Le Lab’ougnat analyse Saracens – Clermont (3-22)

A match épique, compte rendu épique. Pastigo a mouillé son slip comme Mathieu Lartot devant les Gallois.

 
Par Pastigo,

 

Ce weekend était écrit. Au sens propre, puisque Damien Try avait déjà fait le compte rendu de la victoire à l’expérience de Toulouse alors qu’Ovale Masqué s’était délecté de romancer la louse annuelle des auvergnats lors d’une joute de vannes de bien mauvais goût. Ceci afin d’être libres tout le weekend et de se vautrer dans le stupre. Ne restait plus au Stagiaire qu’à ajouter quelques faits de jeu inutiles, et l’affaire était pliée. Sauf que les choses ne s’étant pas tout à fait déroulées comme prévu, j’ai l’immense plaisir de vous présenter :

 

Saracens – ASM

Sorry, good game.

BIS REPETITA PLACENT . Voilà bien le genre de phrase que l’Auvergne maudit, et ce fifrelin d’Horace se ferait bien décalotter le vertex par plusieurs générations de deuxième ligne jaune et bleu s’il n’avait pas eu l’excellente idée de décéder quelques 16 siècles avant JP Perez.
Une semaine que j’incante, que j’implore, que je sacrifie une vierge à l’aube sur le Temple de Mercure (pardon aux familles), haut lieu de l’ésotérisme auvergnat, qui m’a vu dégoiser des psaumes déments bras ouverts face à la Capitale. Une semaine toujours que je chasse le démon, que j’enjoins à tous ceux qui ne veulent pas l’entendre que nous n’avons aucune chance de triomphe, que la messe est dite, que l’adversaire est trop fort. Avec au fond de l’âme cette puissante flamme si difficile à contenir, celle la même qui ferait fondre sur nos troupes l’impitoyable glaive de la guigne si je devais céder.

Mais aujourd’hui, il n’est pas de chance, d’hasard ni de prédiction qui saurait juguler l’infatigable élan du guerrier.


Le contexte :

Les Saracens, champions d’Angleterre et faciles premiers d’une poule 5 relativement accessible (si, quand le principal adversaire est Biarritz, c’est une poule accessible), ont l’avantage de recevoir dans leur antre de footeux ASM le maudit. Autant dire que même les plus gros infirmes chauvins conservent quelques réserves alors que le spectateur lambda annonce sobrement que le Club anglais semble favori.
Tant mieux.

L’ASM s’est sorti d’une poule pas si accessible qu’annoncée, qui a vu tomber Leicester et s’affirmer l’étonnant Ulster. Soit tout de même deux demi-finalistes sur ce groupe de quatre, Aironi se demandant encore ce qu’elle a bien pu faire de mal pour être donnée en pâture de la sorte.
Des victoires essentielles mais aussi des regrets, qui en plus de nourrir les pires présages ne permettent pas d’entamer cette dernière course dans les meilleures conditions. Reste à savoir si ces péripéties auront su rassembler un groupe qui, grâce à sa confortable avance en Taupe14 dans l’ombre du géant, peut se concentrer sur cette objectif qui fut si souvent le puits sans fond des pires déconvenues.


Le film du match

“La crainte de la guerre est encore pire que la guerre elle-même.”
Sénèque

C’est l’heure. Les Saracens jouent en rouge et noir, le maillot de ceux qui gagnent à la fin, en tout cas dans le meilleur championnat du monde. Les premières secondes du match donnent le ton d’une rencontre qui, si elle continue de la sorte, risque d’être rythmée et pour le moins percutante. David Skrela, titulaire indiscutable tant le Mojo de James pourrait interdire à ce dernier d’approcher un match de H Cup à moins de 500m, brille immédiatement dans l’exercice qui le rend incontestable. C’est en effet dès la 3ème minute qu’il sort suite à un KO de la jambe gauche, il ne reviendra jamais. Sans doute incapable de supporter l’idée de voir les rouges et noirs perdre deux matchs en 2 jours, en plus d’y participer. Cet homme a du coeur, c’est incontestable.
Skrela qui sort, c’est James qui rentre. Et là, les mots se mélangent. 28-29, défaite, drop… LE drop. Bref, je vois ici le signe des astres, la puissance céleste qui décide à jamais du sort funeste de l’entrée de L’Auvergne dans l’UE. Il a l’air pourtant si serein, notre néo-barbu. Il me regarde, calme, élégant, et dans ses yeux je lis ces mots assurés : Fais moi confiance.

Pendant ce temps quelque part en Auvergne, Gerhard Vosloo finit les restes d’un catalan et allume sa télé.

La pause Skrela n’aura pas entamé la volonté des deux cotés de prendre rapidement le dessus en terme de vitesse et d’agressivité. Le combat est rude, les ballons sortent vite, le niveau est européen.
Les charges punitives s’enchaînent et Clermont met son adversaire à la faute, l’occasion d’une première mêlée qui s’avère jouissive puisque le pack auvergnat explose son homologue. C’est à ce moment que va démarrer l’attraction jaunarde de cette première mi-temps : le festival Brock James.
Frappes stratégiques d’une précision diabolique, occupation intelligente, mettant en oeuvre le plan de jeu de Saint Vern qui ne fait désormais plus de doute. Presque aussi précis au pied que lors d’un match de taupe14 inutile, il concrétisera les temps forts de ses partenaires.

Brock James, l’homme qui donne toujours l’impression de jouer en smoking, même avec les affreux maillots clermontois.

 

Ceux ci ne sont d’ailleurs pas non plus avares de leurs qualités, et surtout d’une détermination exemplaire, à l’image d’un Zirakasvili sevré de sang pendant de trop longues semaines et qui semble déterminé à avancer sur chacun de ses ballons jusqu’à ce que mort s’en suive.
Les Anglais continueront plus ou moins à coller au score via la botte moyenne de Farrell qui ressemble quand même sacrément à une espèce de zombie quand il prépare ses coups de pied. Même si la suprématie reste fragile à ce moment du match, c’est Clermont qui avance à l’impact et qui propose la défense la plus agressive apte à faire déjouer l’adversaire. Chaque Clermontois assume ses responsabilités avec classe. Les découpeurs découpent sans jamais se faire piéger, Lee Byrne est impeccable dans les airs et ajoute en plus des coups de pieds de mammouth déroutants pour les anglais, Parra est insupportable, Sivivatu nous fait des percées d’autrefois, et je vais bientôt demander Brock James en mariage.

Même la météo anglaise ne sait plus quoi penser, tentant d’arroser les initiatives auvergnates tout en illuminant celles des Anglois, sans succès.
Les Anglais commencent cependant à faire déjouer la mêlée clermontoise, tout n’est pas parfait. Si Clermont a raté l’occasion de concrétiser à plusieurs reprises, les Auvergnats ne sont pas non plus à l’abri d’un éclat anglais. Clermont a certes pris la main, sur l’énergie, avec un encourageant 9-3 à la mi-temps, mais l’Auvergnat sent bien que le match est loin d’être plié.


Vern Cotter: j’aime qu’un plan se déroule sans accroc


Pendant ce temps, Gerhard a depuis longtemps compris que ses camarades ne sont pas à une séance de dédicaces à Vulcania. Prenant à peine le temps d’enfiler un slip en peau de Toulonnais, il court tout droit vers l’Angleterre, dessinant le premier tracé de la future autoroute Clermont-Calais. Tel Obelix devant une légion romaine, il invective dans un néandertalien parfait « Laissez m’en un ! Laissez m’en un ! »

La deuxième mi-temps va démarrer, le temps que ces sympathiques commentateurs nous rappellent (ahah) que la veille Toulouse menait aussi à la mi-temps. Clermont va faire comprendre que la 1ere partie n’était qu’un préambule, un doux échauffement, et s’ils ont montré de l’envie précédemment là ils commencent à avoir faim.
Parra commence à simuler des fautes, les gros font tout exploser à chaque impact. Les Anglais se consomment de plus en plus et Hines sur une superbe passe après contact sert Rougerie qui fait de même pour Parra qui n’a heureusement pas à en faire autant pour permettre à Byrne d’aplatir, ce dernier ayant bien failli survoler l’en but anglais sans le toucher tellement celui ci est court.
Joie – FOUYAYAYAYA – frénésie – slip sale.

On pourrait croire que les Clermontois ne peuvent donner plus, et bien si. Lee Byrne décide de voler la place du meilleur joueur au pied à James, trouvant une touche de 70m sans angle (wtf de platine de l’après midi), chaque joueur qui touche un ballon avance comme à Stalingrad sous le feu des commissaires politiques, la défense annihile toutes les tentatives des Anglais qui dans ces conditions commencent visiblement à perdre toute conviction dans leurs attaques. Pire, ils souffrent et s’épuisent, alors que les hommes de Vern semblent eux se nourrir encore de ce constat.
C’est à ce moment que je vais avoir mes premières règles, puisque sa désormais re-Majestée Brock James, le regard froid et convaincu, nous passe un magnifique drop devant ses 14 comparses médusés.

Brock James passe un drop en H-Cup.


Clermont continue, et récupère une pénalité sur un maul qui avance bien, faisant suite à une touche bien maîtrisée. Brockinou transforme dans un geste d’une sensualité sans égale et à la 54eme minute l’ASM mène désormais 22 à 3.

Je vais couper le fil de ce résumé pour passer un message personnel, je le dois et c’est le meilleur moment.

Brock, mon amour.
On s’est aimé comme on se quitte.
Je t’ai trompé, j’ai sali ton nom quand tu m’avais tant donné.
S’il te plait, reviens. Je préparerai tes sandwichs, je rangerai tes chaussettes, je ferai tout pour que tu oublies à quel point je ne te mérite pas.
Rentre à la maison, les enfants t’attendent.

 

Reprenons.
Les premiers changements s’opèrent, des deux cotés. A chaque fois, ils amèneront sang frais et détermination pour les uns, impuissance et résignation pour les autres. Les Anglais finiront même par à peu près tout changer, parce qu’on sait jamais, sans plus de succès.
Rougerie nous offre quelques exemples de ce que devrait être une défense offensive en équipe de France, et PSA doit peut être commencer à se demander si c’est pas son plan de jeu qui déconne vu à quel point le décevant blondinet en bleu redevient le Golgoth des montagnes en jaune.
Sivivatu se sort à merveille d’un situation perdue avec 3 Bretons sur le râble, tout Anglois qui se présente est au choix concassé ou dans le meilleur des cas catapulté en tribune. Napoléon commence à twitter sévère.

Malgré le pilonnage de la RAF, Gerhard est arrivé à Calais. D’un coup de poing il ouvre la Manche en deux et commence sa traversée.

Les Anglais vivent un cauchemar. Chaque tentative avorte, et les arrières ne sont même plus jouasses à l’idée de récupérer un ballon de relance, désormais convaincus que celui ci n’est expédié que dans le simple but de les voir revenir et se faire éparpiller la tronche dans le mur auvergnat, encore et encore. Nous entrons dans les dix dernières minutes. L’Anglais admet qu’il n’y a plus rien à espérer, mais voudrait sauver l’honneur s’il n’est pas déjà enterré.

Quelques brèches se créent, et les voilà devant la ligne de mes soldats. Ils n’en bougeront plus.
C’est alors que commence ce qui est probablement l’une des scènes de siège les plus épiques de l’histoire du cinéma. Et seront consacrées sur les cendres de l’armée anglaise la ténacité, la rage et la détermination de tout le groupe auvergnat. Un moment intense.
On peut lire la hargne dans l’oeil du défenseur jaunard : « Regarde derrière moi. J’ai le pied dans l’en-but. Tu n’as qu’un pas à faire, juste un, pour gagner ce combat. Mais tu n’y arriveras pas, car aujourd’hui j’ai décidé que tu ne passerais pas. C’est ainsi, car je préfère mourir ici que de te laisser ces points. »
Et à chaque regard de répéter ces mots en silence, chaque joueur déterminé à faire honneur aux autres. Lâcher, céder ne serait-ce qu’un pas, c’est planter un couteau dans le dos de tous ceux qui sont là, à coté, d’ores et déjà sacrifiés au nom des siens, du drapeau, du sang.

Oh putain que c’était bon de les voir tout donner comme ça chacun leur tour, pendant ces dix longues minutes, et de permettre à Parra de dégager le ballon à la sirène. Ce n’était même pas une libération, on aurait cru qu’ils pouvaient encore tenir dix minutes de plus, rien que sur la rage.
Ils sont fiers, nos hommes. Tellement qu’ils en oublient presque d’être heureux. Mais ils la méritent, leur demi-finale, sans l’ombre d’un doute. Un match qui pourrait sceller leur sort, tant le groupe a grandi et s’est soudé dans une telle rencontre.

Ah oui pardon, Gerhart. Et bien il est arrivé, juste après la sirène. Empêtré dans un filet de pêche, il traîne un chalutier derrière lui depuis Douvres ce qui l’a considérablement ralenti.
Déçu, il commencera par manger une jambe de Farrell quand l’émotion prendra le pas lors des retrouvailles avec Bardy et Cudmore, qui lui ont offert un joli collier en crânes d’Anglais qui décorera sa grotte avec goût.

Moi, j’ai joui.

 

La palette des Experts analyse les dix dernières minutes. C’est bien foutu.


En conclusion :

C’est évidemment un beau succès. Mais rien est fait, il faut s’en servir pour construire la prochaine rencontre. Le favori à mon avis, vu leur match de samedi, ne laissera pas à Clermont de quoi se permettre les quelques erreurs qu’ils ont pu commettre. En touche notamment, quelques fautes, quelques ballons mal négociés qui sont passés face aux Saracens mais qui laisseront autant de munitions au Leinster.
Ca va moucher rouge, et ça nous promet l’un des plus beaux matchs de l’année. M’est avis que celui qui sortira vainqueur de cette rencontre sera probablement champion d’Europe.
Mais aussi effrayant que puisse être le Leinster actuellement, s’il y a une équipe aujourd’hui qui a une infime chance de les faire tomber, c’est bien Clermont.


Les joueurs :

Difficile de mettre en lumière un joueur plus que les autres. A moins que… Skrela homme du match : se blesser, son choix de jeu le plus pertinent de l’année. Les plaquages offensifs de Rougerie furent remarquables d’efficacité, ce qui en aura sans doute agacé plus d’un. Il a aussi été très volontaire quand il s’agissait d’aller de l’avant. Zirak’ a sorti un match énorme, de teigneux, monopolisant plusieurs joueurs sur des charges de mule et libérant toujours son ballon une fois maîtrisé (20 mètres plus loin). Debaty est entré et a très vite compris l’idée, qui lui allait d’ailleurs très bien. Brock James évidemment, l’oeil qui va bien et le pied qui suit, n’a pas eu peur de l’évènement et l’a même carrément pris à son compte. Bardy, Cudmore, Ti Paulo avaient de quoi se régaler.
A noter, Julien Bonnaire a fait une faute de main derrière une touche mal négociée, un scandale. Sivivatu a fait quelques belles courses qui ont mis son équipe dans le bon sens, et a fourni un très gros travail défensif. Buttin n’a même pas manqué tellement Lee Byrne a fourni un superbe travail autant sur les ballons hauts que sur un jeu au pied de qualité.


Coté anglais, évidemment c’est moins jouasse. Papa Farrell a probablement giflé son fils.
Charlie Hodgson a gagné son duel de Gaston Lagaffe avec David Skrela car lui ne s’est pas blessé et n’a fait aucune connerie. Schalk Brits a été victime de l’ostarisation de Raphael Ibanez qui ne supportait pas qu’un talonneur puisse faire cadrages débordéments, il est vrai assez inutiles sur ce match. Alex Goode est meilleur quand il présente la météo sur M6 et Matt Stevens n’a jamais franchi la ligne jaune.

Dégoutés par leur propre médiocrité, les Saracens ont décidé de se retirer un point.

Bienvenue à Londres, part 4 : Les Saracens

“Des Sarrasins ? Ca ne sonne pas très anglais” – Claude Guéant.

 

Par Serge Simon Pierre,

Rappel des précédents épisodes :

Partie 1 : Intro du rugby londonien

Partie 2 : Les Harlequins

Partie 3 : Les London Irish

 

Les Men in Black : voilà pour leur surnom facile, dû à leur maillots, ou les Sarries plus couramment. Club fondé en 1876 par des étudiants de l’école Philologique c’est-à-dire l’étude de la linguistique historique à partir de documents écrits, ce qui laisse supposer que contrairement à une idée rependue, même les piliers originels savaient lire.
Là encore du déplacement puisque c’est à Watford à 20 miles au nord de Londres qu’ils officient, et où ils partagent le stade des manchots.

Au palmarès : un titre de champion d’Angleterre l’année dernière. Il s’agit d’un club qui a passé le cap du professionnalisme avec une grande ambition sans jamais réellement concrétiser. Toujours bien placé, jamais réellement déterminant, le club espère enfin évoluer avec le titre obtenu la saison précédente. Dommage pour un club racheté par un millionnaire ambitieux en 1995, qui, avant Boudjellal, avait pour objectif de réunir la crème de la crème. Le club rata de peu le titre en 1998 et vit se succéder durant la décennie suivante 9 coaches, parfois fort brièvement. Les résultats faibles prouvèrent les limites des chaises musicales comme stratégie d’entrainement.

Récemment annexé par l’Afrique du Sud (grâce au business man Johan Rupert et ses amis) le club obtient donc enfin des résultats grâce à la patte de l’entraîneur Brendan Venter, également célèbre pour ses sorties médiatiques surréalistes et les problèmes avec la commission de discipline qui en découlent fréquemment. Le champion du monde 1995 a néanmoins pris du recul avec le terrain et siège désormais au poste de directeur technique. L’Irlandais Mark McCall, ancien international et coach de l’Ulster, lui a succédé sur le banc. A noter aussi la présence dans le staff d’Andy Farrell, “père de” et qui est visiblement est meilleur coach que joueur (à XV en tout cas). Intérimaire du XV de la Rose avec Stuart Lancaster et Graham Rowntree, les Sarries luttent actuellement contre la RFU pour le conserver au club.

Le bon :

François Penaar capitaine des Boks champion du monde en 1995, représenté dernièrement sous les traits de Matt Damon dans Invictus. Fade, édulcoré comme son alter ego cinématographique, trop poli, il occupe sans conteste cette place pour avoir joué, entrainé et dirigé le club en l’espace de 5 ans. Après le titre de 1995, il partira sans un mot d’insulte et sans succès…

De nos jours, on peut citer Charlie Hodgson. Joueur exemple à Sale depuis des années, le meilleur réalisateur de tous le temps en Premiership a rejoint les Sarries cette saison. Mais Charlie Hodgson, pour beaucoup c’est surtout le pauvre bougre qui a du succédé à son altesse Jonny Wilkinson après 2003. Auteurs de performance catastrophiques à l’époque, il a réalisé un retour gagnant dans le Tournoi 2012 (deux essais décisifs contre l’Ecosse et l’Italie). Mais à 31 ans, il devrait logiquement céder sa place à l’ouverture à Owen Farrell, qu’il chaperonne déjà aux Saracens.

La brute :

Deux bouchers notoires ont été apercu dans les environs de Vicarage Road ces dernières années.
Danny Grevcok a débuté sa carrière en 1997 aux Sarries où il passa 4 saisons. De son passage il ne reste que peu de traces, pour la bonne et simple raison que ses victimes respectent la loi du silence. Outre le charmant compagnon de mêlée qu’il est, Danny anime avec succès trois tournées en Nouvelle Zélande ou son occupation favorite se résume aux échanges gestuels avec les autorités locales. Connu aussi pour exécuter un contrat à la lettre, il suffit de lui nommer un joueur pour que celui-ci ne finisse pas le match.

Julian White ne fut pas plus fin, il officia ici 3 saison durant lesquelles il fut convoqué pour la première fois en équipe nationale. Il se distingue sur le terrain et en dehors par des actes de violence, le plus souvent éméché (en dehors, le contrôle d’alcoolémie n’étant pas effectué sur le terrain), il traine une réputation où la bêtise brute se conjugue avec l’agressivité bête. Efficace pour le moins pour un pilier puisqu’il compte 69 sélections sous le maillot anglais. Après un court passage à Bristol, il joue à Leicester depuis 2003.

Actuellement, on peut compter sur Schalk Brits, qui est certes un excellent talonneur mais aussi une machine à cartons (9 dans toute sa carrière, dont 2 dans cette Heineken Cup 2012).

Schalk dans ses oeuvres de talonneur – trois quart

 Le Truand :

Gavin Henson, qui a joué 3 matchs pour le club fin 2010. Présenté comme le grand retour de l’enfant terrible du rugby gallois, l’expérience Sarries ne durera que six semaines pour trois matchs, le temps de perdre son bronzage rituel, et d’aller voir à Toulon si les UV étaient meilleurs. Raté là aussi…

Son dernier passage à Cardiff  n’aura pas été plus glorieux.

Les Froggies :

Beaucoup ont été attirer par ce club dont Thierry Lacroix ou Raphael Ibanez. Mais surtout Philippe Sella, qui fut un des premiers à tenter l’aventure anglaise. Christian Califano pour sa signature de retour de Nouvelle Zélande en forme de bras d’honneur à Toulouse et aussi Thomas Castaignède.
En effet, après avoir quitté Toulouse pour l’adversaire castrais, “le petit prince” part à Londres qu’il ne quittera plus. Ici son air de jeune premier lui ouvrira les portes de la finance où sa gouaille landaise y fait merveille. Il reste malheureusement consultant rugby à ces heures perdues. Il est à noter qu’il aurait pu également prétendre au titre de bon pour ses airs de gendre idéal, et à celui de truand pour ses petites mesquineries et provocations sur le terrain…

Un mec qui ressemble à Eric Zemmour en mignon ne peut être que vicieux et mal intentionné

 

Le Plus :

Le stade, encore un terrain de jeu de balle ronde qui semble effectivement adapté pour créer une ambiance.

 Le Moins :

Sarrie la mascotte, un chameau dont on se demande bien l’origine et l’intérêt, et dont la ressemblance avec Alf l’extraterrestre semblait plus évidente. (bon pour les origines du chameau et du nom Saracens, voir ici. On a pas souvent l’occasion de citer rugbyrama alors pour une fois…)

Fiche de club : le Munster

Faites pas gaffe. On gagne la H-Cup, on rentre chez nous et on vous laisse tranquille.

 

Chaque année ou presque, la H-Cup c’est l’occasion de retrouver ce club de gros enfoirés de rouquins. Et dire qu’il y a des gens qui les aiment. Si vous demandez mon avis, il faudrait les ; Ouais nan, me demandez pas mon avis, je vais encore avoir des problèmes. En tout cas, PlasticPaddy fait partie de ces personnes. On l’applaudit tout de même.

 

Le club :

Officiellement : Irish Rugby Football Union Munster Branch. Devise “To the brave and faithful, nothing is impossible” (Aux hommes courageux et fidèles rien n’est impossible). Aucun rapport avec leur équipementier à bandes, c’est la devise du clan des McCarthy, célèbre famille de la province.

 

Les villes :

Au Munster, on ne fait rien comme les autres. 1 club, 6 comtés (Clare, Cork, Kerry, Limerick, Tipperary et Waterford), et 2 villes : Cork et Limerick. Deux villes qui se méprisent ouvertement, donc deux bases pour les joueurs qui ne font en principe qu’une séance d’entraînement en commun par semaine.
D’un côté, Limerick la pauvre, l’humide, la grise, avec ses gangs, ses problèmes de drogue. De l’autre, Cork la dynamique, la joyeuse, l’ensoleillée (cf. le bronzage naturel de Donncha O’Callaghan).
Limerick, c’est la ville qui vit rugby, parce que c’est la seule chose entre eux et la dépression, et ce même avant que la crise ne mette la moitié de la population sur la paille. Même les locaux s’amusent à pourrir la réputation de leur ville, en témoignent McCourt et ses Cendres d’Angela (notons le courage du type qui écrit son bouquin misérabiliste bien à l’abri aux États-Unis).
Cork, c’est la ville de tous les sports (même le foot, c’est dire), et où le rugby n’arrive qu’en troisième position après les vrais sports de bouchers que sont le foot gaélique et le hurling. En hurling, quand on n’aime pas son entraîneur, au lieu de refuser de boire une bière avec lui, on se met en grève et on organise une manifestation avec 10 000 personnes. Un autre monde. Les gens de Cork brillent par leur modestie, leur gentillesse et leur respect des arbitres (Roy Keane).
Les deux villes sont néanmoins unies par leur mépris commun de Dublin et du Leinster.

 

L’histoire :

La légende commence en 1978. Cette année là, le Munster bat les All Blacks (12-0). Le Munster reste d’ailleurs la seule équipe irlandaise à avoir jamais battu les Blacks (oui, ça fait mal). Ce fait d’armes exceptionnel a été immortalisé dans une pièce de théâtre “Alone it stands”, toujours régulièrement jouée dans les théâtres de la région. L’histoire a bien failli se répéter en 2008 quand les Blacks sont revenus pour l’inauguration de Thomond Park rénové, mais très certainement pour éviter que l’on ait à changer le titre de la pièce, ils ont fini par s’imposer 18-16. Amateurs de haka, celui de ce match est particulier.

A part les Blacks, le Munster compte aussi quatre victoires contre l’Australie. La dernière en 2010 a donné le ton pour la coupe du monde : battre l’Australie c’est facile, il suffit de les noyer et de les faire mourir d’hypothermie.
Le Munster, c’est surtout l’équipe de la coupe d’Europe. 2 titres, 121 matchs joués, record du nombre de match pour un joueur (103 pour O’Gara, série en cours), du nombre de points marqués par un joueur (1287, pour vous savez qui, série en cours), 4 finales, un record de 12 qualifications de suite pour les quarts.

 

Les couleurs :

Le rouge bien sûr. Avec un peu de bleu marine (couleur du drapeau de la province). Des maillots sobres (même si le sponsor est écrit en gros dessus), bien coupés. Classe, élégance, sobriété. A noter que les joueurs ont normalement l’interdiction d’échanger leurs maillots à la fin des matchs.

 

Le stade :

Ou plutôt les stades. Musgrave Park à Cork est un tout petit stade (9 250 places), surtout si on le compare au stade des sports gaéliques de la ville, le Pairc Ui Caoimh et ses 43 500 places. Musgrave accueille quelques matchs de Ligue Celte lors desquels le public se montre particulièrement chauvin en applaudissant les joueurs basés à Cork (donc aussi Mafi et Howlett) et nettement moins ceux basés à Limerick. Parfois ils poussent le vice jusqu’à chanter la chanson locale, “The Banks of the Lee”, traditionnellement réservé aux sports gaéliques, pour bien faire comprendre qu’on n’est pas à Limerick.

Mais le vrai stade du Munster c’est Thomond Park. Stade de taille modeste (26 000 places), l’ambiance qui s’en dégage est incomparable. C’est une forteresse, surtout pour les matchs de H-Cup : 91% de victoires à domicile pour ces derniers et 82% pour la ligue celte. A titre de comparaison, pour le Leinster on est à 79% et 86%. Thomond Park est célèbre pour ses chants (“Stand up and fight” ou “The fields of Athenry” selon l’occasion), et pour le silence du public lors des coups de pieds. L’âme de Thomond Park, c’est la Red Army, les supporters du Munster qui depuis 1999 se déplacent en nombre pour voir leur équipe jouer et l’encourager. Bruyants, partiaux mais forcément sympathiques, en toute modestie, les meilleurs supporters d’Europe.

 

L’emblème :

Un cerf et les trois couronnes qui sont l’emblème de la province depuis des siècles, symbolisant les royaumes d’Ormond, Desmond et Thomond. Au Munster, on aime la tradition. Comme le soulignait un journaliste irlandais « si les supporters du Munster se rapprochaient un peu plus de leurs racines, ils faudrait les traiter contre le mildiou ».

 

Les joueurs clés :

L’incontournable Ronan O’Gara, l’homme qui depuis 12 ans tourmente les équipes de France, d’Angleterre et d’ailleurs, tout en étant incapable de réussir un placage correctement. La technique de placage de Rog peut se résumer à « essayer de m’accrocher à ce type suffisamment longtemps pour que Paulie ou Donners arrivent ». La plupart du temps, cela suffit. O’Gara c’est surtout un buteur exceptionnel (et qui quand il se rate, le fait aussi de façon exceptionnelle), un tacticien dont la plus grande joie est de faire plaisir à ses avants en les faisant avancer de 50m d’un seul coup de pied. Ajoutons à cela une certaine tendance à narguer l’adversaire pour lui faire commettre des fautes stupides (Ashton a testé) et un don certain pour la chanson.

 

Les deux font la paire :

On ne présente plus O’Connell, le grand chef roux à qui tout obéit, et que ses coéquipiers surnomment affectueusement Psycho.
O’Callaghan, outre son habilité en touche, sa capacité à être toujours hors jeux dans les rucks, est aussi célèbre pour son goût exquis en matière de sous-vêtements assortis au maillot, son bronzage presque gallois et pour avoir suivi Nerval dans son choix d’animal domestique. En perte de vitesse fasse à l’autre Donnacha (Ryan), personnage qui semble meilleur mais nettement moins drôle. On ne peut pas tout avoir.
Le ‘fils de’: Keith Earls. Jeune joueur (25 ans cette année) qui a percé depuis 2008/2009 et une première sélection pour les Lions. Fils de Ger Earls, il a passé son enfance à faire le mur pour voir les entraînements à Thomond Park, et à côtoyer O’Connell qui venait déjeuner chez ses parents toutes les semaines. Talentueux, pouvant jouer au centre, sur l’aile et à l’arrière, capable de belles accélérations et de courses intéressantes. Aime aussi jouer au foot gaélique pendant les matchs.

(taper dans le ballon pour qu’il revienne dans ses mains est un geste courant en foot gaélique)
 


L’infirmerie :

Ces derniers temps, les joueurs-clés de l’équipe ont tendance à faire de longs séjours à l’infirmerie. Parmi eux notons :
David Wallace, troisième de la lignée des frères Wallace, et de loin le plus talentueux. Dans la plus grande tradition familiale, sa carrière internationale s’est probablement terminée sur une blessure, sauf qu’au lieu de devoir ça à un terrain gelé comme Paul et Richard, lui c’est à un Fidjien anglé (anglais ça rimait pas). De retour depuis la mi-mars, à temps, peut-être, pour le ¼ de finale de la H-Cup, et qui sait, atteindre les 200 sélections (et ainsi rejoindre Hayes, Stringer, Quinlan, O’Gara et O’Driscoll – non pas celui là, l’autre – dans le club fermé des vétérans) et finir sa carrière en beauté. A défaut, peut tenter le surf (ceci est le moment miaou de l’article).

Brrr, l'eau était froide... Little David se cache !

 

Dougie Howlett.

62 caps pour les Blacks, 49 essais (record). 94 sélections avec le Munster, 32 essais. Très certainement la meilleure ‘importation’ de la Province, Howlett est presque devenu indispensable. Son absence suite à une blessure a cependant permis à Simon Zebo de montrer de quoi il était capable. Devrait revenir pour la saison prochaine puisqu’il a signé pour rester jusqu’en 2013, et donc finir sa carrière en rouge.

 


Les recrues :

Comme le Leinster et dans une moindre mesure l’Ulster, le Munster fonctionne avec un système d’académie qui permet de promouvoir des jeunes joueurs issus du système de formation. Earls en est un exemple récent, tout comme Simon Zebo.
Inconnu il y a encore 6 mois, Zebo a eu sa chance suite à la blessure de Howlett. Il en a donc profité pour humilier Northampton et frappe maintenant à la porte de l’équipe nationale.


BJ Botha est certainement la meilleure recrue de l’année. Pendant près d’une décennie, le Munster était réputé pour ses avants. Mais après la retraite de John Hayes (the Bull), et l’expérience (vraiment) ratée Tony Buckley, il est vite apparu qu’il fallait d’urgence trouver un pilier pour avoir une chance de retrouver un jour une finale de coupe d’Europe. La solution s’appelle BJ Botha (aucun rapport avec le boucher en chef Bakkies) et vient d’Afrique du Sud en passant par l’Ulster (classique). Un très bon choix qui a payé.

 

Le boucher :

Malgré un nombre de cartons jaunes en ligue assez impressionnant (15 depuis le début de la saison, mais aucun rouge), il n’y a pas de vrai boucher dans l’équipe. Il n’y a pas d’enfants de cœur non plus. Flannery aurait pu prétendre au titre (de boucher, hein, pas d’enfant de cœur), mais c’était plus un boucher par accident, quand l’occasion se présentait. Quinlan était une plaie, mais pas vraiment violent, comme Leo Cullen l’a indiqué entre deux changements des compresses posées sur ses yeux meurtris. O’Connell est ‘pénible’ selon les mots des consultants de France TV, mais pas particulièrement violent non plus (sauf quand on le provoque à la Cudmore).
Le seul qui me semble assez vicieux serait Mafi. Plaquages hauts, cathédrales, coups d’épaule, Mafi est tonguien et joue comme tel. Ils vont bien s’amuser à Perpignan l’année prochaine.

L’ensemble du Top14 attend sa rencontre avec M. Maciello.

Le joueur au nom imprononçable :

Pour les journalistes TV : Donncha O’Callaghan et par extension Donnacha Ryan. Après plus de 10 ans on pourrait croire qu’ils auraient appris que ça se prononce Donaka ou Donka, mais apparemment non.

 

Objectifs :

Comme tous les ans, gagner la H-Cup. Sinon, la ligue celte et de préférence en battant le Leinster.

 


Scenario idéal :

Remontés à bloc après l’humiliante défaite contre le Leinster et la soufflante passée par O’Connell et Flannery (« Je prends ma retraite et voilà ce que tu fais de la touche » a notamment assené ce dernier au pauvre Varley), ils débutent le match contre l’Ulster sur les chapeaux de roues.
Simon Zebo n’étant toujours pas au courant que le propriétaire du Domino’s de Limerick qui avait lancé l’offre « pizza gratuite à vie pour tout joueur du Munster marquant 3 essais lors d’un match de H-Cup » a suspendu cette dernière depuis qu’Anthony Foley l’a presque mis sur la paille, il récidive face à l’Ulster ses exploits de Northampton. Pour ne pas être en reste, Earls réalise un doublé. Andrew Trimble comprend alors qu’il va encore devoir supporter les vannes de Jerry Flannery sur twitter pendant au moins une semaine et que le Tournoi a sûrement été sa dernière chance de s’imposer sur l’aile en équipe nationale. Vie de merde version Ulster. Le Munster s’impose largement.
On remet le couvert pour la demi-finale face à Toulouse. Comme presque toutes les équipes françaises qui se déplacent à Thomond Park, Toulouse déjoue. Beauxis tente un drop qui passe sous la barre transversale provoquant l’hilarité d’O’Gara et des 25 000 supporters irlandais. Victoire par 10 points.

Arrive le grand jour, face au Leinster qui a, de son côté, vengé l’équipe nationale en éliminant Cardiff puis les Saracens. Portés par le discours d’avant-match d’O’Connell (« vous voulez vraiment voir la tronche de Cullen en une des journaux demain ? » hurle-t-il à ses joueurs) et les 3 années d’humiliation depuis le match de 2009, les munstermen sortent leur meilleure performance de la saison. Au terme d’un match au rythme fou, le Munster s’impose de 5 points. Vainqueurs et vaincus se donnent rendez-vous la semaine suivante pour la finale de la ligue celte.
Les deux équipes sont épuisées et le match se joue sur les pénalités. A ce petit jeu-là O’Gara s’avère meilleur que Sexton. Victoire 15-12. Des feux de joie sont allumés un peu partout dans la province. Limerick oublie le temps d’un week-end la crise, la pluie et la misère. Cork trouve une nouvelle raison de se proclamer ‘vraie capitale’ de l’Irlande.

 

Scénario catastrophe :

Trop sûrs d’eux, les Munstermen engagent mal le match contre l’Ulster et sont menés à la mi-temps. Une grosse remontée de bretelles dans les vestiaires et la peur d’être assassinés par la foule les aident à repartir en deuxième période. Ils s’imposent de justesse pour honorer la statistique qui veut que les défaites du Munster à domicile en coupe d’Europe se comptent sur les doigts des mains du baron Empain (voire de Django Reinhardt).
Le miracle ne se reproduit pas en demi face à une équipe d’Edimbourg (les Français étant en règle générale trop mauvais à Limerick pour qu’une défaite face à Toulouse soit crédible) qui s’impose sur le fil.
L’équipe se recentre sur la ligue celte. Si la demi se passe sans problème, la finale face au Leinster est longtemps indécise. Une pénalité à la 80ème suite à un hors-jeu dans un ruck d’O’Callaghan, rentré 5min auparavant, donne à Sexton l’occasion de faire gagner son équipe. Après un petit sourire en direction d’O’Gara, l’ouvreur du Leinster rentre les 3 points.
Declan Kidney entame donc sa tournée en Nouvelle-Zélande avec la moitié de ses joueurs haïssant l’autre moitié. Et il se dit qu’il aurait mieux fait de rester prof de maths.

 

La réalité :

Le doublé semble impossible, le calendrier n’aidant vraiment pas (n’est-ce pas Guy ?). Une place en finale de H-Cup est, pour la première fois depuis 2008, atteignable, principalement grâce à l’avantage de jouer à domicile, à condition que l’équipe récupère à temps ses joueurs-clés blessés.
En cas de raté sur le front européen, ils se retourneront vers la ligue celte avec encore plus de hargne que d’habitude. De bonnes chances de ramener un titre à la fin de la saison.

C’était super !

Le jeu de cartes Boucherie Ovalie, pack #1

Plaquez-les tous.

La Boucherie est fière de vous présenter Jean-Marc Doux Seins (aussi connu sur Twitter sous le nom de @RobinReferee). Bon on ne sait pas grand chose de lui si ce n’est qu’il projette de devenir arbitre et journaliste. Voilà donc un garçon qui aime prendre des coups…

Pour son dépucelage Boucher, Jean-Marc a  néanmoins décidé d’investir le domaine de la cour de récré et de nous proposer un jeu de carte révolutionnaire… le tout avec l’aide d’Ovale Masqué et Pastigo.

 

Avant de recevoir des produits dérivés tel que son ticheurte tant attendu, la Boucherie-Ovalie vous propose aujourd’hui un jeu de cartes à collectionner autour du monde du rugby (édition limitée). Certaines très rares et chères sont régulièrement échangées par les têtes pensantes du Top 14…

Et puisqu’on parle d’eux, voici un premier thème de cartes : Les non-joueurs… qui sont parfois tout aussi tarés et dangereux  que les cartes de jeu normales. Parmi eux vous allez trouver la carte la plus forte existant sur le marché. Et il n’existe aucun doublon de cette carte, allez savoir pourquoi…

 

 

Et maintenant, quelques joueurs…

 

 

 

 

La suite et de nouvelles cartes à venir la semaine prochaine !

Grand jeu concours ! Gagne ton ticheurte de la Boucherie Ovalie

Ce message s’adresse aux chômeurs, aux assistés, aux pauvres, aux radins et aux Auvergnats.

 

 Donnocha a hâte de participer !

 

Cher Boucher, Chère Bouchère,

Tu veux économiser une petite vingtaine d’euros et gagner le tout premier T-shirt officiel de la Boucherie Ovalie dont voici le visuel ?

C’est pas mal non ? C’est français.

(+ Un logo Boucherie Ovalie dans le dos. Edition limitée, pour les filles et les garçons avec 4 tailles différentes : de Romain Teulet à Paul Goze, de Christina Aguilera avant à Christina Aguilera maintenant. Les photos du ticheurte porté par de ravissants mannequins toulousains et hongrois seront disponibles bientôt. Nous on l’a déjà vu et il a de la gueule, on s’est pas foutus de vous).

Et bien ça tombe bien, nous proposons un grand jeu concours qui te permettra de frimer pour pas cher. Pour ça, pas besoin de répondre à une question incroyablement ardue style TF1 (« De quel pays viennent les All Blacks ? A – La Nouvelle-Zélande, B – La Lituanie ») mais tout simplement de flatter nos égos déjà démesurés en réalisant quelques actions pour la gloire de notre enseigne. Par exemple, une photo en compagnie d’un acteur du monde du rugby avec une pancarte Boucherie Ovalie. Ou encore mieux… comme ça :

 Ce sourire…

 (On félicite Too Long Niaise qui a osé adresser la parole à l’homme le plus dangereux du monde)

 

Tu te sens tu capable de relever le défi au péril de ta vie ? Si oui, lance toi et envoie ton acte de bravoure à contributions@boucherie-ovalie.com

Attention ! Il n’y a que 2 ticheurtes à gagner ! Les plus rapides ou les plus créatifs remporteront la mise après examen d’un jury parfaitement arbitraire. Sachez d’ailleurs que vous dénuder sur votre photo/vidéo constituera un avantage notable, en particulier si vous êtes Suédoise, ou Argentin.

Bonne chance à tous !

Le Lab’ougnat analyse Biarritz – Clermont (15-14)

Le Lab’ougnat est de retour juste avant la Heineken Cup, histoire de se porter la poisse.

 

L’équipe de la Boucherie n’est pas vraiment fière de vous présenter Pastigo, qui quand on lui a demandé de se décrire, il a répondu “Je suis un connard, depuis tout petit. Je n’y connais rien, mais dans tous les domaines, ce qui me rend très polyvalent et ma mère est née un mardi sauf qu’il faisait beau”. Débrouillez vous avec ça. Après s’être fait bannir d’à peu près tous les forums de rugby de France, Pastigo a trouvé un endroit où on est assez fous (ou cons) pour le tolérer. Pire, on le laisse même s’exprimer puisque nous lui avons proposé de reprendre le Lab’ougnat, en perdition depuis plusieurs mois. On le regrette déjà.

 

Des fautes, des en-avants, des fautes, des mêlées écroulées, des fautes, une Si Do Mi arbitrale.

 

Ça y est, il est là !
Le printemps, son soleil qui irradie de ses doux rayons le chaland qui digère, le thermomètre qui décolle enfin de la lividité cadavérique, le sourire innocent du petit Jean Marcelin qui peut enfin jouer dans le square après l’école.
Enfin ! Ils nous l’ont tant promis.
Des mois que les commentateurs de Canal nous l’assurent, restez ! Ne nous quittez pas !
Les matchs laborieux, c’est fini. Le jeu mou, c’était à cause du froid. Les en-avants, à cause du ballon trempé. Les lancés de pizza, parce qu’il faisait nuit.
Mais nous y voilà, à nous le Taupe 14 façon Super 15, les passes après contact sautées sur-sautées, les courses affolantes et tout sourire, faites de combinaisons printanières ou de relances bucoliques.
Et bien je vous le dis, si je m’acquittais du prix d’un abonnement à Canal, aujourd’hui je l’aurais mauvaise.
Mais mauvaise je l’ai tout de même, voyons donc pourquoi.

 

Le Contexte

Il y a à peine 3 mois, ce BO-ASM aurait paru bien déséquilibré. On aurait pu sans trop de risque annoncer une branlée mémorable, Clermont aurait enquillé 9 essais, 3 des ailiers, 2 des piliers, 2 de remplaçants non entrés sur le terrain, 1 du porteur d’eau et un dernier de Lhermet pour la déconne. Bah oui, mais non.
Biarritz n’en est plus à pouvoir se permettre de dire en fin de match qu’ils ont mal joué et qu’ils feront mieux la prochaine fois. Aujourd’hui pour un Basque, c’est marque ou crève. Bon, ils ne marquent toujours pas faut pas déconner, mais désormais le Bého a la rage et l’envie. Ça paraît peu dit comme ça, mais ceux qui ont un peu de mémoire savent que c’est déjà un sacré progrès.
L’ASM de son coté, comme pour la plupart des déplacements précédents, laissera croire que ce match n’est pas une priorité. Ceci accentué par l’imminence de la défaite en 1/4 de H Cup et le confortable matelas de points semi-toulousain en Taupe14. Dans ce contexte et vu le passif sur cette saison, le supporter auvergnat que je suis s’attend à voir rentrer son équipe avec un bonus offensif à 6 points. En tout cas il l’espère, puisqu’en face c’est pas Toulon (coucou!) ni le Racing (re-coucou!).

 

Le film du match

Le match débute, et le Bého montre qu’il a bien l’intention de jouer. Les Biarrots monopolisent le ballon en début de rencontre (ils le monopoliseront toute la partie à vrai dire) et veulent imposer leur rythme à l’adversaire. Cette phrase mérite une explication, car toute relative. Normalement dans un article classique, elle introduit le fait que l’équipe en question va rapidement prendre l’avantage et asphyxier son adversaire.
Une fois remise dans le contexte Bého, elle prend un sens bien différent. A Biarritz y a la TV, et ils ont bien vu que quand on joue, qu’on alterne, qu’on perce, ça donne le Pays de Galles et que ça marche. Sauf que le même schéma sans talent, ça remue, ça gigote devant la défense, ça s’empale et ça s’appelle L’Ecosse.
Donc les Basques ont le ballon, ce qui est déjà bien, et Clermont défend. Et défend bien, c’est pro, ça glisse, c’est efficace, et sans trop forcer ça ne laisse rien passer. De toute façon en face on a l’air plus épileptiques que dynamiques.
Seulement voilà, c’est sans doute distrayant de décapsuler des joueurs par paquets de 30 à la minute, mais ça ne fait pas bien avancer le score, d’autant que dans les rucks les Biarrots ne sont pas très fairplay puisque contrairement à d’habitude, ils réussissent à garder des ballons, voir à en récupérer, les effrontés.
Du coup, et ce sans trop courir car visiblement on est pas venus là pour ça, il va bien falloir provoquer quelques fautes, pour profiter de l’arme de destruction massive auvergnate qu’est la mêlée.

C’est là que tout à coup un léger doute s’installe, puisque les jaunes et bleus vont se rappeler que de mêlée ils n’ont plus.
C’est tout pété, tout malade, et il ne reste plus que les remplaçants des remplaçants. Bon, j’exagère un brin, car bon nombre d’équipes les feraient bien jouer tous les week-ends (Bisou à Agen) mais voilà que le pack basque vaporise son vis à vis à plusieurs reprises.
En même temps, puis-je vraiment leur en vouloir ? Ces mêlées ne servent à rien, mal placées, et à quoi bon pousser puisque de toute façon les Basques vont nous rendre le ballon 8 secondes plus tard suite à un mouvement raté ou une faute dégueulasse.
Le match suit son court, Biarritz fait des ronds balle en main, Clermont défend, le tout ponctué d’une faute à la minute. C’est chiant. Et ce ne sont pas les 6 points du Yach’ au pied qui ont de quoi arracher un sourire à un clown.

Voilà cependant une première mêlée assez intéressante pour que les avants auvergnats posent les cartes malgré une bien belle main. Plein centre, dans le camp adverse. La mêlée tient, sans aller jusqu’à pousser non plus hein. La balle sort à gauche, Malzieu court et accepte l’idée de se suicider pour libérer Fofana qui s’écrase à 1 mètre de la ligne. Parra sort vite le ballon (c’est le seul ballon qu’il sortira vite) pour Lapandry qui arrive catapulté depuis son camp, concasse les derniers malheureux sur sa route et aplati. Les commentateurs annoncent un bel essai contre le cours du jeu. Je pense plutôt à une bien belle enculade, et je lance fièrement ce sourire niais en direction du Sud ouest.
A peine ai-je le temps de me décontracter la mâchoire, que le Yach’ tape un coup de pied derrière son pack. Bon, ça on en voit 120 par weekends, mais il n’a aucune couverture et Kayser le contre. Ce contre, il est important d’en parler, plus que de l’essai qui s’en suit. Le Yach’ tape et Kayser se transforme en une sorte d’aspiro-poulpe, qui gobe littéralement le ballon et court (!!) tout seul jusqu’à la ligne d’essai. La scène est improbable, presque surnaturelle, je suis désormais persuadé que Kayser est un Pokemon.

Kayser passe niveau 2 !

 

6-14, je suis plié en deux à l’idée de Blanco sur son siège rouge et blanc, la mi-temps est sifflée.

La deuxième partie démarre, et le début du second acte sera vraiment laborieux, au moins autant que le reste de la seconde mi-temps, c’est dire. C’est moche, vraiment. Biarritz continue de rater des trucs, Clermont continue de défendre, le tout à un rythme de fautes et de saloperies en tout genre absolument génial, domaine dans lequel Clermont prend en plus l’ascendant. Je vais être parfaitement honnête, je vais occulter une bonne partie de ce laborieux spectacle. C’est rare quand je regarde mon équipe, mais je suis sorti fumer une clope.
Voilà, c’est dit, c’est plus sain. Je ne vais pas faire semblant d’analyser un amas de maladresse, les malheureux qui ont vu le match me comprennent probablement.
A ce jeu, c’est tout de même Biarritz qui s’en sort le mieux. Car même en ne sifflant qu’un quart des fautes sanctionnables, il en reste largement assez pour que le Yach’ permette à son équipe de recoller au score, puis de dépasser son adversaire d’un petit point à une bonne dizaine de minutes de la fin.
Les choses vont mal, puisque Buttin reçoit une biscotte pour un acte d’antijeu. Je pensais que les mineurs n’étaient pas justiciables, en fait si. D’ailleurs c’est amusant. Buttin coupe une passe du Bého sur l’aile. En-avant volontaire, hop carton jaune tu sors. Un demi-centimètre de plus, il capte le ballon, part comme une balle marquer son essai hebdomadaire, c’est un héros. C’est balot hein ?
A la 73eme minute, Clermont se dit que de perdre d’un point, surtout en ayant rien foutu, c’est quand même dommage. Alors on se met à jouer, comme on sait faire, en avançant, en perçant, en passant, et ça marche puisque après une passe au contact de Byrne, Fofana n’a plus qu’à courir comme un Jamaïcain afin d’assurer la victoire de son équipe, et avec le bonus offensif s’il vous plait. Et oui, mais non. M Raynal qui lui aussi ne supporte pas l’injustice décide de voir un en-avant.
Alors, l’en-avant.
J’ai tenté d’être le plus objectif possible, je me suis même imaginé manger du fromage à la confiture pour m’imprégner de l’esprit basque, mais non décidément il n’y a rien. Même les commentateurs toulousains ne trouvent rien à redire à cette action. Alors évidemment, les Basques diront que l’en avant est évident. Et ils ont raison, ils sont Biarrots.
Certes, Clermont doit rentrer avec une victoire à l’extérieur bonifiée et finit avec le point de bonus défensif.
Mais je relativise. Une petite Si Do Mi, ce n’est pas si grave. On a tous eu un moment de faiblesse, et c’est si vite arrivé.
D’autant que par rapport au gangbang subit le Stade Français juste après, ce n’était qu’un demi-index.

Biarritz s’en sort bien. C’est moche, c’est peu probable que ça remarche, mais c’est mérité. Ou c’est plutôt Clermont qui n’avait pas l’envie et qui méritait encore moins.
Globalement, si le score est serré, il est représentatif d’un niveau de jeu fourni par les deux équipes loin d’être satisfaisant.
La semaine prochain, c’est l’Europe !

Youhou…

 

Les joueurs

Difficile de faire ressortir quelques noms en particulier d’une telle rencontre.
Coté Clermont, toute la défense -donc en soi toute l’équipe sur à peu près 80 minutes- a fait du bon boulot. Cependant si le travail dans ce domaine est évident, on sent bien que les autres matières ont connu un certain relâchement au second trimestre, il faut maintenir ses efforts, dans l’animation, dans le combat et encore plus en mêlée. A pondérer cependant, c’est Biarritz en face, pas vraiment la meilleure attaque du championnat.

Il en va justement de même pour l’attaque du Bého, dont la qualité est inversement proportionnelle. Balshaw ou Ngwenya ont bien tenté de créer du mouvement, la désorganisation générale et la prévisibiilté des tentatives ne leur ont pas laissé d’autre choix que le violent suicide (ce n’est pas un verbe accordé) contre la défense auvergnate. En revanche, l’envie était là, symbolisée par Thion ou Imalol, combatifs malgré des déchets. Ce combat est cependant la clé de cette victoire. Il leur reste à être cohérents afin de ne plus courir pour rien.

Du coup, Yachvilli a forcément fait un bon match. Pas tant dans l’animation, mais dans la mesure où il assure la victoire à son équipe en marquant tous les points. S’il n’avait d’ailleurs pas raté quelques coups de pied M Raynal ne se serait peut être pas senti obligé de siffler l’en avant fantôme sur l’essai de Fofana.

J’ai l’impression que Ti Paulo a fait du bien en entrant, Lapandry s’est bien donné. Parra, à quelques exceptions près qui mènent d’ailleurs à un essai, a été assez lent à sortir les ballons en plus d’être un peu trop souvent imprécis sur ses passes.

Le Lab’Hérault analyse Montpellier – Agen (44-18)

“Putain, au lieu de jouer contre Agen j’aurais du jouer le Tournoi, moi…”

 

Par Fufu Bieragogo

 

Le contexte :

Suite à sa déconvenue en terre castraise, le MHR se voit dans l’obligation de faire le plein de points avant ses périlleux déplacements en Auvergne et à Toulouse, s’il veut rester en lice dans la course aux barrages. Et c’est justement ce que la bande à Droopy espère faire ce week-end avec la réception d’Agen, charmante bourgade du Lot-Et-Garonne située entre Tonneins et Bouillac, au club octuple champion de France, et qui apparemment évoluerait cette saison en Top14. Après m’être renseigné, il semblerait qu’effectivement, le SUALG occupe la neuvième place, trop à la ramasse pour espérer accrocher les places de barragistes, mais pas assez pour craindre la relégation. Ils seraient pas là que ce serait pareil.

Fabien Galthié a fait le ménage dans la ligne d’attaque en titularisant Combezou et Bosch au centre et Nagusa sur son aile. Devant, du classique avec une troisième ligne Ouedraogo – Tulou – Gorgodze sponsorisée par Caterpillar. A noter le retour d’Aliki Fakaté et ses 138 000 grammes qui vient ajouter un zeste de poésie à tout ça.
Du côté d’Agen, Conrad Barnard, meilleur réalisateur du Top14, est sur le banc, laissant sa place à un certain Junior Pelesasa. Le reste, on s’en fout.

 

Le film du match :

La rencontre commence tranquillement. Le MHR annonce la couleur : comme chaque semaine, on veut créer du jeu. Sauf qu’au rugby, pour créer du jeu, il faut une bonne conquête. Et quand on voit le rendement catastrophique de l’alignement de la bande à Fufu, à l’image du talonneur Augustin Creevy, dernier-né d’une longue lignée de pizzaioli, on a quand même le droit de s’inquiéter. Les Montpelliérains se reposent donc sur la mêlée. C’est le début d’un long processus de destruction de l’effectif agenais, dont le « monstre à 16 pattes » ressemblait fortement à un Yorkshire. 3 mêlées et 3 pénalités concédées plus tard, le XV du Pruneau est mené 6 à 0.

L’écart s’agrandit à la 14ème minute avec l’essai du numéro 8 Alex Tulou, profitant de la distraction des Agenais qui, semblait-il, étaient venus sur la pelouse de Du Manoir uniquement pour pique-niquer, qui enjambe une mêlée spontanée et court jusqu’en terre promise, humiliant le pauvre arrière par un crochet intérieur d’école. Ne cherchez plus le meilleur numéro 8 du Top 14, il est là (quoi ? Objectivité ? Connais pas !). Martine transforme, et le score s’élève à 13-0. Dans la foulée, Tulou encore lui, sur une charge monstrueuse, piétine le pauvre troisième ligne agenais contraint de sortir. On peut dire qu’il était plus moribond que Monribot.

C’est précisément à ce moment-là que le match bascule dans une dimension parallèle, une dimension où Agen marque des essais et où Florian Fritz fait des passes. Agen gagne donc sa première mêlée du match et réussit à pénaliser le MHR. En l’absence de Barnard, c’est Silvère Tian qui s’occupe de taper aux barres, ce qui ne sera pas la meilleure idée du siècle. Quoi qu’il en soit, l’arrière réussit son premier coup de pied (et ce sera bien le seul), portant le score à 13-3, puis 13-10, après un « essai casquette » (il faudra d’ailleurs qu’on m’explique pourquoi cette appellation) de Romain Edmond-Samuel, l’homme aux trois prénoms, qui parvient à capter miraculeusement le ballon sur un coup de pied à suivre de son demi d’ouverture.

Un essai-casquette en appelant un autre, sur l’engagement du MHR, le coup de pied de Pelesasa est contré dans ses 22 mètres, permettant à Ouedraogo d’aplatir la gonfle dans l’en-but agenais. Mais voilà, M. Rebollal ayant un peu trop fait l’apéro la veille, refuse l’essai, estimant que Julien Tomas avait empêché Silver Tian (qui a décidément un nom de super héros) de jouer le ballon. Tant qu’on y est, autant interdire le placage, jouer en ballerines et mettre des gardiens de buts!

Bref, dans un climat houleux (enfin juste dans les gradins), le match continue. Deuxième blessé côté agenais, Maxime Machenaud est contraint de sortir sur saignement et de se faire suturer. Rémy Martin assure n’y être pour rien, il n’était même pas encore sur le terrain. Juré craché. Le jeune demi de mêlée laisse sa place à Alexis Balès, l’homme qui a fait reculer Mamuka Gorgodze (et ça, c’est Balès…), mais qui cette année, est resté étonnement calme, surement par peur de représailles. La fin de la première mi-temps est à placer sous le signe de la frustration, le Droopy Squad essaye comme à son habitude de jouer tous les ballons, mais pèche systématiquement dans la dernière passe. Je vous jure, sur le terrain, c’était le calendrier de l’en-avant. Pour un supporter, c’était un peu comme quand tu montres un morceau de steak à ton chien avant de le manger, sauf que là, c’est toi le chien. La première mi-temps s’achève sur un score de 16 à 10 pour le MHR.

Au retour des vestiaires, la Comédie continue, Fakaté reçoit un carton jaune imaginaire pour avoir attrapé le ballon au sol, Silvère Tian essaie d’assassiner les stadiers à chaque coup de pied, et Agen marque un essai entaché d’un énorme en-avant. Bronca dans les gradins, certains crient à la sodomie arbitrale. Une fois n’est pas coutume, Tian rate la transformation. Le staff agenais, hilare, préfère arrêter le massacre et fait rentrer l’homme providentiel, Conrad Barnard, réfutant ainsi l’adage « Un Tian vaut mieux que deux tu l’auras ».

Le match rebascule alors dans le monde réel, Montpellier reprend la possession du ballon et va camper dans le camp agenais jusqu’à la fin du match. A l’heure de jeu, le pack héraultais enchaîne cinq mêlées à 5 mètres, concasse son homologue lot-et-garonnais, obtenant un coup franc et trois pénalités avant de conclure le pugilat par un essai d’Amorosino en bout de ligne (23 à 15). Le XV du Pruneau devient alors fantomatique, et la sodomie arbitrale laisse place à une orgie de jeu comme on les aime à Montpellier : des passes après contact, des piliers qui jouent debout, Gorgodze qui pose des culs, des trois quarts qui se promènent… Le MHR prouve que quand il veut, il envoie du bois. Ainsi, alors qu’il semblait si loin, le bonus offensif est atteint, après les essais de Nagusa à la 69e, Trinh-Duc à la 74e puis Bustos Moyano à la 76 ème minute.

Score final : 44 à 18 en faveur du Montpellier Hérault Rugby, qui profite de la défaite castraise à Colombes pour ravir la 4ème place. Après Bayonne, Castres et Agen, le MHR terminera sa tournée des clubs sans saveur du Top14 avec la réception du LOU, primordiale dans la course aux barrages qui est loin d’être gagnée.
Les Lot-Et-Garonnais, quant à eux, auront dégusté tout l’après-midi, et ne rentreront pas à Agen à jeun.

 

Les joueurs :

Montpellier :

En première ligne, Leleimalefaga Jgenti et Creevy ont fait le boulot en concassant leurs homologues agenais, ce qui permet au talonneur argentin de se faire UN PEU pardonner pour les pizzas quatre-saisons qu’il a eu l’occasion de balancer tout l’après-midi.
Privat et Martin furent relativement calmes, l’entrée de Drickus Hancke a su rétablir l’ordre en touche, et Fakaté se rapproche petit à petit de son meilleur niveau.
Ouedraogo, qui arborait un casque lui donnant des faux airs de Dusautoir (sans doute espère-t-il jouer en Équipe de France en lui ressemblant), fait un match plus que correct, tout comme Mamuka Gorgodze qui ne fut pénalisé qu’une seule fois pour avoir argumenté trop ardemment avec M. Rebollal qui n’était pas en état de réfléchir. Alex Tulou fut une nouvelle fois au-dessus du lot.
Derrière, la charnière Tomas – Trinh Duc a su parfaitement dynamiser le jeu, permettant à Fernandez, Combezou, Nagusa et Amorosino de faire la différence, face à une ligne de trois quarts agenaise complètement apathique.

 

Agen :

Sérieusement, est-ce que ça intéresse quelqu’un?

 


Réactions d’après-match :

Fulgence Ouedraogo : « C’est vrai que nous sommes quatrièmes, qu’on produit un très beau jeu et qu’on vient de mettre 40 pions, mais on n’ambitionne pas du tout de recevoir en barrages, de toute façon on y arrivera jamais. Au fait, je peux passer un message ? Philippe, regarde ! J’ai mis un casque ! C’est bon, je pourrai jouer la prochaine fois ? »

Mamuka Gorgodze : « Greubreu greugreu Boucherie Ovalie breugreu breugreu géorgiens breu greugreugreu greugreu breugreu massacrer breugreu breugreu greugreu Ovale Masqué greugreu greubreu greu bolognaise greugreu greugreu greugreu manger !!! »

Adri Badenhorst : « Puisqu’on vous dit qu’on est en Top14! Croyez-nous ! »

Résultat des primaires ovales

Pascal Papé a honte pour ses adversaires, laminés au premier tour.

 

Chers bouchers, chères bouchères,

Ce dimanche dernier a eu lieu les toutes premières primaires bouchères, avant de désigner le candidat qui nous représentera aux prochaines élections présidentielles. David Marty avait été le premier à lancer sa campagne, en septembre dernier. Une course de fond qui lui aura hélas été fatale : la Coupe du Monde 2011 et la révélation médiatique de Pascal Papé a tout emporté sur son passage, changeant le paysage politique ovale à jamais. La candidature tardive Damien Traille a bien cherché a relancé la campagne… sans succès, malgré un programme ambitieux. Le super-polyvalent de la République ne récolte que 15% des voix. David Marty, lui, a rendu honneur au french flair avec un sursaut d’orgueil et une campagne pleine de panache ce dimanche : hélas pas suffisant pour aller au delà des 20%. Le grand favori Pascal Papé est donc élu dès le premier tour avec plus de  60% des voix. Il devra néanmoins rassembler derrière lui pour se frayer un chemin vers l’Elysée à coups de grands raffuts dans la gueule.

 

Voici le communiqué du camp Pascalpapéiste :

Amis pascalpapéistes, ce soir, c’est avec émotion, joie et gravité que je vous annonce la victoire ECRASANTE et SANS APPEL des forces du pink et de l’originalité ! La victoire du panache et du décalage.
Ce soir, avec 64% des suffrages exprimés, Pascal Papé remporte la primaire ovale. Ce magnifique score montre la détermination du peuple boucher à porter aux plus hautes aspirations le symbole du décalage, de l’humour, des valeurs bouchères, du refus des convenances et des “media” trainers. Ce score montre qu’il est temps de brandir l’oriflamme de notre refus de toutes les discriminations, à commencer par celle qui s’exerce odieusement envers les rouquins!
Pascal Papé appelle solennellement ses anciens concurrents à digérer et passer outre l’humiliation de la défaite puis le rejoindre pour partir à la conquête de l’Elysée! Parce que… “L’Elysée, c’est bien, c’est joli”.

Je suis venu te dire que je m’en vais

Baissé de rideau.

 

Chers bouchers, chères bouchères,

La saison 2011 / 2012 aura été fantastique pour la Boucherie. La Coupe du Monde 2011, notamment, a été un moment formidable pour nous : l’émulation était dans l’air, nous étions inspirés et créatifs comme jamais, et notre travail a été relayé dans de nombreux médias, ce qui a permis de booster considérablement la fréquentation du site. Depuis, nous tentons de surfer sur la vague de cette belle période… mais il faut être honnête, cela fait quelques mois que nous nous essoufflons un peu. Pire, nous avons un peu pris la grosse tête.

De plus en plus de critiques apparaissent contre nos articles : forum officiel du Stade Toulousain, de l’USAP, Cybervulcains, Rugbyrama… ces supporters, généralement si ouverts à l’auto-dérision. Le constat était sans appel : nos vannes devenaient éculées, prévisibles, d’autres tombaient à plat : nous n’avions plus la fraîcheur et la hargne de nos débuts. La Boucherie perd peu à peu son âme : la gloire monte à la tête d’Ovale Masqué, qui délaisse le site pour se consacrer à sa chronique hebdomadaire sur le Rugbynistère, et aussi et surtout, avouons-le, à ses innombrables groupies. Quant à Ovale de Grâce, elle cesse toute activité créative pour se concentrer sur la campagne de Pascal Papé. Encore aujourd’hui, elle ignore que son poulain ne pourra pas réellement se présenter aux Présidentielles au mois de mai. Nous ne savons toujours pas comment lui annoncer la nouvelle…

En perte de vitesse, nous avons alors tenté de redevenir subversif, de marquer le coup, de montrer qui c’était Raoul. Nous l’avons fait sur le réseau social Twitter. c’est ainsi que naquit l’histoire du « Tweet de la honte » sur lequel on ne reviendra pas. C’était une erreur et le responsable, le stagiaire, a été puni en interne. A l’heure qu’il est, il est toujours menotté à un radiateur et forcé à regarder l’intégrale des matchs du Biarritz Olympique où Dimitri Yachvili était forfait. Par souci d’honnêteté, on précisera qu’il n’est pas l’auteur du fameux tweet, mais puisque ce petit merdeux se permet de se qualifier de « community manager » de la Boucherie dans son CV, il est logique qu’il en paye les conséquences.

Hélas, cette affaire du « Tweet de la honte » a pris des dimensions inattendues : après le boycott de certains cadres du Stade Toulousain sur le réseau social, nous avons eu la désagréable surprise de recevoir une lettre non officielle mais très explicite juridiquement sur ce que nous encourions en début de semaine dernière. C’est la troisième fois que cela arrive en quelques mois : la première fois, la lettre émanait de l’avocat d’un certain Serge B., qui nous faisait savoir qu’il avait très peu goûté à sa « biographie non-officielle ». Ensuite, Damien Traille que l’on a aperçu et voulu interviewer à la fin d’un match nous a rappelé qu’il ne nous avait jamais autorisé à utiliser son image et à parler en son nom pour une pseudo-campagne : voilà pourquoi celle-ci s’est arrêtée brutalement et pourquoi les bannières à l’effigie du trois quart du Bého ont été retirées. Si ces courriers restaient de simples mises en garde, ils étaient néanmoins clairs : des actions en justice contre la Boucherie sont actuellement à l’étude.

Vous le savez : le site ne génère pas de revenus, puisque nous avons décidé de ne placer de publicités sur le site. Pour être exact, nous n’avons pas réussi à le faire car notre webmaster alcoolique (oui, il s’agit également d’Ovale Masqué) n’a pas les compétences nécessaires. Vous savez donc aussi que l’on ne peut pas se permettre d’aller au devant d’éventuelles poursuites judiciaires. Après réunion du comité directeur de la Boucherie (Ovale Masqué, Damien Try et leurs 14 personnalités différentes), nous avons donc pris la décision qui s’imposait : à l’issue de la saison de Top 14, la Boucherie Ovalie mettra la clef sous la porte.

Cela a été une décision difficile à prendre mais nous ne pouvons pas nous permettre de prendre ces risques. De plus, avec un peu de recul, il nous semble désormais évident que la Coupe du Monde 2011 aura été le point culminant de notre créativité, le climax de ces trois ans d’existence, et que nous n’avons aujourd’hui pas autant de choses intéressantes à raconter que Raphael Ibanez et Fabien Pelous sur un plateau de télé. C’est aussi une question de temps libre : désormais fort de sa petite notoriété du net, Ovale Masqué/Pierre Villegueux/Erwan Tortellini (oui, inutile de se cacher désormais) n’aura de toute façon plus le temps d’écrire sur le site, puisqu’il a été contacté par de nombreuses rédactions de sites de sport pour réaliser des piges. Quant au stagiaire, il a enfin trouvé un vrai stage dans le monde de l’entreprise, rémunéré et sans bizutage quotidien. Capitaine a lui réussi à percer dans le milieu du porno hongrois. Marcel Caumixe, remarqué pour ses talents de graphiste, s’occupera de faire les montages des Une de l’équipe. Ovale de Grâce est en négociations pour obtenir un poste au sein des vestiaires du Stade Français, et notamment s’occuper de lustrer le crâne de Felipe Contepomi avant chaque match. Seul Damien Try reste en poste car selon ses propres termes il n’a “rien de mieux à faire”. Vous en conviendrez, c’est un peu léger pour faire tourner un site.

Comme nos n’allons pas vous laisser pas tomber en cours de route comme un vulgaire Sébastien Chabal, nous allons tout de même aller au bout de cette saison : continuer les primaires ovales, les labos du Top 14, les Hachoirs d’Or en fin de saison. Pour des raisons évidentes, nous avons néanmoins décidé de policer notre ligne éditoriale, et de nous rapprocher d’un humour potache plus proche des fameuses valeurs du rugby que nous avons trop souvent bafouées en nous adonnant à la provocation gratuite, et à l’apologie de la violence. Nous comprenons que cet ultime virage, comme dirait Ayrton Senna, puisse décevoir nos fans “hardcore”, mais nous pensons qu’ils comprendront que nous le faisons pour le bien de tous.

Que ceux qui ont donné à la Boucherie se rassurent : la gamme de T-shirts prévue sortira bien, dans le courant du moi de mai/juin. Il s’agira d’un T-shirt commémoratif : “Boucherie Ovalie 2009-2012”. Dans le dos, il comportera l’inscription “Même Aurélien Rougerie n’est pas immortel.”.

Vérifiez la date du jour sur votre calendrier : il ne s’agit pas d’un poisson d’avril. D’ailleurs ça serait un comble de voir des Bouchers faire des poissons. Et si vous connaissez notre humour, vous savez que nous goûtons assez peu à ce genre de canulars attendus et lourdingues. Ce n’est pas non plus une feinte de feinte de feinte à la Pierre Salviac : nous avons passé le stade où nous cherchions l’attention à tout prix.

Ce n’est pas encore l’heure des Adieux, mais nous tenons tout de même à remercier tous ceux qui nous lisent depuis 2009, ainsi que ceux qui sont arrivés en cours de route.

A bientôt et bisous,
Les Joyeux Bouchers

Primaires ovales : le grand vote !

L’heure du choix.

 

Chers Bouchers, chères bouchères,

 

Depuis bientôt deux mois, une concurrence féroce oppose les trois candidats du peuple ovale en vue de la désignation de l’impétrant qui portera haut l’oriflamme des valeurs bouchères dans la course à l’Elysée.

Les sondages sont faussés : qui pourrait croire que nos revendications, hier muettes, aujourd’hui propre à lever des armées spartaciennes vers les urnes de la République, puissent être portées par des cacochymes du sérail, infoutus de moonwalker en crampons ou de porter un coup de fourchette qui ne soit en argent ?

L’heure est cruciale, il s’agit pour nous, hommes, femmes, et assimilés afficionados de l’humour au tranchoir d’imposer nos choix et de le faire massivement !
Ce 1er avril 2012, le jour de gloire est arrivé!

Après une longue campagne qui a vu s’affronter le patibulaire mais presque David Marty, Damien Traille aux mille facettes diversement brillantes ou encore le fantasticofoutraque « chouchou des sondages » Pascal Papé, il est temps de désigner notre messager, notre héraut !

Ce scrutin n’est qu’un début, et dès le candidat investi, nous serons des milliers à faire corps derrière lui, rassemblés, en une gigantesque cocotte électorale, pour nous lancer dans la vraie campagne, partout en France et dans les Stades.

Maintenant: VOTEZ !

Quel est votre candidat ?

  • Pascal Papé (54%, 914 Votes)
  • David Marty (18%, 298 Votes)
  • Je m'abstiens (Fritziens, Rougeriesques et autres mécontents) (17%, 285 Votes)
  • Damien Traille (13%, 229 Votes)

Total Voters: 1,701

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