Rodolphe Pires passe sur le grill
par La Boucherie

  • 26 October 2011
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Après Poupimali, Bertrand Lagacherie, Benjamin Noirot et Femmedejoueur, nous accrochons à notre tableau de chasse un deuxième vrai journaliste, et même une vraie star, en la personne du commentateur vedette de Canal+ (laissez tomber Eric Bayle, on sait tous que c’est un robot qui pré-enregistre ses commentaires). Oui, vous avez tous reconnu Rodolphe Pires himself. Il faut savoir que Rodolphe est un peu notre idole à la Boucherie, puisqu’il commente à la fois le rugby et le catch pour la chaîne cryptée, deux sports qu’on aime bien conjuguer sur le terrain… après lecture de ce questionnaire probablement rédigé sous acide, inutile de vous préciser qu’on l’idolâtre encore plus. Allez, fais nous rêver Rodolphe.

  • Tout d’abord, peux-tu te présenter façon Wikipédia, c’est le moment où tu peux lire/ dire tout ce dont tu aimerais que ça constitue ta légende…

Né le 26 janvier 1973 à Albi (Ville d’Art) Rodolphe Pires grandit dans une famille de gens itinérants. Très vite, il démontre des aptitudes saisissantes pour la rapine en faisant disparaître les bourses des chalands ensorcelés par la musique de l’orgue de barbarie actionné par ses parents.
Il a six ans et son destin semble alors tout tracé : Il sera escroc apatride ou ne sera pas.
Tantôt rémouleurs, camelots ou montreurs d’ours, ses parents sillonnent la France à la recherche de ce pays de cocagne qui n’est jamais au bout de la route.
Le froid gifle les corps et les affaires sont bien maigres en cet hiver 1985 lorsque s’ouvre la foire aux couteaux à dépecer les lapins de La Bourboule.

La station thermale offre, en plus de son activité traditionnelle de refuge de tubards cacochymes, un spectacle qui va changer le cours de la vie du jeune Pires.
Une équipe de Rugby de Polynésie en goguette affronte le club local. Rodolphe Pires est subjugué par ces athlètes souriants aux corps musculeux qui, après avoir massacré leurs adversaires boivent et accompagnent leurs mélodies en grattant les cordes d’une minuscule guitare.
Le rugby devient alors un objet de fascination.
Oui, mais il s’était promis de devenir escroc.
Que faire alors, renoncer à ce doux rêve d’enfant ? Il choisit alors la voix du milieu alliant la sagesse millénaire de Confucius et la prudence d’un Radical Valoisien. S’il ne peut trancher entre l’escroquerie et le rugby, et bien qu’à cela ne tienne, il deviendra donc journaliste.
C’est ainsi qu’il hantera les rédactions en faisant tantôt le garçon de courses au journal l’Aurore, tantôt le crieur de journaux pour l’Humanité.
Mais c’est comme cireur de chaussures de magnats de la télévision qu’il entrera enfin dans la carrière :
Jean-Marie Semmier, alors Président du groupe Videnvi Uniserval, fut conquis par l’égale facilité du jeune Pires à faire resplendir le cuir d’une paire de Berluti et à conter des légendes rugbystiques.
Trois fois par semaine, le Tycoon s’abandonnait dans un songe ovale, au son de la voix du jeune cireur de chaussures et n’en ressortait que pour se demander nom de Dieu ce qui avait bien pu advenir de sa montre alors qu’il était pourtant sûr de l’avoir au poignet.
Comme tous les hommes puissants, JMS plaçait toute sa confiance dans ces hommes simples qui eux seuls savent encore jouir des choses essentielles.
Aucune partie de golf à 10 000 dollars le trou, aucun raid sur un groupe audiovisuel prestigieux, aucun rival humilié dans un conseil d’administration ne procuraient la félicité de ces savoureux cirages de pompes. « Finalement, se disait-il, j’aimerais être pauvre comme toi, fils de l’asphalte des routes, car tu es heureux ! »

Ainsi fut-il décrété que la parole rugbystique serait portée sur la chaîne cryptée par Rodolphe Pires. « Le fait du Prince », ironisèrent les jaloux, « la chance de la canaille » persiflèrent ses détracteurs, mais peu importe les sarcasmes, le jeune Pires devint le titulaire de la chaire du service rugby.
Pour très peu de temps en vérité car ne pouvant se résoudre à la vie confinée d’un bureau climatisé, Rodolphe Pires abandonna cette charge pesante pour une fois de plus (usant de l’art du contre-pied) surprendre son monde en annonçant, deux heures seulement après sa nomination, son départ prochain pour l’Inde afin d’y monter un spectacle itinérant de marionnettes.
Aux dernières nouvelles, celui dont la carrière météoritique est enseignée avec effroi dans les écoles de journalisme coule des jours paisibles dans l’Himalaya bien qu’un peu gêné par des ennuis gastriques liés à une surconsommation de lait de Yak.

  • 1. Un club ?

Le Stade Français. Ou le Stade Toulousain. Ou les deux.

  • 2. Un technicien ?

Le gars à la veste rouge qui est venu m’installer ma machine à laver. (Une tannée à mettre en route ces trucs) Sinon, au rugby à XV, je dirai Guy Novès et hors concours Mister Wayne Bennett (le pape du Rugby à XIII)

  • 3. Une équipe ?

L’équipe de France 77. Des types avec des moustaches qui foutaient sur la gueule aux anglais ont toute mon estime.

  • 4. Un match ?

Tiens, un match récent me revient : L’Australie/Irlande de la dernière Coupe du Monde. Une ambiance terrible, des Australiens étouffés par des Rouquins que l’on croyait de nouveau frappés par la grande famine de la pomme de terre !

  • 5. Une action ?

Euh, c’est pas vraiment une action, mais tu vois, je me remémore la sortie ratée de Jonny Wilkinson pour son dernier match en équipe nationale lors de la dernière Coupe du Monde. Un type qui a été un mythe et qui sort de l’Histoire sans faire de bruit mais avec classe. Voilà, Wilko avec le XV de la rose c’est fini ! Sic transit gloria mundi !

  • 6. Un geste ?

Les libérations de balles de Sonny Bill Williams. Qui émerveillent toujours autant les quinzistes et qui font gondoler les treizistes qui voient les quinzistes s’émerveiller d’un geste ordinaire dans le rugby à XIII.

  • 7. Un poste ?

Talonneur. Le poste le plus noble. Le plus christique. Le poste qui peut faire dire pendant les match : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »
Talonneur, c’est le poste de martyr par excellence. Les bras en croix, livré souvent à l’appétit des autres, on sert, mais à quel prix ?

8. Un stade ?

Wembley. Autant pour le concert de Queen que pour les nombreuses finales de Coupe d’Angleterre de Rugby à XIII que j’y ai commenté.

  • 9. Une victoire ?

Bouvines.

  • 10. Une défaite ?

Crécy, où ce fils à Papa de Prince de Galles finira par se faire décorer des plumes d’autruche que portait ce brave Jean l’Aveugle, roi de Bohème, fidèle au Roi Philippe jusqu’à la mort. Je dis ça juste pour qu’on arrête de dire que le Pays de Galles est le pays du poireau… Non mais tu imagines, un poireau comme blason ? Et pourquoi pas un navet ? Pfffft !

  • 11. Devise de club favorite ? Ou devise tout court ?

« On est pas venu ici pour en arriver là. » ça vaut aussi pour la vie en général. Sinon, j’aime bien Ancient & Loyal la devise du club de rugby à XIII de Wigan. C’est une devise terrible à mettre sur un blason avec des caractères gothiques flippants ou à faire tatouer sur le dos d’un autre quand soi-même on a peur des aiguilles.

  • 12. Le joueur avec qui vous auriez aimé jouer sur le terrain?

Darren Lockyer légende du XIII australien, un type avec une tête de gamin et une voix de cowboy. Sinon Jonathan Davies l’ouvreur gallois ou Erik Bonneval pour voir vraiment s’il allait aussi vite qu’il le dit !

  • 13. Celui que vous n’aimeriez pas croiser sur le terrain, et encore moins dans une ruelle sombre et étroite ?

Jérome Kaino. Un sacré numéro.

  • 14. Celui avec qui vous ouvrirez bien un bar à putes à Bogota ?

Aucun. Tous ceux que je connais abuseraient de ce que pourrait offrir l’établissement.

  • 15. Celui avec qui vous auriez aime faire une 3ème mi-temps ?

Avec le footballeur George Best ou avec le XV du Pays de Galles ancienne formule avant qu’il ne devienne le XV de Walnut Grove. Parce qu’en matière de picole, les Gallois tordent n’importe qui.

  • 16. Celui avec qui partir à la chasse à mains nues dans la forêt Amazonienne ?

Brad Thorn.

  • 17. Votre boisson préférée avant le match? Après le match ?

Quelques gouttes d’eau de Lourdes avant que l’équipe de France ne joue. Du vin à foison quand l’équipe de France a gagné. Je suis un vrai supporter français.

  • 18. La première fois…

… à la télé ?
T’es fou tu crois pas que je vais raconter un truc pareil ? J’étais ivre ! Et puis pour ces photos avec les animaux je jure que je me souviens de rien !

… au stade ?
Pour travailler ? Et ben je crois que j’ai couvert un premier match international en 95. Un France-All Blacks à Toulouse où des anti-nucléaires venus du Larzac portaient des Tee-Shirts avec une grenouille qui lâchait des nuages radioactifs au-dessus de la Nouvelle-Zélande.

… sur le terrain ?
A Albi. Beau comme un enfant, déjà fort comme un homme, j’étais un jeune talonneur imprégné de poésie. Romantique comme Werther et con comme une valise.

  • 19. Thé ou Café ?

Je répondrais bien Catherine Ceylac, mais j’hésite vu la question qui suit… rassure-moi, il n’y a pas de rapport ?

  • 20. Levrette ou 69 ?

Levrette. Je suis incapable de penser à deux choses à la fois.

  • 21. Il reste 10 minutes à jouer… cagade dans ses 22 qui offre 5 points à l’adversaire ou expulsion pour plaquage cathédrale?

Moi, sans doute. J’ai du mal à garder mes nerfs…

  • 22. Se faire enfoncer en mêlée ou se prendre un cad’deb d’école?

Se prendre un cad’ deb s’est vilain, mais se faire enfoncer en mêlée ça touche à la virilité. Faut pas déconner merde !

  • 23. Damien Traille ou McGyver ?

En défense comme en intelligence pure, personne ne peut battre Rick Hunter.

  • 24. Pour la 3ème mi-temps: Byron Kelleher ou Paris Hilton ?

Je choisis de boire des bières avec Byron au Hilton et des vodka-pomme avec Kelleher en virée à Paris.

  • 25. Pour partager votre cellule ?

Yann Delaigue. Parce que c’est déjà fait.

  • 26. C’est qui le plus fort, Jamie Cudmore, Bakkies Botha ou l’hippopotame ?

L’hippopotame. Bien que Bakkies Botha ait déjà dû tuer des rhinocéros à mains nues et que Jamie Cudmore a un frangin qui joue dans les Xmen.

  • 27. Vous préférez vous faire plaquer par Chabal ou par votre petit(e) ami(e)?

Pour te dire la vérité toute nue, j’ai déjà été plaqué par une femme à barbe. Ca compte ?

  • 28. La chanson paillarde que vous aimez secrètement ?

Le curé de Camaret. Il y est question de sujets graves comme le manque de perspectives dans une société qui ne se reconnaît plus dans les figures tutélaires que furent jadis le curé ou le maire.

  • 29. David Marty ou Marty McFly ?

Je ne suis pas certain que David Marty puisse faire rouler la De Lorean à la vitesse suffisante entre Canet et Saint Cyprien pour remonter le temps. Trop de circulation…

  • 30. Expliquez la règle du plaqueur/plaqué sans utiliser de ponctuation.

Un joueur qui plaque un joueur porteur du ballon est appelé plaqueur et le joueur qui est plaqué devient malheureusement et oui c’est comme ça le plaqué je sais c’est dur, mais il y a toujours des injustices dans cette situation humiliante qui peut durer de quelques secondes jusqu’aux 12 mois de gestation de l’hippopotame mais qui oblige néanmoins le plaqueur à lâcher sa proie et à se remettre sur ses appuis pour lui contester le ballon.

(vous avez mis une virgule, Rodolphe)

  • 31. Ca vous étonne Ovale Masqué qui mange un yaourt ?

Certes non ! Il n’y a qu’à voir sa plastique !

  • 32. Bon alors, c’est qui qui a pété la gueule à Bastareaud en fait ?

Un grand blond avec un accent suédois. Un type pas commode qui s’appelle Ikéa. Mais je ne sais pas si j’ai le droit de le dire. Je voudrais pas finir entre quatre planches !

  • 33. Pourquoi avoir perdu votre temps à répondre à ces conneries, franchement ?

Tu me vouvoies maintenant ? Tu as oublié ce qui s’est passé hier soir ?

  • 34. Un oubli ? Un mot à ajouter ?

Tu m’emmerdes avec ta question !

  • 35. A qui voudriez-vous que ce questionnaire soit posé ?

A personne. Je voudrais recommencer. On peut ?