Géopolitique du Top 14, première partie

Enfin un article intelligent à la Boucherie !

Par Leblogdevern alias Vern Dublogue,

Aujourd’hui, Vern Dublogue, auteur de l’excellent blog parodique de Vern Cotter (dont nous avions fait partager un extrait ici) nous fait un cadeau beau et inattendu comme une passe de David Marty : un texte inédit, consacré à la géopolitque du Top 14. Oui, rien que ça…

S’il est vrai, selon Raymond Aron, le célèbre arrière fantasque du Rugby Pro-France (RPF), formé à ULM (Union Libre Metro), que le “système international est un ensemble dont la cohérence est celle d’une compétition” (Paix et Guerre entre les nations, Paris, Calmann-Levy, 1962, p 103), quelle meilleure grille de lecture, pour bien comprendre cette compétition féroce et à mort qu’est le Top 14 et ses enjeux, que la géopolitique ? Je vous propose donc une transposition au rugby du concert des nations, même si cette interprétation ne sera naturellement pas exempte de fausses notes…

A tout seigneur, tout honneur, commençons par les maîtres du monde, la république impériale, les Etats Unis d’Amérique. Comment ne pas les rapprocher de l’hegemon, le grand Stade Toulousain, qui, finalement et à l’instar des States, n’est pas grand depuis si longtemps. Si l’on rapporte l’histoire du rugby à celle du monde, la suprématie toulousaine ne date que du milieu des années 80, ce qui pourrait correspondre au début du XXème siècle de notre ère dans une perspective plus large… Toulouse est incontestablement la grande nation actuelle du rugby français, qu’elle domine pratiquement sans partage, nous y reviendrons. Mais c’est aussi une terre d’immigration, qui accrédite le mythe du melting pot, tout en permettant à de nombreux self made players partis du bas de l’échelle du centre de formation de se faire une place au soleil. Club d’une ville nichée au cœur du sud-ouest, le Stade n’en revendique pas moins une âme occitane et provinciale, toujours rebelle à l’unité centralisatrice de la FFR et de la LNR, qui n’est pas sans faire penser à la position paradoxale des Etats Unis, omniprésents mais réfractaires à de nombreux engagements collectifs au sein de la communauté internationale.

Mais Toulouse, c’est à la fois les rednecks de l’Oklahoma profond et l’aristocratie protestante de la nouvelle Angleterre, c’est à dire le mariage improbable mais fonctionnel d’une conquête puissante et basique avec une conception élevée du jeu : in Novès we trust. Leur culture a fini par s’imposer à la France entière, en particulier via les media qui chantent à tue-tête une vision simplifiée de l’ethos de l’école toulousaine, qui devient une forme de pensée unique du rugby.

De fait, comme les Américains, les Toulousains nourrissent un petit mais légitime complexe de supériorité, tendant à considérer qu’hors de la ville rose, on ne sait pas jouer au rugby. Et même quand ils font de la merde (si, si, ça arrive), on les retrouve toujours dans le dernier carré. Ils en sont devenus insupportables, tentant d’imposer au monde leurs conceptions, trustant naturellement des fonctions éminentes à tous les niveaux : au sein du comité de sélection ou à l’IRB pour Pierre Villepreux par exemple. Mais bon, on peut les maudire, souhaiter leur perte ou se foutre de la gueule de leur chef, comme aurait pu le dire le poète de droite Michel Sardou, “Si les Toulousains n’étaient pas là, nous n’serions plus en Ovalie”…

 

Un club a, cependant, remis en cause la suprématie toulousaine, parvenant même à faire trembler l’ogre sur ses bases. Mais le modèle économico-socio-politique du Stade Français a fait long feu, consacrant la victoire de l’autre Stade, le seul, le vrai. C’est pourquoi on ne peut que rapprocher le SF de la Russie et la rivalité qui l’a opposée au Stade Toulousain de la Guerre froide, combat idéologique et de perceptions autant que compétition militaire. Finalement, la révolution guazzinienne d’octobre rose a échoué à renverser les valeurs traditionnelles du rugby du sud-ouest. Et de nos jours, le Stade Français, entré dans une lente déchéance, est devenu un ours blessé dont les coups de patte sont toujours redoutés mais ne parviennent plus à tuer. Le changement récent de régime fait naître beaucoup d’espoir, et même si le club peine à relever durablement la tête, il dispose encore de ressources considérables et demeure hanté par les rêves de grandeur passée et la nostalgie du temps où l’on rivalisait avec le seul ennemi à la mesure de sa démesure…. Plus anecdotiquement, le SF est comparable à la Russie pour ses femmes qui apprécient les tenues légères (et ce, quelles que soient les conditions climatiques) et pour son mauvais goût légendaire, mais aussi, pour son âme slave, imprévisible et romantique, qui s’exprime autant dans ses excès que dans son inconstance.

Mais, s’il était vrai que la domination du rugby français était en dispute entre un nombre très restreints de clubs jusqu’à un passé proche, la multipolarisation du monde s’étend désormais à l’Ovalie. Les prétendants au titre sont plus nombreux chaque année et les écarts de niveaux se sont resserrés significativement. On ne fait plus le malin lorsqu’on se déplace chez le dernier, surtout quand c’est le BO, de la même manière que les États-Unis sont bien contents de voir les Français faire le travail à leur place en Libye. Dans ce nouvel ordre rugbystique issu de la chute du mur de l’amateurisme, certains clubs, dits émergents, commencent à tirer leur épingle du jeu et à mettre en péril les vieilles certitudes.

 

Au premier plan des BRIC du rugby, le Racing occupe la place de la Chine. Un vieux club de grande renommée, autrefois très puissant mais n’ayant jamais souhaité étendre son empire sur le monde, un club huppé aussi, tombé brutalement dans les oubliettes de l’histoire et qui refait surface avec un certain esprit de revanche sur ceux qui ont profité de sa faiblesse et l’ont méprisé un temps, ce qui n’exclut pas une certaine paranoïa… A l’image de l’Empire du milieu, le Racing, à l’effectif aussi pléthorique qu’un village chinois de 50 000 habitants, incarne par excellence le choc de la vieille tradition confucianiste avec le monde des affaires et des nouveaux riches. Si le Racing joue des coudes, ce n’est pas totalement sans raison cependant : il sait qu’il représente une menace pour le Stade Français tout comme la Russie craint son imposant voisin et les Toulousains l’ont à l’oeil. Bref, tout le monde le sait, quand le Racing s’éveillera, ça va faire mal…

 

Mais un autre grand concurrent de la Chine, c’est l’Inde et l’Inde, c’est Toulon. Ses couleurs, son exotisme, ses 23 langues officielles et ses particularismes locaux. L’histoire du RCT est aussi ancienne que celle du sous-continent. Les Indiens ont la réputation d’avoir inventé les mathématiques et l’astronomie, les Toulonnais peuvent avoir la paternité du respect total et immodéré des fondamentaux. Daniel Herrero est un peu le Gandhi toulonnais, la figure tutélaire. Cependant, la comparaison s’arrête là entre l’homme au bandeau et l’apôtre de la non violence… Après quelques ratés de développement, ce géant aux pieds d’argile se met petit à petit en route. Si la vie politique indienne, marquée par la violence et l’instabilité, est comparable aux avanies du club au début des années 2000, il semble que l’équipe dirigeante actuellement en place soit là pour durer, même s’il est vrai que les sorties médiatiques de Mourad Boudjellal s’apparentent plus aux discours souvent excessifs du leader nationaliste Vajpayee, dépossédé du pouvoir en 2007…

 

Il nous faut terminer ce tour des BRIC avec le MHRC, qui est est probablement l’avatar du Brésil. Comme dirait le général de Gaulle, le Brésil a toujours été un pays d’avenir. Sauf que, comme le géant sud-américain, Montpellier, avec des ressources nouvellement découvertes et un entraîneur qui jouit de la popularité de Lula, commence à obtenir des résultats et à se stabiliser au plus haut niveau. En plus de l’avantage d’une population métissée, jeune et dynamique, le Brésil achète des porte-avions et des sous-marins réchappés, alors que le MHRC se paye quelques vieilles gloires sur le retour, les deux parvenant à équilibrer leurs flux migratoires.

Cependant, que sont devenues les vieilles puissances traditionnelles ?

Réponse demain dans la partie 2 avec l’étude des cas du Biarritz Olympique, de  Clermont, de l’USAP, de Castres et même de quelques autres…

Présentation Taupe 14 : USAP

Par un nouveau venu, l’Affreux Gnafron, qui nous offre une fiche longue et belle comme une chevauchée de David Marty.

Par un nouveau venu, l’Affreux Gnafron, qui nous offre une fiche longue et belle comme une chevauchée de David Marty.

 

Le club: Union Sportive des clowns Arlequins Perpignan-Roussillon

 

L’histoire:

Le rugby à XV fait son apparition en Catalogne aux alentours de 450000 ans avant Jésus-Christ dans le petit village de Tautavel. Mais il faut attendre 1902 pour qu’il s’affirme sous sa forme moderne. Si tant est que le rugby restrictif pratiqué à Perpignan puisse être qualifié de moderne..

Toujours est-il que l’Association Sportive Perpignanaise accède à l’élite en 1911. Cent ans plus tard, et après bien des guerres, l’Usap conserve sa place au sein du plus grand Championnat de l’Univers Connu. Ce n’est qu’une question de temps affirment les Narbonnais. Et pour une fois, les Biterrois opinent à l’avis de leurs voisins.
Mais laissons donc en dehors de notre histoire ces résurgences du passé et concentrons nous sur le devenir triomphant du XV catalan.

Le premier titre de Champion de France tombe dans l’escarcelle perpignanaise en 1914. La transformation de la victoire est l’œuvre du tout jeune Aimé Giral (18 ans à peine, le Michalak de l’époque) qui aura le redoutable honneur d’aller la célébrer au champ. Pas les Champs-Elysées comme le premier Parisien venu mais au champ d’honneur de la Première Guerre Mondiale. Il laissera dans l’histoire son nom au futur stade de Perpignan. Et sa vie dans la boucherie (pas la nôtre, l’autre).

En 1919, le Stade Olympien Perpignanais fusionne avec l’ASP pour donner naissance à l’Union Sportive Perpignanaise. C’est à cette date qu’apparaît le maillot bleu ciel en hommage aux joueurs disparus lors de la Grande Guerre.
De nouveaux titres rejoignent le Castillet en 1921 et 1925. Quelques remous au sein du paysage rugbystique catalan aboutissent à une nouvelle fusion : celle entre les Arlequins Club de Perpignan et notre USP en 1933. L’Union Sportive Arlequins Perpignanais entre dans l’histoire alors que le monde s’assombrit là-bas à l’Est, bien après Bourgoin et Oyonnax.
Un malheur n’arrivant jamais seul, le XIII Catalan voit le jour en 1934. C’est le début d’une longue histoire d’amour entre quinzistes et treizistes à l’ombre du Castillet.

L’année 1955 est une année faste pour le rugby catalan. C’est l’année du doublé ! L’Usap remporte ainsi à la fois le Championnat et….. le Challenge Yves du Manoir. Epuisé par cet effort surhumain (comme quoi Guy Novès ne raconte pas que des conneries), les catalans attendront 54 ans avant de renouer avec le succès.
Paradoxalement le virage du professionnalisme vaudra à Perpignan de retrouver le devant de la scène. La création de la Société Anonyme à Objet Sportif en 98 coïncide avec le retour en finale du groupe catalan (après une finale perdue en 1977 contre le grand Béziers). Une rencontre marquée par le duel entre les frères Lièvremont. Fort courtoisement, Perpignan laisse au promu parisien le privilège de remporter le titre.

Bis repetita placent (non, ce n’est pas du catalan) en 2004. Emmené par un Cali des grands soirs, l’Usap lutte de nouveau avec le Stade Français pour le Brennus. C’est quand le bonheur ? Pas cette année-là répond Claude François et le titre reste parisien.

On en vient à penser côté catalan que seul un miracle pourrait combler cette si longue attente quand un saugrenu émet une idée qui va changer la face du monde. Et si on recrutait le meilleur joueur du monde que la Terre ait porté pour obtenir le Précieux ? Michel Konieck étant toujours sous contrat, il faut alors se tourner vers le numéro 2. Et là tout va très vite.

En juin 2008, Daniel Carter signe pour 6 mois à Perpignan. Il joue son premier match en décembre, se blesse en janvier et finit sa saison Champion de France en Juin. Le talent à l’état pur. Son aura mystique aura transfiguré le groupe au point de permettre à David Marty de marquer un essai en finale. Certes ce n’était que Clermont en face mais la performance mérite d’être soulignée.

Invaincu à domicile et premier de la phase régulière, le champion catalan a l’occasion de défendre son titre l’année suivante face au même adversaire. Mais les dieux du rugby, apitoyés par le désespoir auvergnat (à l’instar des arbitres semble-t-il), vont choisir leur camp (idem) et permettre à l’improbable de se produire.
L’Usap ne se remettra pas de ce coup du sort et connaîtra une saison 2010-2011 bien difficile, échouant à la 9ème place et ne se qualifiant pas pour la HCUP.

 

Le stade/les supporters:

L’antre d’Aimé Giral abrite en son sein les plus farouches supporters de l’hexagone (le titre de public le plus con étant âprement disputé avec les copains toulonnais). Mauvaise foi, arrogance et superficialité étant quant à elles des caractéristiques toulousaines, merci pour eux.

Depuis qu’un sombre complot ourdi par la Ligue a dévoyé la tradition de l’entrée différée des équipes dans les stades de Top14, le public perpignanais ne peut plus manifester sa légendaire hospitalité (aussi dénommée bronca) aux gentils visiteurs venus se présenter en victimes expiatoires sur le pré catalan.
Causalité ou non, l’invincibilité sanqueor à domicile a subi de sérieux revers ces dernières années. Les 4 défaites à domicile de la dernière saison correspondent ainsi à la somme des 7 éditions précédentes. (Les avants peuvent demander aux trois-quarts de leur expliquer la dernière phrase).

Il convient toutefois de rester honnête à ce sujet. La bronca conserve toujours une belle actualité dans nos travées. A l’encontre de nos propres joueurs..

James Hook porte à ce titre les attentes de tout un peuple de siffleurs, amateurs de quolibets qui éprouverait quelque lassitude à invectiver Jérôme Porical.

 

Le boucher:

Difficile d’extirper un nom du pack catalan ! Tincu et Pérez pourraient légitimement prétendre à ce titre mais c’est sa profonde amitié suivie avec Jamie Cudmore, brave parmi les braves, qui valent à Grégory Le Corvec le redoutable honneur de se voir distinguer ici. Ses coups bas visibles, accrochages spectaculaires et pétages de plomb ostentatoires sont régulièrement récompensés par le corps arbitral. Et ce n’est pas Lièvremont (Thomas, pas Lapinou) qui les contredira sur ce poing.


Le joueur au nom imprononçaPle:

Robins Tchale-Watchou sans contestation aucune. Évacuons de suite les analogies avec une locomotive, Robins est bien plus puissant qu’une loco. A la rigueur une Batmobile. Et puis contrairement à Grégory le Corvec, il ne déraille (presque) jamais. Né à Dschang (à vos souhaits), Tchale-Watchou (à vos amours) débute en tant que basketteur tel un vulgaire Jérôme Thion. Mais il était écrit que sa destinée tournerait autour du ballon ovale (contrairement à l’autre).
L’international camerounais débarque en 2005 dans le monde du rugby français en intégrant Aurillac, alors en ProD2. Une saison plus tard et un passage à Gaillac révolu, il découvre le monde merveilleux du Top14 au sein de l’effectif auscitain (Auch donc à ne pas confondre avec l’effectif hautain de Toulouse).

Trois clubs en 3 saisons pour autant de descentes et rétrogradations.. Un vrai profil de porte-poisse.. Le Stade Français s’attache alors les services du seconde ligne pour la saison 2008-2009. Mais l’expérience parisienne ne connaîtra pas le même succès que les précédentes (Robins est peu utilisé et le club ne descend même pas). Il est alors laissé libre par le club francilien à l’orée de l’exercice 2009 et c’est en tant que chômeur qu’il rejoint l’effectif usapiste. Depuis cette date, il a su s’imposer comme un titulaire indiscutable et bénéficie d’une affection particulière de la part des supporters catalans (qui ne sont pas tous des mangeurs d’enfants analphabètes, n’en déplaise à Ovale Masqué).

 

Staff:

Notoirement incompétent, le staff perpignanais se compose de Bernard Goutta (ancien capitaine de devoir qui a déjà laissé son nom à l’une des tribunes d’Aimé Giral) et de Jacques Delmas venu remplacer Jacques Brunel parti sous les cieux transalpins cette saison.

Il paraîtrait également qu’un entraîneur des lignes arrières viendrait compléter ce triumvirat. Au vu du jeu déployé par ces dernières, cette affirmation reste sujette à la plus extrême précaution.
Le nom de Christophe Manas revient cependant souvent dans les conversations lorsqu’il s’agit de désigner le responsable de cette gabegie. Avec celui de Georges Papandréou.

 

La devise:

Sempre endavant : La controverse fait rage quant à la signification de ces si sibyllines syllabes. Plusieurs écoles s’affrontent.

1) Les Anciens: ‘Toujours devant’ A Perpignan on joue devant. Depuis toujours. Quand on eu le privilège de voir ses couleurs portées par des talents tels que Michel Konieck, Christophe Porcu, Grégory Le Corvec, Jérôme Thion, Marc Dal Maso, Ludovic Lousteau, Jeff Imbernon et Mike James, c’est une tradition . Et puis de toutes façons, vue la qualité des lignes arrières toulousaines ou clermontoises, ça en devient un réflexe de survie.

2) Les modernes : ‘Toujours en-avant’. Pour eux, la devise s’applique à une réception de passe/chandelle/ballon d’essai de Jean Pierre-Pérez. Marche parfois avec David Marty et plus généralement l’ensemble des lignes arrières catalanes.

3) Pierre Sled : ‘Toujours dans Davant’. Le caractère graveleux de cette explication mettant en cause Sophie Davant nous paraît toutefois étrangère au contexte catalan.

 

Objectif;

L’une (un hommage à Tintin se cache dans l’incipit de cette rubrique, saurez-vous le retrouver ?) des six premières places du championnat, sésame indispensable pour obtenir la qualification en H Cup l’année suivante. Une qualification synonyme de manne financière, d’ambitions revues à la hausse et de certitudes pour les joueurs en fin de contrat ce prochain été.

Car sans H Cup lors du prochain exercice, il sera pour le moins délicat de prétendre conserver les Guirado, Chouly, Mermoz et Porical dont la potentielle future liberté aiguise bien des convoitises aux quatre coins de l’hexagone.
Et le challenge européen me direz-vous ? Soyons sérieux un instant, une compétition européenne dans laquelle figure l’Aviron Bayonnais perd de ce fait la moindre trace de crédibilité..
Mais Perpignan tentera d’y faire bonne figure, et plus si affinités.

 

Scénario idéal:

Après une entame bringuebalante, le retour des internationaux permet aux catalans de lancer leur saison en transfigurant l’équipe.

Rassurée par la présence des cadres, en phase avec les politiques gouvernementales de rigueur, l’Usap devient l’équipe la plus disciplinée du championnat (bien aidée par la suspension de 4 mois de Le Corvec récoltée en Challenge Européen). Elle enchaîne les succès à domicile, reconquiert l’invincibilité de la Cathédrale et se permet même le luxe de récolter quelques bonus offensifs (si, si). Perpignan termine tranquillement sa saison à la 6ème place.
La campagne européenne permet au jeu catalan de se sublimer avec l’incorporation de ce soupçon de folie qui manque parfois aux joutes nationales.

Mais c’est le quart de finale joué au Camp Nou face à La Vila le 7 Avril qui fait entrer la compétition dans la légende. Venus en voisins de Benidorm toute proche, les Valencians font face à 85 000 catalans en furie qui voient la victoire de leur équipe 74 à 12. Pour marquer le coup, le jour est déclaré férié dans toute la Catalogne et le Barça entre enfin au capital de l’Usap.

La demi, contre de surprenants agenais, est plus accrochée mais grâce au carton rouge obtenu par Jalil Narjissi avant même l’entrée sur le terrain des deux équipes (sa fourchette ayant elle-même saluée une œillade du revenant Grégory Le Corvec dans le couloir), le ticket pour Londres est validé.
Malgré une résistance acharnée Perpignan s’incline en finale contre le Stade Toulousain qui parvient enfin à remporter le doublé.

Mais patatras ! Une dénonciation anonyme d’un ailier toulousain, sombre histoire familiale semblerait-il, amène l’ERC à se pencher sur les conditions de repêchage du club toulousain en Challenge Européen. Convaincu, tel un vulgaire Bourgoin, d’avoir galvaudé volontairement la phase de poules de H Cup pour être admis à l’étage inférieur, le Stade perd son titre et le droit de participer aux compétitions européennes pour une durée de 7 ans. Guy Novès, stratège de la machination, s’exile au Tibet et Perpignan remporte le bouclier.

 

Scénario catastrophe:

Après une entame chaotique et malgré le retour des internationaux, Perpignan ne parvient pas à relever la barre. La blessure de James Hook ne vient pas arranger les affaires du club.
Pour endiguer la série de 8 défaites consécutives en championnat, Paul Goze joue son va-tout et décide de changer de manageur à l’orée des matches retours. Delmas est donc remercié et les destinées du club catalan sont confiées à Christophe Porcu.

Il choisit de s’entourer de Michel Konieck en tant que préparateur mental et de Rimas Alvarez-Kairelis pour les lignes arrières. Thierry Lacroix, quant à lui, se voit offrir le rôle de consultant technique, chargé de rappeler les règles à Jean-Pierre Pérez.

Tant bien que mal, l’Usap renaît de ses cendres et l’offre de rachat d’investisseurs qataris pilotée par Bernard Laporte peut être rejetée lors de la dernière journée, une fois le maintien acquis.
Mais la DNACG veille et Perpignan est rétrogradé administrativement en ProD2 en juillet. Une véritable saignée affecte alors l’effectif et seuls David Marty et Nicolas Mas acceptent de relever le défi proposé par Marc Lièvremont, nommé entraîneur pour la saison 2012-2013.

 

Les joueurs-clé:

On aurait bien voulu vous faire une rubrique ‘recrues exotiques qui vont tout déchirer’ avec des étoiles ovales dans toutes les lignes, de glorieux patronymes et autres surnoms magiques, mais ce n’est pas le genre de la maison. A Perpignan, on ne modifie que peu l’effectif, par touche chirurgicale (ou drop Contepomien) et en s’axant sur la formation parce que c’est l’esprit du club. Bon et aussi, car on a pas une tune mais il ne faut pas le dire.
20 des 23 joueurs ayant remporté le titre de 2009 sont ainsi encore sous contrat. Ce qui constitue un gage de stabilité peut aussi aboutir à une lassitude corrélée au vieillissement des organismes. Toute la subtilité réside dans la gestion de ces paramètres.

Le rugby étant un sport éminemment collectif, difficile d’extirper un joueur de la masse. C’est vers l’épine dorsale 2-8-9-10-15 qu’il nous faut nous tourner, en évitant le lumbago. Et cela tombe bien, ces postes sont occupés par des joueurs de qualité dans l’effectif catalan. De leur rendement dépendra la saison de Perpignan.
Tous ceux qui ont suivi la Coupe du Monde savent désormais que James Hook portera à Perpignan le maillot auparavant porté par Daniel Carter. Ou alors ils avaient coupé le son de leur téléviseur et on ne saurait les en blâmer. Hook donc, ouvreur gallois de classe mondiale, est la recrue phare usapiste. Un peu facile quand il se trouve que l’on est aussi la seule (Danie Thiart, pilier remplaçant de Montpellier, ne nous en voudra aucunement on l’espère).

Il aura donc la lourde tâche d’enfiler à la fois le rôle d’animateur de l’attaque, de buteur, de dropeur de 45 mètres, de transperçeur de défense, de passeur décisif au pied et de premier défenseur de la ligne. Dans un premier temps, tout au moins. Il serait également bien avisé d’éviter la malédiction qui veut que tous les numéros 10 (ainsi que leur remplaçant et les remplaçants des remplaçants) depuis le Traité des Pyrénées se blessent. Soit depuis le 7 Novembre 1659 pour les incultes.

Il sera associé à la charnière au jeune Florian Cazenave. L’ombre de Nicolas Durand, parti au Racing depuis deux saisons, plane encore sur ce poste de demi de mêlée qui cristallise bon nombre d’attentes chez les supporters. Cazenave sera épaulé par Mélé et on vous épargnera les jeux de mots faciles, indignes d’un site de ce standing.

Passons aux choses sérieuses avec les tenanciers du pack. Parce que c’est bien joli d’avoir des lignes arrières qui font chanter le cuir et marquent des essais (encore qu’avec Marty au centre…) mais comme le disent si bien les entraîneurs de tous niveaux, à tous les matches, sous tous les temps, le rugby ça commence devant.
Affublé d’un bandeau des années 80 couvrant presque totalement une coupe de cheveux des années 80, Guilhem Guirado est donc né dans les années 80. L’un des coiffeurs de la dernière Coupe du Monde manifeste ainsi un mauvais goût capillaire affirmé (mais comment pourrait-il en être autrement au contact de Rougerie et autres Yachvili).
Le jeune talonneur international s’affirme à ce poste comme l’une des étoiles de demain, pour peu qu’il continue de progresser sur ses lancers en touche. Dynamique et volontaire, il symbolise à merveille la formation catalane et sa réussite jusqu’au plus haut niveau.

Né le 27 Novembre 1985, comme l’auteur de ces lignes, Damien Chouly était né sous une bonne étoile. En ce jour béni des dieux, tout lui fut accordé : vitesse, force, intelligence, adresse et sang-froid. Au détriment des autres.
Joueur protée (comme Damien Traille mais en bon), le Limougeaud peut occuper tous les postes de la troisième ligne. Pourvoyeur de ballons en touche, infatigable défenseur et précieux attaquant, sa polyvalence en fait un homme de base du pack catalan. Ainsi que le meilleur marqueur d’essais du club actuellement.

Nos amies lectrices seront ravies d’apprendre qu’il est à l’origine de la marque de vêtements Rugby Division en compagnie de Jérôme Porical (cette réflexion vous est offerte par l’amicale Eric Bayle pour la misogynie ordinaire).
Et la transition est toute trouvée pour mentionner l’arrière catalan. Déchargé du rôle de buteur grâce à l’arrivée de James Hook, cette saison sera pour Popo l’occasion de confirmer toutes les qualités aperçues dans son jeu. Joueur élégant et fin relançeur, il est désormais temps pour Porical de rejoindre le standing international.

Un standing que connaissent Nicolas Mas, David Marty et Maxime Mermoz. Si le premier est unanimement salué comme l’un des meilleurs droitiers du monde, la paire de centres catalane se trouve plus souvent sous le feu des critiques toulousaines. Et clermontoises. Et toulonnaises. Gageons toutefois qu’elle saura faire taire ses détracteurs dans le sillage d’une campagne Marty2012 qui s’annonce grandiose.

 

Ville:

Fleuron de la Région Languedoc-Roussillon, son dynamisme économique, sa vie estudiantine palpitante, son ouverture sur la Méditerranée en font une ville à l’attractivité légendaire. Si l’on ajoute à cela un urbanisme en perpétuel renouveau autour d’un projet d’aménagement cohérent et ambitieux, pléthore d’équipements culturels, la présence d’un réseau de transport en commun d’une efficacité redoutable (bus et trams) et son stade Yves Du Manoir flambant neuf, vous comprendrez qu’il est ici question de Montpellier.

A proximité de la Côte Vermeille (toute analogie avec la carte SNCF éponyme ne serait pas que fortuite), Perpignan sait quant à elle, montrer au visiteur égaré en ses murs la multiplicité de ses visages. Au croisement des cultures méditerranéennes, c’est son identité catalane qu’elle brandit fièrement. Selon le célèbre mot de Salvador Dali, sa gare n’est rien moins que le centre de l’univers. Venant d’un type capable de prendre Amanda Lear comme égérie, la pertinence de la démarche est à prendre avec des pincettes.

Plus belle ville du monde, elle accueille en son sein le plus grand festival de photojournalisme, seul à même de réunir dans la cité les meilleurs photographes capables de la sublimer. Un seul placage de Gavin Hume et les beautés du Canigou s’offriront à vos yeux ébahis. Dominée par le Castillet (et c’est bien la seule chose qui puisse dominer Perpignan), l’ex-capitale des rois de Majorque a vu naître en son sein Evelyne Thomas. Grandeur et décadence…

Ville méridionale s’il en est, Perpignan connaît un taux d’ensoleillement prompt à faire monter les températures dans des esprits déjà attaqués par les divers breuvages d’été qui profusent à proximité. Et quand la tramontane fait des siennes, la folie n’est jamais loin des esprits. (Nous remercions les avocats de Grégory le Corvec de nous avoir obligeamment fourni leur plaidoirie-type pour cette partie de la présentation).

L’Affreux Gnafron

Le XV des connards, seconde partie

Insane in the brain

Après la première partie et les arrières, notre nouvelle recrue Pilou s’attaque aujourd’hui aux 8 plus grands connards du dernier mondial. Et dans sa grande générosité, il vous livre même quelques bonus…

Merci à Ovale Masqué pour les photos et les légendes.

  • 8. Andy Powell


Andy vient encore de perdre à Mario Kart

Lorsqu’il débute le rugby à XV, Andy Powell ressemble à un conquérant puissant et infatigable, concassant ses ennemis, brisant ses adversaires. Il traverse les prés carrés, l’écume aux lèvres, comme un viking fendant les eaux froides du Grand Nord, à bord de son drakkar.

Et puis le guerrier s’est fait des copains, (un certain Gavin H., aujourd’hui disparu) qu’il a voulu imiter, en rasant sa barbe de mercenaire et en délaissant les affres du combat pour tripoter la gonfle. Quelques séances d’UV, plus tard le viking intrépide échange son navire contre une voiturette de golf et les joutes rugbystiques contre des rixes extra alcooliques.

Ces deux évènements lui ouvrent grand les portes de ce XV.

 

  • 7. Todd Clever

Le groupe dousseur de vivre se reforme enfin !

Identifiable au premier coup d’œil, avec son physique de Conan le Barbare (mais qui, lui, se lave), Todd, le bien nommé, Clever compte 35 sélections avec les Eagles, ainsi que 24 dans l’équipe nationale de rugby à 7, disciple dans laquelle il a prouvé qu’il avait de l’humour ainsi que de grosses compétences en matière de manipulation de quartiers de viandes.

Faisant toujours montre d’un déterminisme sans faille sur le terrain et d’une envie peu commune de laisser ses petits camarades joués à la balotte pendant que lui punit ses adversaires hors caméra, Clever a également la capacité de passer au travers des mailles du filet des commissions de discipline.
Dernière preuve en date, cette « action » (plaquage devenant de fait inapproprié) sur un joueur russe qui n’a entraîné aucune sanction.

Todd Clever a donc pu disputer le match suivant contre l’Australie, le 23 septembre, mais n’a pas échappé pas à notre vigilance et entre de plein droit dans ce XV des bad-boys.

 

OU

  • 7. Schalk Burger

Enlarge your burger

Schalk Willem Petrus Burger, ou Schalk “Schalla” Burger Jr, est un grand blond sans chaussure noire mais accusant 113 kilos sur la balance pour 193 cm, au garrot. La plupart des personnes pensent que Burger est timbré. Il a simplement eu la déveine de naître à une époque qui ne lui correspond pas. De fait, l’homme qui aurait dû vivre  sur un champ de bataille du Moyen-âge ou dans une arène de la Rome antique, erre sur les terrains de rugby avec un air demeuré et une coupe de cheveux non identifiée.

Il possède, cependant, l’une des plus grosses capacités à écorcher vif ses adversaires.
Burger, le seul boucher qui porte un nom de sandwich dont on n’a pas envie de se moquer sous peine de devenir soi-même de la barbaque entre deux tranches de pains, s’est fait une spécialité de l’utilisation de couverts, tout particulièrement la fourchette (ici ou ).

Le secret de sa puissance au plaquage réside dans une minutieuse observation de la faune et de la flore qui ne l’empêche pas, parfois, d’être lui aussi la proie, plutôt que le prédateur.

Sa transparence, dans cette récente Coupe du monde, lui vaut de partager le poste de flanker.

  • 6. Richie Mc Caw

Richie après rencontré toute l’équipe de la Boucherie Ovalie

La grande qualité de ce gaillard de 105 kilos est avant tout la gestion du jeu au sol. McCaw est le meilleur plaqueur-gratteur (tricheur) du monde avec une faculté à se relever et disputer chaque ballon qu’il voit passer à proximité, sans forcément se saisir du ballon (et donc sans être vu par l’arbitre), au point d’être la cible d’articles, et même d’un groupe facebook.

Vous l’aurez compris, l’impunité du meilleur joueur IRB 2010 est totale face à la relative inefficacité des moyens mis en place pour le désacraliser (et lui flanquer une bonne grosse bourrine, au passage).
C’est pour cette raison qu’il peut ainsi décider d’emporter la tête de Morgan Parra, en guise de souvenir de la finale 2011, sans que l’arbitre ne le sanctionne.

A sa décharge, il peut se targuer d’avoir évité la plus grande vague de suicide collectif (qui ce serait produite si les All-Blacks avaient perdu cette finale) depuis les Mayas.

 

  • 5. Pascal Papé

Hey Pascal, je suis en train de monter un Fight Club en région parsienne, ça te tente ?

Premier et seul français à être titulaire dans ce XV des mauvais garçons, Papé est un cumular. L’homme aux 17 cartons jaunes et 1 rouge en Top 14, sévit en effet autant sur les terrains français (ici ou ) qu’en dehors, notamment en s’essayant à un concours de crachats avec des journalistes néo zélandais.

 

  • 4. Courtney Lawes

Courtney imitant à la perfection Robert de Niro dans les Nerfs à vifs.

Pas vraiment la peine de s’étendre plus sur ce rude spécimen (22 ans, 2m, 110 kilos à la pesée), avec un profil de grand maigre, jusqu’à ce qu’il vous colle son 47 fillette dans les dents. Le joueur, adepte de la planche et du plaquage à grand coups d’épaule, est également spécialiste de l’amené au sol dans la règle, mais digne d’un lutteur gréco-romain.

Il est le seul joueur dans cette Coupe du monde 2011 à avoir failli pulvériser deux joueurs de la même équipe, dans le même match. En pétanque, on appelle ça, un carreau (presque) parfait.

Un personnage qui mérite donc amplement sa place dans ce XV, avec en prime, un remake de l’arroseur arrosé mais façon rugby. Courtney Lawes devient presque blanc pendant une seconde.

Et si vous l’avez raté, voici notre hommage en chanson à Courtney, par Elvis Vers-Melun.

  • 3. Martin Castrogiovanni

La Boucherie aligne enfin sa ligne éditoriale sur celle de Jean Marc Morandini.

Construit sur un modèle de pilier en voie de disparition (dit pilier cassoulet) Castro est adepte du manchon, parfois qu’il donne (il a confessé, étant jeune, avoir arrêté le basket après avoir frappé un arbitre) et parfois qu’il reçoit comme dans toutes bonnes bagarres d’ivrognes qui se respectent.

En guise de transition, puisqu’elle concerne le talonneur de ce XV, une spéciale Castro’XV démontrant tout le talent de ce joueur et légitimant, de fait, sa place dans ce XV.

 

  • 2. Dylan Hartley

Everybody was kung fu fighting…

Dylan Hartley personnifie à lui seule ce que le rugby anglais produit de meilleur : des joueurs physiques, méchants et adorant par-dessus tout faire disjoncter leurs adversaires.
Avant d’être un titulaire indiscutable du XV de la Rose, le jeune talonneur défrayait la chronique à cause de ces gestes d’intimidation en tout genre comme ou encore ça.

La vraie force de ce joueur réside donc dans sa capacité à se placer en victime et à pleurer auprès de l’arbitre dans des situations qu’il a lui-même déclenchées. Une technique certainement acquise après des années de pratiques à pourrir oralement ses adversaires.

Si aujourd’hui, le joueur de 24 ans s’est relativement calmé, il a quand même à son actif le dernier scandale propre au XV de la Rose.

Good (blow)job, guys !

  • 1. Rodriguo Roncero

Les Power Rangers argentins c’est vraiment n’importe quoi

Roncero est bâti sur le même profil que Castrogiovanni. Un pilier dit à « l’ancienne », bedonnant, mais vif, l’air débonnaire (aucun lien avec Sandrine) mais toujours prêt à vous tirer un coup de pompe dans les reins au détour du premier ruck venu. Le bougre est, avec ça, habile au plaquage.

Détesté à vie par toute la ville de Toulouse (ainsi que chaque Argentin ayant joué au Stade Français), il est partisan, comme le talonneur de cette équipe, de la technique dite de la pleureuse, ou comme le prouve cette vidéo qui résume bien, à elle seule, toutes les compétences de Roncero.

Ceux qui n’y seront pas :

 

  • 1. Rupeni Caucaunibuca

Luc Ducalcon ? Non, Rupeni Caucaunibuca

Ce nom a fait frémir les défenses du Super 12 et du Top 14, pendant plusieurs années. Caucaunibuca, c’est d’abord un physique de pilier allié à la vitesse d’un ailier. C’est aussi la vie dans l’excès. Manger, boire, re-manger, boire et fumer quelques joints.
Depuis son arrivée dans le championnat de France en 2004, ses incartades ne se comptent plus. Rien de scandaleux, mais rien qui ne soit en accord avec le rugby professionnel.

Son mode de vie fait sourire : kilos en trop et retard de plusieurs semaines (!!) à l’entrainement.
A Agen, son premier club de Top 14, le joueur était capable d’arriver sans affaires à l’entraînement, car il avait envoyé les dotations de l’équipementier à sa famille, au pays, ou encore de brûler toute sa paie en quelques jours.

Gageons qu’à Toulouse, Guy Novès saura canaliser ce joueur afin de le voir dans un autre XV de la Boucherie, cette fois, pour son talent et non plus ses écarts.

 

  • 2. Danny Cipriani

Quoi ? Happy hour jusqu’à 4h du mat’ ? Putain j’arrive

Surdoué, beau gosse, Danny Cipriani a très tôt été présenté comme la relève de Sir Wilko, la nouvelle pépite rugbystique anglaise, éclipsant par la même Olly Barkley.
Statut compliqué à gérer pour le jeune Cipriani, à peine 20 ans, et qui de fait devient la nouvelle cible des magasines à scandales anglais (oui les Anglais ne sont pas seulement perfides avec les Français).

En 2007, il est photographié dans les bras d’un transsexuel embauché pour l’occasion par un torchecul local. Après plusieurs autres accros sportifs (bagarre avec Josh Lewsey au sein des WASPS) et extra sportifs, Cipriani, banni par Martin Johnson, décide de rejoindre l’an passé la toute nouvelle franchise du Super 15, les Melbourne Rebels.

Mais les terres australes ne réussissent pas mieux à l’ouvreur anglais. Performances sur le terrain plus que moyennes, sorties nocturnes et alcoolisées, Cipriani est exclu du groupe par ses coéquipiers pour deux matchs et remplacé par James O’Connor, qui ne lui rendra son place que par intermittence.

A 23 ans, il est candidat au poste d’ouvreur du XV de ceux qui ont grillé leur carrière avant leurs 25 ans.

 

  • 3. Craig Gower

Australian Psycho

Talent précoce du XIII australien, Craig Gower va malencontreusement souffrir du syndrome Damien Traille (trop de polyvalence tue la polyvalence) et du syndrome Maxime Mermoz (blessures à répétitions). En revanche, il pourrait a lui seul être le patient zéro d’un syndrome Gower (faire de la merde en barres encore et toujours).

En effet, le bougre traîne une réputation sulfureuse liée à divers incidents, la plupart du temps alcoolisés. En 1999, il a  20 ans et s’exhibe, sous l’emprise de l’alcool, dans un bar devant une touriste irlandaise. Marrant, mais exit la sélection en équipe nationale à XIII.

En 2004, il élève son niveau de jeu. Il est expulsé de l’équipe de Nouvelle-Galles-du-Sud (sorte de sélection régionale à XIII) pour avoir fait le mur lors d’une mise au vert et se bourrer la gueule.

En décembre 2005, il aurait aussi caressé une adolescente, lors d’un tournoi de golf de charité en où il se serait également baladé à poil et aurait eu un accident avec une voiturette de golfe (Andy Powell style).
Il s’est vu infliger par la NRL, l’obligation de suivre un programme sur les ravages de l’alcool, ainsi qu’une amende d’environ 63 000 €, dont une partie sert à payer un programme visant à soutenir les joueurs de la NRL souffrant de problèmes d’alcool.

En février 2007, son dernier fait d’arme est comme une sorte de baroud d’honneur, la personnification d’un homme qui envers et contre tous, veut vivre (je m’égare là).

Craig Gower se fait remarquer dans un night-club où il se comporte de manière agressive envers une jeune femme, avant de mordre le fiancé de celle-ci au cou, et de déclencher une seconde bagarre avec un homme qui refusait de boire un verre que Gower lui avait offert.
Tout ceci a pu être rapporté car les incidents furent filmés par les caméras de surveillance de la boîte de nuit.

Pendant un temps, Nick Mallet voulait sélectionner Gower à la mêlée et Cipriani à l’ouverture. On se serait bien marré entre deux matches du 6 Nations.

  • 4. Gavin Henson

He’s the greatest dancer…

L’homme. La légende. Le mythe. Gavin.
Sorte d’Alain Delon du rugby gallois, Gavin est devenu en quelques années, par son seul fait, une vaste blague rugbystique.

Au printemps 2005, le joueur vient de conquérir le Grand Chelem avec ses coéquipiers du XV gallois. A 23 ans, Henson est au pinacle de sa gloire, mélange parfait entre gravure de mode (UV, gel, chaussures confectionnées sur-mesure) et génie rugbystique.

La tournée des Lions britanniques en Nouvelle-Zélande, pour laquelle Henson est sélectionné, doit confirmer le talent du bonhomme. Mais Henson se blesse et rate le coche. Quelques mois plus tard, il publie en toute humilité, son autobiographie («Mon année Grand Chelem») dans laquelle il plaque haut son sélectionneur.

Décembre 2007, Henson vient de l’emporter avec sa province de Neath-Swansea contre les Harlequins en ayant inscrit tous les points de son équipe et prouve, par la même, qu’il est encore et toujours un génie du ballon ovale. Las, comme Super Mario tombant dans une mare de lave après avoir couru trop vite, Henson, dans le train pour Cardiff avec quelques potes (et donc totalement rôti), il insulte les autres passagers, vomit et urine sur les sièges. Adieu le haut niveau.

Ces dernières années, le Gallois, plus actif sur les plateaux de télé que sur un terrain de rugby, décide en 2011, après un passage éclair aux Saracens, de signer au RC Toulon pour, une énième fois, relancer sa carrière. Présenté comme joker médical de Clément Marienval, il se blesse lors de son premier entraînement. Sur la Rade, la populace est partagée entre le rire, les larmes et l’ironie de la situation faisant qu’il faudrait peut-être songer à un joker médical du joker médical (il n’y a qu’à Toulon qu’on voit ça).

Alors qu’il se trouve dans un bar avec ses coéquipiers pour fêter leur victoire contre Toulouse, il affirme être le meilleur joueur du monde, critique le capitaine Joe Van Niekerk et Wilkinson, et finit par en venir aux mains avec un autre joueur, Matt Henjak.

Disparu corps et biens depuis, à Toulon on conserve malgré tout un souvenir, cocasse, de son passage.

Pilou

Le XV des connards, première partie

Etre un connard, un art de vivre.

Par Pilou, un nouveau garçon boucher qu’on applaudit chaudement, même si il est toulonnais.

Il est de coutume après une journée du Top 14 (et non taupe malgré l’omniprésence parfois de pick and go et autres joyeusetés au sol) ou une semaine de Tournoi international de dresser un XV type.

Le XV qui va suivre s’adresse aux esthètes du gros mot, aux défenseurs du coup bas, aux amateurs de la vilénie et aux spécialistes de l’embrouille (non ils ne sont pas tous anglais). En effet, il est des joueurs de rugby à XV qui ont participé à cette Coupe du Monde 2011 en traînant derrière eux un passif digne d’anecdotes que se racontent les dockers et autres chauffeurs poids-lourds après une bonne bagarre, en vidant des pleins fûts de bière. Démonstration :

 

  • 15. Delon Armitage

Une soirée comme une autre chez les frères Armitage

Le poste d’arrière étant l’un des postes clés dans une équipe de rugby, il nous fallait un vrai client pour débuter ce XV type. Le beau gosse des lignes arrières du XV d’Angleterre, et anciennement joueur du Nice Rugby Côte d’Azur (oui il y a bien un club de rugby à Nice), avait déjà loupé le Tournoi des VI nations pour avoir bousculé un officiel chargé d’un contrôle anti-dopage, en prenant huit semaines de suspension.

Le 23 avril 2011, Armitage frappe fort (c’est le cas de le dire). Son coup de poing sur Stephen Myler, l’arrière de Northampton, lui permet d’empocher trois semaines de vacances, ratant ainsi la rencontre entre les Barbarians et l’Angleterre à Twickenham, mais pas la Coupe du Monde.

Se tenant plutôt tranquille (les anglais ayant d’autres candidats à faire valoir pour ce XV), l’arrière arrive frais, dispo et plein d’entrain pour un Angleterre – Ecosse qui, même s’il s’annonce sans surprise, augurait quelques belles empoignades. Armitage n’a pas trahit nos attentes en tentant de décapiter (juste avec ses mains) Chris Paterson.

Un vrai bad-boy dont on attend avec fébrilité le prochain attentat ou scandale.

 

  • 14. Sonny Bill Williams

SBW, trop racaille même en pyjama

Jeune monstre physique de 26 ans qu’on ne présente plus ou presque (les plus jeunes toulonnaises se pâment encore à l’évocation de son nom), il devient célèbre en Europe, en signant au RCT et en marquant, dès son premier match, un essai casquette face à Clermont.

Avant de devenir une des pièces maîtresses de l’armada de Graham Henry, SBW a quelque peu défrayé la chronique australienne. Ainsi, l’abandon du rugby à XIII pour jouer à XV, qui plus est en France, lui a valu d’être élu l’homme le plus détesté d’Australie en 2008.

Plusieurs fois arrêté pour des incidents mineurs (alcool au volant, etc.), il fut aussi surpris par un appareil photo dans les toilettes d’une boîte de nuit en compagnie de Candice Falzon, une sorte de pseudo mannequin, plutôt canon au demeurant. La photo publiée dans le site web du Daily Telegraph, a entraîné de plates excuses de Sonny Bill à sa femme.

Boxeur à ses heures perdues, face à des adversaires fantoches, Williams (qui arbore, en toute humilité, son nom tatoué en grandes lettres dans le dos) s’est engagé, depuis sa parenthèse toulonnaise, à soigner des problèmes d’alcool dont il aurait pris conscience et à se racheter une conduite.

Outre sa pige à l’aile durant cette Coupe du Monde, il est placé à ce poste dans ce XV car des joueurs plus talentueux occupent le centre.

 

  • 13. Manu Tuilagi

Trop classe, Manu a un tatouage de Sheraff. Tu connais pas Sheraff ? C’est un groupe ils étaient number one

Amateur de bourre pifs en tout genre (http://www.lerugbynistere.fr/videos/manu-tuilagi-assomme-ashton-et-fait-scandale.php) le tout jeune Manu (20 ans et déjà 112 kilos) est le petit dernier d’une famille de désosseurs, aussi à l’aise sur un terrain de rugby que dans un abattoir, à tuer des ânes à coups de poings.

Même si le comportement du joueur en lui-même n’est pas toujours répréhensible, hormis sur ses plaquages plus que limites, Tuilagi entre dans ce XV grâce à sa magnifique démonstration de brasse coulée dans la baie d’Auckland.

Au moins un anglais s’est marré dans ce Mondial.

 

 

  • 12. Mike Tindall

L’élégance et le bon goût anglais, what else.

Correction, deux anglais se sont au moins bien fendus la poire dans ce Mondial.

Mike Tindall est un croisement entre un cannibal, une armoire normande et un frigo américain (je vous laisse le soin de découvrir duquel des trois, il se rapproche le plus). Reconnaissable entre tous avec son profil à la Jules César façon Rocky (j’arrête les jabs avec mon nez), Tindal fait déjà l’objet d’une attention toute particulière de la part des tabloïds anglais pour ses prestations extra sportive. Sa femme, Zara Philips (petite-fille de la Reine d’Angleterre) était déjà impliquée.

Il réalise sa plus belle action, lors de cette Coupe du monde, puisqu’il s’est fait serrer en pleine tentative de ruck dans le décoletté d’une belle blonde dans un bar de Queenstown, le tout au milieu d’un concours de lancer de nains improvisé.

Personne d’autre ne pouvait donc prétendre à ce poste dans notre XV.

  • 11. Cory Jane

Moi j’suis trop un ouf dans ma teutéh.

Ailier ou arrière des Blacks depuis 2008, Jane pourrait passer pour un gentil garçon, si ce n’est sa prise de bec via Twitter à propos de l’arbitre de la rencontre Hurricane – Highlanders en début d’année.

Mais le bougre au profil de Jean Dridéal, s’est vite rattrapé, en se faisant épingler après une escapade nocturne dans un bar de Takapuna, avec son ami Israël Dagg, à trois jours du quart de finale contre l’Argentine.

Manque de chance, la police débarque dans le bar pour effectuer un contrôle de routine. Le patron cache les deux colosses dans la cuisine. Jane et Dagg ont eu chaud. Finalement, c’est le demi de mêlée Piri Weepu qui vient chercher les fêtards. A une heure du matin.

Rien de facheux, même si cet évènement permet de mettre en lumière une récurrence à l’alcool chez les ailiers Blacks, puisque Zac Guilford a révélé avoir des problèmes d’alcool.

 

  • 10. Quade Cooper

 

G mi un bonet lol. Fô ke je le dis sur twitter mdr

Quade Cooper est un enfant de Tokoroa, un Maori de la tribu Ngapuhi, obligé de quitter la Nouvelle-Zélande à l’âge de 14 ans pour suivre ses parents, partis chercher du travail à Brisbane. L’ouvreur aux bras tatoués n’est pas un personnage lisse, puisqu’il devient célèbre autant pour son jeu, que ses démêlées avec la justice.

Après avoir déculotté le quinze de France (59-16) en 2010, James O’Connor, Kurtley Beale et Quade Cooper (les trois petits cochons diront certaines) vont faire la fête, et apparemment, ne trouvent rien d’autre à faire que déclencher une générale, mais entre eux. L’incident n’ira pas plus loin, puisqu’il aurait été problématique de punir trois des stars de la sélection australienne, un an avant la Coupe du Monde.

Après sa double agression sur Richie Mc Caw, et en prévision de la Coupe du Monde, Cooper est hissé au premier rang des fléaux nationaux par le New Zealand Herald.

Rien que pour ce geste, il mérite son poste d’ouvreur dans ce XV.

 

  • 9. Mike Philips

Cette fois ils pourront pas me refouler !

Le grand Gallois (par la taille) a pu, avant cette Coupe du Monde, faire le bilan de sa Gavin-Henson-Liste :

  • Changer 4 fois de clubs ? Fait.
  • Se faire casser la gueule à la sortie d’une discothèque ? Fait aussi (remarquez que là, certains rugbymen cumulent ce fait d’armes).
  • Afficher un niveau de jeu plus que moyen et penser malgré tout qu’on reste le meilleur à son poste ? Là aussi, Philips l’a fait.
  • Tenter de forcer un McDonald au petit matin et partir quand même pour la Coupe du Monde  ? Voilà le dernier fait d’arme d’un homme qui n’aura pas su profiter d’un tout nouveau terrain de jeu (la Nouvelle-Zélande) pour laisser son imaginaire s’exprimer et nous vendre du rêve en barres.

A la place, le bougre s’est souvenu qu’il savait jouer au rugby et a fait mentir ceux qui pensent toujours qu’un demi de mêlé ne peut pas avoir le gabarit d’un flanker. Heureusement que d’autres Gallois relèvent le niveau de ce XV.

Pilou

La deuxième partie et les avants, ici.

Contagion

Que voir au ciné ce dimanche sur la Cote Basque ?

Par Matazul du forum bayonnais.com
(et merci à Xabi d’avoir relayé sur notre forum) 

 

Une pandémie dévastatrice explose à l’échelle du Pays Basque. A la Ligue Nationale de Rugby, des équipes se mobilisent pour tenter de décrypter le génome du mystérieux virus, qui ne cesse de muter.

Putain d’oreillons…

Mickaël Martin passe sur le grill

Il répond à son questionnaire tout seul, comme un flutiste autodidacte.

Après Bertrand Lagacherie et Rodolphe Pirès, la Boucherie accroche un nouveau journaliste à son tableau de chasse. Et pas n’importe lequel puisqu’il s’agit ni plus ni moins du journaliste de demain, Mickaël Martin-Haim. Un homme capable d’assumer la moustache, de citer la Bamba Triste dans son émission, ou même de faire une une allusion discrète à un site qu’on aime bien… (voir à 2 minutes 20)

Comme on est des fainéants, comme d’hab, on le laisse se présenter lui même.

 

Mickaël Martin (né le 21 août 1989 à Paris). Journaliste de sports, a travaillé pour le Groupe Lafont Presse, pour i>TELE, pour la Ligue Nationale de Rugby. Il s’engage en juin 2011, avec le Dailysport, la première chaine d’information sportive sur internet. Il présente pendant le mondial le “JT Spécial Coupe du Monde de rugby”, une quotidienne qui revient sur les matches du mondial.
Âgé de 22 ans, Mickaël est considéré comme le journaliste de demain. Spécialiste du rugby hexagonal il présentera après le mondial “Le Talk TOP 14” sur Dailysport !

Twitter : @MikaMartinHaim

 

  •   1. Un club ?

L’USA Perpignan.

  • 2. Un technicien ?

Damien Traille. Il faut des choses avec le ballon que personne ne peut reproduire !

  • 3. Une équipe ?

L’équipe de France vice-championne du monde en 1999.

  •  4. Un match ?

France – Nouvelle Zélande de 99… c’est pas original, mais quelle rencontre !

  • 5. Une action ?

Gros raffut, triple feint de passe, accélération long de ligne, passe au cordeau … soit celle de Quade Cooper en demi-finale du Super 15.

  •  6. Un geste ?

Un bon raffut, bien sympathique.

  • 7. Un poste ?

Numéro 9 : demi de mêlée. Le merdeux, le meneur d’hommes, l’intelligent.

  • 8. Un stade ?

Aimé Giral, ambiance, ambiance … et les sifflets sur pénalités adverses.

  • 9. Une victoire ?

Stade de France, Perpignan – Clermont en 2009. Ambiance de folie dans les gradins, plus de voix pendant trois jours. Le match était pas gagné …

  • 10. Une défaite ?

Celle du MHR l’an passé en finale du championnat … très difficile à vivre pour cette équipe.

  • 11. Devise de club favorite ? Ou devise tout court ?

“Faire parti du moule, c’est pour les gâteaux.”

  • 12. Le joueur avec qui vous auriez aime jouer sur le terrain?

Christophe Lamaison, un joueur, un génie.

  •  13. Celui que vous n’aimeriez pas croiser sur le terrain, et encore moins dans une ruelle sombre et étroite ?

Mamuka Gorgodze, surtout sur un terrain.

  • 14. Celui avec qui vous ouvrirez bien un bar à putes à Bogota ?

Yoann Huget.

  • 15. Celui avec qui vous auriez aime faire une 3ème mi-temps ?

Serge Betsen.

  • 16. Celui avec qui partir à la chasse à mains nues dans la forêt Amazonienne ?

Jamie Cudmore, il coupera la forêt avant !

  •     •    17. Votre boisson préférée avant le match? Après le match ?

Une bonne ambrée bien fraiche !

  • 18. La première fois…

… à la télé ? C’était à 4-5 ans.

… au stade ? C’était à 7 ans.

… sur le terrain ? Sur la pelouse du Stade de France à 11 ans.

  • 19. Thé ou Café ?

Café.

  • 20. Levrette ou 69 ?

69, année érotique.

  • 21. Il reste 10 minutes a jouer… cagade dans ses 22 qui offre 5 points à l’adversaire ou expulsion pour plaquage cathédrale?

Plaquage cathédrale bien sûr ! Pour lui montrer qui est le patron !

  • 22. Se faire enfoncer en mêlée ou se prendre un cad’deb d’ecole?

Je serais 9 donc, je dirais cad’deb. La mêlée c’est une défaite collective, et ça, c’est moche.

  • 23. Damien Traille ou McGyver ?

Damien Traille, un chouette mec -hors terrain-.

  •  24. Pour la 3ème mi-temps: Byron Kelleher ou Paris Hilton ?

Paris Hilton, pour la couleur de cheveux.

  • 25. Pour partager votre cellule ?

Martin Castrogiovanni. Les cheveux serviront à s’échapper par la fenêtre !

  • 26. C’est qui le plus fort, Jamie Cudmore, Bakkies Botha ou l’hippopotame ?

L’hippopotame, pour sûr !

  • 27. Vous préférez vous faire plaquer par Chabal ou par votre petit(e) ami(e)?

Ma petite amie, je l’aurais retournée plus facilement avant (oui, c’est poétique).

  • 28. La chanson paillarde que vous aimez secrètement ?

C’est pas un secret : “J’aime la chatte et le pâté”.

  • 29. David Marty ou Marty McFly ?

En bon Catalan, David Marty.

  • 30. Expliquez la règle du plaqueur/plaqué sans utiliser de ponctuation.

Le plaqueur ne peut plus jouer le ballon quand le plaqué tombe au sol.

  • 31. Ca vous étonne Ovale Masqué qui mange un yaourt ?

Ovale Masqué ne fait pas que boire ?

  • 32. Bon alors, c’est qui qui a pété la gueule à Bastareaud en fait ?

Lionel Nallet, je pense.

  • 33. Pourquoi avoir perdu votre temps à répondre à ces conneries, franchement ?

Parce que j’ai voulu concurrencer Poupimali sur les réponses.

  • 34. Un oubli ? Un mot à ajouter ?

J’aime la chatte et le pâtéééééééééé !

35. A qui voudriez-vous que ce questionnaire soit posé ?

A Mike Tindall, pour la boite à putes à Bogota !

Daniele Rairault est de retour, le RCT aussi

C’est la journée toulonnaise de la Boucherie…

Par Daniele Rairault,

« Tu vas voir qu’ils vont nous casser les c… avec cette coupe du monde. Moi, la coupe du monde je la regarderai quand Toulon, on la jouera ! ».

Je n’ai pas tout de suite réalisé la portée de ces paroles chargées de la sagesse millénaire de notre peuple, d’une forte odeur anisée et d’une marée de postillon. Il faut dire que nous étions encore en plein été en train de célébrer la bagarre générale, enfin la victoire en amical face aux Saracens. Nous étions insouciants, l’avenir nous paraissait chantant et le RCT semblait encore le centre du monde.

Et puis, le drame est arrivé.  Depuis deux mois, nous voilà cantonnés à végéter devant notre télévision  à des heures où je suis normalement dans la première phase de mon sommeil. Ma vie sociale s’en est trouvée fort affectée. Se bourrer la gueule le matin reste une pratique quelque peu ostracisée par nos sociétés aseptisées. Question de productivité économique, de santé publique ou de morale judéo-chrétienne ? Peu me chaut. En tout cas, le TOP 14 continue mais il n’est apparemment pas si important que ça. C’est vrai que voir des joueurs qui dominent notre championnat se transformer en rugbymen de fédérale 3, c’est impressionnant. ‘fin bon, au bout de 2 mois, on a compris le principe. La France joue mal et gagne (parfois), puis joue bien et perd. Nous, toulonnais, sommes cosmopolites. On nous l’a assez reproché. Pour être honnête, j’essaie donc surtout de voir nos joueurs en actions, mais Sir Jonny n’a pas été à la hauteur, Juan Martin Fernandez Lobbe (quelle idée d’avoir autant de noms…) s’est blessé et Gabi Lovobalavu n’a pas vraiment tiré son équipe vers les sommets. Reste donc Lamont et Kubri, soit Ecosse-Géorgie. Triste comme Graham Henry un jour de… non juste triste comme Graham Henry. A un moment donné, je me suis demandé s’ils diffusaient enfin les matchs de promotion d’honneur, j’ai rigolé quand les Ecossais ont essayé de se faire de passes et je me suis rendormi.

Enfin, le calvaire et bientôt fini et Jonny est déjà de retour. Je vais mieux.

Il faut dire qu’il s’est passé des choses chez nous. Et tout n’est pas rose, compadres. L’ennemi public numéro 1 à l’ouest du Gapeau (allez sur wikipédia, bande de faignasses ignorantes) est devenu le meilleur entraineur du monde. Un nouveau tour de magie de notre cher président. Comme dirait ma grand-mère, j’ai fait la mine un moment. Je n’étais pas ravi du remplacement de Saint-André par notre cher ex-ministre chauve, et pour l’instant force est de constater que l’histoire me donne tord. Certains diront qu’un mafieux ne peut trouver meilleur port d’attache que Toulon. Je leur répondrais : « mais de qui parlez-vous ? » (si la Boucherie Ovalie se fait attaquer en diffamation, fini la gloire, le salaire mirobolant et les coups gratuits au bar pour votre serviteur). Toujours est-il que Laporte obtient pour l’instant des résultats. Performance d’autant plus impressionnante qu’il préfère regarder les matchs dans les studios de Canal+ qu’au bord du terrain… Chacun sa méthode.

Daniel Herrero avait faillit reprendre le job. On aurait connu un style différent, plébiscité au départ, conspué à la première défaite et finalement remplacé par l’impulsif qui nous dirige (pas le président de la République, celui du club) en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. La destruction d’une légende en somme. L’avantage de Bernard Laporte, c’est que, s’il se rate, chacun pourra raconter à quel point il savait que cet entraineur n’était pas fait pour Toulon. S’il l’on peut critiquer cette attitude, il faut rappeler que le mistral souffle fort chez nous, ce qui oblige parfois à suivre le vent. Mais bon, c’est pour ça qu’on nous aime.

En tout cas, l’équipe semble en symbiose ; je sais qu’on ne peut être en symbiose qu’avec quelque chose d’autre mais je ne trouve pas de seconde proposition. Les recrues sont souvent des satisfactions (pour une fois) :

  • Lewis-Roberts se défend bien dans le jeu et destronche à tour de bras en mêlée,
  • Armitage abat un travail digne d’El Abd mais sait aussi faire une passe,
  • Tawake joue intelligemment pour un mec qui s’est coupé un doigt volontairement,
  • Tillous-Borde orchestre bien notre pack et fait jouer convenablement derrière lui (même si je suis le seul à penser cela et que Matt Henjack est pressentit pour reprendre le numéro 9),
  •  Bastareaud maigrit,
  • David Smith est la nouvelle coqueluche des commentateurs de Canal+ qui rêvaient de commenter le Super 15 mais qui n’ont eu droit qu’à rugby+.

On me fais signe dans l’oreillette (oui, les oreillettes sont audio-visuelles à Toulon) que j’ai oublié Pretorius et Masson. Comme quoi l’oreillette, elle-même, n’est pas infaillible.

On fait aussi jouer des jeunes bien de chez nous, alors merci aux Tussac, Gunther, Munoz, Orioli. Merci aussi à Mafi Kefu, joker CdM en fin de contrat. Toulon perd un des derniers joueurs à avoir connu la montée (avec Lovo) et le Top14 perd un Boucher de talent. Chapeau l’artiste. Un qui est content de ne pas le croiser, c’est Palisson. Celui-là aussi on l’attend avec impatience, après la Coupe du Monde qu’il a faite. J’aime beaucoup Geoffroy Messina mais à part se faire décapiter par Caminati (voir le Top du Taupe 14), il n’a été transcendant récemment. On est donc content aussi que Matt Giteau arrive. Pour Rory Lamont par contre, on est moins dans l’urgence.

La vie est belle et le haut du tableau tout proche même. Des fois, Toulon gagne en jouant bien, des fois, Toulon gagne en jouant mal. Alors, j’ai décidé d’arrêter de râler, de rejoindre la secte des optimistes et d’apprécier. Pourvu que ça dure. En tout cas, le RCT n’a pas été Champion du monde mais ça aurait été mérité.”

Daniele Rairault

Merci

Cet apprenti boucher a bien bossé son titre.

Dagonet fait partie de “la moyenne des Homo Sapiens qui se courent après la queue en attendant la mort” (Pierre Desproges).

Il est assez discret et suit son petit bonhomme de chemin. Il aime bien la nature, les tracteurs agricoles et le rugby.
Aussi, quand un match de l’équipe de France passe à la télé, il essaie de le voir car il passe un bon moment (quel que soit le résultat).

Il a du mal a comprendre ces hordes beuglantes de supporters abreuvés de joie et de bière (pour paraphraser Renaud): ben oui, c’est idiot de se grouper à 80000 dans un stade, de se maquiller ou se déguiser à l’image d’une des 2 équipes, de faire beaucoup de bruit pour pas grand chose.
Pendant ce temps là, lui, sur sa chaise, il bouge un peu quand le pack est chahuté, il se lèverait presque quand l’essai est à portée de crampon, mais il reste toujours discret.
Il se souvient bien que la coupe du monde 2007 n’avait pas été très brillante, il a raté le dernier tournoi des 6 nations, il se fout de savoir qui est Marc Lièvremont.
Il n’est pas sportif pour 2 sous.
Il n’est pas supporter des rouges à manches noires ou des jaunes à pneus bleus….
Le seul match de rugby auquel il a participé: il avait 21 ans, ceux d’en face à peine 18 mais ils jouaient en club. Il s’est prit une tôle magistrale, mais ils ont fété ça tous ensemble quand même.

Et puis vient cette fin d’année 2011…
J’ai été invité à voir le 1er match du Top 14: Aviron Bayonnais – Stade Toulousain (merci d’ailleurs à celle qui m’a invité, je ne me rappelle plus le lui avoir dit).
Le match en lui-même ne m’a pas transcendé: on y voit moins bien qu’à la télé, il n’y a pas les commentaires qui font couleur locale, la guitoune à Guytou + les stafs des équipes + la caméra de Canal+ Sport bouchent le paysage.
Par contre, j’ai vu en vrai un Elissalde, un Novès, un Poitrenaud (c’était à peu près tout ce que je reconnaissais ce soir là de la planète rugby), et j’étais content.
J’ai découvert une ambiance: le chant tribal de Bayonne est très entraînant et tout le monde le connaît (sauf moi apparemment).
Puis l’après match: on discute avec les joueurs de l’Aviron comme si on les connaissait, séance photo sans problème d’égo ni de garde du corps, j’ai même accosté un gars en costard qui parait-il a été un grand joueur par le passé…….. On n’a plus envie de partir.

J’ai profité de mes 3 semaines de vacances pour suivre les matchs de poule de l’EdF chez pôpa-maman (parce que eux, il ont une télé…).
Comme d’hab, je suis resté sur ma chaise.
Comme d’hab, je me suis bien gardé de devenir un sélectionneur de salon (comme ces grandes gueules de consultants).
Comme d’hab, j’ai vibré intérieurement pendant les matchs.
Et tant pis s’il faut se lever tôt pendant les vacances.
Puis vient le 1/4 et la 1/2: à chaque fois, je fais les 150 bornes qui me séparent de la télé pour suivre les matchs avec plus ou moins de “bôjeu”. Je m’en fous, on est qualifié, même si les “spécialistes” nous garantissent un massacre au tour suivant à chaque fois.
J’ai adoré  “tu m’emmerdes avec ta question” comme la majorité silencieuse qui rêve de pouvoir le dire au boulot.

La finale arrive à la grande surprise de tout le monde (sauf peut-être de ceux qui y croyaient).
Je me sors enfin les doigts du cul et je réserve ma place au Stade de France: c’est pas tous les jours qu’on est en finale !
Je me tape les 350 km tôt dans la nuit pour être à l’heure.
Je suis dans les premiers à l’entrée.
Je vois arriver les supporters maquillés et braillards (je les trouve rigolos).
Je rentre, je m’installe et j’observe la foule survoltée que je n’avais vu qu’à la télé jusqu’à présent. En plus, on est là pour regarder la télé, mais je ne suis plus seul sur ma chaise: on est 15000 (selon les organisateurs, la Police n’était pas sortie de l’apéro du matin).
Comme d’hab, je reste tranquille dans mon coin….

La Marseillaise : le déclic, je me lève et je chante à tue-tête avec la foule, je fais corps avec eux.
J’encourage l’EdF même si elle ne m’entend pas, je bouge avec elle, je me lève quand la marque approche, bref je suis un supporter comme les autres.
J’y ai cru jusqu’au bout, j’ai été déçu du dénouement, mais c’est le sport.
Alors les théoriciens du complot vont sûrement dire que l’on paye encore le Rainbow Warrior et Mururoa, mais c’est comme ça et puis c’est tout: il y aura toujours des perdants dans une compétition.

Alors merci à tous les compétiteurs sans qui il n’y aurait pas de compétition. Les “petits” ont démontré qu’ils n’étaient pas insignifiants face aux grandes nations du rugby.
Merci à l’EdF qui a su se relever en 1/4 et en finale pour nous sortir le grand jeu.
Merci à Poupimali qui explique avec un vocabulaire à ma portée de néophyte ce qu’est le rugby et ses règles et coutumes.
Merci à la Boucherie pour parfaire cet apprentissage (même si je ne comprends pas tout des chroniques de Vern: j’ai toujours pas imprimé la règle de la touche….)
Merci aux supporters de ce matin qui m’ont aidé à sortir de mon moule et à découvrir ce qu’est un stade qui pousse avec les 15 bonshommes dans le rectangle vert au milieu.
J’essaierai de me joindre à nouveau à ces joyeux lurons lors du tournoi des 6 nations parce que ça en vaut la peine.

Sur la route du retour, j’ai entendu à la radio Eddy Mitchell et sa dernière séance.
J’ai senti une boule se former dans la gorge et je suis passé sur le lecteur CD.
Le CD : Dires Straits, Brothers in Arms………. Encore la boule……..
C’est sûrement ce qu’on appelle avoir les boules……

Signé:

Dagonet

Rodolphe Pires passe sur le grill

Rodolphe Pires est une légende. Si vous n’en étiez pas encore convaincus, lisez ça.

Après Poupimali, Bertrand Lagacherie, Benjamin Noirot et Femmedejoueur, nous accrochons à notre tableau de chasse un deuxième vrai journaliste, et même une vraie star, en la personne du commentateur vedette de Canal+ (laissez tomber Eric Bayle, on sait tous que c’est un robot qui pré-enregistre ses commentaires). Oui, vous avez tous reconnu Rodolphe Pires himself. Il faut savoir que Rodolphe est un peu notre idole à la Boucherie, puisqu’il commente à la fois le rugby et le catch pour la chaîne cryptée, deux sports qu’on aime bien conjuguer sur le terrain… après lecture de ce questionnaire probablement rédigé sous acide, inutile de vous préciser qu’on l’idolâtre encore plus. Allez, fais nous rêver Rodolphe.

  • Tout d’abord, peux-tu te présenter façon Wikipédia, c’est le moment où tu peux lire/ dire tout ce dont tu aimerais que ça constitue ta légende…

Né le 26 janvier 1973 à Albi (Ville d’Art) Rodolphe Pires grandit dans une famille de gens itinérants. Très vite, il démontre des aptitudes saisissantes pour la rapine en faisant disparaître les bourses des chalands ensorcelés par la musique de l’orgue de barbarie actionné par ses parents.
Il a six ans et son destin semble alors tout tracé : Il sera escroc apatride ou ne sera pas.
Tantôt rémouleurs, camelots ou montreurs d’ours, ses parents sillonnent la France à la recherche de ce pays de cocagne qui n’est jamais au bout de la route.
Le froid gifle les corps et les affaires sont bien maigres en cet hiver 1985 lorsque s’ouvre la foire aux couteaux à dépecer les lapins de La Bourboule.

La station thermale offre, en plus de son activité traditionnelle de refuge de tubards cacochymes, un spectacle qui va changer le cours de la vie du jeune Pires.
Une équipe de Rugby de Polynésie en goguette affronte le club local. Rodolphe Pires est subjugué par ces athlètes souriants aux corps musculeux qui, après avoir massacré leurs adversaires boivent et accompagnent leurs mélodies en grattant les cordes d’une minuscule guitare.
Le rugby devient alors un objet de fascination.
Oui, mais il s’était promis de devenir escroc.
Que faire alors, renoncer à ce doux rêve d’enfant ? Il choisit alors la voix du milieu alliant la sagesse millénaire de Confucius et la prudence d’un Radical Valoisien. S’il ne peut trancher entre l’escroquerie et le rugby, et bien qu’à cela ne tienne, il deviendra donc journaliste.
C’est ainsi qu’il hantera les rédactions en faisant tantôt le garçon de courses au journal l’Aurore, tantôt le crieur de journaux pour l’Humanité.
Mais c’est comme cireur de chaussures de magnats de la télévision qu’il entrera enfin dans la carrière :
Jean-Marie Semmier, alors Président du groupe Videnvi Uniserval, fut conquis par l’égale facilité du jeune Pires à faire resplendir le cuir d’une paire de Berluti et à conter des légendes rugbystiques.
Trois fois par semaine, le Tycoon s’abandonnait dans un songe ovale, au son de la voix du jeune cireur de chaussures et n’en ressortait que pour se demander nom de Dieu ce qui avait bien pu advenir de sa montre alors qu’il était pourtant sûr de l’avoir au poignet.
Comme tous les hommes puissants, JMS plaçait toute sa confiance dans ces hommes simples qui eux seuls savent encore jouir des choses essentielles.
Aucune partie de golf à 10 000 dollars le trou, aucun raid sur un groupe audiovisuel prestigieux, aucun rival humilié dans un conseil d’administration ne procuraient la félicité de ces savoureux cirages de pompes. « Finalement, se disait-il, j’aimerais être pauvre comme toi, fils de l’asphalte des routes, car tu es heureux ! »

Ainsi fut-il décrété que la parole rugbystique serait portée sur la chaîne cryptée par Rodolphe Pires. « Le fait du Prince », ironisèrent les jaloux, « la chance de la canaille » persiflèrent ses détracteurs, mais peu importe les sarcasmes, le jeune Pires devint le titulaire de la chaire du service rugby.
Pour très peu de temps en vérité car ne pouvant se résoudre à la vie confinée d’un bureau climatisé, Rodolphe Pires abandonna cette charge pesante pour une fois de plus (usant de l’art du contre-pied) surprendre son monde en annonçant, deux heures seulement après sa nomination, son départ prochain pour l’Inde afin d’y monter un spectacle itinérant de marionnettes.
Aux dernières nouvelles, celui dont la carrière météoritique est enseignée avec effroi dans les écoles de journalisme coule des jours paisibles dans l’Himalaya bien qu’un peu gêné par des ennuis gastriques liés à une surconsommation de lait de Yak.

  • 1. Un club ?

Le Stade Français. Ou le Stade Toulousain. Ou les deux.

  • 2. Un technicien ?

Le gars à la veste rouge qui est venu m’installer ma machine à laver. (Une tannée à mettre en route ces trucs) Sinon, au rugby à XV, je dirai Guy Novès et hors concours Mister Wayne Bennett (le pape du Rugby à XIII)

  • 3. Une équipe ?

L’équipe de France 77. Des types avec des moustaches qui foutaient sur la gueule aux anglais ont toute mon estime.

  • 4. Un match ?

Tiens, un match récent me revient : L’Australie/Irlande de la dernière Coupe du Monde. Une ambiance terrible, des Australiens étouffés par des Rouquins que l’on croyait de nouveau frappés par la grande famine de la pomme de terre !

  • 5. Une action ?

Euh, c’est pas vraiment une action, mais tu vois, je me remémore la sortie ratée de Jonny Wilkinson pour son dernier match en équipe nationale lors de la dernière Coupe du Monde. Un type qui a été un mythe et qui sort de l’Histoire sans faire de bruit mais avec classe. Voilà, Wilko avec le XV de la rose c’est fini ! Sic transit gloria mundi !

  • 6. Un geste ?

Les libérations de balles de Sonny Bill Williams. Qui émerveillent toujours autant les quinzistes et qui font gondoler les treizistes qui voient les quinzistes s’émerveiller d’un geste ordinaire dans le rugby à XIII.

  • 7. Un poste ?

Talonneur. Le poste le plus noble. Le plus christique. Le poste qui peut faire dire pendant les match : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »
Talonneur, c’est le poste de martyr par excellence. Les bras en croix, livré souvent à l’appétit des autres, on sert, mais à quel prix ?

8. Un stade ?

Wembley. Autant pour le concert de Queen que pour les nombreuses finales de Coupe d’Angleterre de Rugby à XIII que j’y ai commenté.

  • 9. Une victoire ?

Bouvines.

  • 10. Une défaite ?

Crécy, où ce fils à Papa de Prince de Galles finira par se faire décorer des plumes d’autruche que portait ce brave Jean l’Aveugle, roi de Bohème, fidèle au Roi Philippe jusqu’à la mort. Je dis ça juste pour qu’on arrête de dire que le Pays de Galles est le pays du poireau… Non mais tu imagines, un poireau comme blason ? Et pourquoi pas un navet ? Pfffft !

  • 11. Devise de club favorite ? Ou devise tout court ?

« On est pas venu ici pour en arriver là. » ça vaut aussi pour la vie en général. Sinon, j’aime bien Ancient & Loyal la devise du club de rugby à XIII de Wigan. C’est une devise terrible à mettre sur un blason avec des caractères gothiques flippants ou à faire tatouer sur le dos d’un autre quand soi-même on a peur des aiguilles.

  • 12. Le joueur avec qui vous auriez aimé jouer sur le terrain?

Darren Lockyer légende du XIII australien, un type avec une tête de gamin et une voix de cowboy. Sinon Jonathan Davies l’ouvreur gallois ou Erik Bonneval pour voir vraiment s’il allait aussi vite qu’il le dit !

  • 13. Celui que vous n’aimeriez pas croiser sur le terrain, et encore moins dans une ruelle sombre et étroite ?

Jérome Kaino. Un sacré numéro.

  • 14. Celui avec qui vous ouvrirez bien un bar à putes à Bogota ?

Aucun. Tous ceux que je connais abuseraient de ce que pourrait offrir l’établissement.

  • 15. Celui avec qui vous auriez aime faire une 3ème mi-temps ?

Avec le footballeur George Best ou avec le XV du Pays de Galles ancienne formule avant qu’il ne devienne le XV de Walnut Grove. Parce qu’en matière de picole, les Gallois tordent n’importe qui.

  • 16. Celui avec qui partir à la chasse à mains nues dans la forêt Amazonienne ?

Brad Thorn.

  • 17. Votre boisson préférée avant le match? Après le match ?

Quelques gouttes d’eau de Lourdes avant que l’équipe de France ne joue. Du vin à foison quand l’équipe de France a gagné. Je suis un vrai supporter français.

  • 18. La première fois…

… à la télé ?
T’es fou tu crois pas que je vais raconter un truc pareil ? J’étais ivre ! Et puis pour ces photos avec les animaux je jure que je me souviens de rien !

… au stade ?
Pour travailler ? Et ben je crois que j’ai couvert un premier match international en 95. Un France-All Blacks à Toulouse où des anti-nucléaires venus du Larzac portaient des Tee-Shirts avec une grenouille qui lâchait des nuages radioactifs au-dessus de la Nouvelle-Zélande.

… sur le terrain ?
A Albi. Beau comme un enfant, déjà fort comme un homme, j’étais un jeune talonneur imprégné de poésie. Romantique comme Werther et con comme une valise.

  • 19. Thé ou Café ?

Je répondrais bien Catherine Ceylac, mais j’hésite vu la question qui suit… rassure-moi, il n’y a pas de rapport ?

  • 20. Levrette ou 69 ?

Levrette. Je suis incapable de penser à deux choses à la fois.

  • 21. Il reste 10 minutes à jouer… cagade dans ses 22 qui offre 5 points à l’adversaire ou expulsion pour plaquage cathédrale?

Moi, sans doute. J’ai du mal à garder mes nerfs…

  • 22. Se faire enfoncer en mêlée ou se prendre un cad’deb d’école?

Se prendre un cad’ deb s’est vilain, mais se faire enfoncer en mêlée ça touche à la virilité. Faut pas déconner merde !

  • 23. Damien Traille ou McGyver ?

En défense comme en intelligence pure, personne ne peut battre Rick Hunter.

  • 24. Pour la 3ème mi-temps: Byron Kelleher ou Paris Hilton ?

Je choisis de boire des bières avec Byron au Hilton et des vodka-pomme avec Kelleher en virée à Paris.

  • 25. Pour partager votre cellule ?

Yann Delaigue. Parce que c’est déjà fait.

  • 26. C’est qui le plus fort, Jamie Cudmore, Bakkies Botha ou l’hippopotame ?

L’hippopotame. Bien que Bakkies Botha ait déjà dû tuer des rhinocéros à mains nues et que Jamie Cudmore a un frangin qui joue dans les Xmen.

  • 27. Vous préférez vous faire plaquer par Chabal ou par votre petit(e) ami(e)?

Pour te dire la vérité toute nue, j’ai déjà été plaqué par une femme à barbe. Ca compte ?

  • 28. La chanson paillarde que vous aimez secrètement ?

Le curé de Camaret. Il y est question de sujets graves comme le manque de perspectives dans une société qui ne se reconnaît plus dans les figures tutélaires que furent jadis le curé ou le maire.

  • 29. David Marty ou Marty McFly ?

Je ne suis pas certain que David Marty puisse faire rouler la De Lorean à la vitesse suffisante entre Canet et Saint Cyprien pour remonter le temps. Trop de circulation…

  • 30. Expliquez la règle du plaqueur/plaqué sans utiliser de ponctuation.

Un joueur qui plaque un joueur porteur du ballon est appelé plaqueur et le joueur qui est plaqué devient malheureusement et oui c’est comme ça le plaqué je sais c’est dur, mais il y a toujours des injustices dans cette situation humiliante qui peut durer de quelques secondes jusqu’aux 12 mois de gestation de l’hippopotame mais qui oblige néanmoins le plaqueur à lâcher sa proie et à se remettre sur ses appuis pour lui contester le ballon.

(vous avez mis une virgule, Rodolphe)

  • 31. Ca vous étonne Ovale Masqué qui mange un yaourt ?

Certes non ! Il n’y a qu’à voir sa plastique !

  • 32. Bon alors, c’est qui qui a pété la gueule à Bastareaud en fait ?

Un grand blond avec un accent suédois. Un type pas commode qui s’appelle Ikéa. Mais je ne sais pas si j’ai le droit de le dire. Je voudrais pas finir entre quatre planches !

  • 33. Pourquoi avoir perdu votre temps à répondre à ces conneries, franchement ?

Tu me vouvoies maintenant ? Tu as oublié ce qui s’est passé hier soir ?

  • 34. Un oubli ? Un mot à ajouter ?

Tu m’emmerdes avec ta question !

  • 35. A qui voudriez-vous que ce questionnaire soit posé ?

A personne. Je voudrais recommencer. On peut ?

Une coupe du monde sans surprise

La Boucherie accueille un nouveau chroniqueur, Jean-Bono Dantagueule.

Par Jean-Bono Dantagueule

Comme son nom l’indique ce philosophe d’origine toulouso-irlandaise a tendance à se laisser aller à la misanthropie et à génétiquement se considérer comme expert en matière de rugby. Aussi tient-il à mettre les choses au clair et ses derniers amis à dos en immortalisant sa pensée à travers des chroniques pleines de poésie et d’humanisme. Âmes sensibles et dénuées d’humour s’abstenir, quand Jean-Bono envoie du pâté il n’y va pas avec le dos de la truelle.

Oui, je suis d’accord avec ce constat unanime, cette Coupe du monde fut sans surprise… au niveau de la médiocrité des médias français. Car voilà bien un domaine où nous sommes d’éternels favoris pour le titre mondial.

La première chaîne n’est pas numéro 1 pour le rugby

Que dire tout d’abord de l’attribution des droits de retransmission à TF1, une entreprise de service public qui nous refait le même coup à chaque échéance quadriennale : à savoir se positionner sur la méga-lucrative Coupe du monde pour ensuite bouder le rugby pendant quatre longues années. On en déduira au passage que pour l’IRB le critère financier est le seul qui soit significatif dans un appel d’offres. Les fans du sport ovale peuvent donc se sentir, à juste titre et pour parler poliment, lésés.

Le champion de l’audiovisuel français avait ainsi acquis les droits du mondial manifestement dans le seul but de faire de l’audimat avec les matchs des Bleus et des Blacks (et encore celui des Tonga ne représentait apparemment pas un grand intérêt à leurs yeux). Ils n’ont même pas eu la décence de recruter ou de former des commentateurs compétents. Vous pouvez d’ailleurs retrouver ici (lien ?) un pot-pourri des plus belles répliques de Christian Jeanpierre, grand méconnaisseur des règles de base du rugby, même celles compréhensibles par un enfant de 5 ans (Non, les Gallois n’ont pas remporté une victoire historique face à l’Afrique du Sud et ce pour la simple raison qu’ils ont marqué moins de points que leurs adversaires).

Qui plus est, l’inconsistance du site internet mis en place par la première chaîne française a rendu fous de rage nombre de passionnés, d’autant plus qu’elle s’était jalousement réservée l’exclusivité dans ce domaine. Même les titres d’articles sur le site du journal à la feuille jaune renvoyaient vers ce site de néophytes. Jugez du désarroi… Trouver sur la toile un résumé complet et potable d’un match, autant au format texte que vidéo, relevait de la gageure. En revanche, nous étions abreuvés jusqu’à l’overdose de vidéos aussi passionnantes que le repas de midi des Bleus, les Bleus en train de faire du longboard, les Bleus à l’hôtel, ou encore les Bleus à la ferme. Autant relire sa collection de ‘Martine’. Mais peut-être suis-je trop sévère avec nos journalistes qui nous ont quand même gratifié d’un dossier très complet sur l’évènement majeur de cette Coupe du monde : les batifolages nocturnes de Mike Tindall, nouveau membre par alliance de la famille royale britannique.

Lièvremont, ennemi public numéro 1

Et que dire de leur attitude vis à vis de notre sélectionneur ? En particulier ce journaliste qui demandait quotidiennement « Croyez-vous toujours que vous serez champion du monde ? ». Rétrospectivement, je pense que ledit journaliste a eu de la chance de s’en tirer à si bon compte. En effet, avec ce genre d’importun, ma croyance personnelle est plutôt celle du poing dans la gueule. Et je sais que je ne suis pas le seul partisan de la riposte proportionnée humanitaire. Je passerai en outre sur ceux croyant faire des commentaires intelligents en affirmant haut et fort que la France ne passerait pas les quarts, ce qui prouverait définitivement que Lièvremont ne valait pas mieux qu’un certain Domenech. Cette comparaison malvenue et démagogique ne servant qu’à flatter l’égo de 65 millions de sélectionneurs (et de clients) toujours en désaccord avec celui en poste, ne serait-ce que sur les plus infimes détails comme la longueur des rouflaquettes de Médard. Car, si par le plus grand des hasards la France devenait championne, cela fera une Jacquet alors ? Ou comme semblent l’indiquer certains prémices, verrions-nous nos médias se mettre à genoux devant l’homme qui aurait enfin ramené le St Graal ? Rien que pour cela, j’aimerais vivre une victoire finale de nos Bleus. Rien que pour voir le journalisme tricolore retourner sa veste comme il sait si bien le faire.

Petites nations non gratæ

Autre marotte de nos chers médias, nous ressasser jusqu’au lavage de cerveau que la phase de poules ne sert à rien. D’après eux, les petites nations ne sont là que pour se prendre des branlées. C’est dommage qu’ils n’aient pas regardé les matches des Samoa ou du Canada, sans parler de la victoire irlandaise sur une Australie ultra-favorite aux côtés des All Blacks. Ils auraient vu de très belles choses. Et rappelons également, pour ceux qui seraient toujours dans le déni, que ‘nous’ avons perdu face aux Tonga. Ce positionnement des médias français ne fait que confirmer qu’ils sont à la solde de l’IRB, organisme présidé par notre héraut franchouillard Bernard Lapasset et dont le but non déclaré mais avéré est de protéger les intérêts des grandes nations historiques (il fallait bien ça pour voir nommé un froggy au sommet d’une instance anglo-saxonne). Le slogan de développement du rugby de par le monde ne ressemblant malheureusement au mieux qu’à une coquille vide, au pire à un leurre. En attendant on pourra toujours se consoler avec le retour d’un rugby édulcoré aux Jeux Olympiques et surtout par l’espérance du Japon en 2019…

De plus notre ‘grand’ quotidien national sportif, qui fut pendant toute la Coupe du monde un des maîtres d’œuvre de la campagne médiatique pour l’instauration d’un mondial à deux vitesses (les riches avec les riches, les petits ailleurs), ne craint pas d’étaler au grand jour son incompétence et ses paradoxes. Ainsi, dans le même article où la merde de chou quotidienne nous explique en long, en large, et en travers ô combien la phase de poule était soporifique à cause du niveau abyssal des ‘petites’ nations, elle nous sort également une statistique lui permettant de placer sa jérémiade favorite sur le manque de spectacle : « 242 essais ont été inscrits lors de cette phase de poules. C’est le pire bilan depuis le passage des poules à cinq équipes (302 en 2003, 270 en 2007) ». Il ne leur est pas venu à l’esprit que si le nombre total d’essais diminuait régulièrement, c’était principalement dû au fait que les petites nations ne collectionnent plus les 150 à 0 comme Jamie Cudmore collectionne les citations après match. C’est-à-dire, en d’autres termes, qu’elles progressent (ouh, le vilain gros mot !). Je leur livre d’ailleurs gracieusement cette observation aussi difficile à établir qu’une recherche sur google : depuis le passage des poules à 5 équipes, ce mondial est le premier où aucun score n’aura franchit la barre des 100 points. Si ces nations progressent, c’est parce qu’elles ont l’occasion de se frotter à ce qui se fait de mieux au monde, et d’en retirer les multiples dividendes : financiers, sportifs, techniques, psychologiques. Regardons par exemple le chemin parcouru par l’Italie ou l’Argentine qui en 1987 se prenaient 60 pions dans les valises. Aurait-il mieux valu les laisser dans leur coin ? Certains ont décidément la mémoire bien courte.

Le plus lamentable dans tout cela est certainement que, mis à part quelques blogs franc-tireurs, aucun de nos médias (papier, télé, radio ou internet) n’a eu le courage ou le niveau d’analyse pour démonter et contrebalancer les aberrations proférées par les plus lamentables de leurs concurrents, mais néanmoins complices de fait.

Jean-Bono.