Méduse analyse ASM – Bègles Bordeaux

Ravi d’apprendre l’arrivée d’un chroniqueur auvergnat, Julien Malzieu décide de se délecter de cet article en roulant un bon gros joint.

Ravi d’apprendre l’arrivée d’un chroniqueur auvergnat, Julien Malzieu décide de se délecter de cet article en roulant un bon gros joint.

Continuons notre campagne de recrutement d’apprentis bouchers pour nous conter les rencontres de Top 14. Le puceau du jour s’appelle Méduse (oui, c’est un homme). Meduse a 21 ans et dans la vie, il supporte Clermont Ferrand, ce qui n’est pas tous les jours facile alors on l’applaudit bien fort. Pas trop si vous êtes au boulot quand même, vous allez passer pour un con. Pour sa première sur le site, Méduse s’est donc chargé de faire le compte rendu d’un match que personne n’a regardé – faut dire qu’entre la Coupe du Monde et Toulouse – Racing, on avait autre chose à foutre – entre l’ASM et Bègles Bordeaux. Lisons le et souhaitons lui la bienvenue au passage.

Bien installé dans mon canapé suivi de quelques amis et de munitions propices, je m’apprêtais à un match vite torché et sans réelle concurrence même si les Bordo-Bèglais sont assez joueur, si on s’accroche à des promus à domicile, autant être Perpignanais. En avant match l’équipe était logique côtés Bib’, tandis que du côté Bordelais j’avouerais que je connais plus le langage des sourds-muets ragondins que leurs joueurs … Je ne vais donc pas m’attarder sur un développement des qualités girondines. Du côté Auvergnat, au vu de la prestation à Toulon (j’aime rappeler qu’on les a mis Fanny chez eux, satisfaction personnelle), aucun changement dans les 23 était prévisible et tout aussi logique.

Ainsi devant on retrouve Lionel Faure et Daniel Koetzee, les deux nounous du talonneur Benjamin Kayser, cette fois titularisé, dans la cage les deux inséparables pendant cette coupe du Monde, Jacquet-White. La troisième ligne Vosloo-Vermeulen-Lapandry promettait tout autant d’intelligence que les 5 copains de devant. Avec la charnière Rado-James pour rappeler aux avants que du coup il y a aussi des arrières, ces derniers nous faisaient espérer des courses folles avec (du 11 au 15) Nakaitaci-Fofana-King-Russel-Floch. Sur le Banc on retrouve donc le fleuron des jeunes auvergnats, Chaume-Cabello (Pas vraiment le fleuron)-Ric-Hézard-Bardy-Senio-Swanpoeel (inconnu au bataillon)-Buttin.

Bières décapsulées, Testostérone remontée, l’arbitre (venant de pro D2) siffle le coup d’envoi, c’est parti pour du spectacle, du rugby, de la virilité et un peu de douceur masculine. La douceur et les courses folles on les a eut au début, mais pas comme le sens rugbystique l’entend, plutôt comme la danse des canards mélangée a une sorte de lâcher de ballons le voit. 20 minutes d’à peu près n’importe quoi, incommentable , tellement brouillon que même le siffleur (venant de pro D2) se mêlait à une bouillie de rugby saupoudré de somnifères. Une bonne rencontre (même si les joueurs eux ne se sont pas rencontrés) où Plus belle la vie a des hausses d’audimate …
Enfin après avoir endormi le public et certainement quelques joueurs sur le près, les Bordelais ne proposant que des actions assez stériles, et Clermont ne proposant rien du tout (comme ça on pouvait pas nous traiter de stérile), le score s’ouvre à la 17e minute par Brock James sur une magnifique pénalité (à ce niveau la même un drop est beau c’est dire !). C’est 3 minutes plus tard que Floch (déjà blessé à l’échauffement) sort pour blessure aux adducteurs, remplacé par un certains minot de 19 piges qui fêtait sa première titularisation (et de par la même occasion premier essai) une semaine auparavant (pour les incultes Buttin).

Après un gros match de sa part à Toulon, on s’attendait à être moins surpris, mais sans complexe pour son premier ballon du match, ce gamin se permet une relance, avec un petit par dessus, l’air de rien, la récupère, fixe deux défenseurs en décalant pour James (en chistera s’il vous plaît !) qui lui aussi fixe et passe a Russel qui s’en va entre les poteaux. Il faut donc envoyer des gamins pour bouger le cul des grands … A méditer. Mais il ne s’arrête pas là le jeune Bougnat, puisque quelques minutes plus tard en jouant rapidement une touche feinte tous le Bordelais qui commence plus à être spectateur qu’adversaire, et s’accroche sur le dernier défenseur, efficace ce petit Buttin. Et occasionnellement cette action emmène le second essai sur une séance de pilonnage sur les 5 mètres.
La secondes mi-temps, ou plutôt le 3e quart-temps, fût assez vite torchée, avec un essai de Jacquet qui se permet un crochet inter à la 46e minutes, et un essai de Senio avec une combinaison quasiment jamais vue, le deuxième bloc en touche se recule et offre au 9 lancé comme une bille un boulevard entre les 2 blocs.

Les 20 dernières minutes m’ont suffisamment endormies pour me réveiller assez tôt ce matin pour voir l’entrainement du XV de France samedi matin, et donc je m’attarderai pas sur cet fin de match qui m’a assez fait perdre de temps.
Morale de ce match, pour un arbitre qui vient de pro D2, ne pas leur donner de sifflet pour leurs premiers match ils font n’importe quoi avec !

Sinon pour les joueurs chéris de mon coeur voici ce que j’en pense individuellement :

Faure : Assez solide en mêlée, par contre a fait une partie de cache-cache le reste du match.

Kayser : N’a pas de marche arrière, ce qui doit en dehors du terrain être peu pratique. En troisième cycle de cuisine italienne.

Koetzee : Très fidèle à son gaucher, oui un cache-cache c’est pas drôle tout seul.

Jacquet : Offensivement Facile, Défensivement absent.

White : Nous a prouvé qu’il sait couper de la viande a mains nues, très doué aussi piétiner la défense adverse.

Vosloo : Il est tellement facile sur le terrain, que les adversaires en ont peur. Ca s’est vu.

Lapandry : Le vilain troisième petit joueur de cache-cache.

Vermeulen : Fidèle a lui-même, je prends la balle, je fonce. Efficace.

Radoslavjevic : Parra n’est pas sûr de retrouver sa place en revenant, Mignoni s’est réincarné.

James : A retrouvé ses pieds, il les a échangés contre sa tête.

Nakaitaci : Rappelle Nalaga, sauf que Noa lui il défend.

Fofana : Fait des misères à la défense adverses, par contre oublie encore que quelques fois le soutien, ce n’est pas que moral.

King : Très complémentaire à son premier centre, assez bon mais casse pas la baraque.

Russel : La mobilette, il court épicétou.

Floch : 20 minutes à éviter le ballon puis s’est dit qu’en fait c’est sur le banc qu’on a moins de chance de l’avoir.

Chaume : Solide en mêlée, sinon pas assez vus dans le jeu.

Cabello : Va trouver la saison longue avec Kayser et Paulo.

Ric : Monte encore en puissance, futur Domingo ?

Hézard : Est rentré avec la rage, la hargne, un peu un chien fou.

Bardy : Rentre, emmène un essai, plaque, découpe, flagelle, un pit-bull la bave en moins (quoique …)

Senio : Dans le style 9e avant, c’est pas un style qui me plaît vraiment donc bon …

Swanpoeel : Joker coupe du monde. Ca se voit.

Buttin : Tout bon, premier de la classe. Emmène 2 essais, se permet des gestes techniques, trop confiant ?

Voilà en gros si vous n’avez pas vu le match, dîtes vous qu’au moins c’est pas bien grave.

Meduse

Le retour de Pierrot

Après Villegueux, Albala-Dijo est aussi de retour. Increvables ces vieux connards…

Tel un plaquage de Jérôme Porical ou un lancer correct de Guilhem Guirado, le monde du rugby n’est pas à l’abri d’une surprise. Le clan très fermé des plumes de la Boucherie Ovalie non plus. Et c’est avec joie, qu’hier, j’ai pu débarquer la fleur au fusil et deux litres de rouge chez mon jeune ami Ovale Masqué. Car, oui, j’ai été libéré. Enfin.

Vous vous dites que je suis venu chez le bienfaiteur de la Boucherie pour le remercier et le féliciter du travail obscure et sombre qu’il a accompli pour faciliter ma sortie. Tu parles. Cet empaffé n’a pas bougé le petit doigt pour me sortir des geôles marécageuses dans lesquelles j’étais enfermé. Il paraît même qu’il a refusé de payer une rançon. Laquelle impliquait un de ses posters de Nicolas Raffault ou Raphaël Poulain, je ne sais plus.

Je suis donc venu dans sa garçonnière non pas pour boire un coup – enfin si, mais pas d’entrée de jeu – mais pour régler mes comptes. Quand il a ouvert la porte, son sourire affable cachait une déception à peine mesurée. Au lieu de lui serrer la main, je lui ai mis un coup de casque digne de B.Botha à sa grande époque. Le nez en sang, la mine blafarde, Ovale Masqué est passé du rang de héros en collants violets à celui de zéro en collants rouges.

Après cette mise au point, on s’est embrassé et pris dans les bras. Et on a commencé à boire. Beaucoup boire, forcément. Ovale Masqué n’a pas payé un seul coup. Putain de radin.

Les retrouvailles passées, il est temps de vous expliquer comment est survenue ma libération, et surtout, les raisons de ma détention. Figurez vous que j’ai été retenu par un commando fidjien, basé sur les hauteurs de l’arrière pays périgourdin. Les bougres m’avaient kidnappé pour faire chanter la Fédé. Pas de chance pour eux, les mecs de la Fédé peuvent pas me piffer – et inversement. Leur chantage n’a donc pas fonctionné. Ils réclamaient des infrastructures correctes et une naturalisation française de tous les joueurs fidjiens présents dans les divers championnats de l’Hexagone. Imaginez, Bobo, Vulivuli et consorts pour le maillot du XV de France. Au centre de l’attaque, ça aurait quand même plus de gueule que les Marty et Estebanez.

Mes ravisseurs ont assez rapidement compris que j’avais un petit penchant haineux contre les Catalans. Il faut savoir que les Fidjiens n’aiment pas les Catalans. Une sombre histoire mêlant la famille Tuilagi, des travestis (encore des Tuilagi, je crois) et surement un peu d’alcool du pays arrivé par bateaux dans le port de Collioure, jamais parvenu à destination.

Je dois dire qu’après deux semaines de captivité, j’étais traité comme un prince. Seulement, je ne pouvais pas parler autrement qu’en Fidjien, ce qui a été assez dur au début. Tous les jours, aux alentours de 19h, nous devions rejouer leurs actions favorites, rugbystiquement (Votre ?) parlant. Souvent, irrités par le non-retour de la FFR, ils rejetaient leur mécontentement sur moi. Quand leurs pseudos-troisièmes-lignes montaient sous les chandelles au plaquage, j’étais celui qui était censé récupérer le cuir. Mais bon, je n’ai plus trop de côtes à mon âge alors la douleur s’estompait assez rapidement. Forgé par plus de 60 ans de petit déjeuner au génépi et de troisièmes mi-temps à coup d’absinthe, Papi Pierrot sait encore tenir sur ses guiboles. Pas comme cet enfoiré de Villegueux, qui finit à chaque fois dans le coma dès qu’il fait la rioule du côté de Paris. Aucun honneur, le gonz.

Pour tout vous dire, je ne suis pas mécontent de retrouver le monde des humains et plus particulièrement des hommes faisant moins de 100 kilos sans trapèzes démarrant aux oreilles. La Coupe du Monde approchant, les valeureux Fidjiens ont consenti à me libérer. J’ai pronostiqué une victoire des Fidji face aux Tonga, Samoa et Boks. C’est là que la différence s’est faite.

Bonne journée, mes amis, je vous aime.

A tout bientôt,

Pierrot  

Diaporama spécial Coupe du Monde

On ne l’attendait plus, il est bien là. Comme Aurélien Rougerie finalement.

Bonus AC/DC :

 

 I’m on highway to hell…

Bonus Sexy Chocolate :

Si comme Mathieu Bastareaud, ce diaporama vous a donné du plaisir, n’oubliez pas de nous aimer sur Facebook, de nous suivre sur Twitter, et de nous faire des câlins dans la rue quand vous nous reconnaissez. Vraiment ça nous ferait plaisir.

Le sociologue du rugby #2

Le rugbyman est-il vraiment un gentleman ? Vaste débat.

Le sociologue du rugby  #2

Partie 2 : Le rugbyman est-il vraiment un gentleman ?

 Comme je le disais auparavant, le rugby est une véritable société à part entière et toute société se fédère autour d’une devise : ces quelques doux mots résonnants dans le cœur des citoyens, gravés à jamais sur les devantures des mairies. « In god we trust » aux states, « in BOD we trust » en Irlande, « In pastis we trust » à Marseille, etc.

Le rugby ne déroge pas à la règle et a sa devise à lui. Oui !, tout le monde connait cette phrase, fièrement récitée par tous rugbyman en présence de footballeurs, ou de jupons. « Le rugby est un sport de voyou joué par des gentlemen ». Ce à quoi on rajoute souvent « Et le football est un sport de gentleman joué par des voyous » ; ou « Putain c’est beau la poésie, passe moi une bière »

Cette devise est intéressante, mais je me pose cette question : le rugbyman est-il vraiment un gentleman ?

Car même si j’ai été élevé dans le culte de Blanco et de Fouroux, je me dois en tant que sociologue-philosophe-coupeur-de-citron, de voir les choses telles qu’elles le sont vraiment.

J’ai donc effectué de nombreuses recherches,auprès des plus grands spécialistes (David Beckham et Ovale Masqué). J’ai écumé tous mes cours de sociologie aussi inutiles que le cahier de jeu de Liévremont, pour finalement me concentrer sur la plus sûre source d’informations existante ; non pas Wikipédia, (capable de trouver des choses à dire sur Jean-Baptiste Gobelet), mais moi-même.

D’après mon intelligence, voici l’idée que je me faisais du gentleman rugbyman.

  • Un gentleman rugbyman est quelqu’un qui préfère faire la passe plutôt que de marquer l’essai seul.

Dès ce premier postulat, je ne me considère donc déjà plus tel quel. Et Shane William non plus, préférant croquer des 10 contre 1 pour son record personnel… et se faire découper.

  • Le gentleman rugbyman applaudit les beaux essais adverses.

Il est inutile de préciser que les essais que l’on marque sont toujours les plus beaux. Soit parce qu’ils sont plus collectifs, soit parce que c’est les nôtres. Et c’est rageant d’applaudir les australiens 8 fois dans un match. Les supporters de Bourgoin en ont eu mal aux mains.

  • Le rugbyman gentleman fait refaire l’engagement adverse, quand Damien Traille fait un renvoi qui ne fait pas dix mètres, ou quand Guirado fait un lancer pas droit.

Sage décision n’est-il pas ?

  • Le rugbyman gentleman ne se moque pas de David Marty.

Adam Ashley Cooper, Maa’nonu, Brian O’Driscoll, Maxime Mermoz et toute la boucherie ovalie ne sont pas des gentlemen.

  • Le gentleman rugbyman amène son savon dans le vestiaire, et se le fait vider, comme chaque semaine, par toute l’équipe.

Dimitri Yachvili amène toujours son Pétrole Hahn. Est-il un gentleman pour autant ?

  • Le gentleman est quelqu’un qui coupe les oranges à la mi-temps pour ses coéquipiers sur le terrain.

Benoit Baby a donc longtemps été un gentleman. Mais maintenant il a décidé de partir à Biarritz, où Jean-Baptiste Gobelet fait ça mieux que lui.

  • Le gentleman est celui qui va chercher les plots à la fin de l’entrainement.

Celui qui va chercher les plots est plus généralement (en tout cas dans les clubs que j’ai fréquentés), soit le fils de l’entraineur, soit le 23ème sur la feuille de match, qui compte sur la moindre tâche pour se faire remarquer par l’entraineur.

  • Le gentleman fait véritablement des pompes même quand l’entraineur a le dos tourné.

Là, à part Dusautoir et Barcella, je ne connais pas beaucoup de Gentleman, surtout parmi les premières lignes !

Hélas ! Oui, vous comprenez donc bien ! C’est affreux mais c’est ainsi! Ce vieil adage ne collerait donc pas à la réalité !

Le rugbyman n’est pas un gentleman, car aucun d’entre nous ne saurait correspondre à tous ces descriptifs !

Triste mais résigné, je suis parti vendre cette nouvelle cause auprès des bars alentour, et c’est là que j’ai rencontré Gégé.

Gégé, vieux deuxième ligne, vétéran de la guerre de Prusse, ancien combattant ayant survécu à la grande bataille Béziers-La voulte en 1958, où pas moins de 75 personnes avaient perdu leurs protège-dents. La tribune entière était descendue sur la pelouse, et l’équipe entière de La-Voulte était monté, elle, dans les gradins. « Ils ont osé dire qu’on était que des brutasses ! Fallait pas se laisser faire ! » qu’il dit, le Gégé.

Gégé est lui aussi, comme moi, un grand sociologue. Il a écrit une thèse sur l’impact de la culture de la patate dans les rencontres inter-clochers.

Je lui ai donc parlé de ce qu’est un vrai gentleman, pour moi, et de ma tristesse d’avoir découvert que le rugbyman n’en est pas un. Cette phrases de mon père surtout me restait en travers de la gorge: « Tu seras un gentleman rugbyman, ou un gros pd de footballeur. A toi de choisir »

Heureusement, Gégé est un grand sociologue, qui comprend bien mieux les choses :

« T’es con », m’a tout de suite répondu poétiquement Gégé après mon exposé.

« Un gentleman, c’est pas ça du tout, pute borgne ! Et j’vais t’le dire, ce que c’est un gentleman rugbyman !

  • Le gentleman rugbyman n’aime pas les anglais. Sauf ceux qui jouent dans son club.
  • Il ne déclenche une générale que lorsque l’arbitre a le dos tourné.
  • Il n’insulte qu’un seul joueur à la fois. Et il invente des insultes à chaque match !
  • Il ne frappe jamais les joueurs sans dents et il ne met jamais plus d’un doigt dans l’œil de l’adversaire.
  • Le gentleman prétend que l’arbitre siffle toujours que les fautes des autres et croit toujours qu’il a été volé.
  • Il frappe la joue gauche quand il a frappé la joue droite.
  • Il ne frappe jamais ses coéquipiers, sauf quand ceux-ci sont anglais.
  • Le gentleman ne se souvient que de ses actions de match.
  • Le gentleman pilier n’a donc aucuns souvenirs de match autre que les bagarres générales.
  • Le gentleman reste toujours sur le terrain malgré l’arcade explosée, surtout s’il y a des filles en tribune.
  • Le gentleman laisse toujours doucement couler le sang sur son visage, et fait toujours semblant de ne pas le remarquer et de ne pas avoir mal.
  • Le gentleman rugbyman veut toujours qu’on lui couse le plus de points de suture possible à l’hôpital, et prétend toujours qu’il n’a pas voulu d’anesthésie.
  • Le gentleman n’avoue jamais qu’il a eu un KO.

Voila mon petit ce qu’est un gentleman ! »

Ouf. Me voila rassuré. C’était donc ça.

Je revois donc avec émerveillement tous ces gentlemen qui ont bercé mon enfance. Joe le tibia, Riton le carton, La Brique, Momo la fracture…

Erigeant bien entendu les propos de Gégé en sagesse universelle qu’on ne peut contredire, je peux dire avec confiance, que le rugbyman est bien un gentleman, et que Jamie Cudmore est le plus grand d’entre eux, au contraire de Johnny Wilkinson, qui est décidemment une personne bien peu respectable…

La prochaine, je vous ferai part de ma nouvelle interrogation : le rugbyman est-il un bon patriote ?

Brieg Ker’Driscoll

Daniele Rairault nous parle de RCT-BO…

Invasion toulonnaise sur la Boucherie. Que fait Ovale Masqué ?

Après Jonny WillKillSoon et ses déboires avec le streaming, c’est au tour de Daniele Rairault (qui nous avait présenté l’effectif du RCT en début de saison) de nous parler de ce premier match de la saison des rouges et noirs…

Enfin, j’ai eu ma dose. Enfin, mes mains ont arrêté de trembler. Enfin, ma vie a de nouveau un sens. Le Top 14 a repris. Et non, je n’exagère pas.

En même temps, on n’avait pas besoin d’attendre les premiers matchs pour que l’actualité du RCT ne prenne le dessus. Apparemment, changer la moitié de l’effectif chaque année ne suffit plus à nous déstabiliser. Devant nos magnifiques performances de la saison dernière, la ligue, la fédération et le Stade Toulousain ont monté de toutes pièces une conspiration pour nous compliquer la tâche sur le chemin du Brennus. Ils nous ont piqué Saint-André, les cons.
Bref, comme d’habitude, c’est le bordel. Il faut dire que depuis le type avec son bandeau rouge, on n’avait sûrement pas d’entraineur d’une telle qualité, il me semble, je ne voudrais vexer personne et je suis tout à fait prêt à être contredit – Tana, si tu me lis, ne frappe pas trop fort. Imaginez : Saint-André a amené son équipe en demi-finale avec Matt Henjack et Tom May dans son effectif. En même temps, ces génies du ballon ovale n’ont pas joué les phases finales et Toulon a aussi fini 8ème avec Jonny Wilkinson et George Smith l’année suivante. Mais bon, ne soyons pas mauvaise langue. Le Goret nous quitte donc. On regrettera juste de ne rien avoir gagné avec lui. Merci et bon vent. On verra bien si les branlées à répétition qu’a prises le XV de France sont dues à l’incompétence de Lapinou ou à la « lâcheté » des joueurs. Affaire à suivre…

Journée de reprise, donc. Par tradition, je regarde le premier match, quelque peu alléché par ce Toulouse/Bayonne prometteur. Les recrues du club basques ne sont pas toutes présentes mais quand même et Toulouse est toujours plaisante à voir jouer (non, je ne fais pas le lèche-cul, et en plus, ils gagnent des trucs eux). Les matchs de reprises sont toujours décevants et celui-là n’a pas échappé à la règle. Après avoir regardé le Tri-Nations tout l’été, ça pique les yeux. Le maillot de Toulouse ne fait d’ailleurs qu’ajouter à ma souffrance. Bref, je ne tiens pas jusqu’à la fin du match et loupe donc le seul essai. VDM comme disent les jeunes de nos jours.

Je suis beaucoup plus dans le match pour Toulon/ Biarritz. Tout est resté comme avant. Les Toulonnais ne sont pas devenus des gens raisonnables pendant l’été. Et quand le Pilou-pilou connait un problème de lancement – bizarrement pas parce que le mec qui gueule est trop bourré, mais pour un problème de micro – le stade gronde. Alors qu’en fait quand on y réfléchit, ce n’est pas si grave que ça. En clair, on est chaud bouillant et on le montre. Sur le terrain, apparemment, nos joueurs sont motivés aussi, ce qui était plus rare ces derniers temps, peut-être parce qu’il fait beau, qu’ils ont apprécié les plages du Mourillon. Je n’en sais rien mais ce n’est pas comme l’an dernier. Quelque chose a changé, comme par magie. Les mecs vont vraiment dans les rucks, pas pour ramasser des pâquerettes, et, quand Tawake décale Tillous-Bordes à la sortie d’une mélée, le demi de mélée oublie qu’il ne joue pas pilier droit et mange un deux contre un en s’empalant sur Balshaw. Mais ce samedi était une belle journée, le soleil brille et le mistral est avec nous. Lorsqu’une pénalité de Dumora échoue sur le poteau, David Smith le ramasse et aplatit devant les Biarrots qui devaient penser à autre chose à ce moment-là. Armitage, à la physionomie étonnamment proche de celle de Bastareaud, marque aussi sur un contre. Et comment ne pas avoir une pensée émue pour ce pauvre Roussarie qui, pour ces premières minutes en Top 14, s’est fait destronché par Missoup et ne peut que regarder l’avant-aile toulonnais (Francis Desteral, sors de ce corps) filer à l’essai. Sacré bizutage. En plus, ça a bastonné, Genevois a pris un jaune et Bruno a posé Taele ; ça c’est des talonneurs qui connaissent leur boulot. Tout n’est quand même pas rose pour le RCT, on n’a plus de coach, nos touches sont merdiques, nos lancements de jeu consistent à envoyer nos gars et particulièrement Bastareaud dans un mur. Mais bon, c’est mieux que l’an dernier à la même époque et on a eu droit à une petite bagarre, donc on est content.

Daniele Rairault

Pack Dequinz raconte USAP – Castres…

Encore un rateau pour Perry Freshwater…

Aujourd’hui, la Boucherie est fière d’accueillir une nouvelle venue dans ses rangs : elle s’appelle Pack Dequinz et elle supporte l’USAP. Personne n’est parfait. Dans notre volonté d’extension et de domination de la planète, nous souhaitons vous proposer de plus en plus de compte rendus de matchs originaux, décalés et frais comme une poche de glaçons posée sur votre arcade sourcilière après une discussion géo-politique avec Gregory Le Corvec. Si vous supportez une équipe et que vous pensez pouvoir accomplir cette mission de façon régulière, envoyez nous un mail en passant par la case Contact. Mais d’abord, prenez la peine de lire ce résumé d’un des matchs phare de la 1ère journée du Top 14 entre Perpignan et Castres…

Pack Dequinz, en direct des buvettes d’Aimé Giral.
USAP – CO, 26/08/2011

C’est sous une pluie battante que j’ai rejoint le chaudron catalan pour la première journée du championnat ce vendredi. « Flût’declicquot et demidekro, me disais-je chemin faisant, mon brushing va être tout foiré ! » Pas facile de redémarrer une saison dans ces conditions…

C’est donc hirsute et assoiffée (toute cette eau sur le crâne m’ayant déshydratée) que j’ai rejoint d’emblée la buvette la plus proche afin de m’y rafraîchir le gosier et de potasser les changements d’effectif pour les équipes en lice à Aimé Giral. C’est qu’il y a eu du mouvement cet été ! Les chassés croisés estivaux n’ont pas épargné les clubs français, à tel point qu’on a du mal à s’y retrouver. Si on ajoute à ça les bataillons de jokers spécialement mandatés pour la période « New Zealand WC 2011 », les coaches qui changeront de crèmerie en cours de route, ceux qui font de la télé pour arrondir les fins de mois, ceux qui font les deux aussi…
Une petite pour la route, plus une autre pour l’entame de match, et me voilà prenant place dans les tribunes pile poil pour l’annonce des joueurs. Première déception, Cameron McIntyre a bien quitté le club tarnais. De toute façon, avec cette tignasse que je me traîne il était hors de question d’aller lui roucouler sous le nez. Seconde insatisfaction : David Marty, dont on pensait être débarrassé jusqu’au début de l’hiver, entre sur le terrain pour soutenir ses camarades catalans pour la première journée. Du coup, je m’embrouille avec les compos. Je vois Romain Teulet partout à l’échauffement, parfois déguisé en Marc Andreu, parfois camouflé en Vincent Inigo. Pas facile, ils sont tous habillés pareil à Castres.
Je la sentais pas cette soirée.

Soudainement, juste avant le coup d’envoi, tout s’est éclairé. Le soleil a fait son entrée accompagné de non pas un, mais bien deux arc-en-ciel (trois peut-être, si je fais référence à ce nouveau demi de mêlée estampillé Bigard, fraîchement débarqué d’Afrique du Sud. Sacré poulet !). Plus impressionnant encore, le passage du « déssoiffeur », nouveauté catalane qui vise à réapprovisionner en bière les supporters directement en tribune. La meilleure nouvelle du début de saison pour ne pas perdre une goutte du match. Belle initiative, parole de Pack.

Le match débute et nouvelle inquiétude. Où donc est passé l’arbitre ? Je commence par compter les troupes. Il y a bien quinze joueurs côté castrais… mais seize perpignanais ? En fait non, j’avais confondu le « ciel dégueulasse à col blanc » de l’USAP avec le « blanc sale » élégamment arboré par nos forces de l’ordre fédérales. Je me dis que notre international referee Romain Poite a dû en avoir marre de se faire plaquer à force d’être pris pour un australien. Il a raison de se faire respecter, pour une fois. D’autant que les Australiens, c’est un peu comme des Anglais du sud de la planète, il n’y a pas grand monde pour les aimer. En plus, le orange ça fait penser au jaune… « Hep Msieur le Déssoiffeur ! »

Et puis le brouillard est tombé sur Aimé Giral, particulièrement devant les yeux du tout nouveau castrais Rory Kokott. Alors que son homologue pézillannais Porical trouve largement l’axe des poteaux (quatre pénalités réussies sur quatre en première période), le pauvre bougre n’atteindra même pas les cinquante pour cent de réussite sur cinq pénalités tentées. Néanmoins, chacun
reconnaîtra les réels efforts de part et d’autre pour produire du jeu. Le malchanceux déjà nommé Kokott trouvera l’énergie et le culot suffisants pour faire trembler la désormais solide défense catalane par de magnifiques et inattendues percées à la mode hémisphère sud. Les pénalités finalement, il choisit de les jouer à la main (parce que les pieds qui shootent ont dû rester au vestiaire) et même si ce n’est pas rémunérateur en points, ça aura eu le mérite de faire douter quelques instants la muraille pyrénéenne.
Pas de jaloux côté catalan. De la première ligne jusqu’à l’arrière, ça a joué. Au sol, à la main, dans les airs. La fougue des lignes arrière donnant le change à la puissance des premières. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’USAP paraît en forme et à l’aise dans les mains de son nouveau coach Jacques Delmas, l’homme à la touillette.

Au bout de la première quarantaine de minute, les deux équipes se quittaient sur le score de 12 à 6.
Il était temps d’arriver à la pause. Les « déssoiffeurs » étaient à sec, et moi aussi.
Reprise prématurée pour les joueurs du Castres Olympique qui choisissent de remettre la machine en route sur le pré, quelques minutes avant la seconde mi-temps. « De la réactivation en situation réelle », qu’ils ont dit les Laurents. Pour ma part, tant qu’ils n’empêchent pas les pom-pom girls de bosser…
Il se passera pas moins de trente minutes avant de voir le panneau d’affichage s’activer à nouveau ailleurs qu’au niveau du chrono, même si l’engagement était bien de la partie pour les deux équipes. Il faudra attendre la 70ème minute (sans un « déssoiffeur » en vue) pour que Porical nous régale une fois de plus de sa précision. Pas plus d’une minute plus tard, les perpignanais relanceront depuis leurs 22 m pour finir sur un essai de jongleur de Coetzee, servi par Porical après une percée sur 30 m.
L’idole des catalanes clôturera la marque sur une pénalité à la 80ème.
Dilemme de fin de match : quelle buvette pour fêter la reprise ?

J’ai choisi celle depuis laquelle on voit passer les joueurs à la sortie du vestiaire, pour voir si McIntyre ne se serait pas déguisé en Tales (ils sont rigolos les castrais). Puis j’ai eu une tendre pensée pour les « déssoiffeurs » qui m’auront permis d’assister à l’intégralité du match et de pouvoir vous le raconter. Alors j’ai commandé une bière sans faux col et avec touillette et je me suis dit que cette première rencontre à Perpignan avait été palpitante et hydratante.
Puis je suis partie me coucher.

Pack Dequinz

Commission de discipline : Richard Escot

Elève du jour : Richard Escot, l’Equipe.

La Coupe du Monde approche et tous les médias ont sorti (du formol pour certains) leur plus beaux consultants  : Alain Penaud, Pierre Salviac, Laurent Bénézech… en attendant les spécialistes de TF1 comme Sebastien Chabal, Gregory Coupet ou Denis Brognart (on a hâte qu’il demande à Yoann Huget de reprendre son flambeau, d’ailleurs).

Problème : tous ne sont malheureusement pas au même niveau d’analyse que notre glorieux Pierre Villegueux. C’est notamment le cas de Richard Escot, qui se cherche un style sur l’Equipe.fr depuis le début de la semaine, et qui passe vraisemblablement plus son temps à répondre à ses détracteurs sur Twitter (enfin à répondre sur Twitter tout court du coup) qu’à bosser ses textes. Mais à la Boucherie nous ne sommes pas là pour tirer sur l’ambulance( Nous…). Nous voulons l’aider. Ainsi, Capitaine s’est mis dans la peau du professeur et s’est proposé pour corriger la prose de Richard. Ne nous remerciez pas, c’est cadeau.

(SI vous avez des problèmes de vue, vous pouvez cliquer sur l’image pour l’agrandir. Par contre si vous êtes complètement aveugle, ne cliquez pas ça changera rien hein ! Enfin après c’est vous qui voyez… Quoique non justement…)

Le Facebook du XV de France, partie 1

Comme vous le savez, à la Boucherie Ovalie, nous avons des yeux partout, et des fourchettes pour mettre dedans. Après avoir publié le Facebook privé du Stade Toulousain, nous avons fait encore plus fort en nous introduisant sur la page du XV de France. Pour vous, voici donc la première partie, qui va jusqu’au 13 juillet. La suite arrive très bientôt avec du lourd : le reste de la préparation, les premiers matchs amicaux, l’éviction de Marcochon et Domingo et on en passe…

Pour votre confort de lecture, soyez smart et cliquez sur la grande image juste en dessous.

Le sociologue du rugby #1

Notre nouveau venu Brieg’Driscoll met un gros caramel à Bourdieu et nous offre une oeuvre immortelle.

Le sociologue du rugby

 

Bientôt va s’ouvrir une nouvelle coupe du monde de rugby. Un événement planétaire qui fera vibrer les français pendant tout le mois de septembre, et les anglais jusqu’au mois d’octobre. Mais saura-t-on un jour comprendre la psychologie de ce sport, l’essence même de ce jeu ?

En temps que sociologue-philosophe-psychologue-demi-d’ouverture, je vais procéder dès maintenant à une autopsie poussée de la philosophie du rugby.

Partie 1 : la naissance du mythe

Toute société est fédérée autour d’un mythe fondateur. La création du monde en 6 jours, la naissance de Zeus, ou bien la recette du cassoulet sont autant de mythes fondateurs gravés à jamais dans les mémoires des populations.

Le rugby, quant à lui, arbore fièrement l’histoire de sa naissance à lui, et voit en Webb Ellis le nouvel Abraham menant les siens vers la Terre Promise.

Car c’est ainsi qu’est entrevu le mythe fondateur du rugby :

« Les Dieux, mécontents de l’attitude perfide des hommes, voulurent leur infliger un châtiment, et les condamnèrent à jouer au football. William Web Ellis, fils d’Amora la déesse de la colère, et de Gilbert, Dieu du cuir et des bouchons, brava l’interdit des Dieux et osa se saisir à la main du ballon demeuré au sol. Poussé par le vent d’Eole qui reconnaissait là sa valeur, Ellis courut sur toute la Terre, la balle sous le bras, et s’en alla l’écraser dans la terre génitrice, rendant hommage à la déesse Artémis qui le guidait.

Les peuples se réjouirent de cette audace et prirent exemple sur Ellis, et dans toute la Terre, jusqu’aux plus petites iles des océans, on célébra l’acte originel dans une dévotion sans pareil. Les Dieux, jaloux de cette nouvelle idole, et pensant que l’homme cherchait à remplacer les Dieux, créèrent alors la coupe du monde rugby, afin que les peuples se déchirent et perdent cette unité. La perfidie des Dieux se vit accomplie, les hommes se battirent comme des fauves pour l’honneur de leur terre, et oublièrent leur solidarité et leur communautarisme. »

Tout petit déjà, mon père, après l’entraînement aux drops dans la cuisine et aux placages sur maman, me prenait sur ses genoux et me racontait cette histoire. Ce mythe ainsi raconté aux enfants est la fondation de notre condition de rugbyman. Adolescent, alors que nous plaquons pour la première fois notre père qui assure qu’il a glissé, nous nous rendons compte de la chance que nous avons, et prenons conscience de la fatalité des garçons de notre âge tombés dans une famille de footballeur.

Ce mythe fondateur ainsi exposé se révèle par ailleurs très intéressant, puisqu’il souligne deux choses :

Tout d’abord, homo homini lupus est. L’homme est un loup pour l’homme : Les hommes se déchirent autour du rugby. La première cavalcade de Web Ellis s’est aussitôt accompagnée de la première générale, pour savoir qui pourrait inventer les règles du rugby. De tout temps, et ainsi que l’ont voulu les dieux, les hommes se battirent l’un contre l’autre, les anglais contre les autres.

Alors, je me demande, ne vaudrait-il pas mieux créer une seule équipe internationale ? Elle serait sûre de remporter la coupe du monde, et tout le monde serait content ! Et enfin, la France serait championne du monde ! (en partie)

La deuxième chose intéressante, c’est de comprendre que le rugby est la finalité de l’évolution de l’homme. Il est le but ultime de millions d’années d’évolution. Car, nonobstant la véracité historique de ce mythe fondateur, je ne peux m’empêcher de le revoir sous un profil un peu plus anthropologue. Retraçons en effet l’évolution de l’homme depuis l’élément monocellulaire jusqu’à Alesana Tuilagi.

Commençons, au commencement. Il y a d’abord eu le Bing Bang : c’est un peu comme une baston générale entre Béziers et Perpignan, avec à la fin, des étoiles, des planètes bleues et des cartons rouges.

Après sur la terre, on ne sait pas pourquoi, il y eut la vie. Une chose bien étrange que la vie, quand on y pense. Il parait d’ailleurs que le rugbyman se pose beaucoup plus de questions sur la vie quand Gorgodze fonce délibérément sur lui avec quelques sentiments de colère exprimés dans son regard.

Et puis grosso modo, on est passé d’une petite crotte de vie aux singes.

Le singe, à quatre patte dans l’herbe à la recherche de son protège dent, se mit peu à peu à se relever. Courbé, dégingandé, trapu et maladroit, il se mit péniblement à marcher. Soudain il rencontra un caillou sur son chemin.

Intrigué par cette chose bien étrange à la géométrie saillante, il la toucha de son orteil. La fit rouler. L’emporta dans ses pieds, ne comprenant pas et ne maitrisant guère les mouvements de ses membres. Bien des années plus tard, alors que son cerveau se développait, il atteignit les capacités intellectuelles de Clément Poitrenaud. Il se posait donc de plus en plus de questions à propose de ce petit caillou situé entre ses pieds. Il se décida alors à ramasser le caillou de sa main. Il fit le premier en-avant de l’histoire. Puis, enfin, son cerveau se développant encore, il réussit à se saisir du caillou, et parvenant au fait de son intelligence, se balada de grotte en grotte pour montrer son caillou, et toutes les gruts singes furent folles de lui et de sa coupe de cheveu. Le rugbyman était né.

On le voit, cette explication anthropologique est nettement plus proche de la réalité, et oppose, semble-t-il, une intelligence situationnelle (l’homme qui se baisse pour ramasser le caillou) et une bestialité primaire (l’homme qui tape avec son pied dedans).

Ainsi le rugby est une religion à part entière, pratiqué dans le monde entier entre 15 et 16h30 le samedi dans un canapé, et entre 15h et 00h (incluant la troisième mi-temps) le dimanche après midi.

Et cette religion est instituée autour de mythes fondateurs, mettant en lumière l’essentiel de ce sport : « Quand t’as la boule, t’avances ! Tu réfléchiras après ». Un appendice est d’ailleurs possible à ce précédent postulat : « Quand t’as la boule et que Maa’nonu arrive sur toi, tu réfléchis pas ! Tu donnes la boule à ton copain ».

Brieg’Driscoll 

A venir :

Partie 2 : Le rugbyman est-il vraiment un gentleman ?

Partie 3 : Le rugbyman est-il patriote ?

Partie 4 : Etre ou ne pas être contre les anglais.

Le duel : Mathieu Bastareaud vs Godzilla

Ne nous dîtes pas que vous ne vous êtes jamais posé la question…

Puissance destructrice

Godzilla : Il écrase un bus d’un seul pas et balaye un train d’un seul coup de queue. Et ses éternuements provoquent des raz-de-marée. Bref c’est Chuck Norris version nippone.

Bastarocket : Il décanille toute la ligne de 3 /4 adverses d’une seule charge et peut traverser la moitié du terrain avec trois joueurs sur le râble. Quand à son nouveau président, il espère bien voir Mathieu provoquer des raz–de–marées de supporteurs sur la rade. (Ainsi qu’au rayon maillot de la boutique du club)

Style

Basta : Légèrement enrobé, adepte de la peau de léopard rose bonbon.
Godzi : Largement enrobé, il cache sa brioche sous une peau de lézard verte fluo.

Régime alimentaire

Godzilla : Le terrible lézard est connu pour son appétit gargantuesque : jeunes pucelles, vieux maîtres d’art martiaux, touristes imprudents, sushis avariés, Puff Daddy… Tout y passe. Mais d’après sa dernière interview confession ce qu’il aime par-dessus tout c’est le geek japonais. C’est à cause de l’écran d’ordinateur, ça croustille sous la dent.

Matt : En grand professionnel Mathieu n’hésite pas à manger une salade de crudités entre deux passages chez Mac Do. Cependant il s’autorise parfois un petit extra, surtout lorsque il est en voyage à l’étranger. Ainsi il n’a pas hésité à se jeter sur une table-buffet en Nouvelle-Zélande.

Réputation

Bastareaud : La présence de Basta en EDF divise la France du rugby. Imposteur pour les uns, héros du rugby moderne pour les autres. Nicolas Sarkozy aurait voulu le voir pour la CDM 2011, mais Carla a insisté pour voir à sa place Maxime Mermoz, beaucoup plus mignon.

Godzilla : Tremblements de terre, tsunamis, explosions de centrale nucléaire, défaite du champion national face à David Douillet : tout est bon pour incriminer ce pauvre Godzilla.

Carrière

Godzilla : Malgré un jeu d’acteur plutôt limité il a déjà tourné dans plus de 30 films au Japon, avant de devenir une star hollywoodienne aux côtés de Jean Reno en 1998. Bien que connu mondialement, sa carrière semble aujourd’hui marquer le pas…

Bastareaud : Malgré une technique de passe plutôt limitée il devient rapidement la star de la ligne d’attaque du Stade Français aux côtés de Nicolas Jeanjean en 2008, ce qui le mène ensuite en équipe nationale où il compte à ce jour 9 sélections. Bien qu’ayant signé à Toulon, sa carrière semble aujourd’hui marquer le pas…

Résultat et analyse

Puissance destructrice incomparable, appétit dinosauresque, réputation entachée, carrière dans le creux de la vague, coupe de cheveux, Mathieu et Godzi semble être de parfaits jumeaux.
Le résultat est donc sans appel : match nul !

Desman