Le Lab'ougnat analyse ASM-SM (14-6)
par Pastigo

  • 20 September 2012
  • 13

Par Pastigo

Le contexte :

Ami lecteur, je te remercie. Car non seulement tu as cliqué sur l'affiche la plus pourrie du week-end, mais en plus tu as peut-être vu le match et tu sais qu'il était parfaitement à chier. J'en déduis que si tu es là c'est soit par pitié, soit parce que te faire brûler les tétons avec un pied de chaise dans le fondement ne te fait plus rêver.
Alors tu es ici chez toi, parmi les tiens. Reçois cette main tendue, et ensemble acceptons les différences. Et peut-être qu'un jour Yannick Noah écrira une chanson sur notre rencontre.
Des différences, il y en avait sur ce terrain. Entre l'éternel champion du monde des pronostics et le petit promu bien malgré lui il y a sur le papier comme un léger déséquilibre. Mont de Marsan, c'est cet Aironi de la H-Cup qui voudrait simplement qu'on le laisse pleurer chez lui tous les week-ends. Ce gosse qui a changé d'école et que même les moches à lunettes tabassent dans la cour. Ce pays de rugby qu'on situe encore moins bien sur une carte que Dax ou Tarbes.
Ainsi il sera jeté en pâture à chaque équipe deux fois par an, comme la promesse de matchs de gala, même pour Bayonne.

Mont de Marsan, c'est une passion écrite en gros.

L'ASM vient donc avec son équipe TER faite de joueurs qui rentrent de vacances ou qui ne connaissent pas bien la région. La seule consigne étant de ne pas trop jouer au con quand même pour ne pas perdre bêtement un bonus offensif évident. Bien sûr, l'hypocrisie habituelle que l'on nomme Respect en Ovalie imposera les déclarations d'avant-match les plus mielleuses. Ainsi, il faut se méfier d'une équipe qui joue avec le cœur et l'amour du maillot. J'ai appris à décrypter le langage rugby, pour le comprendre il faut en fait faire attention aux mots qui n'ont pas été utilisés. Là par exemple ce sont les mots Performance, Expérience, Efficacité ou encore Talent.

Bref, c'est une branlée annoncée. La seule surprise serait qu'il y ait des morts. Sauf que ce serait faire abstraction de la capacité phénoménale qu'a l'ASM à pouvoir sortir des matchs plus dégueulasses qu'une boite de thon au réveillon. Alors certes, Mont de Marsan doit finir la saison avec la dizaine de points qui masquera la souffrance d'une saison suicide, mais il est écrit que ces points seront gagnés contre Bayonne et le Stade Français nom de gu !

Franchement, c'est pas moche ?

Le film du match :

Dès le début du match on sent qu'il s'agit de l'affiche du week-end. Canal+ a envoyé les collégiens effectuer leur stage en entreprise, et ces commentateurs nous gratifient de quelques Olivier Vermeulen et autres Alexandre Bardy. Heureusement que je ne connais pas les noms des Montois, je suppose que c'était encore pire.
En à peine une minute le spectacle commence : un en-avant, une sortie sur blessure et une mêlée sanctionnée. Ce signe du destin aurait dû me convaincre d'arrêter là.

On sent assez vite que Clermont domine physiquement l'adversaire. Plus puissant dans les rucks, plus rude à l'impact, et dominateur en mêlée sans jamais être vraiment foutu d'en gagner une.
On tente de lancer du jeu, mais les initiatives sont terriblement prévisibles. De celles qui, dès qu'elles démarrent, ne laissent aucun doute sur le fait que ça va finir dans un tas de gros. C'est assez mou, et surtout tout déplacement de

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plus de 15 mètres est immédiatement sanctionné par un en-avant tout moche. Au début ça énerve, au vingtième on s'y résout, puis passée la cinquantaine on commence à trouver ça amusant. Le niveau de jeu proposé par les Jaunards est parfaitement indigne de leurs ambitions.
Puisque d'un côté comme de l'autre on ne risque pas d'assister à quelques grandes échappées, il ne reste que les buteurs pour grappiller quelques points. Ceux-là vont suivre leurs illustres arrières en ratant à peu près tout. A ce jeu-là ce sont même les Montois qui pourraient prendre de l'avance, mais Claverie allie à la puissance de Steyn la précision de Porical. Résultat ses pénalités atterrissent à Bordeaux mais passent à dix mètres des perches.

Il est cependant bien utile les rares fois où les Clermontois ne tombent pas le ballon tous seuls en les renvoyant 80 mètres en arrière. A la mi-temps les deux équipes se séparent sur le score passionnant de 6 à 6, on se croirait à Brive en hiver.

Le Stade Montois manque quand même cruellement de moyens

A force de voir leur bourreau se balancer des coups de hallebarde dans le groin, les Montois se disent qu'eux aussi peuvent se lancer la balle n'importe comment et commencent à se faire des passes en avançant. Et au final ils le font mieux, de sorte qu'ils arrivent à être dangereux. Bon ça reste Mont de Marsan, alors quand ils ne foirent pas eux-mêmes leurs actions l'arbitre leur refuse un essai pour hors-jeu, faut pas déconner. Sauf que physiquement ils sont autant à leur place en Top14 que l'Equipe de France dans le IV Nations, et ils ont beau se donner « pour l'amour du maillot » il est des signes qui ne trompent pas. David Skrela va mettre un énorme tampon sans tomber KO, tout le monde comprend alors que le Montois est aussi solide qu'un pongiste à l'heure de jeu. Ce n'est pas pour ça que l'ASM va inscrire 2 essais à la minute, persévérant dans le sabotage systématique de chaque action avec l'énergie du vrai champion.

Ce sera finalement l'entrée de Stanley auteur de la rare percée potable qui enverra Nalaga a l'essai, permettant à l'ASM de l'emporter sur un score aussi faible que flatteur de 14 à 6. Mont de Marsan a raté l'occasion de ramener ses premiers points qui n'auraient pas été volés tant l'adversaire ne méritait pas son statut de favori pour les phases finales. Le problème c'est qu'au delà des 60 minutes ils crèvent sur pieds. A moins d'une pluie de sauterelles à l'heure de jeu je ne vois pas comment ils seraient capables de grappiller quelque chose pour le moment.
Le bilan de l'ASM n'est pas plus glorieux. Alors que le RCT confirme et que l'USAP ou le MHR se réveillent, les Jaunards stagnent et régressent même sans doute un peu.

Les fanboys diront que c'était un match piège. Outre le fait que ça ne veut pas dire grand chose, cela semble quand même supposer que c'est l'adversaire qui pose ce piège et non pas les Jaunards qui s'auto-dynamitent le slip.
Vern tient son match référence en matière de ce qu'il ne faut pas faire, et les Montois pourront nourrir quelques regrets dès qu'ils auront retrouvé leur souffle aux alentours de mercredi prochain.

La palette des experts reprend l'un des temps forts

Les joueurs :

Clermont :

On pourrait pinailler, être tatillon, mais restons simple : y'a pas grand monde à congratuler aujourd'hui.

Mont de Marsan :

J'en sais rien, je les connais pas.

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