Le XV des connards, seconde partie
par La Boucherie

  • 08 November 2011
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Après la première partie et les arrières, notre nouvelle recrue Pilou s’attaque aujourd’hui aux 8 plus grands connards du dernier mondial. Et dans sa grande générosité, il vous livre même quelques bonus…

Merci à Ovale Masqué pour les photos et les légendes.

  • 8. Andy Powell


Andy vient encore de perdre à Mario Kart

Lorsqu’il débute le rugby à XV, Andy Powell ressemble à un conquérant puissant et infatigable, concassant ses ennemis, brisant ses adversaires. Il traverse les prés carrés, l’écume aux lèvres, comme un viking fendant les eaux froides du Grand Nord, à bord de son drakkar.

Et puis le guerrier s’est fait des copains, (un certain Gavin H., aujourd’hui disparu) qu’il a voulu imiter, en rasant sa barbe de mercenaire et en délaissant les affres du combat pour tripoter la gonfle. Quelques séances d’UV, plus tard le viking intrépide échange son navire contre une voiturette de golf et les joutes rugbystiques contre des rixes extra alcooliques.

Ces deux évènements lui ouvrent grand les portes de ce XV.

 

  • 7. Todd Clever

Le groupe dousseur de vivre se reforme enfin !

Identifiable au premier coup d’œil, avec son physique de Conan le Barbare (mais qui, lui, se lave), Todd, le bien nommé, Clever compte 35 sélections avec les Eagles, ainsi que 24 dans l’équipe nationale de rugby à 7, disciple dans laquelle il a prouvé qu’il avait de l’humour ainsi que de grosses compétences en matière de manipulation de quartiers de viandes.

Faisant toujours montre d’un déterminisme sans faille sur le terrain et d’une envie peu commune de laisser ses petits camarades joués à la balotte pendant que lui punit ses adversaires hors caméra, Clever a également la capacité de passer au travers des mailles du filet des commissions de discipline.
Dernière preuve en date, cette « action » (plaquage devenant de fait inapproprié) sur un joueur russe qui n’a entraîné aucune sanction.

Todd Clever a donc pu disputer le match suivant contre l’Australie, le 23 septembre, mais n’a pas échappé pas à notre vigilance et entre de plein droit dans ce XV des bad-boys.

 

OU

  • 7. Schalk Burger

Enlarge your burger

Schalk Willem Petrus Burger, ou Schalk “Schalla” Burger Jr, est un grand blond sans chaussure noire mais accusant 113 kilos sur la balance pour 193 cm, au garrot. La plupart des personnes pensent que Burger est timbré. Il a simplement eu la déveine de naître à une époque qui ne lui correspond pas. De fait, l’homme qui aurait dû vivre  sur un champ de bataille du Moyen-âge ou dans une arène de la Rome antique, erre sur les terrains de rugby avec un air demeuré et une coupe de cheveux non identifiée.

Il possède, cependant, l’une des plus grosses capacités à écorcher vif ses adversaires.
Burger, le seul boucher qui porte un nom de sandwich dont on n’a pas envie de se moquer sous peine de devenir soi-même de la barbaque entre deux tranches de pains, s’est fait une spécialité de l’utilisation de couverts, tout particulièrement la fourchette (ici ou ).

Le secret de sa puissance au plaquage réside dans une minutieuse observation de la faune et de la flore qui ne l’empêche pas, parfois, d’être lui aussi la proie, plutôt que le prédateur.

Sa transparence, dans cette récente Coupe du monde, lui vaut de partager le poste de flanker.

  • 6. Richie Mc Caw

Richie après rencontré toute l’équipe de la Boucherie Ovalie

La grande qualité de ce gaillard de 105 kilos est avant tout la gestion du jeu au sol. McCaw est le meilleur plaqueur-gratteur (tricheur) du monde avec une faculté à se relever et disputer chaque ballon qu’il voit passer à proximité, sans forcément se saisir du ballon (et donc sans être vu par l’arbitre), au point d’être la cible d’articles, et même d’un groupe facebook.

Vous l’aurez compris, l’impunité du meilleur joueur IRB 2010 est totale face à la relative inefficacité des moyens mis en place pour le désacraliser (et lui flanquer une bonne grosse bourrine, au passage).
C’est pour cette raison qu’il peut ainsi décider d’emporter la tête de Morgan Parra, en guise de souvenir de la finale 2011, sans que l’arbitre ne le sanctionne.

A sa décharge, il peut se targuer d’avoir évité la plus grande vague de suicide collectif (qui ce serait produite si les All-Blacks avaient perdu cette finale) depuis les Mayas.

 

  • 5. Pascal Papé

Hey Pascal, je suis en train de monter un Fight Club en région parsienne, ça te tente ?

Premier et seul français à être titulaire dans ce XV des mauvais garçons, Papé est un cumular. L’homme aux 17 cartons jaunes et 1 rouge en Top 14, sévit en effet autant sur les terrains français (ici ou ) qu’en dehors, notamment en s’essayant à un concours de crachats avec des journalistes néo zélandais.

 

  • 4. Courtney Lawes

Courtney imitant à la perfection Robert de Niro dans les Nerfs à vifs.

Pas vraiment la peine de s’étendre plus sur ce rude spécimen (22 ans, 2m, 110 kilos à la pesée), avec un profil de grand maigre, jusqu’à ce qu’il vous colle son 47 fillette dans les dents. Le joueur, adepte de la planche et du plaquage à grand coups d’épaule, est également spécialiste de l’amené au sol dans la règle, mais digne d’un lutteur gréco-romain.

Il est le seul joueur dans cette Coupe du monde 2011 à avoir failli pulvériser deux joueurs de la même équipe, dans le même match. En pétanque, on appelle ça, un carreau (presque) parfait.

Un personnage qui mérite donc amplement sa place dans ce XV, avec en prime, un remake de l’arroseur arrosé mais façon rugby. Courtney Lawes devient presque blanc pendant une seconde.

Et si vous l’avez raté, voici notre hommage en chanson à Courtney, par Elvis Vers-Melun.

  • 3. Martin Castrogiovanni

La Boucherie aligne enfin sa ligne éditoriale sur celle de Jean Marc Morandini.

Construit sur un modèle de pilier en voie de disparition (dit pilier cassoulet) Castro est adepte du manchon, parfois qu’il donne (il a confessé, étant jeune, avoir arrêté le basket après avoir frappé un arbitre) et parfois qu’il reçoit comme dans toutes bonnes bagarres d’ivrognes qui se respectent.

En guise de transition, puisqu’elle concerne le talonneur de ce XV, une spéciale Castro’XV démontrant tout le talent de ce joueur et légitimant, de fait, sa place dans ce XV.

 

  • 2. Dylan Hartley

Everybody was kung fu fighting…

Dylan Hartley personnifie à lui seule ce que le rugby anglais produit de meilleur : des joueurs physiques, méchants et adorant par-dessus tout faire disjoncter leurs adversaires.
Avant d’être un titulaire indiscutable du XV de la Rose, le jeune talonneur défrayait la chronique à cause de ces gestes d’intimidation en tout genre comme ou encore ça.

La vraie force de ce joueur réside donc dans sa capacité à se placer en victime et à pleurer auprès de l’arbitre dans des situations qu’il a lui-même déclenchées. Une technique certainement acquise après des années de pratiques à pourrir oralement ses adversaires.

Si aujourd’hui, le joueur de 24 ans s’est relativement calmé, il a quand même à son actif le dernier scandale propre au XV de la Rose.

Good (blow)job, guys !

  • 1. Rodriguo Roncero

Les Power Rangers argentins c’est vraiment n’importe quoi

Roncero est bâti sur le même profil que Castrogiovanni. Un pilier dit à « l’ancienne », bedonnant, mais vif, l’air débonnaire (aucun lien avec Sandrine) mais toujours prêt à vous tirer un coup de pompe dans les reins au détour du premier ruck venu. Le bougre est, avec ça, habile au plaquage.

Détesté à vie par toute la ville de Toulouse (ainsi que chaque Argentin ayant joué au Stade Français), il est partisan, comme le talonneur de cette équipe, de la technique dite de la pleureuse, ou comme le prouve cette vidéo qui résume bien, à elle seule, toutes les compétences de Roncero.

Ceux qui n’y seront pas :

 

  • 1. Rupeni Caucaunibuca

Luc Ducalcon ? Non, Rupeni Caucaunibuca

Ce nom a fait frémir les défenses du Super 12 et du Top 14, pendant plusieurs années. Caucaunibuca, c’est d’abord un physique de pilier allié à la vitesse d’un ailier. C’est aussi la vie dans l’excès. Manger, boire, re-manger, boire et fumer quelques joints.
Depuis son arrivée dans le championnat de France en 2004, ses incartades ne se comptent plus. Rien de scandaleux, mais rien qui ne soit en accord avec le rugby professionnel.

Son mode de vie fait sourire : kilos en trop et retard de plusieurs semaines (!!) à l’entrainement.
A Agen, son premier club de Top 14, le joueur était capable d’arriver sans affaires à l’entraînement, car il avait envoyé les dotations de l’équipementier à sa famille, au pays, ou encore de brûler toute sa paie en quelques jours.

Gageons qu’à Toulouse, Guy Novès saura canaliser ce joueur afin de le voir dans un autre XV de la Boucherie, cette fois, pour son talent et non plus ses écarts.

 

  • 2. Danny Cipriani

Quoi ? Happy hour jusqu’à 4h du mat’ ? Putain j’arrive

Surdoué, beau gosse, Danny Cipriani a très tôt été présenté comme la relève de Sir Wilko, la nouvelle pépite rugbystique anglaise, éclipsant par la même Olly Barkley.
Statut compliqué à gérer pour le jeune Cipriani, à peine 20 ans, et qui de fait devient la nouvelle cible des magasines à scandales anglais (oui les Anglais ne sont pas seulement perfides avec les Français).

En 2007, il est photographié dans les bras d’un transsexuel embauché pour l’occasion par un torchecul local. Après plusieurs autres accros sportifs (bagarre avec Josh Lewsey au sein des WASPS) et extra sportifs, Cipriani, banni par Martin Johnson, décide de rejoindre l’an passé la toute nouvelle franchise du Super 15, les Melbourne Rebels.

Mais les terres australes ne réussissent pas mieux à l’ouvreur anglais. Performances sur le terrain plus que moyennes, sorties nocturnes et alcoolisées, Cipriani est exclu du groupe par ses coéquipiers pour deux matchs et remplacé par James O’Connor, qui ne lui rendra son place que par intermittence.

A 23 ans, il est candidat au poste d’ouvreur du XV de ceux qui ont grillé leur carrière avant leurs 25 ans.

 

  • 3. Craig Gower

Australian Psycho

Talent précoce du XIII australien, Craig Gower va malencontreusement souffrir du syndrome Damien Traille (trop de polyvalence tue la polyvalence) et du syndrome Maxime Mermoz (blessures à répétitions). En revanche, il pourrait a lui seul être le patient zéro d’un syndrome Gower (faire de la merde en barres encore et toujours).

En effet, le bougre traîne une réputation sulfureuse liée à divers incidents, la plupart du temps alcoolisés. En 1999, il a  20 ans et s’exhibe, sous l’emprise de l’alcool, dans un bar devant une touriste irlandaise. Marrant, mais exit la sélection en équipe nationale à XIII.

En 2004, il élève son niveau de jeu. Il est expulsé de l’équipe de Nouvelle-Galles-du-Sud (sorte de sélection régionale à XIII) pour avoir fait le mur lors d’une mise au vert et se bourrer la gueule.

En décembre 2005, il aurait aussi caressé une adolescente, lors d’un tournoi de golf de charité en où il se serait également baladé à poil et aurait eu un accident avec une voiturette de golfe (Andy Powell style).
Il s’est vu infliger par la NRL, l’obligation de suivre un programme sur les ravages de l’alcool, ainsi qu’une amende d’environ 63 000 €, dont une partie sert à payer un programme visant à soutenir les joueurs de la NRL souffrant de problèmes d’alcool.

En février 2007, son dernier fait d’arme est comme une sorte de baroud d’honneur, la personnification d’un homme qui envers et contre tous, veut vivre (je m’égare là).

Craig Gower se fait remarquer dans un night-club où il se comporte de manière agressive envers une jeune femme, avant de mordre le fiancé de celle-ci au cou, et de déclencher une seconde bagarre avec un homme qui refusait de boire un verre que Gower lui avait offert.
Tout ceci a pu être rapporté car les incidents furent filmés par les caméras de surveillance de la boîte de nuit.

Pendant un temps, Nick Mallet voulait sélectionner Gower à la mêlée et Cipriani à l’ouverture. On se serait bien marré entre deux matches du 6 Nations.

  • 4. Gavin Henson

He’s the greatest dancer…

L’homme. La légende. Le mythe. Gavin.
Sorte d’Alain Delon du rugby gallois, Gavin est devenu en quelques années, par son seul fait, une vaste blague rugbystique.

Au printemps 2005, le joueur vient de conquérir le Grand Chelem avec ses coéquipiers du XV gallois. A 23 ans, Henson est au pinacle de sa gloire, mélange parfait entre gravure de mode (UV, gel, chaussures confectionnées sur-mesure) et génie rugbystique.

La tournée des Lions britanniques en Nouvelle-Zélande, pour laquelle Henson est sélectionné, doit confirmer le talent du bonhomme. Mais Henson se blesse et rate le coche. Quelques mois plus tard, il publie en toute humilité, son autobiographie («Mon année Grand Chelem») dans laquelle il plaque haut son sélectionneur.

Décembre 2007, Henson vient de l’emporter avec sa province de Neath-Swansea contre les Harlequins en ayant inscrit tous les points de son équipe et prouve, par la même, qu’il est encore et toujours un génie du ballon ovale. Las, comme Super Mario tombant dans une mare de lave après avoir couru trop vite, Henson, dans le train pour Cardiff avec quelques potes (et donc totalement rôti), il insulte les autres passagers, vomit et urine sur les sièges. Adieu le haut niveau.

Ces dernières années, le Gallois, plus actif sur les plateaux de télé que sur un terrain de rugby, décide en 2011, après un passage éclair aux Saracens, de signer au RC Toulon pour, une énième fois, relancer sa carrière. Présenté comme joker médical de Clément Marienval, il se blesse lors de son premier entraînement. Sur la Rade, la populace est partagée entre le rire, les larmes et l’ironie de la situation faisant qu’il faudrait peut-être songer à un joker médical du joker médical (il n’y a qu’à Toulon qu’on voit ça).

Alors qu’il se trouve dans un bar avec ses coéquipiers pour fêter leur victoire contre Toulouse, il affirme être le meilleur joueur du monde, critique le capitaine Joe Van Niekerk et Wilkinson, et finit par en venir aux mains avec un autre joueur, Matt Henjak.

Disparu corps et biens depuis, à Toulon on conserve malgré tout un souvenir, cocasse, de son passage.

Pilou