Le Lab'ougnat analyse Clermont – USAP, le match de la décennie du mois de septembre.
par Pastigo

  • 07 September 2012
  • 12

Par Pastigo,

Ca y est les vacances sont finies. Et ça commençait à faire long en Auvergne, depuis début mai. Ces longs mois passés à traverser les monts en greusse meuteu et à en envoyer les photos sur twitter avec les copains de devant. Ceux qui ont pu suivre la découverte de l'Auvergne pittoresque à travers ses stations essence ont quand même fini par se lasser.
Les plus vils, et les juilletistes, diront que le Labougnat a déjà 2 matchs de retard. C'est tout à fait vrai, mais tout d'abord je les enquiquine (parce que c'est le début de saison, plus tard je les emmerderai) et ensuite parce que des vacances comme ça il ne faut pas les galvauder. J'ai même profité de l'instant pour rencontrer Damien Try qui a mis en péril son identité secrète et s'est mis à nu, mais habillé, dans les remparts de Villefranche de Conflent. Et bien sachez que c'est quelqu'un de charmant, bien élevé et mignon. Comme un enfant.
J'ai d'ailleurs pris une photo de l'événement malgré la promesse de ne jamais la divulguer. Mais je tiens à rester au moins aussi pourri que lui, donc la voici.

Villefranche de Conflent, ses remparts.

De toute façon on a raté quoi ? Bayonne ? Sans déconner qui veut regarder un match à Bayonne ?
Y'avait bien Montgodze aussi, mais ça sentait bon la branlée. Et je n'ai trouvé que des liens de streaming de foot slovaque dégueulasses.
En pays Usapien, j'ai refusé de voir le match ASM-USAP dans un bar perpignanais pour me concentrer sur la visite de l'aquarium de Canet qui à ce sujet dispose d'un magnifique mérou géant. (Merci au passage à tous les Catalans sur twitter qui voulaient m'inviter à voir le match dans des rades plus glauques les uns que les autres, ce n'est que partie remise).
Du coup, je n'ai pas non plus regardé ce match contre l'USAP remarquez. Et c'est d'ailleurs pas pour rien que je me lance dans une introduction affreusement longue, ça meuble, étant le seul contributeur rémunéré de la Boucherie (les autres étant trop cons ou pas assez Auvergnats) je me dois de feindre l'effort. Je l'ai écouté sur une radio locale, et d'ailleurs j'invite tous ceux qui pensent que leur vie c'est d'la merde à suivre tous les matchs de l'USAP de la sorte, la détresse des commentateurs m'a ému.
Parce qu'ils ont beau avoir l'habitude, ils ont quand même pris cher. Un peu comme la 27ème sodomie d'un gangbang lassant où le bourreau aurait oublié la vaseline. Franck Azema en fait d'ailleurs encore pipi qui brûle.

Ce match m'a permis de retrouver ce brave Marc Delpoux, celui qui lève les bras au ciel aussi bien que Dupuy mais qui a accepté l'idée que les cheveux c'est plus possible. Sanctionné par La Ligue contre le cancer (ou contre la mêlée, mais c'est pareil) pour ne pas avoir assumé le statut de promu-relégable de son ancien club, le voilà envoyé dans un autre qui devrait lui faire payer sa dette. Et ça commence avec classe, avec l'alinéa 354.522c du règlement dit de la « carence » suite au décès prématuré des deux piliers catalans. Le Lance-Bûche qui a consommé toutes ses bûchettes de 1 sans faire une artichette de T, G et D doit scier toutes ses poutrelles en gueulant Grelot ça picote. Ce sont les règles simplifiées, mais indéniablement l'USAP doit jouer à 14 et les mêlées seront simulées.
A ce sujet, elles n'étaient pas si simulées que ça. Enfin par rapport à d'habitude où elles sont refaites, écroulées, re-écroulées, re-refaites et où au final Toulouse gagne une pénalité. Évidemment les Catalans hurleront des heures durant que ce fait de jeu a tué le match. C'est clair qu'une équipe plus ou moins relégable pendant un an, qui se déplace chez l'Auvergnat invaincu à domicile depuis 3 ans pour en plus le détruire en mêlée, le plan était bien ficelé.
Et ça n'a donc pas tué le match, mais bel et bien lancé. Les mathématiques ne mentent pas, et quand on est 14 on joue à 13. Et quel match au final ! On y a vu plus d'essais que dans 20 ans de phases finales toulousaines.
C'était presque un gala de bienfaisance, montrant au monde (enfin, surtout son hémisphère Nord)

credit score scale

à quel point limiter un match à l'obtention de pénalités par paquets de 3 suite à des tas de gros aussi chiants à voir qu'inarbitrables est probablement classe pour les Valeurs, assurément moins pour le spectacle. Du coup à défaut de jouer avec l'arbitre, il a fallu courir. Tellement surpris de découvrir que ça peut être super sympa qu'ils en ont souvent oublié de défendre, mais je jette une grosse caillasse dans la tronche du premier qui le leur reprochera.
Car oui il est possible de gagner un match en marquant plus d'essais que l'adversaire, et non en faisant seulement moins de fautes que lui. Si le Munster a d'ores et déjà déposé plainte, ce n'est pas parce que le concurrent a copié son design. Guy Novès s'insurgera lui aussi, on a tué le réalisme. Ah c'est pas en étant de si mauvais stratèges qu'ils seront emmerdés par les doublons ces deux là.

Les Clermontois ont alors pris le match en main. Avec aux manettes un Morgan Parra tout simplement énorme du début à la fin, à l'origine d'à peu près tout. Rappelant aux petits puceaux qui veulent piquer sa place en Équipe de France que si les Bleus envoyaient un peu de jeu Parra serait indiscutable. Ses lancements et son jeu au pied ont fait mouche, libérés par une équipe qui bouge à l'image d'un Fofana qui a transpercé aussi profond et souvent qu'un Rocco dans un couvent.

Omniprésent sur le terrain, Morgan Parra était aussi à l'aquarium de Canet.

C'était exotique, presque îlien. Oui je dis exotique, parce qu'un match avec un doublé de Bonnaire et un essai de Vermeulen on plonge gaiement dans les sensations tropicales. Les Auvergnats prennent vite une longueur d'avance avant la mi-temps et étouffent les Catalans dans tous les secteurs. Mais si la victoire semble assurée assez tôt, le burro est orgueilleux. Après plusieurs tentatives échouées mais presque, tel un Jesus Perez qui ouvre ses mains en plongeant dans l'en-but, on sent bien qu'il y a matière à ne pas récupérer la cocagne offensive sur le dos de l'âne en sang et or. Et ça finit par passer. Comme quoi l'USAP, si on les laissait tenter de marquer 15 fois par match ils passeraient probablement quelques essais de temps en temps. Motorisés par deux espèces de monstroplantes aux noms qui courent vite pour faire oublier qu'ils frappent fort, les Catalans rattrapent leur retard jusqu'à commencer à être franchement inquiétants. Assurément Piukala et Mafi sont les deux pièces maîtresses du rythme catalan, et j'espère qu'on va avoir de quoi les revoir cette année. Ils font mal, avec de terribles appuis en attaque et des placages de gorets en défense. Un jeu puissant sans pour autant être décérebré. L'USAP serait sans doute Champion de France si la FFR officialisait le rugby à 2, parce que même s'il se dégage des valeurs de courage et d'engagement (merci Rugbyrama) de tout le groupe catalan, le reste de l'équipe doit encore forcer pour atteindre le niveau de ces deux-là. C'est moins homogène qu'en face, et ça se paye. Clermont construira ses essais en utilisant ses exploits individuels, là où l'USAP se contentera de ces mêmes exploits. En roue libre, ça marche un peu moins souvent. Pourtant la course au Bonus Offensif aura été acharnée jusqu'au bout, tantôt gagnée tantôt perdue, avec ces Catalans têtus qui s'accrochent et veulent montrer qu'ils en ont. Ils en ont eu et en ont laissé, des nuées de corbeaux se délectent encore des nombreux fragments de cartilage disséminés sur la pelouse de Marcel Michelin. Merci pour le spectacle, et pour les coups de trouille réguliers, mais à mon avis mes braves amis catalans vous allez le payer cher ce match.

Au final un match à 11 essais. 7 à 4, et pas des tas de bidoche qui poussent devant la ligne. Un score de 53-31. Si les deux équipes n'ont pas forcément de grandes leçons à tirer de tout ça et qu'il reste nombre de points à travailler, Canal+ tient son match référence. J'aurais voulu le voir en direct, parce que je sais que j'en verrai un sacré paquet nettement plus chiants. Même si on peut désormais oublier les matchs à Brive sur du 6-3, les inquisiteurs du réalisme sauront vite réparer l'affront et nous promettre nombre de victoires froides et fades. On sera bientôt Vendredi, il va finir par faire froid, et on ne peut décemment pas casser 3 piliers par match pour avoir l'impression de vivre sous les Tropiques. Ou cialis 50 mg dose alors on met tous les gros aux légumes crus pendant un an, et on voit l'an prochain.

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