Le Lab'ougnat analyse ASM-SM (14-6)

Je regarde du rugby et c’est ma joie.

Par Pastigo

Le contexte :

Ami lecteur, je te remercie. Car non seulement tu as cliqué sur l'affiche la plus pourrie du week-end, mais en plus tu as peut-être vu le match et tu sais qu'il était parfaitement à chier. J'en déduis que si tu es là c'est soit par pitié, soit parce que te faire brûler les tétons avec un pied de chaise dans le fondement ne te fait plus rêver.
Alors tu es ici chez toi, parmi les tiens. Reçois cette main tendue, et ensemble acceptons les différences. Et peut-être qu'un jour Yannick Noah écrira une chanson sur notre rencontre.
Des différences, il y en avait sur ce terrain. Entre l'éternel champion du monde des pronostics et le petit promu bien malgré lui il y a sur le papier comme un léger déséquilibre. Mont de Marsan, c'est cet Aironi de la H-Cup qui voudrait simplement qu'on le laisse pleurer chez lui tous les week-ends. Ce gosse qui a changé d'école et que même les moches à lunettes tabassent dans la cour. Ce pays de rugby qu'on situe encore moins bien sur une carte que Dax ou Tarbes.
Ainsi il sera jeté en pâture à chaque équipe deux fois par an, comme la promesse de matchs de gala, même pour Bayonne.

Mont de Marsan, c'est une passion écrite en gros.

L'ASM vient donc avec son équipe TER faite de joueurs qui rentrent de vacances ou qui ne connaissent pas bien la région. La seule consigne étant de ne pas trop jouer au con quand même pour ne pas perdre bêtement un bonus offensif évident. Bien sûr, l'hypocrisie habituelle que l'on nomme Respect en Ovalie imposera les déclarations d'avant-match les plus mielleuses. Ainsi, il faut se méfier d'une équipe qui joue avec le cœur et l'amour du maillot. J'ai appris à décrypter le langage rugby, pour le comprendre il faut en fait faire attention aux mots qui n'ont pas été utilisés. Là par exemple ce sont les mots Performance, Expérience, Efficacité ou encore Talent.

Bref, c'est une branlée annoncée. La seule surprise serait qu'il y ait des morts. Sauf que ce serait faire abstraction de la capacité phénoménale qu'a l'ASM à pouvoir sortir des matchs plus dégueulasses qu'une boite de thon au réveillon. Alors certes, Mont de Marsan doit finir la saison avec la dizaine de points qui masquera la souffrance d'une saison suicide, mais il est écrit que ces points seront gagnés contre Bayonne et le Stade Français nom de gu !

Franchement, c'est pas moche ?

Le film du match :

Dès le début du match on sent qu'il s'agit de l'affiche du week-end. Canal+ a envoyé les collégiens effectuer leur stage en entreprise, et ces commentateurs nous gratifient de quelques Olivier Vermeulen et autres Alexandre Bardy. Heureusement que je ne connais pas les noms des Montois, je suppose que c'était encore pire.
En à peine une minute le spectacle commence : un en-avant, une sortie sur blessure et une mêlée sanctionnée. Ce signe du destin aurait dû me convaincre d'arrêter là.

On sent assez vite que Clermont domine physiquement l'adversaire. Plus puissant dans les rucks, plus rude à l'impact, et dominateur en mêlée sans jamais être vraiment foutu d'en gagner une.
On tente de lancer du jeu, mais les initiatives sont terriblement prévisibles. De celles qui, dès qu'elles démarrent, ne laissent aucun doute sur le fait que ça va finir dans un tas de gros. C'est assez mou, et surtout tout déplacement de

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plus de 15 mètres est immédiatement sanctionné par un en-avant tout moche. Au début ça énerve, au vingtième on s'y résout, puis passée la cinquantaine on commence à trouver ça amusant. Le niveau de jeu proposé par les Jaunards est parfaitement indigne de leurs ambitions.
Puisque d'un côté comme de l'autre on ne risque pas d'assister à quelques grandes échappées, il ne reste que les buteurs pour grappiller quelques points. Ceux-là vont suivre leurs illustres arrières en ratant à peu près tout. A ce jeu-là ce sont même les Montois qui pourraient prendre de l'avance, mais Claverie allie à la puissance de Steyn la précision de Porical. Résultat ses pénalités atterrissent à Bordeaux mais passent à dix mètres des perches.

Il est cependant bien utile les rares fois où les Clermontois ne tombent pas le ballon tous seuls en les renvoyant 80 mètres en arrière. A la mi-temps les deux équipes se séparent sur le score passionnant de 6 à 6, on se croirait à Brive en hiver.

Le Stade Montois manque quand même cruellement de moyens

A force de voir leur bourreau se balancer des coups de hallebarde dans le groin, les Montois se disent qu'eux aussi peuvent se lancer la balle n'importe comment et commencent à se faire des passes en avançant. Et au final ils le font mieux, de sorte qu'ils arrivent à être dangereux. Bon ça reste Mont de Marsan, alors quand ils ne foirent pas eux-mêmes leurs actions l'arbitre leur refuse un essai pour hors-jeu, faut pas déconner. Sauf que physiquement ils sont autant à leur place en Top14 que l'Equipe de France dans le IV Nations, et ils ont beau se donner « pour l'amour du maillot » il est des signes qui ne trompent pas. David Skrela va mettre un énorme tampon sans tomber KO, tout le monde comprend alors que le Montois est aussi solide qu'un pongiste à l'heure de jeu. Ce n'est pas pour ça que l'ASM va inscrire 2 essais à la minute, persévérant dans le sabotage systématique de chaque action avec l'énergie du vrai champion.

Ce sera finalement l'entrée de Stanley auteur de la rare percée potable qui enverra Nalaga a l'essai, permettant à l'ASM de l'emporter sur un score aussi faible que flatteur de 14 à 6. Mont de Marsan a raté l'occasion de ramener ses premiers points qui n'auraient pas été volés tant l'adversaire ne méritait pas son statut de favori pour les phases finales. Le problème c'est qu'au delà des 60 minutes ils crèvent sur pieds. A moins d'une pluie de sauterelles à l'heure de jeu je ne vois pas comment ils seraient capables de grappiller quelque chose pour le moment.
Le bilan de l'ASM n'est pas plus glorieux. Alors que le RCT confirme et que l'USAP ou le MHR se réveillent, les Jaunards stagnent et régressent même sans doute un peu.

Les fanboys diront que c'était un match piège. Outre le fait que ça ne veut pas dire grand chose, cela semble quand même supposer que c'est l'adversaire qui pose ce piège et non pas les Jaunards qui s'auto-dynamitent le slip.
Vern tient son match référence en matière de ce qu'il ne faut pas faire, et les Montois pourront nourrir quelques regrets dès qu'ils auront retrouvé leur souffle aux alentours de mercredi prochain.

La palette des experts reprend l'un des temps forts

Les joueurs :

Clermont :

On pourrait pinailler, être tatillon, mais restons simple : y'a pas grand monde à congratuler aujourd'hui.

Mont de Marsan :

J'en sais rien, je les connais pas.

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Le Lab'ougnat analyse Clermont – USAP, le match de la décennie du mois de septembre.

Pastigo est de retour et il a vu le meilleur match de l’année à la radio. Une vraie lose de clermontois.

Par Pastigo,

Ca y est les vacances sont finies. Et ça commençait à faire long en Auvergne, depuis début mai. Ces longs mois passés à traverser les monts en greusse meuteu et à en envoyer les photos sur twitter avec les copains de devant. Ceux qui ont pu suivre la découverte de l'Auvergne pittoresque à travers ses stations essence ont quand même fini par se lasser.
Les plus vils, et les juilletistes, diront que le Labougnat a déjà 2 matchs de retard. C'est tout à fait vrai, mais tout d'abord je les enquiquine (parce que c'est le début de saison, plus tard je les emmerderai) et ensuite parce que des vacances comme ça il ne faut pas les galvauder. J'ai même profité de l'instant pour rencontrer Damien Try qui a mis en péril son identité secrète et s'est mis à nu, mais habillé, dans les remparts de Villefranche de Conflent. Et bien sachez que c'est quelqu'un de charmant, bien élevé et mignon. Comme un enfant.
J'ai d'ailleurs pris une photo de l'événement malgré la promesse de ne jamais la divulguer. Mais je tiens à rester au moins aussi pourri que lui, donc la voici.

Villefranche de Conflent, ses remparts.

De toute façon on a raté quoi ? Bayonne ? Sans déconner qui veut regarder un match à Bayonne ?
Y'avait bien Montgodze aussi, mais ça sentait bon la branlée. Et je n'ai trouvé que des liens de streaming de foot slovaque dégueulasses.
En pays Usapien, j'ai refusé de voir le match ASM-USAP dans un bar perpignanais pour me concentrer sur la visite de l'aquarium de Canet qui à ce sujet dispose d'un magnifique mérou géant. (Merci au passage à tous les Catalans sur twitter qui voulaient m'inviter à voir le match dans des rades plus glauques les uns que les autres, ce n'est que partie remise).
Du coup, je n'ai pas non plus regardé ce match contre l'USAP remarquez. Et c'est d'ailleurs pas pour rien que je me lance dans une introduction affreusement longue, ça meuble, étant le seul contributeur rémunéré de la Boucherie (les autres étant trop cons ou pas assez Auvergnats) je me dois de feindre l'effort. Je l'ai écouté sur une radio locale, et d'ailleurs j'invite tous ceux qui pensent que leur vie c'est d'la merde à suivre tous les matchs de l'USAP de la sorte, la détresse des commentateurs m'a ému.
Parce qu'ils ont beau avoir l'habitude, ils ont quand même pris cher. Un peu comme la 27ème sodomie d'un gangbang lassant où le bourreau aurait oublié la vaseline. Franck Azema en fait d'ailleurs encore pipi qui brûle.

Ce match m'a permis de retrouver ce brave Marc Delpoux, celui qui lève les bras au ciel aussi bien que Dupuy mais qui a accepté l'idée que les cheveux c'est plus possible. Sanctionné par La Ligue contre le cancer (ou contre la mêlée, mais c'est pareil) pour ne pas avoir assumé le statut de promu-relégable de son ancien club, le voilà envoyé dans un autre qui devrait lui faire payer sa dette. Et ça commence avec classe, avec l'alinéa 354.522c du règlement dit de la « carence » suite au décès prématuré des deux piliers catalans. Le Lance-Bûche qui a consommé toutes ses bûchettes de 1 sans faire une artichette de T, G et D doit scier toutes ses poutrelles en gueulant Grelot ça picote. Ce sont les règles simplifiées, mais indéniablement l'USAP doit jouer à 14 et les mêlées seront simulées.
A ce sujet, elles n'étaient pas si simulées que ça. Enfin par rapport à d'habitude où elles sont refaites, écroulées, re-écroulées, re-refaites et où au final Toulouse gagne une pénalité. Évidemment les Catalans hurleront des heures durant que ce fait de jeu a tué le match. C'est clair qu'une équipe plus ou moins relégable pendant un an, qui se déplace chez l'Auvergnat invaincu à domicile depuis 3 ans pour en plus le détruire en mêlée, le plan était bien ficelé.
Et ça n'a donc pas tué le match, mais bel et bien lancé. Les mathématiques ne mentent pas, et quand on est 14 on joue à 13. Et quel match au final ! On y a vu plus d'essais que dans 20 ans de phases finales toulousaines.
C'était presque un gala de bienfaisance, montrant au monde (enfin, surtout son hémisphère Nord)

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à quel point limiter un match à l'obtention de pénalités par paquets de 3 suite à des tas de gros aussi chiants à voir qu'inarbitrables est probablement classe pour les Valeurs, assurément moins pour le spectacle. Du coup à défaut de jouer avec l'arbitre, il a fallu courir. Tellement surpris de découvrir que ça peut être super sympa qu'ils en ont souvent oublié de défendre, mais je jette une grosse caillasse dans la tronche du premier qui le leur reprochera.
Car oui il est possible de gagner un match en marquant plus d'essais que l'adversaire, et non en faisant seulement moins de fautes que lui. Si le Munster a d'ores et déjà déposé plainte, ce n'est pas parce que le concurrent a copié son design. Guy Novès s'insurgera lui aussi, on a tué le réalisme. Ah c'est pas en étant de si mauvais stratèges qu'ils seront emmerdés par les doublons ces deux là.

Les Clermontois ont alors pris le match en main. Avec aux manettes un Morgan Parra tout simplement énorme du début à la fin, à l'origine d'à peu près tout. Rappelant aux petits puceaux qui veulent piquer sa place en Équipe de France que si les Bleus envoyaient un peu de jeu Parra serait indiscutable. Ses lancements et son jeu au pied ont fait mouche, libérés par une équipe qui bouge à l'image d'un Fofana qui a transpercé aussi profond et souvent qu'un Rocco dans un couvent.

Omniprésent sur le terrain, Morgan Parra était aussi à l'aquarium de Canet.

C'était exotique, presque îlien. Oui je dis exotique, parce qu'un match avec un doublé de Bonnaire et un essai de Vermeulen on plonge gaiement dans les sensations tropicales. Les Auvergnats prennent vite une longueur d'avance avant la mi-temps et étouffent les Catalans dans tous les secteurs. Mais si la victoire semble assurée assez tôt, le burro est orgueilleux. Après plusieurs tentatives échouées mais presque, tel un Jesus Perez qui ouvre ses mains en plongeant dans l'en-but, on sent bien qu'il y a matière à ne pas récupérer la cocagne offensive sur le dos de l'âne en sang et or. Et ça finit par passer. Comme quoi l'USAP, si on les laissait tenter de marquer 15 fois par match ils passeraient probablement quelques essais de temps en temps. Motorisés par deux espèces de monstroplantes aux noms qui courent vite pour faire oublier qu'ils frappent fort, les Catalans rattrapent leur retard jusqu'à commencer à être franchement inquiétants. Assurément Piukala et Mafi sont les deux pièces maîtresses du rythme catalan, et j'espère qu'on va avoir de quoi les revoir cette année. Ils font mal, avec de terribles appuis en attaque et des placages de gorets en défense. Un jeu puissant sans pour autant être décérebré. L'USAP serait sans doute Champion de France si la FFR officialisait le rugby à 2, parce que même s'il se dégage des valeurs de courage et d'engagement (merci Rugbyrama) de tout le groupe catalan, le reste de l'équipe doit encore forcer pour atteindre le niveau de ces deux-là. C'est moins homogène qu'en face, et ça se paye. Clermont construira ses essais en utilisant ses exploits individuels, là où l'USAP se contentera de ces mêmes exploits. En roue libre, ça marche un peu moins souvent. Pourtant la course au Bonus Offensif aura été acharnée jusqu'au bout, tantôt gagnée tantôt perdue, avec ces Catalans têtus qui s'accrochent et veulent montrer qu'ils en ont. Ils en ont eu et en ont laissé, des nuées de corbeaux se délectent encore des nombreux fragments de cartilage disséminés sur la pelouse de Marcel Michelin. Merci pour le spectacle, et pour les coups de trouille réguliers, mais à mon avis mes braves amis catalans vous allez le payer cher ce match.

Au final un match à 11 essais. 7 à 4, et pas des tas de bidoche qui poussent devant la ligne. Un score de 53-31. Si les deux équipes n'ont pas forcément de grandes leçons à tirer de tout ça et qu'il reste nombre de points à travailler, Canal+ tient son match référence. J'aurais voulu le voir en direct, parce que je sais que j'en verrai un sacré paquet nettement plus chiants. Même si on peut désormais oublier les matchs à Brive sur du 6-3, les inquisiteurs du réalisme sauront vite réparer l'affront et nous promettre nombre de victoires froides et fades. On sera bientôt Vendredi, il va finir par faire froid, et on ne peut décemment pas casser 3 piliers par match pour avoir l'impression de vivre sous les Tropiques. Ou cialis 50 mg dose alors on met tous les gros aux légumes crus pendant un an, et on voit l'an prochain.

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En 2013, je me remets au sport.

Le saviez-vous ? Rocky lui-même s’entraîne en Auvergne.

Par Pastigo

C'est un fait, à s'embourgeoiser avec l'âge on en délaisse plus ou moins volontairement certaines bonnes habitudes, ce qui est d'autant plus vrai quand comme moi on a finalement plus dépensé sa jeunesse en bistrot que sur les terrains. Indubitablement et afin d'avoir un compte rendu potable à fournir à St Julien Pierre le jour de mon heure révolue, il me faut réparer les conséquences d'une vie de flemme et de pâté en croûte. Attention, qu'on ne s'y trompe pas cependant. Je ne suis pas l'un de ces imbéciles qui se lance dans quelque sport avec l'objectif misérable d'une existence saine ou d'un bilan santé avantageux. Oulah non, point de culture du corpore sano ni quelconque satisfaction personnelle, il s'agit bien dans ce cas (comme tout le monde, et surtout ceux qui mentent) de mettre tous les atouts de mon coté pour choper.

Car s'il suffisait autrefois de quelques accords (au pluriel ?) de “Come as you are” pour s'assurer -si ce n'est un orgasme de 3 minutes- de toucher un peu, le beau sexe est devenu aussi exigeant que prudent en quittant la puberté. C'est paradoxal vous en conviendrez, mais plus le corps tombe et moins on le ramasse.

Cette introduction rugbystiquement médiocre est cependant nécessaire à la compréhension de ce qui sera rugbystiquement guère mieux.

Car il me faut donc choisir un sport. J'ai bien réfléchi, j'ai fait un tour non exhaustif mais au spectre large de toutes les saloperies transpireuses s'offrant à moi, et j'en appelle ici à vos avis concernant la conclusion qui s'est imposée.
Éliminons déjà les disciplines qui n'auraient aucun effet bénéfique sur l'objectif attendu. Ainsi, le curling ou les échecs sont clairement à proscrire. Sincèrement il me semble plus efficace de dégoiser à sa proie que l'on regarde le sport à la télévision plutôt que d'insister sur le caractère « extrem » et « no limit » d'un tournoi d'échec. Pour cette demoiselle il s'agirait d'une preuve évidente d'asthme profond, elle sera assurée de vous voir succomber et de ne pas tenir le rythme. Ne JAMAIS oublier que les lois de la séduction incluent à juste titre une dimension Darwinesque essentielle, le mâle choisi ne peut être que robuste et exempt de gènes faibles.

Par conséquent, tous les sports que nous qualifierons avec un profond respect de « sports de tafiole » sont naturellement éliminés.

De même, si le hockey sur glace semble sympathique, il est contraignant d'envisager l'achat d'une patinoire (sans compter les frais d'équipement). Oublions également l'équitation quand on a de quoi louer un poney, d'autant qu'il est inutile qu'un cheval sue à ma place.

Le cyclisme aurait pu être envisagé, mais c'est une grossière erreur. En effet le goût vestimentaire hasardeux qu'il tend à susciter associé à un corps d'arbalète au bronzage à damier auraient des conséquences désastreuses.
Il y aurait bien le football. C'est facile, on en trouve partout et les règles sont assez simples pour être comprises du quidam moyen jusqu'au Ribéry profond. Il souffre cependant d'une image peu flatteuse, et je crains que certains réflexes qui semblent faire partie intégrante du footballeur ne soient guère adaptés. Je ne connais effectivement que peu de demoiselles séduites par un « bonjour, je veux t'enculer sale pute », même si celles-ci travaillent dans la presse. D'autre part je n'envisage pas autre chose qu'être mauvais, et c'est un coup à finir en équipe nationale. Mon agenda ne me le permet pas.

Vous l'aurez compris, mon choix s'oriente fatalement vers le rugby. Non pas que j'y connaisse quelque chose, mais cette joute a au moins le mérite de m'intéresser et de toute façon la Boucherie Ovalie n'aurait pas publié un article sur le twirling bâton.

Reste à savoir à quel poste jouer, et là encore vous allez voir que j'ai pensé à tout. Tout d'abord exit le poste d'ailier, car dans le rugby français il ne sert plus à rien depuis une bonne dizaine d'années. Puisqu'il s'agit de transpirer et donc de courir un peu, rien ne sert de s'orienter vers un profil où je passerais mon temps à attendre un ballon qui ne viendra jamais. Sachant que les rares fois où l'ailier reçoit la balle ne s'envisage que quand tous les avants ont été consommés et qu'il ne reste plus que ce brave ¾ pour venir atomiser son pauvre corps contre les sumos adverses. Évidemment dans ces conditions il est également hors de question de choisir le poste de numéro 10, s'il y a pénurie de 10 en France, ce n'est pas parce qu'ils sont mauvais mais parce qu'ils sont tous morts. Enfin, étant quelqu'un d'honnête et droit, le rôle de numéro 9 m'imposerait un violent schisme spirituel propre à de violentes dépressions.

Non, c'est évident le poste qui me convient se trouve devant, et ce pour plusieurs raisons. Tout d'abord faire du sport c'est bien, ne pas trop courir c&#03

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9;est mieux. 50% de travail de l'avant consiste à avoir l'air parfaitement cinglé et agressif, 25% consiste à être Sud-Africain, et seuls les derniers 25% concernent directement l'activité sportive. Bref, il me reste à franciser un nom allemand, quant au coté agressif le simple fait d'écrire pour la Boucherie Ovalie prouve sans nul doute que je fais partie de la caste des gros enculés.
Pour la partie qui concerne le sport à proprement dit, les piliers que je connais sont tout sauf sportifs. La violence et l'alcool leur ont promis une fin de carrière dès leurs 14 ans et je leur connais un goût plus prononcé pour le vomi que pour l'effort.

Le poste étant défini, il reste à trouver un club. Pour des raisons évidentes il est préférable que celui-ci soit implanté à proximité de mon domicile, qu'il permette de stationner facilement et qu'il dispose de sanitaires propres et de douches chaudes.

C'est ainsi que mon choix s'est naturellement porté vers l'ASM. En effet, le terrain est entretenu, la buvette est bien organisée et je peux même m'y rendre en tram. Je ne risque pas non plus de m'y faire voler mon sac puisque les bénévoles sont nombreux, et à voir l'activité lolesque de mes futurs camarades sur twitter, les entraînements n'ont pas l'air trop violents ni chronophages.

Je vais donc envoyer ma candidature pour la saison 2013 et prendre ma licence, je vous en propose la lecture afin que vous m'aidiez à en choisir les tournures et à corriger les fautes (Le Mormeck peut donc s'arrêter là).

CASSETTE Jean
3, Rue de La Montagne
63000 Clermont Ferrand
@JeanCassette

ASM
Direction des Ressources Humaines
Stade Marcel Michelin
63000 Clermont Ferrand

Clermont Ferrand, le 8 juillet 2012

Objet : Candidature spontanée.
Madame, Monsieur.

Votre société représente aujourd'hui la réussite d'une marque française à l'international car elle a su mettre en scène une communication adaptée aux différents segments des marchés sur lesquels elle intervient, mais là n'est pas le sujet.

Je viens proposer mes services en qualité de pilier au sein de votre équipe, droit ou gauche peu importe, je suis apolitique. Je suis en effet persuadé que notre future collaboration nous permettra d'envisager un résultat mutuellement avantageux. Le rugby moderne est fort malheureusement le témoin d'un mal désastreux : la maladie des piliers. Ils se cassent, se brisent, se décalottent les ménisques, et vous voilà fort dépourvus quand la H-Cup fut venue.

Et bien sachez que tout ceci ne sera bientôt qu'un vague souvenir, et ce grâce à mes capacités hors normes vous laissant imaginer l'avènement d'un rugby moderne encore plus moderne. Avec moi, pas de blessure grave ni de longues périodes d'indisponibilités puisque la peur m'impose systématiquement d'éviter tout contact. Vous pouvez donc compter sans limite sur un effectif complet dès que je pourrai rejoindre celui-ci.

Vous aurez également remarqué que notre TOP14 n'est plus très jouasse ni prompt au spectacle. Il vous est donc nécessaire d'en assurer la pérennité si vous souhaitez voir vos tribunes toujours gavées de fortunés soiffards. Pour cela, les trous dans la défense que j'espère bien vous proposer risquent d'offrir un rythme rare aux rencontres dans votre enceinte. L'assurance d'un dynamisme et de rebondissements qui sauront fidéliser votre clientèle et vous assurer des revenus toujours croissants.

Mon physique remarquable sera également un atout majeur dans la concrétisation de vos objectifs. En effet, avec 1m70 pour 60kg, aucun pilier adverse ne dispose de mains assez délicates pour me saisir. Les premiers tests l'ont prouvé, ne pouvant s'agripper il glisse et la mêlée s'écroule faute de pouvoir trouver des appuis. 87% des tests effectués par un organisme assermenté concluent à une pénalité à votre bénéfice. Amoureux des mathématiques, vous ne pouvez rester insensible à cet atout indéniable.

Signe de mon profond intérêt, je suis prêt à limiter mes prétentions salariales à celles que je connais actuellement. 4500€ net suffiront donc amplement.

Conscient que vous ne resterez pas insensible à cette candidature, je reste évidemment disponible et espère vous rencontrer bientôt afin de discuter de notre projet. Dans l'attente, veuillez agréer l'assurance de mes salutations les plus joviales.

Jean Cassette (ou Pastigo, comme bon vous semble)
Boucherie Ovalie.

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Le bilan du Lab'ougnat

Auvergnat masochiste, un pléonasme.

ASM : back to basics.

Par Pastigo

Après une année 2011 où les fondamentaux qui font toute la renommée et le talent de notre valeureuse équipe jaunarde n'avaient pas été respectés, à savoir faire une saison de folie pour terminer favori et se planter comme un Briviste le jour de paie, l'année 2012 aura renoué avec les traditions séculaires si chères à l'équilibre de tout un peuple. Je ne mentionnerai évidemment pas l'apocalypse de 2010, c'est encore trop frais.
En Auvergne nous avons la mer, le soleil, les filles faciles et largement offertes. Toute la presse peephole s'acharne à vanter nos vies chez nos voisins à la vie terne. Les gens beaux, le plein emploi sans que personne n'ait besoin de travailler d'ailleurs, bref il nous faut un peu de ce qui fait vos vies pourries pour nous rappeler un peu à la détresse de nos semblables. Vous regardez des crève-la-faim au 20h pour vous donner bonne conscience, nous encourageons l'ASM. Ainsi l'idée d'un Sochalien qui éteint son réveil à 5h pour produire son énième véhicule de qualité française nous paraît plus supportable, nous à qui il suffit de quelques esclaves ibériques qui cueillent les pneus aux champs pour nous assurer le train de vie dont vous n'osez rêver. Tiens d'ailleurs à l'instant où je vous écris je fume un billet de banque alors qu'une magnifique blonde scandinave me susurre quelques douceurs qui m'invitent à d'autres occupations.

Scène d'émeute dans une Auvergne qui a peur.

Suite aux désillusions passées c'est donc plein d'espoir que la gaie Auvergne envisageait cette nouvelle saison, et on peut dire sans réserve qu'elle a tenu ses promesses. L'année de la H-Cup, un Brennus à reprendre à des Toulousains pas toujours brillants, un contexte parfait à tous les exploits déjà gravés place de Jaude et laminés le plus tard possible par quelques rouquins qui passent leur temps à prendre des branlées en équipe nationale ou par une équipe locale qu'on aura pris soin de ridiculiser quand ça servait à rien. Merci d'ailleurs aux journalistes qui parlaient de doublé dès le mois d'octobre, sans eux rien n'aurait été possible. Si on apprend plus de nos défaites que des défaites des autres (Monica Seles, philosophe) il est clair qu'en 2012 l'Auvergnat lambda sait pourquoi 42 (pour les autres, wiki+Douglas Adams. Et pour Ovule Musqué, non pas cet Adams là) il peut aussi vous expliquer en quoi le principe de covariance est une niaiserie pour adolescente et est parfaitement capable de trouver une adresse dans Aix en Provence du premier coup et sans plan. (vas-y essaye, j'en ai vu qui tournent depuis 7 ans).

L'angoisse auvergnate, en deuxième position après l'éruption volcanique

Les Tops : 

– La capacité phénoménale et intarissable de la presse, des supporters, des gens qui s'y connaissent comme des gens qui s'en foot, à pouvoir annoncer sur presque une année et ce toutes les 3 heures que l'ASM est favorite d'à peu près tout. H-Cup, Brennus, crise financière ou autre fin de monde, rien ne lui résistera. Même le plus pauvre des Auvergnats, à peine assujetti à l'ISF et forcé de trader de temps en temps pour assurer son misérable train de vie finit par succomber à l'appel du positivisme et aux sirènes de la victoire sur tout le monde connu. Ce fut un élément essentiel à la réussite totale du projet. Là vraiment, chapeau. J'en ai pris plein ma tronche à la Boucherie pour avoir fait de même, j'en connais quelques uns qui n'ont rarement connu coït aussi extrême, d'autres pour qui il serait même temps de se retirer s'il vous plaît ça va finir par souder. 

– La première salve : La défaite in extremis contre le Leinster, car on a quand même eu chaud faut l'avouer, même si il restait l'espoir d'une branlée contre des Irlandais de seconde zone qu'on avait en plus déjà piné en poule. Avouons que ça aurait eu de la gueule, mais gardons cette merveille pour l'an prochain où l'ASM va exploser le Leinster en poule pour se faire engillot-pétrer de 3 points sous la pluie par les mêmes albinos en finale pendant 80 minutes de pick&go. Les Toulousains ont encore des choses à apprendre. 

– La seconde salve : La défaite contre Toulon. On ne pouvait pas mieux espérer là non plus. L'équipe à qui on a mis une grosse chiée chez eux avec l'équipe 3, ceux dont on rigole encore après la visite séante de 2010, et surtout ceux qui auraient le plus à coeur de nous pourrir comme il se doit en cas d'improbable défaite. Mention très spéciale à Nathan Hines, qui sort une très grosse saison et bouffe un essai puis donne la pénalité de la gagne aux Toulonnais sur une relance insensée dans ses 22 à la sirène. Pas de doute, il s'est vite intégré au groupe et au projet et s'est imposé en un an comme une pièce maîtresse. 

– Aironi et Brive, pour bien se rappeler que l'ASM peut planter 3 essais à la minute jusqu'à trouver ça presque chiant, à tous les postes et dans toutes les positions, sans être capable d'en mettre un seul après 40 temps de jeu sur la ligne adverse en demi-fin

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ale. 

Souvenir de vacances, parce que maman me lit. Le centre pittoresque d'Aix en Provence.

Les Flops :

Il faudrait être aussi exigeant qu'une princesse danoise pour émettre quelques critiques tant le résultat est plus que positif. On peut simplement espérer que cette équipe finalement assez jeune a encore du potentiel pour améliorer ses réalisations et sublimer les saisons suivantes. 

Peut-être faire attention à ne pas faire paraître les choses trop faciles quand même, parce que mettre volée sur volée à toutes les équipes du TOP 14 en début de saison avec une équipe de Crabos peut faire un peu perdre en intérêt. Fort heureusement le relâchement en fin de 3ème trimestre a assuré le passage en classe supérieure. 

Les Joueurs de l'année : 

Sur tout le début de saison, bon nombre ont eu de quoi s'exprimer pleinement pour mieux se ramasser sur la fin. Lee Byrne, pour sa 1ère année, a fait une saison remarquable, avec un coup de pied brockjamien et une assurance rare dans les airs. Sivivatu a pris le temps de démarrer mais s'est vite retrouvé indispensable, avec de belles percées à son actif. Fofana est devenu titulaire incontestable ici et ailleurs en une saison. Buttin a pu piquer la place des vieux et a brillé en faisant ce que ces mêmes vieux considéreraient sûrement comme des conneries monumentales avant que ça fonctionne. D'ailleurs il devra confirmer, pour savoir si ses gestes étaient des coups de génie ou des coups de bol. Zirak' a fait un énorme retour, une teigne, qui veut manger son adversaire sur chaque ballon. Rougerie a été aussi bon en Auvergne qu'il a été mauvais en équipe de France, c'est dommage parce qu'il aurait pu améliorer la déception jaune et bleue en fin de saison. Anthony Floch n'a pas été décevant. Skrela a été à la hauteur des espérances avec des KO dignes de ses plus belles années toulousaines. 
Attention à Lapandry qui, en plus de sortir une saison impeccable en toute discrétion, la joue perso en fin d'exercice en refusant d'accepter le décorum de fin d'année. C'est un avertissement, cette envie et ce sacrifice ne doivent plus se reproduire Alexandre.

L'arnaque de l'année : 

Sans doute possible, et après m'être rappelé que l'enlèvement de Nalaga par Fantomas a eu lieu l'année précédente, l'arnaque de l'année c'est d'avoir refourgué Lauaki à Bayonne. Alors certes, les Bayonnais excellent quand il s'agit de s'entourer de joueurs cramés à vil prix, mais là quand même ça vaut bien 2 Rokocoko puisque ce dernier est au moins capable de tenir debout sur un terrain. 

Les joueurs à suivre la saison prochaine : 

Nalagaaaaaaaaaa ! Enfin normalement. On suppose. 

Le moment ImaLOL de la saison : 

Je retiens une déclaration de Buttin, en substance puisqu'elle est introuvable. En fin de match, et après ses premiers exploits, voilà que Canal lui demande ses impressions.

« Oui, ça a été très vite. Je me pose pas trop de questions et on m'aide bien à m'intégrer au groupe pro, je remercie d'ailleurs Anthony (sourire narquois) de m'aider »BAM le vieux ! Regarde comme je te dégage et en plus tu pourras rien dire !

Everything i fail, i fail it for you !

La prochaine saison :

Pour sûr, le défi est grand si l'équipe veut encore faire mieux. Exploser le Leinster en poule puis se faire calotter en finale par cette même équipe sera l'objectif absolu. L'occasion est si rare et nous avons au moins la chance de ne pas tirer régulièrement des équipes italiennes (ou françaises, ou basques). Pour le championnat local l'objectif est plus simple, il s'agit de perdre assez tard contre n'importe qui puisque de toute façon à part quelques rares équipes plus ou moins relégables tous vont offrir le même jeu fermé et désagréable bien servi par un arbitrage toujours plus « professionnel ». 
A la rigueur pour parfaire l'événement on peut imaginer un départ de Vern Cotter vers Toulon en milieu de saison, ce serait assez magique. Une disparition de Nalaga à Noël parce que sa mère a un panaris serait aussi apte à susciter quelques gloires décennales. 
En tout cas j'ai confiance, je connais leur potentiel, et je suis certain de pouvoir profiter du soleil la tête appuyé sur les plus belles fesses du monde dans un hamac (si, ça doit être possible) sans avoir à culpabiliser, mon équipe saura payer cette audace à ma place et me rappeler la chance que j'ai…

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Pastigo à la rencontre du meilleur public de France

Allez viens boire un pti coup à la maison !

Par Pastigo

A la boucherie, nous nous sommes régulièrement extasiés devant la qualité du jeu proposé par notre Top14 cette année, avec un pic formidable les vendredis soirs en hiver. Mais bien trop souvent nous regardons ce bijou sans en admirer l'écrin, qui pourtant peut largement démultiplier le potentiel du spectacle qui plonge alors complètement dans un subtil bouillon de Fédérale. C'est ce qui m'est arrivé et ce que je vais tenter de vous conter ici.

J'ai donc assisté à Toulouse-Castres, ce qui était jusque-là prévu, mais dans un endroit que tout être à peu près lettré ne peut concevoir. Cette intégration forcée en milieu vinicobouseux tient à une erreur de jeunesse, que je paye chaque jour et que je tairai pour l'occasion.

Car il faut savoir que ma présence à cette heure et à cet endroit n'est pas de mon chef. A vrai dire, c'est un viol diplomatique auquel j'ai dû me résoudre. Vous savez qu'on ne fait pas toujours ce qu'on veut, et qu'il faut souvent faire preuve de sa bonne volonté, même si cela fait copieusement saigner du nez. Me voilà donc très chaleureusement convié à St Dier d'Auvergne, ou plutôt sa proche banlieue. Vous ne connaissez pas St Dier D'Auvergne ? Alors dites-vous que votre vie n'est que bonheur et félicité. Sa proche banlieue, je vous laisse découvrir sur googlemap ce que cela peut signifier. Il faut savoir que sur place, je pense avoir eu affaire à une trentaine de personnes, tout en n'ayant entendu que 4 noms de famille. A mon arrivée, le “chef de la tribu” m'a accueilli à bras ouverts, d'un “on te voit jamais, ça fait plaisir !” (en substance, car cette phrase semble à peu près construite et illustre assez mal le personnage) j'ai bafouillé une excuse, “oh… heu… boulot ahah, c'est loin ici ohoh…” comme s'il fallait s'excuser de renifler cet être déjà suant. Le cadre ne mérite pas l'affront qui lui est fait. C'est beau. Mais au milieu beugle la meute où les roucasseries les moins chères vivent déjà de beaux succès. L'imbécile se sent obligé de me présenter tout le monde. Un seul d'entre eux aurait suffi, ils se ressemblent tous, et chacun me fait part de son humour raffiné à chaque poignée de main plus ou moins moite, c'est selon. Au loin, un barbecue aussi grand qu'il est composé de matériaux recyclés dont je ne veux surtout pas connaître l'origine. Un rétroprojecteur (mais où ont-ils trouvé ça ???) m'indique que je verrai au moins le match, c'est déjà ça de sauvé. Je m'écarte au bout d'un moment, à la recherche d'un rondidiou de brique sur ce portable qui me permettrait de retrouver l'espace d'un instant cette bouée technologique et un peu de doux réconfort. Si doux réconfort… En vain à plusieurs reprises.

Le mauvais alcool coule à flot. Je crois très sérieusement que tout ce qui est sous forme liquide est potentiellement considéré par ces abrutis. Ils m'en servent, les effrontés. C'est incroyablement mauvais, d'autant plus pour quelqu'un qui ne boit pas, ou peu. S'ils pensent que me saouler me permettra d'apprécier le moment, ils ignorent sans doute les effets de l'ivresse sur les penchants meurtriers de tout homme en cette situation. Cependant, cela me libère de cette retenue polie. Et puisque je suis coincé là, autant profiter du spectacle pour tenter quelques expériences. Si je suis un peu chaud, eux sont carrément saouls, pour peu qu'il leur arrive de ne pas l'être. Et évidemment quand on s'amuse comme des petits fous par ici on en arrive vite à l'emploi de thématiques porteuses. On commence par lésarabes, on fera légonzesses plus tard. Un réflexe me vient vite, puisqu'ils connaissent mon prénom. Je refuse une saucisse car “je mange pas de porc” et “bah oui, je m'appelle « Pastigo Benaziz ». Et pourtant je crève de faim après cet alcool de slovaque. Je jure qu'il y en a un… bref, j'ai lu dans ses yeux que j'étais le démon. Transformé en Benaziz, tout à coup la soirée est un peu plus calme, j'évite surtout les accolades du plus beau spécimen. Cette idée est simplement géniale. Je passe sur les diverses blagues de haute qualité que j'ai entendues, je me suis promis de ne pas les retenir.

Alors que l’ersatz de vin qui s’échappe sans discontinuer de ces réceptacles en plastique gris que seuls de vrais connaisseurs de PMU savent apprécier, l'heure du match salvateur approche. Il est d'ailleurs temps de faire un point sur la contradiction technologique qui habite ce cadre du milieu du XVème siècle. L'autochtone s'est équipé d'un écran géant, d'un rétroprojecteur et d'un pc portable qui depuis bien trop longtemps diffuse une musique d'am

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biance digne des convives. Je ne m'étonnerai même pas de la présence anachronique des ces instruments, après tout la ville n'est qu'à un jour de marche et ils y vendent probablement toutes les semaines leurs scandales fromagers. Non, je me demande simplement combien de temps le propriétaire du portable a regardé la visite virtuelle Windows XP au 1er démarrage avant de comprendre qu'elle tourne en boucle. Je suis cependant le seul à m'inquiéter de voir que ce même portable, pourtant relié au réseau électrique créé pour l'occasion, semble tourner sur ses batteries. Il va de soi que l'équipement qui diffusera le match est branché sur le même gros rouleau de chantier, et je sens poindre l'échec cuisant de cette soirée pourtant si charmante. Et je ne me trompais pas, puisque le Chef exclame une phrase digne de son rang quand le « responsable réseau » local voit son matériel ne pas répondre lors du démarrage de l'événement. Comme le problème est évident et que ces mollusques vont y passer l'heure suivante, je me dirige vers l'affreux cabanon du fond duquel s'échappe le câble. On y trouve tout le nécessaire du parfait méchoui, mais surtout un gros interrupteur de chantier que j'actionne avec prudence, conscient de la qualité des normes de l'installation électrique agricole. Le miracle apparaît. Le responsable réseau cesse de suer son étoilé.

La magie des frères Lumière, qui n'étaient pas là aujourd'hui, semble émerveiller l'un des plus rougeauds dont j'ignorerai jusqu'au bout s'il est capable de la combinaison sujet+verbe+complément, puisque depuis maintenant presque 3 heures je ne l'ai entendu qu'hurler « ASM ! ». Vu le nombre d'occurrences, je pense que cet animal ponctue sa vie de la sorte à chaque fois que son verre est vide. Rien ne sert de freiner ses cris en lui précisant que nous ne sommes que samedi, que l'ASM ne joue pas, seul l'écran qui l'aspire en aura raison.

Les cubis migrent vers le centre de cette scène et avec eux l'armée de zombies congénitaux, tels des bousiers derrière un ruminant. Pendant ce temps les femmes quittent le coin qui leur avait été réservé et commencent à jeter les assiettes en carton. Elles sont habiles et dévouées, mais je pense qu'elles ignorent encore qu'elles ont le droit de vote.

Le match débute, je laisse ceux qui pensaient encore lire quelque chose à propos de rugby ici se diriger vers le compte-rendu du Stagiaire, il n'en sera point question. Je tiens simplement à dire que la compagnie de ces Ostrogoths a considérablement amélioré l'image que j'avais de mes connaissances rugbystiques. Je jure, oui je jure, que j'ai entendu la phrase « y'a péno là !!! ». A moins que Pénola ne soit également un alcool de leur cru, cela illustre à quel point j'ai baigné ras la gueule dans les valeurs du rugby, les vraies aromatisées à l'anisette, celles de nos anciens dont on nous ressasse l'héritage à chaque fois qu'il n'en est point nécessaire.

A mon grand désespoir Toulouse sortira vainqueur de cette bien médiocre joute. Désespoir puisque comme tout couillon moyen qui n'y connait rien, le sauvage encourage forcément Toulouse (et l'OM le reste du temps, c'est écrit derrière la bagnole).

L'espoir d'une victoire de Castres, qu'un de ces fruits d'inceste aura osé qualifier de pays de pécores, aurait sans doute fait taire la viande. Il n'en fut rien, bien au contraire, et il m'aura fallu bien des prétextes après avoir souffert mille tourments pour réussir à m'échapper plus ou moins poliment cette fois-ci de cette scène de chasseurs.

Alors certes, je ne sais pas si j'étais tout à fait apte à partir en voiture, mais je suis certain que je n'aurais pas pu tenir plus longtemps dans cette gloire au malfaisant. J'avais de toute façon besoin du doux réconfort qui m'attendait à mon retour, et qui saurait enfin me rappeler que quelque part ce monde est beau. Ce réconfort m'a sans doute permis de rire de l'événement que j'aurais probablement enfoui et déjà oublié aujourd'hui.

Je vais conclure ceci par une information d'intérêt général : quelques-uns de ces monstres vont bel et bien au stade. Ce qui me permet de relativiser, et de me dire que le fait de ne pas avoir le temps de m'y rendre n'est peut-être pas si grave. Je ne crains pas non plus leur vengeance, très franchement qui pourrait croire qu'ils ont internet ?

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Le Lab'ougnat analyse (presque) RCT-ASM

Pastigo, libre dans sa tête, derrière sa fenêtre, déjà mort peut-être.

Par Pastigo,

Mais elles sont oùùùùùùùùù ???
Mais elles sont oùùùùùùùùù ???
Mais elles sont oùùùùùùùùù ???

Mes phases finales…

En Auvergne, c'est désormais plus qu'une habitude. Quand le printemps démarre -oui, le printemps débute en Juin ici- les envolées de canards sauvages indiquent l'arrivée de cette période de rut que sont les phases finales de Top14, instant privilégié et ô combien primordial pour garantir à la courbe démographique régionale de ralentir un peu son déclin.
Les mâles s'apprêtent de leur plus belle tunique ce qui vous laisse un peu deviner la détresse vestimentaire le reste de l'année, et la femelle (au singulier, il y en a peu) se tartine le museau du même blason ce qui reste à nouveau un choix à débattre en matière d'accouplement.
Mais cette année semble particulière. Si les campagnes restent traditionnellement molles, le centre bourg (Clermont-Ferrand) ne s'agite pas comme il le devrait. Comme si ses créatures ne sentaient plus l'appel de la nature, cette pulsion animale, qui devrait les inviter à décorer frénétiquement leur nid et leurs autos aux couleurs pneumatiques.
C'est un fait, l'entrain n'est étonnement pas là. Personne ne l'avoue, mais les regards en disent long. Chacun marche en baissant la tête, de peur de montrer à la foule son manque de ferveur et de finir fort légitimement violé par un tram place de Jaude.
Ce signe du chaos, annonciateur de fin du monde, même les hautes autorités épiscopales locales finissent par être forcées de l'admettre, annonçant à leur peuple d'un ton grave que les places habituellement arrachées dans des combats sanglants ne se sont pas vendues. Tout le monde se regarde, se calfeutre. Qui n'a pas pris sa place ? Est-ce un voisin ? Quelqu'un de ma famille ? Mon dieu, à qui puis-je faire confiance ?… Vont-ils apprendre que je ne l'ai pas non plus ?

Et ce n'est certainement pas le match de la veille qui aura redonné à ces néo-frigides le goût de l'ovalie. C'est annoncé, quel que soit le résultat, rien de sera exaltant comme avant. Avant, ça paraît si loin. Déjà la finale de la Coupe du Monde annonçait la couleur de ce « rugby moderne », pour lequel le sport n'est plus que mathématique et où le spectacle est rejeté comme un corps étranger.
Et les craintes n'avaient rien d'un épouvantail maintenant que ce match est fini.

Clermont, la « machine à gagner » (CJP©) les matchs qui servent à rien, se présente à nouveau comme le favori. Favori de tout d'ailleurs, du top14, de l'Europe, pour un peu Lhermet gagnait les présidentielles dès le premier tour. On aurait donc eu un président qui dit rien, c'est ça le changement, mais avec un gros nez rigolo pour amuser les enfants.
Toulon via son président, celui qui menace régulièrement staff et joueurs de leur coller un procès s'ils ne ramènent pas de victoire, annonce qu'il a 0% de chance de gagner. Le mensonge ne trompe personne, puisqu'on est très loin de trouver du 0% dans son effectif, qui arrive même à composer avec des ailiers gras comme un Marconnet, et un numéro neuf qui passerait pour Vosloo s'il était blond. Autant dire que le combat, l'engagement et la motivation seront les clés de la réussite face à cette équipe de « beaux bébés » comme on dit quand on a plus de 50 ans et qu'on boit de la Suze depuis 35 ans tous les week-ends au bistrot qui diffuse les matchs.
Et ce rare engagement devra être servi par un plan de jeu machiavélique et bien ficelé, apte à faire déjouer cette équipe si pénible à manœuvrer.

Et ça tombe bien, puisque l'ASM n'aura emmené ni l'un ni l'autre. Une envie de moule cuite (j'aime pas les crustacés), symbolisée par l'absence de soutien dans les rucks qui fait d'habitude la force de ce

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groupe, les rares cas remarqués d'agressivité prendront place dans quelques volontés manifestes de se retrouver hors-jeu.
Et le plan de jeu probablement fourni par Vern, parce qu'on imagine pas qu'un tel homme se contente d'un « bon ben allez, amusez-vous bien ! » a été parfaitement ignoré, ou dans le meilleur des cas incompris. Je soupçonne certains d'en avoir fait abstraction parce qu'après tout, on est tellement les meilleurs qu'on peut bien faire ce qu'on veut de toute façon y'aura toujours un coup de chatte pour leur passer quelques pions. Et sans forcer !
Le stade, qui n'est pas du tout celui de Toulouse rappelons le, est bien rempli. Et les « ICI ICI C'EST… » seront scandés tout du long, sorte de vuvuzela du rugby et qui n'ont rien a envier au fort sympathique hurleur de Popopopopopo popopo de Roland Garros.
Je ne reviendrai pas en détail sur les temps de jeu que je laisse aux vainqueurs, c'est la moindre des choses d'autant que c'est quand même pas tous les jours que les Pilou et autre Wilkillsoon peuvent se voir offrir un résumé de demi-finale.
L'ASM aura simplement fait illusion un gros quart d'heure, afin de justifier la prise en charge par le club de leur trajet retour.
Là où il fallait conserver le ballon et frapper dans l'axe sur des charges éprouvantes, les Jaune et Bleu auront gigoté comme des Ecossais devant la meilleure défense de championnat qui n'en espérait probablement pas tant. Cela dit taper au ras implique d'en vouloir et de se fracasser toutes les 5 secondes, ce qui n'était visiblement pas d'actualité.
Pour parfaire la performance, l'équipe nous offrira un festival de tout ce qu'il ne faut pas faire, jouant à l'aile quand il faut taper au pied, relançant quand il faut taper au pied, et tapant au pied les rares fois où il était bienvenue de faire autre chose.
A cela s'ajoutent quelques pépites individuelles, avec surtout un Nathan Hines des grands jours qui nous aura à peu près tout fait. D'ailleurs il avait pas l'air trop mécontent à la fin, je le vois bien à Toulon dans deux ans, je sais pas pourquoi…

Bref, on pourrait croire que je suis déçu. Et bien non.
Je ne me sens à peine concerné. On est très loin du désarroi face au Leinster, où là effectivement il y avait de quoi se sentir malade. Une défaite n'en vaut pas une autre, assurément. Ca passera, et je regretterai probablement ces mots, ce n'est pas la première fois non plus et on peut dire que l'Auvergnat a la mémoire sélective, il brasse sa rancœur aussi peu qu'il brasse ses gènes.

Je félicite enfin les Toulonnais et leur équipe de mercenaires, qui l'est peut-être un peu moins que les autres. Van Machin et son amour du club, y a pas d'autres mots, du début à la fin.
Pire, j'ose : j'ai apprécié Mourad. C'est affreux, rien que de l'avouer, mais il m'a ému lors de son interview de gosse en fin de match. J'aurai clairement envie de le frapper quand il va gueuler qu'il a -40% de chance de gagner contre Toulouse et qu'il montrera son cul sur le terrain pour narguer la fédé, mais pour le moment j'ai envie de lui faire un petit bisou sur le front et de lui coller une tape sur la fesse. Allez mon petit, profite va, t'as l'air heureux ça fait plaisir.

En attendant, j'ai finalement passé une bonne soirée. J'ai à peine regardé la fin du match, il y avait mieux à faire. Beaucoup mieux en fait.

Je remercie quand même Morgan Parra et Alexandre Lapandry, les seuls joueurs jaune et bleu à pleurer à la fin, mais aussi les seuls qui n'ont pas grand chose à se reprocher sur ce match, en tout cas sur l'envie. Car messieurs, quand on perd à ce stade et de cette façon et qu'on rit de bon cœur avec son adversaire au coup de sifflet, je ne sais pas si l'on mérite son maillot. Car il semble clair que vous n'avez pas conscience de l'événement et du poids de vos actes.

Bien à vous,

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Mamuka, l'interview beauté par le Midol Madame

Groar.

Par Pastigo

En des temps fort lointains, j'avais promis à mes deux plus fidèles lecteurs une interview exclusive de Mamuka Gorgodze, à contre-pied des trop classiques questions de bourrin qu'il n'éprouve que trop souvent. Tous ceux qui se souviennent de cette promesse, autrement dit ma pauvre mère et moi, se retrouvèrent fort déconvenus de n'en voir poindre les psaumes.
Après de nombreuses mais vaines tentatives, cette rencontre a enfin pu avoir lieu, l'emploi du temps du colosse s'étant considérablement allégé depuis ce week-end (message de Damien Try au reste de la rédaction : et voilà comment on fait passer le fait d'avoir oublié un texte pendant un mois au fin fond du forum).
Voici donc le fruit de cette rencontre avec l'homme le plus sensible et raffiné du top14 que Femme Actuelle m'aurait acheté une fortune si j'étais aussi vénal qu'Ovale Masqué.

  • Grooar Mamuka Gorgodze, comment allez vous ?

Grooar, fraîchement et vous ?

  • Mamuka –vous permettez que je vous appelle Mamuka ?- vous avez accepté de partager avec nos lectrices les petites recettes qui font de vous cet homme élégant et raffiné à tout moment de la journée. S’agit-il d’une cause qui vous tient à cœur ?

Bien sûr. Vous savez, être exemplaire ce n’est pas seulement se suffire d’atouts de façade devant les caméras. C’est un tout, il ne suffit pas d’incarner l’élégance le temps d’un podium, c'est un art de vivre exigeant à plein temps. Tous les jours je me bats pour que notre public comprenne qu’on ne peut pas s’enorgueillir de la perfection d’un fond de teint astucieusement choisi le soir, tout en ayant une haleine de poney le matin. En tant qu’ambassadeur de cette élégance, je ne m’accorde aucun écart.

  • Allons droit au but. Esthétiquement, vous êtes une idole. Mais vous n’êtes qu’un surhomme après tout, vous avez bien un secret ?

Ahah ! (rire Géorgien)

  • Ahah. (rire méfiant)

C’est certain, nous en avons tous. Mais encore une fois, ce ne sont pas quelques artifices déstructurés mais bien un mode de vie vertueux qui assure une cohérence esthétique. Le reste n’est que détails : des recettes de grand-mère, des petits rituels…

  • Comme celui de mâcher mon thorax une bonne vingtaine de minutes avant cette interview ?

Vous m’êtes sympathique, mais vous venez de couper la parole à un carnivore géorgien, ne refaites plus jamais ça. Mais c’est vrai, une alimentation saine est essentielle pour combattre les cernes et pour conserver cette peau ferme et veloutée. La viande humaine m’apporte une grande partie des éléments dont j’ai besoin, la myosine et la myostroine sont des protéines d’excellente qualité comportant tous les acides-aminés indispensables, ce qui leur confère un très bon coefficient d’efficacité protidique. De plus cette viande est riche en élastine et en collagène naturel. Regardez Imanol H qui ne mange que du bœuf : il a les lèvres d’une actrice de charme sur le retour. Ça m’est insupportable, il n’a pas fini de prendre des taquets sur le groin.

  • Je peux ? Merci. Justement, nous savons tous que vous n’êtes pas avare d’exercices physiques mais vous choisissez la percussion et la grande tarte dans la mouille plutôt que la course de fond. Cela influe-t-il sur votre teint de jeune fille ?

Absolument ! C’est le meilleur moyen de conserver le capital tonus de ma peau. Ces footballeurs lillois ne vous semblent-ils pas malades ? Le contact rugueux des côtes et des clavicules contre ma peau assure son élasticité. A cela s’ajoute la qualité de l’ensoleillement montpelliérain qui finit de tanner ma peau, ce pourquoi je me fais désormais porter pâle lors des déplacements en Auvergne. Pour être honnête, j’étais champion de ping-pong dans mon pays. J’ai fait le choix du rugby afin de donner toutes leurs chances aux contours de mes yeux délicieusement frais.

Dans mon métier, c’est nécessaire. Je suis un homme d’image, et quand je pète des cervicales 3 fois par match à coup de raffut dans la tronche, soyez certain que cette photo sera en Une des pages people du Midol dès le lendemain. Ma main contre la tempe d’un défenseur inconscient doit toujours être parfaite. Ce pourquoi j’exige toujours un soin des mains quand j’ai la chance de dévorer une esthéticienne.

  • On vous a vu il y a peu en photo dans une église géorgienne. Alors la beauté, c’est aussi une question de foi ?

Je m’adresse régulièrement à Dieu, je pense que c’est important. Il doit en effet savoir faire preuve de respect et ne pas s’écarter du droit chemin, le lui répéter de temps en temps me semble nécessaire. Il serait en effet dommage de devoir en arriver à une confrontation déplaisante, dans une équipe il faut se dire les choses. C’est donnant-donnant et il me le rend bien, admirez ce sourire angélique.

  • Vous êtes sans cesse sollicité. Les paillettes, les journalistes, les flashs qui crépitent à la moindre de vos sorties, tout ça n’est il pas parfois dur à vivre ?

Il faut savoir être réaliste, je suis Géorgien. La Géorgie décide des tendances, fait naitre les modes, j’en suis le représentant et je dois l’assumer. Mais c’est une fierté plus qu’une contrainte même si j’avoue que les journalistes prennent un peu trop de place dans mon régime alimentaire.

  • Pour autant contrairement à certains de vos collègues français en slip, on ne vous voit pas faire de la publicité. C’est un choix ?

Je ne suis pas un pantin, je ne suis pas non plus un gringalet juste assez potable pour faire des pubs pour du shampoing. J’ai sur les épaules une responsabilité sans commune mesure, celle de l’élégance à la géorgienne. Je porte déjà tous les week-ends le logo d’une entreprise de ramassage des ordures, notez l’effort.
D’autre part vous n’imaginez pas l’importance de mes actes dans une économie déjà fragile. Devenir l’égérie d’une marque c’est faire sombrer ses concurrents dans la crise et le chômage. De toute façon, quelle marque selon vous serait à la hauteur de mon raffinement ?

  • Allez, pour nos lectrices, vous allez bien nous faire part de quelques uns de vos secrets beauté ?

Il est de mon devoir de faire progresser l’Elégance. Tout d’abord, n’écoutez pas les mensonges capillaires des Rougerie et autres Szarzewski. Du Tati de bas étage, le Dukan de l’équilibre alimentaire, ceux là n’auront que les douleurs intercostales qu’ils méritent j’en fais le serment. Je remercie d’ailleurs le jeune Palisson de s’être lui-même remis à sa place. Pour ma part j’opte pour l’onguent de vierge aux fraises des bois appliquée en shampoing tous les deux jours pour le volume et la brillance, patientez dix minutes avant rinçage. La mélasse de biarrot appliquée en masque reste pour ma part le choix le plus judicieux pour qui cherche le meilleur antiride, malheureusement il devient de plus en plus difficile de trouver du biarrot de qualité qui ne soit pas saturé en gras ce pourquoi je dois de plus en plus me satisfaire de vulgaires Agenais.

  • Notre entretien touche à sa fin et je vous remercie de m’avoir accordé quelques minutes de votre précieux temps. J’abuserai encore un peu en vous demandant si je peux caresser l’espoir de ressortir vivant de cette pièce puisque sans parler de séquestration vous avez quand même fermé la porte à clé ?

Je ne suis pas en appétit.
J’ai probablement mangé quelque chose de pas très frais la veille, sans doute ce Pierre Villepreux dont la couleur m’a effectivement paru suspecte.
Partez, et emportez ces quelques crèmes hydratantes au passage.

L'homme disparut alors dans un halo lumineux, suivi par tout un orchestre de musique de l'Est qui se jette des poules à la gueule. Comme Haroun Tazieff qui met ses moufles pour approcher l'Etna j'ai défié la créature et garderai à vie le souvenir d'y avoir survécu.

Bien à vous mesdames,

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Moultiplex !

Grosse pression sur le Racing pour cette dernière journée du Top 14.

Par Pastigo,

(Avec l'aide de Pilou, Ovale Masqué et Damien Try qui n'ont pratiquement rien fait mais il faut bien entretenir l'illusion d'une rédaction dynamique dans laquelle l'émulation est permanente)

« Tutututututu ! »

Oui, c'est difficile de faire le bruit du moultiplex à l'écrit.

Ce week-end a vu finir la phase régulière de notre haletant championnat, au suspens insoutenable cette année puisque les équipes qualifiées dans le dernier carré à six faces sont bien celles prévues depuis le mois de septembre dernier, dans l’ordre. Pour 10€ pariés les gains sont d’environ 1€22. La surprise ne s’arrête pas là car les qualifiés sont bien les mêmes que les années passées, pas de doute la presse avait bien raison de crier d’une seule voix que jamais le Top14 n’avait été aussi serré et indécis (non les relégués, on ne pense pas à vous, désolé).

A journée exceptionnelle, moyens hors du commun à la Boucherie (et oui, on aime rêver notre vie). La Boucherie rassemble donc les quelques envoyés spéciaux qui n'ont pas la flemme de vous proposer un moultiplex de qualité, ainsi nous serons partout en général et nulle part en particulier (les Toulonnais toujours à la buvette). A l’instar de nos concurrents de Canal+, vous saurez absolument tout en temps réel, tout en n’y pigeant rien. Vous comprenez que ce procédé nous a immédiatement conquis.

Afin de vous remémorer au mieux ce samedi d’anthologie, nous copierons une fois encore nos vils confrères cryptés (sauf Isa, car le Stagiaire attend toujours que tu répondes à sa demande en mariage) en suivant les matchs qui n’intéressent que la presse parisienne et 16 abonnés, donc ceux du Racing et du Stade de France, mais aussi Toulouse évidemment parce que c’est trop cool, en réalisant l’exploit de ne jamais mentionner leur adversaire montpellierain du jour. C’est balèze, ça vous troue, mais ceux qui ont effectivement regardé Canal samedi après-midi savent que c’est possible.

Sans plus attendre, nous rejoignons Ovule Musquée à Agen pour le début du match sensationnel qui opposera Agen au Racing. Sauf qu'en fait, ce con d'Ovule s'est gouré et est allé couvrir le match au Stade d'Yves du Manoir de Colombes, qui est donc encore plus vide que d'habitude. Heureusement, il a réussi à choper un wifi en zonant près des tours HLM à coté du stade et peut vous commenter le match en strimigne.

Barnard donne le coup d'envoi ici à Armandie, réceptionné par les Franciliens qui on le rappelle doivent impérativement ramener au moins le point de bonus défensif pour assurer leur qualification en barrages, alors que le Stade Français de son côté doit vaincre le BO avec le BO (c'est assez clair) s'ils veulent griller la politesse aux Racingmen. Sachant qu'on a généralement autant de chance de voir des essais à Biarritz que d'espérer un triplé de Rococoko, et que le Stade Français n'a remporté que deux matchs à l'extérieur cette saison (à Perpignan et Bucarest, donc que des villes de Gitans) le suspens est absolument insoutenable.

Prenons vite des nouvelles du Stade Français, deuxième meilleur club parisien au monde, puisqu'on vient d'apprendre qu'il a fait très beau à Biarritz hier. A noter que la moitié des spectateurs porte un masque de Marconnet qui joue son dernier match, on a du mal à savoir si cela attriste les Biarrots ou si ce masque n'est qu'une manière courtoise de cacher leur joie. Hormis des touches moches il n'y a par contre pas grand chose à dire, le Stade Français n'a pas encore le BO en poche mais ça ne va pas tarder, c'est certain, et ce n'est pas parce que Lorée vient de marquer le 1er essai vilain du Racing dès la 8ème minute de jeu qu'il faut estimer que les jeux sont faits, et encore moins s'intéresser aux autres rencontres.

[ESSAIIIIIII De Brive à Clermont, de Figuerola qui a un nom vraiment rigolo ! 7-3 pour Brive, qui peut commencer à rêver à l'exploit…]

Encore plus fort que le face à face Pacino / De Niro dans Heat, le duel des plus grands gangsters du Top 14.

On ne va cependant pas perdre de temps à voir crever un club historique puisqu'à Agen le pruneau reviendra au score [

ESSAIIIIIII de Sivivatu deux minutes plus tard ! Clermont punit Brive…] je disais donc avant d'être coupé pour pas grand chose qu'Agen reviendra au score par [ESSAIIIIIII Briviste ! C'est encore relancé à Clermont dans un…] un essai d'Adri Badenhorst qui pourrait presque [ESSAIIIIIIII de Fofana ! Ça n'arrête pas à Clermont !] jouer à Brive avec un nom pareil – et merci d'arrêter de me couper lorsque je sors une bonne vanne -, essai auquel [Encore un ESSAIIIIIIIII de Fofana ! Décidément ce match est un régal ! On espère que c'est le cas partout ailleurs…] grmblblbl JE DISAIS DONC ESSAI AUQUEL répondra Imhoff dix minutes plus tard. A la mi-temps le Racing tient son bonus défensif, mais rien n'est joué puisque qu'à Biarritz le Stade Français n'a pas encore mis le moindre point tout en ayant encaissé un essai de Traille ce qu'aucune équipe n'avait réussi à faire cette année. La place de sixième est toujours parfaitement indécise à n'en pas douter.

Et c'est bien le cas puisqu'à la 47ème minute Rabadan aplatit et marque ainsi les 5 premiers points du Stade Français. Allez, plus que 3 comme ça et le SF vole la 6ème place, d'autant que le Racing est mené 19 à 12 à Agen. On trépigne, qui du Racing ou du Stade Français va se qualifier?

Le match s'emballe à Agen, puisque pendant les dix minutes qui suivent aucun point ne sera marqué, pas plus que la moindre occasion digne d'intérêt, jusqu'à un essai de Lorée à la 61ème minute qui porte le score à 19-22 après transformation. La tension est à son paroxysme puisque pendant les 20 minutes qui suivent il ne se passera absolument rien hormis quelques fautes qui permettent d'assurer un spectacle de grande qualité.
Mais c'est surtout à Biarritz que le match est fou :
[ESSAIIIIII de Sivivatu encore une fois dès la reprise !!! ça fait 29 à 14 on se régale!]
à la 50ème minute c'est la folie dans le pays basque puisque le score est toujours de 16-5.
La 55ème minute est véritablement un tournant du match car le tableau d'affichage indiquera toujours le même score de 16-5.
[ESSAIIIIII de Lionel Faure qui fête comme il se doit son dernier match en Auvergne ! 36-14]
Coup de théatre à la 60ème à Aguilera puisqu'un joueur du SF va faire six pas en courant, permettant de conserver l'écart de 16-5.
[61' ESSAIIIIIII de Lionel Faure ! James transforme ! 36-14 !]
[63' ESSAIIIIIII de Brent Russel ! James transforme ! 43-14 !]
[69' ESSAIIIIIII de Murimurivalu ! James transforme, 50-14 !]

Pendant ce temps à la 70ème minute le public biarrot démarre des ateliers manuels avec les masques de Marconnet puisque la rencontre voit s'enchaîner les rebondissements, permettant au score de stagner à 16-5.
C'est alors qu'à la 75ème minute le Stade Français qui vient juste de porter la marque à 16-5 décide de se donner les moyens d'un incroyable scénario à Biarritz puisqu'il reste 5 minutes au SF pour marquer 3 essais alors qu'il n'ont pas été foutu de marquer le moindre point pendant quasiment toute la partie. La qualification se joue maintenant. Car même si le Racing a conservé le bonus défensif à Agen lors d'une deuxième mi-temps inintéressante au possible, les qualifiant automatiquement, les Roses doivent continuer à jouer le coup à fond. Tout est possible !

[ESSAIIIIIII de Regan King ! Bon sang mais qu'est-ce qu'on rigole à Clermont ! On a pas eu le temps de s'ennuyer avec un score de 57-14]. C'est ainsi que lors d'un final haletant le Stade Français ne créera malheureusement pas la surprise, car bien que les Roses aient réussi à marquer autant de points que leurs adversaires en seconde mi-temps, c'est à dire zéro, cela ne leur suffit pas pour ramener de cette défaite un bonus offensif à 5 points. Le suspens fut cependant au rendez-vous jusqu'au bout et le Racing peut souffler. Pendant ce temps Toulouse a gagné contre on ne sait qui, mais on s'en fout puisque c'est Toulouse. De même pour Toulon et l'ASM, mais on s'en fout puisque c'est pas Toulouse. Brive est mort, mais ce n'est pas très important, puisque l'info principale de cette journée reste que le Stade Français ne participera pas aux phases finales ce qui est une énorme surprise compte tenu de ses résultats des années précédentes. On m'annonce également que quelque part dans le Bordelais un match à 8 essais et 66 points a eu lieu, mais sans aucune espèce d'importance puisqu'il ne voyait aucun club parisien jouer sa qualification pour les barrages, voilà pourquoi vous n'en avez vu aucun extrait et également pourquoi nous n'allons pas nous y attarder. On est là pour parler de Paris, laissons le rugby à ceux que ça intéresse.

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Jaunards et Coujous, la réponse clermontoise

Quand Clermontois fâché, lui toujours faire ainsi.

 

Par Pastigo, supporter clermontois qui a visiblement beaucoup apprécié le texte “Coujous et Jaunards” paru hier, et qui nous a déclaré « Cet article, chaque mot, chaque virgule, sont entièrement dédiés à Man’S ».


Ce week-end aura lieu, comme bien des fois depuis des décennies, le traditionnel derby opposant deux équipes que peu de choses opposent en réalité : l’ASM et le CA Brive. Déjà convoité et coché dans le Télépoche de tous ceux qui attendent depuis 44 rediffusions un épisode de la Petite Maison dans la Prairie qui finirait mal, ce match visiblement couru d’avance aura une saveur bien particulière. Faisons trêve du passé dont tout ceux qui sont nés après Pierre Salviac se barbouillent les rouleaux, et admettons qu’il n’y a plus vraiment de raison de penser que ces derbys sortent du lot, tant ces deux équipes n’ont plus grand chose à se disputer. L’une joue les phases finales tous les ans, l’autre est relégable depuis l’avènement de la tv couleur. L’une porte un beau maillot que personne ne regarde, l’autre impose à tous un hommage vibrant à l’épilepsie. L’une fait naître de magnifiques stars adulées, l’autre fait comme elle peut avec des joueurs dont on ne peut même pas dire qu’ils sont moches puisqu’on ne les connaît pas.

Le « choc » de ce weekend, expression prisée des commerciaux de Canal+ pour présenter au choix un produit sans surprise ou promis à un spectacle qui n’en a que le nom, justifie tout son poids par l’issue aussi dramatique qu’attendue à laquelle est promise cette pauvre équipe de Brive. C’est quand même un peu couillon de descendre en ProD2 l’an prochain alors que c’est la seule saison qu’ils ne passent pas entièrement en position de relégable, à croire que la médiocrité de leurs années passées était une sorte de talisman coujou, mais c’est ainsi.
Alors évidemment, la branlée habituelle se dessine inéluctablement, ça va tourner les serviettes à Michelin pendant 80 minutes et le stade va profiter de son match de gala semestriel. Après Aironi, Brive est sans doute le visiteur le plus apprécié de ceux qui aiment voir des jaunards qui ne jouent jamais passer pour des stars All Blacks.

Sauf que ce n’est pas si simple, et Vern le sait. Il a bien réfléchi, et c’est désormais évident : Brive doit gagner !

Au diable l’invincibilité à domicile, l’enjeu est trop important. Tout d’abord, nous avons fait l’erreur de piner Bourgoin, jusque là principal vivier pour piller du bon joueur à pas cher et pourtant nécessaire pour pouvoir monter 5 équipes-types sans trop de frais. Il ne reste que Brive ou presque pour accaparer de temps en temps les trop rares anonymes Brivistes qui valent le coup de sortir 40 francs (les transferts Brive-Clermont n’ont jamais passé l’Euro, c’est une tradition locale). L’ASM ne peut décemment pas taper régulièrement dans le stock d’Aurillac, y a quand même un minimum de standing à respecter quand on passe tous les week-ends à la télévision.
De plus, Brive c’est pas loin et ça fait 5 points. On ne trouve guère plus rentable. Là où l’ami Guy hurle après les doublons, Vern insiste depuis des années pour que les matchs contre Brive aient lieu le même jour que les rencontres de H-Cup, ce qui permet aux jeunes du centre de formation de goûter aux joies de la branlée du haut niveau. Ainsi croient ils qu’en équipe 1 c’est comme ça tous les samedis, et les voilà redoublant d’efforts à l’entraînement plutôt que de se planter en 106 Kid en sortant de la B-Box torchés à la vodka redbull.

ASM-Brive, les 15 premières minutes c’est marrant mais à 30 à 0 on se lasse quelque peu. Malgré le fait qu’il s’agisse sportivement du match le plus inintéressant de l’année, le stade Michelin est toujours plein pour ce rendez-vous, en voilà une bien belle recette. Très franchement, si ASM-Grenoble est à guichets fermés l’an prochain, je ne pourrai qu’en déduire que les supporters jaunards sont en fait des sans abris qui vivent sur place. Brive qui part, c’est un joueur îlien qui ne vient pas.

Et enfin, place à l’affectif. Un Brive, on en a tous un à coté de chez nous. Ce petit gamin pas trop fini qui sait rien faire de ses dix doigts, mais qu’on prend en affection parce que ça nous évite d’avoir à donner pour le Téléthon. Il mériterait des claques à ne toujours pas savoir faire ses lacets à 14 ans et à se vautrer la tronche contre le crépi du portail quand il veut niquer le chat, mais que voulez vous on s’y attache, c’est pas de sa faute et il mérite une chance.

Pour toutes ces raisons et probablement bien d’autres plus ou moins glorieuses, notamment celle de voir Bayonne descendre, il est nécessaire de simuler une défaite. Mais ce n’est pas si simple, car Castres doit battre Bayonne ce qui ne semble quand même pas bien compliqué, mais surtout toute puissante qu’elle est, l’ASM ne dispose pas de l’immunité d’un Biarritz-Bayonne et ne peut pas simplement se permettre d’offrir ce match à son voisin, avec le bonus qui plus est.
Le plan de Vern est bien huilé, je vais vous en faire part. Ensuite en exclusivité j’utiliserai les super-pouvoirs que j’ai appris à maîtriser à Vulcania pour faire un bond dans le temps et vous offrir le film du match. Vous allez voir, cet article est bourré d’effets spéciaux.

La stratégie de Vern va s’articuler autour de deux principes fondamentaux. Le premier consiste à marquer vite et fort, afin de faire croire qu’il s’agit bien du classique derby branlesque. Le second est dans la continuité de la farce de la semaine précédente puisque Vern alignera des joueurs dont on ignorait jusque là qu’ils faisaient encore partie du club en les faisant jouer à des postes particulièrement inattendus. Radoslavchvili jouera donc talonneur, Domingo pour son retour sera à l’ouverture, Williams n’importe où puisque de toute façon personne ne se rappelle de son poste initial, Cudmore sera demi de mếlée. Il faut au moins ça puisque malgré ses efforts, Vern a bien failli voir revenir son équipe taupe avec 4 points du déplacement à Castres.
Par souci de clarté, nous appellerons les joueurs brivistes Machin, Bidule, Truc, et Jean-Michel. Parce que je ne connais pas plus leurs noms que vous et que cela nous évitera de nous perdre en confusions.

 

Le film du match :
Domingo donne le coup d’envoi d’un coup de tibia direct en touche. Malheureusement le lancé briviste trouve directement la touche opposée. Vern rappelle le plan d’un clin d’oeil à ses hommes. « Marquez vite et bien, et ensuite on passe à la phase B »

2′ : essai de 80m d’un Crabos asthmatique
3′ : essai en puissance d’un joueur du Clermont Foot.
4′ : essai « ah moi, ah moi, ah moi ! » de Williams

Domingo ratera toutes les pénalités, mais deux de ses coups de pied attendront au visage et au bassin deux remplaçants brivistes. Fichtre, la gigne.

A partir de là, et le bonus offensif faussement en poche, la phase B peut démarrer.
La mêlée clermontoise simule une poussée introduction Cudmore, mais celle de Brive dégueule la balle d’une façon jamais vu. L’arbitre coupe l’action, consulte le règlement, tergiverse, et se voit obligé de siffler le premier « en-avant de mêlée » de l’histoire. Pénalité pour Domingo qui la frappe avec le genou, la balle heurte la tempe de Machin et passe entre les perches. 18-0, Machin est transféré au centre de secours et ne reviendra jamais.
Sur l’action suivante, Cudmore tape un coup de pied par dessus personne afin de rendre le ballon aux Coujous. Bidule tape au pied afin de trouver une touche. L’arbitre consulte le règlement, tergiverse, et accordera la première talonnade à 3 points de l’histoire. Brock James en tribune applaudit le geste, ça fait 21-0.
Après le renvoi briviste en touche dans son propre camp, 3 joueurs clermontois décident de se mettre hors-jeu dans l’en-but des noirs et blancs afin de ne pas gêner leur manœuvre. Jean-Michel balance une roquette à Bidule qui lui transperce le torax et finit dans les bras de Sivivatu dans l’en-but, qui s’écroule devant cette vision gore au possible. L’arbitre consulte le règlement, tergiverse, et accorde le premier essai en-avant par retro hors-jeu de l’histoire. Ça fait 26-0.

La mi-temps est sifflée, les choses se présentent mal. Avant le coup d’envoi briviste qui aurait probablement fini en ballon mort, Cudmore se met à courir en direction d’un arrière coujou et lui balance une gigantesque tartine dans sa mouille. Carton rouge et très bon coup de Cudmore qui sort avant le début de la seconde période, l’ASM joue donc sans demi de mếlée.
L’ASM rend tous les ballons à son adversaire, mais n’arrive pas à reculer puisqu’à chaque réception les Brivistes commettent un en-avant. Pire, les voilà bien malgré eux dans les 22m adverses. Sivivatu choppe un Briviste, lui colle le ballon dans les bras, et décide de le porter jusque derrière la ligne jaune et bleue. Pris d’une formidable crise d’angoisse, il sera impossible de faire tendre le bras à Truc pour qu’il aplatisse le ballon. Sivivatu se résigne à balancer celui-ci derrière les panneaux publicitaires et propose d’essayer avec un autre, sans succès puisqu’il aura avalé sa langue et le ballon sur cette dernière tentative.
Il faut se faire une raison, ni les drops ni les essais ne seront possibles. Restent les pénalités à 10m devant les poteaux. L’ASM recule dans ses 22, et attend que les Brivistes marchent vers eux en priant pour qu’ils ne commettent pas d’en-avant. Une fois à bonne distance, un Clermontois s’approche et balance une énorme mandale au porteur de balle. A chaque série de chicorée, un joueur clermontois sort sur carton rouge et un joueur briviste sort sur civière. Cependant c’est autant de pénalités face aux poteaux offertes à Jean-Michel, qu’il passera toutes. Malheureusement le score s’arrêtera à 26-24, tous les joueurs du CAB ayant été consommés dans les tartines à répétition.

L’émotion est grande. Malgré les efforts des deux protagonistes pour sauver Brive, celle-ci ne peut échapper à son destin funeste. L’équipe jouera donc en ProD2 la saison prochaine, puis en Fédérale 1 suite à une branlée à peu près identique infligée par Aurillac, puis en Fédérale 2,…
Qu’on ne s’y trompe pas, c’est une page qui se tourne. Celle des joviales rigolades en Top14 de tous ceux qui préparaient leur match du weekend contre Brive, celle où même le dernier était assuré de finir la saison avec au moins 10 points. Plus jamais le Top14 ne sera heureux, car pour toujours l’un de ses plus beaux clowns tristes s’en est allé dans les limbes consanguines du rugby amateur. Chapeau l’artiste, nous ne t’oublierons jamais.

Le Labougnat et Vern Dublogue analysent Castres – Clermont (30-19)

 

Aujourd’hui, Pastigo et le Labougnat accueillent un invité de marque… en la personne du second auvergnat de France capable d’écrire son prénom sans faire de faute, Vern Dublogue.

Il est de ces matchs qui soulèvent tout un peuple, qui mobilisent les coeurs des semaines durant jusqu’à l’apogée du coup d’envoi. Il est de ces match pendant lesquels on passe 80 minutes debout, dépassant largement les limites raisonnables de la tachycardie, de ces défaites qui plombent les âmes, vous savez de quoi je parle.
Et puis il y a Castres-ASM.

Castres-ASM au lendemain d’une défaite en demi de H Cup et à deux journées des phases finales pour lesquelles l’Auvergne est déjà assurée d’être en demi-finale, c’est le degré au-delà duquel il n’est plus possible d’améliorer le désintérêt par soustraction. En tout cas pour l’Auvergnat que je suis, et si les Castrais ne sont probablement pas de cet avis ils n’ont qu’à rédiger ce compte-rendu plutôt que de vider leurs gourdes de pif à la chasse le dimanche matin.
Ceci étant fait, et avant de parler du contexte du match en lui-même j’ai envie de parler du contexte dans lequel je l’ai regardé. Le match n’étant diffusé que sur Rugby+ à un tarif largement surévalué, le choix du streaming affichant des rugbymen breakdancers dans une microfenêtre agréablement décorée de pubs russes s’impose. Au même moment, ma télé diffuse en HD 1080p un certain Toulon-Toulouse.

Vous auriez fait quoi ? D’ailleurs, vous avez fait quoi ?
Voilà c’est plus sain, on va pas se mentir, c’est déjà fort poli de faire semblant de lire ce texte. J’aurais d’ailleurs pu simplement me passer de commenter ce match puisque je n’ai effectivement rien à dire, mais ce serait sous-estimer la fatuité démesurée du boucher persuadé que chacune de ses niaiseries va être adorée par des milliers d’imbéciles.

Les choses étant dites, passons-en maintenant à ce pourquoi vous ne trépignez pas d’impatience.

 

Le contexte :

Castres. 
Le CO est en pleine course depuis plusieurs matchs et jusqu’à la fin de la phase régulière pour s’assurer « une place dans le dernier carré », l’occasion de rappeler quelques règles de géométrie aux commentateurs sportifs puisqu’il est bien connu qu’un carré a six faces. Gagner ce match serait une belle garantie puisque la réception de Bayonne pour la dernière journée devrait être plus accessible et ce serait peut-être aussi une façon de s’offrir un barrage à domicile. Il va donc falloir sortir un gros match, d’autant que c’est un peu la saison de la dernière chance puisque le départ imminent de Masoe est synonyme de descente rapide en Fédérale tant il semble porter cette équipe.

Clermont.
Rien à battre. Y’en a marre de perdre 2 joueurs à chaque match inutile, donc Vern pond une équipe composée de joueurs qui ne se sont jamais vu, rappelant à René Fontes que certains sont toujours sous contrat et donc bien payés par le club. On mélange le tout de façon à ce qu’ils jouent à des postes insensés et on obtient une équipe clownesque mais qui -magie d’Auvergnat- a encore les moyens de battre au moins une bonne moitié du top14.

 

Le film du match :

L’équipe type clermontoise s’illustre immédiatement puisque c’est radoslavbidule qui donne le coup d’envoi. Vern est quand même un peu pisse-petit sur ce coup puisqu’il aurait au moins pu le faire jouer talonneur pour la déconne. Évidemment le ballon finira bien par passer entre les mains de Masoe qui charge, ce qui fort logiquement permet à Castres d’obtenir une pénalité. D’ailleurs pour éviter les blessures à répétition il serait de bon ton de changer le règlement concernant Masoe, il suffit de décider que le simple fait qu’il touche le ballon vaut 3 ou 5 points. Renvoi au 22, tout le monde est content. Bref, c’est l’occasion pour Robocop (en plus moche) de passer la barre des 3000 points, record inégalé paraît-il, ce qu’il fait bien entendu. Sincères félicitations, il devient le seul joueur au monde à atteindre ce score sans n’avoir jamais rien gagné, même les Clermontois n’ont pas fait mieux. Castres aura l’occasion de quelques contres plus ou moins intéressants mais c’est Clermont qui prend l’avantage de la possession aidée par une mêlée plutôt dominatrice. La pression se fait de plus en plus sentir dans le camp du CO et la défense doit se donner sans concession, mais Jacquet suite à plusieurs charges finit par aplatir pour le 1er essai Clermontois. Williams (lol) transforme.

Apparemment y’a moyen de venir gagner ici avec l’équipe des Castors Juniors, du coup l’ASM ne se sent plus et retourne directement mettre le bousin dans la défense castraise qui court dans tous les sens bras en l’air, action qui finira par un drop de radsvlachouquette (relol) qui évidemment ne passe pas. Sur une action du CO dans le camp jaunard un fait de jeu incroyable va avoir lieu : Senio, celui qui ne joue jamais sauf quand les deux autres 9 sont blessés ou en train de perdre une finale de Coupe du Monde de l’autre coté du globe, Senio donc va se blesser. C’est donc Parra qui ne pourra pas finir sa crapette dans les tribunes qui doit prendre sa place. A croire que Kevin était indispensable puisque sur l’action qui suit, Diarra valide cette période de domination en perçant la ligne de défense et s’en va inscrire le premier essai de Castres. Dans la foulée, l’ASM perd son numéro 10 titulaires : Brock J… David Skr… Radovladuboudin à la suite d’un carton jaune contestable mais pas totalement injuste, qui renforce tout de même l’idée, après l’en-avant qui a sauvé le BO quelques semaines plus tôt et le Barnes (No) Show à Bordeaux, que cette année les arbitres n’aideront pas les Auvergnats (et pourtant, M. Berdos était juge de touche). Clermont va en fait tout perdre en 15 minutes, le temps d’encaisser deux essais et une pénalité qui donnent au CO 20 points d’avance à la 49ème. Ce n’est pas parce que c’est le Labougnat qui rédige, mais c’est pas payé… Le match est ouvert, avec beaucoup de turn over et deux équipes joueuses : l’une a tout à gagner quand l’autre n’a rien à perdre. Ça attaque donc de tous les côtés, avec beaucoup d’initiatives à la main et très peu de coups de pieds tactiques comme on peut en voir à Mayol et un peu partout en France au même moment…


Ce sympathique supporter n’a pas payé son maillot

A 27 à 7, on peut commencer à parler de branlée. J’ai décidément bien fait de regarder Toulon, d’autant que ces malpolis se permettent même de piquer des ballons en touche. Parra qui ne supporte pas ce sans-gêne décidera de percer et sur un enchaînement vers l’extérieur Sivivatu viendra planter son essai. 27 à 14, la nature semble vouloir reprendre ses droits et soigner l’infamie. Teulet conscient de son indélicatesse décidera même de rater une pénalité, il ne passera donc pas la barre des 4000 points sur ce match. Les Clermontois font cependant des erreurs grossières, et ne sont pas aidés non plus par un arbitrage dans les rucks assez particulier, pour ne pas dire carrément local. Teulet étant décidément trop laid, c’est désormais Bernard qui passe en gros plan lors des pénalités et ajoute 3 points portant la marque à 30 à 14.
C’est maintenant que va avoir lieu le mouvement le plus incroyable du match, et peut-être l’un des plus beaux essais de l’année. Nakaitaci dans son en-but se met à naviguer sous la pression au lieu de taper au pied, voilà comment décrire au mieux cette action :

Qu’est-ce qu’il fout ?
Qu’est-ce qu’il fout ???
KEKIFOUUUUUUU§§§§

C’est du génie !
C’est du génie !!!
CAYDUGENI§§§§§§§§§

Essai de 100m ou plus, avec à peu près toutes les phases de jeu possibles et conclu par Murimurivalu. Absolument magnifique. Pour ceux qui ne l’ont pas vu, c’est à dire tout le monde, rassurez vous dans moins de 48h une bonne vingtaine de cybervulcans l’auront posté en triple sur youtube.

 

Comme Damien Try, Murimuri Nalaga aime jouer plusieurs personnages

Cette action méritant mieux que les quelques mots d’un piètre spectateur qui ne l’a qu’à peine aperçue, laissons l’ami Vern distiller sa verve classieuse et passionnée qui saura rendre honneur à cette pépite ovalesque.

Ceci est un message de Vern Dublogue, le charismatique et jovial auteur du “Blog de Vern” :

Dimanche soir, j’imagine que vous étiez devant la soirée électorale pour vous repaître d’un spectacle médiocre, d’analyses à courtes vues, d’évènements inintéressants montés en épingles et de réactions à l’emporte-pièce. Un peu comme samedi après-midi sur Canal +. Quant à moi, dimanche soir, j’ai regardé Shaolin Basket sur France 4, la chaîne de l’Amlin Cup (avec l’excellent Eric Tsang, déjà vu dans Infernal Affairs – en fait, j’ai regardé Kaamelott sur la 9, mais ça me faisait plaisir de placer le cinéma de Hong Kong dans un article de la Boucherie) : c’était au moins aussi instructif, plus marrant et plus divertissant. Et donc, samedi, j’ai passé une partie de l’après-midi à Castres sur Rugby + avec Eric Bonneval, le Cazalbou de Canal, et c’était au moins aussi instructif, plus marrant et plus divertissant de le “Super Samedi Rugby de la Mort qui Tue avec des Stars Très Belles et Très Télégéniques (aux genoux fragiles certes) que Surtout On n’en fait pas des Caisses pour Survendre le Taupe 14”. J’ai donc assisté à une rencontre agréable et enjouée et, surtout, à un très beau mouvement collectif parti du fin fond de l’en-but et ayant amené un superbe essai. Je ne résiste pas au plaisir de vous le narrer déjà, pour faire un beau match et une belle action, il faut deux équipes, et il faut reconnaître que le CO n’a jamais fermé le jeu. Renvoi au centre du terrain après la pénalité de Bernard, relance du CO depuis ses 22 : Bernard, justement, prend le trou sur un crochet intérieur (le retour intérieur, la grande lacune de l’ASM cette saison et sur ce match…). Rallier, venu au soutien après contact, est arrêté sur les 10 mètres de l’ASM, ça rebondit grand côté et Teulet tente d’imiter Brock James sur un coup de pied rasant en coin. Muri intercepte bord de touche : crochet, progresse sur quelques mètres, libère (mal) un ballon sauvé in extremis par les gros. Kayser temporise derrière le ruck. On entend Franck Azéma hurler depuis le banc “Joue ! Joue !” T’inquiète pas, Franck, on va jouer…

Kayser ouvre sur Parra, qui saute Siti pour King qui passe à White qui se fait découper par un gros plaquage castrais. Le ballon gicle en direction de la ligne d’en-but. Ça commence à puer du cul… Nai, qui a regardé Montpellier et Amorosino la veille, récupère, rentre dans l’en-but et prend le périphérique, en échappant à une nuée de Castrais qui lui colle aux fesses. Un petit sprint plus tard, on se retrouve de l’autre côté du terrain, au point de départ de la phase de jeu précédente à l’entrée des 22. Ruck. Cette fois-ci, Audebert ne saute pas Sivivatu, qui se faufile entre deux défenseurs sur la ligne des 22. Le déséquilibre est fait, mais il faut encore exploiter la percée. En plus des cannes, Siti fait parler son intelligence situationnelle : plaqué sur la ligne médiane, il a suffisamment temporisé par une course en biais pour fixer deux défenseurs et attendre Audebert qui reçoit une passe acrobatique. Le flanker historique fixe à son tour en passant à hauteur après contact à Parra qui décale White qui rentre dans la moitié de terrain castraise. Sentant le souffle chaud de Martial sur son épaule, il passe au roi Regan-le-Felin long de ligne. Celui-ci est plaqué par Martial et Diarra à l’entrée des 22 mais parvient, version cirque Gruss, à libérer le ballon pour White qui a bien suivi et qui évite l’en avant de justesse en ramassant le ballon qui a roulé une demi seconde sans maître. L’Ecossais temporise, retrouve Jacquet au milieu de la troisième ligne adverse à la chasse (et un peu à la rue aussi…). Le joueur éponyme du sponsor maillot se prend pour Brock James et réussit une longue passe en cloche pour Zirak qui arrivait lancé comme un char russe dans Tbilissi. Pris à quatre, il avance encore de quelques mètres et libère vite et bien pour Rado qui, malgré une faute grossière d’un Castrais venu par le côté qui pousse le ballon cinq mètres en arrière poursuit l’action en retrouvant après contact Kayser qui passait pas là et demandait finement la croisée pour fixer dans l’axe. Il passe à Audebert à hauteur, qui pète dans le ruck créé par Zirak et vient chercher les soutiens. Libération rapide pour Parra, qui passe petit côté à Sivivatu qui fixe (encore) deux défenseurs, qui sert White (quatrième touche de balle sur la séquence – ce mec a bientôt 35 ans…) qui se la joue comme un ailier long de ligne en repiquant intérieur, ouvrant la porte pour Muri qui aplatit en coin. Ouf ! Putain, c’était bon.

Le public râle parce qu’il a bien dû y avoir un ou deux en-avant, mais ça fait partie de la légende de ce genre d’essais, qui n’est pas sans évoquer à notre mémoire nostalgique celui du bout du monde marqué au Michelin par Debaty “le camion bâché”, en 2010 contre le SF, à une époque où Nalaga jouait encore en France et où vous auriez rigolé et répondu “Et pourquoi 30% des votes exprimés pour l’extrême gauche et l’extrême droite ?” si on vous avait dit que F Hollande vengerait son Ex un soir de mai 2012…
Bref, Clermont n’a toujours rien gagné, mais a indéniablement contribué à la défense de l’esthétique et du panache dans ce monde désenchanté…

Ceci conclut l’incise, tranchante et limpide comme Sivivatu, du Blog de Vern dans ce compte rendu.

(Merci à Rencontresaxv)

 

Ça fait 30 à 19 et il reste 10 minutes de jeu durant lesquelles tout ce qui est Clermontois et qui a un nom qui finit en U va mettre la pression sur les Castrais qui souffrent bien comme il faut.

Malheureusement, après une démo des Fidjian Globe Trotters, comme bien trop souvent dans ce match on finira sur un en-avant des Clermontois, qui peuvent nourrir de sérieux regrets car y’avait la place. Et oui, entre les maladresses et les moments où on s’amuse tellement qu’on en oublie que de temps en temps la défense, c’est pas inutile, l’Auvergnat rentrera bredouille. Pendant ce temps-là, à Vera Cruz, Toulouse s’empare petitement du point de bonus, mais aura fort à faire pour défendre sa première place contre le MHRC qui viendra chercher un quart à domicile à Ernest Wallon…

Félicitations à Castres qui a presque gagné le droit de perdre en barrage comme tous les ans, et rendez-vous dans quelques semaines pour reprendre les choses sérieuses côté Clermontois.

Une pensée émue, aussi, pour le seul club du Massif Central à avoir remporté la grande coupe d’Europe. On a déjà fait jouer l’équipe 3 à Castres, ce sera difficile d’aligner les cadets la semaine prochaine au Michelin et il y a fort à parier que le CAB ne viendra pas récolter 5 points potentiellement salvateurs pour achever Pottoka, qui se voit déjà tiré d’affaires. Corrèze, terre de destins croisés…


Merci à Vern d’écrire sans faute

Les joueurs :

A l’ASM : Mettez trois fidjiens sur un terrain pour un match sans enjeu, et c’est la fête du rugby. Plus généralement, on peut tout de même légitimement penser qu’on vit une sorte d’âge d’or du Taupe 14, ce championnat qui nous permet de voir évoluer chaque week-end Hernandez, Contempomi, Imhoff, Amorosino, Sivivatu, Rococoko, Giteau ou Wilkinson. Réjouissons-nous tant que ça dure…
Rado : si on peut lui reprocher quelques lacunes défensives, sa premières titularisation à l’ouverture depuis les Espoirs a été plutôt concluante et il offre une alternative intéressante en cas de blessure prolongée de Skrela.
Kolelishvili et Goujon : les deux espoirs portent bien leurs qualificatifs. Match propre et engagé. On attend de les revoir, ici ou ailleurs…
Jacquet : adroit, puissant, juste : il revient et il peut légitimement prétendre à une place de titulaire pour les phases finales, voire une prolongation de sa saison pour une tournée dans la pampa…
Au total, pas la peine de passer au Top 16, on l’a déjà avec les deux équipes alignées en championnat par Toulouse et Clermont…

A Castres :
Une troisième ligne puissante et joueuse, mais c’est pas une surprise.
Un Pierre Bernard intenable qui va certainement aller passer ses vacances en Argentine.
Un Romain Martial gigantesque au propre comme au figuré, qui prendra deux rangées dans l’avion pour Buenos Aires. Dangereux sur toutes ses prises de balle, a encore marqué. Attention à lui pour la suite de la compétition. Ça fait chauvin de dire qu’il sort du centre de formation de l’ASM ?
Un Romain Teulet métronomique, mais également présent dans le jeu : c’est sûr, il fait moins vendre des gels douche que Chavancy, mais sacré bonhomme tout de même…

 

Les déclarations :
Christian* Labit : Vous les connaissez les mecs contre qui on a joué ce week-end ?
Franck Azema : Vous les connaissez les mecs contre qui on a joué ce week-end ?
François Trillo (pendant jour de rugby) : Ah ! Fabien [Pelous], ne partez-pas, on me fait signe que l’émission n’est pas encore terminée, on l’avait oublié, mais il y avait bien un match à Castres ce week-end !

* ou Laurent, Jean Michel, Denis… c’est déjà bien qu’on retienne son nom rigolo