6 Nations : Ecosse – Angleterre

Chris Robshaw rendant hommage à Mike Timbale

Par Marcel Caumixe

 

Le contexte

Dans un Murrayfield qui peine parfois à être rempli lors des matchs du XV du chardon, les Ecossais, chaque année, espèrent, sans trop y croire, assister au réveil du rugby national contre les envahisseurs anglais, et revivre la victoire de William Wallace sur une pelouse de 50 par 100. En réalité, depuis quelques années, l’Écosse échappe laborieusement à la cuillère de bois. Ayant l’étonnante particularité de toujours se mettre au niveau de l’équipe qu’elle rencontre, elle a frôlé la catastrophe face à la Roumanie et la Géorgie, et manqué l’exploit face à l’Argentine et l’Angleterre. On l’aura compris, la ferveur en tribune ressemble plus à un folklore semi-résigné qu’à une foi véritable en l’équipe. Sauf que…

Sauf que malgré tout, l’équipe peut compter sur l’émergence d’une jeune génération talentueuse, et que la politique de provinces écossaises pourrait commencer à porter ses fruits, à l’instar d’un Edimbourg qui jouera son quart à la maison

De l’autre côté du mur d’Hadrien, c’est le champ de ruines. Après une épopée néo-zélandaise digne des soirées du Prince Harry et de ses amis fins de race, où furent aplatis plus de nains que d’essais, une purge monumentale a eu lieu, laissant les cadres glorieux dépositaires du titre de 2003 en rade. Une équipe en reconstruction où l’on a injecté du sang neuf, et que l’on a confiée à un entraîneur intérimaire qui sait qu’il sera remplacé par Vern Cotter (actuel coach de l’équipe de France à 30%) dans 6 mois. Il ne faut donc pas s’attendre à voir un squad sûr de lui-meme illuminer la compétition de sa classe et de sa supériorité implacable.

On l’aura donc compris, cette année le contexte récent pourrait fort bien bouleverser les rapports de forces traditionnels.

Le match

Il démarre sur les chapeaux de roues, le match. Avec une intensité rare, les deux équipes se rentrent joyeusement dans le lard. Ça fouraille énormément sur les rucks. On sollicite beaucoup les 2èmes et 3èmes lignes pour aller au défi, et on s’échauffe un peu en mêlée. Les Anglais commencent par se montrer très menaçants mais l’Écosse tient bon grâce à une défense très agressive. Foden tente 2 relances pour finir dans les bras d’un bleu, obtient une pénalité à la 13e, qui sera ratée par Owen Farrell.

Les Ecossais mettent alors la main sur le ballon, et sont comme toujours très joueurs, mais comme souvent un petit peu cons, notamment grâce à l’apport inestimable de leur ouvreur en la matière. Dan Parks, né en Australie, n’a d’écossais que le petit pois qui trône dans son crâne obtus. Et aujourd’hui on a ce qui s’annonce comme un très grand Parks, à base de passes mal dosées, de mauvais choix, et de coups de pieds d’occupation consternants.

Heureusement pour lui, il y a Charlie Hodgson en face. Charlie revient souvent au premier plan, la mine éberluée, au bénéfice de concours de circonstances. Aujourd’hui, c’est probablement parce que Wilkinson et Flood absents, il fallait absolument éviter Andy Goode. Charlie se demande donc à nouveau ce qu’il fait là et nous aussi.

Mais revenons au match. 20e minute. Les Ecossais rentrent trop tôt en mêlée. Hodgson tape un énorme coup de tatane. A la réception, les frères Lamont. Averell, l’ainé, fait une “air réception” du plus bel effet et la balle atterrit sur Rory, qui enchaîne par un superbe en-avant. Combo ! Le ballon finit dans les bras de Strettle lancé, pour ce qui est une des actions les plus dangereuses et construites de la mi-temps (c’est dire). La défense écossaise tient à nouveau, mais se met à la faute. La pénalité est transformée par Farrell.

Sean Lamont réalise soudainement que malgré ses efforts, il lui manque 2m50 de détente pour pouvoir attraper ce ballon

Sur le renvoi, les Anglais cafouillent, les Ecossais récupèrent et envoient du jeu, avec la 3ème ligne en fer de lance. Après une franche percée de Denton à l’aile, Strokosch provoque une faute qui permettra à Parks d’égaliser (25e). Parks va ensuite faire passer l’Écosse devant au score, suite à une grosse faute de Ashton, qui semble commencer 2012 avec la virtuosité qui fut la sienne en coupe du monde.

La mi-temps se termine sur ce score un peu anémique entre deux équipes qui montrent pourtant beaucoup de volonté et d’intensité. Malheureusement, avec “Mental” Parks et “Ouest” Charlie en 10 on a peu d’espoir de voir quelque chose de construit. Et c’est 24 secondes après le coup d’envoi de la deuxième période que ce duel au sommet verra son apothéose. Suite à 2 temps de jeu écossais dans leurs 22 (quelle brillante idée), une fulgurance de Hodgson l’incite à monter en pointe sur Parks dont il contre le coup de pied de dégagement. Charlie n’a plus qu’à aplatir.

S’en suit une longue période de jeu décérébré, où le jeu à la main effréné est avorté par un manque de maîtrise dans les rucks ou des maladresses. Alors que les Anglais semblent surfer sur la dynamique de leur essai, les Ecossais commencent à monopoliser la balle à nouveau. Les 2èmes et 3èmes lignes s’illustrent à nouveau par leur puissance et leur dynamisme, mais aussi par leur incapacité à faire jouer suite à leurs percées. De leur côté Moritz Botha, et dans une moindre mesure, Tom Palmer et Chris Robshaw font un énorme match en défense et dans le bidouillage des rucks. Le remplacement de la charnière écossaise par Blair et Laidlaw amènera beaucoup plus d’allant à la ligne d’attaque du chardon. Notons au passage la qualité du banc écossais. La défense anglaise reste intraitable et il faudra attendre la 62ème pour voir Laidlaw se faire refuser un essai qui aurait bien remis du baume au coeur à un Murrayfield sur les dents.

 

Si cet essai a été refusé, c'est avant tout parce que le milieu du rugby est homophobe

 

Les Ecossais courront après leur 4 points de retard, puis 7 point de retard jusqu’à la fin du temps additionnel, mais ne pourront rien faire d’autre que de concéder une défaite imméritée, mais logique, face à une équipe d’Angleterre qui sait s’en remettre à ses fondamentaux. En ne jouant que très peu, et en se structurant sur une défense de fer et une science du jeu fermé, l’Angleterre a fait le maximum avec ses moyens, et encore une fois, leur réalisme implacable l’emporte. En Ecosse, il serait temps de faire de même et de prendre conscience de ses propres limites. Tellement mimis avec leurs bonnes intentions et leur envie, ils doivent pourtant faire preuve de plus de maîtrise pour espérer un jour tenir leur rang.

Les joueurs qu’on veut revoir

Les Anglais

Mourad Botha : de son vrai nom Mouritz, mais que Laurent Bellet, victime d’une brève anoxie, a affublé du prénom d’un discret président de club, Botha a été un artisan majeur de la victoire, par sa défense intraîtable et ses grandes paluches bidouilleuses de Ruck. A 30 ans, il ne représente pas l’avenir, mais il est bien parti pour nous faire chier quelques années. Ses compères Chris Robshaw et Tom Palmer n’ont pas été mauvais non plus, dans le genre.

Cet instant WTF vous est offert par la Boucherie.

Les Ecossais

David Denton : omniprésent sur le terrain, explosif en attaque, Denton a montré sa tête au peuple et elle en vaut la peine. Ses amis de la troisième ligne ne sont pas en reste. Sur-sollicités en attaque, ils ont presque toujours avancé balle en main, à l’image de Rennie, qu’il ne vaut mieux pas prendre dans le bide quand on a mal à l’estomac.

Richie Gray : révélé l’année dernière, il confirme son statut de future star. Impérial en touche, aussi présent dans le jeu fermé que tranchant dans le jeu ouvert, il finira comme quelques glorieux Ecossais, dans l’alcoolisme et la dépression de n’avoir jamais rien gagné tout en étant un des meilleurs mondiaux à son poste.

Les joueurs qu’on ne veut pas revoir

Charlie Hodgson : transparent dans le jeu malgré un essai un peu gag, prévisible dans ses choix, Charlie ne devrait pas résister au retour de Toby Flood dans le Squad, ni à la résurrection de Mike Catt, ni même à la naturalisation de Sébastien Fauqué.

Dan Parks et Chris Cusiter : le second risque de faire les frais de la performance lamentable de son compère, malgré un match honnête. La complémentarité de Blair et Laidlaw devrait leur être préférée. Par ailleurs, la charnière de Scotland A qui a atomisé les Saxons n’est pas très loin, et avec elles, quelques autres des acteurs de ce surprenant match.

"My son beat Scotland and all I got is this stupid teapot"

Moi j’étais en loge, et toi t’étais où?

Sur cette photo, les supporters du RM92 en folie au Stade de France.

Par Marcel Caumixe,

@MarcelComics

 

On a beau dire, il y a des choses dans la vie qui vous poussent à vous lever de bonne heure, aussi peu matinal que vous puissiez être. Pouvoir assister à un Racing-Stade Toulousain depuis l’atmosphère cossue d’une loge VIP du Stade de France fait partie de ces choses. Car là serait le but de ma journée : live-twitter cette expérience unique, en compagnie de 4 coreligionaires du culte de St-ST, et se confronter dans l’épreuve à 5 supporteurs du Racing.

Ainsi mû par la triple promesse du beau jeu, des agapes et de la rencontre d’Ovale Masqué, je me suis arraché à ma léthargie et me suis propulsé dans la carlingue d’un A320, direction le Stade de France. Au rendez-vous des twittos, @Franckmen, @marcantoinelevi, @deessedustade, @poupimali pour le Stade Toulousain, et @sudrugby, @tatamirugby, @charles_liebert, @darkplanneur, @ovalemasque sous le haut patronnage de @ludodelaherche, de @pocarles (excusé) et de Kévin du Stade (noblesse d’empire probablement). Que des pointures.

 

Sur le terrain de la répartie, le match s'annonce gagné d'avance.
Sur le terrain de la répartie, le match s'annonce gagné d'avance.

 

Or donc, nous voici aux portes du Stade de France, l’arène de la ville des Rois, à nous préparer à une visite privilégiée du lieu. Nous suivrons donc Gaëlle notre fort aimable guide, qui nous fait entrer par l’accès le plus exclusif du stade, où même les VIP ne vont pas, celui des pompiers. Au fil d’un couloir circulaire, nous découvrons un hopital, un PC sécurité, des civières, bref, de quoi permettre à Florian Fritz d’exercer la pleine mesure de son talent. Nous passons devant les vestiaires dans lesquels nous ne pouvons rentrer car, nous dit on, les joueurs ont déjà laissé leurs affaires. Déduisant que ces derniers doivent être quelque part en train de gambader nus, nous continuons pour entrer dans le stade à proprement parler par le couloir qu’emprunteront les joueurs. Grosse impression de vertige et d’immensité, pelouse magnifique qu’il nous fût malheureusement interdit de toucher. Je dus donc dire adieu à mon ambition de folatrer dans le plus simple appareil au coeur de cette arène mythique. C’est néanmoins sur cette apothéose que Gaëlle nous reconduit à la sortie.

 

L'escalier des pompiers. (photo à la manière de Clément Poitrenaud)

 

2 heures à tuer  avant de retourner au stade, et quoi de mieux pour cela que de s’en jeter une ou deux en faisant connaissance, en parlant de Mourad, de l’arbitrage, et des valeurs du rugby ? Ainsi fut fait et en moins de temps qu’il n’en faut pour dire “romain millo-chluski” avec 15 chamallows dans la bouche, nous voilà de nouveau sur le chemin de l’enceinte qui n’accoucherait probablement pas de grandes envolées par cette journée froide et humide.

Alors toi qui n’es pas privilégié et qui lis un peu trop l’Express, tu te demandes sans doute ce qu’est une loge, et dans quelle mesure celles-ci sont dangereuses pour le pays. Je te le dis tout de suite, rien de très occulte là dedans. Juste une poignée de personnes qui se partagent 10m2 chauffés où se succèdent amuse-bouches et boissons à volonté, et se font offrir des chapkas du Racing. Nous, supporteurs du Stade Toulousain, avons eu en prime un maillot dédicacé. Pour ma part, je peux arborer les signatures d’Yves Donguy et de Sylvain Nicolas. Probablement des administratifs. En loge, on rencontre aussi des people, tels que Philippe Auroy, DG du Stade de France, Arnaud Coudry du Figaro ou Julien Barès, l’analyste vidéo du Stade Toulousain. Et même si l’accès réseau y est un peu défaillant, nous avons pu faire notre Live Tweet. Le match me direz-vous ? J’avoue que c’est en levant le nez du plateau de fromage que j’ai vu l’essai de Gallan et que j’ai réalisé que celui ci avait commencé.

 

A défaut d'un feu d'artifice d'essais, on a eu droit à un essai de feux d'artifices
A défaut d'un feu d'artifice d'essais, on a eu droit à un essai de feux d'artifices

 

Qu’importe. C’est avec les étoiles pleins les yeux de l’éleveur provincial qui revient de la capitale après son premier salon de l’agriculture que j’ai regagné l’aéroport pour mon vol retour. Vol effectué en compagnie des joueurs et du staff du Stade Toulousain, que le personnel d’Air France avait pris bien soin d’installer loin des portes. Et je les en remercie.

La chronique de Marcel Truffo – Le Stade Municipal

Influence croissante du rugby néo-zélandais en France : dans les clubs du Top14, les fous gèrent

 

Peu de sports ont été autant théorisés que le rugby. Tous y vont de leur analyse vaine et prétentieuse : psychiatres, sociologues, épistémologues, au mieux pour faire leurs intéressants en soirée, au pire, pour justifier leur amour coupable pour les batifolages brutaux du dimanche après midi. A force de déclamer des grosses conneries d’un air docte pour épingler des médailles de respectabilité à ce qui reste un supplétif brutal pour adultes en mal de transgression, le théoricien arrive de temps en temps à éblouir un rédacteur influençable en recherche d’une caution universitaire et/ou d’un contenu décalé. Peut être même un jour, comme le disait un grand poête corse, on théorisera les théoristes. Mais je m’égare.

A la Boucherie, nous nous sommes donc entichés de Marcel Truffo, pédopsychiatre rugbyphile (et non pas, rugbypsychiatre pédophile), diplômé de l’université de médecine de Wikipédia qui exerce au comptoir de quelques bars du 11ème et dont le verbe lumineux ne manquera pas de nous éclairer sur les heures sombres que traverse notre sport. Car il faut bien l’avouer, en ce moment, ça ressemble plus à une aile de Sainte-Anne qu’à un championnat de rugby.

 

Le Stade Municipal

par Marcel Truffo

La psychanalyse moderne décrit l’évolution de l’enfant via différents stades : on connaît le stade oral, le stade anal, mais dans le monde du rugby, il convient d’ajouter le stade municipal, état aux comportements infantiles dans lequel beaucoup semblent être restés.

 

Délusion bâillonnée

Le premier comportement caractéristique du Stade Municipal est la délusion infantile. Prenez par exemple un entraîneur, ancien joueur, une poignée peu significative de sélections, devenu coach de ventre mou de l’élite. Il alterne le pas trop mal avec le franchement pas bon, et surtout se fait remercier un nombre de fois assez conséquent. Il garde contre toute évidence le sentiment d’être un sauveur, une sorte de super héros qu’on appelle à la rescousse, et ce, avec une sincérité désarmante, et des réactions poignantes face à l’échec. Mais il a tôt fait de retomber dans son monde imaginaire, à croire qu’il prend “remercier” au sens premier du terme, ou que le comportement d’autres l’y conforte…

 

 

Il est fou Afflelou

… D’autres qui sont visiblement conscients de leur état, puisqu’ils en font leur slogan. Au Stade Municipal, l’entrepreneur à qui tout réussit se heurte souvent à ses limites. Il vit une sorte de perte du sentiment infantile d’omnipotence. La situation est la suivante : puisque tout lui réussit, il se perçoit tout-puissant. Ce rapport biaisé à la réalité lui fait faire littéralement n’importe quoi. Traitant le club de rugby comme un jouet démesuré pour adulte, il multiplie les comportements puérils compulsifs et incohérents, recrute les joueurs comme on collectionne des Panini, mais se retrouve désemparé quand enfin son échec lui fait perdre ce sentiment. Il arrive cependant dans des cas extrèmes que ledit sentiment perdure et s’accompagne d’autres désordres plus graves.

 

 

Antisocial, tu perds ton sang froid

Au Stade Municipal en effet, ce sentiment d’omnipotence s’accompagne parfois d’un rejet des normes caractéristique d’un comportement antisocial, comme par exemple, critiquer ouvertement l’arbitrage dans des termes pour le moins injurieux lors d’une crise de colère. Ou d’un délire paranoïaque, comme par exemple se sentir persécuté par les instances dirigeantes et multiplier les attaques de manière irrationnelle. Le tout bien sûr par voie de presse car il faut bien assouvir la pulsion narcissique. Après la fin de la crise, le sujet passe ensuite par une phase où il rationalise ses comportements erratiques, et là il faut s’accrocher aux branches : tout était évidemment intentionnel et maîtrisé, et les apparents excès n’étaient qu’une rhétorique musclée de bon aloi dans la mesure où elle n’avait pour but que de faire bouger les choses dans le bien de tous.

 

 

Une belle brochette de malades

Tout article sur le rugby termine par “c’était mieux avant”, ce qui est la phrase de vieux par excellence. Vient ensuite le couplet larmoyant sur la perte des valeurs. Pour autant que ce type de conclusion soit rarement pertinent, on ne peut que regretter ces gamineries et leur multiplication alarmante. Car force est de constater que de nos jours, dans le rugby, les sales gosses ne sont plus uniquement sur le terrain.

Les jeux du Mercredi – Contrepèteries volume 2

Non, Didier Retière n’a pas pris un gros coup de vieux. Cet homme est Maître Capello.

Giteau né pour tacler, messes de Novembre, et autres grivoiseries

H-Cup, doublons, Top 14, valse des entraineurs, derby fratricides, pères violents, tout n’est décidément pas rose dans la sphère ovale, et on se payerait bien quelques moments de détente.  Alors à nouveau, la Boucherie a décidé de vous régaler de ces petites friandises linguistiques que sont les contrepèteries.

Nous n’allons pas vous ré-expliquer. Vu le nombre de commentaires de la précédente édition, nous vous savons rompus à ces jeux verbaux. Au cas où cela serait vraiment nécessaire, veuillez vous reporter à la consigne du précédent article.

Vous pouvez poster vos réponses en commentaires, comme la dernière fois. Nous vous donnerons les bonnes réponses d’ici quelques jours.

Celui ou ceux qui répondront juste se verront expédier un beau morceau de bavette fraiche dans une enveloppe en papier kraft non prioritaire car non timbrée de sorte que nous puissions objecter en cas de plainte que la poste a détruit le pli pour raisons sanitaires.

Sur ce, amusez vous bien, petits garnements !

  • Derby basque : Lucien a choisi son camp pour en coller finement.
  • …Mais il prend une coquette par le Boyet.
  • Lièvremont soutient la cause de ce gueux
  • Le retrait de Wilko douche les pétales de la Rose
  • Boudjellal cherchait un bon Giteau
  • Giteau né pour tacler
  • Giteau n’aime pas se claquer
  • Giteau centre qui bute
  • J’ai joué avec le gars de la boucherie
  • J’ai rêvé d’escarres sur mon dos
  • Irthurburu fait le plein de “U” pour Canal
  • Soirée au Stade Français : Papé mixe, ça vous dit ?
  • Guazzini aime bien Papé derrière les platines.
  • J’ai passé un mois à Darty
  • Elissalde va aux messes de Novembre
  • Rémi Lamerat dans la grosse dèche
  • Missoup, qui aime la rade et ses moustiques !
  • Ces berbères qui ravalent l’église
  • Le veau d’Agen, c’est délicieux !
  • Mademoiselle Ovale de Grâce
  • Delanoë ouvre quelques fioles avec Fillon
  • Minot, fais moi une blanquette !
  • Et Béchu, qu’est-ce qu’il est brillant  !
  • PSA : il lui coûte, son Bru
  • Boudjellal a lancé Suta
  • Je vois Gajan qui lutte
  • Concours de crachats : du comptoir, il a rempli beaucoup de seaux.

 

Edit du 19/12/2011 :

Vous l’avez mérité, voici un petit coup de pouce pour les réponses. Vous avez réussi à les craquer à de petites exceptions près. Bravo à vous !

Derby basque : Lucien a choisi son camp pour en coller finement.
…Mais il prend une coquette par le Boyet.
Lièvremont soutient la cause de ce gueux (Si vous voyez toujours pas, pensez au gros monsieur de l’USAP)
Le retrait de Wilko douche les pétales de la Rose
Boudjellal cherchait un bon Giteau
Giteau né pour tacler
Giteau n’aime pas se claquer (2ème ligne de l’ASM)
Giteau centre qui bute
J’ai joué avec le gars de la boucherie
J’ai rêvé d’escarres sur mon dos
Irthurburu fait le plein de “U” pour Canal
Soirée au Stade Français : Papé mixe, ça vous dit ?
Guazzini aime bien Papé derrière les platines.
J’ai passé un mois à Darty
Elissalde va aux messes de Novembre
Rémi Lamerat dans la grosse dèche
Missoup, qui aime la rade et ses moustiques !
Ces berbères qui ravalent l’église
Le veau d’Agen, c’est délicieux !
Mademoiselle Ovale de Grâce
Delanoë ouvre quelques fioles avec Fillon
Minot, fais moi une blanquette !
Et Béchu, qu’est-ce qu’il est brillant  !
PSA : il lui coûte, son Bru
Boudjellal a lanSuta
Je vois Gajan qui lutte
Concours de crachats : du comptoir, il a rempli beaucoup de seaux.

 

 

 

Le XV des “Jean” bons

VOUS NE PASSEREZ PAS !

Par Marcel Caumixe (et un peu Kig et Ovale de Grâce aussi)

A la boucherie, il y a un authentique savoir faire en matière d’article de fond. Au fil des années, nous avons su établir et maintenir des valeurs de pertinence, de précision, et d’analyse. Nous avons toujours fait montre d’un vrai talent pour parler des sujet importants, et creuser pour aller au fond des choses. Nous débusquons sans relâche ce que les autres ne verront jamais, et dévoilons chaque jour un peu plus les mécanismes les plus intimes du rugby.

C’est dans cette tradition que s’inscrit ce post.

Il s’agit donc de vous dévoiler le XV des Jean bons. Une équipe de rugby avec pour critère de sélection unique de s’appeler Jean. De tous temps, Jean a été un prénom qui caractérisait la France. Et après quelques décennies d’un délaissement certain, les “Jean” fleurissent de nouveau sur nos terrains verdoyants du Top14.

Mondialisation oblige, Jean revêt désormais des formes plus exotiques que naguère, avec ses pendants anglais, sud-africain, argentin, voire même breton. Et puis les britanniques ont déjà leur XV des Jones. Ça s’appelle l’équipe de Galles. Pourquoi pas la France ?

 

Jean-Baptiste, toujours grand saigneur.

1 – Jean-Baptiste Poux
On ne présente plus le pilier polyvalent ultime de Toulouse. 3 coupes du mondes, une poignée de titres nationaux et européens. Il est surnommé “Brad” par ses coéquipiers pour une raison encore complètement obscure pour nous, mais visiblement pas pour des commentateurs qui s’en gargarisent pour se la jouer “pote des joueurs” et “prince de l’anecdote”. Qu’importe. Il reste un Jean. S’il ne devait y avoir qu’un Jean-Baptiste, ce serait celui-là.

2 – Jean-Charles Orioli
Comme son nom ne le laisse pas présager, il est natif de Châtillon sur Seine, qui comme son nom ne le laisse pas présager, est une charmante bourgade de Côte d’Or, qui comme son nom ne le laisse pas présager, n’est pas un département situé sur la côte. Par contre, prédestination patronymique oblige, il joue à Toulon, joyeuse cité portuaire corse.

3 – Johannes Coetzee
Le pilier polyvalent du Racing fait partie de ces nombreux représentants en Top 14 de la prestigieuse école sud Africaine du première ligne. Il partage avec ses compatriotes exilés un physique gracile et un sens inné du jeu à la main. Il a surtout la chance d’avoir un prénom qui ne semble pas sorti de Star Trek, lui qui vient du pays des gens qui s’appellent Gurthro, Vickus, Naas, ou Os.

4 – Yoann Maestri
“Yoann”. Comme “Jean” mais en plus design, avec son “Y” et son double “N”. Design et fashion, c’est bien ce qui caractérise aussi le grand deuxième ligne de Toulouse. Echappé du bagne de Toulon tel Jean Valjean, il tente de faire oublier son passé de délinquant des terrains en usurpant plus ou moins bien l’identité de Fabien Pelous.

Et Jésus dit à ses disciples "C'est pas moi, c'est lui!"

5- Jean Sousa
Un Jean, point. Il joue au LOU. Vivement le match contre Perpignan pour avoir une chance d’assister à un étripage Sousa-Sid.

6 – Jean-Pierre Perez
Le Jesus de l’USAP qui multiplie les pains et marche sur les os fait une bien belle addition à ce pack déjà assez au dessus de la moyenne en terme d’agressivité.

A ne pas confondre avec le Marmouset, petit primate d'amazonie

7 – Jean-Joseph Marmouyet
Ses parents ont peut-être choisi “Jean-Joseph” pour détourner l’attention du patronyme Marmouyet, déjà bien disgracieux. En tout cas, Jean-Jo a su, lui, attirer l’attention de la planète ovale comme l’instigateur de la première bagarre intergénérationnelle de l’histoire du top 14 lors du dernier derby basque.

8 – Juan-Manuel Leguizamon
Les moqueurs estiment heureux que ses parents ne l’aient pas appelé Juan-Intellectuel. Nous on est fan de son rugby freestyle, mêlant violence décomplexée, mauvaise foi crasse, et cette persistance tellement attendrissante à se comporter comme un arrière dans un corps de 8, avec ses coups de pieds de nulle part et autres gestes de grande technicité.

9 – Jean-Marc Doussain
20 ans, vice champion du monde en 5 minutes. Mieux que Bernard Diomède. On comprendra qu’il ait désormais du mal à retrouver motivation et allant tant après un tel exploit, il n’y a plus de challenge. Nous devons lui donner la chance de retrouver ses marques parmi ses pairs de Jean.

10 – Jean-Pascal Barraque
Le jeune ouvreur de Biarritz a peu de temps de jeu à son actif, certes, mais il a l’avantage indéniable de s’appeler Jean-Pascal, ce qui en ce moment ne court pas les rues. En attendant qu’il soit titularisé contre Toulouse pour qu’on puisse admirer les raffuts de Barraque à Fritz, ce XV a besoin de quelqu’un comme lui.

11 – Jean-François Coux
Le vétéran berjallien émigré à Agen a malheureusement souffert d’une sévère blessure en début de saison. Il fait partie de ces joueurs jamais mauvais, qui ont le sens du devoir, véritables stars dans leur équipe, mais qui n’attirent le regard des sélectionneurs que quand il y a des tests matchs en doublon avec les phases finales du championnat. Aussi, on souhaite le sélectionner comme premier choix pour ce qu’il est. Un Jean bon.

La cuvée Jauzion : comme son instigateur, plus elle prend de l'âge, plus elle a du mal à passer.

12 – Yannick Jauzion
Variante bretonne de Jean pour ce tarnais d’origine, dont les parents devaient avoir un goût prononcé pour l’exotisme. A 45 ans, il est encore performant dans son rôle de premier centre qui passe les bras. Le garder dans le rugby, c’est aussi retarder sa reconversion dans le vin de Gaillac, terroir qui a déja bien du mal à exister parmi les vignobles de France.

13 – Jean-Philippe Grandclaude
A ne pas confondre avec le grand Claude-Jean Philippe qui n’est pas rugbyman. Variété relativement rare, le Jean-Philippe a longtemps fait les beaux jours du jeu d’arrières plein de panache de l’USAP. Bras droit de David Marty pendant des lustres, gageons qu’à l’issue des prochaines élections il héritera d’un portefeuille à la mesure de sa fidélité.

14 – Jean-Bernard Pujol
Ce jeune toulousain a connu les sélections internationales U19 et U20. Un Jean-Bernard, ça ne se trouve pas dans n’importe quel vestiaire! Alors on le connait peu, il est sans doute encore un peu tendre, malgré son label rouge et noir, mais comme le dirait un autre Bernard célèbre, c’est un futur Jean bon star.

 

15 – Jean-Marcelin Buttin
Abandonné par ses parents dans un panier devant la porte de l’usine de pneus, puis baptisé “Marcelin” en hommage à Marcel Michelin par le secrétaire du comité d’entreprise, il est la révélation de l’année à l’ASM. Titularisé pendant la coupe du monde, passé par le pôle espoir  local, Jean-Marcelin sait tout faire: relancer taper au pied, et même remettre au goût du jour un prénom dont le dernier porteur est décédé de la grippe espagnole en 1918.

 

Remplaçants
John Schwalger
Jean-Baptiste Roidot
Joan Caudullo
Jean Bouilhou
Yann David
Maxime Petitjean
Nicolas Jeanjean

Eu égard aux travaux de Jean Bouin, l’équipe jouera ses matchs à domicile à Jean Dauger (qui est en quelque sorte le Jean Bouin de Bayonne)

 

Staff :
Président : Jean-René Bouscatel
Chargé du recrutement : Jean-Michel Rancoule
Manager général : Jean-Marc Lhermet (suite à la défection de Jean-Pierre Elissalde)

 

Entraineurs :
Jean-Luc Sadourny
Jean-Jacques Crenca

Liste cachée :
Jean Monribot
Iain Balshaw
Juan-Martin Hernandez
Juan-Jose Imhoff

 

Non sélectionnés pour cause de dépassement du quota de Jean-Baptiste :
Jean-Baptiste Elissalde
Jean-Baptiste Peyras
Jean-Baptiste Péjoine
Jean-Baptiste Gobelet

Autour du  XV de France, la polémique enfle sur la formation, sur les joueurs étrangers, etc. Pour les Jean, la pénurie  ne concerne pas les piliers. Non. La pénurie ne concerne pas non plus les ouvreurs. Ici les pénuries sont autres, et nous font poser la question suivante : où sont les Jean-Sébastien, les Jean-Louis, les Jean-Marie et les Jean-Claude?

Nous noterons pour finir que par un cruel hasard ou un signe du destin, il n’y a pas de Jean bon de Paris et finalement très peu de Jean bons à Bayonne. On a dit “Bon”, donc Yoann Huget ne compte pas.

 

Les jeux du mercredi : mots et ligaments croisés

Viens jouer avec le boucher.

Une grille et un jeu proposés par Marcel Caumixe,

C’est mercredi soir, et avant d’aller au dodo, la Boucherie vous propose de vous divertir un peu avec ses Jeux du Mercredi. Repoussant constamment les limites de l’innovation, toujours à la pointe de la technologie, et ne reculant devant rien dans le but de fournir le meilleur à nos lecteurs, ce soir, un peu en hommage à Thomas Domingo, on fait péter les croisés.

 

Vertical
1-Comme le Stagiaire; Aux petits fours et au moulin ; Petit Fien
2- Plaquages qui clochent ;Autour de Toulon; Vague de supporters
3- A la fin d’une phase; Lomu perd son aile; Titille
4- Racler; Propres; Petit beurre; Non dit
5- Hymne du Stade Français; Demi-centime gallois; Oui russe
6- Cochonne pour Byron ; Champignon; Muscat au chaud
7- Fera son choix ;  Roi des éléphants ; Coupure de citron
8- Donne le ton; Petit cours ; Autour de Bourgoin; Accessoire de mode pour Gallan
9- Victoires de Douillet ; 8 Fidjien ; Intelligence Artificielle
10- Crotteur ; Rassemblée ; centre dans le Centre
11 – Marquent des points; mouillent le maillot; A Midol elles Racolent
Horizontal
1 – Démonstratif; Des vierges pour les huiles
2 – Souverain qu’on kiffe
3 – Fidèle Castrais; Le bonheur s’y trouve pour les rugbymen
4 – Interjection ; Essuierons nos crampons
5 – Pronom ; Article espagnol ; Echappée du XV de la rose
6 – Renifler une chaussette pendant Jour de Rugby ; Agenais
7 – Centre de Formation; article ; Mot de chevalier
8 – Supporters hauts en couleurs ; est anglais
9 – Fils de Aulas ; choisi ; au coeur de la mêlée
10 – C’est dans la tête
11 – Champion toutes catégories ; Monnaie unique
12 – Métal Jaune
13 – Chef des bouchers
14 –  Ici à Toulouse; Racontent leur vie sur internet
15 – C’est comme ça qu’on mange le steak ici; Dans les films de gladiateurs
16 – Plein de “U” pour Canal
17 – Ma’astoc ; A la mode
18 – Brittanique ou du pacifique ; critiquée
19 – Sous sol ; égérie de Max

Guy Mauvaise parle de la Coupe d’Europe

Sous le pseudonyme de Guy Mauvaise se cache l’entraineur d’un grand club de Top 14 de la ville rose qui souhaite garder l’anonymat. Un entraineur qui l’a mauvaise. Un entraineur qui en a ras le bol du manque de moyens, et du peu de cas que l’on fait de son club et de ses joueurs. Un entraineur dont la vie de tous les jours se résume à une lutte incessante contre les incohérences d’un système qui broie les structures qui, comme la sienne, vivent de peu. A la boucherie, nous nouparles sentons concernés, donc nous lui offrons nos pages comme tribune, lui qui est si souvent censuré par une presse aux ordres de l’ERC, la LNR et de la FFR.

 

Guy Novès, est-ce que vous êtes d’accord pour dire que la Coupe d’Europe s’apparente à un sprint alors que le championnat est une course de fond ?
Je dirais que la Coupe d’Europe est une course de demi-fond en fait. Pour en avoir fait pendant quelques années au plus haut niveau, je sais qu’il ne faut pas rater son départ dans ce genre de course. Avec des Haies et des rivières au milieu. Et puis une meute de loups affamés aux fesses, qui se repaîtra de ta carcasse si tu devais tomber. Car c’est une course où on abat les blessés d’une décharge de 7 ½ à bout portant dans l’œil. C’est la munition que j’utilise pour la palombe. J’en ai toujours sur moi. Et puis c’est très difficile d’être dans les meilleures conditions. On commence à jouer quelques matches de Coupe d’Europe, puis on revient au Top 14, puis vient le Tournoi… Donc au final, ce n’est pas tout à fait un sprint. Mais attention, le départ est très important. Sinon, 7 ½ dans l’oeil.

Justement, on constate année après année que les premiers matches donnent déjà une indication sur la suite de la compétition…
Effectivement. Quand vous jouez à la maison, il est impossible de perdre sinon vous êtes quasiment éliminé. Une année, nous avions perdu notre premier match, à l’extérieur, et tout le monde nous voyait éliminé. Je sais qu’il n’y a aucun rapport avec ce que je viens juste de dire, mais j’aime beaucoup cette anecdote, et c’est moi qui raconte. Nous avons ensuite remporté tous les autres matchs et nous avons fini premier, toutes poules confondues. Alors on lui a bien montré au monde, qui c’était le chef. Il a moins fait le malin, et est rentré dans sa niche la queue basse, tout penaud. Comme Alain. Mais effectivement, le premier match est très important. Crucial même. Si on le perd, tout le monde va nous voir éliminé. Une année, nous avions perdu notre premier match à l’extérieur…

(Nous laissons Guy boucler quatre ou cinq fois avant de lui signaler qu’on aimerait bien passer à la question suivante)

… Si on le joue à l’extérieur, on sait que c’est peut-être notre seul joker. Donc il faut le garder le plus longtemps.

«Nous avons quelques montagnes à franchir, mais c’est quand même plus intéressant que lorsque le chemin est tout plat»

Est-ce qu’il est vraiment facile de se projeter dans cette compétition dans la mesure où elle intervient de façon épisodique dans la saison ?
Dans le rugby, il faut s’adapter tous les jours, à toutes les situations. On l’a vu dernièrement au plus haut niveau. On a parlé des doublons, des vrais, des maquillés… Là nous venons de récupérer nos internationaux mais certains sont crevés et ont besoin de partir en vacances. Peut-être leur ferons nous prendre les vacances pendant le tournoi s’ils ne sont pas sélectionnés. Ca fera des triplons. Et on devra faire appels aux espoirs, mais si ceux-ci sont sélectionnés en U20, on aura des quadruplons. Nous ne sommes pas dans des doublons mais ils ne peuvent quand même pas jouer, donc nous sommes dans l’adaptation permanente. Et en Coupe d’Europe, ce sera la même chose au niveau de l’arbitrage. Mais cela fait aussi partie du haut niveau que de savoir faire face à ces situations. Nous sommes balancés de charybde en scylla à longueur d’année, ma pauvre dame ! Ballotés par la houle du destin, tels des orphelins transis de peur qui changent quotidiennement de famille d’accueil, errant en guenille dans le froid automnal. Et si tout le monde est logé à la même enseigne, en ce qui me concerne, il n’y a pas de problèmes. Tant qu’il y a de l’équité, ça me va. Mais on a quelques montagnes à franchir et c’est quand même plus intéressant que quand le chemin est tout plat. Faisons contre bonne fortune bon cœur ! Ca pourrait être pire ! On n’est pas les plus à plaindre ! A bon chat bon rat ! Et ne vendons pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué.

«Je récompenserai ceux qui ont joué»

Vous avez mentionné l’arbitrage. On a vu lors de la dernière journée de championnat (arbitrée par des britanniques) que les interprétations étaient très différentes. Il va encore falloir faire avec…
Vous savez, nous n’avons manqué aucune édition de cette Coupe d’Europe, donc on ne peut pas dire que nous serons surpris par l’arbitrage. Quinze ans d’injustice, ça désensibilise. On ne peut pas dire que l’on est dans la découverte. Nous savons ce qui nous attend. On va retourner sagement à l’abattoir, laisser un brittanique nous humilier à 1 contre 15, comme dans un perpétuel Azincourt. En fait, nous avons rarement été déçus par l’arbitrage européen, même dans les défaites. Conforme à nos attentes, tout pourri. Mais si on veut trouver quelque chose à redire sur les arbitres, il y aura toujours moyen. Et je ne le ferai pas ici, non, je m’élève au dessus de la polémique tel le maître zen lévite au dessus des vicissitudes de ce monde de souffrance. Je crois qu’il vaut mieux nous concentrer sur notre jeu.

Vous retrouvez vos internationaux. N’est-il pas compliqué de les faire débuter par la Coupe d’Europe ?
Aucun ne commencera par la Coupe d’Europe car ceux qui ont joué durant leur absence n’ont pas démérité. Ils ont été valeureux et ont donné le meilleur au péril de leur vie. Et puis les internationaux décuvent encore. Ils sont pour la plupart complètement dépressifs d’avoir raté leur finale. Beaucoup ont surcompensé et grossi comme des cochons, les 24 heures d’avion on collé une phlébite à William Servat, et Jean Marc Doussain a recommencé à ne plus faire ses nuits. Je récompenserai ceux qui ont joué ».

Propos recueillis par Bertrand LAGACHERIE dans l’article original et honteusement édulcoré disponible ici

Substance restituée par Marcel CAUMIXE

Exclusif ! Guy Mauvaise se confie à la Boucherie…

Un coach meurtri brise le silence…

Sous le pseudonyme de Guy Mauvaise se cache l’entraineur d’un grand club de Top 14 de la ville rose qui souhaite garder l’anonymat. Un entraineur qui l’a mauvaise. Un entraineur qui en a ras le bol du manque de moyens, et du peu de cas que l’on fait de son club et de ses joueurs. Un entraineur dont la vie de tous les jours se résume à une lutte incessante contre les incohérences d’un système qui broie les structures qui, comme la sienne, vivent de peu. A la boucherie, nous nous sentons concernés, donc nous lui offrons nos pages comme tribune, lui qui est si souvent censuré par une presse aux ordres de la LNR et de la FFR.

Guy,  la blessure de Pato Albacete, face à Bègles, constitue un sacré coup dur ?

Oui, on pense qu’il y en a pour 8 semaines. Peut être plus. Sa carrière est même probablement terminée. Malheureusement, un contrat nous lie avec lui, sa famille et la caisse de retraite argentine jusqu’en 2038. Nous allons donc devoir nous endetter lourdement sans avoir de contrepartie au niveau sportif. Le président Bouscatel et moi-même avons pris rendez-vous au CHU de Rangueil pour l’ablation d’un rein que nous mettrons en vente sur  leboncoin.fr pour tenter de couvrir les frais. Je remercie Philippe Rougé-Thomas d’avoir proposé de donner un lobe de son foie mais la dernière fois il nous est resté sur les bras, et personne ne veut plus se dévouer pour le sortir du congélo de la buvette (le bout de foie, pas Philippe).

Bref. Jean-Baptiste Elissalde devrait couvrir le poste de coach et de deuxième ligne pendant ma convalescence. La coupe d’Europe arrive dans quinze jours, alors évidemment c’est très grave pour nous. Notre victoire étriquée face à Bègles était très intéressante, mais nous n’avons pu nous réjouir de ce maigre résultat car nous avons tous en tête le décès tragique d’Albacete

Après, on se dit que c’est le sport, que le malheur des uns fait le bonheur des autres. On attend avec impatience le retour de Romain Millo. Et la vie continue, ma pauvre dame !

Comment le joueur vit-il cette situation ?

Pato est un immense professionnel. Il va le vivre mal, surtout  quand il va voir les copains rentrer sur le terrain. Il va plonger dans la boisson, le jeu, la drogue, voire la prostitution peut être. Comme tous les argentins, c’est un grand romantique. Et on n’est pas à l’abri qu’il fasse une grosse bétise, comme la dernière fois, quand on a perdu la coupe d’Europe, et qu’il s’est jeté dans la Garonne pour regagner l’Argentine à la nage. La question que je me pose est : avait-il besoin de récupérer ? Finalement, on aurait dû le laisser au repos une quinzaine de jours, tellement il avait donné avec cette équipe d’Argentine. Mais non ! Non ! Pato ne voulait pas ! Aaaah Pato. Pato, n’écoutant que son courage, a arraché de mes mains le maillot que j’allais remettre à Jean-Baptiste pour le revêtir. Et j’ai crié “Non Pato, ne fais pas ça ! Je t’en conjure ! Tu n’es pas prêt ! ” Mais voyant ses yeux, d’habitude si pleins de fierté, d’habitude tellement habités du regard de défi que le gaucho lance aux grands espaces de la pampa, voyant ses yeux, dis-je, s’embuer devant mon refus, j’ai été faible, (soupir) et j’ai cédé à ses supplications. AAAaaaaah Pato… Pato, mi hermano ! Pourquoi, oooh pourquoi ne m’as tu pas écouté !!! Rraaahhh ! Que n’ai-je été plus fort devant ta grande carcasse en sanglots ?

(Nous laissons à Guy une petite minute, le temps pour lui de retrouver ses esprits)

Le retour des internationaux français se fera sans doute plus tard que ce week-end ?

Oui, bien sûr. Si on ne veut pas jouer avec leur santé, nous n’avons pas le choix. Adroitement, nous essayons de faire bonne figure, de donner le change, tel le chômeur qui est trop fier pour avouer à sa femme qu’il vient de perdre son travail, et nous n’appelons pas le match face au Stade français un doublon. Mais c’est tout comme. On ne peut pas décemment faire jouer un joueur qui arrive le mercredi à Paris pour noyer le chagrin de la défaite dans l’alcool et les femmes et qui rentre le lendemain à Toulouse…

Maintenant, compte tenu des circonstances désastreuses que nous vivons depuis le début de cette saison dont nous ne pouvons encore garantir qu’elle aboutira sur notre maintien dans l’élite, peut-être qu’un joueur comme Millo risque à minima de rentrer dans le groupe. Eventuellement au poste d’ailier, pour le protéger. Mais à mon sens, nous rentrons dans un rugby qui n’est pas du tout professionnel. On bricole, on glane, on vit de peu.

À l’avant, cette semaine a été marquée par l’arrivée de deux joueurs. Comment s’est déroulée leur intégration et quand pensez-vous pouvoir compter sur eux ?

Tout s’est très bien passé. Quand de grands joueurs arrivent dans un club structuré, ça se passe toujours bien. On a la chance de faire contre mauvaise fortune bon coeur, et malgré l’économie de moyens, on peut compter sur le sérieux et l’effort bénévole de tous. Ils ont été très bien accueillis par certains de leurs copains, qui ont communiqué avec eux et déjà fait quelques sorties en ville pour mieux les intégrer.

Botha est blessé à la cheville et il est toujours question d’amputation, mais Steemkamp rentre dans le groupe dès le prochain match. Il a bien bossé avec Yannick dans la semaine, sur le parking du Carrefour de Purpan car un huissier vient de saisir le revêtement synthétique de notre terrain d’entrainement.

Comment voyez-vous la rencontre face au Stade français ?

Cela reste un gros duel,  comme l’a été le match de Bordeaux du week-end dernier. On a vu qu’à la pause, les choses n’étaient pas faites. Quand on mène 11 à 6 à la mi-temps face au promu et qu’après on reçoit le Stade français, je crois que nous avons intérêt à rester dans nos petits souliers. Surtout en prenant compte l’histoire du club parisien et les joueurs de qualité qui le compose.

Chaque poste est occupé par un international. Nous savons très bien que les choses seront très difficiles. C’est une équipe du Stade Toulousain qui sera concernée et concentrée.
Je souhaite avant tout que le Stade Français perdure, car c’est un grand club. Ce que Max Guazzini a fait est  immense. Je leur souhaite vraiment de revenir au plus haut niveau.

Malgré tout, une rencontre face au Stade Français peut-elle être considérée comme une rencontre « normale » malgré un déséquilibre apparent ?

C’est l’une des raisons pour lesquelles je suis très inquiet. L’affiche paraît déséquilibrée, entre un Stade Toulousain souffreteux qui peine à aligner quinze joueurs et un Stade Français sûr de sa force et en pleine possession de ses moyens, et cela m’inquiète encore plus. Cela a toujours une incidence sur le jeu, nous avons pu le voir dans cette Coupe du Monde avec les gallois qui mettent 60 points aux Fidji, ou la Nouvelle Zélande qui atomise les petites équipes. Mon boulot à moi est de rester éveillé et de faire en sorte que la honte d’une large défaite ne s’ajoute pas à la triste cohorte de nos malheurs actuels.

Guy Mauvaise

Article réalisé à partir de l’interview auto-parodique d’un certain Guy N. sur le site du Stade T.

Une défaite ? Quelle défaite ?

Ben oui ?

Chantre du panache et de la pensée positive, Marcel reprend son bâton de pèlerin pour prêcher la bonne parole et nous faire digérer une défaite bien amère. Car à bien y regarder, il n’y a que l’Anti-France pour appeler ça une défaite.

La fin de matinée fut dure pour les amoureux du rugby, et notre côté “fleur bleue” est mis à rude épreuve. Mais relevons la tête, car la défaite est moins triste qu’il n’y paraît. Au contraire, voyons-y un signe du destin, et des raisons de se réjouir.

Alors débouchez un petit Côte-Rôtie, sortez le vieux cantal qui dort au frigo, ouvrez une boite de pâté de votre mamie, et lisez la liste qui suit (Avec cette bande son, c’est encore meilleur)

Pourquoi on doit se réjouir de la défaite du XV de France :

– Parce que si on avait gagné, TF1 aurait racheté l’exclusivité des droits de diffusion du TOP14 et de la HCUP, aurait transformé tout ça en un championnat de franchises, et poursuivi son inlassable quête de corruption de la beauté du monde dans notre sport

– Parce que, corollaire à ce qui précède, l’enthousiasme naïf de Christian Jeanpierre pendant un mois tous les quatre ans, ça suffit amplement

– Parce qu’en cas de victoire il y avait un risque de crise cardiaque, et que TF1 ne peut pas se permettre de perdre un commentateur vedette tous les quatre ans. Surtout que c’est Carole Rousseau qui est en tête de liste pour la succession.

– Parce que Berbizier se sentait un peu seul dans le rôle de l’entraîneur aigri.

– Parce que depuis quatre siècles que la St Barthélémy entache notre histoire, il était temps qu’un descendant huguenot se venge.

– Parce que moins de rugby dans l’Equipe, c’est aussi moins de conneries imprimées, et plus d’arbres sauvés.

– Parce qu’on est toujours meilleurs dans le rôle des outsiders. En tant que Champions du monde on aurait été nuls pendant 4 ans. Aussi parce qu’être Français, c’est faire le connard arrogant (comme ça), et que ça, c’est beaucoup plus jouissif quand on n’est pas les rois du monde.

– Parce que va enseigner la valeur de l’effort et de la constance à des mômes dont les idoles sont devenues championnes du monde en ne se sortant les doigts que dans 2 matchs sur 7 !

– Parce comme nous l’a dit un(e) gentil(le) lecteur(trice) Neo-Zélandais, le français peut toujours rentrer à la maison en cas de défaite, et reprendre ses activités normales (faire du vin, manger du fromage, draguer les filles) alors que le Néozed, s’il perd, il ne lui reste rien

– Parce que ça aurait été impossible de continuer de dire du mal de Damien Traille après une victoire.

– Parce qu’après cette défaite, les Biarrots vont rentrer à la maison avec une pêche incroyable, tout regonflés par cette aventure tellement positive, et ainsi sauver leur club de la relégation… Mais si, mais si…

– Parce qu’au final, le sexe de consolation c’est plus agréable que le sexe de victoire. Et ce n’est pas Lapinou qui me dira le contraire.

– Parce que ce sera une encore plus belle fin de carrière pour Nallet de terminer champion du monde en Angleterre, contre l’Angleterre, à presque 40 piges.

– Parce qu’en France, on n’aime pas vraiment les happy endings, et qu’on trouve que les films c’est mieux quand le gentil meurt à la fin.

– Parce qu’être Français, c’est respecter la tradition. Et que perdre héroïquement contre le sens du jeu à cause d’un arbitre malveillant, c’est perpétuer cette tradition. Et c’est important.

– Parce que comme ça sur tous les terrains du TOP14, on pourra dire à McAlister: “Tu te rends compte! Dimanche dernier tu aurais pu être champion du monde.”

– Parce que c’est un non sens écologique d’emmener Blanco de l’autre côté du monde en avion.

– Parce qu’une murge le dimanche à midi c’est nase. Alors que finir à vomir dans un caniveau un samedi soir avant d’aller en boite pour profiter de l’euphorie globale et choper dans les toilettes, c’est super. Donc il vaut mieux se réserver pour une coupe du monde dans le bon fuseau horaire.

Et surtout

– Parce que dans quelques jours, la Nouvelle Zélande sera engloutie par un tremblement de terre de magnitude 9, et que par voie de succession nous récupérerons ce qui nous revient de droit.

Marcel Comics

Lettre ouverte aux All Blacks #2

Un dernier mot avant la finale…

Les Blacks, terrorisés à l’annonce de la présence de Damien Traille sur le banc français.

Engliche version hire

Chers All Blacks,

Le grand jour approche. Le jour que vous attendez depuis près d’un quart de siècle. Le jour de votre couronnement, le jour où nous vous accueillerons comme nos ténébreux maîtres.

Nous voudrions vous remercier pour tout. Jo Maso, le grand organisateur de l’équipe, (ou, comme nous l’appelons, le G.O.) a déja renoncé à notre droit de porter le bleu, comme preuve de notre gratitude pour avoir daigné nous accueillir et nous permettre de jouer sur votre terre sacrée.Vous jouerez en noir et tout ira pour le mieux. À la base, on avait même prévu de ne pas porter nos maillots et de venir en habits civils, vu que cela ne vaut pas vraiment la peine de jouer le match, dans la mesure où vous nous surclasseriez outrageusement. Au lieu de cela, nous vous aurions serré la main, fait quelques embrassades chaleureuses pour vous dire au revoir, et contemplé un dernier haka avant de partir. Cela aurait aussi été l’occasion pour Jean-Marc Doussain de prendre de meilleures photos, et peut être d’avoir quelques autographes.

Cependant, après réflexion, nous avons finalement décidé que c’était un plus grand signe de gratitude que de jouer le match et de vous donner la possibilité de nous humilier devant des millions de gens. Mais s’il vous plait, faites vite, on a un avion à prendre, et les joueurs doivent rejoindre leurs clubs respectifs dans notre championnat national. Vous n’en avez peut-être jamais entendu parler, mais on l’appelle le “Top14”. Le niveau est celui de votre quatrième division UNSS, et il sert de maison de retraite à vos vieux joueurs dans le besoin.

Rendons-nous à l’évidence : il y a un monde entre nous. Non seulement notre championnat est faiblard, mais notre équipe est honteuse. On a perdu contre l’Italie et les Tonga. Notre coach n’a que quelques années d’entraineur de deuxième division à faire valoir et perd complètement les pédales. Notre 10 est un 9 qui a passé la semaine avec une minerve, et pèse deux tiers du poids de son vis à vis. Notre paire de centres est trop occupée à compter les pâquerettes pour attaquer ou défendre. Il n’y a pas d’équipe type et c’est la seconde fois que celle ci-joue dans cette configuration. Et pour être honnête, on n’est pas capables d’aligner deux passes. Nos schémas d’attaque (si on arrive à en mettre en place d’ici dimanche) seront prévisibles, notre mêlée anémique, notre défense poreuse, et plus ou moins tout le monde est blessé. Pour couronner le tout, et pour garantir que l’équipe sera encore plus faible après la 60ème minute, Damien Traille est sur le banc. Un bookmaker irlandais est même déjà en train de payer les parieurs, avant même que le match ne soit joué. Lisez la clairvoyante et experte presse néo-zélandaise. Elle est unanime. Ainsi que le fut son homologue française avant qu’un patriotisme déplacé et l’abus de méthode Coué ne l’aveuglent.

Et qu’avons nous en face? Graham Henry, aux commandes depuis un million d’années d’une armée de puissants guerriers musclés et tatoués qui jouent tels des magiciens et piétinent l’opposition comme un troupeau de mammouths en rut. Et par dessus le marché, l’IRB semble avoir adopté un amendement à la règle permettant à McCaw de gratter la balle dans n’importe quel ruck. Vous êtes virtuellement indestructibles.

Qui sommes nous, misérables Français, pour oser considérer lutter contre une telle démonstration de puissance et de talent?

Alors, nous implorons votre pitié. Retenez vos coups, ne nous infligez pas plus de 100 points. Notre pays est en plein dans les difficultés financières, pris dans des tourments moraux et politiques, et nous n’y survivrions pas.

Au lieu de cela, pourquoi ne vous détendriez vous pas? Passez la fin de semaine en famille, buvez quelques bières, allez chez l’esthéticienne, commencez à célébrer votre victoire ! Vous nous battrez à plates coutures et vous avez eu un tournoi difficile. Allez-y, vous l’avez bien mérité. Pas besoin de pression supplémentaire, laissez-vous aller, vous avez d’ores et déjà fait le boulot.

Ce n’est pas comme s’il y avait une chance que vous perdiez contre notre rugby honteux, restrictif et minimaliste, plongeant par là-même votre pays dans une crise sans précédent, poussant vos supporters à réduire le pays en cendres dans un excès de rage, pas vrai?

Bien à vous,