Craig Joubert, donc pour ceux qui n'attendaient que ça vous pouvez retourner sur Youporn pour vous astiquer.

Ouf ! On l'a échappé belle. Pendant 50 minutes, on a bien cru qu'ils allaient recommencer. Je les voyais déjà fanfaronner sur la pelouse de Twickenham, fêtant leur victoire comme s'ils venaient de gagner la Coupe du Monde, nonobstant le fait qu'ils soient toujours 4ème du Tournoi. On la sentait un peu venir, cette victoire à Twickenham. Comme ça, juste pour faire chier. A la Française. Mais heureusement, tout est bien qui finit bien : cette fois il n'y a pas eu de victoire cache misère. Les Anglais, au lieu de nous tenir les cheveux au-dessus de la cuvette des toilettes, ont décidé de nous plonger la tête et de nous étouffer dans notre propre vomi, sans doute pour notre plus grand bien. Oui, parce que ça va deux minutes, la fameuse « réaction d'orgueil », le french flair et tout le bordel. Au lendemain des deux défaites contre l'Italie et le Pays de Galles, Ouin-Ouin commençait déjà à nous bassiner avec ses histoires de casque à pointe (j'ai jamais vu un mec avoir un tel fétichisme pour les objets nazis depuis Damien Try, par ailleurs), faisant appel aux sacro-saintes couilles du rugby français. Jouer avec ses couilles plutôt que de jouer au rugby (ce qui reste quand même le meilleur moyen de gagner un match, rappelons-le), c'est une spécialité bien française qui commence à nous les briser, justement. Au moins, cette fois, le XV de France aura réussi à être constant et régulier en enchaînant trois défaites. Allez Ouin-Ouin, plus que deux et tu pourras gagner le seul titre de ton mandat.

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Avant même le coup d'envoi, Dark Vador et Palpatine semblaient particulièrement inquiets.

Le contexte

Après les deux premières défaites, Ouin-Ouin s'est finalement résolu à « changer une équipe qui perd », en opérant de nombreuses modifications dans son XV de départ. On peut donc noter le retour de la bonne vielle charnière Parra – Trinh-Duc. P/TD c'est un peu comme ramener « La cité de la peur » à une soirée, tout le monde l'a déjà vu, tout le monde sait déjà à quel moment on va rire (quand TD va jouer au pied, ou quand Parra va simuler) mais ça reste une valeur sûre, faute de mieux. Yannick Nyanga fait également son grand retour à la place de Fulgence Ouedraogo, parce qu'il faut bien qu'il y ait un flanker qui sache courir et tenir le ballon, et on sait que ce ne sera pas Dusautoir. Kayser remplace Szarzewski, puisque ce dernier semble incapable de réaliser un bon match quand il ne carbure pas à la frustration d'être réduit à l'éternel rôle de N°2. Christophe Samson, anonyme joueur d'un club anonyme du Top 4 du Top 14, honore quant à lui sa deuxième sélection. Un choix stratégique puisqu'il est là principalement pour contrer l'alignement anglais, qui comporte des joueurs très efficaces dans les airs comme Parling, Robshaw et Wood. Oui à 1 contre 3 c'est un peu chaud, mais que voulez-vous, Julien Bonnaire n'est plus là. Après avoir chouiné dans l'Equipe, le Midol, Télé 7 Jours et Femme Actuelle, Wesley Fofana retrouve enfin sa place au centre, où il est aligné avec Mathieu Bastareaud. D'ailleurs, on attend encore qu'Eric Zemmour nous explique que si on perd c'est parce qu'on a mis des jeunes de banlieue au centre. Enfin Vincent Clerc est également de retour à l'aile mais cela n'a aucune incidence sur la rencontre, d'une parce que comme on vient de le dire il y a Fofana et Bastareaud au centre, de deux car c'est Vincent Clerc.

De leur côté on retrouve une équipe d'Angleterre intéressante. Après un bon Tournoi 2012 qui annonçait enfin un renouveau (des jeunes, du jeu) le XV de la Rose a connu une série de défaites contre l'Australie et l'Afrique du Sud lors des tournées d'été et d'automne. Des matchs qu'ils auraient pourtant pu, voire même dû gagner s'ils avaient été plus « réalistes » (la bise à Pastigo). Et si leur capitaine Chris Robshaw n'avait pas appris les maths dans la même école primaire que Felipe Contepomi. Finalement,

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le déclic était venu lors du match largement gagné contre les All Blacks – qui avaient la gastro, comme à chaque fois qu'ils perdent – à Twickenham viagra online pharmacy en novembre dernier (38-21). Sur une dynamique positive, nos ennemis préférés ont remporté leurs deux premiers matchs du Tournoi sans briller, mais en se montrant très solides. Malgré son jeune âge (24 ans de moyenne d'âge, environ 200 sélections dans le XV de départ… contre plus de 500 pour les Bleus) ce XV de la Rose semble déjà bien mature et prêt à réaliser le Grand Chelem. Finalement c'est peut-être pour ça qu'on déteste tant les Anglais : ils sont quand même vachement moins attardés que nous.

Enfin ça bien sûr c'est sans compter Courtney Lawes, aujourd'hui aligné à un poste inhabituel de flanker. Le Boucher de Northampton est là pour combler le déficit de puissance causé par l'absence du Picamolesque Ben Morgan, tandis que le discret mais toujours excellent Tom Wood passe en N°8. Un choix qui va s'avérer digne des meilleures expérimentations de Lapinou (comme Chabal en flanker, par exemple). Dylan Hartley fait également son retour au talon à la place du jeune Tom Youngs, peut-être un peu moins bon dans l'exercice de la mêlée fermée. Mais la grosse mauvaise nouvelle c'est le retour de Manu Tuilagi au centre. Mauvaise nouvelle pour les Bleus, qui vont se prendre un autobus en plein dans la gueule pendant 80 minutes, et mauvaise nouvelle pour Mathieu Lartot qui avait préparé plus de 60 jeux de mot sur Billy Twelvetrees.

Owen+Farrell

Et les médias veulent nous faire croire que ce gars est le successeur de Jonny Wilkinson. 

Le match

Depuis toujours, on déteste les Anglais, même si on ne sait même plus vraiment pourquoi. Heureusement, Owen Farrell est là pour nous rappeler pourquoi en début. Physiquement à mi-chemin entre Biff Tannen et un jeune officier SS échappé d'un épisode d'Indiana Jones, le fils à papa du rugby briton va s'illustrer dès les premières minutes de jeu en cherchant à faire péter les plombs à Yoann Huget. Un mauvais choix stratégique de la part des Anglais : Bubulle est un gentil – y'a qu'à voir la façon dont il donne des coups de boule – et il fallait évidemment cibler Maestri, bien plus à même de décapiter un anglais et de prendre un rouge dans un excès de rage. D'ailleurs c'est lui qui s'illustre en commettant la première faute du match, qui permet au jeune nazi d'ouvrir le score. Mais en ce début de match, les Anglais ne sont pourtant pas vraiment dedans. Pour la première fois depuis le début du Tournoi, ils se font même bousculer par des Français qui avancent à l'impact et tiennent le ballon. Bon par contre, ils n'en font rien de bien intéressant mais ça c'était prévu. La mêlée est également à l'avantage des Bleus, qui égalisent vite grâce à la botte de Parra. Puis Picamoles s'offre sa première percée du match, mais malheureusement il n'a toujours pas de mains.

Malgré cette domination, ce sont bien les Anglais qui se créent la première occasion d'essai après une percée de Tuilagi, arrêté à quelques mètres de la ligne. Une action que Farrell décide d'annihiler d'une superbe passe au pied directement pour l'arbitre de touche. Malheureusement ce dernier manque de fantaisie et refuse d'attraper le ballon avant d'aplatir en effectuant un Ashton Splash. Tant pis pour le spectacle. L'arbitre revient à l'avantage et la petite ordure passe tout de même la pénalité et redonne l'avantage à l'Angleterre. C'est alors là que va intervenir l'action remarquable du match, par Benjamin Fall. L'ailier du Racing va en effet créer les conditions optimales pour que Wesley Fofana aille marquer un essai d'anthologie. Lorsque le centre Clermontois hérite du ballon après une passe de Bastareaud (cela méritait d'être souligné) il a en effet le choix de donner la balle à Fall sur l'aile, ou de continuer tout seul. Son intelligence situationnelle le pousse à opter pour la meilleure solution, c'est à dire ne pas passer le ballon à Fall qui n'en fera sans doute rien de bien. Et bim : une percée magnifique, 7 plaquages évités, un sprint et un essai qui alimentera les images du zapping pour les 10 prochaines années. C'est là qu'on voit tout le génie de Patrice Lagisquet qui a réinventé le concept de leurre en attaque, en décidant d'aligner des ailiers tellement mauvais que jamais leurs coéquipiers ne tenteront de leur donner le ballon. Il faut dire qu'il a eu de quoi développer cette méthode à Biarritz.

Les Anglais tentent de revenir dans le match en envoyant du jeu, mais leur large-large est peu efficace et encore une fois la seule avancée vient de Tuilagi qui offre 3 nouveaux points à Farrell après avoir réussi à franchir le camp français. Malgré cela, le XV de la Rose n'est pas au mieux : Youngs se fait contrer derrière un ruck par Maestri, mais pas-Andy Goode réussit à sauver dans son en-but. Juste le temps pour Morgan Parra de rater une pénalité et la première période se termine donc sur le score de 10 à 9 en faveur des Bleus. Ouin-Ouin pleure à la mi-temps, mais bon, qu'il perde ou qu'il gagne c'est toujours pareil.

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 Manu Tuilagi, à droite, en train de prendre le dessus dans son duel contre Mathieu Bastareaud.

La seconde période commence comme elle a terminé avec Morgan Parra qui rate une pénalité, ce qui permet au topic « Faut-il sélectionner Brock James ? » de faire une remontée spectaculaire sur le forum des CyberVulcans. Farrell, lui, ne rate pas son coup de pied après une nouvelle faute de Dusautoir. Les Français ont peut-être laissé passer l'occasion d'enfoncer le clou, et le coup du sort intervient à la 54ème minute : après une chandelle de Farrell, le ballon est cafouillé et finit par atterrir dans les mains de Manu Tuilagi après un beau coup de billard à trois bandes. Le joueur de Leicester n'a plus qu'à courir vers l'en-but pour marquer l'essai assassin. Sur cette action vous noterez aussi la remarquable tentative de retour de Vincent Clerc, dont l'accélération sur 10m semble être devenue au moins aussi fulgurante que celle de Jean-Baptiste Gobelet (qu'on salue d'ailleurs car il nous aime bien, et il a bien raison). Au ralenti on découvre aussi que l'essai n'est pas valable, mais comme il était quasiment impossible de le voir à vitesse réelle on ne blâmera pas celui-dont-il-ne-faut-pas-dire-le-nom-mais-c'est-le-même-qu'un-patineur-célèbre.

Les choses ne s'arrangent pas pour les Bleus puisque le coaching de Ouin-Ouin se montre particulièrement inefficace, alors qu'il décide de remplacer ses joueurs cramés par d'autres joueurs cramés. De leur côté, les Anglais ont un banc qui a pas mal de gueule : Tom Youngs, Vunipola, Haskell, puis Care et Flood font leur entrée. Avoir une charnière de rechange sur le banc quasiment au même niveau que celle qui est titulaire est quand même un luxe que peu d'équipes peuvent s'offrir. Entré du côté Bleu, Michalak se démène pourtant : il passe d'abord une pénalité pour ramener son équipe à 17-13, puis il passe pas loin d'offrir un caviar à Fofana après un petit coup de pied par-dessus qu'il parvient à récupérer. Bon, le problème c'est que ce seront ses deux seules bonnes inspirations du match. Malgré les bonnes charges de Picamoles, qui semble plus que jamais seul au monde dans cette équipe, les Anglais remettent la main sur le match. Tuilagi continue de jouer aux auto-tamponneuses avec les défenseurs français, Care et Flood gèrent tranquillement le jeu, le public entonne « Swing Low », Debaty se fait démonter en mêlée, bref tout ça commence à sentir aussi bon que la mémé victime d'Alzheimer dans « Amour ». Les Bleus sentent le match leur échapper et décident donc de faire n'importe quoi, histoire de rendre la victoire anglaise plus éclatante, et ça c'est sacrément fair-play. Michalak, qui comme tous les grands génies est un peu autiste, joue désormais tout seul. Ou bien parfois avec les Anglais comme quand il offre une superbe passe sautée dans les bras de Robshaw. Il est comme ça Freddie, libre, il bande quand il a envie de bander et il joue avec qui il a envie de jouer. Flood profite des fautes des Français, qui ne savent décidément pas s'adapter à l'arbitrage – ou en tout cas c'est ce qu'on dit pour rester politiquement correct quand visiblement l'arbitre nous a dans le nez – pour faire gonfler le score. Dans un élan de solidarité, Ouin-Ouin décide de faire entrer Claassens et Fritz pour les 10 dernières minutes, juste pour qu'ils puissent se faire défoncer dans le Midol du lendemain eux aussi. La seule belle action française de cette fin de match est à créditer à Yoann Huget qui va réussir un cadrage débordement, de dos, dans son propre en-but, sur un joueur anglais. Clément Poitrenaud lui aurait eu la politesse de lâcher le ballon dans son en-but. Tant pis, le match se termine sur le score de 23 à 13 pour les Anglais. La cuillère de bois devient un rêve désormais accessible.

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Fais pas le con Fred, lâche ce ballon avant de blesser quelqu'un ! 

Les casques à pointe mouchetées :

Yoann Huget a encore signé un beau match à l'arrière, avec de l'envie, des relances et quelques belles interventions défensives. Son sang-froid face à cette petite pute d'Owen Farrell est également à souligner. Vincent Clerc et Benjamin Fall ont assurés sous les chandelles anglaises, et n'ont servi à rien en attaque, comme dans leurs clubs respectifs finalement. Mention spéciale aux deux plaquages ratés et aux deux ballons perdus de Jean Dridéal, l'homme qui aimait courir de travers. Mathieu Bastareaud a avancé sur quelques charges et a même réussi à faire jouer derrière lui (4 off-loads, tout de même) mais il a globalement perdu son duel d'esthète face à Tuilagi, qu'il n'est pas parvenu à plaquer à plusieurs reprises. Wesley Fofana a marqué un essai Menu Best of Maradona (c'est à dire en traversant tout le terrain puis en marquant avec la main), a fait quelques bons plaquages et a arraché un ballon dans un ruck, mais il a un peu disparu en seconde période. François Trinh-Duc profite de l'effet Michalak : ce dernier a tellement été catastrophique qu'on a l'impression qu'en comparaison, FTD a été bon. Mais si on y regarde de plus près, on retrouve le François qu'on connait que trop bien, qui joue comme un centre et pète tout droit la plupart du temps, quand il ne tape pas des coups de pied foireux. Clara Morgan Parra a lui sorti un gros match, notamment en défense avec 9 plaquages et un sauvetage sur Tuilagi. Il a aussi correctement animé le jeu et nous a offert une simulation dont il a le secret. Seul bémol, les 6 points loupés au pied au pire moment.

Dusautoir a fait son match défensivement, comme d'habitude, mais à chaque fois qu'il voit le ballon on dirait qu'il découvre ce que c'est. Nyanga a également été actif dans le domaine défensif (au point de faire un peu doublon) et a essayé d'apporter un peu en attaque, sans grands résultats. Picachu le tractopelle a encore été le meilleur français, il a marché sur la gueule de tout le monde et a même réussi à faire des passes aujourd'hui. Malheureusement dans le XV de France le soutien est souvent absent (sans même parler du soutien scolaire qu'on devrait vite envoyer à Yoann Huget, vu la qualité de son orthographe sur Twitter). Samson a fait un bon match en défense et a volé un ballon en touche. Par contre, on ne l'a pas trop vu mettre la tête dans les rucks, au contraire de Maestri, toujours aussi rudoyant. Domingo et Mas ont fait le job en mêlée, mais le joueur du MHR a malheureusement fait quelques fautes idiotes. Kayser a été propre et pourtant ce n'est pas lui qui fait de la pub pour le savon Dove Men Care.

Les remplaçants : Michalak a essayé d'apporter du dynamisme et n'a pas fait que de mauvaises choses (un sauvetage sur Tuilagi pour lui aussi). Mais dès qu'il touche le ballon on ne peut s'empêcher d'imaginer un mec entrain de jongler avec la TNT sur un monocycle. C'est encore lui qui va prendre pour tout le monde et c'est dommage, car quand il n'est pas en roue libre et installé dans un cadre de jeu un peu plus structuré (par exemple comme en Afrique du Sud) il est aussi capable d'être plus sobre et efficace. Machenaud et ses gros biceps semblent être en voie de Tillous-Bordisation : après 3-4 matchs enthousiasmants, on commence à se rendre compte qu'il est quand même un peu limité. L'entrée de Debaty a coïncidé avec la domination anglaise en mêlée. Claassen et Fritz n'ont eu que 10 minutes de jeu, le temps de faire une faute chacun. Sur 3 ballons touchés, Fritz a quand même réussi à avancer et à faire des passes. Il aurait peut-être été bon de le faire rentrer plus tôt. Szarzeweski, Ducalcon et Suta : je voulais juste écrire leurs noms pour être exhaustif.

Les moches :

Manu Tuilagi a été le meilleur derrière en avançant sur tous les ballons et en battant plusieurs défenseurs. On l'aurait même vu faire des passes deux trois fois. Le sud-af Barritt est un joueur étrange : on ne le voit pas du match, on est incapable de se souvenir de sa gueule et pourtant c'est toujours lui qui termine avec les meilleures stats de plaquages. En l'occurrence, 13 sur ce match. Une performance digne du meilleur de Florian Fritz. Pas-Andy-Goode a été sûr sous les ballons et bon au pied, tandis que Mike Brown a réussi à créer le danger en ne touchant que deux ballons du match. Ashton, lui, ne sert à rien à part avoir une tête de con et justifier la haine légitime que l'on voue aux anglais. Match correct de la charnière Youngs/Farrell, même si ce dernier a raté pas mal de choses et semblait au moins aussi nerveuse qu'une serveuse néo-zélandaise enfermée dans une chambre d'hôtel avec Ashton, Hartley et Haskell. L'autre duo Care/Flood a également bien fait le job sur les 20 dernières minutes.

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Quel homme ce Robshaw, en plus ce n'est jamais le dernier pour faire la vaisselle. 

Chris Robshaw : 10 plaquages, 36 mètres parcourus avec le ballon (le meilleur total derrière Goode et Tuilagi), impeccable sous les ballons hauts et en touche, leader charismatique malgré son regard qui lui permettrait presque de défiler au salon de l'agriculture cette année, Robshaw est une sorte de clone anglais de Julien Bonnaire. Elu homme du match pour la deuxième fois en trois rencontres (oui, en Angleterre, on ne donne pas le talent d'or à celui qui marque l'essai). Son compère de la troisième ligne Wood a également réussi un gros match à un poste inhabituel pour lui. Lawes en 6, par contre, c'était bien une idée de merde. La preuve avec cette statistique qui fait mal : 9 plaquages réussis et 4 ratés rien qu'en en première mi-temps. Dont un sur l'essai de Fofana. Ah c'est sûr que c'est plus facile d'envoyer des coups de genou à Ledesma quand il est au sol. Haskell, rentré à sa place, a été bien meilleur défenseur et n'a fait aucune faute stupide, ce qui est assez décevant de sa part. La seconde ligne Parling/Launchbury prouve encore qu'elle est très complémentaire (un qui assure dans les airs, l'autre qui plaque et qui gratte comme un taré). En première ligne, le punk à chiens Marler a un peu mangé contre Mas en mêlée, mais ça aurait pu être pire. Il est remplacé par Vunipola, plus à l'aise dans l'exercice. Dylan Hartley a fait un match solide et n'a essayé de mordre personne, ce qui là encore, est un peu décevant. Où est l'équipe qui nous avait fait rêver lors de la Coupe du monde 2011 ?

L'arbitre : Bon, on ne voulait pas s'en prendre à lui, mais il y a quand même de fortes chances qu'il se soit fait piquer sa meuf par un étudiant français quand il était à la fac. Mais c'est pas non plus une raison pour être nuls.

Conclusion :

On saluera pour une fois la régularité de cette équipe, qui depuis le début du Tournoi fait presque toujours le même match : pas de jeu et une attaque qui ne se repose que sur les exploits de Picamoles et Fofana, des remplaçants qui n'apportent rien et une équipe qui dès la 50ème minute paraît aussi essoufflée que Sylvain Marconnet quand il remonte ses courses chez lui. A qui la faute ? Ouin-Ouin ? Le Top 14 ? La Ligue ? La FFR ? Le calendrier ? Les doublons ? Ne disposant pas d'éditorialistes du talent de Jacques Verdier et Richard Escot, qui ne savent d'ailleurs plus quoi nous dire depuis le coup du « C'est la faute à Lièvremont », nous ne nous prononcerons pas sur le sujet. En attendant on souhaite aux Anglais de se ramasser lors de la dernière journée face au Pays de Galles, parce qu'il n’y a pas de raison que des trucs comme ça n'arrivent qu'à nous.

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Good game.

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Pierre Villegueux analyse France – Samoa

Plus percutant qu’une punchline de Booba, Pierre Villegueux est enfin de retour.

 

Par Pierre Villegueux,

 

Avant d’aborder l’analyse de ce match France – Samoa, je me dois de vous expliquer mon absence de longue date sur le site de la Boucherie. Après mon compte-rendu du dernier Argentine – France, j’avais tout simplement décidé de raccrocher les gants. Pourquoi ? Tout simplement parce que je me fais vieux, et à l’image de mon ami Pierre Salvioque, je ne voulais pas faire la saison de trop. Le pauvre est tellement sénile qu’il a perdu son job sur Youhou.fr, remplacé par une blogueuse de mode qui écrit une partie de ses textes en rose. Triste fin pour un esprit qui fut jadis si brillant.

Il y a quelques mois, j’ai donc décidé de tout plaquer et d’aller enfin trouver la paix de l’esprit, en m’installant en Géorgie. Là-bas, j’entraîne une équipe de cadets. Je suis revenu à l’origine, à l’essence même du rugby : la transmission. Comment mettre un coup de boule à son adversaire sans se faire choper par l’arbitre, planquer des punaises dans son protège genou, bien choisir ses crampons pour qu’une petite séance de stamping ne laisse pas de traces… j’ai tant de choses à leur apprendre. Mais alors que je vivais paisiblement ma retraite, totalement épanoui, j’ai reçu un coup de téléphone il y a quelques jours. Au bout du fil, c’était Damien Try. Un des rares gars que j’appréciais de mon temps sur la Boucherie. 

– Pierre ! Reviens s’il te plaît, ils sont devenus fous.

– Hein ?

– A la Boucherie. Il faut que tu reviennes pour analyser France – Samoa. Je t’en prie !

– Désolé petit, je suis retiré. C’est plus ma guerre.

– Si, ça l’est. Tu n’as pas vu ce que le Stagiaire a fait depuis que t’es plus là. Il fait des compte-rendus avec des blagues dont même Matthieu Lartot aurait honte. Il fait des références à Vampire Diaries et aux Spice Girls. Il va faire quoi la prochaine fois, un diaporama avec des photos d’Hello Kitty ? Mettre une bannière avec Vincent Clerc ? Le mec se permet tout depuis qu’il est allé faire sa star aux Golden Shower Blog Awards. Ne le laisse pas faire un putsch, ou c’est la fin de tout.

– Ecoute, c’est pas mon problème. Adresse-toi à ton supérieur hiérarchique.

– Ovale ? Laisse tomber. Je crois qu’il est devenu fou. Il pense qu’il travaille pour la FFR. Il s’est lancé dans le roman érotique. Toutes les semaines sur le Rugbynistère, il écrit des histoires obscènes où il renifle le slip de Gillian Galan, se fait ligoter dans les douches, et plein d’autres fantasmes dégoûtants. C’est à mi-chemin entre Fifty shades of Cécile Grès et Oui-Oui au pays de Max Guazzini. Absolument imbuvable. Je crois qu’on l’a définitivement perdu.

– Et bien tu n’as qu’à reprendre les choses en mains, après tout c’est toi le N°2 du site…

– Oui mais là, je peux pas. J’ai une réunion avec d’anciens collègues de travail à Montevideo. Mon avion décolle demain matin, je pourrai pas voir le match. Allez Pierre, s’il te plaît, tu es un peu notre Alain Juppé. Tu es notre dernier espoir.

– Bon… je vais réfléchir…

– Putain merci ! Allez je te laisse, Chistéra a encore oublié de repasser mon uniforme, et il faut que j’aille affiner ma moustache. Auf wiedersehen !

 

Voilà l’histoire. Finalement, j’ai craqué, et j’ai donné mon accord pour un round de plus. Il faut dire que l’affiche me plaisait bien aussi : France – Samoa. Certains se masturbent des heures devant le jeu des All Blacks… et ben moi, c’est les Samoa. Une île qui n’a de pacifique que le nom. De Brian Lima à Eliota Sapolu, je ne peux qu’admirer une nation qui a produit tant de fiers guerriers. De vrais joueurs de rugby à l’ancienne, pas des espèces d’esthètes en slip Dim qui aiment se la toucher parce qu’une fois dans leur vie, ils ont réussi à faire une passe entre les jambes. Il n’y a qu’à voir leur Haka, le “Sivi Tau”, bien loin de la Macarena de Piri « Kamel Ouali » Weepu. C’est simple, direct, ça veut dire : « Si je suis là ce soir, c’est pour t’arracher la tête et me servir de ton crâne pour faire une citrouille d’Halloween ». Pour le coup, on regretterait presque l’absence d’Imanol Harinordoquy.

Prends ça dans ta gueule, Shakira.
 

Le contexte

La composition du XV de France, elle aussi, me plaît beaucoup. Pascal Papé capitaine, pour un tel match, déjà, c’est parfait. Et comment ne pas évoquer Florian Fritz… mon Florian. Si Jean-Marcelin Buttin est le Fidjien blanc, Florian Fritz est lui probablement le Samoan blanc. Je note également la présence judicieuse de Morgan Parra, qui semble être une sorte de mannequin de crash-test vivant : dès qu’il y a des coups à prendre, il est titulaire. Puis je suppose que PSA a compris qu’il avait vraiment besoin de débuter un match quand il a vu qu’il avait fait un autel avec des photos de Maxime Machenaud gribouillées dans sa chambre à Marcoussis.

Un autre

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qui a sans doute dû mal encaisser le fait d’être relégué sur le banc, c’est Szarzewski. Quand Ouin-Ouin lui a annoncé, il a probablement dû fondre en larmes en pensant que Servat était encore revenu. Faut le comprendre, il vit un véritable film d’horreur depuis 10 ans. A chaque fois il croit être débarrassé, mais le gars Servat est réellement increvable, encore pire que Freddy ou Jason. Heureusement, là, c’est juste Kayser qui lui a pris sa place. Enfin Kayser a surtout pris la place de Guirado en fait : c’est le mec qu’on sélectionne parce qu’il est à moitié rouquin, qu’il a une bonne bouille, et qu’il fait marrer tout le monde quand il chante la Marseille comme un mouton égorgé dans une baignoire (Point Quade Coopé). Mais bon, personne n’imagine sérieusement faire de lui un titulaire. Y’a déjà Fritz pour le quota de mecs aux noms germaniques. Un seul suffit, on est pas non plus en Afrique du Sud ou en Argentine.

Côté samoan, on retrouve tout un tas de gars qu’on connaît plus ou moins parce qu’ils jouent en France ou en Angleterre. Je dis plus ou moins parce qu’évidemment, impossible de retenir leurs noms. Je salue d’ailleurs le courage de Matthieu Lartot et Fabien Galthié, qui contrairement à moi, ne pourront pas s’en sortir en faisant un simple copier-coller depuis Rugbyrama.

Florian Fritz, le mec qui met la tête là où même un client de la Fistinière ne mettrait pas les mains. 

 

Le match

Après deux victoires brillantes contre deux grosses nations du sud, il était prévisible de voir les Bleus paumer contre l’adversaire le plus faible de la tournée. Pressentiment vite confirmé en début de match. Après la parodie de Super Rugby contre les Pumas, nous avons assisté à une vraie belle première mi-temps tendue et ponctuée par de nombreuses mêlées. L’occasion pour Census Johnston de bouffer (pas littéralement, n’en déplaise à Fabien Galthié et sa belle tirade sur les « gènes » des Samoans) Thomas Domingo dans l’exercice. Dominateurs devant, les Samoans ont monopolisé le ballon grâce – et c’est une surprise – à un jeu au pied plutôt intelligent de la charnière Fotuali’i – Pisi. La tactique était simple, mais efficace : taper dans le dos de la défense et jeter en touche celui qui aura le malheur d’attraper le ballon. On regrettera juste de ne pas avoir vu Dulin et ses 58 kilos se faire découper en deux par la défense. Si Palisson a eu le droit à ce petit bizutage en règle en se prenant une belle Flannery lors de ses premières sélections, il y a pas de raison que le petit Brice ne ramasse pas non plus.

Les Français sont dominés, donc, et ce qui devait arriver arriva. Enfin non, ce qui ne devait pas arriver arriva : Census Johnston a réussi ce que Lionel Beauxis n’est pas parvenu à faire en deux ans de présence au Stade Toulousain, une passe au pied décisive. Après une belle passe volleyée de Liomaiava, Lemi marque le premier essai du match. Sous le choc, le Stade de France est plongé dans un silence total. Ah non, en fait ça a été comme ça pendant tout le temps, en dehors du moment où deux trois gogols ont décidé de faire partir une holà parce qu’ils ne comprenaient rien à ce qui se passait sur le terrain. 

20 minutes de jeu et ça commence déjà à sentir le bon vieux traquenard. Heureusement Frédéric Michalak décide de se rappeler de ses origines toulousaines en marquant un vrai essai d’enculé, sur un dégagement contré. Ce qu’on a pas vu sur la réalisation du match par France 2 (qui nous a encore offert énormément de gros plans sur les mollets des joueurs, merci à toi Fred « Jean-Luc » Godard, sache que tu as tout mon mépris), c’est qu’alors que Michalak avait la voie libre pour aller marquer l’essai, Vincent Clerc lui a quand même fait des grands signes avec les mains pour mendier le ballon comme un Roumain. Un mec qui veut à ce point battre le record du nombre d’essais en Equipe de France, c’est clairement qu’il a une idée derrière la tête, genre lancer une marque de polo. J’espère donc que Ouin-Ouin décidera de titulariser Yoann Huget à l’avenir. Au vu de l’absence totale de lueur d’intelligence dans son regard, les seules choses qu’il pourrait être capable de lancer, lui, sont sans doute ses propres excréments.

Dominés, les Bleus reprennent malgré tout l’avantage grâce à une pénalité de Morgan Parra qui, sur ce match, avait finalement le rôle d’un botteur de football américain : la seule fois où on l’aura vu du match, c’était pour taper des coups de pied. Et encore, juste ceux de loin, pour ne pas niquer les stats du golden boy Michalak.

Si je pose comme ça c’est bon, moi aussi je peux faire des pubs Dim ? 

 

Mais la seconde période débute aussi mal que la première pour les Français. Les Samoans monopolisent à nouveau le ballon et pénètrent dans les 22 mètres. Après un beau numéro de pilonnage sur la ligne (la ligne Machenaud évidemment, merci Lartot pour ta créativité) c’est finalement Joe Tekori qui vient inscrire le second essai samoan. Encore une fois, c’est sous les poteaux et c’est tant mieux, Tusi Pisi étant une sorte de Damien Traille des îles, incapable de taper une pénalité quand elle n’est pas en ligne droite. Les Samoans mènent 14 à 10, mais pourtant, on a du mal à les imaginer l’emporter à la fin du match. Tout simplement car le XV de France est passé en mode Stade Toulousain, et qu’il ne s’agit plus que d’attendre le moment où les Pacific Highlanders vont subitement se transformer en simple mortels, une fois passé l’heure de jeu. Ca n’a pas raté. On a pourtant flippé quand Census Johnston a été remplacé par son petit frère, James. A croire que personne n’a retenu les leçons de la saga Alien : quand tu tombes sur une saloperie pareille, tu déconnes pas et tu crames tous les œufs avant qu’ils ne puissent se reproduire. Heureusement, si James Johnston était un film de la quadrilogie, il serait probablement Alien 4 : il est censé faire peur, mais au final il fait surtout rigoler. Le banc français fait son entrée et petit à petit, la tendance s’inverse comme prévu.

Les Samoans multiplient les fautes et Michalak peut encore jouer la partition du sauveur en enchaînant les pénalités. En fin de match, on a même cru pendant une seconde que Yoann Huget pourrait aller marquer un essai plein de panache… malheureusement son cadrage débordement n’a pris en défaut que le caméraman. La France l’emporte au final sur le score de 22 à 14. C’était pas bien brillant, mais c’était du travail bien fait. Et c’est finalement ce qui nous laisse un peu sur notre faim : l’équipe de Marc Lièvremont, elle, aurait tout à fait été capable de perdre ce match. Et au moins, on se serait marré un peu. Tu nous manques, french flair.

 

Les joueurs :

La Ouin-Ouin’s Army

Face à Census Johnston, qui rappelons-le, est à la moitié du Super Sayen nommé De Pénalité (l’autre étant incarnée par Gurthro Steenkamp), le pack français a souffert. Mas, et surtout Kayser et Domingo ont été en difficulté. Maestri n’a pas non plus été spécialement à son avantage, tandis que Pascal Papé a encore été présidentiel. On avait plus vu un rouquin aussi vicieux depuis Dexter. Le Parisien a fourni un travail de l’ombre considérable en foutant sa merde partout dans les rucks, et en démembrant les tortues samoanes tranquillou, presque en sifflotant. Logiquement, un Îlien a tenté de lui trancher la gorge avec ses ongles sur un de ces mauls, mais il en faut plus pour venir à bout du nouveau Richie McCaw français.

Ouedraogo & Nyanga : Pas forcément complémentaires, les deux « 3ème ligne de rupture » (du canal lacrimal pour le second) n’ont pas livré leur meilleure prestation de la tournée, et un Dusautoir voire un Lauret (oui oui) aurait tout de même pu être utile pour faire un peu le ménage dans les regroupements. Picamoles a moins avancé à l’impact et paye peut-être le fait d’avoir disputé plus de matchs en une demi-saison que Brian O’Driscoll en 5 ans. Enfin Julien Bonnaire n’a pas joué mais il a été comme à son habitude excellent.

Morgan Parra : C’est sans doute un peu facile de lui tomber dessus vu le bordel qu’il y a eu dans les rucks, mais Têtaclac n’a pas vraiment pesé sur le jeu, pour reprendre un lieu commun labellisé Midol. Sachant que Michalak possède toujours le jeu au pied d’un poussin asthmatique, il aurait pu se rendre plus utile dans l’occupation (comme dirait Damien Try), domaine dans lequel les Samoans ont été bien meilleurs. Parlant de Michalak, il a encore fait le job sur les pénalités, en plus de marquer un essai à la Charlie Hogdson bienvenu (comme quoi, même ce joueur anonyme aura réussi à poser sa marque dans l’histoire). Son interview pleine de maturité © après le match continue de façonner sa nouvelle image de rockstar sur le retour. En France, on kiffe bien les hommes providentiels : préparez-vous donc à bouffer du Michalak Burger pour un bout de temps.

Ibrahimovic & Michalak, ou quand la ligne éditoriale de l’Equipe se résume en deux noms. 

 

Mermoz : Dans un match comme ça, on se satisfera déjà du fait qu’il n’a pas fait de bourde en défense. En même temps, c’est tout de suite plus facile quand on joue aux côtés du Soldat Fritz, qui plaque au moins pour trois joueurs. En cas d’invasion de zombies, je voudrais partir à la guerre avec ce mec. Indispensable dans son registre de 3ème flanker, même si là aussi on pourra regretter qu’il n’ait pas plus pris le jeu au pied à son compte, après l’avoir fait brillamment contre les Pumas. Les ailiers : comme Ovale Masqué à une soirée au Crillon, vous n’étiez pas invités et vous êtes restés devant la porte à vous geler les couilles. Dulin : A fait le job correctement sous les ballons hauts, sans avoir eu l’occasion de se distinguer sur ses relances.

 Qui c’est qui vient péter ton maul et qui passe son temps hors-jeu sur les rucks ? Super Connard, oh oui c’est moi !

 

Les Samoans :

Impossible de retenir le nom de ces mecs, à part bien sûr Treviranus, et pas forcément pour de bonnes raisons. Census Johnston a été monstrueux en mêlée, auteur de quelques belles charges et décisif au pied sur le premier essai : REP A SA MCALISTER. Tusi Pisi, alias Raphaël des Tortues Ninja, a utilisé sa palette de coups de pied pour mettre la pression sur le trio arrière français, mais en se faisant contrer et en loupant deux pénalités abordables, il a coûté cher à son équipe. Kahn Fotuali’i a comme d’habitude été excellent, ce que tous les recruteurs du Top 14 sauraient s’ils regardaient un peu le Super Rugby. Mais non, ils préfèrent Mike Phillips. Enfin petite déception pour le capitaine Lemi, qui malgré l’événement Movember, ne nous a pas fait l’honneur de porter une moustache aussi classieuse que son homonyme du groupe Motörhead (prends ça le Stagiaire avec tes références sur les Spice Girls).

 

Les journalistes :

Enfin je souhaiterais adresser mes félicitations personnelles à l’Equipe et au Midol, qui chaque jour, demandent à Morgan Parra s’il a envie de tuer Maxime Machenaud en l’étouffant avec un oreiller pendant son sommeil et à Wesley Fofana s’il ne serait pas meilleur au centre, puis aussi à France 2 qui pense toujours à filmer François Trinh-Duc en train de se morfondre sur son banc quand Frédéric Michalak réussit une pénalité. On a même cru voir récemment quelques articles remettant en cause le capitanat de Thierry Dusautoir, le XV de France venant de gagner 4 matchs avec Pascal Papé comme porteur du brassard. Se démener autant pour créer une ambiance de merde et faire passer les rugbymen pour des starlettes capricieuses, il y a pas à dire, c’est bien joué. C’est un peu tout le paradoxe du rugby : on déteste les footeux, mais au fond on aimerait tellement leur ressembler.

Les effets insoupçonnés de la victoire : Depuis qu’il gagne des matchs, Ouin-Ouin a rajeuni de 10 ans et ressemble un peu moins à l’Empereur Palpatine. 

Argentine History X

La seule bonne nouvelle après ce match, c’est que Pierre Villegueux est de retour.

Ou l'histoire poignante de 15 français qui se font violer par des skinhead argentins dans un bidonville de Cordoba.

Par Pierre Villegueux,

Non, Pierre Villegueux n'est pas mort. Je le précise, car ça fait un moment que je n'ai pas écrit ici, et il paraît que les temps sont durs pour les vieux journalistes sportifs réactionnaires. J'en profite d'ailleurs pour rendre hommage à mon collègue Thierry Roland, un homme qui avait plein de qualités, bien qu'il fut passionné par un sport de tarlouzes décérébrées. Voilà, c'est fait.

Nous nous étions donc quittés sur une brillante défaite du XV de France face au Pays de Galles, par une belle après-midi ensoleillée à Cardiff, où Clément Poitrenaud, allongé sur la pelouse à machouiller un brin d'herbe, avait été aux premières loges pour admirer les changements d'appuis d'Alex Cuthbert. Pour notre habituelle tournée suicide dans l'hémisphère sud, on pouvait également s'attendre à quelques fous rires, et j'imagine que c'est bien pour cela que la Boucherie a rappelé son analyste fétiche. Du côté des chaînes de télé par contre, on ne se dispute pas pour cette tournée : Canal diffuse déjà les purges du vendredi soir, France Télévision les passionnantes joutes d'Heinekid Cup, ils ont fait leur quota de matchs pourris pour la saison. Du coup, les grandes chaînes se refilent la patate chaude comme les clubs du Top 14 se refilent Benoit Baby, et le match atterrit finalement chez le petit nouveau BeinSport. Cette chaîne nous offre au moins le privilège de retrouver aux commentaires le sympathique Rodolphe Pires, un fidèle lecteur de la Boucherie. Hélas Rodolphe a un peu changé depuis qu'il a accepté le pont d'or des Qatari : il ne répond plus à nos tweets et ne vient pas quand on l'invite à l'apéro, préférant se balader dans sa Maserati et passer ses après-midis dans sa nouvelle piscine flambant neuve…

De notre côté, ce n'est évidemment pas le même luxe. Ce hippie d'Ovale Masqué a déjà dépensé l'intégralité des recettes des ventes de notre ticheurte pour s'approvisionner en drogues et écrire ses Immondes du rugby toujours plus débiles. Dans l'impossibilité de nous abonner à la chaîne, nous nous tournons donc vers le strimigne. Comme moi je n'y comprends rien à l'informatique, Ovale m'a envoyé son fidèle stagiaire pour m'assister. Un garçon bien serviable, quand même. Je dois avouer qu'il m'a un peu aidé à changer mon point de vue sur la communauté homosexuelle.

Malgré tous ses efforts, le Stagiaire peine à trouver un strimigne qui retransmet cette fameuse chaîne BeinSport. Finalement, nous suivrons donc le match en espagnol, où le CJP local appelle tous les joueurs par leur prénom, et semble avoir un orgasme à chaque tentative de pénalité de FELIPEEEEE Contepomi. Du coup, nous sommes privés de Rodolphe mais aussi de son compagnon du soir Thierry Lacroix, l'ami personnel de Paddy O'Brien, l'homme qui aime réciter les articles complets de l'IRB pour bien nous expliquer les règles à chaque coup de sifflet. Ouf : si on cherchait vraiment à comprendre le rugby, on aurait arrêté de le suivre il y a longtemps.

Au rayon des phénomènes inexpliqués, on remarque aussi dès le coup d'envoi les nombreux crânes rasés côté argentin. Est-ce la marque d'un nouveau culte en l'honneur de la divinité Contepomi ? Fight Club vient enfin de sortir en Argentine ? On ne le saura jamais, mais en tout cas cela va bien compliquer le travail des recruteurs du Stade Français et de Montpellier, pour qui une tournée en Argentine fait toujours office d'ouverture des soldes d'été. C'est d'autant plus vrai cette année que la plupart des Pumas sont de parfaits inconnus, les titulaires étant en plein stage de dop… d'entraînement à Miami. Même Marcelo Bosch a été jugé trop fort pour jouer cette tournée, c'est dire. Nicolas Vergallo, trop épuisé par son éprouvante saison au Stade Toulousain, n'est pas là non plus. La seule star venue se sacrifier pour jouer la nounou est donc le capitaine Contepomi, qui a enchaîné 72 matchs de suite depuis la Coupe du Monde 2011, mais qui est toujours au taquet comme un Sylvain Marconnet devant une assiette de bœuf bourguignon.

L'arrière Roman Miralles n'a rien compris au dress code capillaire.

Le match :

Tout commence plutôt bien pour le XV de France, qui obtient la première pénalité du match, transformée par Morgan Parra. Il n'en faut pas plus pour que les hommes de PSA s'enflamment sur le mode « c'est bon, c'est l'équipe 3 des Pumas, on va leur foutre une branlée ». Trinh-Duc décide donc de relancer de ses propres 22 mètres. Mais trop habitué à jouer avec 12 Argentins dans son club, le GPS de Françou est apparemment aussi déréglé que celui de Yoann Huget. Ainsi il nous offre un magnifique service en cloche (de cloche, ça marche aussi) directement dans les mains de Belisario Agulla, le frère d'Horacio, comme quoi leurs parents ont vraiment des goûts de merde pour les prénoms. 4 minutes de jeu, un bel hommage à Rémy Martin et déjà un premier essai pour les Pumas, la soirée s'annonce bien.

Malgré cela, les Bleus se remettent plutôt bien dans le match et dominent au niveau de la possession. On joue avec trois seconds centres : Trinh-Duc a compris qu'il ne se rendait pas vraiment utile en tentant des passes et décide donc de passer sa soirée à péter tout droit. Florian Fritz fait pareil car il est Florian Fritz et Wesley Fofana fait pareil car il a Yoann Huget comme ailier. Logiquement, les Pumas subissent et se mettent à la faute, et Parra ne tarde pas à redonner l'avantage à la France grâce à deux nouvelles pénalités. Contepomi en met également une pour le fun, mais les Pumas ne garderont pas l'avantage bien longtemps. Dans une scène surréaliste, Trinh-Duc envoie le jeu au large, Fritz passe pour Fofana, qui réussit à passer les bras pour Dulin. L'arrière agenais réussit à échapper à deux plaquages et n'est mis au sol qu'à quelques centimètres de la ligne. Le jeu rebondit alors pour Trinh-Duc, qui ajuste une passe au pied sur l'aile d'Huget. On ne sait vraiment pas si tout était calculé ou si Donald a tout simplement foiré son coup de pied, mais toujours est-il que peut-être pour la première fois de sa carrière, Huget fait preuve d'intelligence en remettant le ballon à l'intérieur pour Picamoles d'une jolie passe volleyée. On sent que le mec a bossé l'intégrale de Jeanne et Serge pendant sa suspension. Picamoles a donc le champ libre pour plonger dans l'en-but et aplatir un essai parfaitement valide, mais comme le juge de touche est Wayne Barnes et qu'il n'a toujours pas reçu la paire de couilles qu'il avait commandée sur Ebay en 2007, nous avons le droit à une séquence replay de dix minutes. L'arbitre vidéo en cabine avait probablement zappé sur le journal du hard, mais l'essai est finalement validé et la France reprend l'avantage 14 à 10. On en restera là pour la première mi-temps où il ne se passera pas grand chose d'intéressant et où l'on s'amusera à jongler entre les strimes pour mettre un peu de piment à la soirée.

Pendant ce temps à Vera Cruz, Benjamin Fall fait de la montgolfière tout nu avec une girafe. Putain y'en a qui se font pas chier.

Après une première mi-temps relativement agréable et débridée (sauf pour François Trinh-Duc, qui sans doute à cause de ses origines, semble toujours bridé sous le maillot bleu), la seconde période sera bien moins enthousiasmante. Des deux côtés, les maladresses s'enchaînent. Les mêlées aussi. Ca tombe bien, Debaty est entré et fait du bien au pack français, qui va glaner quelques pénalités. Morgan Parra enquille avec plus ou moins de réussite (5/7 au final), tandis que Donald Duck semble avoir totalement abandonné son rôle d'ouvreur : c'est maintenant Florian Fritz qui s'occupe du jeu au pied d'occupation. Dans un instant de folie, il tente même un drop, oubliant que le dernier qu'il a réussi remonte à deux ans. La France domine mais fait preuve de peu de créativité et n'a pas vraiment d'occasions d'essai. Du coup Contepomi profite des quelques fautes françaises pour maintenir les Pumas à distance raisonnable. A la 52ème minute, les Bleus remportent une mêlée sur introduction adverse, et Picamoles s'échappe jusqu'aux 22 mètres argentins. Leonardi vient tuer l'action et écope d'un jaune, qualifié par Lacroix de « faute intelligente » car selon lui mieux vaut prendre 3 points et un jaune qu'un essai. Un raisonnement contestable mais pourtant totalement vrai quand on joue contre l'équipe de France, puisque les Bleus ne feront absolument rien de leur période de supériorité numérique. Pire, ils concéderont une nouvelle pénalité qui permet à Contepomi de ramener le score à 16-20. Les Bleus ne se sentent pas vraiment menacés et attendent tranquillement que le chrono tourne. Et là c'est le drame.

Comme il n'y a rien qui ressemble plus à une rencontre de Top 14 qu'un match entre la France et l'Argentine, il fallait se douter qu'envoyer du jeu était la meilleure des solutions pour perdre le match. On se décide malgré tout à jouer… à la 77ème minute. Dulin sert Michalak qui prend

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l'intervalle et sert fort joliment Ouedraogo au contact. Le Montpelliérain, aussi inspiré que son coéquipier qui joue centre ouvreur sur le banc, balance la balle n'importe comment. C'est récupéré par les Argentins qui, on ne l'a pas beaucoup souligné, jouent très bien un coup pas si évident que ça avec encore 80 mètres à parcourir jusqu'à l'en-but. On saluera notamment la vision du jeu et la précision du centre Tuculet (prononcez Toucoulette pour que ce patronyme paraisse encore plus ridicule) qui délivre une belle passe au pied vers son ailier Montero, qui n'a plus qu'à griller Debaty à la course pour inscrire l'essai en coin. Contepomi transforme, 23-20 pour les Argentins, qui balancent le ballon en touche quelques secondes plus tard et s'assurent d'une 5ème victoire consécutive face aux Bleus sur leur sol. Un hold-up presque parfait pour les Pumas. Rien n'y fait, même en alignant des amateurs, ils n'arrivent décidément pas à perdre contre la France.

Jusqu'en Argentine, on trouve des fans de Damien Try.

La nourriture favorite des Pumas :

Belle première pour Dulin, solide sous les ballons hauts, auteur de quelques bonnes relances. Malheureusement, ce n'est pas au poste d'arrière qu'on manque le plus de talents. Buttin : J'ai dû relire la feuille de match pour vérifier qu'il avait joué. Bizarre de le titulariser à l'aile, où il a moins de latitude pour s'exprimer qu'à l'arrière, alors qu'il y avait de vrais spécialistes dans le groupe comme Fall ou Martial. Huget : n'a pas eu beaucoup plus de ballons que son pote, mais il a montré de l'envie et a été décisif sur le seul essai français. On peut donc dire qu'il s'agit de son match le moins mauvais en équipe de France, ce qui est déjà pas mal. Fofana : Décisif aussi sur le premier essai, il a pas vraiment eu d'autres occasions de se mettre en valeur. Fritz : Il plaque, découpe, récupère des ballons, percute, assume le jeu au pied. Même que de temps en temps, il fait des passes. Indispensable donc, même si on peut encore douter de l'identité de son binôme idéal. Trinh-Duc : Plus on le voit jouer, plus on veut bien croire que Marc Lièvremont était un génie. Parra : Cramé depuis des mois, il a encore été très lent, et en plus il a dû jouer 80 minutes. Il aurait peut-être été plus judicieux d'emmener quelqu'un comme Tillous-Borde, Dupuy voire même Nicolas Durand, histoire qu'il se souvienne un peu de ce que c'est que jouer au rugby.

Picamoles : Picachu le tracto-pelle a sorti un bon gros match malgré quelques maladresses. Marque l'essai et offre quelques belles percussions. Ouedraogo : a mis un casque pour ressembler à Betsen. Mais on retiendra surtout sa superbe imitation de Sonny Bill Williams un soir de cuite, avec sa passe après-contact balancée en tribunes. Enfin… il aurait mieux fait de vraiment la foutre en tribunes, justement. Lauret : Pas vu. C'est finalement quand il n'est pas là qu'on se rend compte qu'un Dusautoir, même moyen, est indispensable. Papé : Un peu l'antithèse du capitaine du Costa Concordia. A chaque fois qu'on lui donne le brassard, il sait que le naufrage sera au bout, mais il reste quand même sur le pont jusqu'au bout. Il a fait honneur à son rang avec une belle activité. Maestri : Sans doute bon dans le travail de l'ombre, il nous déçoit toujours un peu quand il ne frappe personne. La première ligne : Attoub a été solide en mêlée et bon dans le jeu, confirmant ses belles performances du Tournoi. Première discrète pour Watremez qu'on a pas trop vu pendant 40 minutes. Szarzewski : Joue toujours sans cerveau et n'avance pas beaucoup à l'impact, mais au moins cette fois, il n'aura pas foiré de lancers.

Les remplaçants : Belle rentrée de Debaty qui a bien massacré son vis à vis en mêlée. J'espère qu'il en a bien profité, ce sera pas tous les jours la fête pour lui. Michalak : Toujours aussi agréable à regarder (n'est-ce pas le Stagiaire ?) il a amené un peu d'alternance et de fluidité au jeu. Sa prise d'intervalle et sa passe après-contact auraient mérité mieux qu'un essai en contre des Argentins. Maintenant, on aimerait bien le voir titulaire, même si on sait pertinemment qu'il fera une grosse bourde ou qu'il se pétera les croisés. Tolofua : comme son futur remplaçant, il n'a foiré aucun lancer et c'est déjà ça. Taofifenua : 5 minutes et pas une pêche alors que le match était perdu et que c'était l'occasion idéale de sauver l'honneur, on l'a connu plus en forme. Mermoz : Entrée à la 79ème minute. Cette fois c'est sûr, Saint André le sélectionne juste pour se foutre de sa gueule.

En même temps c'est facile de gagner quand on a un agent infiltré dans l'autre équipe…

L'armée des 12 singes :

Malgré de nombreux nouveaux visages, on a retrouvé une équipe des Pumas plutôt appliquée et solide en défense, sans imagination mais opportuniste en attaque, bref, l'Argentine qu'on aime tant détester. Felipe Contepomi, toujours au top quand il s'agit d'humilier la France, a joué à peu près à tous les postes et a été précis sur ses tirs au but. Les arrières ont été assez maladroits avec de nombreux en-avants, mais on peut quand même les féliciter pour le second essai. Les avants ont bien fait le boulot et on risque d'en retrouver certains en Top 14 sous peu.

Enfin rendons quand même hommage au meilleur Puma du week-end, David Nalbandian. Comme dirait Damien Try, un Argentin blond aux yeux bleus, c'est l'assurance de bons gènes de boucher :

Le match de Ouin-Ouin :

D'habitude, quand un coach arrive à la tête de l'équipe de France, il nous promet de nous faire rêver, raconte qu'on va envoyer du jeu de partout et enfin gagner la Coupe du Monde. Ouin-Ouin lui était déjà déprimé dès le début, et ça ne va pas en s'arrangeant à lire ses dernières déclarations: « Les Argentins, ça fait trois semaines qu'ils étaient ensemble. Défensivement, ils étaient hyper-organisés et même s'ils ont subi, ils s'en sont sortis. Sur les neuf derniers matchs, on doit perdre huit fois. Il faut quand même arrêter de se croire supérieurs » (…) « Le rugby français… Sur la finale du Top 14, les piliers droits et les piliers gauches, des deux côtés : étrangers. Les demis d'ouverture, des deux côtés : étrangers. Point final ».

Tu es bien gentil Ouin-Ouin, mais on te rappellera quand même que Hayman et Wilkinson, c'est bien toi qui les as fait venir à Toulon. Au passage, on se demande toujours comment tu as eu l'idée de revigorer l'attaque française en choisissant le coach du Biarritz Olympique comme entraîneur des arrières.

Conclusion :

Un match bizarre. Face à une équipe limitée mais courageuse, les Bleus n'ont pas fait un match dégueulasse. Ils ont tour à tour été trop timorés (il y avait moyen de plier le match avant l'heure de jeu, notamment pendant le carton jaune de Leonardi), puis trop joueurs à l'image des deux essais bêtement pris en contre. Voilà en tout cas une défaite qui ne risque pas de remettre en confiance une équipe qui encaisse quand même là sa 3ème défaite en 6 matchs. Et pendant qu'on fait mumuse avec la réserve argentine, le Pays de Galles, l'Irlande et l'Angleterre continuent de se construire et posent des problèmes aux trois gros du Sud, dans de vrais matchs internationaux avec grande intensité. Si l'objectif est toujours de gagner la Coupe du Monde 2015, on a clairement pris du retard. Et on se demande si cette finale de Coupe du Monde miraculeuse (et pas franchement méritée, on peut le dire maintenant ?) n'est pas un cadeau empoisonné pour le rugby français, qui aurait mieux fait de se remettre profondément en question il y a quelques mois. Ah non, pardon, c'est vrai qu'il y a eu les assises du rugby français en mars dernier. Paraît que les petits fours étaient super bons.

Le résumé en vidéo :

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Le Labo aux Roses analyse Stade Français – Exeter (22-17)

Ca y est, Sergio a vu Felipe nu dans les vestiaires..

 

Ca y est, Sergio a vu Felipe nu dans les vestiaires..

 

Cette fois ci c’est Pierre Villegueux s’est collé au match du jeudi, car selon lui c’était une bonne excuse pour commencer à picoler avant le week end.

 

Le contexte :

Après une cruelle défaite face au Stade Toulousain pourtant venu en mode footing au Stade de France (18-22), les Parisiens voient leur qualification pour la H-Cup compromise, puisqu’il leur faudra aller gratter des points à Clermont et Barritz, battre l’USAP à Charlety et bien sûr triompher du Racing à Saint-Denis : autant dire qu’on a maintenant plus de chance de voir Joe Rokocoko marquer un essai en Top 14 que de retrouver les Stabilo Boys dans le Top 6 à la fin de la saison.

Heureusement, et on le sait mieux que quiconque au Stade Français, on peut toujours passer par la porte de derrière, et gagner son billet pour la Grande Coupe d’Europe en gagnant la petite. Après un parcours sans faute en poule, les stadistes ont donc le bonheur de recevoir Exeter pour ce ¼ de la Heinekid Cup. Exeter est un club qu’on connaît peu, puisqu’il ne fait partie de l’élite anglaise depuis seulement 2010. Si tout le monde s’attendait à les voir faire l’ascenseur de l’autre coté de la Manche, les Chiefs ont réussi une jolie première saison (8ème place) et cette année c’est encore mieux puisque à quelques journées de la fin du championnat, ils occupent la 5ème position, en embuscade derrière Northampton pour une place de demi-finaliste. Avec 12 points d’avance sur le 7ème (Sale) on peut même dire sans trop se mouiller que les Chiefs, eux, seront bien en H-Cup l’année prochaine quoiqu’il arrive. Bref, pas un adversaire si facile que ça, et qui en plus n’a finalement pas grand chose à perdre à Charlety.
Le film du match

Vous connaissez le match du vendredi soir en Top 14 ? Et bien il y a pire, le match du jeudi soir en Amlin Cup, qui plus est à Paris. Décor post-apocalyptique, tribunes froides et désertées, il ne manquait que des zombies dans les parages pour faire une bonne série B. Mais dans les tribunes il y a pire que des zombies : des Anglais. On peut néanmoins leur reconnaître le mérite d’avoir mis un peu d’ambiance dans les tribunes avec leurs chants, d’autant plus que les virages parisiens se sont bougés le cul pour leur répondre un peu.

Bohringer avait raison, c’est beau Charlety la nuit

 

Malgré cette atmosphère quasi-exceptionnelle pour le Stade Charlety, on échappera malheureusement pas à un match chiant à mourir. Les Chiefs démarrent bien mieux le match que les Parisiens avec de bonnes initiatives, bientôt récompensées par les premiers points de leur ouvreur argentin Ignacio Mieres. Oui, Ignacio Mieres, vous avez bien entendu. Puisque cette première mi-temps est pourrie, je me permets de vous rappeler qu’Ignacio Mieres a joué au Stade Français il y a quelques saisons. Annoncé comme le nouveau crack argentin, Ignacio débarque de l’Academy de Leicester en 2008 (déjà, si un club comme Leicester laisse filer un joueur, c’est que ça sent l’arnaque). Le petit fantôme de la Pampa ne jouera pas un seul match de l’année. Finalement, les Parisiens lui trouvent une utilité en cours de saison : quand Dan Carter se pète le tendon d’Achille au Stade de France, l’USAP est à la recherche d’un joker médical, et les stadistes voient là l’occasion de se débarrasser du joueur. Mieres ne disputera finalement que deux matchs à l’USAP avant de se blesser à son tour.


Quand Jim Carrey fusionne avec Justin Bieber, c’est bien un signe que  l’apocalypse est proche.

 

De retour dans la capitale l’année suivante, le petit fantôme aura enfin l’honneur de porter la tunique ridicule du Stade Français, le temps d’une dizaine de matchs, quand Lionel Beauxis est blessé. Et là c’est la stupeur : sans être brillant, le gars est loin d’être mauvais, notamment en défense où il plaque généreusement, ce qui fait quand même un gros choc quand on est habitué au Lémurien. Malgré ça le sosie latin de Jim Carrey fait ses valises pour Exeter en fin de saison. Après une première année à nouveau discrète (8 matchs) Ignacio explose enfin cette saison : titulaire indiscutable et 3ème meilleur réalisateur du championnat anglais, il est largement responsable de la belle saison de son club. Celui qui fut donc un des héros de la Boucherie (relire les Hachoirs d’Or 2009, où il avait gagné le « Prix Marcus Di Rollo » ) est devenu un vrai petit garçon et un vrai joueur de rugby depuis : du coup, on ne vous le cache pas, est quand même vachement émus de le retrouver à ce niveau.

Ce mini-portrait est déjà beaucoup trop long mais c’est pas plus mal car il n’y a rien à dire d’une première mi-temps où des Parisiens sévèrement mous du genou s’en sortent finalement assez bien. Car les Anglais sont joueurs mais les Anglais sont également vicieux, comme à leur habitude : ainsi Felipe « Docteur Maboule » Contepomi fut ciblé tout au long du match, notamment par le talonneur Whitehead qui lui administrera un magnifique plaquage à retardement, complètement gratuit. Felipe a beau avoir plus de diplômes qu’Indiana Jones, il n’en reste pas moins un latin au sang chaud (enfin moi je trouve ça un peu raciste, mais c’est ce que les commentateurs ont dit alors on va les croire) et il se fera justice tout seul avec ses petits poings. Résultat carton jaune. On saluera quand même son sang froid sur le reste du match sachant qu’il s’est aussi pris quelques cravates et autres charges à l’épaule. Malgré cette infériorité numérique et la domination anglaise, le score n’est que de 6-9 à la mi-temps, Paris limite les dégâts.

La deuxième mi-temps va repartir sur des bases bien meilleures puisque les Parisiens se mettent enfin au boulot. Dès la 42ème minute, Dr Maboule met la pression sur la défense anglaise avec un astucieux coup de pied par dessus, dosé juste devant l’en-but anglais. Tamponné par Camara et Sackey, l’arrière Dollman relâche le ballon et Djibril aplatit dans l’en-but. Julien Dupuy, qui respire le sexe selon certaines sources sur Twitter, passe tout au pied ce soir (y compris à longue distance) et les Parisiens à porter le score à 17-12 aux alentours de l’heure de jeu. Les Roses se disent sans doute alors que l’affaire est dans le sac et relâchent un peu la pression. Du coup, les Anglais se montrent à nouveau dangereux et Naqelevuki va à l’essai en solo après un formidable concours de plaquages ratés entre Dupuy, Arias et Contepomi. On notera d’ailleurs la défense « en Poitrenaud » de l’Argentin, ce qui consiste à surveiller l’adversaire le dos tourné à l’action. Mieres rate une transfo pourtant dans ses cordes et ça fait donc 17-17.

Ça sent la fin de match à la Harlequins 2011 et d’ailleurs ce salopard de Gonzalo Camacho, qui joue désormais à Exeter, fait une grosse frayeur à la défense stadiste en perçant sur 10 mètres. Heureusement le ballon est gratté et dégagé au loin par Dupuy sur l’action qui suit. Mais les Chiefs reviennent à la charge et c’est notre ami Mieres qui aura cette fois l’occasion de crucifier son ancien club  à 3 minutes de la fin du match : à 15m en face des poteaux, il rate pourtant le drop, comme quoi s’entraîner chaque jour avec Lionel Beauxis n’est pas sans conséquences. Très souvent poissards cette saison, les Parisiens sont décidément bien chattards (©Elvis Vermeulen) sur ce match puisqu’à l’ultime minute, Julien Dupuy transperce la défense anglaise, navigue et parvient à donner son ballon au sécateur samoan Paul Williams, qui va marquer l’essai de la victoire. C’est du vol mais après tout on ne va pas se plaindre de battre des Anglais à l’anglaise.


Le drame de Julien Dupuy : à chaque fois qu’il prend l’avion, il fond en larmes pendant la démonstration des hôtesses.

Les joueurs :

Roncero : Archi crâmé et même plus discret quand il s’agit de faire des fautes à la con qui pourrissent le jeu. Mais on ne lui en veut pas, il ressemble à mon voisin Totoro, c’est un peu la mascotte du club. Szarzewski : On lui a dit qu’il jouait pas avec l’Équipe de France et qu’il avait le droit d’être bon ? Sempéré fut meilleur sur sa rentrée. Slimani a été dynamique dans le jeu mais a oublié de s’accrocher au ballon quand il allait péter dans la défense. Finalement, c’est quand il n’est pas là qu’on se rend compte que David Attoub est quand même indispensable.

Le Candidat : toujours aussi régulier cette saison, même quand il est moins en vue il se maintient à un très bon niveau. Van Zyl, mi-catcheur mi-basketteur dans la grande tradition des secondes lignes sud-af, a encore été précieux dans les airs et dans le combat. Sinon toujours pas de nouvelle de Tom Palmer, passé de joueur discret mais indispensable à joueur discret mais inutile.

Sans doute touché par une extinction de voix, Parisse n’a pas été aussi bon qu’à d’habitude et n’a presque pas parlé avec l’arbitre. Gros matchs défensifs de Burban et de George Smith qui est tellement toujours parfait qu’il a sans doute été envoyé à Paris en retour de Karma après 3 ans de Leguizamon.

Julien “Krusty” Dupuy n’a pas toujours fait les bons choix (quelques sorties lentes et deux coups de pied en ballons morts) mais il a été très précis face aux perches et a eu l’inspiration décisive sur l’essai de la gagne. Un match ouinneure sans masque à oxygène. Dr Maboule n’était pas vraiment dans un bon jour dans l’animation offensive et ses montées kamikazes en défense ont créé quelques déséquilibres. Il se prend aussi un jaune évitable mais il est quand même à l’origine de l’essai de Camara.

Turinui & Paul Williams : C’est lourd et massif et ça découpe, avec une mention particulière pour le Samoan qui n’est pas dégueu avec ses mains et ses pieds non plus. Julien Arias lui est tellement mauvais défenseur qui finalement, Paul Sackey paraît excellent dans l’exercice à coté de lui. A part ça, on a pas vraiment vu les deux ailiers en attaque.

Djibril Camara : Le pionner de la lutte anti-contrôle antidopage aurait pu être déstabilisé par les récentes polémiques et revenir à ses mauvaises habitudes. Mais non, Dji Dji l’amoroso (© Ovale de Grace) a confirmé sa bonne forme récente, voire mieux : il sauve deux essais anglais tout faits (dont un en se couchant sous le ballon dans l’en-but) et en marque un aussi moche que décisif. Maintenant il n’a plus qu’à faire assassiner Poitrenaud, Buttin et Lapeyre et il peut espérer être sélectionner en Equipe de France.

Malabar : Y’en a déjà marre ? Plus de trace du sponsor de samedi dernier sur le maillot parisien. Dommage, on avait prévu tout un stock de vannes pour la saison à venir…
Les Chiefs :

Une équipe anglo-gallo-irlando-fidjo-argentine plutôt agréable à regarder mais finalement prévisible à faire du large-large, comme beaucoup d’équipes de Premiership d’ailleurs.Ignacio Mieres a été bon dans la conduite du jeu mais a raté l’occasion de faire un gros fuck à ceux qui n’ont pas cru en lui : il a même préféré leur donner raison en ratant un drop que même Rodrigo Roncero aurait passé avec un bandeau sur la tête et une jambe dans le plâtre. Le Pumas Camacho est toujours un danger sur l’aile, de même que son voisin fidjien au nom imprononçable (Naqelevuki  donc). Au passage, on a trouvé un deuxième mec qui s’appelle Sireli sur Terre. Whitehead s’est montré digne de la grande tradition des talonneurs anglais, de Brian Moore à Dylan Hartley et passant par Mark Regan. Et quelles magnifiques oreilles…

En bon chirurgien, Felipe a tenté de refaire le portrait de ce pauvre homme

La suite :

Qualifiés pour les demi-finales, les Parisiens savent déjà qu’ils se déplaceront quoiqu’il arrive, ce qui peut leur paraître injuste sachant qu’ils ont eu le meilleur bilan de toutes les équipes en phase de poule. Ce sera donc un déplacement au Twickenham Stoop contre leur bête noire, les Harlequins (3 défaites en 3 ans, 2 en H-Cup et une en finale d’Amlin la saison dernière) ou à Mayol chez les fous furieux Toulonnais, qui certes sont déjà sûrs d’aller en H-Cup, mais on imagine bien que Mourad ne cracherait pas sur une petite breloque brillante à mettre dans sa vitrine. Autant dire que c’est mal barré, mais si sur un malentendu Djibril Camara peut devenir un bon joueur de rugby, alors tout est possible.

Pierre Villegueux analyse Galles – France et fait le bilan du Tournoi

Bilan d’un Tournoi qui n’aura servi à rien, sinon à prouver que soulever des packs d’eau est une très bonne façon de s’entraîner pour un pilier international.

 

Par Pierre Villegueux,

 

Et à la fin, ce sont les gentils qui gagnent, sauf s’ils sont Ecossais. Voilà la morale de fin de ce Tournoi des VI Nations, qui nous a proposé une dernière journée relativement prévisible et un peu haletante. Après leur défaite à domicile face au XV de la Rose, les Français étaient vénères… mais pas trop. Ils ne voulaient pas non plus gâcher le Grand Chelem gallois : ils se sentaient déjà trop coupables de leur avoir volé une finale il y a quelques mois. C’est donc avec un esprit guerrier et conquérant que le XV de France se lança à la conquête du bonus défensif. Pour ça, on avait fait appel au spécialiste : Dimitri Yachvili, Bac +5 en sauvetage d’équipe en péril. Le Biarrot a sorti tout l’arsenal du capitaine de bateau à la dérive : sorties de balles lentes, temporisation, jeu au pied dans la boîte. Idéal pour endormir l’adversaire et s’en sortir avec une défaite honorable.

En cela, il était bien sûr aidé du docile Yoyo Beauxis, qui a signé à Toulouse pour qu’on arrête de lui parler de son pied et qui est rappelé en équipe de France uniquement pour taper des coups de tatanne. Bien sûr, on ne lui a pas demandé de le faire intelligemment, il s’est donc principalement contenté de rendre le ballon au trident arrière gallois. Il a tout de même tenu à montrer sa nouvelle identité toulousaine en ratant une demi-douzaine de drops durant tout le Tournoi, ce qui prouve qu’il a quand même plus de caractère que ce que son regard de lémurien amorphe laisse à penser.

Toujours dans cette opération « perdons dignement pour rendre hommage à Julien Bonnaire et William Servat », on avait titularisé le bon soldat Florian Fritz au centre. On ne pouvait évidemment pas lui demander d’être imaginatif mais il a rempli sa tâche principale en plaquant à la place d’Aurélien Rougerie, qui s’il continue d’être aussi vif va pouvoir devenir mannequin Dim, mais dans une vitrine des Galeries Lafayette. On avait bien pris soin de mettre Fofana à l’aile afin qu’il ne fasse pas trop de percées, puisque c’est apparemment ce qu’on lui reprochait depuis le début du Tournoi. Finalement le grain de folie de ce XV aura été incarné par Jean-Marcelin Buttin dit « Le Fidjien Blanc » (quel surnom débile d’ailleurs, après tout personne n’appelle Mathieu Bastareaud « le sumo noir ») qui nous a fait revivre le fantôme du french flair le temps de deux accélérations.

Même Wesley Fofana a été tenté de gifler Aurélien Rougerie samedi au Millenium.

 

Pour le reste, le scénario du match était classique. Pour bien se faire respecter et montrer qu’ils n’étaient pas là pour en prendre 30, les Bleus ont attendu 20 minutes avant de prendre un essai : leur meilleure performance défensive depuis l’Italie. Un essai de Cuthbert nous prouva une fois de plus la redoutable efficacité de la « défense glissante » à la biarrote. On notera d’ailleurs que c’est assez cocasse de demander aux Toulousains et Clermontois de défendre comme l’équipe à qui ils passent 30 pions tous les ans en Top 14, mais bon.

A la mi-temps d’ailleurs, Ouin-Ouin est venu pester sur cette fameuse défense inversée contre laquelle il est si difficile de jouer. Apparemment, ça ne lui est pas venu à l’idée que si cette tactique était si prisée, c’était peut-être parce qu’elle était efficace et qu’on aurait mieux fait de s’y mettre aussi. Mais passons. Après une première mi-temps relativement insipide, le XV de France a eu un gros temps fort d’une vingtaine de minutes en seconde mi-temps, avec quelques fulgurances de Buttin, Fofana ou Fritz, et bien sûr des conclusions foirées, à l’image d’Imanol Harinordoquy qui ne voulait surtout pas offrir un essai à Picamoles, son concurrent direct au poste de N°8. De Pénalité, le meilleur marqueur d’essai de l’ère Lièvremont, semble avoir pris sa retraite internationale et pas moyen de passer cette foutue ligne. Quelques pénalités d’Halfpenner et drops ratés de Priestland plus tard, le Pays de Galles célébrait enfin son Grand Chelem si mérité, Mathieu Lartot était fait chevalier d’honneur de la principauté et tout le monde pouvait aller se bourrer la gueule dans les rues de Cardiff – sauf Sam Warburton qui s’est couché à 21h après s’être brossé les dents trois fois.

On regrettera donc le match du Grand Chelem de l’année dernière entre l’Irlande et l’Angleterre, où les rouquins avaient tout fait pour niquer le sacre de leurs voisins favoris, juste pour le fun. Des Anglais qui ont bien pris leur revanche puisqu’ils ont éparpillé les verts façon puzzle sur la pelouse de Twickenham samedi dernier : on n’avait pas vu autant de scènes de Boucherie sur une chaîne hertzienne depuis la diffusion de la Passion du Christ. Dans le genre Boucherie toujours, on appréciera donc le suicide écossais à Rome, les Scots ayant eu la bonne idée de joueur leur pire match du Tournoi contre la seule équipe contre qui ils avaient réellement une chance de gagner. Pourquoi ? On ne saura jamais, probablement parce qu’ils sont Ecossais.

Sam Warburton joue aussi de la batterie. Comme Christian Jeanpierre... coïncidence ?

 

Le bilan :

La victoire du Pays de Galles est somme toute logique. Ils ont su rester sur la dynamique de la Coupe du Monde pour remporter ce troisième Grand Chelem en 6 ans. Problème : les dernières fois, ils avaient complètement pété les plombs ensuite, avec des épisodes réellement dramatiques (défaite en Italie, élimination par les Fidji en Coupe du Monde, cadrage débordement de Lionel Nallet…). A eux de ne pas prendre la grosse tête ce coup-ci et de construire pour réussir à perdre une finale en 2015, comme leurs modèles français.

Les Français justement, qui étaient les co-favoris du Tournoi, finissent à une piteuse 4ème place. La pire place depuis 2001, avec trois matchs à jouer à domicile en plus. Lapinou avait fait un peu mieux : lui, il avait battu l’Irlande. Et surtout il avait fait n’importe quoi en sélectionnant des joueurs de 16 ans, des joueurs de fédérale, et même des joueurs de sa famille. Donc on pouvait plus facilement lui pardonner qu’à Ouin-Ouin qui lui s’est appuyé sur le groupe du Mondial. Alors comme déjà dit, c’est un peu facile de lui reprocher après coup son conservatisme, alors qu’on aurait pu faire exactement pareil s’il avait lancé des jeunes et qu’on “s’était pris branlée sur branlée”…

Problème : Lancaster lui a eu les bollocks de mettre des jeunes, et ça a marché. Alors évidemment, c’est plus facile d’être audacieux quand t’es en CDD et que tu sais que le seul risque que tu cours, c’est de te faire vraiment embaucher. Evidemment, c’est plus facile de faire table rase après une Coupe du Monde ridicule sur et en dehors du terrain que quand tu termines en finale. Cette putain de finale qu’on se traîne donc comme un boulet, jusqu’à en oublier que c’était bien la même équipe qui avait perdu contre l’Italie et les Tonga. Puisqu’apparemment cette semaine c’est les assises du rugby (à ne pas confondre avec les aussies du rugby, qui sont des réunions de gens qui ne pigent queudalle à la mêlée), il serait bon de s’en souvenir et de penser qu’il faut peut-être un peu changer les choses en profondeur si on veut espérer faire mieux qu’une nouvelle finale par accident.

A propos de changement, parlons aussi un peu de d’Irlande, cette équipe qui sort un nouveau joueur tous les 10 ans. La découverte de l’année aura donc été Donnocha Ryan… 28 ans. Il a profité de la blessure de Paulo Quenelle pour disputer les deux matchs de sa vie contre l’Ecosse et l’Angleterre, à tel point qu’il est nommé dans la liste des meilleurs joueurs du Tournoi par l’IRB. L’autre tentative de nouveau c’était la titularisation de Fergus McFadden au centre lors du match face au Pays de Galles. Aux dernières nouvelles il porterait toujours l’empreinte de la chaussure de George North sur le visage. Bref, on serait presque tenté de croire que l’Ecosse et l’Italie ont plus d’avenir que la Verte Erin.
Non je déconne, quand même pas.

Heureusement les Ecossais se rattrapent sur le bon goût vestimentaire.

 

Les coqs:

Poitrenaud : Bon jusqu’à sa sortie. Sur l’essai de Cuthbert, son talent de photographe s’est encore mis en avant puisqu’il se met à genou pour mieux prendre l’ailier Gallois en contre plongée. Un artiste ce Clément.

Jean-Marcelin Buttin : Triste constat, la relève du french flair en France ressemble à Dany Boon. Bon c’est moins classe que Cédric Heymans, mais on prend quand même.

François Trinh-Duc : Est passé de deuxième ouvreur à 4ème arrière dans la hiérarchie du XV de France. Une entreprise de destruction qui surclasse peut-être même le travail effectué par Bernard Laporte sur Frédéric Michalak. Bon, ne t’en fais pas François, dans quelques semaines tout le monde te trouvera génial avec Montpellier.

Alexis Palisson : Il a perdu son mojo en même temps que ses cheveux. Pas très adroit sous les ballons hauts, plutôt transparent en attaque. Il aura tout de même été utile aux journalistes qui n’osaient pas critiquer Dusautoir et qui lui ont mis l’essai sur le dos.

Aurélien Rougerie : Je citerai juste cette remarque prémonitoire dans l’Immonde 32 juste après France – Italie « Attention tout de même à la malédiction puisque toute la presse semble lui avoir attribué le titre honorifique de « papa des lignes arrières »… le même qu’on utilisait autrefois pour justifier les sélections de Dominici et Jauzion alors complètement cramés. »

Florian Fritz : Vu la pauvreté du niveau des centres en France, jouer avec un 4ème flanker (18 plaquages) n’est pas une mauvaise idée. A été dangereux une ou deux fois avec des tentatives d’offload presque réussies. A revoir, mais plus que son comportement, c’est la régularité qui pose problème chez lui (rappelons quand même qu’il n’était pas titulaire en finale du Taupe 14).

Wesley Fofana : Il a pas marqué d’essai donc il a fait un match de merde. (théorème de Vincent Clerc). Plus sérieusement, il a été plutôt tranchant sur ses quelques ballons et s’est bien donné en défense avec des plaquages offensifs. Bon maintenant il y a plus qu’à savoir quel est son vrai poste.

Le Lémurien : Je l’avais défendu contre l’Angleterre, lui n’a pas défendu contre le Pays de Galles : ça commence à faire beaucoup. Ce sont sûrement les consignes mais ses dégagements et ses chandelles (sous lesquelles personne ne monte jamais) sont rarement pertinents et il n’est même plus capable de claquer un drop avec comme seule opposition Adam Jones qui court en slow motion à 30m de lui. Sa carrière internationale semble gelée, comme Fabien.

Morgan Parra : Lièvremont n’était donc pas totalement fou : Morgan Parra est bien le meilleur ouvreur de France. Mais en club, il joue à la mêlée et le titulaire est David Skrela. Il faut donc rappeler Dadou.

Dimitri Yachvili : Tout est dit en début de texte. Yachvili c’est un chanteur de karaoké qui tombe toutes les filles dans son village, mais quand il monte à Paris, ben même s’il a pas de pellicules, il pécho rien du tout.

Imanol Harinordoquy : Je disais la semaine dernière qu’il faisait son bon match annuel contre les Anglais, j’avais vu juste. Picamoles doit se demander ce qu’il a pu faire pour débuter 3 matchs sur le banc.

Julien Bonnaire : Rate le plaquage sur Cuthbert pour s’assurer qu’il soit filmé au moins une fois lors de sa dernière sélection. « Ah bah oui je le connais lui avec le casque, c’est Olivier Magne c’est ça ? Ca m’étonne pas qu’il prenne sa retraite, ça fait 20 ans qu’il est là ! ». Merci, nous on sait qui t’es et on te regrettera.

Thierry Dusautoir : Une faute, trois turnovers concédés, quelques placements douteux, pas le meilleur match du meilleur joueur du monde mais c’est toujours supérieur à la meilleure performance jamais réalisée par Rémy Martin

Pascal Papé : Wah ! Quel beau gosse.

Maestri : Wah ! Quel bon joueur.

Julien Pierre : Wah ! Il est encore sélectionné ?

Lionel Nallet : A fait honneur à son standing pour sa dernière. On ne lui tiendra pas rigueur de cette action à la 33ème où fébrile, il laisse tomber le saladier de chips sur le tapis du salon.

Nicolas Mas : Solide comme d’habitude. Quoi ? C’est David Attoub qui était titulaire ? Alors il joue vraiment au rugby ? Au temps pour nous. Bon match pour le Parisien qui a montré qu’il méritait d’être revu, ne serait-ce que pour résoudre le mystère de la science que constitue sa paire d’oreilles.

William Servat : On lui a remis le Talent d’Or du match, comme on remet un César d’honneur à un acteur cancéreux dont on sait qu’il va pas tarder à nous lâcher. Merci.

Jean-Baptiste Poux : On en a marre de ne pas savoir quoi dire sur lui qu’on milite désormais farouchement pour sa retraite internationale. Au moins avec Debaty, Domingo et Barcella il y a plein de bonnes vannes à faire.

Ouin-Ouin : Tu l’as dit et répété, le vrai départ c’est l’Argentine, il fallait rendre hommage aux vice-champions du monde. Dans ce cas là, tu aurais pu laisser ta place à Lièvremont pour ce Tournoi, au moins on se serait marrés.

Les Gallois :

Pas vraiment d’individualités à distinguer puisque à part le toujours clownesque Huw Bennett, aucun Gallois n’aura démérité au cours du Tournoi, et presque tout le monde aura eu sa petite occasion de briller. Une vraie équipe, donc. Finalement les Gallois c’est donc Mathieu Lartot qui en parle le mieux : sa performance vocale tout au long du Tournoi fut digne des tout meilleurs doublages de films pornos.

 

Pierre Villegueux analyse France – Angleterre (22-24)

Après sa pige au Rugbynistère, Pierrot est de retour sur la Boucherie. Et c’est bon d’être à la maison.

 

Par Pierre Villegueux,

 

Le contexte :

Après un match nul décevant face aux Irlandais (ce qui avait au moins le mérite de nous changer des victoires décevantes) le XV de France recevait donc les Anglais pour un Crunch moins intéressant que d’habitude. Déjà car la victoire finale dans le Tournoi n’était pas en jeu (pour une fois), ensuite parce que nous avions tapé les Anglais en Coupe du Monde (pour une fois) il y a de cela quelques mois, ce qui annihilait tout sentiment de revanche légitime.
Pour ne rien arranger, les journaux n’avaient pas arrêté de rappeler à quel point cette équipe d’Angleterre était jeune et inoffensive… sans doute car la presse spécialisée ne connaît que deux joueurs anglais, Jonny Wilkinson et Mike Tindall. Et encore, le dernier c’est à partir du moment où il s’est mis à lancer des nains. C’est donc frais et détendu que le XV de France rentrait sur la pelouse du Stade de France pour mater les Puceaux de la Couronne. Ouin-Ouin avait juste mis en garde ses hommes que cette fois-ci il ne faudrait pas rater l’entame du match. Le message est passé puisque cette fois-ci les Bleus auront attendu 13 minutes avant de prendre un essai. Tommy Bowe, lui, avait réussi en 12 minutes.

 

En bon candidat à la présidentielle, François Hollande cherche à s'afficher avec les puissants de ce monde pour gagner en crédibilité. Ici, aux cotés de Pierre Camou.

 

Le film du match :

Avant cela, l’entame avait été plutôt bonne. Malgré une première frayeur après une percée de Dickson, repris à quelques mètres de la ligne, le XV de France a réussi à mettre la main sur le ballon et à enchaîner quelques temps de jeu. Après une échappée sur l’aile, Julien Bonnaire était tout proche de marquer son premier essai avec la France depuis 5 ans, mais se faisait reprendre juste avant la ligne. Fofana tentait ensuite une Nalaga, c’est à dire prendre le ballon et tenter de passer en force au ras, comme un vulgaire pilier du Munster. Il était finalement sanctionné pour avoir gardé le ballon au sol. A ce moment, la France était plutôt dans son match et prenait les initiatives. C’était trop beau, Szarzewski se dit alors qu’il est temps de faire sa connerie habituelle en balançant un parpaing après contact que même Sonny Bill Williams n’aurait pas osé contre la Namibie. Farrell récupère le ballon et transmet à Dickson qui pense vite et bien et lance Tuilagi dans un boulevard. Le Samoan fume Dupuy et Rougerie à la course, Poitrenaud fume une clope en regardant sagement l’action et ça fait 7 à 0 pour la Rose.

4 minutes plus tard, rebelote : Dupuy monte une chandelle trop longue, ce qui permet à Ben Morgan de prendre de la vitesse. Ceux qui ont vu Llanelli jouer quelques fois cette saison savent que c’est plutôt le genre de truc à éviter avec le tank de la troisième ligne anglaise : après avoir cassé deux plaquages de Bonnaire et Dupuy, il raffûte Harinordoquy et transmet au contact à Ben Foden. Vincent Clerc tente un plaquage aux lacets peu efficace et l’arrière anglais s’effondre dans l’en-but. Les vice-champions du monde commencent donc encore le match avec plus de 10 points de retard, histoire d’avoir un peu de challenge.

Suite à ces essais, les Anglais sont on fire et se mettent à envoyer du jeu, ce qui est probablement un nouveau signe de la fin du monde imminente. Farrell prend un nouvel intervalle et tape à suivre pour la mobylette Sharples. Heureusement Barbatrous juge bien le rebond, évite la Poitrenade et dégage. Tout fout le camp : même la mêlée française est à la peine. Farrell récupère une pénalité dans ses cordes mais fait une Porical en l’envoyant en plein poteau. On rate de peu le 17-3.

Les Français vont finir par se reprendre un peu mais ils sont désormais obligés de faire ce qu’ils n’aiment pas (ou ne savent pas) faire en prenant l’initiative du jeu pour courir après le score. Les Anglais mettaient bien la charnière sous pression : Dupuy, si bon pour dynamiser le jeu en club, se retrouve transformé en sous-Yachvili sous lexomil, et Beauxis qu’on avait titularisé pour trouver des touches de 60m était obligé de faire des passes, ce qu’il sait plutôt bien faire, sauf qu’il n’avait pas Luke McAlister à coté de lui pour avoir des idées à sa place ce jour-ci. Heureusement, les angliches sont un peu fous-fous et font beaucoup de fautes à la con dans les rucks, ce qui permettait au tandem Krusty-Lémurien d’inscrire trois pénalités, dont une de 50m pour le Néo-Toulousain. 9-14 à la pause, la France s’en sortait franchement pas mal et on se dit que le traditionnel essai de pute de la seconde mi-temps permettrait aux Bleus de l’emporter sur le fil, un peu à la manière du Stade Toulousain qui nous a bien fait le coup 12 fois cette saison.

 

Le Tournoi d'Aurélien Rougerie résumé en une image

 

Hélas, ce ne sera pas le cas. Les Anglais, plutôt entreprenants en première mi-temps, décident de ne plus rien faire. Les Français eux font comme d’habitude et décident de faire n’importe quoi. Le match s’installe dans un faux rythme et on commence clairement à se faire chier. Alain Rolland aussi : il accorde donc une pénalité imaginaire aux Anglais que Farrell transforme. Quelques minutes plus tard, il donne un carton jaune à Sharples, sans raison, sans doute juste parce qu’il est très laid et qu’à 23 ans, il paraît en avoir 42. On appelle ça le syndrome Ollie Phillips en Angleterre. Le XV de France ne va pas profiter de cette supériorité numérique puisqu’avec Malzieu et Mermoz sur le terrain ils jouaient déjà à 13 de toute façon. Fofana est tout près de marquer son essai syndical après une belle percée mais il est stoppé avant la ligne par le pilier Dan Cole. Raconté comme ça ça paraît assez absurde. Rassurez-vous, à l’écran c’est la même chose. Fofana qui néglige aussi un surnombre sur l’action, mais pas facile à jouer car Parra était quasiment devant lui au moment de faire la passe. C’est ensuite au tour de Rougerie de percer, là aussi sans succès. Fofana passe encore proche de marquer son essai suite à une belle passe au pied de Beauxis, sur laquelle Dowson se sacrifie pour sa patrie en servant de paillasson humain. Ça commence tout de même à chauffer et Parra réduit le score sur pénalité aux alentours de la 65ème minute. Quelques minutes plus tard, Beauxis passe sa seconde pénalité de 50m du match. Plus que trois points d’écart.

Les Anglais ne font plus grand chose de terrible, Farrell ne trouve plus les touches et on sent qu’on prend le dessus physiquement. Après un bon plaquage offensif de Dusautoir, les Anglais reculent et envoient la balle à l’aile un peu n’importe comment et sans trop y croire. Julien Malzieu lui est à fond par contre, pour une fois, et se lance dans une montée défensive qui ne sert à rien si ce n’est rendre Rougerie ridicule une fois de plus : pris sur l’intérieur, Roro laisse Tom Croft prendre l’intervalle. Le joueur de Leicester n’a plus qu’à légèrement incliner sa course pour mettre dans le vent le Lémurien qui nous offre un splendide air-plaquage dont il a le secret. Farrell montre qu’à 20 piges il a des couilles grosses comme le melon d’Imalol et passe la transformation en coin. 24 à 15, ça sent bon la victoire pour les rosbiffs. Le moment que choisissent les Bleus pour avoir enfin un peu d’amour propre. Sur une belle série de temps de jeu, Fofana marque ENFIN son essai et peut donc sortir du terrain puisqu’il a fait la seule chose pour laquelle il s’était déplacé cet après midi.

Sur la transfo, Morgan Parra montre à son tour qu’il a des couilles grosses comme son propre melon en passant son coup de pied complètement en coin. Plus que deux points à rattraper : la France peut donc gagner le match en obtenant une pénalité ou un drop. A ce moment là on a tous prié très fort pour qu’Alain Rolland pense à son papa français. Mais le coup de sifflet tant attendu n’est jamais arrivé. C’est donc François Trinh-Duc qui a du endosser le rôle de sauveur de la nation, ce qu’il a fait avec autant de talent que sur sa pénalité lointaine en finale de Coupe du Monde. Donald Duc est donc trop court (ce qui confirme ainsi les rumeurs qui courent sur les Asiatiques) et son drop passe en dessous du poteau. Il reste une minute de jeu. C’est le moment qu’aurait choisi Marc Lièvremont pour faire entrer Jean-Marc Doussain. Malheureusement on rigole moins avec Ouin-Ouin et la partie se termine tristement sur un en-avant entre Rougerie et Dusautoir. Les Anglais l’emportent donc au Stade de France sur trois essais cadeaux mais en montrant, au moins en première mi-temps, quelques belles choses dans le jeu et surtout dans l’état d’esprit. Les Français eux payent peut-être le conservatisme de PSA qui a décidé de faire confiance aux presque-champions-du-monde fatigués et pas au niveau pour certains. Mais soyons honnêtes : s’il avait sélectionné des jeunes et qu’on était reparti avec plusieurs branlées dans notre sac, on lui aurait reproché l’inverse. On verra ce que donnera la version 1.1 contre les Gallois, puis le grand ménage annoncé pour la tournée en Argentine.

Les Coqs :

Moux & Pas : Les deux piliers anonymes ont encore fait le job même si la mêlée n’a pas toujours été dominatrice. Ce qui inquiète le plus c’est de voir que la relève est incarnée par Debaty et Attoub qui ont 30 piges. Le Belge a encore fait une belle rentrée cela dit, et Attoub a pu fouler la pelouse pour apporter un peu d’eau à son ami Julien Dupuy, qui donnait l’impression d’avoir couru le Paris-Dakar à pied au bout de 30 minutes de jeu.

Carlo Bruno : Ca se confirme, en fait Carlo, c’est un peu le Leguizamon des talonneurs. Physiquement, techniquement il a tout pour être un des meilleurs du monde, sauf le cerveau. Énergique et disponible mais perd souvent en lucidité. Au moins il n’a pas raté de lancers sur ce match. Juste une passe qui donne un essai. Servat est rentré puis la mêlée a été plus performante : encore une bonne raison de déprimer sachant qu’il joue son dernier match en Bleu dans une semaine.

Maestri (je ne lui trouve pas de surnoms, aidez-moi) : Après sa perf face aux Irlandais, il semblait usé et on ne l’a quasiment pas vu du match. Ouin-Ouin a donc décidé de rappeler Julien Pierre, qu’on ne voit jamais non plus mais qui a l’avantage d’être plus beau. Nallet : finir là dessus, c’est dommage. Finalement son dernier run n’aurait pas servi à grand chose et PSA aurait peut être mieux fait de prendre un jeune à sa place. Ou Pierre, qui a l’avantage d’être plus beau (il doit bien avoir d’autres qualité mais là comme ça, ça ne me vient pas).

Pascal le grand frère : A couru, chargé, plaqué, mis la tête dans les rucks. Un beau match Papéiste mais toujours pas d’essais d’ailiers au Stade de France, ce qui finit par nous décevoir.

Bestofzeworld : A fait du Dusautoir bon sans plus, donc un très bon match pour un joueur normal.

Prof : A fait du Bonnaire moyen, donc un bon match pour un joueur normal. C’est lui qui rate le plaquage sur Morgan mais ce sera probablement pas le dernier. On regrettera à sa sortie, l’absence d’ovation du public du Stade de France qui ne savait probablement pas qui il était, vu qu’il porte un casque et n’a pas de barbe. Pikachu : une rentrée décisive, ses charges ont fait avancer les Bleus en fin de match et il joue bien le coup derrière sa mêlée sur l’essai de Fofana.

ImaLOL : Atteint par la même maladie que son compère Yachvili, Imanol réussit systématiquement son seul bon match de l’année contre les Anglais. Il était partout, en attaque, en défense et sous les ballons hauts.

C'est vrai que j'ai été énorme, comme à mon habitude. Mais je suis vraiment déçu par cette défaite.

 

Krusty le Clown : Il a essayé de coller au ballon et de dynamiser en début de match, puis a vite été étouffé. Rate une pénalité facile. Encore une fois, il gagne quand même le Grand Prix Boucherie Ovalie de l’humour d’après-match en déclarant à l’Equipe « 3,4 ? Ah quand même… Moi je me mettrais la moyenne parce que c’est moi. » Une belle consolation pour sa probable fin de carrière internationale. La première victime de l’ère Ouin-Ouin sera donc un demi de mêlée. Encore une fois il n’a rien inventé puisque Lapinou avait fait pareil avec Elissalde.

Le Merdeux : S’il est plus facile de jouer contre des Anglais qui commençaient à être cramés, ce serait malhonnête de dire qu’on a pas vu la différence avec Dupuy. A bien mené le jeu avec des sorties rapides et des bons choix. C’est lui qui sert Fofana dans le bon timing sur l’essai.

Le Lémurien : Il faudra un jour nous expliquer pourquoi on sélectionne Traille ou Beauxis en 10 pour la qualité supposée de leur jeu au pied, sachant que dans le rugby moderne on cherche peu les touches et que donner des ballons de relance à Ben Foden n’est pas vraiment l’idée du siècle. Par contre, son coup de pied fut précieux face aux perches. Dans l’animation, il a été correct dans son rôle de passeur de plats : au moins il n’attente pas à la santé de ses partenaires en envoyant des obus et il ne se prend pas pour John Wayne en cherchant constamment un intervalle qui n’existe pas. Donald Duc est évidemment visé dans ce passage. Avec un demi de mêlée qui prend plus le jeu à son compte et un 12 créatif qui fait jouer autour de lui, il peut tenir la route.

Averell : Pas aussi en vue que dernièrement, il n’est pas venu prendre de ballons au milieu du terrain comme à son habitude, et n’a pas été bien tranchant sur son aile. Sa montée défensive débile sur l’essai de Croft coûte peut-être le match. Mais le virer du groupe alors qu’il était jusque-là plutôt bon est sévère.

Caveman : Wesley a marqué 4 essais en 4 matchs, et fait 4 passes en 4 matchs. Principalement car personne n’arrive à le suivre lorsqu’il perce, ce qui l’excuse un peu. Juste pour le fun, on aimerait bien le voir faire le 100 mètres avec le reste de l’équipe. Je continue de penser que son style perforant et ses qualités de finisseur colleraient mieux en 13 avec un vrai 12 distributeur. Sa percée qui vient d’un bon service de Poitreval à la 55ème minute est un bel exemple.

Cloclo : On s’est suffisamment foutu de la gueule de Rougerie jusque-ici pour en rajouter. A fait un match ni bon ni mauvais, mais son niveau est insuffisant et il n’a plus de marge de progression à son âge. Il est temps de passer à autre chose. On lui souhaite quand même de terminer sur une bonne note contre les Gallois car son lynchage médiatique n’est pas très classe – bon, nous on se fout de sa gueule depuis déjà trois ans, mais on est là pour ça.

Jean Dridéal : Il n’avait déjà pas réussi à marquer contre l’Irlande : on se doutait bien que ce n’était pas son Tournoi. Il ne faut pas l’enterrer (il était déjà bien revenu fin 2011 après plusieurs mois insipides) mais ce qu’il fait depuis 6 mois ne justifie plus sa sélection à vie. Remplacé par Mermoz, l’homme qui s’est fait piquer sa place par Coetzee à l’USAP. On comprend pourquoi.

Poitreval : Fait l’arbitre de touche sur l’essai de Tuilagi avec une belle course latérale pour ne rien rater de l’action : il ne lui manquait qu’un petit drapeau. A part ça il a encore été très bon avec un sauvetage, de bonnes relances et en intervenant souvent dans la ligne pour créer des décalages. On aurait presque envie de le revoir en premier centre, poste où il fut sacré champion de France il y a quelques mois.

Les connards :

 

Les hommes de Martin Johnson renforçaient leur cohésion de groupe en allant aux putes ensemble. Ceux de Lancaster ont eu opté pour la calinouthérapie.

 

Corbisiero : Le pilier italo-anglais né aux USA est la bonne surprise du Tournoi en première ligne : après avoir tenu la route face à Castrogiovanni, il n’a pas démérité non plus contre Mas. Hartley et Cole eux confirment qu’ils seront là pour un moment.

Botha : Viré des Bulls qui n’avaient pas voulu lui filer de contrat en Afrique du Sud, le grand blond au casque rouge qui débarque en sélection à 29 piges avait fait taire les critiques en réalisant un beau Tournoi jusque là. Sur ce match, il n’a pas vraiment brillé par contre. Belle partie de Parling, un autre sélectionné sur le tard (28 ans) qui a fini par se faire remarquer par ses sélectionneurs en singeant le look de sans-abri de Sam Whitelock. Bon dans les airs, bon plaqueur, bon dans le travail de l’ombre, un seconde ligne de devoir comme on dit quand on bosse dans la presse et qu’on manque d’imagination.

Robshaw : Les Anglais ont trouvé une espèce de Julien Bonnaire briton, gentil blond courageux, plaqueur (13, le meilleur total du match) et travailleur infatigable. Un peu sur le même modèle mais avec des qualités en touche supérieures (2 ballons volés) et des jambes de trois-quart, Tom Croft devrait (enfin) s’installer comme titulaire durable avec cette performance. Enfin Ben Morgan a été globalement énorme, puissant, rapide, habile derrière sa mêlée (pratique pour vite sortir le ballon quand la France dominait les débats).

Dickson : Il est de bon de rappeler que le supposé maillon faible anglais est titulaire à Northampton depuis des années, qu’il a gagné une Heinekid Cup et fait la finale de la version pour adulte l’année dernière. Il a montré qu’il était au niveau, bon éjecteur mais sachant aussi calmer le jeu quand ça s’imposait.

Farrell : La grande question c’est de savoir si Jonny Wilkinson n’aurait pas couché avec la femme d’Andy Farrell il y a quelques années: à 20 piges, Owen ressemble à un clône de l’idole de la Rade, pas forcément flamboyant mais toujours juste à la main ou au pied, et faisant preuve d’un beau sang froid face aux perches, malgré un raté facile. 9/9 au plaquage en bonus.

Barritt : Au cas où on aurait oublié qu’il est sud-africain, Bradley a bien fait dans le cliché pour nous le rappeler : bon plaqueur en défense (8 plaquages, mais tout de même deux ratés) mais aussi transparent en attaque qu’un mix de Gonzalo Canale et du Fantôme de Yannick Jauzion.

Tuilagi : On ne l’a pas vraiment vu, sauf sur une action. Comme Clément Poitrenaud finalement.

Sharples & Ashton : Pas vraiment un match pour les ailiers. On a pas eu l’occasion de voir le flamboyant ailier de Gloucester, qui en plus a pris un jaune pour une David Smith assimilable à une sodomie arbitrale. Pour Ashton c’est plus simple, on ne l’aura pas vu du Tournoi et c’est tant mieux tant il a une tête de con.

Ben Foden : 4 essais en 5 matchs contre la France, maintenant on sait ce que ça fait d’être Irlandais et d’avoir Vincent Clerc contre soi.

L’homme du match : Stuart Lancaster
Qui veut gagner un CDI ? Stuart a eu l’audace de lancer des jeunes, son équipe a battu (certes sans style) les Ecossais et les Italiens chez eux, il fallait tout de même le faire sachant que pour eux, c’était un peu l’année ou jamais. Contre les Gallois, les Anglais ne perdent le match qu’à la 78ème et sur un essai refusé à la dernière seconde. Et maintenant une belle victoire à l’extérieur contre la France…. Sachant que son seul concurrent pour le poste est un sosie foireux de George Clooney dont la plus grande fulgurance tactique de ces dernières années aura été de titulariser Mauro Bergamasco à la mêlée, il a maintenant toutes les chances de conserver son job.

 

Les déclarations :

« Une page de ma carrière se termine, mais que de bons souvenirs et de plaisir d’avoir joué autant pour mon pays… » Lionel Nallet

« Une page de ma carrière se termine, mais que de bons souvenirs et de plaisir d’avoir joué autant pour mon pays… » Julien Dupuy

« Ouin ouin ouin ouin ouin ouin ouin » Ouin-Ouin, amer mais lucide.

« Je comprends pas, cette combinaison marchait avec Biarritz ! » Patrice Lagisquet, amer et pas très lucide.

« Allo Philippe ? Oui attends deux minutes, je sauve le Bého de la relégation vite fait et j’arrive » Dimitri Y.

« Euh… » Bernardo le Lémurien.

« C’est une victoire formidable. Nous allons fêter ça à l’hôtel avec une bonne tasse de thé et des biscuits, devant le dernier épisode de la saison 77 de Docteur Who. Quel merveilleux week end. » Chris Robshaw.

 

« Vas-y batard rends moi mon petrol-han, t'as même pas de cheveux boloss » Yachvili et Dupuy, une concurrence qui dure depuis 2002, et à la fin c'est toujours le Yach qui gagne.

 

Pour terminer : Enfin finissons sur une note positive en soulignant le retour du héros, Fritz the Cat-erpillar, et par là-même le retour de vrais bouchers dans l’Equipe de France, sachant que Pascal Papé a décidé d’arrêter de distribuer des pains pour ne pas porter préjudice à sa carrière en politique.

Pierre

Pierre Villegueux était aussi à Racing/Cardiff

On laisse entrer n’importe qui à Yves du Manoir…

Par Pierre Villegueux,

Vendredi dernier, alors que je m’apprêtais à vivre ma soirée de H-Cup devant un stream hongrois aussi fluide que le jeu de ligne du Biarritz Olympique, j’ai reçu, sous les coups de 18h, un coup de fil inattendu. Enfin pour moi, n’importe quel coup de fil est inattendu…. alors que je m’attendais au pire (par exemple, le décès de mon vieux copain de bistrot Pierre Salvioque), quelle ne fut pas ma surprise d’entendre (enfin, façon de parler) la voix d’Ovale Masqué, le célèbre chef de la Boucherie, dont je n’avais plus entendu le timbre si virile depuis des mois. Il me dit « Pierre, je me demandais si ça te dirait de venir avec nous au Racing ce soir pour le match contre Cardiff. On a des accréditations. Au départ, je voulais inviter Vern Crotteur, mais il a match en Irlande demain. Du coup j’ai demandé à Elvis Vers-Melun mais il est en pleine tournée. Alors j’ai demandé au Stagiaire, mais il m’a confié qu’après sa semaine d’intégration dans son école de commerce, il avait toujours du mal à s’asseoir. Puis enfin, j’ai demandé à ma mère, mais elle voulait pas rater Koh-Lanta. Alors je me disais que ce serait sympa que tu viennes avec nous, depuis le temps… ».

Trop aimable. Deux ans que je fais des chroniques sur le site, et tout ce qu’il a à m’offrir c’est une soirée à Colombes. Le tiers-monde à 20 minutes de Paris. Encore mieux que Disneyland…. Le match me dit trop rien, mais mon streaming est vraiment merdique et il n’y a plus de bières au frigo, alors je me dis, pourquoi pas.

Direction les Hauts-de-Seine donc, via le train de banlieue, le moyen de transport privilégié des clodos, des drogués, des alcooliques et autres damnés de la terre. Ovale Masqué semble dans son élément, forcément. Ovale de Grâce, elle, n’a peur de rien et ose la minijupe orange. Apparemment, Madame s’est mise en beauté pour séduire Andrea Lo Cicero, ce modèle d’élégance à l’italienne, avec ses mèches blondes à faire frémir de jalousie Cédric Heymans. Chacun ses goûts après tout, il y a bien des gens qui demandent à Henry Chavancy de poser à poil…
Une fois arrivés au stade, on voit les pros de l’organisation : Ovale de Grâce se rend compte qu’elle n’a en fait que deux accréditations. Un de nous ne pourra donc pas assister au match en tribunes de presse. Je propose à Ovale Masqué de régler ça comme on le faisait dans mon temps, à la courte paille, en baissant nos pantalons. Peu sûr de lui sur ce terrain, il préfère pierre-feuille-ciseaux. Il a gagné en utilisant le puit. Je ne suis pas bien sûr qu’il ait le droit de faire ça, mais je m’en fous. Les mondanités, très peu pour moi. Surtout que j’ai cru comprendre qu’ils passaient la soirée en compagnie d’un blogueur spécialisé dans le rugby de l’hémisphère sud. On joue donc au rugby là-bas ? Première nouvelle, je pensais qu’il y avait que du XIII et du beach rugby…

J’achète donc ma place restante et me dirige en tribune nouvelle. Une tribune qui porte bien son nom : construite en un été par des ouvriers portugais fainéants, c’est surtout un tas d’échafaudages branlants qui nous rappelle les plus belles heures du stade Furiani. Heureusement, c’est pas avec ces fous furieux de supporters du Racing que ça risque de s’effondrer. Pas plus qu’avec ceux de Cardiff, qui à la fin du match ont repris en choeur « Hey Jude », cet hymne sataniste composé par le dangereux Paul McCartney. Je peux donc m’installer sans crainte et assister à ce match qui s’annonce être une promenade de santé puisque Rugbyrama titrait deux jours avant « Voie royale pour le Racing ». Peut-être avaient-ils oublié que Cardiff était en demi-finale de H-Cup en 2009, au moment où le Racing bataillait encore pour assurer sa montée en Top 14. Enfin bon…

On a pourtant cru que les Racingmen pourraient leur donner raison. Pendant dix minutes environ. Bien en place, le Racing débute bien la partie et pose la main sur le ballon. Germain ne tarde pas à ouvrir le score sur pénalité. Après une longue interruption pour cause de décès d’un seconde ligne gallois (le speaker aurait pu en profiter pour siffler la marche funèbre, jamais là quand on a besoin de lui…), Juan-Martin Hernandez passe le drop avec sa classe et sa décontraction habituelle. Car Hernandez a toujours la classe, même quand il se foire, ce qu’il ne tardera pas à nous prouver avec quelques choix de jeu au pied déroutants en seconde période.

Passée la dixième minute de jeu, Cardiff semble enfin avoir fait le deuil de son seconde ligne et offre sa première belle séquence du match. Leur jeu est simple est efficace, le triangle arrière James – Czekaj – Cuthbert brille et les temps de jeux s’enchaînent facilement. On arrive vite dans les 22m et heureusement, ce grand rouquin de Paul Tito est poussé en touche à 5 mètres de la ligne. Et là c’est le drame. Sur la touche, le Racing récupère le ballon et forme un maul. Et là, on comprend rien, d’un coup la balle se retrouve dans les mains du pilier Filise, qui s’extrait du bordel et va tranquillement marquer devant des Racingmen inertes. Ils auraient quand même pu applaudir… Les Franciliens sont cueillis à froid, les supporters aussi – ah non, il paraît qu’ils sont tout le temps comme ça.

Lors d’une récente conférence de presse (qui nous a un peu rappelé ce moment délicieux où, juste avant de se mettre sur la gueule, deux catcheurs s’envoient des vannes niveau CM1 par micros interposés) Thomas Savare faisait remarquer que le Racing marchait dans les traces du Stade Français. Pour le coup, il n’a pas tort, puisque le Racing adopte exactement la même tactique que le voisin parisien quand il se retrouve sans solution : donner le ballon aux Argentins et les laisser se débrouiller entre eux. Après deux nouveaux coups de pieds de Germain et Parks, c’est donc Juan-Martin Hernandez (tiens…) qui va s’infiltrer dans une brèche galloise, avant de servir judicieusement un autre Juan, Imhoff, bien arrivé à hauteur. Débarqué de sa pampa, le pauvre se les gelait sur son aile depuis 3 matchs. Il a compris qu’au Racing c’était un peu comme avec les Pumas, pour espérer toucher des ballons, mieux vaut aller les chercher dans les mains des coéquipiers. Sur le reste de l’action, l’Argentin fait parler ses talents d’ancien cador du 7 et élimine 3 adversaires en faisant parler ses appuis et son raffut.

14-10 pour le Racing, jusque là tout est à peu près logique. Sauf qu’encore une fois, dès que les Gallois ont le ballon, ils déroulent. Cet arrière inconnu mais néanmoins talentueux E que s’appelerio Czekaj, fait le show et traverse tout le terrain sur une belle relance. Quelques temps de jeu plus tard, la balle rebondit vers l’aile et Cuthbert marque en coin après arbitrage vidéo. Cardiff mène donc de 3 points à la mi-temps en ayant approximativement touché deux ballons.

Et là, comme vous êtes des lecteurs intelligents (après tout vous nous avez découverts en lisant télérama, bande de bobos), vous vous dîtes que si le Racing veut gagner ce match, il vaudrait mieux mettre la main sur le ballon en seconde mi-temps. Loupé. Il faut dire que Pierre Berbizier ne s’était pas trompé sur sa compo d’équipes : Lorée, Hernandez, Estebanez, Germain… c’est simple, il y avait plus de bons footballeurs à Colombes ce soir là qu’au Stade de France pour le match avec les Bleus et les USA. Les bleus et blancs nous ont donc tout fait : le jeu au pied dans la boîte, les chandelles, touches (pas trouvées bien sûr, histoire de donner des bons ballons de relance). Du coté de Cardiff, le jeu est toujours aussi fluide, la vitesse d’exécution est un ton au dessus. Tom James continue de s’amuser mais la défense du Racing est solide. À force d’enchaîner les temps de jeu, les Blues obtiennent tout de même des pénalités et Dan Parks, en bonne forme ce soir (ça change) continue d’enquiller, se permettant même de rater ses drops. L’ouvreur australien international écossais et résident gallois (c’est ça un citoyen du monde ?) assure aussi dans le jeu courant avec quelques bons coups de pied de déplacement.

Le rythme baisse, le match devient plus haché. Le Racing n’est qu’à 6 points et fait entrer Vakatawa, au cas où il serait d’humeur à traverser le terrain. Pas ce soir : le Racing empoche le point de bonus défensif mais perd à domicile contre son plus gros rival. Autant dire que c’est mal barré pour la qualif, ce qui doit bien attrister Tonton Jacky qui déclarait cette semaine dans le Midol « La Coupe d’Europe est l’objectif prioritaire du Racing, pas le principal ». Si vous avez fait des études de Jedi, vous serez gentils de nous expliquer le sens de cette phrase dans les commentaires…

C’est donc le coeur en peine (non je déconne, je m’en fous un peu) que j’ai quitté le stade. Seul. J’ai bien reçu un SMS d’Ovale de Grâce (« Je suis avec Andrea dans les vestiaires, viens tu avec moi ? (et du matériel) » mais il semblerait qu’elle se soit trompée de destinataire.

Les Racingmen

Orlandi – Noirot – Lo Cicero : Après avoir été traumatisé par la Georgian Connection briviste, Orlandi a eu la chance d’enchaîner avec un Gethin Jenkins plutôt en forme. Noirot solide comme d’habitude et Lo Cicero très élégant avec ses chaussettes baissées. Pour le reste on ne sait pas trop si ils ont dominé en mêlée ou pas, vu qu’en H-Cup, ces phases sont arbitrées à pile ou face.

Ghezal & Qovu : Le Racing avait aligné sa plus belle paire de bouchers avec le sosie de Tahiti Bob et celui de Forest Whittaker. Un seconde ligne adverse a terminé à l’hôpital et c’est même pas de leur faute. Décevant. Lionel Nallet est entré juste pour faire pleurer Sam Warburton, sans succès.

Antoine Battut – Jacques Cronje – Johhny Leo’o : Je rêve de voir un jour Antoine Battut jouer dans la même équipe que Dave Vainqueur. Voilà, j’avais envie de faire cette vanne depuis longtemps… sinon bon match de la troisième ligne, qui avait quand même du challenge en face.

Mathieu Lorée : Un bon joueur, mais qu’on ne remarque que lorsqu’il allume des drops (ou des joints). Ce soir, ni l’un ni l’autre.

Juan Martin Hernandez : Mi-Mago, Mi-Chalak, Garcimore a joué 5 matchs en 2 saisons et ça se voit un peu. Il n’a pas encore retrouvé toute sa superbe, mais sur deux trois actions, on voit que le talent est toujours là. La frime aussi.

Juan Imhoff : Que personne n’ait songé à le recruter avant le mois d’octobre (alors que des plagistes comme Rokocoko trouvent des clubs facilement) prouvent que les recruteurs du Top 14 sont comme moi : ils peuvent pas regarder un match de 7 sans avoir envie de se flinguer après les 4 premiers essais. Donc au bout de deux minutes.

Fabrice Estebanez : Dirty Berby est un sadique. Fâché contre Estebanez après ses « vacances » du mondial, il a tenu à le faire payer en le faisant jouer la semaine dernière à Brive, cet endroit de désolation duquel il cherchait à s’enfuir depuis des années. Encore sous le choc, il n’a pas été très en valeur et s’est blessé en seconde mi-temps.

Henry Chavancy : Bon ben finalement il était mieux dans le calendrier…

Sireli Bobo : À son actif, une très belle réception de chandelle façon smash de volley ball, digne des meilleurs épisodes de Jeanne & Serge. Il n’a pas vraiment eu l’occasion de briller sinon.

Gaetan Germain : L’homme dont la puissance au pied est proportionnelle à l’épaisseur de ses sourcils a encore sorti un match solide, en plus de se montrer efficace face aux perches. Ça n’a pas suffi.

 Les Cardiffois :

Filise : Faire 130 kilos et marquer un essai de demi de mêlée ? C’est possible.

Sam Warburton : Un bon match. Courageux, endurant, discipliné, souriant en interview. Il a eu une lueur de génie pendant la Coupe du Monde, mais cet homme n’est pas un boucher, hélas. Il ne sera probablement jamais sur notre bannière.

Dan Parks : On sait que le David Skrela écossais est capable du meilleur comme du pire. Pas de chance pour le Racing, ce soir c’était le meilleur. Elu homme du match, ça n’a pas dû lui arriver souvent…

Jamie Roberts : A eu la bonne idée de se blesser en un quart d’heure, pour laisser le bonus défensif au Racing.

Tom James : Plusieurs percées et un bon gros match. Meilleur marqueur de la Ligue Celte en 2008 et auteur de bons débuts en sélection avec le Pays de Galles (il compte 10 capes en tout) il avait été éclipsé par George North l’année dernière. À 25 piges et avec la retraite prochaine de Shane Williams, on risque peut être de le revoir…

Chris Czekaj :  Aucun lien avec Michael. Pas très connu non plus (6 sélections avec le Pays de Galles, qui s’en souvient ?) il a tout de même démontré des qualités de relance supérieures à celles de Damien Traille. Non je déconne, c’est évidemment impossible.

Pierre

Pierre Villegueux analyse Toulouse – Stade Français

Retour à la réalité : le Top 14 existe toujours…

Ça y est. C’est fini. Il va falloir s’y faire : après deux mois de bonheur rugbystique, la Coupe du Monde est bien terminée. Le retour à la normale est dur à encaisser. Imaginez que vous venez de passer deux mois aux Bahamas avec votre maîtresse. Et là, d’un coup, vous devez rentrer chez vous, dans la grisaille parisienne et dans votre HLM minable. Votre régulière vous attend. Elle n’a pas changé : elle a mauvaise haleine, les jambes qui piquent, les cheveux gras, bref, elle ressemble à Cédric Heymans au réveil. Vous avez connu les meilleures parties de jambes en l’air de votre vie pendant ces deux derniers mois, et vous devez vous réhabituer à votre triste quotidien : des ébats laborieux, sans envie, hachés, interminables. Et bien retrouver le Top 14, c’est la même chose, sauf qu’en plus Eric Bayle est là pour commenter les actions, et franchement, même les simulations de votre femme sont plus agréables à l’oreille.

En allumant ma télé ce samedi après midi, je suis tout de même rassuré de constater que je ne suis pas le seul à être en plein bad trip. Le Stade Ernest Wallon (oui, ces ploucs parisiens n’ont même plus le droit au Stadium) est complètement mort – bon ça c’est habituel, à part quand les stadistes sont à 5 mètres de la ligne d’en-but et que le public commence à scander « tou-lou-sain ». Mais cet après midi, on sent vraiment une lassitude particulière dans le public, puisqu’ils n’ont même pas vraiment l’énergie pour siffler les buteurs adverses, pour une fois. Finalement, les seuls à avoir eu le droit à une réaction auront été les champions du mo… finalistes français, présentés avant le match. « Le retour des héros » qu’ils disaient. C’est sûr qu’il faut un sacré héroïsme pour vivre pendant 4 mois avec Fabien Barcella qui vous chante des chansons de Patrick Sebastien au petit déj’. En tout cas, le speaker n’a pas oublié de préciser que Thierry Dusautoir était le meilleur joueur du monde, pour bien flatter l’égo des Toulousains, déjà convaincus qu’ils possèdent le meilleur club de rugby de l’univers.

Le contexte était donc parfait pour des Parisiens dont plus personne n’attend rien (même pas le nouveau maillot) cette saison : des Toulousains qui s’en foutent – après tout c’est juste un des 30 matchs qu’ils doivent gagner en attendant de jouer la finale – un public anesthésié, de la pluie, une première ligne toulousaine en carton. Même Canal n’avait plus l’envie de survendre ce match, le Clasicon, Choc des Stades, Capitole contre Capitale ou je ne sais quel terme à la noix qu’ils avaient l’habitude de nous répéter ad nauseam il y a quelques années. Eric Bayle boude, il n’a jamais su se remettre du départ de son « El Mago » sur lequel il aimait tant se tripoter les cordes vocales. Thomas Castaignède, lui, s’emploie à nous rappeler à quel point cette équipe parisienne est minable, puisqu’elle a pris 30 points lors de tous ses déplacements cette saison.

Contexte idéal donc pour ces Parisiens, équipe typiquement latine (mi-française, mi-argentine, mi-décérébrée) et qui est toujours meilleure quand on l’annonce au fond du trou. On a donc presque eu une rediffusion de la finale France – All Blacks sur la pelouse du Wallon avec une équipe qui a le ballon 80% du temps et qui domine en conquête, mais qui perd à la fin. Il faut dire que si les Parisiens ont eu des ballons, ils n’ont eu aucune occasion d’essai. Les Toulousains non plus d’ailleurs, mais ils en ont mis deux quand même.

Pas grand chose à dire sur ce match donc, qui avait quand même un petit parfum de Coupe du Monde, vu tous les tirs au but ratés des deux côtés. Le résultat final satisfait tout le monde : les Toulousains qui ont encore engrangé 4 points, les Parisiens qui décrochent un bonus inespéré et qui vont encore croire avoir eu ce « déclic » qu’ils attendent depuis 4 ans. Sauf que la semaine prochaine ils reçoivent les Clermontois, invaincus au Stade de France depuis 2 ans, et qui comme les Toulousains, semblent avoir cette capacité à gagner des matchs en jouant seulement 7 minutes sur 80. Putain de millionnaires.

 

 Le meilleur club de l’univers et ses alentours proches :

Lionel Beauxis : Après avoir testé des arrières au style plutôt classique (Clément Poitrenaud, Gareth Thomas, Cédric Heymans, Maxime Médard…) Guy Novès a décidé de péter un câble en titularisant Yoyo le relanceur fou à l’arrière. L’ancien pourisien a fait du bien avec son jeu au pied et a fait une passe sautée judicieuse sur l’essai de Donguy. Pour montrer son intégration parfaite à l’effectif toulousain, il a pris soin de rater la moitié de ses coups de pieds. Michalak et Skrela ont trouvé leur successeur.

 Timoci Matanavou : A réalisé une presqu’interception qui a définitivement convaincu les Parisiens de ne pas essayer de se faire de passes.

 Florian Fritz : 5 minutes de jeu et aucun carton jaune. En progrès.

 Yannick Jauzion : On ne s’était pas rendu compte qu’il était entré en jeu avant sa superbe passe volleyée sur le second essai. Jauzion quoi.

 Yves Donguy : C’était bien de marquer un essai ? Maintenant y’a Clerc et Médard qui reviennent… on se revoit pendant les 6 Nations.

 Luke McAlister : Match anonyme de Luke, qui s’est contenté de passer les plats et qui n’a jamais pesé sur le jeu, en plus de faire un beau 0/3 au but. En même temps il faut le comprendre, savoir qu’il ne sera jamais champion du monde alors que Stephen Donald, Colin Slade et Aaron Cruden le sont, ça a dû lui filer un sacré coup.

 Nicolas Vergallo : On connait beaucoup de très bons joueurs de clubs nuls en sélection nationale. Vergallo réalise la prouesse de faire l’inverse en étant très bon avec les Pumas et insignifiant à Toulouse.Mais c’est normal, la concurrence est bien plus rude à Toulouse avec Nicolas Bézy et Jean Baptiste Elissalde…

 Gillian Galan : L’homme au boxer Blanche de Castille a-t-il pu échanger ses sous vêtements avec Rodrigo Roncero à la fin du match ? On lui souhaite.

 Yannick Nyanga : Rien que parce qu’il porte des marcels en interview, j’espère que Philippe Saint André ne le reprendra pas en Équipe de France.

 Yoann Maestri : Il a fait moins de 7 fautes dans les rucks ce qui est toujours une très belle performance pour lui.

Gurthrö Steenkamp : Le nouveau jouet de Guy Novès. Il est sud-africain, il fait 140 kilos et il a la même tronche que le Troll dans le Seigneur des Anneaux. Pour signaler ses débuts, il a empalé son compatriote Mosterrt sur la pelouse. On attend avec impatience le combat en cage contre Vosloo.

 

 Les pourisiens :

Paul Sackey, Paul Williams, Martin Rodriguez, Francis Fainifo : Le premier qui touche un ballon a perdu.

 Felipe Contepomi : Contrairement à Vergallo, Felipe joue avec Paris comme avec les Pumas. Dans les vestiaires avant le match, il chiale sur « Life is Life ». Sur le terrain, il se sacrifie pour la capitale, fonce tête baissée dans des intervalles qui n’existent que dans son cerveau dérangé et termine souvent en pièces détachées. Au bout de 10 minutes de jeu, il avait déjà la cuisse bandée, le crâne ouvert et un casque seyant pour empêcher son liquide céphalo-rachidien de couler sur la pelouse. Il nous fait un peu penser au Chevalier Noir de Sacrée Graal, qui n’abandonne jamais, même après avoir été amputé de tous ses membres. On lui pardonnera donc son petit « oubli » en fin de match. Puis il y a pire à venir pour lui : bientôt il se rendra compte qu’il a signé au Stade Français et pas au Racing…

 Julien Dupuy : D’après FééBuse une équipe de rugby n’a besoin que d’un cerveau pour 15. Julien Dupuy illustre à la perfection cette théorie et il ne risque pas trop d’être concurrencé par Byron Kelleher dans le domaine.

 Sergio Parisse : En fait Parisse est un malin, il décide sciemment de jouer dans des équipes pourries pour s’assurer de toujours ressortir du lot.

 Antoine Burban : Antoine Burban ne joue que 5 matchs par saisons mais il les joue toujours très bien. Un peu comme Dan Carter, avec un salaire plus raisonnable.

 Tom Palmer : Gros match du seconde ligne anglais. On attend avec impatience le retour de Pascal Papé avec qui il formera le duo parfait bon flic / méchant flic qui fout des tartes en garde à vue.

 Scott Lavala : Un très beau patronyme pour évoluer au Stade Français.

A la semaine prochaine pour un compte rendu de Stade Français – Clermont, si Ovale Masqié arrive à m’avoir des places gratos.