Le Lab’Hérault analyse Montpellier – Agen (44-18)
par La Boucherie

  • 04 April 2012
  • 19

 

Par Fufu Bieragogo

 

Le contexte :

Suite à sa déconvenue en terre castraise, le MHR se voit dans l’obligation de faire le plein de points avant ses périlleux déplacements en Auvergne et à Toulouse, s’il veut rester en lice dans la course aux barrages. Et c’est justement ce que la bande à Droopy espère faire ce week-end avec la réception d’Agen, charmante bourgade du Lot-Et-Garonne située entre Tonneins et Bouillac, au club octuple champion de France, et qui apparemment évoluerait cette saison en Top14. Après m’être renseigné, il semblerait qu’effectivement, le SUALG occupe la neuvième place, trop à la ramasse pour espérer accrocher les places de barragistes, mais pas assez pour craindre la relégation. Ils seraient pas là que ce serait pareil.

Fabien Galthié a fait le ménage dans la ligne d’attaque en titularisant Combezou et Bosch au centre et Nagusa sur son aile. Devant, du classique avec une troisième ligne Ouedraogo – Tulou – Gorgodze sponsorisée par Caterpillar. A noter le retour d’Aliki Fakaté et ses 138 000 grammes qui vient ajouter un zeste de poésie à tout ça.
Du côté d’Agen, Conrad Barnard, meilleur réalisateur du Top14, est sur le banc, laissant sa place à un certain Junior Pelesasa. Le reste, on s’en fout.

 

Le film du match :

La rencontre commence tranquillement. Le MHR annonce la couleur : comme chaque semaine, on veut créer du jeu. Sauf qu’au rugby, pour créer du jeu, il faut une bonne conquête. Et quand on voit le rendement catastrophique de l’alignement de la bande à Fufu, à l’image du talonneur Augustin Creevy, dernier-né d’une longue lignée de pizzaioli, on a quand même le droit de s’inquiéter. Les Montpelliérains se reposent donc sur la mêlée. C’est le début d’un long processus de destruction de l’effectif agenais, dont le « monstre à 16 pattes » ressemblait fortement à un Yorkshire. 3 mêlées et 3 pénalités concédées plus tard, le XV du Pruneau est mené 6 à 0.

L’écart s’agrandit à la 14ème minute avec l’essai du numéro 8 Alex Tulou, profitant de la distraction des Agenais qui, semblait-il, étaient venus sur la pelouse de Du Manoir uniquement pour pique-niquer, qui enjambe une mêlée spontanée et court jusqu’en terre promise, humiliant le pauvre arrière par un crochet intérieur d’école. Ne cherchez plus le meilleur numéro 8 du Top 14, il est là (quoi ? Objectivité ? Connais pas !). Martine transforme, et le score s’élève à 13-0. Dans la foulée, Tulou encore lui, sur une charge monstrueuse, piétine le pauvre troisième ligne agenais contraint de sortir. On peut dire qu’il était plus moribond que Monribot.

C’est précisément à ce moment-là que le match bascule dans une dimension parallèle, une dimension où Agen marque des essais et où Florian Fritz fait des passes. Agen gagne donc sa première mêlée du match et réussit à pénaliser le MHR. En l’absence de Barnard, c’est Silvère Tian qui s’occupe de taper aux barres, ce qui ne sera pas la meilleure idée du siècle. Quoi qu’il en soit, l’arrière réussit son premier coup de pied (et ce sera bien le seul), portant le score à 13-3, puis 13-10, après un « essai casquette » (il faudra d’ailleurs qu’on m’explique pourquoi cette appellation) de Romain Edmond-Samuel, l’homme aux trois prénoms, qui parvient à capter miraculeusement le ballon sur un coup de pied à suivre de son demi d’ouverture.

Un essai-casquette en appelant un autre, sur l’engagement du MHR, le coup de pied de Pelesasa est contré dans ses 22 mètres, permettant à Ouedraogo d’aplatir la gonfle dans l’en-but agenais. Mais voilà, M. Rebollal ayant un peu trop fait l’apéro la veille, refuse l’essai, estimant que Julien Tomas avait empêché Silver Tian (qui a décidément un nom de super héros) de jouer le ballon. Tant qu’on y est, autant interdire le placage, jouer en ballerines et mettre des gardiens de buts!

Bref, dans un climat houleux (enfin juste dans les gradins), le match continue. Deuxième blessé côté agenais, Maxime Machenaud est contraint de sortir sur saignement et de se faire suturer. Rémy Martin assure n’y être pour rien, il n’était même pas encore sur le terrain. Juré craché. Le jeune demi de mêlée laisse sa place à Alexis Balès, l’homme qui a fait reculer Mamuka Gorgodze (et ça, c’est Balès…), mais qui cette année, est resté étonnement calme, surement par peur de représailles. La fin de la première mi-temps est à placer sous le signe de la frustration, le Droopy Squad essaye comme à son habitude de jouer tous les ballons, mais pèche systématiquement dans la dernière passe. Je vous jure, sur le terrain, c’était le calendrier de l’en-avant. Pour un supporter, c’était un peu comme quand tu montres un morceau de steak à ton chien avant de le manger, sauf que là, c’est toi le chien. La première mi-temps s’achève sur un score de 16 à 10 pour le MHR.

Au retour des vestiaires, la Comédie continue, Fakaté reçoit un carton jaune imaginaire pour avoir attrapé le ballon au sol, Silvère Tian essaie d’assassiner les stadiers à chaque coup de pied, et Agen marque un essai entaché d’un énorme en-avant. Bronca dans les gradins, certains crient à la sodomie arbitrale. Une fois n’est pas coutume, Tian rate la transformation. Le staff agenais, hilare, préfère arrêter le massacre et fait rentrer l’homme providentiel, Conrad Barnard, réfutant ainsi l’adage « Un Tian vaut mieux que deux tu l’auras ».

Le match rebascule alors dans le monde réel, Montpellier reprend la possession du ballon et va camper dans le camp agenais jusqu’à la fin du match. A l’heure de jeu, le pack héraultais enchaîne cinq mêlées à 5 mètres, concasse son homologue lot-et-garonnais, obtenant un coup franc et trois pénalités avant de conclure le pugilat par un essai d’Amorosino en bout de ligne (23 à 15). Le XV du Pruneau devient alors fantomatique, et la sodomie arbitrale laisse place à une orgie de jeu comme on les aime à Montpellier : des passes après contact, des piliers qui jouent debout, Gorgodze qui pose des culs, des trois quarts qui se promènent… Le MHR prouve que quand il veut, il envoie du bois. Ainsi, alors qu’il semblait si loin, le bonus offensif est atteint, après les essais de Nagusa à la 69e, Trinh-Duc à la 74e puis Bustos Moyano à la 76 ème minute.

Score final : 44 à 18 en faveur du Montpellier Hérault Rugby, qui profite de la défaite castraise à Colombes pour ravir la 4ème place. Après Bayonne, Castres et Agen, le MHR terminera sa tournée des clubs sans saveur du Top14 avec la réception du LOU, primordiale dans la course aux barrages qui est loin d’être gagnée.
Les Lot-Et-Garonnais, quant à eux, auront dégusté tout l’après-midi, et ne rentreront pas à Agen à jeun.

 

Les joueurs :

Montpellier :

En première ligne, Leleimalefaga Jgenti et Creevy ont fait le boulot en concassant leurs homologues agenais, ce qui permet au talonneur argentin de se faire UN PEU pardonner pour les pizzas quatre-saisons qu’il a eu l’occasion de balancer tout l’après-midi.
Privat et Martin furent relativement calmes, l’entrée de Drickus Hancke a su rétablir l’ordre en touche, et Fakaté se rapproche petit à petit de son meilleur niveau.
Ouedraogo, qui arborait un casque lui donnant des faux airs de Dusautoir (sans doute espère-t-il jouer en Équipe de France en lui ressemblant), fait un match plus que correct, tout comme Mamuka Gorgodze qui ne fut pénalisé qu’une seule fois pour avoir argumenté trop ardemment avec M. Rebollal qui n’était pas en état de réfléchir. Alex Tulou fut une nouvelle fois au-dessus du lot.
Derrière, la charnière Tomas – Trinh Duc a su parfaitement dynamiser le jeu, permettant à Fernandez, Combezou, Nagusa et Amorosino de faire la différence, face à une ligne de trois quarts agenaise complètement apathique.

 

Agen :

Sérieusement, est-ce que ça intéresse quelqu’un?

 


Réactions d’après-match :

Fulgence Ouedraogo : « C’est vrai que nous sommes quatrièmes, qu’on produit un très beau jeu et qu’on vient de mettre 40 pions, mais on n’ambitionne pas du tout de recevoir en barrages, de toute façon on y arrivera jamais. Au fait, je peux passer un message ? Philippe, regarde ! J’ai mis un casque ! C’est bon, je pourrai jouer la prochaine fois ? »

Mamuka Gorgodze : « Greubreu greugreu Boucherie Ovalie breugreu breugreu géorgiens breu greugreugreu greugreu breugreu massacrer breugreu breugreu greugreu Ovale Masqué greugreu greubreu greu bolognaise greugreu greugreu greugreu manger !!! »

Adri Badenhorst : « Puisqu’on vous dit qu’on est en Top14! Croyez-nous ! »