Le Catalabo n’analysera pas ASM – USAP (29 – 23)

C’est comme ça et puis c’est tout.

Par Gregory Le Mormeck

Aujourd’hui, comme à mon habitude j’aurais pu revenir sur le match entre l’ASM et l’USAP et vous faire un compte-rendu plein de vérité, de justesse, de bonne foi et de commentaires techniques, qui aurait une nouvelle fois prouvé que je ne suis pas qu’un médiocre rédacteur de la Boucherie mais aussi un mec incompris et alcoolique, qui préfère les parties de manivelles de premières lignes aux grandes envolées de 3/4.

De ce match, je ne dirai pas grand-chose, si ce n’est que voir que le public auvergnat est encore plus débile que le public catalan, me rassure. Oui, entendre le « meilleur public de France » autoproclamé, huer, insulter, et gueuler contre les joueurs catalans et l’arbitre m’a rappelé que nous n’avons pas le monopole de la connerie.

Ne comptez pas sur moi pour vous parler du contexte de ce match, ni du film de ce match, ni des joueurs, ni de quoi que ce soit d’autre.


« Tao et JP Perez ont rivalisé de jolis gestes techniques »

Je ne dirai pas que dès les deuxièmes minutes de jeu, une violente bagarre a éclaté sur le terrain entre joueurs de bonne famille, qui coûta à Charles Géli un carton jaune absolument imaginaire et un jaune écarlate (comme le plan de notre président) à Lionel Faure, ni que Florian Cazenave, le pin’s Catalan, a failli rentrer chez lui en kit. Je ne raconterai pas la façon dont « l’excellent » Mr Marchat a tenu la rencontre, avec justesse et précision sur toutes ses décisions. Je n’analyserai pas le jeu catalan, encore moins le jeu clermontois. Je ne parlerai pas de l’énorme faute de Jamie Cudmore sur le premier essai clermontois, qui va gentiment désintégrer un joueur à vide. Je ne dirai pas que l’essai de Geoffrey Michel est magnifique, non, car j’ai trop peur du sort que se réserverait Jérôme Porical en lisant ces quelques lignes.
Je ne raconterai certainement pas la façon dont le merdeux m’insupporte, tellement il fait la pleureuse sur tous les regroupements uniquement pour justifier le fait qu’il soit aussi long à sortir les ballons des regroupements que Caucaunibuca à rentrer des îles Fidji après un été gastronomique. Je ne remercierai d’ailleurs pas David Mélé de lui avoir marché dessus comme on écrase une vieille gauloise.


« Non sérieux arrêtez de dire que je me la pète, ça me gêne. »

Je ne donnerai pas mon avis sur le sort de ce pauvre Jean-Pierre Perez qui chute maladroitement, déséquilibré, en perdant ses appuis, en trébuchant, sans aucune volonté aucune, sans même le faire exprès, et qui se prépare à tomber lamentablement sur le sol, jusqu’à ce que ce vil personnage de Regan King se décide à venir mettre sa tête sous le genou de notre vaillant 3ème ligne avec la volonté manifeste de le toucher à la rotule. Oh non, je ne m’énerverai pas sur sa citation ni sur sa suspension, ni sur son carton jaune .


« Cette image a été retouchée par un supporter Clermontois »

Je ne parlerai pas de l’évolution du score qui a permis à tous les supporters de l’USAP d’y croire jusqu’au bout. Revenu à égalité 20 partout, je ne dirai pas que « l’excellent » Mr Marchat a tenu son rôle à la perfection en sanctionnant les Catalans à chaque fois qu’ils sont rentrés dans le camp adverse. Je ne vous raconterai pas qu’une fois le point de bonus défensif en poche, les Clermontois ont eu, sur la dernière action du match, l’occasion de creuser l’écart un peu plus et surtout d’enlever ce précieux point défensif à l’USAP. Je vous laisserai le plaisir de voir comment ils ont préféré taper en touche pour, dans un geste de grande mansuétude nous laisser le point, ou par péché d’orgueil, ou par grande connerie, ou par peur, ou bien simplement par consigne de Serge Blanco, s’écriant au loin : « Laissez leur, laissez leur, je voudrais bien que les Bayonnais touchent le fond » ; allez savoir.

Toujours étant, vous saurez sûrement mieux que moi que le match a fini sur le score de 29 à 23, permettant ainsi aux Catalans de ramener un point de ce déplacement et rappelant à l’ASM qu’ils ne sont pas intouchables, et de montrer que David Skrela est le meilleur 10 français, c’est effrayant.

Non, moi aujourd’hui je veux vous parler DU GESTE du match ou plutôt d’après-match. Oui ce geste qui a arrêté le temps pendant quelques secondes tel un mirage, une hallucination collective pour tous les spectateurs et les téléspectateurs. Ce geste d’après-match est presque indescriptible. Imaginez, je ne sais pas, la rareté d’une titularisation de Vincent Debaty, mélangée avec un placage manqué de Thierry Dusautoir, avec l’image d’une pub de Sylvain Marconnet pour un yaourt Taillefine, le tout assaisonné avec l’incertitude d’un match de Nicolas Laharrague et d’une passe d’Aurélien Rougerie. Le cocktail le plus improbable et le plus dangereux de toute l’histoire du Taupe 14.

Mesdames et Messieurs, ce qui va suivre est insoutenable, âmes sensibles s’abstenir :


Ne frottez pas vos yeux, n’appelez pas votre médecin, rappelez vos enfants, ceci n’est pas un montage, tout ceci est vrai.

Durant la semaine, je n’ai pas cessé de rappeler que ce match était doublement important à regarder. Premièrement le résultat allait conditionner encore une fois le maintien de l’USAP dans l’élite. Deuxièmement, il s’agissait surtout de voir la dernière confrontation officielle entre Jamie Cudmore et Gregory Le Corvec.
Avouons le tout de suite, la confrontation sanguinaire à laquelle tout le monde s’attendait n’a pas eu lieu.
D’abord, Gregory Le Corvec était remplaçant et il n’est rentré qu’à la 67ème minute de jeu. Jamie Cudmore, lui, a joué tout le match mais ils ne se sont que peu croisés durant les 13 minutes qu’ils ont eu en commun sur le terrain.
Pourtant les pronostiques étaient lancés sur le moment de l’affrontement. Ici à la rédac (oui on rêve notre vie un peu), le chef lui-même m’avait demandé de l’argent pour qu’il puisse parier avec nous. (Une sorte d’avance « sur prêt d’intérêt que je te dois déjà m’avait-il dit »… bref)

Et pourtant, vous connaissez la suite désormais, rien de violent, bien au contraire. Sur le coup de sifflet final, les joueurs des deux équipes se serrent la main et tous les regards sont évidemment tournés vers ces deux joueurs. On se dit que Le Corvec, effectuant sa tournée d’adieux, va forcement se présenter face à son ennemi de toujours. Tout le stade retient son souffle, moi-même devant la télé, je prends la peine de lâcher ma huitième bière, le temps s’arrête, les oiseaux se taisent (Morgan Parra aussi), les deux hommes s’approchent, se jaugent du regard, s’approchent encore, puis se serrent la main façon copains de 30 ans, se rapprochent encore un peu plus, s’accolent et se congratulent par de petites tapes dans le dos en se parlant et en rigolant, incroyable.

Que se sont-il dit ? Quelle phrase assassine ou pas a pu sortir de cette rencontre ?
Ici à la Boucherie Ovalie, nous avons en exclusivité, reçu un enregistrement audio de la conversation. Toute la rédaction est en effervescence, les plus éminents spécialistes de la violence sur les terrains nous implorent de ne pas divulguer cet enregistrement. Pierre Camou lui-même fait jouer son réseau pour que cela n’arrive pas. Et pourtant nous avons bien décidé de vous faire part de ce qu’il s’est dit lors de ces terribles quelques secondes :

Jamie Cudmore : « Alors connard, j’en ai fini de voir ta tronche de cake sur le terrain ? »

Gregory Le Corvec : « Me faire traiter de connard par un mec comme toi, c’est un compliment tronche d’érable »

Jamie Cudmore : « Allez serre moi la paluche papy, je voudrais pas que tu nous fasses une crise »

Gregory Le Corvec : « C’est bien parce que toutes ces années tu m’as bien fait poiler avec tes grands gestes et ta gueule de Bogdanov »

Les deux en même temps : «  On se boit une suze ? »

S’en suit un éclat de rire collégial qui restera dans les annales.

La Boucherie Ovalie ne regrette en aucun moment la diffusion de cette conversation.
Elle regrette seulement d’avoir assisté à la triste fin du plus beau couple de guerriers du Daube 14.


« Le plus beau geste tendre depuis le bisou de Thompson sur Ledesma »

Le Labo’Biarrot analyse Lyon-Biarritz (17-34)

C’est bon les gars, Papa est de retour, tout va bien se passer.

Par Jacques Gourou

Lyon a sorti ses crocs, il a vite dû les rentrer

Contexte :
Le LOU en voie d’extinction dans notre Taupe 14 « joue sa survie » comme l’a rappelé toute la semaine RSA (Raphaël Saint-André, qui va bientôt se retrouver au chômage et qui est le frère de PSA, alias Ouin-Ouin). Lyon se devait de gagner ce match pour se rapprocher du premier non-relégable, le BO justement avec qui ils avaient 8 points d’écart avant cette journée. Le BO quant à lui, fort de deux succès consécutifs à la maison contre Bordeaux-Bègles et Brive se déplaçait à Lyon avec pour objectif de confirmer, d’enchaîner un 3ème succès consécutif (plus arrivé depuis l’an dernier lors des 20°,21° et 22° journées (tiens, tiens) de Taupe 14 et faire un grand pas vers le maintien. C’est donc le match de la peur pour les deux équipes qui se profile au Matmut Stadium de Vénissieux.

Le film du match :
Les 2 équipes envoient du jeu dès le coup d’envoi (même si elles jouent à tort et à travers). Yachvili et Loursac passent une pénalité chacun, 3-3 après 10 minutes de jeu. Puis un événement vient bouleverser la planète de l’Ovalie. En effet, Damien Traille se saisit du ballon (et fait un en-avant, je vous vois venir mauvaises langues) et relance sur plus de 30 mètres en mettant tous les Lyonnais dans le vent à coup de cadrages-débordements (si, si), de crochets intérieurs-extérieurs et d’accélérations à grandes enjambées pour remettre à Ngwenya qui part inscrire le 1° essai du match. Yach transforme cet essai en coin (évidemment) et le Bého mène 10-3. Puis le LOU inscrit un essai transformé après du pick-and-go devant l’en-but biarrot. Puis nous découvrons l’avènement d’un nouveau boucher à Lyon. En effet, Damien Traille se blesse dans un ruck à 1 mètre de son en-but et doit être remplacé par Baby (on va dire que Biarritz va jouer à 14 jusqu’à la fin du match). On apprend que la blessure à la hanche est en fait… une morsure !!! (Mais l’arbitre et le réalisateur n’ont pas osé mettre le doigt sur cet acte et ont préféré sauver leur vie en laissant cet acte impuni). La Boucherie Ovalie mènera l’enquête pour mettre un nom sur cet acte barbare (comme on les aime).
En 2ème mi-temps, les Biarrots jouent à 14 (+ Benoît Baby mais ça ca compte pas) et vent dans le dos. Balshaw trouve 2 touches de 60 et 70 mètres, Yachvili trouve des touches à 5 mètres de l’en-but lyonnais en tapant depuis ses quarante etc. Bref, le BO marque 3 essais (dont un de Yachvili sur une interception de passe, comme contre l’UBB, par exemple) et a donc le BO (l’autre) en poche. Mais le LOU inscrit un essai à 1 minute de la fin et prive le Biarritz Olympique du Bonus Offensif.

 

Les joueurs de Biarritz :

-La première ligne : les piliers Francisco Gomez Kodela et Yvan Watremez ainsi que le talonneur Romain Terrain ont été en difficulté devant les piliers obèses des Rouges et Noirs (pas les leaders mais les derniers) et ont été progressivement remplacés par Van Staden, Marconnet (qui découvre un stade de top 14 après 18 ans passés dans l’élite) et Guinazu.

-La deuxième ligne : Jérôme Thion a parfaitement accompli le travail de l’ombre et a été solide en défense (à l’image de toute l’équipe d’ailleurs, et dire qu’ils ont le même coach que l’équipe de France). Pelu Lan Taele a réalisé l’exploit (pour lui) de commettre moins de 50 en-avants dans le match et a réalisé de gros plaquages, un bon match en somme pour le Samoan.

-La troisième ligne : Talaleilei Gray a été totalement transparent et a laissé sa place à Lakafia à l’heure de jeu. Imanol Harinordoquy vient de remporter son 2ème match de la saison avec Biarritz (depuis le derby en novembre) et a accompli son rôle de moissonneur de ballons en touche. Benoît Guyot a défendu rigoureusement pendant tout le match et a contribué au travail de l’ombre dans les rucks.

-La charnière : Yachvili a été à nouveau exceptionnelle, avec ses touches de 60 mètres, son 6/7 au pied, son essai et donc ses 25 points inscrits. A 5 minutes de la fin du match, il prend un carton jaune presque gratuitement et s’excuse auprès du Lyonnais et de l’arbitre (on a notre nouveau Jean Dridéal). Peyrelongue n’a servi à rien, le boulot du 10 ayant régulièrement été fait par Yachvili ou Traille durant ce match. Barraque a eu la lourde charge de gérer le money time d’une équipe qui avait 24 points d’avance.

-Les Centres : Damien Traille a été très performant avec ses gros coups de pompe, ses coups de génie dans l’organisation du jeu biarrot, et dans les récupérations de passes dans les chaussettes de son ami ouvreur. Mais il a dû sortir à la mi-temps suite à une grave morsure et a laissé sa place à Benoît Baby. Ce dernier a été invisible et n’a touché quasiment aucun ballon de toute la seconde période (un ou deux de temps en temps pour un petit en-avant). Charles Gimenez a été un bon perforateur de la défense lyonnaise et a fait office de 3° flanker lors des phases défensives avec un nombre incalculable de plaquages.

-Les ailiers : Ngwenya, ailier droit (n°14) a joué tout le match à gauche et Haylett-Petty, ailier gauche (n°11) a joué toute la partie à droite… Ils ont tous les deux fait preuve de beaucoup d’intelligence avec des relances parfaitement senties et des accélérations incroyables comme ils en ont le secret. Ils ont inscrit un essai chacun.

-L’arrière : Iain Balshaw a considérablement soulagé le BO avec ses longs coups de pied et ses rebonds à 20 cm de la ligne de touche, juste histoire de dire qu’elles étaient pas directes. Il a aussi pas mal relancé, même s’il a surtout laissé l’initiative à ses ailiers.

 

Les joueurs du LOU :

Enrico Januarie : le Springbok a fait un bon match, en animant le jeu et en alternant jeu au large et jeu au ras. Il a pris un jaune mérité et a inscrit un essai. Il fait du bien à cette équipe lyonnaise à chaque week-end, ça c’est confirmé cette fois-ci.

La première ligne : ont dominé leurs homologues biarrots (surtout avant la sortie de Guillamon et ses 145kg) en mêlée fermée. La conquête en touche a été propre et bien assurée du côté lyonnais (comme du côté biarrot), les talonneurs Jenneker et Antonio Testa y ont été pour quelque chose.

Eugène N zi : il a pu profiter du soleil et se dorer la pilule sur le banc des remplaçants, il a été contraint de sortir à la… 3ème minute.

Laurent Tranier : A été très mauvais. Un ouvreur absent, c’est rare mais Tranier l’a fait. L’ancien Biarrot s’est troué sur une chandelle, a fait des boulettes en repli, s’est fait découper quelquefois après s’être empalé sur la défense de Biarritz. Ah aussi, il a commis plusieurs en-avants. Un match a oublier pour lui.

Juan Leguizamon : Flanker ? vous avez dit flanker ? J’aurais plutôt dit 3/4. Il a utilisé son jeu au pied à 2 reprises (dont une touche trouvée). Il s’est amusé à arriver plein fer sur la défense biarrote (à la Manu Tuilagi) et nous a fait part de belles percées offensives à la manière de Philippe Sella (pour les vieux) ou de Ma’a Nonu (pour les jeunes). Leguizamon a incontestablement été l’homme du match côté lyonnais.

 
 

Quelques mots à propos de Jacques Gourou, l’auteur de ce texte : est tombé dans la marmite du football lorsqu’il était petit, à la grande joie de son père. Puis à l’âge de 6 ans, il tient tête à son père en délaissant l’Euro 2000 pour le premier Tournoi des Six Nations. Depuis, il n’a d’yeux que pour le XV de France et le Top 14, et a totalement délaissé le monde cruel du ballon rond. La légende raconte que son père tente parfois de le ligoter dans son sommeil pour le forcer à voir jouer Ribéry à son réveil.

Le XV « tout pourri » du Tournoi des VI Nations 2012

« Tu crois que si on s’y met à deux on arrivera à ne pas perdre le ballon ? »

Julian Soo…Baad nous présente le XV qui aurait mieux fait de se blesser ou de perdre leur passeport plutôt que de jouer ce tournoi. Si vous n’êtes d’accord avec ses choix, n’hésitez pas à l’insulter, il est anglais en plus.

1. Cian Healy
L’archétype du pilier moderne, coureur, endurant et adroit. Alors c’est bien de représenter l’avenir du poste, mais on a constaté lors du match entre les Rouquins et les Connards que se faire démolir à l’ancienne (par l’anglais Cole) peut encore vous coûter un match. Assez discret le reste du tournoi.

2. Dimitri Szarzewski
Ce devait être son heure de gloire, enfin, la passation de pouvoir, lui l’éternel n°2… en fait, ce fut une bérézina absolue du début à la fin. Lancers foireux, air placages, mauvais choix, pertes de balle au contact… Dimitri a bu le calice jusqu’à la lie (le désaveu du dernier match, sous couvert de « dernière sortie » pour Servat). On en vient même à vouloir réessayer Guirado, c’est dire !!!

3. Geoff Cross
Il faut bien un écossais dans cette première ligne, tant ils ont été martyrisés tout au long du tournoi. Envoyer du jeu à tout va, c’est bien, ça a de la gueule mais, on l’a vu à la dernière Coupe du Monde avec les Aussies, tu ne peux pas gagner avec une mêlée en carton. Le mec qui a inventé le « No scrum, no win » ne devait pas être si débile que ça finalement…

4. Quintin Geldenhuys
Rien que pour son nom, qui me fait bien marrer au milieu des Castrogiovanni ou Lo Cicero. A part ça, pas grand-chose à dire, c’est ça le souci.

5. Donncha O’Callaghan
L’homme qui restera à jamais dans l’ombre du grand Paulo Quenelle… On l’a vu dans ce tournoi, la seconde latte irlandaise ne pèse pas autant sur le match quand le grand chauve n’est pas là. C’est assez injuste, car Don’t Tcha ! est plutôt très bon mais voilà quoi…Une sorte de Yannick Nyanga irlandais en fait.

« Attention Paulo ! Jules César aurait du se méfier de Brutus… »

6. John Barclay
Il a eu bien du mal à faire oublier Strokosch et puis de toute façon, tous les n°6 du Tournoi ayant été assez monstrueux, je mets l’écossais, bon dernier.

7. Sam Warburton
Eh ben ouais ! J’assume. Il n’a joué qu’un peu plus de deux matches (dont un seul très bon contre les anglais) et a encore réussi à s’éclipser face aux français (à peine 80 minutes en trois matches, dixit Mathieu Lartot en se flagellant). Le jour du sacre, ça fait moche…

La jeunesse et la fougue du Jamel Comedy Club enfin récompensées…

8. Imanol Harinordoquy
Hormis son match contre l’Angleterre (une habitude bien biarrote), Imalol a été peu en vue. En même temps, Monsieur n’allait quand même pas se tuer à la tâche contre de si insignifiantes nations que sont l’Italie, l’Ecosse ou l’Ile aux Rouquins. Mention spéciale à son superbe “Laisse Pica, j’y vais seul !!!”, du grand melon comme on l’aime.

9. Fabio Semenzato
J’ai failli mettre le trio français Parra/Dupuy/Yachvili, mais le Fabio c’est quand même quelque chose. Une gueule de con, une coiffure improbable, lent dans le jeu, faible aux pieds, des passes moisies et des mauvais choix à la pelle (le dernier essai de l’irlandais Trimble en est la parfaite illustration). Une sorte de mix improbable du pire de nos 3 demis de mêlée (je vous laisse décider lequel a la gueule de con, pour la coiffure improbable il n’y a pas débat…).

10. François Trinh Duc / Lionel Beauxis
Après une petite mise en jambe (Italie, Ecosse), T-Duck était attendu au tournant contre l’Irlande. Résultat : catastrophique !!! Incapacité à varier le jeu devant la défense inversée irlandaise, coups de pied d’adolescent asthmatique… François terminera le Tournoi au poste de 4ème arrière. Devant le pression médiatique, PSA décide alors de lancer Yoyo et son kick de mammouth contre nos amis anglais. Résultat : catastrophique !!! Jeux au pied mal dosés, passes dans le vide, défense gruyère, animation du jeu à faire passer le dramatique Burton pour Dan Carter. Même les drops, qui sont en fait les seules raisons de ses titularisations, il les a ratés… Ce Tournoi 2012 laisse le poste d’ouvreur du XV de France dans un état effroyable, un véritable champ de ruine…

« Je vous jure, à l’entrain’, je les passe tous… »

11. Chris Ashton
J’ai failli mettre George North, mais j’ai eu peur de m’attirer les foudres du duo Lartot/Galthié. Ashton donc, parce simplement inexistant. En fait, je n’ai même pas envie de développer les raisons de sa présence, sa tête de con absolue suffit. Et puis grâce à lui, j’éprouve énormément de sympathie pour Manu Tuilagi.

12. Sean Lamont
Il représente à lui seul l’impuissance des 3/4 écossais. Que ce soi à l’aile ou au centre, c’est bien simple, hormis celui de sa douche, Sean Lamont ne franchit jamais un rideau. En fait, franchir les défenses, c’est le boulot de Gray et Denton non ? En revanche, il se fait souvent déborder en défense et reste épouvantable sous les chandelles (voir Ecosse-Angleterre…).

13. Aurélien Rougerie
Le joueur du tournoi ! Tout a été dit sur lui et sur ses prestations lors du Tournoi. Il ne me reste qu’une image en tête : celle de Priestland (pourtant pas réputé pour ses cannes de feu), qui sur un contre, dépose littéralement Roro à la course tel un vulgaire ailier déposant un pilier. Je pense qu’Orangerie (la version light) a dit adieu au XV de France sans recevoir les éloges des retraités annoncés (comme la Bûche et le prof de maths). Triste fin…

Dolto : « C’est toujours dur pour le papa de voir la jeunesse prendre son envol… »

14. Vincent Clerc
1 seul essai, tout pourri en plus (en même temps, vous l’avez déjà vu marquer un superbe essai ?), même pas contre les Rouquins, des fautes inhabituelles en défense (Lagisquet’s Touch ?), très peu de ballons utilisables (la présence de Roro en n°13 peut expliquer partiellement ce fait) et une blessure à l’épaule pour finir. Un tournoi à vite oublier pour Jean Dridéal.

15. Andrea Masi
Le dragster italien n’a pas réédité son beau tournoi de l’an dernier, sans avoir été mauvais non plus. Mais voilà, comme pour le poste de flanker, les autres n°15 ont été très bons (à part Rory Lamont, mais lui au moins a été à son niveau).

Le rugby, à la sauce de Marc Giraud’agneau.

Un peu de brute dans ce monde de poésie ?

Le rugby, ça se passe surtout sur la pelouse et dans les bars. En plus des vers (de terre) et des verres (de bière), voici quelques vers que Marc Giraud’agneau prend le temps d’écrire, entre une cravate et une quiche dans le caniveau.

 
 
Soudaine et ravageuse,
L’activité n’en est pas moins dangereuse,
Se faufiler quelques fois,
Fort souvent se démonter le foie.

Tel est cet exercice,
Composé de beaucoup de perplexité au niveau de l’édifice,
Entre attaque et défense,
Il n’y a que trop peu de tolérance en cas de trop fortes absences.

Ovale est-il ce séduisant objet fait d’une vessie,
Et ce rebond inattendu,
Vous surprendra le plus intelligents des abrutis,
Remercions l’assidu, peut-être une charrue, mais qui vous évitera la déconvenue.

Alors à vos protèges dents,
Gare aux coups de casques, fourchettes et autres cravates,
Restons dans la règle et ne gardons qu’un seul objectif,
Franchir la terre promise et demeurer incisif.

De passe en passe, les prises d’intervalles sauront soulever les foules,
Mais gare à la houle,
Pour cela quelques bons pilonnages,
Contribueront à faire de gros ravages.

15 contre 15,
Guerriers, exemples et combattants dont la puissance physique pèsent,
Grands saigneurs du rectangle vert,
Débroussailleurs des temps modernes, souhaitant à la fin bien plus qu’un verre.

Devant, entre avants les politesses fusent,
Mais peu importe la ligne, il y aura toujours autant de ruse,
Flexion, touchez, stop… entrez,
Ecroulées ou relevées,
Ce fondamentaux qui constitue la mêlée,
Ne dois en aucunement être négligé.

La touche aussi a bien le droit d’être acquise,
Elégance et agilité, les grandes perches se précipitent et tout se précise,
Combinaisons et approximations,
Compréhension et cohésion,
Une annonce du petit,
Et c’est un ballon porté qui sourit.

Derrière, une voix se fait entendre,
Les commandements du demi, le petit, sont loin d’être tendres,
Il pourra toujours compter sur le conducteur, l’animateur,
L’ouvreur qui malgré tout est loin d’être le seul acteur.

Entre les trois-quarts centre qui rentrent,
Et les trois-quarts aile virtuoses à l’affut du moindre contre,
L’arrière lui fera parler ses cannes,
Relance et coups de pied de dégagement interdiront toutes pannes.

Ferveur et valeurs,
Bonne humeur et main sur le cœur,
Plus qu’un sport, un état d’esprit,
Une passion en or, qui n’a pas de prix.

L’agenais rajoutera,
Qu’un bon pruneau te conduira,
En train, en avion ou encore en car,
Un peu plus rapidement au Ricard.

Casier Judiciaire : Mamuka Gorgodze

Mamuka, l’appel de la nature.

Fufu Bieragogo, certainement inspiré par la chanson de Chistéra “Mamuka”, rend un nouvel honneur au colosse Lelos, Mamuka Gorgodze.

Age : 59 ans (27 ans officiellement)
Taille : 1m95
Poids : 120 kg
Poste : Deuxième ligne, Troisième ligne aile et Troisième ligne centre
Nationalité : Géorgienne
Il aime : Jean-Luc Mélenchon, la Mère Patrie, regarder Man vs Wild, sa collection de clavicules
Il n’aime pas : se raser, les arbitres, Sylvain Marconnet, Pascal Papé et les forces du bien en général

1952 – 2003 : La genèse
1952, Kremlin, Russie. Alors que la confrontation entre américains et soviétiques prend une ampleur planétaire, Staline convoque dans ses quartiers ses plus éminents chercheurs et leur ordonne d’orienter leurs travaux vers la création d’un soldat ultime qui lui ferait gagner la guerre de Corée. Dans leur laboratoire de Grozny, les scientifiques, après 4 expériences infructueuses, parviennent à réaliser l’impossible : faire s’accoupler un homme et une femelle grizzly. Nom de code : Projet Vodkageddon. Hélas, 6 mois plus tard, Staline décède, laissant derrière lui cette macabre expérience. Nikita Khrouchtchev, son successeur, ordonne au responsable du projet, le docteur Dragunov, d’interrompre l’expérience jugée trop dangereuse. Par péché d’orgueil, le scientifique refuse, et laisse la grossesse se dérouler en secret. Le 21 décembre 1953, l’armée américaine bombarde la ville de Grozny, détruisant le laboratoire et laissant comme seul survivant le nouveau-né qui mesurait déjà plus d’1 Pierre Mignoni. Piégé sous les glaces, ce dernier est alors cryogénisé.
Trente années plus tard, Nikolaï Gorgodze, fermier géorgien de son état, de retour de la célèbre foire aux vaches de Krasnodar, découvre les décombres du laboratoire et aperçoit une silhouette anthropomorphe piégée dans un cercueil de glace. Croyant faire une bonne action, le fermier libère l’enfant-ourson. Il s’agit là de la pire erreur de l’histoire l’humanité. Nikolaï emmène la créature avec lui à Tbilissi. Il le baptisera Mamuka. Mamuka Gorgodze.

Deux années passent, et le « petit » Mamuka, comme le veut la coutume géorgienne, est abandonné dans la forêt caucasienne par ses parents pendant 1 an, afin de prouver qu’il est un individu fort, donc digne de devenir rugbyman. Et par rugbyman, j’entends première, deuxième ou troisième ligne. Mamuka se retrouve livré à lui-même. Prenant goût à la vie sauvage, le futur boucher décide de rester seize années durant dans les profondeurs du Caucase, se nourrissant de ses congénères ours et autres sangliers.

La créature identifiée comme étant le Big Foot ne serait en fait que Mamuka Gorgodze à 6 ans.

 

2003 – 2010 : La naissance d’un Empire
En 2003, un démarcheur de l’équipe nationale de rugby à XV découvre le soldat ultime de Staline lors d’une randonnée, et le convainc de venir avec lui, donnant en échange son bras droit en pâture à la bête (un exemple de conscience professionnelle!). Gorgodze débute ainsi le rugby en intégrant directement les Lelos. C’est là la deuxième pire erreur de toute l’histoire de l’humanité. Mamuka se civilisera peu à peu, et sera recruté par le Montpellier Hérault Rugby en 2005, grâce auquel il côtoiera deux fois par an les plus illustres bouchers comme Le Corvec, Florian Fritz et plus tard Bakkies Botha. Il y découvrira également son pire ennemi : Pascal Papé.
Prenant place en seconde ligne, Mamuka Gorgodze ne tardera pas à entrer dans le panthéon mondial des bouchers, collectionnant les biscottes comme certains collectionnent les timbres. Véritable stakhanoviste, le géorgien passe le plus clair de son temps dans la salle de muscu, d’où il ne sort que pour les entrainements, les matches, la chasse et les combats au Fight Club de Montpellier. Sa force herculéenne lui permettra d’évoluer occasionnellement au poste de n°8, qu’il occupe en sélection nationale, au plus grand malheur de ses secondes lignes qui voient leurs arrière-trains se faire littéralement broyer à chaque mêlée.
Hissé au rang de héros national, Mamuka Gorgodze sera le principal artisan de l’essor du rugby géorgien (se joue avec 15 avants), qui impose sa suprématie dans le tournoi B depuis plusieurs années. Il mènera les Lelos jusqu’à la Coupe du Monde à 3 reprises, ce qui lui permettra de se montrer aux yeux du monde en piétinant quelques anglais par-ci par-là, et de s’assurer une place d’honneur au Hall of Fame des bouchers.

Mamuka dispose de plus de 3000 techniques pour anéantir ses adversaires. Ici, le Spoutnik Crush sur Iosefa Tekori.

 

En club, le parcours de Gorgodzilla va crescendo. Durant ses premières années en France, le géorgien, ayant tendance à réfléchir avec les poings, ne parvient pas à « percer », étant donné qu’il passe plus de temps au frigo que sur le terrain (sans doute cela lui rappelle-t-il sa cryogénisation). Mais à l’instar d’une cuvée de rouge, le boucher bolchévique se bonifie avec le temps. Ainsi, plus les années passent et plus la spirale de chaos engendrée par la « bête de Tbilissi » s’intensifie. Entre 2005 et 2010, la liste des victimes de Mamuken le survivant ne cesse de croître et ressemble de plus en plus à un annuaire téléphonique. Parallèlement, notre Moundir le l’Est, à défaut d’être plus calme, devient plus discret, et hausse de ce fait considérablement son niveau de jeu.
Les prouesses du guerrier rouge attirent les convoitises, et arrivent jusqu’aux oreilles d’une autre hyperpuissance maléfique du top14 : Mourad Boudjellal, qui parvient à faire signer au géorgien un pré-contrat de trois ans au RCT. Mais les muscles étant plus forts que les lois dans la société géorgienne, Mamuka décide malgré tout de se ré-engager avec le MHR. Sans doute valait-il mieux qu’il en soit ainsi pour le bien de l’humanité : imaginez si Gorgodze et Botha avaient évolué dans la même équipe…
Arrive alors l’an de grâce 2010, durant lequel l’Empire ténébreux du Démon du Caucase, en pleine expansion, va connaître son apogée.
 

2010 – ???? : Mamukalypse Now
Durant la trêve estivale, Fabien Galthié rejoint le Montpellier Hérault Rugby. Ce dernier décide de repositionner Mamuka Gorgodze au poste de flanker. Troisième pire erreur de l’humanité. Depuis le flanc de la mêlée, le Chuck Norris soviétique révèle son potentiel caché et s’impose comme l’un des tout meilleurs troisièmes lignes du Top14, décrochant même l’Oscar Midi Olympique du meilleur joueur étranger 2011 devant Masoe et Vosloo. Aujourd’hui, avant les matches, l’aura noire provenant du vestiaire montpelliérain terrifie les pauvres inconscients qui ont eu l’insolence de profaner cette terre de désolation. Accompagné de ses sbires Jgenti, Shvelidze et Nariashvili, Mamuka Gorgodze sème la terreur sur tous les terrains de France. Se nourrissant de violence et de haine, « le poing vengeur de Moscou » participe grandement à la réussite de son club, qui s’est hissé jusqu’en finale l’an passé. Véritable bête noire des demis d’ouverture, Mamuka est aussi le cauchemar des arbitres, avec lesquels il ne partage pas la même vision du rugby. Pénalisé, il n’hésite pas à user de sa magie noire pour lancer des incantations d’un autre âge sur les hommes au sifflet et les maudire sur plusieurs générations. Psychologiquement instable, il arrive à l’artisan boucher d’user de ses bras montés sur vérins hydrauliques pour imposer sa philosophie du rugby, particulièrement lorsqu’il affronte l’un des rares adversaires qu’il juge à sa hauteur.

Gorgodze lance son sortilège de calvitie sur Felipe Contepomi et toute sa descendance. Vous connaissez le résultat.

 

Le Tsar sanguinaire de l’Hérault apparaît désormais comme l’une des quatre hyperpuissances actuelles du Top14, partageant la moitié Sud du pays avec Bakkies Botha, laissant le Centre à Jamie Cudmore et le Nord aux forces du bien, emmenées par Pascal Papé. Cependant, contrairement à ses trois ennemis, Mamuka Gorgodze malgré son physique de mammouth, demeure relativement jeune. L’empire maléfique au parfum de Vodka n’en est qu’à ses balbutiements, et Mamuka, repoussant sans cesse ses limites, semble de plus en plus inarrêtable. Le ciel du Top 14 s’assombrit inexorablement. Tremblez, pauvres mortels, et priez pour ne jamais croiser le chemin du tyran de Tbilissi.


Sa vie, son oeuvre. Âmes sensibles s’abstenir.

Très à quinze

Pack Dequinz” s’initie au XIII pour suivre son amour Rodolphe Pires…

 

Par Pack Dequinz’,

« Tie yourself to me, and no one else… you’re not rid of me » PJ Harvey.

Nous les filles, amatrices de rugby ou non, on garde toujours dans notre musette mentale l’image de cet être de contes et d’effets que l’on pourrait appeler vulgairement prince charmant. À l’instar d’un archiduc dans nos rêveries, il possède les qualités que chacune désire pour lui en son for intérieur. Il nous arrive parfois, à nous les nanas (même les plus déshydratées comme moi, je veux dire), de trouver la représentation vivante à apposer sur cet objet ultime de nos fantasmes. Parfois bêtement en feuilletant un calendrier, ou en dégustant une coupe de glace aux trois chocolats et crème fouettée en terrasse de notre dealer préféré (en fait, pour moi ce sera une bière. Merci). Parmi mes copines de stade, les débats tournent régulièrement autour de magnifiques soldats royaux tels qu’en sont Sergio Parisse, Louis Picamoles ou bien David Marty (si si, Marty, il en faut remarquez…) . Et bien mon chevalier blanc lui, possède un tout autre visage. Une toute autre silhouette, j’ai envie de dire, un autre rôle dans le rugby à XV français du 21ème siècle. Cet être de toutes mes convoitises imaginaires et fantaisistes n’est autre que le journaliste et commentateur Rodolphe Pires.

Rodolphe, c’est le mouvement perpétuel de la bonne humeur. La voix joyeuse et passionnée ne cesse de rendre la magie encore plus présente lors des rencontres que je suis sur la pay-per-view télévision française. Il en arrive même, et ce n’était pas mince affaire, à me faire oublier que ça coûte quand même l’équivalent de quelques apéros à la bodega du coin de le suivre dans ses aventures aux pays de l’ovalie, Rodolphe…

Mais la mauvaise nouvelle de la saison m’est tombée dessus comme un Henry de Tuilagi lancé depuis vingt mètres quand un beau matin, encore enveloppée de ma nuit onirique avec Rodolphe, Twitter m’a parlé. Rodolphe retournerait à ses premières amours rugbystiques, autrement dit vers l’héritière du roi Louis « Croix-bâton-bâton-bâton ». Fini l’Union avec moi pour mon preux prince adulé,  re-bonjour la League sans moi et sur une autre chaîne, mais du câble cette fois. Ne cédant pas à la panique (je n’ai pas non plus renversé la bouteille de pastaga hein, faut relativiser…) et mettant à l’épreuve ma capacité à rebondir, j’ai pris mes premiers billets pour le stade Gilbert Brutus, antre des Dragons Catalans, l’autre personnage de premier plan de l’ovalie catalane.

Je vous plante le décor. À Perpignan, et plus généralement en Roussillon, on se préoccupe bien moins du conflit droite/gauche de la politique française que de celui opposant les quinzistes et les treizistes du pays. Et c’est peu dire que de l’écrire, parce qu’une telle opposition ne s’est jamais vue, même entre deux packs d’avants de même poids. Me voici donc engagée dans un nouveau défi de taille puisqu’au mépris des dangers (à commencer par la tonte de mon crâne et mon bannissement définitif des buvettes à mon retour à Giral) je choisis de suivre mon commentateur préféré par-delà les limites du royaume quinziste, pour aller voir si j’y suis dans cette autre nation du ballon ovale. Je vous ferai grâce, à vous amateurs et supporters de tous les bords du rugby à XV, de mes considérations d’ordre sentimental au sujet de mes couleurs catalanes aussi fièrement arborées dans ce temple du XIII que dans le chaudron usapiste qui m’a vue pousser. Je vous parlerais volontiers des buvettes de Gilbert Brutus, accueillantes à souhait avec leur blonde délicate, mais là n’est pas le sujet finalement. Je pense primordial de faire un rapide résumé historique de ce faux-jumeau du rugby à XV que nous affectionnons tant malgré ses dérives professionnelles et autres chabalades, car en la place treiziste, si professionnels et stars il y a, c’est bien sur le terrain qu’on le vérifie et non pas au nombre de caméras en gravitation autour des acteurs de la partie.

Et pour cause, car la nature populaire du rugby à XIII au sens strict du terme en est son essence, c’est de là que tout part en bout du bout du 19ème siècle en Angleterre. Les clubs du nord du pays ont eu à coeur de compenser les heures de travail perdues et les frais des joueurs pour la plupart issus de la classe ouvrière. Ce qu’ont refusé de faire les clubs du sud d’Albion, manifestement un peu plus perfides avec les leurs que leurs copains du dessus. De là, a naturellement découlé une franche rupture entre les deux zones et une nouvelle fédération issue des clubs du nord a vu le jour. Afin de rendre le jeu plus rapide, certaines règles ont été modifiées en touche et en mêlée pour finalement voir le poste de troisième ligne aile supprimé, réduisant à treize le nombre de joueurs dès le tout début du début du 20ème siècle.

Alors concrètement, le rugby à XIII, comment ça se passe.

La première règle, comme pour le XV, est d’effectuer les passes à la main vers l’arrière.
La numérotation des joueurs est inversée. On compte 1 depuis l’arrière pour arriver à 13 à côté d’un pilier, la charnière étant disposée en 6 pour l’ouvreur et 7 pour le demi-deum. Jusqu’ici, c’est facile. Deux fois quarante minutes pour le temps de jeu mais un barème de points différent : 4 pour un essai, 2 pour une transformation ou une pénalité, 1 seul tout petit point pour le drop-goal.

La différence fondamentale du rugby à XIII par rapport à son ancêtre quinziste réside dans le fait qu’il y a une limitation des temps de jeu consécutifs, c’est-à-dire que la chaîne tactique de l’équipe attaquante se limitera à 5 tenus (ou placages) effectués par l’adversaire. Durant ces 5 temps, et si aucune faute n’est commise de part ou d’autre, l’équipe en possession du ballon ne perdra pas ce dernier et continuera sa progression dans la limite des 5 tenus, le joueur plaqué se relèvera rapidement et talonnera la balle vers l’arrière, en direction de ses coéquipiers prêts pour tenter une nouvelle charge. Il n’y aura au maximum que 4 joueurs dans une zone de placage : le plaqueur, le plaqué et leurs demis de tenu respectifs. Tous les autres joueurs de l’équipe attaquée se positionnant sur une ligne à 10 mètres de l’action. Ne cherchez pas de ruck ou de maul à XIII, il n’y en a pas. Pas plus que de touches en ligne. Par contre, des joueurs aplatis agitant de manière névrotique bras et jambes à l’image de la saleté de punaise anglaise qui trainait dans ma cuisine jeudi dernier… (Comment je sais qu’elle était anglaise ? Elle avait le volant à droite pardi !) Passons à la mêlée, et qu’on se le dise, il y a bien des mêlées dans le rugby league. La disposition se fait en 3-2-1 et l’entrée violente est tout bonnement interdite. C’est une manière un peu plus artistique de remettre le ballon en jeu mais ce n’est pas la phase importante de conquête que l’on connait en rugby union.

Connaissant ces quelques points d’histoire et de règlement, nous voici toutes et tous plutôt bien parés à vivre dans les meilleures conditions une première expérience de rugby à XIII. Moi, j’ai déjà mes billets pour la rencontre du week-end prochain dans l’antre des Dragons Catalans. J’ai aussi des jetons pour la buvette, je n’aime pas être prise de cours. C’est promis, je vous raconterai ça quand j’aurai le temps. Je tiens toutefois à vous rassurer, Pack je suis, Pack je reste et, même si rien n’est trop difficile quand il s’agit de mon Rodolphe (j’irais même jusqu’à suivre le catch ou les championnats du monde rallye à dos de mule s’il s’agissait du dernier sport nous liant encore), jamais, je dis bien jamais, je n’enlèverai deux canettes à mon carton de quinze. Il y a des choses qui se respectent.

Pack Dequinz’

Message personnel : Rodolphe, si tu me lis, si tu as eu suffisamment de patience pour suivre ma déclaration jusqu’au bout, sache que pour moi c’est OUI. Tu pourras me trouver non loin de la nouvelle buvette ultra-moderne qu’ils ont installée au stade Brutus. Tu sauras certainement me reconnaitre, la coupe aux lèvres et dans le maillot que j’ai subtilisé il y a peu à Jamal. À bon entendeur… santé et bon retour à XIII !

Ma vie en 80 minutes

On connaissait Vern Dubloque l’entraîneur, le blogueur, le chanteur et maintenant le poète.

 
Un texte proposé par Vern Dublogue,
Son site.

 

Ma vie en 80 minutes

 

Dans le vestiaire, le coach m’a regardé droit dans les yeux.

Il m’a dit :
C’est le match de ta vie !
J’ai enfilé mon maillot. Le couloir a éjaculé les joueurs des deux équipes sur le terrain.
J’étais ébloui par la luminosité. L’ambiance était électrique. J’ai à peine eu le temps de me rendre compte de ce que m’entourait : les tribunes, la famille, le banc, les copains, les mecs d’en face… Sans attendre, l’arbitre a sifflé le coup d’envoi.

Putain, elle est pour moi !
Je me suis campé sur mes appuis, les jambes bien écartées, bien fléchies. J’ai rapproché les bras de mon buste en inspirant très fort. J’ai senti, rassuré, le cuir rugueux de la gonfle s’enfiler dans le berceau que je lui avais improvisé.
C’est bon je l’ai.

J’ai aperçu une ombre fondre sur moi. Une fraction de seconde, j’ai peur de me faire mal, je regrette d’être là. Trop tard. J’ai senti le choc. J’étais contracté. J’ai serré le ballon très fort. Je n’ai pas très bien compris ce qu’il s’est réellement passé. Un instant plus tard, j’étais au sol, prisonnier d’un amas de joueurs. J’ai vite retrouvé le nord. Mes bras étaient libres, je m’étais tourné du bon côté. J’ai accouché l’ovale bien au chaud derrière le ruck.

J’étais coincé mais j’étais apaisé. Je ne m’étais pas fait mal. J’avais au moins réussi ça.

Je vis un coéquipier s’approcher, se baisser, ramasser la balle et repartir au près, casque en avant.
Déjà, j’étais libéré. Je savais ce que j’avais à faire : je joue numéro 9.

Je me suis relevé et précipité au cul du nouveau ruck. Le ballon m’attendait, sagement. J’ai planté mes pieds dans la pelouse, je me suis accroupi et ramassé vivement, j’ai poussé sur mes jambes et j’ai balancé mes bras en direction de l’ouvreur. La passe : tendue, vrillée, rapide. Elle arrive à bon port. Deux secondes plus tard, la gonfle est dans les tribunes.
Le capitaine, le vieux troisième ligne centre, me passe la main dans les cheveux et me dit :
C’est bien petit, continue.

Quinzième minute. Je suis dans le rouge. L’action s’est déroulée sur plusieurs temps de jeu d’un bout à l’autre du terrain. J’ai couru après la balle, de ruck en ruck. J’ai joué même sens plusieurs fois dans le grand côté qui a rapetissé au fur et à mesure, puis j’ai renversé le jeu sur un surnombre extérieur, avant d’alimenter au près. La zone du 10 a rompu sur un percée d’un de nos flankers.

On est à cinq mètres de la ligne adverse. Le ballon sort, ralenti. Je regarde à gauche. Je regarde à droite. Je regarde devant. Je vois le trou. Je vois la ligne. Je feins d’appeler les gros, je me baisse, ramasse et je tente la valise.

Le trou n’en était pas un. Je me fais découper par une cisaille première – troisième ligne. Impossible de passer les bras. Je tente de me tourner vers mes partenaires. Je suis au sol, parallèle à la ligne d’en but, du moins je crois. Je sens une force violente qui tente de me voler la gonfle. Je résiste un moment, puis je lâche. Ça castagne à l’étage du dessus et j’assiste impuissant à ce combat épaule contre épaule, bras contre bras. Coup de sifflet de l’arbitre. Pénalité contre nous. Ballon gardé au sol.

Je me relève et j’implore du regard le pardon de mes coéquipiers. Ils sont déjà partis se replacer. Je fais de même.

J’ai remarqué sur le bord du terrain une fille. Elle sourit alors que je regagne la ligne de défense. Je la trouve belle. Je lui souris brièvement et je regrette immédiatement. J’ai l’impression d’être niais. Je me sens toutefois pousser des ailes. Je vais lui montrer ce que je sais faire… Je tourne à nouveau le regard vers elle mais elle s’est détournée.

La partie se poursuit. A chaque fois que je plaque, à chaque fois que je suis plaqué, à chaque arrêt de jeu, avant chaque touche ou chaque mêlée, je la regarde. Elle me regarde aussi, du moins je crois. C’est sûr, je lui plais. Elle me plaît aussi. Sa silhouette, ses attitudes, son sourire.

A m’en donné, je prends le trou. Cette fois, c’est la bonne. Je m’infiltre dans la défense, je cours sur vingt mètres, je sens que je vais être rattrapé, j’entends un appel sur ma droite, je me sens tomber. Instinctivement, je transmets à hauteur. L’avant ne contrôle pas. En-avant.

Je me relève. Je suis fier de moi. C’était un beau mouvement. J’ai senti le public se lever. Aussitôt je jette un œil sur le bord de touche. Elle discute avec l’ailier côté ouvert. Elle n’a plus aucune attention pour moi. Sa posture, qui me paraît soudain obscène, ne trompe pas. Elle rit aux éclats. La colère m’envahit.

J’ai débordé d’activité jusqu’à la mi-temps. J’ai essayé de ne plus y penser. Et puis, dans les cinq dernières minutes, alors que je refaisais mon lacet sur la ligne des dix mètres, pendant qu’un joueur se faisait soigner, je l’ai vue. Je n’ai pas très bien compris au début. Je ne l’ai pas trouvé si belle. Mais pourtant je l’ai immédiatement désirée. Rien à voir avec l’autre. Un désir mûr, ardent et constant. Dans une fulgurance, je me suis vu avec elle, dans le meilleur et dans le pire, dans le temps fort comme dans le temps faible.

Je ne pensais plus qu’à elle et au match. Je voyais bien que je lui plaisais aussi. Je me sentais bien. J’étais serein.

Mi-temps. Déjà…

Bruits de crampons sur le carrelage. Éclats de voix dans les douches. Dans les vestiaires, je tentais d’analyser mon début de match. Tout était allé si vite. J’avais l’impression de ne pas avoir joué. Je voulais plus de ballons, plus de courses, plus de contacts. Le coach fut dur avec moi. Il me dit que j’avais raté un plaquage, que je n’avais pas assez alterné, que je m’étais contenté de faire des passes. C’était injuste et vrai à la fois. J’ai baissé la tête et je me suis tu.
Le coach m’a répété :
C’est le match de ta vie !
J’avais peur de passer à côté. Mais j’avais la certitude d’avoir donné le meilleur de moi-même.

De retour sur le terrain. En passant, je m’approche d’elle. Elle me sourit et m’envoie un baiser.

C’est mignon.
C’est con.

Mais je me fous du qu’en dira-t-on. C’est le moment le plus heureux du match. Je me sens bien, je crois que je pourrais voler. Je prends ma place sur le terrain. Je regarde dans la tribune. Je vois ma mère. A ses côté, un fauteuil vide. Je me demande bien où se trouve mon père…

C’est reparti.

Ça recommence mal. Sur l’engagement, on se fait transpercer et l’action finit entre les perches. On se réunit sous les poteaux. Je vois bien qu’il faut que quelqu’un dise quelque chose mais personne n’ose. Je pense à elle et, à la surprise générale, je me lance. Je commence par leur parler de placement défensif, de tactique. Le cercle se referme autour de moi. Je suis accroupi au milieu d’eux, ma main scande mes paroles. J’ai l’impression de hurler. Et puis je me lâche :
Moi les gars, je suis venu ici pour mourir sur le terrain. Je pourrais mourir pour toi, Paulo ! Et pour toi, JP ! Et vous, est-ce que vous pourriez mourir pour moi ? Moi, je crois que oui ! Ce match, on va le gagner, ou on en mourra tous !

Je sens combien mes mots sont excessifs, dérisoires, et pourtant je sens combien ils sont sincères et combien ils portent. Ils sont empreints de l’orgueil et de la vanité du joueur, mais aussi de son honneur et de sa grandeur.

La transformation passe et on retourne au mastic en trottinant.

A ce moment donné, je suis Napoléon.
A ce moment donné, je suis Lucien Mias.
A ce moment donné, je suis Moi.
A ce moment donné, une immense envie de jouer et de gagner m’habite. Il me suffit de penser à elle et je suis conforté.

Et je ne pense plus alors qu’au jeu.

Et l’on joue. On les cabosse. On se cabosse. Jamais je ne me suis battu comme ça. La douleur m’est indifférente. Je ne pense plus, je joue.

Arrive la cinquantième. Le coaching commence. Je vois avec un peu d’anxiété mon remplaçant s’échauffer. Je cherche le second souffle les mains sur les cuisses. Hors de question que je sorte à cet instant du match…

La fin approche, c’est le money time. On n’a pas vu le ballon depuis cinq minutes. Je me suis un peu échauffé avec un gros d’en face. Un début de générale. Quelques moulinets, une ou deux mornifles qui portent mollement. Rien de bien méchant. Je me fais sermonner. Le jeu reprend. Un deuxième ligne adverse s’élance le long d’un ruck.

Un monstre.

Il a pris de la vitesse. Ma troisième ligne est à terre. Il est pour moi. Je dois me sacrifier pour les copains. Je m’agrippe comme je peux pour le faire tomber. Il me traîne sur quelques mètres, puis s’affaisse lourdement sur moi. Je me dis, satisfait :
Ouf, il n’est pas passé.
Puis soudain, une violente douleur me paralyse. J’entends un craquement et je sens mon genou tourner.

Je hurle.

Le stade s’est tu un instant mais le jeu continue. Les soigneurs se précipitent sur moi.

Je revois le match défiler dans ma tête. Je m’en veux.
Putain, quel con !
C’est vrai, on était loin de la ligne, je n’étais pas le dernier défenseur…
Putain, ça fait mal…

Finalement, on me met sur une civière et on me sort. J’entends les applaudissements du public. C’est pour moi. Je suis fier. Le speaker écorche mon nom et annonce d’une voix monocorde que je suis remplacé.

Elle est à mes côtés et s’efforce de ne pas pleurer. Je sais que ma saison est terminée, mais je ne veux pas sortir.
Pas moi. Pas déjà…

Elle me tient la main en réprimant un sanglot dans une grimace que je trouve adorable. Elle me paraît si vieille alors qu’on a à peine vécu… Moi, bravache :
J’ai bien joué, tu ne trouves pas ? Quel est le score ?

Je vois le ciel bleu immense au-dessus de moi, je frissonne.
J’entends la rumeur du stade, je suis ému.
Je souris, je n’ai plus mal.

Et puis plus rien.

Le XV du Tournoi des VI Nations 2012

Un XV sans bouchers mais quand même pas à jeter.

 

Par Capitaine et Ovale Masqué

(avec l’aide de Marcel Caumixe, ce bel homme)

 

Ca y est, le Tournoi des VI Nations, c’est terminé. A la salle de rédaction de la Boucherie (faites semblant d’y croire…) la question de faire quelques articles en guise de bilan s’est donc vite posée. Capitaine a dégainé le premier et a proposé de faire comme tout le monde (mais en mieux) en proposant le XV idéal de la Boucherie. Une idée qui a provoqué un grand enthousiasme au sein de la rédaction : « J’ai pas vu les matchs, je préparais les boissons » (Le Stagiaire), « Désolé, je dois rendre des cassettes vidéo » (Damien Try), « Nonobstant mes velléités analytiques, je rédige actuellement le prolégomène du prochain discours du candidat Pascal Papé ! Je dois donc thésauriser mon temps libre ! » (vous aurez tous reconnu le style d’Ovale de Grace).

Finalement, seul ce connard d’Ovale Masqué a semblé emballé par l’idée de Capitaine. Ils ont donc décidé de confronter leur points de vue pour vous offrir un double XV. Un XV sans réel Boucher cette année, puisque tout le monde a été sage : même Courtney Lawes, qui n’est apparu dans ce Tournoi que pour coûter la victoire au XV de la Rose face au Pays de Galles…

1. Martin Castrogiovanni
Il faut avouer que l’homme est toujours une machine en mêlée et on se demande comment il fait pour être aussi actif dans le jeu d’avant des Italiens après ça. Bon c’est pas un pilier gauche mais on s’en fout, Debaty rentrera à sa place à l’heure de jeu. A ne pas confondre Castrogiovanni et le Castrat Giovanni.

1. Alex Corbisiero
Un joueur qu’on ne connaissait pas trop, il avait surtout joué des bouts de matchs jusque là et à la Coupe du Monde, Martin Johnson avait préféré déplacer Matt Stevens à gauche plutôt que de le titulariser. Finalement Lancaster lui a fait confiance et le gars a largement tenu sa place, il a tout de même réussi à emmerder Castrogiovanni et Mas, avant de détruire l’île d’Irlande avec ses potes pour terminer, ce qui n’est pas rien. En plus, il n’a que 23 ans.

Il a pas un peu pris Hernandez depuis ses blessures à répétition ?

 

2. Matthew Rees
Un bon mec, il fait son boulot de talonneur avec des mêlées maitrisées et des bons lancers, une sorte de Guilhem Guirado sans défaut.

2. Leonardo Ghiraldini
Personne ne se démarque vraiment sur ce Tournoi, Rees est bon choix mais il a joué que les deux derniers matchs, ce qui est trop peu. J’avais donc envie de mettre Ghiraldini qui est solide depuis plusieurs années déjà et qui est sûrement le plus régulier. C’était kif-kif entre lui et Rory Best.

3. Nicolas Mas
C’est une masse. Il fait pas d’étincelles mais vous l’avez vu faire une connerie?

3. Adam Jones
On va encore dire que je le sélectionne pour son physique inhabituellement avantageux pour un pilier mais Sexy Beast Jones a encore été très bon, en mêlée ou dans le jeu, et il remporte tout de même son 3ème Grand Chelem. Pilier chauve, roux, barbu et ventripotant, Dan Cole possède un physique typiquement britannique moins agréable mais a également été très bon. Quitte à me faire lyncher, je trouve que Mas commence à être fatigué.

Adam, amusé de découvrir le seul demi de mêlée au monde à avoir plus de bide que lui.

 

4. Richie Gray
Un jeune plein de talent. Il m’avait déjà tapé dans l’oeil et confirme être un très bon joueur. Bonnes mains en touche et tellement actif dans le jeu offensif… Le meilleur centre écossais du moment.

4. Richie Gray
Le meilleur trois quart centre écossais, a pris plus d’intervalles en un Tournoi que Morrison, De Luca et Evans en toute une carrière. Il prend les balles en touche, court, plaque, marque des essais, en fait son seul défaut c’est d’être né écossais. Avec un peu de chance il peut espérer gagner une dizaine de matchs avant la fin de sa carrière internationale.

5. Donnacha Ryan
Un deuxième ligne irlandais comme on les aime, il n’est pas assez vicieux et méchant pour être au niveau d’O’Connell mais il a le temps de s’affuter pour la prochaine Coupe du Monde.

5. Geoff Parling
Donnocha m’a tapé dans l’oeil aussi (et niveau vice, je trouve qu’il apprend vite, l’école du Munster quoi…) mais il n’a joué que deux matchs comme titulaire. A la place je préfère mettre Geoff Parling, qui est un peu arrivé de nulle part puisqu’il était 4ème choix derrière Botha, Palmer et Lawes. Finalement il s’impose comme titulaire avec un style complet ! Bon en touche, dans les rucks, dans le jeu, gros plaqueur. Sans oublier ce look de clodo à la Sam Whitelock. Dans une veine capillairemment similaire, l’Ecossais Jim Hamilton mérite également mention.

6. Chris Robshaw.
Je voulais pas mettre d’Anglais par principe, mais faut avouer que le con est bon…

Un Anglais pour l'instant MIAOU ? Décidément les temps changent...

 

6. Chris Robshaw
Le Jean Dridéal anglais fait un beau capitaine pour les Puceaux de la Couronne : il est gentil, brave et courageux, il plaque, est souvent présent au soutien, intelligent dans le jeu. Une sorte de Julien Bonnaire avec du charisme. On ne désespère cependant pas de le retrouver dans une affaire de putes borgnes, de cocaïne et de lancer de nains dans quelques années.

7. Sam Warburton
Même s’il n’a enterré personne la tête la première pendant le tournoi, il reste le meilleur.

Sam Warburton fête le Grand Chelem en boîte.

 

7. Dan Lydiate
Warbuton a pas fait tous les matchs et a été un peu gêné par ses blessures (apparemment il a fait une Rougerie en jouant cassé de partout) donc j’ai plutôt envie de mettre Lydiate du village, plus discret balle en main bon plaqueur, casse-couille dans les rucks et bon gratteur. Le genre de joueur qu’on remarque pas trop mais indispensable.

On vous met sa photo uniquement car personne ne sait à quoi il ressemble sans son casque.

 

8. David Denton
A surpris tout le monde par ses performances et une capacité de gratteur intéressante. Je pensais mettre l’inspecteur Hari mais j’ai pas aimé son dernier match.

8. Ben Morgan
Comme j’avais parlé de lui dans l’Immonde du Rugby N°29 sur le Rugbynistère, j’ai bien envie de faire mon connard sur le mode « je le savais avant tout le monde ». Il m’avait déjà tapé dans l’oeil avec Llanelli : joueur surpuissant, mobile et rapide, bon sous les ballons, très habile derrière sa mêlée, y’a rien à jeter. Homme du match contre la France puis l’Irlande, à 23 ans et pour un premier Tournoi c’est plutôt classe. Je pensais aussi mettre l’inspecteur Hari mais je ne l’ai jamais aimé.

9. Mike Philipps :
Jouer à Bayonne et garder un bon niveau international, seul lui en est capable.

9. Mike Phillips
C’est un peu la misère à ce poste, derrière Genia et depuis la disparition de Fourie du Preez, y’a pas grand monde de vraiment excellent et régulier. Phillips est parfois lent et prévisible avec ses innombrables départs au ras mais il n’a pas été trop dégueulasse non plus. Il passe devant Dickson qui a alterné le pas mal du tout (Italie, France) et le franchement mauvais (Galles, Irlande) et Reddan qui a été intéressant après la blessure de Murray, sans casser la baraque non plus. On ne citera pas les 3 demi de mêlées français qui se sont lancés dans un concours de médiocrité de haute volée.

 10. Jonhatan Sexton
Malgré un dernier match difficile derrière un pack dominé, Sexe Tonne reste pour moi celui qui a le mieux géré ses lignes arrières.

10. Owen Farrell
Sextoy et Priestland sont sans doute les meilleurs dans l’animation offensive mais Farrell est le plus complet. Lancaster a été malin en le titularisant au centre pour ne pas trop l’exposer dans des matchs tendus en Ecosse et en Italie. Finalement il a montré ce qu’il valait : bon dans l’alternance, bon buteur, capable de petites inspirations de temps en temps. Surtout il a été assez impressionnant dans la gestion alors qu’il jouait avec des 9 peu expérimentés qui prenaient pas vraiment le jeu à leur compte.

Vas-y casse toi papa, tu me fais honte !

 

11. Alex Cuthbert
Voir plus loin.

11. Alex Cuthbert
C’est pas le plus connu des ailiers gallois (moi j’aurais plus parié sur le retour en sélection de son coéquipier de Cardiff Tom James) mais il a bien succédé à Shane Williams dans un style complètement différent. Il marque l’essai du Grand Chelem au Millenium, ce qui est quand même classe.

12. Wesley Fofana
Une statistique d’essais qui pourrait lui faire prendre la grosse tête mais le petit sait qu’il a encore du chemin à faire. Définitivement l’avenir français au centre.

12. Wesley Fofana
Pareil que Capitaine, 4 essais en 5 matchs, franchit à chaque fois. Certes, il passe peu le ballon mais c’est aussi sans doute parce que c’est le seul trois quart français à faire moins de 20 secondes au 100m. Après, pour moi c’est plus un second centre, un peu à l’image de l’Irlandais Keith Earls qui a aussi fait quelques belles percées au cours du Tournoi (mais là aussi personne n’arrivait à le suivre).

"Hey Vikash, j'peux avoir un autographe s'il te plait ?"

 

13. Jonathan Davies
J’ai cherché qui mettre, mais le bougre est certainement le plus sûr second centre du tournoi défensivement (quand nous on a le plus catastrophique). D’autant que ses performances balle en main ne sont pas en reste.

13. Jonathan Davies
Sur la lancée de sa Coupe du Monde, solide en défense, pas malhabile en attaque. En attendant de voir ce que peut donner un Tuilagi mieux exploité.

14. George North
Le Pays de Galles peut se vanter d’avoir la meilleure paire d’ailiers. Intelligents, rapides, durs à plaquer… ces ailiers m’ont fait peur et continuent.

Et puis ce n'est pas donné à tout le monde d'être l'égérie d'une marque de godemichet.

 

14. Tommy Bowe.
Un joueur dont on parle assez peu mais Bowe n’a pas qu’une seule corde à son arc. Après son doublé à Twickenham il y a deux ans (l’Irlande avait gagné 20 à 16) il plante deux fois au Stade de France cette fois. Meilleur marqueur avec 5 essais, ce qui est pas mal quand ton équipe termine troisième, il prouve encore qu’il est un vrai finisseur (24 essais en 49 sélections) mais il est aussi bon sous les ballons hauts et vient souvent se proposer dans le jeu en prenant des ballons au centre.

15 Rob Kearney
Je pensais mettre Halfpenny mais ça aurait fait trop de Gallois et je dois mettre mon quota d’handicapés avec un autre homme du pays des roux. D’autant qu’il est bon sous les ballons hauts et qu’il fait des vrais relances, lui.

15. Leigh Halpenny
J’aurais bien mis Kearney aussi mais il faut bien saluer la perf de celui que Mathieu Lartot surnomme « le Lutin » en oubliant de préciser qu’il a tout de même des biceps de la taille des cuisses de Morgan Parra. Solide sous les chandelles malgré sa taille de Hobbit, bon buteur alors qu’habituellement il ne s’occupe que des cibles longue distance… en plus depuis que Palisson a décidé de se raser la tête, il récupère le titre officiel de Panda Roux du Tournoi.

Le prochain qui me demande par où c'est le Mordor, je lui défonce sa race.

Les remplaçants :

16. Servat :
La Bûche rit mais cet homme a eu une vie difficile. Il a longtemps été le meilleur à son poste mais n’avait jamais l’équipe qui suivait derrière. Au revoir La Bûche, tu nous auras fait rêver.

17. Debaty :
PSA vantait ses qualités d’impact player et on sait tous que si la France a souvent fait de meilleures secondes mi-temps c’est en partie grâce à cet homme.

18. Maestri :
Il est jeune, il est efficace, il m’a surpris par son volume de “jeu” (jeu de deuxième ligne évidemment). Il doit encore apprendre de Dieu mais il est sur la bonne voie. (Note d’Ovale Masqué : puisque tu parles de lui, j’aurais effectivement mis le Pascal le Prophète à sa place, car plus constant tout le long de la compétition).

Maestri est triste, malgré sa première cape en bleu (© Marcel Caumixe)

 

19. Sergio Parisse :
Il est moins bon qu’avant mais il reste une référence sur son poste, toujours là pour faire avancer l’Italie.

20. Dimitri Yachvili :
C’est dingue cette capacité à faire fonctionner une équipe correctement. A démontré être le meilleur 9 français du tournoi sur les trois. Et merde. (Note d’Ovale : Tu es fou. La seule excuse pour aimer Yachvili, c’est être Biarrot ou fan de l’inspecteur Derrick)

Désolé Dimitri, mais je pense que ça va pas le faire pour les Dieux du Stade.

 

21. Rhys Priestland :
J’aimerais avoir le même en français.

22. Julien Malzieu :
Il est un peu comme les ailiers gallois, la capacité défensive en moins.

23. David Attoub : Définitivement le meilleur à ce poste, le plus expérimenté. Soulève les packs d’eau comme personne. Et belle partie face aux Gallois, à revoir.

PSA et Attoub apportent indéniablement la touche de glamour qui manquait au XV de France.

 

Ils auraient pu y être : Gethin Jenkins, Ross Rennie, Ian Evans, Jamie Roberts, Florian Fritz, Benjamin Fall.

Pas ce croisé !

« Aïeeeeuh », Maxime Médard, 26 février 2012

« Aïeeeeuh », Maxime Médard, 26 février 2012

 

Par l’apprenti boucher Man’s, prince du jeu de mots et la véritable star de la page Facebook de la Boucherie. Il se lance aujourd’hui dans son premier texte sur le site alors on l’encourage bien fort comme on dit chez Jacques Martin. Un texte qui abordera la douloureuse question des pétage de genoux dans le rugby professionnel.

 

Rendons hommage à ce pauvre Maxime Médard qui a laissé son genou sur la pelouse du stade de France contre l’Ecosse, précipitant ainsi la déchéance totale du XV de France, passant d’un Charybde irlandais à un Scylla anglais, Scylla on n’est pas dans la m…, et intéressons-nous à sa triste situation médicale.

Au hit-parade des blessures les plus fréquentes, celles qui doivent hanter tout joueur en activité un tant soit peu affûté (donc Marcochon exclu), celles qui doivent forcément orner un jour, telle une médaille du travail, la panoplie de tout professionnel (ou pas) de ce jeu, celles qui marquent un tournant important dans la carrière des adeptes, j’ai nommé la rupture du ligament croisé, plus communément appelée “pétage de genou” dans le langage rugbystique.

En terme médical accessible à tous, même à Pascal Papé, le ligament croisé antérieur (LCA pour les intimes) est un truc filandreux passant au milieu du genou et dont la principale fonction est d’éviter que le fémur et le péroné ne se séparent par consentement mutuel. En effet une rupture du croisé a pour conséquence un effet tiroir de l’articulation genuflexile, qui empêche tout être normalement constitué d’adopter la position verticale plus de 3 secondes, soit le temps qu’il faut à Morgan Parra pour éjecter le ballon d’un regroupement, et conduit le pratiquant à passer de LCA à LCI pendant quelques mois.

Pour rentrer dans le cercle fermé des traumatisés, point n’est besoin d’accomplir un exploit considérable puisqu’il suffit simplement, au choix :

  1. Que le ligament susnommé ait décidé sur sa propre initiative que, trop c’est trop, halte aux cadences infernales et aux sollicitations exagérées, fini le « travailler plus pour gagner plus » cher à notre président en sursis, et se rompe ainsi lâchement au moment où l’athlète le sollicite (dans ce cas-là c’est généralement un 3/4 racé et élégant plutôt qu’un avant rebondi et court sur patte). On se souvient de Vincent Clerc lors d’un ST-ASM au stadium, fauché en pleine course par une défaillance articulaire, ce qui permit à Aurélien Rougerie, une fois n’est pas coutume, de marquer un essai de 50 m marqué du sceau de la classe et de la sportivité pendant que son coéquipier de l’équipe de France agonisait en se tordant de douleur sur la pelouse de son malheur (et là je manque totalement d’objectivité ayant une dent congénitale contre toute forme de rugbyman vêtu de jaune et bleu)

  1. De se coincer la jambe dans un amas mouvant de combattants impavides et d’avoir la malchance de rencontrer un adversaire peu enclin à vous faire de cadeau (ou un partenaire myope, ou complètement abruti, ou les deux) qui par l’action conjuguée de sa propre énergie cinétique et sa volonté farouche de vous envoyer ad patres sans ménagement, va faire effectuer à votre articulation innocente un mouvement contraire à ce qui est stipulé dans la notice. C’est l’accident type Thomas Domingo (j’adore les Jaunes et Bleus, surtout quand ils sont petits, trapus et costauds), avec le genou qui se plie à l’envers, absolument insoutenable à regarder pour qui n’a pas fait 10 ans de médecine ou appris le rugby à l’école de Besagne.

  1. La 3ème méthode, dite du “saut à pied joint sur la jambe en extension” est nettement moins usité depuis que Michel Palmié a mis un terme à sa carrière sportive pour se consacrer à la gestion du rugby européen (c’est-à-dire à s’empiffrer au frais de la princesse lors des réunions de travail de l’ERC).

Et après ? Ne manquerons pas de questionner ceux qui auront survécu à la litanie de jeux de mots vaseulineux et de lieux communs qui précédent? Hein ? Et après ?

Après, justement, c’est là que le plus dur commence pour l’heureux gagnant de la grande loterie de la blessure, car le ligament comme il respire, et le ménisque montant, mais oui Madame…

Après une opération somme toute bénigne, sauf pour les maffrés style David Attoub, le plus dur commence puisque la rééducation est d’environ 6 mois, et qu’il faut en moyenne de 10 à 12 mois pour revenir au top.

Et là, l’histoire nous enseigne que la reprise peut prendre des formes aussi différentes et imprévisibles qu’un lancer en touche de Szarzewski.

Il y eut Erik Bonneval (à l’époque on disait Eric), au sommet de sa forme (alors que Louisou Armary était au sommet de sa ferme) en 1987, venant de réussir l’exploit de marquer un triplé (ok, contre l’Ecosse, mais quand-même) lors du grand chelem, double champion de France avec le Stade Toulousain, 1er vainqueur en France des All Blacks à Nantes en 1986, formant avec son compère Denis Charvet la dernière paire de centres romantiques de l’histoire de ce sport, atteint au sommet de sa gloire lors d’un des 1ers entrainements de l’équipe de France sur le sol néo-zélandais à l’occasion de la 1ère coupe du monde. Il ne se remit jamais de cette blessure, et on le vit l’âme en peine, fébrile, hésitant, comme si il redoutait de connaître à nouveau cette blessure, une misère quand on pensait au centre ou ailier magnifique qu’il était, quitter son cher Stade Toulousain pour aller se morfondre à Colomiers puis au Racing.

Il y eut Serge Milhas en 1994, revenant d’une première blessure au genou, alors demi de mêlée et cornac d’une équipe de Auch jouant les 1ers rôles en 1ère division, réunissant avec bonheur Graou, Escoffier, Porcu, une bande de joyeux poètes qui feraient passer Le Corvec et Cudmore pour de timides premiers communiants. Serge Milhas, au milieu d’un match épique et colegram opposant le FC Auch au RC Toulon de Champ et Louvet, match télévisé sur France 2 pour le grand bonheur des adeptes du coup de pied à joueur au sol et de la distribution gratuite de bourre-pifs, eut cette phrase magnifique, juste après sa blessure, en réponse à son interviewer télévisuel : « pété l’autre genou, con!».

Pour l’anecdote il se murmure que juste avant le coup d’envoi de cette aimable partie de campagne Eric Champ passa la tête dans l’embrasure de la porte des vestiaires des auscitains et demanda : « vous venez les filles ? » avec son charmant accent varois et son petit seveu sur la langue, phrase qui eût le don de rendre fou furieux le pack de décérébrés du FC Auch, déclenchant ainsi un déferlement de violence et un haut niveau de bêtise rarement atteint depuis la dissolution de l’assemblée nationale en 1997.

Il y eut Fred Michalak, notre Johnny Wilkinson à nous, qui a du se faire opérer d’à peu près tous les ligaments possibles et imaginables qui existent dans ses deux genoux, et revenu à chaque fois tel le Phœnix de ses cendres, pour le plus grand bonheur des aficionados, en dehors des bourgeois du XVIe qui font rien qu’à le siffler quand il rate un coup de pied.

Souhaitons-donc à Max Médard de revenir par la grande porte, comme l’a fait avec bonheur Vincent Clerc et tant d’autres avant lui, et espérons qu’il pourra rapidement sortir l’équipe de France de la médiocrité rugbystique où elle se complaitt pour une nullité sportive où elle exultera.

Man’s

Rencontre avec Lapinou

Un fantasme qui se réalise pour la Boucherie…

Aujourd’hui, la Boucherie est fière de vous présenter Jean-Lucienne Elissalde, apprentie bouchère qui nous vient de la Rochelle. Passionnée de rugby et de l’ASR (vous pourrez même retrouver ses compte rendus de match sur www.sport17.fr, si vous n’avez que ça à faire), Jean-Lucienne a deux idéaux masculins dans la vie : Sebastien Fauqué et Marc Lièvremont. Par chance, elle a pu rencontrer le second récemment, lors de la dédicace du livre de l’ancien sélectionneur du XV de France dans une célèbre librairie bordelaise. Elle vous livre le récit forcément poignant d’une rencontre historique.

( La suivre sur Twitter )

La dédicace la plus classe du monde.

 

Lundi 22 février, message de Kévin (pas de chance), camarade de promo à Sciences-Po Bordeaux (pas de chance non plus), fan du PSG de son état (un commentaire est-il vraiment nécessaire ?). Bon, comme je suis une jeune fille sympathique et très ouverte d’esprit, je daigne le lire. « Lundi 12 mars, 18h, librairie Mollat, rencontre avec Marc Lièvremont ». Vous remarquerez que ce n’est pas un mythe : le Kévin ne sait pas faire de phrase. Cependant, l’information était perspicace et hyper-super-méga importante. Je reste calme et me contente de lui répondre un sobre « Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah MERCI Kéké ! <3 ».

Ce lundi 12 mars sera donc le plus beau jour de ma vie, juste après celui où Ovale Masqué m’a fait visiter l’Ovale-Cave.

Je ne laisse rien au hasard pour cette rencontre. Je me fais un style Lapinou : un côté sexy qui s’ignore, un côté mystérieux qui s’affirme. Face à la pression d’Ovale Masqué, je glisse une carte de la Boucherie dans mon sac, persuadée que ça ne sert à rien : l’ancien sélectionneur sait tout, voit tout. Il ne lui manque que douze apôtres.

Organisée par la librairie, la rencontre a lieu juste à côte, au consulat honoraire du Mexique. Ils ont compris que, faute d’être un écrivain hors pair, Lapinou était un grand homme. Trois étages à grimper pour rejoindre L’HOMME. Pendant l’ascension, où mon manque d’activité physique se fait ressentir, je discute avec deux papis et un jeune homme habillé aux couleurs de l’Aviron Bayonnais. « Ah vous avez vu cette défaite face aux Anglais… Ah c’est pas brillant tout ça… ». « Vous croyez que c’est encore haut ? ». Après avoir gravi dix marches, nous décidons donc d’arrêter la conversation pour conserver le peu d’oxygène qu’il nous restait.

Enfin, j’atteins le Graal. Ou presque. La salle est tapissée d’une magnifique moquette couleur brique. 15 rangées de 5 chaises sont disposées face à l’estrade. Là, 2 micros, 2 verres, 2 bouteilles d’eau. Mais pas de Lapinou.

Quelques instants plus tard, il pénètre (oui ça va commencer à devenir sexuel) dans la pièce adjacente (pour les Kéké, ça veut dire la pièce d’à côté). Un photographe lui impose une pause naturelle : pied sur une chaise, coude posé sur le genou, tête posée sur la main, et livre dans l’autre main. Il sourit. Parce que c’est un gentil Lapinou, dans le fond.

Bon, là les choses sérieuses commencent. Lapinou et un mec dépêché là pour le faire parler s’installent. Je n’écoute pas. Il est beau. Il est sexy. Un filet de bave s’échappe de ma bouche. Je reprends finalement mes esprits après quelques minutes d’inattention.

Il revient sur sa vie d’avant sélectionneur : son père militaire, ses instit’ profs de rugby, ses frères et sœurs, ses clubs, ses titres ratés, ses titres gagnés, la blessure qui mettra un terme à sa carrière de joueur… Bon, à ce propos, voir Wikipédia. Il est amusant quand il raconte.

A ce moment-là, en pleine rétrospective sur sa vie et sa carrière de joueur, la révélation. J’ai compris la raison de la métaphore avec le lapin. Non, parce que jusqu’alors je pensais que c’était seulement lié à Lièvre-mont. Que nenni. « J’ai conçu trois fils. Un dans chaque club. J’en ai un Catalan, un Basque et un Parisien… Je crois bien qu’il était temps que j’arrête le rugby ! ». Ovale Masqué a tout à apprendre de cet homme.

S’en suit une série d’anecdotes trop connues, des allusions à sa femme (qui exaspèrent les 4 filles de l’assemblée). Il ne voulait pas être entraîneur, il l’a été, il ne voulait pas être à la tête du XV de France, il l’a été. Alors il s’emballe un peu : « Bon, il me reste quoi de plus haut que je ne voudrais pas faire ? Pourquoi pas Président de la FFR maintenant, après tout ! » Affaire à suivre donc. Le Midol et l’Equipe sont déjà sur le coup.

Vient alors la question tant attendue sur cette finale de Coupe du Monde volée aux Français parce que Craig Joubert il n’est pas gentil. Lapinou refuse toujours d’entrer dans une quelconque polémique sur l’arbitrage. La sodomie, ce n’est pas vraiment son truc. Par contre, son âme de boucher se réveille subitement et j’en ai encore des frissons. « Non mais soyons honnêtes aussi : ce que le capitaine des Blacks, McCaw, fait à Parra… C’était quand même bien fait ! ». C’est vrai. Un orfèvre ce Black. Et franchement, qui n’a jamais rêvé de mettre une torgnole au merdeux ?

C’était là le climax de l’exposé-discussion de Lapinou, qui décide alors de nous faire part de ses états d’âmes et de sa déprime. Et là, il a tout à apprendre d’Ovale Masqué.

Questions de la salle. Je crains le pire. J’ai raison. Passées les questions sur Nicolas, son fils immigré en Nouvelle-Zélande, sur un plausible retour au coaching, on passe aux questions plus politiques. Lapinou il en pense quoi du comportement de Serge Blanco qui empêche le Yach’ de jouer en Bleu ? Lapinou il est naïf. Ou il a peur. Du coup, il dit qu’il n’y a pas de pression de la part de la mafia biarrote. « Comment j’aurais réagi ? Pendant tout mon mandat de sélectionneur, je n’ai pas succombé aux pressions, que ce soit celles des médias ou de Sébastien Chabal par exemple ». BIM ! Ouin-Ouin tu es un faible, en plus d’être ennuyeux.

On arrête là les questions sans intérêt, qui auraient mérité un « tu m’emmerdes avec ta question ». C’est l’heure des dédicaces et des photos. Je suis dans les starting-blocks. J’enjambe la foule, je donne des coups, j’élimine chaque obstacle qui me sépare de Lapinou.

Ça y est, je suis face à lui. Il est disponible mais je sens une certaine pression sociale qui me laisse peu de temps. Pour me mettre à l’aise, Lapinou choisit de faire tomber sa veste. Il laisse entrevoir un corps fort bien entretenu sous son tee-shirt. Mais on s’écarte du sujet. Il fait donc ma dédicace. Je lui ai dit que je voulais être journaliste quand je serais grande. Ses vieux démons reviennent.

Puis, est venu le moment « pub pour la Boucherie ». Je lui tends la carte. Il connaît le site. Mais il va peu sur Internet. Lapinou, c’est un mec à l’ancienne.

Je me lance :

« Vous devriez y aller plus souvent. En plus, vous y avez un petit surnom…

– Oui, je sais. « Lapinou », c’est ça ? »

Pire instant « MIAOUUU » qui puisse exister. Je souhaite à quiconque entendre Lapinou dire « Lapinou », avec son petit sourire en coin. Encore plus fort que le « Paie-moi une Guinness » d’Ovale Masqué après l’amour.

Après un ultime effort (en fait, j’ai profité de notre grande complicité et de sa sympathie), j’obtiens son soutien pour la candidature de Papé. Nul doute que cela pèsera dans la balance.

Mieux encore que son soutien politique, j’obtiens l’information que la Boucherie cherchait en vain depuis des années : non, pas les photos de l’ancien sélectionneur nu, mais son adresse email personnelle. Lapinou a en effet promis d’étudier la question d’une éventuelle interview pour la Boucherie Ovalie. S’échappera t-il au plaquage comme un vulgaire Clément Poitrenaud ? Réponse dans quelques semaines…