Le Labo’Biarrot analyse Lyon-Biarritz (17-34)
par La Boucherie

  • 26 March 2012
  • 4

Par Jacques Gourou

Lyon a sorti ses crocs, il a vite dû les rentrer

Contexte :
Le LOU en voie d’extinction dans notre Taupe 14 « joue sa survie » comme l’a rappelé toute la semaine RSA (Raphaël Saint-André, qui va bientôt se retrouver au chômage et qui est le frère de PSA, alias Ouin-Ouin). Lyon se devait de gagner ce match pour se rapprocher du premier non-relégable, le BO justement avec qui ils avaient 8 points d’écart avant cette journée. Le BO quant à lui, fort de deux succès consécutifs à la maison contre Bordeaux-Bègles et Brive se déplaçait à Lyon avec pour objectif de confirmer, d’enchaîner un 3ème succès consécutif (plus arrivé depuis l’an dernier lors des 20°,21° et 22° journées (tiens, tiens) de Taupe 14 et faire un grand pas vers le maintien. C’est donc le match de la peur pour les deux équipes qui se profile au Matmut Stadium de Vénissieux.

Le film du match :
Les 2 équipes envoient du jeu dès le coup d’envoi (même si elles jouent à tort et à travers). Yachvili et Loursac passent une pénalité chacun, 3-3 après 10 minutes de jeu. Puis un événement vient bouleverser la planète de l’Ovalie. En effet, Damien Traille se saisit du ballon (et fait un en-avant, je vous vois venir mauvaises langues) et relance sur plus de 30 mètres en mettant tous les Lyonnais dans le vent à coup de cadrages-débordements (si, si), de crochets intérieurs-extérieurs et d’accélérations à grandes enjambées pour remettre à Ngwenya qui part inscrire le 1° essai du match. Yach transforme cet essai en coin (évidemment) et le Bého mène 10-3. Puis le LOU inscrit un essai transformé après du pick-and-go devant l’en-but biarrot. Puis nous découvrons l’avènement d’un nouveau boucher à Lyon. En effet, Damien Traille se blesse dans un ruck à 1 mètre de son en-but et doit être remplacé par Baby (on va dire que Biarritz va jouer à 14 jusqu’à la fin du match). On apprend que la blessure à la hanche est en fait… une morsure !!! (Mais l’arbitre et le réalisateur n’ont pas osé mettre le doigt sur cet acte et ont préféré sauver leur vie en laissant cet acte impuni). La Boucherie Ovalie mènera l’enquête pour mettre un nom sur cet acte barbare (comme on les aime).
En 2ème mi-temps, les Biarrots jouent à 14 (+ Benoît Baby mais ça ca compte pas) et vent dans le dos. Balshaw trouve 2 touches de 60 et 70 mètres, Yachvili trouve des touches à 5 mètres de l’en-but lyonnais en tapant depuis ses quarante etc. Bref, le BO marque 3 essais (dont un de Yachvili sur une interception de passe, comme contre l’UBB, par exemple) et a donc le BO (l’autre) en poche. Mais le LOU inscrit un essai à 1 minute de la fin et prive le Biarritz Olympique du Bonus Offensif.

 

Les joueurs de Biarritz :

-La première ligne : les piliers Francisco Gomez Kodela et Yvan Watremez ainsi que le talonneur Romain Terrain ont été en difficulté devant les piliers obèses des Rouges et Noirs (pas les leaders mais les derniers) et ont été progressivement remplacés par Van Staden, Marconnet (qui découvre un stade de top 14 après 18 ans passés dans l’élite) et Guinazu.

-La deuxième ligne : Jérôme Thion a parfaitement accompli le travail de l’ombre et a été solide en défense (à l’image de toute l’équipe d’ailleurs, et dire qu’ils ont le même coach que l’équipe de France). Pelu Lan Taele a réalisé l’exploit (pour lui) de commettre moins de 50 en-avants dans le match et a réalisé de gros plaquages, un bon match en somme pour le Samoan.

-La troisième ligne : Talaleilei Gray a été totalement transparent et a laissé sa place à Lakafia à l’heure de jeu. Imanol Harinordoquy vient de remporter son 2ème match de la saison avec Biarritz (depuis le derby en novembre) et a accompli son rôle de moissonneur de ballons en touche. Benoît Guyot a défendu rigoureusement pendant tout le match et a contribué au travail de l’ombre dans les rucks.

-La charnière : Yachvili a été à nouveau exceptionnelle, avec ses touches de 60 mètres, son 6/7 au pied, son essai et donc ses 25 points inscrits. A 5 minutes de la fin du match, il prend un carton jaune presque gratuitement et s’excuse auprès du Lyonnais et de l’arbitre (on a notre nouveau Jean Dridéal). Peyrelongue n’a servi à rien, le boulot du 10 ayant régulièrement été fait par Yachvili ou Traille durant ce match. Barraque a eu la lourde charge de gérer le money time d’une équipe qui avait 24 points d’avance.

-Les Centres : Damien Traille a été très performant avec ses gros coups de pompe, ses coups de génie dans l’organisation du jeu biarrot, et dans les récupérations de passes dans les chaussettes de son ami ouvreur. Mais il a dû sortir à la mi-temps suite à une grave morsure et a laissé sa place à Benoît Baby. Ce dernier a été invisible et n’a touché quasiment aucun ballon de toute la seconde période (un ou deux de temps en temps pour un petit en-avant). Charles Gimenez a été un bon perforateur de la défense lyonnaise et a fait office de 3° flanker lors des phases défensives avec un nombre incalculable de plaquages.

-Les ailiers : Ngwenya, ailier droit (n°14) a joué tout le match à gauche et Haylett-Petty, ailier gauche (n°11) a joué toute la partie à droite… Ils ont tous les deux fait preuve de beaucoup d’intelligence avec des relances parfaitement senties et des accélérations incroyables comme ils en ont le secret. Ils ont inscrit un essai chacun.

-L’arrière : Iain Balshaw a considérablement soulagé le BO avec ses longs coups de pied et ses rebonds à 20 cm de la ligne de touche, juste histoire de dire qu’elles étaient pas directes. Il a aussi pas mal relancé, même s’il a surtout laissé l’initiative à ses ailiers.

 

Les joueurs du LOU :

Enrico Januarie : le Springbok a fait un bon match, en animant le jeu et en alternant jeu au large et jeu au ras. Il a pris un jaune mérité et a inscrit un essai. Il fait du bien à cette équipe lyonnaise à chaque week-end, ça c’est confirmé cette fois-ci.

La première ligne : ont dominé leurs homologues biarrots (surtout avant la sortie de Guillamon et ses 145kg) en mêlée fermée. La conquête en touche a été propre et bien assurée du côté lyonnais (comme du côté biarrot), les talonneurs Jenneker et Antonio Testa y ont été pour quelque chose.

Eugène N zi : il a pu profiter du soleil et se dorer la pilule sur le banc des remplaçants, il a été contraint de sortir à la… 3ème minute.

Laurent Tranier : A été très mauvais. Un ouvreur absent, c’est rare mais Tranier l’a fait. L’ancien Biarrot s’est troué sur une chandelle, a fait des boulettes en repli, s’est fait découper quelquefois après s’être empalé sur la défense de Biarritz. Ah aussi, il a commis plusieurs en-avants. Un match a oublier pour lui.

Juan Leguizamon : Flanker ? vous avez dit flanker ? J’aurais plutôt dit 3/4. Il a utilisé son jeu au pied à 2 reprises (dont une touche trouvée). Il s’est amusé à arriver plein fer sur la défense biarrote (à la Manu Tuilagi) et nous a fait part de belles percées offensives à la manière de Philippe Sella (pour les vieux) ou de Ma’a Nonu (pour les jeunes). Leguizamon a incontestablement été l’homme du match côté lyonnais.

 
 

Quelques mots à propos de Jacques Gourou, l’auteur de ce texte : est tombé dans la marmite du football lorsqu’il était petit, à la grande joie de son père. Puis à l’âge de 6 ans, il tient tête à son père en délaissant l’Euro 2000 pour le premier Tournoi des Six Nations. Depuis, il n’a d’yeux que pour le XV de France et le Top 14, et a totalement délaissé le monde cruel du ballon rond. La légende raconte que son père tente parfois de le ligoter dans son sommeil pour le forcer à voir jouer Ribéry à son réveil.