La Boucherie au Racing épisode 2: Rendez-vous en terre mieux connue
par Ovale de Grace

  • 14 November 2011
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Des pérégrinations à faire pâlir Frédéric Lopez, des rebondissements dignes des Feux de l’Amour, un suspense sans commune mesure avec un Nouvelle-Zélande/ Biélorussie!

 

Par Ovale de Grâce

 

Après leurs premières aventures qui leur firent goûter, loin de ses terres traditionnelles, le charme de l’étoffe rayée blanche et bleue, les deux Ovales ont décidé de relever le challenge de faire au RM92 ce que Cathy et David Guetta ont fait aux nuits parisiennes, lui offrir un cachet « hype » et chic en y devenant « resident bloggers », le transformant en « the oval place to be ». D’ailleurs, pour s’imprégner des personnages, Ovale de Grâce porte des minijupes oranges et mâchonne ses chewing gums avec l’élégance d’une ruminante limousine ; Ovale Masqué, quant à lui, fait ses lancers avec ses vieux vinyles de Tom Jones et songe à se faire faire un lissage brésilien.
Enthousiastes et aussi motivés que 15 Tongiens qui savent qu’ils vont mourir empalés au XV de France,  nos deux héros traversent le périphérique pour rejoindre l’aristocratique Yves du Manoir en compagnie également d’Adrien de Sudrugby.com.
Il fait froid, et après deux bières Ovale de Grâce veut chanter des chansons paillardes et galocher la mascotte du Racing, trapue, virile, velue qui lui fait penser à Andrea Lo Cicero. Le speaker habituel a été vraisemblablement ligoté dans les entrailles du stade et c’est le sosie vocal de Patrick Bruel, doté d’un parfait accent anglais, qui agrémentera les tympans des spectateurs.
Les sièges de “resident bloggers” des deux Ovales sont dressés et leur récent rembourrage tout à fait adapté au confort indispensable à leurs, nonobstant bouchers,  augustes séants!

Emus, frigorifiés, les bouchers ne font pas les fanfarons, entourés par Berbize frère aussi jovial que Lièvremont en conférence de presse, et les entraîneurs de Cardiff dont Ovale de Grâce a fait valser un ordinateur portable.
Le match commence, Down fait honneur à son patronyme dès la 5e mn et se fait sortir par un pléthorique cortège funèbre qui le porte, processionnaire, vers une pièce froide et émaillée.
Fabrice Estebanez ne tarde pas à le suivre, fêtant son retour sur le terrain par une blessure qui pourrait s’avérer plutôt sérieuse.
Sur le contenu, pas grand chose à ajouter à ce qui a été analysé par Pierre Villegueux, si ce n’est une totale incompréhension du staff devant certains gestes techniques des racingmen, la même tablette maltraitée par Berbize-frère, les cris de Simon Mannix qui devrait pouvoir suivre la reconversion d’Omar Hasan. Près de nous, les joueurs blessés ont l’air de souffrir avec leurs copains et nous n’arriverons jamais à faire une photo de François Steyn qui ne semble pas vouloir immortaliser sur photo sa nouvelle coupe “para” qui le rend méconnaissable.
Le Racing s’incline, et les couloirs commencent à bruisser de la rumeur d’une transportation dans les Hauts de Seine de la malédiction qu’Ovale de Grâce fait systématiquement peser sur ses équipes favorites.
Il est temps de rejoindre la salle de presse avant que la narratrice ne décède dans les affreuses souffrances d’un rhume de cuisses, dramatique Traviata du jarret, rendant ses dernières splendeurs aux pieds de Sam Warburton… qui fait alors son entrée.
Là, impossible de lui faire la blague prévue, d’une part parce qu’il est assailli par des journalistes anglophones qui ont dû sentir le coup arriver et forment un rempart autour de lui, mais surtout parce qu’il a le sourire désarmant d’Alexis Palisson rendant à ses parents un bulletin scolaire catastrophique et que ses jambes, gracieuses et graciles comme celles d’un danseur du Bolchoï, sont terminées par de fascinants orteils d’environ 10 cm!

C’est Henry Chavancy qui s’y colle pour le Racing, et on s’attend à ce qu’il prolonge le débat passionnant qui a agité l’ovalosphère francilienne, lancé par les très inspirés président du Racing et du Stade Français, à coup de calendrier “scabreux” contre gros sous. Malheureusement, l’inspiration touchant aussi la journalosphère, il a dû répondre à des questions dignes du Pulitzer comme “Vous êtes dépassés” ou “C’est eux qui tiennent le ballon”. Les bouchers décident qu’un jour, s’inspirant de leurs glorieux aînés, eux aussi poseront des questions aussi subtiles aux perdants : “ça fait quoi d’être au fond du gnouf?”, “qu’est-ce qu’on sent quand on sait qu’on va mourir?”. Antoine Battut nous répondra avec langue de bois les éléments de langage d’un vrai pro : “Intensité …  volume de jeu… ont gagné au métier… erreurs individuelles pas collectives…”

Mais les bouchers, eux, sont sympas. L’attaché de presse du Racing ayant aussi décidé de faire se rencontrer deux âmes, Ovale de Grâce et Andrea Lo Cicero (quelle idée?),  les dernières frontières vers la Terre Promise, les vestiaires, deviennent franchissables et Madame de Grâce et Monsieur Masqué sont invités dans les sous-sols.

Las! on n’entre pas comme ça dans le saint de saints et les douaniers sont plutôt du genre solide

 
A moins qu’ils ne cachent l’indicible vérité, le secret le mieux gardé depuis la sexualité de Michael Jackson: le véritable terrain d’entraînement du Racing Métro


Soudain, des effluves luxueuses parviennent aux sinus des bouchers, dont la partie féminine tombe immédiatement en pâmoison, pour un sourire, des roulements de “r”, la lumière fatale de Lo Cicero, impérial au nez rond


OdG, les papilles enivrées au goût des joues aspergées de Guerlain d’Andrea qui vient de l’embrasser entame une parade pré-nuptiale : “Nous avons un site parodique de rugby, et nous vous aimons beaucoup… enfin surtout moi!”
Attaché de presse du Racing “Et la campagne de Papé?”
OdG: “L’Italie, c’est l’Europe et il va bientôt y avoir des places à prendre, on peut faire quelque chose”
Andrea : “Pourquoi pas?”
Voici comme on fait naître des vocations, pardon, des destinées, l’objectif d’une vie quand tout semble morne et vain! La main sur le coeur, Madame de Grâce entonne “Fratelli d’Italia”, transportée de bonheur à la perspective d’amener aux plus hautes fonctions ce Mont Fuji de l’élégance et de l’humour transalpins!
Le Baron (le vrai, pas la boite de nuit branchouille de la discorde entre Lorenzetti et Guazzini!) s’éloigne, seul, dans la pénombre, comme à la fin d’un film de John Ford. En signe d’assentiment à l’amour d’Ovale de Grâce, il la laisse photographier le fleuron de sa sexytude, la peau la plus lustrée de sa silhouette de centurion, la partie la plus soignée de son anatomie

Il est alors promis à Ovale de Grâce, pétrifiée par l’éloignement du Graal de son coeur, comme amputée de son soleil, l’intimité d’une réception d’après-match pour sceller un avenir qui s’annonce des plus prometteurs! A condition évidemment, en contrepartie, d’aller voir entre-temps un marabout pour arrêter de faire perdre le Racing à chaque invitation!

Il est temps de partir avant que les RER ne se transforment en auto-stop, à chaque époque ses carrosses, à chaque époque ses citrouilles… mais quelles pantoufles de vair!