Le Labo’ccitan analyse Stade Français – Stade Toulousain (18-22)

Le Stade Toulousain en repérage au Stade de France pour la seconde fois de la saison, pour une seconde victoire. RDV début juin.

 

Par Damien Try,

 

Le contexte :

Le match Stade Français – Stade Toulousain, affiche de la 22ème journée de Taupe14, est toujours un évènement très attendu. Certains journalistes en manque d’inspiration le qualifient même de « classico », ce qui est peut-être un peu abusif étant donné le court historique de ces rencontres. C’est généralement un match-piège. Piège à cons, même, puisque c’est chaque année l’occasion pour Guy Novès de faire découvrir à son équipe des moins de 21 ans le niveau élite, de dépenser l’avance prise au classement, et de faire un joli bras d’honneur à Max Guazzini en « galvaudant le Stade de France ».

Mais cette année, c’est différent. Toulouse a bien un matelas confortable sur la troisième place, synonyme de barrages (honnis soient-ils). Les jeunes Galan et Tolofua sont bien alignés titulaires, se payant le luxe d’éclipser les Servat, Sowerby et Picamoles. Mais la semaine prochaine, c’est H-Cup ! Après la défaite cuisante à Bordeaux la semaine dernière, il s’agit de relancer l’équipe vers les standards européens. On notera au passage que dans l’analyse des « Spécialistes Rugby » de Canal +, à la question « Toulouse peut-il s’imposer au Stade de France ? », l’équipe parisienne n’est évoquée que tardivement et brièvement, parce que soyons sérieux, si Toulouse veut gagner, Toulouse gagne, et les danseuses en rose malabar n’ont pas leur mot à dire.
On se devra quand même de signaler que les spectateurs n’ont pas eu droit aux traditionnels nichons d’avant-match. Tout se perd.

Quand Florian Fritz associe niveau de jeu stratosphérique et élégance vestimentaire.

 

Le film du match :

Ce sont les Parisiens qui frappent les premiers. Par le coude de Camara, qui y trouve la seule occasion de l’après-midi pour lui de se faire remarquer. Heureusement pour Dusautoir qu’il y avait son nez, sinon il l’aurait pris en pleine gueule, comme disait l’ami Walter. Après quelques minutes de sortie sur saignement pour régler le problème (qui ne sera jamais réglé), le Stade Toulousain verra son capitaine en mode Imanol Harinordoquy pour le reste de la rencontre. Le Dark Destroyer qui fait du Gladiator, ça devient n’importe quoi ces animations au Stade de France… Œil pour œil, dent pour dent et nez pour nez dit le proverbe (même si Attoub est blessé et que les joueurs portent des protège-dents), Gurruchaga se fait offrir le même sort un peu plus tard, et passera le reste de la rencontre à se tripoter le nez, a priori cassé.

En récupérant une balle parisienne bien chaude, Fritz tombe au sol et se tape la tête. Il reste sonné pendant quelques minutes, ce qui démontre contre toute attente que oui, il a un cerveau. Ce qui était de toute façon optionnel pour ce match, puisque son vis-à-vis Paul Williams est lui aussi un grand intellectuel, rendu célèbre en octobre dernier par une gentille mandale main ouverte qui lui a valu le carton rouge, ce qui précipita la défaite samoane contre l’Afrique du Sud.

 

Ces deux garçons nous livreront un duel boucher de grande classe, ni l’un ni l’autre n’étant là pour trier les lentilles.
A la 15ème minute, Tolofua humilie le scintillant Felipe en perçant le premier rideau, et parcourt une quinzaine de mètres au sein de la défense parisienne. Il n’arrivera malheureusement pas à trouver Donguy qui commet un en-avant. Pendant ce temps-là, Contepomi et Beauxis échangent les pénalités réussies, et ce dernier profite du beau travail des avants sur la mêlée pour égaliser 6 partout.

Un bon travail en mêlée qui pèse sur les Parisiens et offre de bons ballons, à Galan puis Dusautoir par exemple qui s’échappent et amènent le jeu devant la ligne d’en-but parisienne. S’en suit l’action qui a beaucoup fait parler ce week-end, à tort selon moi.
La balle sort, les Rouge et Noirs sont bien placés, Fritz arrive lancé plein champ, avec David au soutien. Gurruchaga comprend que face à deux tanks, mieux vaut affronter celui qui n’a pas de munition et va plaquer David sans ballon, laissant Fritz amuser les défenseurs restants pour marquer entre les poteaux. Alors oui, je suis d’accord, il y a faute. C’est flagrant. Et oui ça change un peu le cours du match. Mais bon, sanctionner le placage sans ballon et offrir aux Toulousains une pénalité aux 50 mètres en plus de l’essai serait peut-être un peu dur, non ? Le débat reste ouvert, mais je ne comprends pas bien pourquoi ce sont les Parisiens qui râlent le plus, alors qu’ils se sont fait avantager par l’arbitre.

 
Les 10 dernières minutes de la première mi-temps ne feront pas évoluer le score qui reste à 9 à 13 pour les visiteurs, mais permettra de voir Doussain renverser Lyons, et Parisse rendre la pareille à Jauzion. La touche toulousaine s’applique à gâcher le travail de la mêlée, en perdant tous ses lancers.

Au retour de vestiaires, on pourra s’apercevoir que Galan n’a pas eu le temps de recoudre l’élastique de son short et profite ainsi de son passage à Paris pour effectuer son casting pour le calendrier 2013, en montrant son caleçon trop bas à tout bout de champ. Beauxis lui a du travailler les coups de pied depuis sa pénalité complètement foirée de la semaine dernière, puisqu’il gratifie le Stade de France d’un très joli drop des quarante mètres. J’ai dit très joli, je n’ai pas dit efficace, puisqu’il passe à droite des poteaux. Il continue tout de même son duel de buteurs avec un nouveau protagoniste en la personne de Dupuy, aka l’homme au masque à oxygène, ce qui porte le score à 12-16.

Les Toulousains ne veulent pas changer une formule qui marche, et sur la touche à 5m de l’en-but trouvée par el sexy doctor, se font contrer et perdent le ballon. Heureusement Doussain envoie le Parisien en touche, ce qui permet à son alignement de perdre une nouvelle fois le ballon par un en-avant. Après la mêlée et quelque temps de jeu, Gurrachaga agacé par le mur de défenseurs toulousains décide de faire un petit tour dans le camp toulousain, et de créer un intervalle en mettant Beauxis au sol, loin de tout ballon. Parisse remarque le bon travail de son centre, et s’engouffre dans l’espace pour marquer un essai logiquement invalidé après vidéo-arbitrage.

2 touches perdues pour Toulouse et une pénalité réussie de part et d’autre, Jauzion décide de se montrer dans un registre inattendu, la castagne. Dans l’autre camp, le présidentiable Papé ne dit jamais non à une partie de chipirons, et les deux joueurs s’échangeront quelques amabilités pendant que le jeu se poursuit. M. Poite les renvoie au vestiaire 10 minutes avant tout le monde, et revient à une pénalité parisienne qui ramène les roses et bleus à un point.

 
A la 74ème, la mêlée parisienne se fait concasser et Beauxis a l’occasion de tuer le suspense depuis les 55 mètres. Mais les joueurs sont des professionnels du spectacle, et la pénalité passe à côté. Gurruchaga décidemment fort en vue cet après-midi rate le renvoi aux 22 qui suit en bottant directement en touche, ce qui permet aux Toulousains de bénéficier d’une « mêlée intéressante ». Ils pilonnent la défense dans l’optique d’un drop assassin, mais Vergallo (sur le terrain depuis 10 minutes) rate la bonne fenêtre en se faisant reprendre bêtement par la défense. Un avant se dévoue pour finalement servir Beauxis, mais la passe de maçon qu’il reçoit l’oblige à taper du pied gauche. Comme le fera remarquer le commentateur, « n’est pas Wilkinson comme on le veut », et le drop est complètement foiré. Heureusement pour Toulouse, Paris se fait sanctionner rapidement, et la facile pénalité passe pour le lémurien, contre son ancien club. 4 points d’avance à 2 minutes de la fin, seul un drop de Contepomi pourrait faire basculer la partie !
Puisqu’on en est dans le n’importe quoi, Johnston tente un petit coup de pied par-dessus pour lui-même, malheureusement raté. Les cloches résonnent dans le stade et Toulouse vient reprendre l’avance perdue la semaine dernière. Maintenant, place à la H-Cup et au déplacement à Edimbourg !

L’histoire d’amour entre Beauxis et les drop continue, de même que celle entre Thomas Castaignède et la langue française.

 

Les joueurs :

Toulouse : On aurait pu s’attendre au pire sans les cadres Steenkamp, Botha et Servat, mais la mêlée s’est montrée monstrueuse. La copie en touche est à revoir en revanche. Il est facile d’incriminer le jeune Tolofua, mais le problème ne vient pas uniquement des lancers. Ce dernier s’est montré particulièrement bon dans le jeu, tout comme la Vénus de Millo-Chluski. Rien à signaler pour Dusautoir (ça veut dire qu’il a été excellent), et Galan s’est montré digne de la confiance accordée par Guytou. Doussain nous fait oublier chaque week-end un certain Luc Bougresse, ou un truc comme ça. Beauxis aura été au centre des attentions, avec du bon et du moins bon, mais livre encore un match solide. Enorme prestation de Fritz, en forme olympique ces derniers temps. C’est un Monsieur. Les ailiers n’ont pas eu leur mot à dire, et Jauzion a bien tenu son rôle de roue de secours à l’arrière.
14 Français sélectionnables sur le XV de départ, dont quelques jeunes (Doussain, Galan, Tolofua) à qui on reprochait un manque de temps de jeu et qui ont tenu toute la partie ou presque. Pas impossible qu’ils passent un peu temps en Argentine cet été.

Paris : Finalement, le joueur qui s’est mis le plus en avant sur ce match, c’est Attoub. Parisse livre encore et toujours une belle prestation, mais quelque chose ne doit pas aller pour lui, il a passé le match à pleurer au près de l’arbitre. Contepomi a fait ce qu’il a pu, surveillé comme le lait sur le feu et donc muselé par la défense toulousaine. Camara aux abonnés absents, aussi difficile pour les observateurs à trouver sur le terrain qu’en dehors du terrain pour les contrôleurs anti-dopage.

 
La décla :

Jauzion, en parlant de son altercation avec Papé : « Vous comprenez, dans mon club formateur on m’a appris les Valeurs », laissant entendre qu’il ne pouvait pas s’échapper et laisser ses mains dans les poches.

Le Lab’Occitan analyse Bordeaux-Bègles – Toulouse (18-17)

Y avait un match vendredi ?

Par Damien Try

 

Le contexte :

Vendredi soir avait lieu le match retour du derby de la Garonne : Bordeaux-Bègles – Toulouse. J’ai pas bien compris comment deux villes séparées par 3h de route peuvent disputer un derby, mais bon… Vous me direz qu’elles partagent un fleuve, ok. Dans ce cas-là, Lyon-Marseille, c’est le derby du Rhône ? Et je ne parle pas du fameux derby de la Loire, St-Etienne-Nantes. Derby ou pas, ce déplacement chez le promu bordelo-béglais offrait une opportunité royale aux Toulousains leaders du championnat d’accroître leur avance.

Le stade Chaban-Delmas avait fait le plein ou presque, et ce sont plus de 33 000 spectateurs qui étaient donc présents, soit deux fois plus que la même affiche chez les pousse-citrouilles, et la meilleure affluence de l’année pour le stade, ce qui a été lourdement répété, le rugby commençant à sentir le vent tourner et la possibilité de sortir ponctuellement au sport concurrent et méprisé que maintenant, c’est nous qu’on a la plus grosse (affluence). Ça, et les Valeurs bien sûr.
Le Tournoi étant terminé, les internationaux toulousains étaient tous plus ou moins là, plutôt moins que plus d’ailleurs, certains joueurs-cadres tel que le gagnant du prix de consolation de meilleur joueur du monde notamment. Après les doublons, après les « faux-doublons » (pas un doublon car les joueurs n’ont pas le droit de jouer car ils ont trop enchaîné de matchs), une expression inventée par Guytou himself, je propose les faux-faux-doublons : les joueurs doivent se reposer car ils sont cramés.

Avant la rencontre, le public est prié de respecter une minute de silence pour l’enterrement du niveau de l’Equipe de France, après des assises du rugby qui n’auront permis qu’à Jo Maso de faire son jubilé de fournisseur officiel du rugby français en petits fours.

 
Le film de la rencontre :

Les Bordelo-Béglais sont connus pour être les seuls du Top14 à y proposer du jeu (ce qui explique leurs difficultés à bien y figurer) et c’est ce qu’ils font dès le début de la rencontre. La première véritable action se passe à la 6ème minute, après la première touche de la soirée volée par les locaux, le centre Malei en profite pour percer plein centre sur une dizaine de mètres, au milieu de la défense qui se met à la faute à quelques mètres de la ligne. La pénalité est rapidement jouée, et David n’a pas d’autre solution pour éviter un essai que de plaquer le porteur de balle en étant complètement hors-jeu, ce qui lui vaudra logiquement un carton jaune. Mais peu importe, Camille Lopez rate la pénalité pourtant facile, et après quelques temps de jeu, Lionel Beauxis récupère une pénalité défensive à hauteur des 40 mètres, qu’il mettra bien 2 minutes à réussir, laissant le chrono tourner. Les Toulousains jouent peu, défendent, font des fautes, mais mènent 3 à rien à la 8ème minute de jeu.

Le jeu se poursuit, cette gonzesse de Camille L. rate une nouvelle pénalité avant d’en réussir enfin une, et de passer un drop vraiment pas évident. Les Toulousains attendent et rendent les ballons au pied ou par des en-avants aux Aquitains qui ne demandent qu’à jouer. Après une faute de liaison de la mêlée unionaise qui s’est désunie, Beauxis rappelle à tout le monde son dernier tournoi des 6 Nations en manquant complètement son coup de pied de pénalité.
Les fondamentaux toulousains (une grosse mêlée et le jeu au pied) ne parviennent pas à prendre de court le jeu bordélo-béglais, et on arrive à l’heure des citrons à 12-9, avec un seul fait marquant, le rire de Novès face au 4ème arbitre, je vous rassure, un rire tout à fait calculé pour attirer l’attention des hors-jeux sur les renvois : « Tout le monde nous regarde en riant, tellement c’est énorme ! »

Les mi-temps durent désormais 15 minutes, mais les joueurs ont pu se ré-échauffer en traversant l’interminable tunnel qui sépare les vestiaires de la tribune. Il me semble que l’UBB emprunte pour les grandes affiche le stade Chaban-Delmas (à Bordeaux), mais n’a pas le droit d’y utiliser les vestiaires, qui restent donc à André Moga (Bègles).
Un débordement de Matanavou plus tard et Beauxis permet à Toulouse de recoller au score. Les Toulousains conservent maintenant la balle, dans un match qui semble s’enliser. La mêlée toulousaine prend l’eau, le jeu au pied de Jauzion balbutie, et trop de ballons sont perdus dans les rucks. Le troisième ligne Chalmers réalise un exploit personnel et l’action se termine devant la ligne d’en-but rouge et noire. Devant, ou dedans ? Personne ne sait, pas même l’arbitre-vidéo après 50 ralentis sur lesquels on aperçoit jamais le ballon. Les commentateurs essayeront bien créer la polémique pour relever l’intérêt du match en jouant avec la question posée par l’arbitre, mais rien n’y fait, ce match m’endort. L’UBB se contente alors de réussir une pénalité qui leur redonne l’avantage. Les Toulousains sont aux abonnés absents dans tous les secteurs du jeu et la touche perd lancers sur lancers. Fritz à l’énergie redresse plusieurs fois la barre, amenant le jeu tout près de l’en-but adverse, mais un turn-over met encore une fois fin à la possession de balle haut-garonnaise. 18-12 à 10 minutes de la fin du match et rien à se mettre sous la dent, le doute s’installe enfin dans le camp toulousain, qui décide de faire rentrer l’impact-player Galan, aussi connu pour son caleçon porte-bonheur que pour ses entrées en fin de match, ayant notamment offert la victoire contre le Racing.

Sur une pénalité tout à fait prenable en fin de rencontre, Novès ne montre pas trois doigts à la manière de Passe-Partout indiquant aux aventuriers de Fort-Boyard leur réussite, et le Stade va donc en touche jouer « la balle de match » ou « le tournant de la rencontre », comme on dit sur France2. Bien leur en prend, puisque Yves Donguy voit son 10ème essai de la saison validé à la vidéo, dans le coin gauche, après une phase de mauls. 18-17 avant la transformation, et l’on se dit que comme à Agen, Toulouse va venir prendre dans les derniers instants la victoire qui tendait les bras aux locaux. C’était sans compter notre ouvreur lémurien, qui manque « la balle de match », 2 minutes avant la sirène.

Le renvoi est joué, et on assiste encore à plusieurs « tournants de la rencontre » avec la balle qui change de mains plusieurs fois, mais une pénalité vient sceller l’issue du match, une victoire inespérée pour l’UBB, qui gagne des points extrêmement précieux dans la course au maintien.

 
Les joueurs :

Toulouse :
La sortie de Servat a été remarquée. L’entrée de Bregvadze, beaucoup moins. La mêlée a chargé, malgré de bons Johnston et Dan Human, remplaçant Steenkamp tôt dans la rencontre. La deuxième ligne a eu beaucoup de mal dans un match rempli de ballons perdus en touche et dans les rucks. Beau travail de Lamboley sur l’essai néanmoins. Bouilhou livre une performance digne de Dusautoir, mais dans un seul domaine. Dommage que ce domaine soit le charisme.

Doussain enfin titulaire a réalisé une bonne partie, maintenant Nicolas « Qué ? » Vergallo sur le banc. Son compère Lionel à l’ouverture a attiré les projecteurs sur lui, ou plutôt les lignes de mire. Mais plutôt que de lui reprocher de n’avoir pas réussi une transformation en coin vraiment pas évidente, on pourrait regarder un peu ses maladresses et la superbe pénalité complètement manquée à la 25ème. Dusautoir a eu droit à une semaine de repos post-Tournoi, Bernardo aurait peut-être dû partir avec lui…

McAlister n’a pas été transcendant, et a laissé sa place, légèrement touché, à un Florian Fritz en pleine bourre, percutant, raffûtant, et dont le placage offensif à la 79ème minute permet aux Toulousains de récupérer le ballon, le « tournant de la rencontre ». Un peu d’auto-satisfaction au passage, puisque mon lobbying à peine subtil réalisé dans la série « Le Choc des coffres » depuis le début de l’année a payé, Florian en sort grand vainqueur, ce qui lui a permis n’en doutons pas de retrouver l’équipe de France. Les ailiers Matanavou et Donguy ont tous deux sorti un très bon match. Jauzion, placé à l’arrière, rend une copie propre, malgré un coup de pied complètement foiré.

 

Bordeaux-Bègles :
Magnifique troisième ligne, avec notamment Chalmers et Clarkin, qui a récupéré beaucoup de ballons soit en turn-overs soit sur des pénalités. Lopez, malgré une mauvaise entame et 2 pénalités relativement faciles manquées, marque tous les points de son équipe et a su animer le jeu. O’Connor ou Connor (tous les ailiers « Justin Bieber » s’appellent comme ça) a bien bossé.

Conclusion :

Défaite bonifiée pour le Stade Toulousain qui garde la tête du Top14 avec un matelas de points suffisamment confortable sur la 3ème place synonyme des barrages tant abhorrés par le staff, mais qui va devoir arrêter de choisir ses matchs. La semaine prochaine, premier déplacement de fin d’année à Paris, merci au Stade Français de servir de « sparring-partners » pour le quart de finale de H-Cup à Edimbourg.

“Mamuka”, par Chistera

La première bonne chanson d’Elvis Vers-Melun. Normal, c’est pas lui qui chante.

Par Chistera (chant) et Elvis Vers-Melun (paroles),

Après le succès interplanétaire de “Laisse Béton Lièvremont”, Elvis Vers-Melun revient après 3 mois de cuite (et 3 mois de gueule de bois). Enfin “revient” c’est vite dit : il a trouvé quelqu’un pour chanter à sa place, pour le plus grand soulagement de vos tympans. Permettez moi donc de vous présenter sa protégée : Chistera (je pense personnellement que c’est surtout de lui qu’il faudrait la protéger).

Née le jour de son anniversaire, Chistera hésite longtemps entre les carrières de pilier option bar et de chanteuse lyrique. Elle prend la voie intermédiaire en débutant comme chanteuse de karaoké dans les plus beaux campings de France. Lors d’une soirée particulièrement arrosée au camping “La Belle Etoile” de Melun, elle fait la rencontre qui va bouleverser son destin : Elvis Vers-Melun, qui la décide alors à devenir chanteuse de R’n’rugB. Elle enchaîne alors les tournées de stades (et de bières), connaissant des succès chaque jour plus grands et des réveils chaque matin plus difficiles.

Je vous demande donc un tonnerre d’applaudissements devant vos écrans pour son premier hit, “Mamuka”, sur l’air de “Babooshka” de Kate Bush(erie Ovalie), sur une idée originale d’Ovale Masqué, des paroles d’Elvis Vers-Melun. Activez les sous-titres pour avoir les paroles.

 


Mamuka par Boucherie-Ovalie

Les paroles :
Né d’un programme soviétique
Une expérience génétique
Pour bâtir, un soldat
Que même un tank n’arrêterait pas
Il s’est enfui du labo
Et il a enchainé des sales boulots
Tueur à gage
Puis vers l’Hérault a fait l’voyage
Mamuka s’est mis à jouer au rugby
Pour le plus grand bonheur de la Bouch’rie
Il s’appelle

Mamuka Gorgoze

Le colosse inarrêtable
Intéressa l’ami Mourad
le pré-contrat
Du RCT il le parapha
Ça a finit aux prud’hommes
Toulon réclamait une belle somme
Car Galthier l’a gardé
A Montpellier il va continuer
A réduire ses adversaires en charpie
charger, broyer, et maudire en géorgien
Et puis finir par leur coller des pains
Attention à

Mamuka Gorgoze

Compte-rendu de Lyon-Brive

Au rugby, le ballon est parfois superflu.

Ce week-end, toute la France du rugby s’est passionnée pour les matchs du Tournoi des 6 Nations. Les matchs internationaux, les courses épiques, les triples sautées, à la Boucherie, on n’aime pas trop. La ProD2 ou la Fédérale, c’est plus rigolo. Rugueux comme on dit dans les journaux, mais c’est en dépit du sens de ce mot. Malheureusement, la ProD2 ça passe pas trop à la télé, ou alors sur des chaînes payantes, et je préfère m’acheter des bières plutôt que de payer un abonnement. Aller au stade n’en parlons pas, la buvette est loin et les bières sont trop chères. Voire sans alcool…
 
Heureusement, quelques équipes du Top14 nous proposent le jeu comme on l’aime, sur mes streamings préférés. J’ai donc pu regarder de la simili-ProD2 (23 minutes de temps de jeu effectif et 33 pénalités sifflées), par des équipes qui en ont le niveau, et dont une va bientôt la retrouver, en matant l’excellent Lyon-Brive vendredi soir.

 

Le contexte :

Match de la peur toussa toussa, Lyon doit impérativement gagner à la maison pour se replacer entre les 2 clubs basques, et une victoire sur un concurrent direct au maintien donnerait à Brive un bol d’air très apprécié. Le tournoi n’est pas un problème, pas d’internationaux signifie pas de doublons. Faudrait peut-être refiler le tuyau à Novès. Les deux équipes sont donc au complet (aux quelques blessés près), et on va pouvoir assister à un match très disputé entre deux équipes qui ont surligné cette date sur leur calendrier.

 

Le film du match :

Le ton est donné dès la 13ème seconde : le deuxième placage de la partie est administré scientifiquement par deux Lyonnais, visant tous les deux la pomme d’Adam. A la 45ème seconde, première altercation le long de la ligne de touche. Dire que c’est sous les yeux de l’arbitre-assistant est un léger euphémisme, puisqu’un ailier briviste marche presque sur les pieds du juge de touche pour mettre quelques pignes au premier centre Fatafehi, dont la devise pour ce match sera « un prêté pour 2 rendu ».

 M. Raynal laisse le jeu se poursuivre et ne pénalise personne. Il tentera bien de raisonner les joueurs plusieurs fois au cours de la rencontre, mais peine perdue, allez expliquer à un taureau en rut que la vache qu’on lui présente est stérile. Le match va donc prendre de la hauteur dégénérer, pour notre plus grand bonheur.

 
Deuxième échauffourée à la 6ème minute, lorsqu’après un en-avant de passe très discutable, Namy se fait chambrer, prend la mouche et repousse le pilier lyonnais. Un second ligne noir qui passait par là demande poliment si tout se passe bien entre les deux hommes, et Namy décide finalement que retourner dans son camp, c’est bien aussi. De manière générale, on verra ce genre de frictions après chaque maladresse ou faute, et il y en aura, puisque c’est un total de 30 mêlées qui seront jouées (en comptant celles rejouées). 30 mêlées à jouer, ça fait beaucoup, et comme on le verra le match sera très gros consommateur de premières lignes.

 
Le premier carton de la partie est tout à fait décevant, puisque résultant d’une faute dans un ruck du pilier Khinchagishvili. On s’endort un peu jusqu’à la 21ème et la sortie en sang de Cardinali, concassé dans une mêlée. Barnard le remplace alors, prêt à en découdre avec les Lyonnais. Ce qu’il fait 10 minutes plus tard, prenant part à une phase de combat farouche dans un ruck à la 31ème minute, avec un joli plongeon coude-épaule sur Leguizamon. Il est rappelé à l’ordre par l’arbitre, mais on en reste là.

 
Toujours est il que les esprits s’échauffent.
Pour la dernière action de la mi-temps (qui est aussi la première action), l’ailier Cooke file à l’essai, rattrapé à un mètre de la ligne par Leguizamon arrivant en biais. L’Argentin est condamné à l’exploit pour sauver l’essai, et réalise donc un geste technique superbe, un fulguro-poing en plein dans la mouille du malheureux Briviste. Celui-ci est assommé sur le coup, et laisse échapper le ballon dans l’en-but, qu’il ne peux donc pas aplatir.

 


 

Jouer avec un seul oeil ouvert, c’est plus dur.


 

L’arbitre salue son effort, et lui offre l’honneur du premier carton pour mauvais geste de la rencontre.

 
A la 45ème minute, après une n-ième mêlée qui finit avec la première ligne faisant la conversation aux lombrics, M. Raynal décide que trop c’est trop, et demande aux piliers de faire un effort. Ou sinon les remplaçants vont avoir l’occasion de montrer ce qu’ils savent faire. Cela n’est visiblement pas bien convaincant, et dès la 50ème et une nouvelle mêlée effondrer, il distribue équitablement deux cartons jaunes à Fiard et Barnard, pas rentré pour rien. Brive envoie pour le remplacer son meilleur élément en la personne du pilier Henn, le bien nommé.
La mêlée qui suit s’écroule encore une fois, et le match bascule.

 
Tout d’abord le comique Januarie (qui selon un spectateur bordelais « a un gros cul mais court vite ») joue un peu trop hâtivement le bras cassé, puis se replace derrière la mêlée pour jouer au bon endroit le bras cassé. Pendant ce temps, les premières lignes se relèvent et Henn explique au talon adverse Testa qu’il n’est pas à Lyon pour trier les lentilles ou enfiler des perles. Malheureusement pour lui, ce dernier est une vraie voiture de sport puisque Testa rossa le pilier remplaçant briviste. Henn se venge alors sur l’ailier lyonnais Mosese Ratanavou, un Fidjien qui tient de son prénom une connaissance parfaite des 10 Commandements, qui stipulent que « Tu ne tueras point », mais qui n’interdisent pas de tenter de plonger dans le coma à coups de poings son prochain.

 
Pendant ce temps-là, Testa est au sol avec Mignardi. Le centre tongien Fatafehi, tout aussi croyant, bien loin de l’action initialement mais qui souhaite communier avec ses coéquipiers, utilise son mètre quatre-vingt onze et ses 114kg pour multiplier les pains, sans toutefois tendre l’autre joue. Profitez de la vidéo, ce ne sont pas moins de 6 bonnes mandales qui sont distribuées à l’équipe adverse, plus toutes celles que la caméra a ratées…

 


Le verdict : rouge pour les deux déclencheurs de l’action, Testa et Henn. Ce dernier aura donc joué le temps de l’introduction en mêlée. Un ratio carton/minutes jouées tout à fait respectable.

 
Fatafehi n’est lui pas sanctionné. Comme il a une faim de LOU, il en redemande à la 54ème en bousculant largement en retard un Briviste qui a aplati dans l’en-but. Mais cela ne suffit visiblement pas, puisque pas plus tard qu’à la 55ème, il se distingue avec une percu monstrueuse sur l’ouvreur briviste, puis en se relevant et se battant avec le troisième ligne aile Bias. Ses efforts sont alors récompensés à leur juste valeur, et il récolte donc la biscotte tant attendue. Il remerciera son coach pour la confiance qu’il lui a accordée en le laissant sur le terrain, après tant de tentatives infructueuses de se faire expulser.

 
Barnard, de retour de son expulsion temporaire, est visiblement dégoutté d’avoir raté une générale qui lui tendait les bras. Il s’échauffe un peu, mais il est trop seul. L’esprit d’équipe se perd.

 
Un frisson passe dans le dos de tous les bouchers lorsque Caminati, titulaire indiscutable du XV du banc (des accusés) rentre sur le terrain. Mais celui-ci ne rentre que pour rater une pénalité dans ses cordes, avant d’en passer une autre plus facile.
Quelques amabilités sont échangées sur le coup de sifflet final, en guise de piqûre de rappel du thème qui aura été le fil rouge de ce magnifique match, une soirée de sport comme on aimerait en voir plus souvent !

 

PS : Ah oui au fait, Brive a gagné 22-9, mais ça on s’en fout un peu.

Le Choc des coffres : Episode 6

Marc Lièvremont nu

Français, je vous ai compris. Après analyse scrupuleuse des termes que vous recherchez pour arriver sur les articles de la Boucherie Ovalie, je dédie cette chronique à récupérer le maximum de clics de façon tout à fait putassière, en mentionnant de façon subtile les différents termes les plus populaires. Marc Lièvremont nu vestiaire. Bienvenue donc dans

Le Choc des coffres épisode 6

Ça devient une habitude pour Florian Fritz : remplaçant au profit de la paire Jauzion-David, puis entrée à 57ème (en tant que second centre). Face au sélectionneur national, entrer à ce moment de la partie n’est pas particulièrement très avantageux : le match toulousain était déjà terminé, le jeu verrouillé, et les combinaisons consistent à faire tomber le ballon ou à le rendre. Florian Fritz doigt d’honneur a fait ce qu’il a pu, exploitant au mieux les 6 ballons qu’il a touchés. Il nous a donc offert un joli slalom de 25 mètres au sein de la défense, en finissant par passer les bras, dans une action qui finira par une maladresse, comme 95% de ce que les arrières toulousains ont entrepris ce week-end. Le public a aussi retenu son souffle lorsque Florian, suppléant un instant Poitrenaud copine au poste d’arrière, réceptionne un long coup de pied à l’entrée de ses 22. Il lève la tête, réfléchit, et prends son temps pour envoyer un grand coup de pompe et trouver une belle touche. Toujours sur la lancée de la semaine dernière, c’est le total faramineux de trois passes qui est à porter à son crédit.
Mais c’est en dehors du terrain qu’il a montré tout le progrès réalisé dans son comportement, répondant parfaitement aux questions tout à fait incongrues et inattendues que le novateur journaliste de Canal+ lui a posées, en l’occurrence, « comment ça se passe niveau doublons ? » et « alors, le doublé, c’est pour cette année ? ». Guy Novès (fille) doit être fier de son joueur.

Pour Matthieu Bastareaud, le match de ce week-end était particulièrement chargé en émotions. En effet, il étrennait sa nouvelle coiffure, une nouvelle atteinte à la Convention de Genève, la conséquence d’un pari avec Benjamin Lapeyre probablement. En revanche, je le remercie d’avoir choisi des chaussures bleues, il est maintenant bien plus facile de le différencier d’Armitage.
En tout cas il était vraiment très investi défensivement, dans un match assez haché, ce qui convient bien à ses besoins de récupération entre deux actions. Tellement investi que l’arbitre M. Raynal nu (hey, je tente, j’ai rien à perdre) a assez rapidement du lui demander de se calmer sur ses montées défensives qualifiées de tardives par les commentateurs, pour ne pas dire franchement à retardement. D’ailleurs il gratifiera Contepomi nu d’une magnifique charge à l’épaule une bonne seconde après que celui-ci ait placé son coup de pied, suivie d’une petite tape complice au sol. Sa subite volonté défensive lui permet de réaliser 2 placages, et même de récupérer le ballon en le grattant en sol à l’issu du second.
En attaque, il touche lui aussi 6 ballons, faisant réaliser aux Parisiens que l’avantage d’avoir Bastareaud dans son équipe, c’est qu’il n’est pas dans l’équipe adverse à te foncer dans la gueule. On aura aussi droit à une fantaisie, un petit coup de pied rasant devant la défense, qui après un double contre finira sa course non loin de là en touche. Match parfait pour notre coffre rouge et noir, puisqu’il ramène un score de passes aussi vierge qu’Alexis Palisson têtu copine. Mais assez parlé en bien de Bastagros, je vais laisser la parole aux commentaires de rugbyrama, source inépuisable de sagesse :

On notera au passage la grande utilité du bouton “signaler un abus”.
Matthieu se fendra lui aussi d’une belle décla après-match, louant les testicules de Matt Giteau : « Sur la transfo, quand même, il fallait en avoir… »

Le score est donc désormais le suivant :

Bastareaud 8 – 15 Fritz

Nous sommes proches du KO ! Le Toulonnais va devoir nous offrir une grande prestation à l’occasion de la réception de Montpellier, alors que le Toulousain tentera de conserver l’écart sur le terrain de Clermont-Ferrand…
PS : sbw tatouage

Le Lab’Occitan analyse Toulouse – Agen (21 – 10)

Qu’est-ce qu’on se fait chier chez le meilleur club de la galaxie.

A la Boucherie, celui qui écrit c’est celui qui boit le plus. Damien Try a encore fait un coma éthylique ce week-end, c’est donc lui qui se charge du Lab’Occitan de la semaine. Capitaine s’est chargé du nouveau logo.

 

Le contexte :
Après être allé chercher le BO face au BO, Toulouse avait pour mission d’assurer les points face à la minuscule équipe d’Agen. Une équipe négligeable, faisant de la figuration dans le Top14. Tellement ridicule qu’elle s’est imposée à Perpignan et à Brive, et n’a perdu qu’une seule fois à domicile lors de la phase de matchs allers, face à Toulouse justement, et encore, dans des circonstances discutables (ou tout du moins discutées), avec un final qui aurait pu faire parler certains présidents de club de pénétrations de la part du corps arbitral par la voie anale. Heureusement que le staff agenais sait mieux se tenir et avait simplement agressé le service de sécurité du stade. Agen, équipe ridicule donc, est venue à Toulouse sans le meilleur réalisateur du championnat Barnard, 168 points au compteur, et a donc du se reposer sur son ossature d’iliens du Pacifique (qui ont généralement une ossature tout à fait respectable). Malgré les doublons, les cadences infernales, les blessures engendrées par le calendrier qui marche sur la tête, le retour évoqué de l’abominable Top16, le complexe militaro-industriel et les francs-maçons, Guy Novès aligne l’armada toulousaine et son nombre de sélections internationales à 4 chiffres. Le soleil brille sur Toulouse après deux semaines à -10°, l’herbe est belle à Ernest Wallon et les petits oiseaux gazouillent, on devrait avoir droit à une belle partie de rugby.

Le film du match :
Malgré ce bel après-midi, les Toulousains ne sont pas trop dans la partie, laissant le jeu à l’initiative des Agenais, qui jouent face au vent. Une faute dans un ruck, et ce sont les Agenais qui ouvrent le score. Une passe mal ajustée plus tard, et c’est un essai agenais. Quand je dis une passe mal-ajustée ce n’est pas tout à fait vrai. Burgess, handicapé par l’absence de ses Ray Ban avec lesquelles il inonde twitter par des instagrams de hipster, a commis l’erreur toute bête de confondre Beauxis avec Servat. Pas de bol. Les Agenais se s’arrêtent pas pour autant, et continuent à presser, sans toutefois réussir à marquer sur leurs temps forts.
La suite est prévisible. Les Toulousains retrouvent un peu leur jeu, se souviennent qui ils sont et montrent aux petits qui c’est le patron. En effet, l’essai marqué par les Agenais à la 12ème minute sera les derniers points qu’ils inscriront au cours de cette partie. Beauxis réduit l’écart dès la 20ème, puis après 2 coups de pied contrés dans l’en-but bleu et blanc, Donguy conclut la domination toulousaine de cette fin de première mi-temps. 13 à 10 aux citrons, le score est très flatteur pour les Rouge et Noir, mais à l’image de la suite de la rencontre.
En début de seconde mi-temps, la première ligne toulousaine écrase la mêlée adverse, et Beauxis réussi la pénalité à plus de 40 mètres face au vent. Pour se rattraper de cette belle prestation, Johnston place un placage haut ridiculement gentillet pour le Samoan qu’il est, mais la jurisprudence Eliota Sapolu Fuimaono recommande une sévérité renforcée sur les Iliens, et Census est envoyé faire banquette pendant 10 minutes. Mais ça n’empêche pas les Toulousains d’arrêter un nouveau temps fort agenais qui finit dans l’en-but, ni de récolter des pénalités sur les deux mêlées qui suivent, en concassant proprement le pack adverse.
Toujours à 14, les locaux pressent et marquent par Matanavou un essai refusé par l’arbitre assistant, le seul dans le stade à avoir vu un en-avant. Mais peu importe, un en-avant signifie une mêlée, et face la première ligne agenaise pas à la fête cet après-midi, les Toulousains récupèrent le ballon pour envoyer Donguy marquer son 8ème essai de la saison, lui permettant de prendre la tête au classement des meilleurs marqueurs d’essai. Donguy, mais si, vous savez, la doublure de la doublure de Vincent Clerc, celui qui ne joue que lorsque les autres ne le peuvent pas. Qu’il se rassure, avec l’arrivée possible de Huget à Toulouse l’an prochain (une information offerte par Paris-Midol-Match) et la sélection à vie de Jean Dridéal en Equipe de France, il devrait continuer à avoir du temps de jeu.
Toulouse se promène, passe un petit après-midi tranquille au soleil, et ne semble pas déterminé à aller chercher le bonus offensif, face à une équipe pourtant réduite à 14 à la 61ème. Des petites maladresses et des gros oublis vont ainsi bloquer le score à 21-10. Les Agenais croiront jusqu’au bout au bonus défensif, mais l’arbitre-vidéo refusera un essai sur le gong, renvoyant tout le monde à la maison.
Au final, on aura vu un bon petit match de rugby, Toulouse s’est un peu fait peur au début, mais les gentils gagnent toujours à la fin. Rodolphe Pirès nous a fait une blague sur le nom du talonneur agenais Telefoni. Jean-Baptiste Elissalde nous a expliqué qu’il n’y a rien à garder de ce match, que Toulouse a été nul et mais que le minimum syndical des 4 points à domicile a été réalisé, la course en tête continue donc bon… Ca devient presque désespérant de banalité les matchs toulousains en Top14 : on vient, on fait rien, on prend les points et on s’en va.

Les joueurs :
Toulouse peut remercier comme d’habitude sa conquête et tout particulièrement sa mêlée qui a sauvé les meubles et donné bien des ballons d’attaque. Nicolas a été excellent en touche et dans le jeu, et Nyanga a du effectuer un semi-marathon pendant cette rencontre. Seul Sowerby (remplacé par le culotté Gillian Galan) a semblé un peu en dessous.
La ligne arrière va certainement subir cette semaine les foudres d’un JBE déçu, entre la charnière qui n’a pas réussi à correctement orienter le jeu, et les centres qui ont fait tomber les ballons. McAlister a alterné le très bon et le franchement moyen. Matanavou a fait du Matanavou avec quelques courses au milieu des avants adverses et ses crochets-pas-de-l’oie-cadrage-débordement. Vincent Clerc a fait une entrée déterminante en pourrissant le peu de ballons intéressants qui réussissaient à arriver à l’aile, nous démontrant une fois encore que cette année, si son maillot n’est pas bleu il n’est pas intéressé par le match. Pour lui permettre de jouer tout le temps en bleu, les plus folles rumeurs courent à Grenoble sur le retour de l’enfant-prodige au FCG, mais cela semble compromis, l’entraineur grenoblois Fabrice Landreau n’ayant pas de fille disponible.

Le Choc des coffres, épisode 5

Le tournant de duel ?

Previously, on the « Shock de les coffers » :
Après un départ un peu poussif, Matthieu avait enfin réussi à enclencher la seconde et rattrapait à grand pas son rival toulousain. A-t-il confirmé ce week-end, bien aidé par le grand méchant de cette série, le vil biais statistique© qui le place titulaire, alors que Florian fait banquette au coup d’envoi de son match ? Vous le saurez, en lisant

Le Choc des coffres, épisode 5

Comme annoncé dans l’introduction, Matthieu Bastareaud débute le match qui oppose Toulon à l’UBB, dans un Mayol transi par le froid. Malheureusement pour lui, son échauffement n’a pas être assez poussé, puisque c’est un Bastareaud bien grippé au niveau des rouages qu’on a trouvé sur le terrain… J’avais transmis l’astuce il y a deux semaines pour différencier le centre de Steffon Armitage qui a cru bon d’adopter la même coiffure (par la couleur des chaussures), mais j’en ai trouvé une autre cette semaine : si le joueur est en train de se replacer ou qu’il est proche du ballon, c’est l’Anglais. Il est affolant de constater le manque de mobilité de Bastareaud sur ce match, toujours à la rue, mon visionnage du match pouvant être assimilée à une grande partie de « Où est Charlie ? », si Charlie était habillé en rouge et noir et pesait 130kg. Et non seulement il n’est pas placé en attaque, mais pas plus en défense, ce qui l’a amené à rater un placage et à laisser passer l’attaque bordo-béglaise, sur une action sauvée de justesse par une interception de Giteau (pour une fois qu’il se trouve du bon côté de l’interception)… 2 placages en tout et pour tout donc, difficile de plaquer quand on est loin du ballon, même si Bradley Davies nous a montré il y a peu sur le pauvre Donnacha Ryan que c’était tout de même possible.
Je m’étais permis une vanne pendant le Superbowl (je me permets bien des choses…), en disant qu’il devrait jouer au foot américain, 10 secondes de jeu toutes les 5 minutes lui conviendraient mieux. En fait c’est tout à fait ça : Bastagros nous offre quelques secondes de course, puis se rendort, généralement le long de la ligne de touche (?!?) ou petit côté…
Ses 10 ballons du match sont donc généralement à la suite d’une combinaison en première main (difficile alors de ne pas être bien placé). Une fois que le ballon arrive vers lui, il faut encore qu’il arrive à s’en saisir, pour preuve les deux en-avant stupides sur une combinaison en sortie de mêlée avec son double Armitage. En revanche, une fois le ballon contrôlé, y a pas à dire, il fait mal, il avance à l’impact, il casse des placages, du Bastareaud quoi… Son action la plus notable dans cette partie est une course de 20 mètres après la ligne d’avantage, écartant un défenseur et en en mobilisant 3 de plus ensuite pour se faire enfin arrêter. Pour la transmission de balle, il faudra re-passer, puisqu’il ne nous a gratifié que d’une passe ratée en début de partie (désolé, les passes à rebond, c’est au basket, pas au rugby), et d’une passe un peu haute en position de 9, juste avant de sortir à la 77ème.

Florian Fritz était lui au trente-sixième dessous. Non seulement il n’était pas sélectionné en équipe de France pour un match contre l’Irlande aussi rempli de promesses creuses qu’un pédophile qui parle à une petite fille, mais c’était en tant que remplaçant qu’il assistait au match entre l’équipe bis des marmousets du Stade Toulousain (qui comptait 3 joueurs non-internationaux, pouah !). Il a donc du attendre la 51ème la sortie de Doussain et le replacement de McAllister à l’ouverture pour prendre la place de premier centre. Et là, c’est le drame. C’est un Fritz métamorphosé qu’on trouve à ce poste quelque peu inhabituel pour lui ces derniers temps. Un Fritz qui passe le ballon, un Fritz qui lève la tête, un Fritz qui place un petit coup de pied dans le dos de l’ailier monté trop tôt. Bref, un Fritz – j’ai du mal à le dire – un Fritz – car vraiment ça semble un oxymore – un Fritz… intelligent.

Je vous laisse digérer cette phrase…

Défensivement, il a été partout, avec 5 placages bien agressifs. Au final, on ne pourra lui reprocher qu’un en-avant au sol en essayant de ramasser le ballon pour faire vivre l’action… C’est donc un Fritz méconnaissable qui a joué ce week-end, nous rappelant une fois cependant à nos bons souvenirs en gueulant longuement d’abord sur l’arbitre de champ puis sur son assistant pour dénoncer un en-avant adverse, le tout de façon infructueuse, avant de s’éloigner en boudant, dans le pur style « zyva je suis trop dégoûté ».
Ses 3 passes portent donc le score à

Bastareaud 8 – 12 Fritz

L’écart est reformé ! PSA continue de bouder nos deux champions, mais il devra bien un jour se rendre compte que ne pas choisir le bizuth Fofana évite de sélectionner automatiquement sa baby-sitter Aurélien « Air-Placage » Rougerie. Quant à Mermoz, protégé dans une petite vitrine en verre il est bien joli, mais dès qu’il s’agira de rentrer dans le tas, mieux vaut choisir le pot de fer.
Ce week-end, Bastareaud retrouve le Stade de France en affrontant le Stade Français, et Fritz recevra Agen, pour un possible break rédhibitoire pour le Toulonnais !

Le choc des coffres, épisode 4

La compétition est relancée grâce à la très bonne prestation de Bastar… ah non, c’était Armitage, au temps pour nous.

Par Damien Try,

 

Chaque week-end de rugby redistribue les cartes à nos deux protagonistes Fritz et Bastareaud, et comme nous allons le voir un peu plus loin, un des deux a eu valet neuf as dix belote et re-belote, tandis que l’autre a ramé toute la manche pour faire un pli (et le problème ne venait pas de son 10 sec, les deux joueurs évoluant avec de très bons demis d’ouverture). Mais avant toute chose, une petite mise au point.

On me reproche une méthode peu représentative pour départager nos deux compères. Un commentaire de mon dernier papier sort même le gros mot « biais statistique », pourquoi pas une comparaison des 2 échantillons indépendants, en utilisant bien sûr le test de Kolmogorov ou un bon vieux khi deux pendant qu’on y est ? Non non non, je préfère Vikorov à Kolmogorov, et mettre un whis avant le khi. Pondérer le nombre de passes par rapport au temps passé sur le terrain ? Ok. Mais il faut valoriser le fait de s’imposer dans son club à son poste : PSA l’a dit, il veut du titulaire. Donc je vais appliquer un coefficient en fonction de la concurrence en club, Jauzion rapporte des points à Fritz, mais la blessure de David lui fait du tort. Quand à Basta, selon l’état de Giteau, il pourrait repasser devant au score. Et puis le nombre de passes effectuées n’est pas un facteur de mesure de la performance des joueurs me fait on remarquer. Exact, déjà les passes après contact ou sautées compteront double, et j’accorderais un dixième de point par mètre gagné derrière la ligne d’avantage. Et puis un tiers par placage cassé. Ah mais ça avantage Fritz, Bastareaud préférant tracter les défenseurs accrochés à ses basques (défenseurs basques ce week-end justement). Donc un tiers de point tous les 5 mètres avec un mec au cul. Et j’oubliais, pour ne pas inciter à faire des passes dans l’en-but, un point par essai. Je pense aussi étudier un système de points pour les coupes de cheveux.
Vous l’aurez compris, je vais rester sur mon compteur de passes. On le sait, Fritz met sur le cul les défenseurs en faisant mal à la percu, on le sait, Bastareaud est capable de faire 10 mètres avec la moitié de l’équipe adverse accrochée à son maillot. Mais pour convaincre PSA, il leur faut montrer qu’ils ont ajouté le petit plus qui sépare le bon centre du très bon centre dans le rugby moderne : savoir passer le ballon. Et puis bon, c’est déjà assez difficile de dessiner un petit bâton sur un calepin avec une bière à la main, si en plus il faut que j’ai la TI-82+ de mes années lycée… Enfin bref, place à l’action avec le détail des matchs de nos deux concurrents.

Pour Florian Fritz, ça va aller vite. La feuille de match indique qu’il était titulaire, et qu’il n’a pas été remplacé. J’en conclus donc qu’il a joué tout le match, mais je n’en suis pas tout à fait certain. 5 ballons touchés pour une seule petite passe (au contact tout de même) en tout début de match, 4 placages, plus un raté sur un François Steyn qui en a profité pour faire 10 mètres au sein de la défense toulousaine (peut-être bien la seule fois que le Racing a avancé d’ailleurs), c’est un petit match pour notre candidat (à l’Equipe de France), et il laisse une très belle opportunité à Matthieu Bastareaud de le rattraper dans l’estime du sélectionneur.

Celui-ci ne s’en ai pas privé d’ailleurs, très en vue dans ce match. On pourrait même dire qu’il était doublement en vue, puisque Armitage a adopté un look identique, ce qui les rend difficile à différencier sur le terrain. Parler de sosies est un peu exagéré, mais c’est vrai qu’ils ont à peu près la même taille, la même corpulence, la même teinte de peau et la même coiffure.

D’autant plus qu’Armitage aime s’éloigner des rucks (en témoigne son essai d’ailier en fin de match), et Bastareaud n’est jamais le dernier pour mettre les mains dans le cambouis. Je remercie donc Aubin Hueber pour l’astuce suivante : la meilleure façon pour les distinguer est la couleur de leurs chaussures : Armitage jaune, Basta blanc. Les mauvaises langues diront aussi que la différence entre les deux, c’est qu’Armitage court sur le terrain. Enfin bref, fort de ces conseils, j’ai donc pu remarquer les 2 placages et les 11 ballons touchés par le jeune Français, qui les a généralement exploités comme il en a l’habitude : je prends le ballon, je baisse la tête, je fonce tout droit. Ah tiens, j’ai l’impression de porter 25% de poids en plus par rapport à l’habitude. Ah oui c’est normal, un pilier est sur mon dos.

Il aura ainsi fait des ravages dans la défense bayonnaise, avec notamment une course de plus de 5 mètres en plein dans la densité, amenant une pénalité et les 3 premiers points de la partie. Malheureusement si porter tout le premier rideau sur soi est très efficace pour désorganiser une défense, ça ne marque pas des essais, puisqu’une fois tout ce petit monde à terre, il ne reste plus vraiment de place dans l’en-but pour aplatir. Ce n’est pas la première fois (et je suppose pas la dernière) que Basta-Rocket se voit refuser un essai après-vidéo, comme ce week-end dans les derniers instants de la partie. Mais Matthieu aura aussi eu une course sur l’aile, une quinzaine de mètres parcourus, en cassant un placage haut, se payant le luxe de délivrer une passe très propre quand le second rideau finit par l’arrêter. Un gros match donc pour le Toulonnais, à qui on ne peut reprocher qu’un en-avant qui aurait pu le mener à l’essai. Si on ajoute à cela le joli carton jaune récolté pour quelques coups de poing au sol (avant que ne commence le Huget-show), c’est une très jolie performance bouchère réalisée ce week-end. Le nombre de passes n’est pas affolant puisque le compteur atteint péniblement les 4 unités, mais est suffisant pour revenir grandement au score.

Le tableau d’affichage avant la pause que représente la première journée du Tournoi indique donc désormais :

Bastareaud 7 – 9 Fritz

La course est relancée ! Prochain week-end relâche, rendez-vous donc dans 15 jours, avec le match à Biarritz pour Florian et la réception à Bordeaux pour Matthieu. A moins que Fritz, toujours devant au score, soit appelé à disputer le match contre l’Irlande !

Le Labo’ccitan analyse Racing – Toulouse (13-19)

Sebastien Chabal est vraiment cramé : le voilà désormais incapable de plaquer Billy Idol.

Par Damien Try,

 

Après le formidable match aller au Stadium qui avait vu les Toulousains s’imposer grâce à « l’essai de l’année 2011 » selon la rédaction pas du tout chauvine de Canal +, les spectateurs pouvaient beaucoup attendre du match retour. La mafia des Hauts-de-Seine avait fait les choses en grand en choisissant de ne pas jouer à Colombes mais au Stade de France. On saluera cette initiative qui a épargné aux supporters toulousains les 6 changements de bus et RER avant le quart d’heure de marche à pieds pour rejoindre l’inaccessible stade Yves-du-Manoir. Malheureusement, les supporters du Racing n’ont pas du être avertis de ce changement, j’ai bien regardé dans les tribunes, et il n’y avait que très peu de bleu et blanc.

Un festival de jeu espéré donc ? C’était oublier les habitudes du Stade Toulousain : match au Stade de France = ennui. En effet, soit on aligne l’équipe bis des crabos face au Stade Français en « galvaudant le Stade de France » comme le disait feu Max Guazzini, soit c’est un match de phase finale et on verrouille le jeu en attendant que la profondeur de banc face la différence. Ce n’était ni l’un ni l’autre ce week-end, mais Toulouse ne souhaitait visiblement pas déroger aux bonnes habitudes. Ayant une marge déjà confortable pour le véritable objectif de ce championnat (la première ou la deuxième synonyme d’un match en moins, pour jouer sereinement la H-Cup), le Stade Toulousain n’avait donc rien à perdre dans ce déplacement.

La première mi-temps est à sens unique, les Racingmen ne touchent pas le ballon, les Toulousains les écrasant en conquête, mais ne concrétisant pas. C’est sur le score très clément pour le RM92 de 0 à 6 que la mi-temps est sifflée. Du multiple de 3, avec notamment un drop de Beauxis en début de match, bien servi par un pied francilien, car quand Doussain n’arrive pas à ouvrir, c’est l’adversaire qui s’en charge. Je n’ai en fait pas bien vu la seconde partie de cette mi-temps, car j’étais en état de choc : Guy Novès a fait une blague. Encore aujourd’hui je me demande si j’ai bien entendu, mais oui, Guy Novès, Le Guy Novès, l’homme pour qui une victoire en coupe d’Europe a des airs de mauvaise nouvelle, a fait une blague. Je vous la livre, savourez au passage la pertinence de la question de “la Guille”, mais éloignez les enfants, les femmes enceintes et les personnes sensibles.

“Content du match de Lionel Beauxis pour l’instant ?
– Je lui reproche le poteau là, il devait faire un poteau et Jauzion devait suivre et reprendre pour marquer, et puis on a loupé.”

Voilà. Je vous laisse reprendre vos esprits. Les joueurs ont eux aussi du être choqués, puisqu’il n’y a rien à dire sur le jeu dans la demi-heure qui a suivi. Toulouse reste sur ses basiques, et le Racing déploie le flamboyant french flair qui a fait sa renommée : le jeu au pied. La seule différence en fait, c’est que les Toulousains récupèrent leurs chandelles. Mais la défense extrêmement active du Racing bloque les attaques hautes-garonnaises, et la rencontre s’enlise un peu. Heureusement pour les téléspectateurs que le facétieux Romain Poite voit dans la blessure au cuir chevelu du pilier dreadlocké Tuugahala l’occasion pour son passage hebdomadaire aux Spécialistes Rugby, et conseille aux soigneurs de lui couper les cheveux.

Il faut attendre la 51ème pour se réveiller un peu, avec l’essai du Baron Lo Cicero, accordé après arbitrage-vidéo (mode supporter on), ce qui est tout à fait scandaleux, vu que celui-ci se fait plaquer, reste AU MOINS 3 secondes au sol en gardant le ballon, avant de se retourner et d’aplatir (et encore de façon peu évidente). C’est soit disant « dans le mouvement », mais ça ressemble un peu à une double pénétration anale non consentie, apparemment c’est la mode de parler en image en ce moment. De toute façon j’ai le droit, tout ces mots sont dans le dictionnaire, je ne suis pas vulgaire.(mode supporter off). Le Racing prend alors les devants pour la première fois dans le match, bien servi par les performances en mêlée du marqueur de l’essai, qui change complètement la donne. Puisque c’est ça, Guytou change toute la première ligne d’un coup, quand Guytou fâché, Guytou toujours faire ça.

L’entrée de McAlister et quelques pénalités lointaines ratés plus tard, les buteurs des deux équipes se rendent coup pour coup en ajoutant 3 points chacun au tableau d’affichage. Il ne reste plus que 10 minutes à jouer, et le Racing mène toujours d’un point. Mais la conquête du Racing meurt à petit feu, et après une touche pas droite tout près de l’en-but francilien, la mêlée toulousaine reste stable et permet au jeune Galan de marquer l’essai de la gagne à la 76ème. Berbizier mange la feuille de match, les vieux de la vieille hochent la tête d’un air entendu en reprenant le dicton « le rugby est un sport qui se joue à XV contre XV, et à la fin c’est Toulouse qui gagne », en oubliant allégrement que les Rouge et Noir ont écrasé la rencontre et mené au score pendant 54 minutes. Novès quant à lui se désole à l’idée de cette victoire non prévue dans sa feuille de route, qui va contraindre son équipe de réaliser l’exploit de perdre à Biarritz dans deux semaines.

 

Les joueurs :

La première ligne toulousaine a haché menu en première mi-temps la mêlée du Racing, avant d’avoir beaucoup plus de mal face à l’entrée de Lo Cicero. Gros match du jeune Tolofua, qui a renversé à la manière d’un autobus le joueur du métro Imhoff, qui ne pourra pas reprendre la partie.


Merci au Rugbynistère pour la vidéo

La deuxième ligne a été très efficace, avec un Lamboley partout sur le terrain.
Sowerby aura fait quelque frayeurs à son équipe, mais la troisième ligne dans son ensemble aura fait un match solide en l’absence de Dusautoir, avec par exemple une belle montée de Bouilhou sous une chandelle, battant dans les airs en posant la première couche sur le malheureux Imhoff, 10 minutes avant son accident de la route face au talonneur toulousain. Mention spéciale à Galan bien sûr, qui marque l’essai de la gagne sur son premier ballon, se payant le luxe de battre sur son départ en mêlée un certain Sébastien C., un vendeur de polos bien connu.

La charnière a été un peu brouillonne, Doussain ayant eu du mal malgré un pack dominateur. Beauxis fait baisser ses stats avec seulement 6 points marqués, avant de sortir en se cassant le nez : Estebanez travaille pour le retour de Wisniewski en Equipe de France mais ça ne devrait pas être suffisant. McAlister aura un peu affolé le jeu en fin de partie, large artisan de la victoire finale.
Au centre Jauzion a fait un match solide, il semble perdre petit à petit la caravane qu’il avait accrochée à ses arrières. Il parait que Fritz était sur le terrain, mais je pense qu’il s’agit d’une légende urbaine.
Matanavu a largement gagné son duel face à Bobo, apprenant ce qu’est le pas de l’oie à celui qui en était le maître incontesté ces dernières années.

Côté Racing, on notera seulement la fantaisie de Berbizier qui a placé Estebanez à l’ouverture. Personne n’a trop compris pourquoi, mais en tout cas ça a fait plaisir aux Toulousains. Imhoff a passé une mauvaise soirée, Battut s’est fait assommer par un co-équipier et Chabal dans son rôle favori d’impact-player n’a eu aucun impact.

Le choc des coffres, épisode 3

Qui qui va gagner une place en Equipe de France pour remplacer Mini-Coffre Yann David ?

Par Damien Try,

Nous voici de retour pour ce troisième épisode du « Choc des coffres », feuilleton à succès offert par la Boucherie, qui désormais concurrence sérieusement « Plus belle la Vie » dans la catégorie telenovela. Il faut dire que Bernard Laporte est plus magouilleur que Charles Frémont, que Trevor Brennan est un patron de bar plus cool que Roland Marci et que Poitrenaud choppe plus que Rudy. Je voulais faire une comparaison entre Thomas Marci et Alexis Palisson, mais finalement je vais laisser ce genre de blague à Lorenzetti.

Enfin bref, week-end européen, Toulouse à Gloucester a fait une France-Tonga en perdant le match nécessaire à la qualification, mais en se qualifiant tout de même, et Toulon a rempli la sacoche à points en étrillant Patraca Petraca Petarca Petracra le club de rugby de Padoue, pour une large qualification en phases finales.

Mais l’information capitale de cet épisode, ce n’est pas ce qui s’est passé sur le terrain. Ce que tout le monde attendait, et que votre serviteur avait annoncé il y a deux semaines, est arrivé : un des centres pré-sélectionnés par Saint-André (Yann David en l’occurrence) est blessé et risque de ne pas faire partie du groupe contre l’Italie ! L’enjeu du duel se matérialise donc, il y a une place à prendre en Equipe de France, et c’est le bon moment pour faire bonne impression au nouveau sélectionneur… Voici donc le résumé des prestations de nos concurrents pour cette place.

Florian Fritz, pour la première fois de l’année, a joué le match dans son intégralité, mais n’a pourtant pas été très en vue : seulement 7 ballons, devant attendre la moitié de la première mi-temps pour toucher le premier. Pas très mobile en défense, il ne totalise que 2 placages (dont une charge ayant quasiment enterré le demi de mêlée adverse). Le gros point négatif est la terrible stat de 4 placages ratés sur le même joueur : Jonny May, l’arrière anglais, dont un qui amène l’essai de ce dernier qui permet à Gloucester de tuer le match à la 74ème. Dans le jargon, on appelle ça une défense en porte d’avion slovaque, une petite poussée l’ouvre et ensuite c’est la catastrophe.
Son match aurait pu être sauvé s’il avait réussi cette interception à la 54ème minute, qui aurait permis à Toulouse de repasser devant au score contre le cours du jeu, ce qui est toujours assez sympathique.
En bref, comme l’intégralité de la population toulousaine, il va s’attacher à oublier ce match.

Mathieu Bastareaud avait lui un match d’Amlin Cup, ou Challenge Européen comme on dit en France, parce qu’Amlin est une compagnie que personne ne connait, et donner un nom d’assurance à une compétition de rugby, c’est super laid, pourquoi pas à un stade pendant qu’on y est ?
Ce match n’était malheureusement pas télévisé, ni sur la télévision publique, ni sur la télévision payante, ni sur les streaming russes à la retransmission aussi stable qu’un Mathieu Bastareaud essayant d’enlever son pantalon dans une chambre d’hôtel néo-zélandaise en fin de soirée. Une seule solution donc pour accomplir mon devoir de journaliste sportif, passer le week-end à Padoue pour voir le match en live, la mission avant tout, le courrier doit passer. La Boucherie m’a donc payé un billet d’avion (business class of course, merci aux lecteurs de continuer d’aider notre équipe avec les « Dons du sang »). Au bord du terrain, sur le qui-vive avec mon petit calepin à la main, j’étais bien présent. Malheureusement, ce n’était pas le cas de Bastareaud, laissé au repos à Toulon, et qui n’a donc pas joué. Du coup je voulais comptabiliser le nombre de fois qu’il a passé la bouteille à ses potes en boite, mais le correspondant permanent de la Boucherie à Toulon a arrêté de compter une fois passés les 3 grammes dans le sang (19 heures).

Aucune passe donc pour Bastareaud, qui laisse Florian Fritz prendre le large avec ses 4 passes du week-end ! Le score est donc porté à

Bastareaud 3 – 8 Fritz

Le break est fait, attention à ne pas laisser au Toulousain le temps de se lancer, car il est rude à l’impact ! Prochain épisode le week-end prochain avec la réception de Bayonne pour le RCT, et le déplacement au Stade de France contre le Racing pour Toulouse.