Le Lab’Occitan analyse Toulouse – Agen (21 – 10)
par Damien Try

  • 20 February 2012
  • 5

A la Boucherie, celui qui écrit c’est celui qui boit le plus. Damien Try a encore fait un coma éthylique ce week-end, c’est donc lui qui se charge du Lab’Occitan de la semaine. Capitaine s’est chargé du nouveau logo.

 

Le contexte :
Après être allé chercher le BO face au BO, Toulouse avait pour mission d’assurer les points face à la minuscule équipe d’Agen. Une équipe négligeable, faisant de la figuration dans le Top14. Tellement ridicule qu’elle s’est imposée à Perpignan et à Brive, et n’a perdu qu’une seule fois à domicile lors de la phase de matchs allers, face à Toulouse justement, et encore, dans des circonstances discutables (ou tout du moins discutées), avec un final qui aurait pu faire parler certains présidents de club de pénétrations de la part du corps arbitral par la voie anale. Heureusement que le staff agenais sait mieux se tenir et avait simplement agressé le service de sécurité du stade. Agen, équipe ridicule donc, est venue à Toulouse sans le meilleur réalisateur du championnat Barnard, 168 points au compteur, et a donc du se reposer sur son ossature d’iliens du Pacifique (qui ont généralement une ossature tout à fait respectable). Malgré les doublons, les cadences infernales, les blessures engendrées par le calendrier qui marche sur la tête, le retour évoqué de l’abominable Top16, le complexe militaro-industriel et les francs-maçons, Guy Novès aligne l’armada toulousaine et son nombre de sélections internationales à 4 chiffres. Le soleil brille sur Toulouse après deux semaines à -10°, l’herbe est belle à Ernest Wallon et les petits oiseaux gazouillent, on devrait avoir droit à une belle partie de rugby.

Le film du match :
Malgré ce bel après-midi, les Toulousains ne sont pas trop dans la partie, laissant le jeu à l’initiative des Agenais, qui jouent face au vent. Une faute dans un ruck, et ce sont les Agenais qui ouvrent le score. Une passe mal ajustée plus tard, et c’est un essai agenais. Quand je dis une passe mal-ajustée ce n’est pas tout à fait vrai. Burgess, handicapé par l’absence de ses Ray Ban avec lesquelles il inonde twitter par des instagrams de hipster, a commis l’erreur toute bête de confondre Beauxis avec Servat. Pas de bol. Les Agenais se s’arrêtent pas pour autant, et continuent à presser, sans toutefois réussir à marquer sur leurs temps forts.
La suite est prévisible. Les Toulousains retrouvent un peu leur jeu, se souviennent qui ils sont et montrent aux petits qui c’est le patron. En effet, l’essai marqué par les Agenais à la 12ème minute sera les derniers points qu’ils inscriront au cours de cette partie. Beauxis réduit l’écart dès la 20ème, puis après 2 coups de pied contrés dans l’en-but bleu et blanc, Donguy conclut la domination toulousaine de cette fin de première mi-temps. 13 à 10 aux citrons, le score est très flatteur pour les Rouge et Noir, mais à l’image de la suite de la rencontre.
En début de seconde mi-temps, la première ligne toulousaine écrase la mêlée adverse, et Beauxis réussi la pénalité à plus de 40 mètres face au vent. Pour se rattraper de cette belle prestation, Johnston place un placage haut ridiculement gentillet pour le Samoan qu’il est, mais la jurisprudence Eliota Sapolu Fuimaono recommande une sévérité renforcée sur les Iliens, et Census est envoyé faire banquette pendant 10 minutes. Mais ça n’empêche pas les Toulousains d’arrêter un nouveau temps fort agenais qui finit dans l’en-but, ni de récolter des pénalités sur les deux mêlées qui suivent, en concassant proprement le pack adverse.
Toujours à 14, les locaux pressent et marquent par Matanavou un essai refusé par l’arbitre assistant, le seul dans le stade à avoir vu un en-avant. Mais peu importe, un en-avant signifie une mêlée, et face la première ligne agenaise pas à la fête cet après-midi, les Toulousains récupèrent le ballon pour envoyer Donguy marquer son 8ème essai de la saison, lui permettant de prendre la tête au classement des meilleurs marqueurs d’essai. Donguy, mais si, vous savez, la doublure de la doublure de Vincent Clerc, celui qui ne joue que lorsque les autres ne le peuvent pas. Qu’il se rassure, avec l’arrivée possible de Huget à Toulouse l’an prochain (une information offerte par Paris-Midol-Match) et la sélection à vie de Jean Dridéal en Equipe de France, il devrait continuer à avoir du temps de jeu.
Toulouse se promène, passe un petit après-midi tranquille au soleil, et ne semble pas déterminé à aller chercher le bonus offensif, face à une équipe pourtant réduite à 14 à la 61ème. Des petites maladresses et des gros oublis vont ainsi bloquer le score à 21-10. Les Agenais croiront jusqu’au bout au bonus défensif, mais l’arbitre-vidéo refusera un essai sur le gong, renvoyant tout le monde à la maison.
Au final, on aura vu un bon petit match de rugby, Toulouse s’est un peu fait peur au début, mais les gentils gagnent toujours à la fin. Rodolphe Pirès nous a fait une blague sur le nom du talonneur agenais Telefoni. Jean-Baptiste Elissalde nous a expliqué qu’il n’y a rien à garder de ce match, que Toulouse a été nul et mais que le minimum syndical des 4 points à domicile a été réalisé, la course en tête continue donc bon… Ca devient presque désespérant de banalité les matchs toulousains en Top14 : on vient, on fait rien, on prend les points et on s’en va.

Les joueurs :
Toulouse peut remercier comme d’habitude sa conquête et tout particulièrement sa mêlée qui a sauvé les meubles et donné bien des ballons d’attaque. Nicolas a été excellent en touche et dans le jeu, et Nyanga a du effectuer un semi-marathon pendant cette rencontre. Seul Sowerby (remplacé par le culotté Gillian Galan) a semblé un peu en dessous.
La ligne arrière va certainement subir cette semaine les foudres d’un JBE déçu, entre la charnière qui n’a pas réussi à correctement orienter le jeu, et les centres qui ont fait tomber les ballons. McAlister a alterné le très bon et le franchement moyen. Matanavou a fait du Matanavou avec quelques courses au milieu des avants adverses et ses crochets-pas-de-l’oie-cadrage-débordement. Vincent Clerc a fait une entrée déterminante en pourrissant le peu de ballons intéressants qui réussissaient à arriver à l’aile, nous démontrant une fois encore que cette année, si son maillot n’est pas bleu il n’est pas intéressé par le match. Pour lui permettre de jouer tout le temps en bleu, les plus folles rumeurs courent à Grenoble sur le retour de l’enfant-prodige au FCG, mais cela semble compromis, l’entraineur grenoblois Fabrice Landreau n’ayant pas de fille disponible.