Le Lab’ougnat revient sur Clermont-Leinster (15-19)

Par Pastigo,

Quatre centimètres

« Où le combat est grand, la gloire l’est aussi. »

Voilà donc ce que nous apprend Honorat de Racan qui n’a probablement pas dit que des conneries mais qui pour le coup ne devait pas être un grand sportif, encore moins amateur de rugby. Car autant qu’il puisse être valeureux, méritant, qu’il expulse de sa carcasse tout le sang que sa détermination lui permet de comprimer, le perdant n’a de destin que celui de fonder la gloire du vainqueur. Cette gloire jamais aussi forte que quand elle appartient aux autres, dont la boulimie passée nous a gavés, peut être gaspillée de n’avoir qu’à la digérer sans se délecter de chacun de ses arômes délicats. La gloire encore, qui quand elle a le dos tourné n’est qu’un pantin désarticulé gémissant et dansant sur les restes fumants d’un bûcher que personne ne regarde, et que tout le monde oubliera.

Car il n’est rien à retenir, ni leçon, ni mérite. Cet échec est une mort, le sport est agnostique. Il ne fonde pas une âme, ne soude pas les cœurs, et vouloir tenter d’y survivre serait la pire des erreurs. Car il faut renaître, repartir de zéro, ne pas se satisfaire d’un parcours honorable. Accepter que tout ce qui fut n’est plus. Ce n’était rien d’ailleurs que promesses, une avance sur salaire, la gloire ne paye qu’en fin d’exercice.

Nous ne sommes champions de rien qui n’ait pu survivre à ce 29 Avril mais qu’on ne s’y trompe pas, ceci est bien une introduction. Car rien n’est conclu tant qu’on renaît. Ne renaître de rien, d’un vide encore plus fort qu’il fait face à l’abondance dans laquelle l’adversaire finira bien par se noyer, la tête enfoncée par un cadavre qui remonte du fond des eaux. Puisqu’on en a le droit, faisons en un devoir : haïssons-le. La hargne, la rage, la colère. Tout ceci nourrira un être nouveau, sans pitié, qui mourra probablement encore mais qui n’aura désormais goût qu’à la victoire finale, sans compromis, sans demi-mesure.

4 centimètres, c’est ce qui aura été gagné à chaque manche de ce combat mortel. Rarement plus, souvent moins. Voyant inexorablement tomber un à un ses soldats sacrifiés sous chacun des coups d’un adversaire qui sait donner la mort froidement à trop souvent l’assener. Celui même qui décide de parapher le testament de sa victime dès les premières pages en lui imposant son rythme, son jeu. Bonjour, je connais le jour de ta mort et je décide de celle-ci, te voilà prévenu. Il y en a toujours pour croire que le taureau peut s’en sortir, et ils étaient nombreux ce jour-là. Des dizaines de milliers aux couleurs de la bête qui l’encourageront jusqu’au bout à braver son destin. Il est plus fort, il veut te voir mort pour assouvir sa soif de gloire. Encorne-le ! Fais-le valser ! Oublie ces vingt minutes durant lesquelles tu as encaissé les banderilles, ce sang qu’il te manque et qui sèche déjà sur ton échine collée. Car c’est un fait, les bleus ont pris la main sur le début de partie, sans partage. Mais sous les encouragements de ses semblables acquis à la cause animale, la créature se rebiffe et retourne la rage glacée de son adversaire, le faisant reculer. Il est moins fier, le fossoyeur de vachettes. Reclus contre la rambarde, il doute enfin de sa suprême omnipotence. Il supplierait presque qu’on le laisse reprendre son souffle, vingt minutes désormais qu’il danse et qu’il évite les coups maladroits de la bête enragée. Mais il n’abdique pas, et sait se montrer patient. Il attendra d’être libéré de la furia qui l’emporte, il reste arrimé et brave la tempête jusqu’au coup de sifflet qui fait s’échouer la vague. Il n’est pas à son avantage, mais rien ne semble l’inquiéter. Et il a bien raison, car aucun retard à la mi-temps ne saurait lui faire baisser les yeux et encore moins un petit 12-6, bien trop peu pour qu’il ait des doutes sur son funeste plan.

Car la mort a déjà choisi son camp et elle n’aime pas qu’on bouleverse ses plans. Elle erre sur le terrain, silencieuse mais bien décidée à ne pas rester spectatrice de ce ravissant génocide. La voilà qui force le destin, comme s’il en était besoin. 4 centimètres, c’est ce qu’il suffira aux talons jaunards pour se voir siffler un plongeon dans les rucks quand l’adversaire a visiblement gagné les faveurs de la faucheuse. Elle laissera Cullen frapper les visages comme bon lui semble, comme si la présence de son infâme faciès n’était pas déjà un affront suffisant pour l’exclure de l’arène. Elle sévira partout où la justice n’est que soumise à sa propre appréciation, visiblement une finale 100% irlandaise semble prompte à relancer la consommation de H-bière. Etes-vous satisfait, monsieur Barnes, de jouir comme bon vous semble de ce pouvoir qui est le vôtre ? Cela doit être si bon, j’en conviens.

Mr Barnes, arbitre international

Au retour des vestiaires, les jaune et sang semblent avoir définitivement trop donné pour espérer s’en sortir. La machine bleue retrouve son rendement et reproduit froidement ses gestes, dans le bruit régulier de piston d’une mécanique de précision. Inexorablement elle fait son travail, avance à chaque révolution de son cycle puissant.

4 secondes, c’est le temps qu’aura laissé la bête à son bourreau pour se saisir de la cocarde. C’est si peu, et pourtant déjà trop. 4 secondes pour qu’un destin soit scellé, et que l’entreprise irlandaise valide son objectif comptable. J’entends dire que c’est ce qui fait la différence entre le grand et le promu, je continuerai de penser que ce ne sont que 4 secondes, rien de plus. Kearney n’aura pas volé son titre d’homme du match, c’est de lui qu’est venu l’exploit qui a scellé le sort de la rencontre offrant l’essai poignard à Healy après une superbe percée, profitant de ces 4 maudites secondes de relâchement des auvergnats.

Et comme un signe, le coup de génie aura bien lieu. Le drop qui fait taire tout le monde, qui indique clairement que rien ne sert de courir. Sauf que cette fois-ci, il a trahi son camp et sa botte australienne pour rejoindre le réalisme de la multinationale irlandaise, via un coup de pied magistral de Kearney encore une fois. C’en est trop, les promis à l’exploit se résignent à l’échec, balbutient en vain devant une ligne intraitable, les minutes s’égrainent et chaque seconde sonne un glas qui fait exploser la tête d’une équipe et de tout un peuple.

4 centimètres. C’est ce qui aura manqué à Fofana dans un dernier élan d’orgueil pour infléchir le choix des astres. 4 centimètres qui ont manqué à sa main pour que ce maudit ballon rencontre le sol avant d’être lâché, après y avoir été amené choc après choc, chacun y allant de sa douleur et de son abnégation pour porter cette croix jusque derrière cette ligne désormais insupportable. 4 centimètres, c’est tout, et tu disparais dans l’indifférence. 4 centimètres enfin, pour assommer une dernière fois tous les espoirs comme si c’était nécessaire, qui ont manqué aux charges suicidaires des avants pour atteindre cette foutue ligne quand le temps est écoulé et que la faucheuse rit déjà de son œuvre. Pour 4 centimètres, et 4 secondes, un héros au dessein promis finit comme une carcasse au pied du décor romantico-dramatique d’un donjon imprenable.

Ce dimanche, une vie s’est envolée. Avec elle celles de milliers d’âmes, en silence. Mais soyez certain que c’est la pire des nouvelles qui puisse vous arriver. Quinze carcasses vides vont se relever, aux regards froids. Cette même froideur, ce même calme cadavérique que l’on dit nécessaire aux plus grands pour toujours s’imposer sans cesse et sans cesse. Désormais, la seule rédemption de leur âme passera par la victoire finale, le seul plaisir d’un maudit déchu qui le nargue au loin. Oubliez la bonhommie, la jovialité des bons perdants. S’il faut être aussi froid que réaliste pour ne plus stagner dans les limbes, ce sera là la seule satisfaction que nous nous permettrons. Vous présagerez que la bête est morte, et vous avez bien raison. Mais cette bête-là ne se relève pas, elle renaît. Et à chaque fois plus déterminée. Surtout, moquez-la tant que vous le voudrez, ne vous refusez rien. Affirmez qu’elle est vouée à perdre, encore et encore. Nourrissez ce terreau de rage duquel elle va jaillir encore plus tenace.  Tremblez, car je suis jaunard, nous sommes jaunards, et nous sommes légion.

Afin de ne pas avoir à endosser la responsabilité d’un suicide collectif  auvergnat, nous avons décidé de rajouter au lyrisme poignant de ce texte un passage plus léger qui revient sur les différentes prestations des acteurs de cette tragédie :

Au générique :

-Malzieu: out

-Byrne: out

-Buttin: out

-Bonnaire: out

-James: convoqué par la LNR

 

Ajoutés à ceux déjà en miettes, l’ASM achète tout lot de cartilages et de ligaments, même usés.

Sivivatu a fait un bon match, de belles relances et résiste bien aux placages. Hines a également sorti une sacrée prestation contre ses anciens coéquipiers, avant de décéder sur le terrain. Les remplaçants Ti Paulo et Debaty n’ont pas eu leur impact habituel, même si on ne peut pas leur reprocher grand chose hormis les fautes à répétition de Ti Paulo. Parra invente la passe à rebond, qui permet au joueur qui la reçoit de se retrouver systématiquement en équilibre devant deux teigneux irlandais démembreurs, idéal pour de bons lancements de jeu. Zirak’ a par contre été gigantesque, une teigne partout. Lapandry n’a pas été en reste dans un match où la défense a été le lot de l’équipe.

Kearney a évidemment été énorme, une sorte de Byrne+Buttin+James dans un même corps. Par contre il ne se blesse pas. Healy est pénible comme c’est pas permis, donc très bon. Cullen est moche, à partir de là il pourrait bien être bon, de toute façon ça n’excuserait rien. Les centres bleus ont fait des trucs de centre, mais comme ils le font bien c’est efficace et surtout ils montrent aux centres toulousains que quand on joue pas les coffres à ballon on a de quoi probablement gagner une H Cup. Même la mêlée sensée être un point faible n’a pas tremblé, seule la touche était en retrait. Sexton est insupportable puisqu’il anime bien, défend bien, mais joue chez les méchants.

Allez Clermont qu'ils disaient... Ils vont faire le doublé qu'ils disaient...

Le Lab’ougnat analyse ASM-MHR (22-9)

Avec des photos d’hommes nus dedans

 

Par Pastigo

 

En voilà une belle affiche entre le dernier club français pas encore éliminé de la H-Cup et le jeune trublion qui ne cesse de surprendre. En tout cas plus appétissante que le Lou-Bayonne ou le Bého-Racing également prévus en cette 24ème journée. Sauf qu’on est vendredi et le vendredi, c’est Infamie.
Les paysans sont contents quand il pleut, les abonnés Canal+ beaucoup moins. Afin de s’assurer que la prophétie du non-samedi s’abattra sur nos glorieux bestiaires, Ovalie mère de Dieu ruina ma semaine de vacances en s’appliquant à noyer Zidane dans le cratère du Pariou. Si l’action Volvic a pris 20%, l’intérêt de ce match en a déjà perdu le double.
Soyons honnête, il n’y aura pas dans ce compte-rendu de quoi s’extasier braguette ouverte ni de quoi retenir notre délicieux auditoire féminin faute d’appuis de cuisses galbées et de troncs râblés aux muscles exagérément dessinés par une abondance de sueur évocatrice. Voilà pourquoi ce résumé visera à retenir l’attention de notre public ovarien sur pilotis, puisqu’il est le nouveau cœur de cible de la communication rugbystique dont la boucherie déclenche les tendances et parce que je cherche surtout à accroître le nombre de mes followers féminins sur twitter.

Le contexte :
Jean-Paul Galthié porte élégamment un ensemble jogging doudoune et se déplace avec ses galants hommes en terre auvergnate avec le secret espoir d’en ramener quelques points, enfin au moins un ; dans la mesure où il a toujours pris une bonne trentaine de pions dans le râble lors de ses déplacements chez bibendum. Point qui serait d’autant plus précieux car la lutte est âpre entre le 3ème et le 7ème pour savoir lequel perdra en demi-finale contre Clermont ou Toulouse. Gorgodze ayant appris que Cudmore embrasse désormais les plus gros bourrins du Top14 s’est jeté sur une autoroute la nuit afin d’avoir un bleu et éviter cette confrontation déplaisante, tandis que Trinh Duc qui voulait découvrir l’Italie s’est fait un torticoli.

L’unique motivation de Clermont en top14 actuellement consiste à conserver son invincibilité à domicile, celle-ci tenant autant du symbole que du record puisque les plus jeunes spectateurs ne savent même pas que le règlement autorise toute équipe à venir gagner un match en Auvergne. L’autre mission consiste à préserver les joueurs afin d’éviter d’ajouter quelques noms à une infirmerie bien remplie, c’est raté.

Le film du match :

C’est chaussé de très élégants souliers tendances (139€ chez H&M), alliant l’élégance du dandy citadin à la souplesse du cuir branché que Brock James donne le coup d’envoi du match sous l’œil admiratif de toute la jetset auvergnate. Le jaune sera LA couleur de cet été, et ce sont donc les yellow guys qui veulent imposer leur rythme à une équipe connue pour être joueuse et à laquelle il ne faut pas laisser le bénéfice du ballon. La première mi-temps sera un combat de défense contre défense, sacrément rude à l’impact et violente dans les rucks qui apportera un nombre incalculable de turn-ovaires. Les tentatives d’attaques qui prennent généralement un départ intéressant sont rapidement anéanties par des placages de buffle avec des défenses qui glissent bien et qui entraînent un nombre de suicides offensifs conséquents. A noter l’idée saugrenue de Ouedraogo en début de match qui veut imposer sa force physique sur Vosloo. Fort heureusement, Fulgence ne décédera pas sur l’action puisque Gerhard était sous une chandelle avec un pied encore en l’air, il lui faudra cependant sortir quelques minutes pour saignement et afin de se rappeler du prénom de sa maman. Malheureusement le grand blond mangeur d’enfants revient de blessure, et devra sortir avant la 20ème minute de jeu, remplacé par Bardy son fidèle apprenti couvert d’un casque qui ne laisse pas apparaître ses cheveux Fructis souples et brillants. Entre-temps, et à force de se laminer la tronche dans les rucks, les buteurs ont bien trouvé le moyen d’inscrire 3 points chacun. Amorosino rate un drop, et presque instantanément Brock James lui montre comment faire, avec la grâce et l’efficacité qu’on lui connait.

Bustos-Moyano prend son élan et passe sa première pénalité

Malgré un score peu flatteur, l’ASM est grandement dominatrice. Avec une touche efficace et une mêlée correcte, et surtout une agressivité qu’on lui connaît désormais, l’intégralité de la 1ère mi-temps se déroulera presque exclusivement dans la partie de terrain montpelliéraine. Les relances des droopytroopers sont toutes irrémédiablement éparpillées avec fracas, et les Auvergnats avancent sans cesse, bien aidés par une bonne occupation du terrain via le pied de Brock James qui fait toujours reculer les Montpelliérains pour peu qu’ils avancent. Mais un déchet beaucoup trop présent et une très bonne défense du MHR lui permettent de rester collé au score avec un petit 6 à 3 au coup de sifflet. Bref, ça a cogné pour pas grand chose des deux cotés.

Julien Bardy s'élance afin de préparer l'un de ces rudes placages dont il a le secret.

Dès le début de la seconde période le MHR va mettre la pression sur les Auvergnats, bien aidé par une réception de Nakaitaci mal négociée. Ça pilonne sec devant la ligne, ça écarte. Brock James, déçu que ses deux précédentes diagonales n’aient pas amené d’essai, décide que ses coéquipiers ne méritent pas sa divine compagnie et vient coller une magnifique cravate en soie (19,90€ chez Devred) sur Bustos Moyanos, qui passera quelques minutes à simuler un triple tassement vertébral. Bingo, biscotte pour James qui s’en va méditer sur le sens de la vie sur le banc.
6 à 6 et là je me dis que ça pue bien du cul. Parce qu’entre Vosloo qui est foutu, l’ASM qui joue sans numéro 10, et le MHR qui se sent plus ça va finir mal.
Et bien non, la pression clermontoise est telle que Montpellier ne sait pas vraiment quoi faire de ses ballons, les relances se font de plus en plus nombreuses de part et d’autre mais l’agressivité clermontoise permet à une bonne mêlée de récupérer 3 points de plus grâce à Parra qui a pris la relève, puis encore 3 points supplémentaires en poussant Montpellier à la faute dans son camp.

Brock James sorti sur carton patiente sur le banc

Au retour de James, les jaunes et bleus n’ont non seulement pas encaissé de points mais en ont en plus marqué 6 portant la marque à 12 à 6. Aucun break n’est fait puisque Montpellier revient vite à 12 à 9 suite à un acte d’anti-jeu de Sivivatu.
Mais ce seront les derniers points qu’ils marqueront, car nous en sommes à la 60ème minute et l’équipe à Fufu accuse le coup après toute une partie à défendre valeureusement contre des Clermontois sauvageons, qui sont en plus bien aidés par le banc qui fait entrer Ti Paulo et Debaty, et qui ont bien l’intention d’en rajouter une couche. Derrière c’est cependant un peu le merdier, entre James qui a laissé temporairement sa place, Fofana qui a souffert et qui laisse sa place à Malzieu qui glisse évidemment à l’aile, donc au centre y’a… j’en sais rien. J’y comprends plus rien, qui fait quoi, va savoir, de toute façon maintenant tout le monde pilonne et quand le moment se présentera celui qui aura la balle prendra le trou. Cette organisation fonctionne d’ailleurs, puisque les Auvergnats avancent sans cesse jusqu’à ce que Vermeulen dans un tas de gros finisse plus ou moins dans l’en-but, pour un essai refusé à la vidéo. D’ailleurs il va falloir finir par piger que faire un tas de gros sacs autour du porteur de balle pour s’écraser tout droit ça ne fonctionne plus, la vidéo est systématiquement demandée et je ne vois pas par quel miracle l’arbitre verra si le ballon est aplati sous 3 tonnes de viande, sachant que la question ne sera jamais « y a-t-il une raison de ne pas accorder l’essai ? ». Parra passera quand même 3 points puisque sur cette occasion la moitié de l’équipe adverse était à la faute.
On en revient à une série de « belles initiatives » systématiquement foirées des deux cotés pendant les dix minutes qui suivent jusqu’à un superbe petit coup de pied de Hines derrière la défense du MHR (ce que James aurait dû faire plus tôt soit dit en passant). Tous les gros viennent mettre la pression sur Amorosino et ses 64kgs qui disparaissent dans la pelouse, Ti Paulo prend le ballon et se fait catapulter par la masse, essai clermontois. Ti Paulo, qui je le rappelle est talonneur, qui joue 20 minutes par match, et qui a probablement mis plus d’essais que Malzieu cette année.

Fulgence Ouedraogo montrant force et robustesse devant ses troupes affaiblies

Grosse tuile cependant puisqu’entre temps Bardy a poussé un cri de bête dans un regroupement et semble avoir perdu un bras, après Vosloo voilà le deuxième teigneux qui sort, mais on en est 22 à 9. Là par contre c’est plié. D’autant que les Montpelliérains n’en peuvent plus. La mêlée clermontoise commence à écraser son homologue, les impacts sont de plus en plus durs à supporter pour le MHR qui court tant qu’il peut mais qui en est plus à attendre que ça finisse plutôt que d’envisager un éventuel point de bonus. Ils finissent même par perdre Fernandez pour lequel il semble plus raisonnable de sortir plutôt que de mourir si jeune, et pour en finir avec les chaises musicales et les échanges de postes improbables de l’arrière-garde Nakaitaci tentera même un dernier drop à la 80ème minute. Il s’agit peut-être du premier de sa vie, et donc évidemment ça ne passe pas.
On en reste donc là sur une victoire de l’ASM 22 à 9 face au MHR, qui aura été un valeureux combattant pendant 60 minutes mais qui aura craqué face aux rugueux hommes des montagnes.
Un match qui aurait probablement été plus sympathique sans pluie, avec moins de déchets. Bref, pas un vendredi soir en Auvergne. J’ajouterais juste qu’on vient de perdre quelques joueurs alors que ce match ne servait à rien, Vosloo c’est sûr et j’ai de gros doutes sur Bardy et Fofana, youpi rien que ça.

Les joueurs :

C’est un match de combat, de turn-ovaires, de barbus. Ce que signifie que les bons joueurs sont toujours cachés par un tas de gras. De ce fait je ne vais pas faire semblant de chercher lequel a été meilleur que l’autre parce que je n’ai pas non plus l’intention de regarder ce match dix fois de suite, d’autant qu’on a vachement mieux à faire vous allez voir :

Trêve de commentaires, passons à ce qui nous intéresse mesdames.
Fulgence Ouedraogo porte un Slip Dim 100% coton pull-up, qui assure la tenue de bourses bien rondes et rebondies tout en mettant astucieusement en valeur un matériel généreux. 14,99€ le lot de trois

Amorosino préfère le boxer long de chez Jules (5,90€ l’unité) lui permettant de faire la jonction avec ses chaussettes, ce qui lui assure une élégance rare.

Bardy préfère jouer nature, permettant à ses attributs de se frotter au sang de ses victimes dans les rucks. Il conserve cependant sous son maillot jaune et bleu un tricot de peau fétiche en peau de 3ème ligne, qu’on ne trouve qu’en importation malheureusement.

Brock James porte un élégant costume 3 pièces en plus de la tenue réglementaire dont le coût n’a d’égal que la classe du seigneur, taillé sur mesure par un célèbre couturier italien. C’est ainsi que ses prises d’élan joignent la grâce du golden boy de bonne famille au naturel du surfeur australien.

Et pour toutes celles qui voudraient en savoir plus, n’oubliez pas @jeancassette (donc moi, je m’adapte à la schizophrénie locale), qui vous fera découvrir cette semaine et en exclusivité les secrets de la manucure de Zirakashvili ainsi que toutes les meilleures recettes shampoing et masques de Mamuka Gorgodze.

Bien à vous,

Transferts 2012/2013 : Le rapport de la Boucherie

Le meilleur championnat du monde se prépare à être encore plus beaucoup meilleur.

 

Par Pastigo,

 

Les journalistes sportifs qui ne font pas assez de fautes pour commenter l’actualité footballistique et qui ne sont pas assez cultivés pour proposer des articles sur l’athlétisme que personne ne lit se voient bien souvent attribuer, parce qu’il faut bien manger, le suivi du monde du rugby et plus particulièrement celui du Taupe 14.

Passé le stade de l’acceptation, qui consiste à se persuader que ce n’est pas une punition, les plus affamés prennent la plume dans le but avoué de remplir une page à l’aide d’une série de caractères, avec comme seul impératif que ceux-ci une fois judicieusement juxtaposés puissent constituer un mot, une phrase, un paragraphe. L’objectif peut paraître très raisonnable, il s’avère qu’en commentant des matchs de Taupe14, il est plutôt conséquent.
Ainsi, la matière première n’étant que peu prompte à susciter l’intérêt, notre homme se doit de trouver d’autres ressources. Mais une fois annulés tous les merveilleux teasing sur la venue de telle ou telle star internationale, naissant dans le meilleur des cas d’une rumeur sur twitter et probablement plus souvent d’une conversation alcoolisée d’après-match, notre aventurier est résigné, bien conscient de ne pas disposer des capacités surnaturelles nécessaires à écrire quelque chose d’à peu près viable.

Ayant quelques notions en matière d’ésotérisme, j’ai envie de l’aider et de vous faire part de quelques événements à venir. Le moment est bien choisi, les astres sont parfaitement quadrilatéraux, et le vent est plutôt faible.

Toulouse:

Peu de mouvement dans l’effectif, hormis le renvoi de tous les vieux de plus de 24 ans. Ils sont tous titularisés lors des phases finales de Top14 afin de les faire briller et augmenter leur cote, de toute façon Toulouse a perdu la H Cup et comme un Brennus sans l’Europe ne les intéresse pas, Guy ne fait finalement aucune impasse.
Afflelou rachète le lot, en tout cas tout ce qui porte un nom exotique, à 120% du prix demandé car une telle aubaine ne doit pas lui passer sous le nez.

Beauxis est revendu par Toulouse au SF pour qu’il puisse avoir ses deux années de repos. Plus cher qu’ils ne l’ont acheté évidemment. Mais il y a urgence, l’USAP ayant retenu les leçons de la saison précédente et décidé d’assurer cette année son sabordage en leur piquant sur le fil ce fameux n°9 japonais tout juste acquis. Il signera un contrat en qualité de pilier gauche.

Le Stade Français ne fera pas de folie cette année. Finançant en majorité l’agrandissement du Stade de France afin de pouvoir recevoir dans de bonnes conditions les 27 abonnés du Racing lors des derbys, le rembourrage des sièges en caviar et la couverture du toit en saumon auront raison des menus milliards prévus pour les transferts. Pour assurer la pérennité du budget, le Stade Français fait ajouter 16 mois à l’année civile afin de vendre ses calendriers plus cher.

De son coté Max Guazzini tient sa revanche, en revendant quelques babioles inutiles qui traînaient au fond du jardin, il lève 18 millions d’euros. L’homme est expérimenté, et sait comment s’y prendre. Il a donc juste de quoi racheter le lot de nains, de jongleurs et de cracheurs de feu du Stade de France, et les intègre dans le club breton qu’il a pu s’offrir, embourbé à la 2ème place de la Breizh Cup qui dénombre deux équipes.
Dès la 1ère année, c’est un succès, de sorte que son équipe va sauter pas loin de 7 divisions en un an. Tous les matchs furent gagnés sur abandon, les joueurs adverses refusant de sortir de la buvette (il n’y a pas de vestiaire à ce niveau), allant jusqu’à gifler leurs femmes faisant leurs lacets pendant qu’ils vomissent le trop plein. Les clubs concernés iront jusqu’à s’unir pour envoyer un manifeste commun à la FFR, sobrement intitulé “on est pas des pédés”.
Le nouveau Stade Breizhais est donc promu en ProD2 dès la fin 2013, niveau à partir duquel les autorités sanitaires estiment que le degré d’alcoolémie du milieu permet l’intégration de cette équipe sans trouble de l’ordre publique.

Au moins Max Guazzini pourra faire quelque chose pour sauver la musique bretonne.

 

Nalaga revient à Clermont Ferrand. Plus fort, plus grand, avec un objectif de vente de 90 essais par saison, qu’il honorera gratuitement pendant les deux années suivantes pour s’excuser de son mystérieux départ.
L’occasion pour Afflelou d’acheter au plus vite Sivivatu, en liquide pour ne pas perdre de temps, qui vient de subir sa 4ème ablation du genou (mais ça n’a pas l’air très grave).
Nalaga, un peu déçu, ne mettra pas de gros raffuts à l’idole de ses 12 ans puisque Bayonne jouera finalement son maintien en ProD2.

L’ASM se rachète Buttin et Bardy, juste pour le plaisir. De toute façon, quand on a de quoi garder Senio, c’est qu’on n’est pas dans la misère.
A la mi-saison, pour déconner, Toulouse rachète Clermont et Clermont rachète Toulouse. Ils se les revendent tout de suite derrière, avec un fort taux d’intérêt. Aucune importance, ils ont du pognon, et ça fait chier Agen.

Agen n’achète rien, et attend qu’on lui prête. Rien ne viendra, l’esprit rugby se perd. Ils ne sont cependant pas obligés de vendre qui que ce soit, de toute façon ils ne les avaient pas payés. L’équipe est entrainée par les bénévoles de la buvette, choisis car ils ont une moustache. Le pari est payant, Agen finira 4ème de la phase régulière. Le public rote de joie.

Afflelou est anxieux, il a bien compté, et avec ses dernières emplettes il va lui falloir vendre au minimum 35% de lunettes gratuites supplémentaires.
C’est donc prudent qu’il se rend au marché. Mais ses démons le rattrapent, devant lui Sylvain Marconnet fait une démonstration de mangeur de burgers au saindoux, l’homme succombe.
Mal lui en a pris. Il découvrira quelques semaines plus tard que ce léger ventre ne disparaîtra jamais sous la fonte, Sylvain est enceinte.
Serge Blanco, qui reconnait l’enfant, modifie l’alinéa 354.32c du règlement et peut de ce fait demander une pension à vie à Afflelou.
Maudits achats compulsifs.

Biarritz prolonge le Yach’ jusqu’en 2027, et renvoie tout le reste de l’équipe. La FFR signale que le Basque ne peut pas jouer à 1 contre 15, ce à quoi Blanco répond en ajoutant simplement un alinéa à l’article 231.45b : Si les 15 maillots sont présents sur le terrain, le match peut commencer. Le Yach’ n’aura pas froid de l’hiver sous ses 15 épaisseurs, celui de Marconnet étant astucieusement enfilé en dernier.
Problème, Le Yach’ est appelé pendant le tournoi. Malgré tous ses efforts, Blanco n’arrive pas à faire léviter ses 15 maillots sur le terrain.
Il comprend qu’il va lui falloir enfiler les crampons le temps du tournoi. Il perdra 64 kgs dans l’opération, ceci le rapprochant alors de la limite basse de l’obésité morbide. Cette période basque comptera autant de matchs que de victoires, les autres équipes ayant été menacées de rétrogradation suite à la modification de l’alinéa 487.64d du règlement.

Lyon, toujours pas calmé de sa descente en ProD2, décide lors d’une réunion à la Matmut-cantine de faire un très gros coup en rachetant tous les joueurs qui lui ont passé des points l’année précédente. Malgré le refus des équipes qui ont du blé, le LOU dispose désormais d’un effectif de 322 joueurs. Le LOU regrette que Biarritz et son équipe de 1 n’ait pas également été reléguée, y avait vraiment un coup à faire.

Le RCT va mal. Mourad commence à avoir quelques soupçons concernant cet agent corse qui vient de lui vendre quelques stars internationales de prétendue qualité : Johnny Porical, Burt O’manoldoquy, Boby Baby, et Steve Durand lui rappellent tout à coup quelque chose.
D’autant qu’un horrible complot des hautes instances, encore une fois, vient tenter de le faire chuter. Il lui est désormais interdit d’utiliser ses 7 numéros 10 en même temps, Dan Carter et Quade Cooper venant juste de signer pour l’équivalent du PIB du Gabon. Chacun.
Vilipendant les responsables de la FFR, et l’arbitrage parce que ça mange pas de pain, il écope de 800 jours de suspension, décision appuyée par Marine Le Pen qui vient tout juste de remporter l’élection présidentielle.

Berbizier, faisant face à la grève générale de ses 68 joueurs, profitera de l’aubaine pour prendre le maillot 9, afin de sortir rapidement les ballons vers Benjamin Fall en fauteuil sur l’aile. Enervé par la défaite de son groupe face à Béziers (promu) 227 à 3, il exigera de son président le rachat de tous les hommes valides de la moitié sud de l’Argentine.
C’est alors l’heure du 3ème règne du Racing, la 1ere ligne Petito Rhöm, Juan Rommel et Miguelito Sturmabteilung ne lésine pas quand il s’agit d’aller au four, et est redoutée de tous les n°9 petits et frêles.
Mais cet âge d’or sera de courte durée, Interpol espionne leurs conversations téléphoniques afin de remonter jusqu’à certains membres de leur famille. Le scandale éclate, plusieurs de leurs aïeux sont en effet reconnus sur d’anciennes photographies de manifestations d’altermondialistes pacifistes.

Leur honneur est sali à jamais.

En cours d’année, Toulouse rachète le pilier gauche japonais de Perpignan, qui doit investir dans ses propres banderoles d’insulte. 75€, pour le transport et les frais de bouche. En 4 jours au contact de Servat, son nouvel entraineur, le nain jaune détruit toutes les mêlées de France, passe 17 drops, raffute 17 joueurs sur une même action (15 adversaires + 2 de son équipe). La blessure étant prévue pour le 17 mai 2013, les tractations avec Bayonne commenceront le 17 mars. Afflelou est cependant moins enjoué qu’il ne l’était, commençant à regretter l’achat-pulsion de Tiger Wood en qualité d’ouvreur.

Je n’arrive pas à voir ce que fait Castres, peut-être à cause du fait que tout le monde s’en branle.

Brive a du mal à se frayer un chemin sur le marché des transferts. Le fait qu’il n’y ait pas de route pour s’y rendre n’y étant pas étranger. De plus, les exigences de la FFR qui impose au club d’équiper les vestiaires de douches chaudes et de l’électricité vient d’autant plus réduire un budget en ancien francs. Le FMI n’ayant décemment pas les moyens de racheter sa dette, Brive doit rappeler celui dont on ne doit pas dire le nom: Patrick S.
Chantant pendant 80 minutes des tubes de l’été qui n’en sont pas, devant un public qui saigne du nez, il a tout de même réussi à faire revenir le héros du club et par la même occasion le meilleur coup de Brive pour ces transferts 2012 : Andy Goode.

Heureusement l’ouvreur anglais n’a rien perdu de sa classe.

 

Montpellier, dont l’équipe commence sérieusement à vieillir, décide de donner leur chance aux jeunes espoirs du Club. De toute façon, tout le budget du conseil régional est parti dans le foot.
C’est ainsi que Gregory Martin, 14 ans et petit-fils de Rémy Martin, ainsi que Kevin Gribochet, 13 ans et neveu de sa tante, intègrent l’équipe pro aux postes respectifs de pilier droit et demi d’ouverture, afin de ne pas trop précipiter leur formation.
Certainement deux excellents choix, qui sauront donner leur maximum quand Fabien Galthié fera les gros yeux.
L’intégration prendra cependant du temps, Gorgodze ayant tenté de les manger à huit reprises.

Afin d’augmenter son effectif et son rayonnement, Bordeaux-Bègles absorbe les agglomérations de Mérignac et de Libourne, et annexe lors de la Bataille des Grandes Marées toute la côte de Soulac sur Mer jusqu’au Cap Ferret.
Un stade de 90.000 places est alors construit en 2 mois, grâce au détournement de détournement de fonds immobiliers de la côte.
Ainsi armée, l’équipe Bordeaux-Bègles-Méribourne-Ferret peut profiter de ses ressources coloniales pour s’offrir le joueur ultime assurant le rayonnement que cette équipe tentaculaire mérite : Philippe Bernat-Salles.
Trouvant que la ProD2 s’est considérablement améliorée pendant leur absence, ils mettront un an à comprendre qu’ils sont en fait restés dans le Top14.

Pendant ce temps Toulouse et Clermont ont acheté l’intégralité des équipes nationales de l’hémisphère sud, et se sont partagés l’acquisition, qu’ils exposent dans de jolies vitrines agréablement décorées, et ce juste pour faire chier Agen, mais également pour créer un embargo économique autour de Toulon.

J’assure bien évidemment que tout ceci arrivera, c’est ainsi, je sens ces choses. Il va de soi que bon nombre d’informations ne peuvent être divulguées, les sommes en jeu étant colossales.
Je tairai de ce fait l’arrivée de Benjamin Fall en qualité de préparateur physique au sein de son propre club, tout comme l’hameçonnage de la boulangerie Perez et Fils par Brive, qui devrait permettre au club via cette nouvelle manne financière de doubler son budget.

Je rajoute cependant que tous ceux qui souhaitent faire revenir l’amour, l’argent, la beauté et faire démarrer les motos russes peuvent me contacter en privé, mes prix sont tout à fait à la hauteur de mes capacités.
Bien à vous,

Pastigo