Pack Dequinz raconte USAP – Castres…
par La Boucherie

  • 29 August 2011
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Aujourd’hui, la Boucherie est fière d’accueillir une nouvelle venue dans ses rangs : elle s’appelle Pack Dequinz et elle supporte l’USAP. Personne n’est parfait. Dans notre volonté d’extension et de domination de la planète, nous souhaitons vous proposer de plus en plus de compte rendus de matchs originaux, décalés et frais comme une poche de glaçons posée sur votre arcade sourcilière après une discussion géo-politique avec Gregory Le Corvec. Si vous supportez une équipe et que vous pensez pouvoir accomplir cette mission de façon régulière, envoyez nous un mail en passant par la case Contact. Mais d’abord, prenez la peine de lire ce résumé d’un des matchs phare de la 1ère journée du Top 14 entre Perpignan et Castres…

Pack Dequinz, en direct des buvettes d’Aimé Giral.
USAP – CO, 26/08/2011

C’est sous une pluie battante que j’ai rejoint le chaudron catalan pour la première journée du championnat ce vendredi. « Flût’declicquot et demidekro, me disais-je chemin faisant, mon brushing va être tout foiré ! » Pas facile de redémarrer une saison dans ces conditions…

C’est donc hirsute et assoiffée (toute cette eau sur le crâne m’ayant déshydratée) que j’ai rejoint d’emblée la buvette la plus proche afin de m’y rafraîchir le gosier et de potasser les changements d’effectif pour les équipes en lice à Aimé Giral. C’est qu’il y a eu du mouvement cet été ! Les chassés croisés estivaux n’ont pas épargné les clubs français, à tel point qu’on a du mal à s’y retrouver. Si on ajoute à ça les bataillons de jokers spécialement mandatés pour la période « New Zealand WC 2011 », les coaches qui changeront de crèmerie en cours de route, ceux qui font de la télé pour arrondir les fins de mois, ceux qui font les deux aussi…
Une petite pour la route, plus une autre pour l’entame de match, et me voilà prenant place dans les tribunes pile poil pour l’annonce des joueurs. Première déception, Cameron McIntyre a bien quitté le club tarnais. De toute façon, avec cette tignasse que je me traîne il était hors de question d’aller lui roucouler sous le nez. Seconde insatisfaction : David Marty, dont on pensait être débarrassé jusqu’au début de l’hiver, entre sur le terrain pour soutenir ses camarades catalans pour la première journée. Du coup, je m’embrouille avec les compos. Je vois Romain Teulet partout à l’échauffement, parfois déguisé en Marc Andreu, parfois camouflé en Vincent Inigo. Pas facile, ils sont tous habillés pareil à Castres.
Je la sentais pas cette soirée.

Soudainement, juste avant le coup d’envoi, tout s’est éclairé. Le soleil a fait son entrée accompagné de non pas un, mais bien deux arc-en-ciel (trois peut-être, si je fais référence à ce nouveau demi de mêlée estampillé Bigard, fraîchement débarqué d’Afrique du Sud. Sacré poulet !). Plus impressionnant encore, le passage du « déssoiffeur », nouveauté catalane qui vise à réapprovisionner en bière les supporters directement en tribune. La meilleure nouvelle du début de saison pour ne pas perdre une goutte du match. Belle initiative, parole de Pack.

Le match débute et nouvelle inquiétude. Où donc est passé l’arbitre ? Je commence par compter les troupes. Il y a bien quinze joueurs côté castrais… mais seize perpignanais ? En fait non, j’avais confondu le « ciel dégueulasse à col blanc » de l’USAP avec le « blanc sale » élégamment arboré par nos forces de l’ordre fédérales. Je me dis que notre international referee Romain Poite a dû en avoir marre de se faire plaquer à force d’être pris pour un australien. Il a raison de se faire respecter, pour une fois. D’autant que les Australiens, c’est un peu comme des Anglais du sud de la planète, il n’y a pas grand monde pour les aimer. En plus, le orange ça fait penser au jaune… « Hep Msieur le Déssoiffeur ! »

Et puis le brouillard est tombé sur Aimé Giral, particulièrement devant les yeux du tout nouveau castrais Rory Kokott. Alors que son homologue pézillannais Porical trouve largement l’axe des poteaux (quatre pénalités réussies sur quatre en première période), le pauvre bougre n’atteindra même pas les cinquante pour cent de réussite sur cinq pénalités tentées. Néanmoins, chacun
reconnaîtra les réels efforts de part et d’autre pour produire du jeu. Le malchanceux déjà nommé Kokott trouvera l’énergie et le culot suffisants pour faire trembler la désormais solide défense catalane par de magnifiques et inattendues percées à la mode hémisphère sud. Les pénalités finalement, il choisit de les jouer à la main (parce que les pieds qui shootent ont dû rester au vestiaire) et même si ce n’est pas rémunérateur en points, ça aura eu le mérite de faire douter quelques instants la muraille pyrénéenne.
Pas de jaloux côté catalan. De la première ligne jusqu’à l’arrière, ça a joué. Au sol, à la main, dans les airs. La fougue des lignes arrière donnant le change à la puissance des premières. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’USAP paraît en forme et à l’aise dans les mains de son nouveau coach Jacques Delmas, l’homme à la touillette.

Au bout de la première quarantaine de minute, les deux équipes se quittaient sur le score de 12 à 6.
Il était temps d’arriver à la pause. Les « déssoiffeurs » étaient à sec, et moi aussi.
Reprise prématurée pour les joueurs du Castres Olympique qui choisissent de remettre la machine en route sur le pré, quelques minutes avant la seconde mi-temps. « De la réactivation en situation réelle », qu’ils ont dit les Laurents. Pour ma part, tant qu’ils n’empêchent pas les pom-pom girls de bosser…
Il se passera pas moins de trente minutes avant de voir le panneau d’affichage s’activer à nouveau ailleurs qu’au niveau du chrono, même si l’engagement était bien de la partie pour les deux équipes. Il faudra attendre la 70ème minute (sans un « déssoiffeur » en vue) pour que Porical nous régale une fois de plus de sa précision. Pas plus d’une minute plus tard, les perpignanais relanceront depuis leurs 22 m pour finir sur un essai de jongleur de Coetzee, servi par Porical après une percée sur 30 m.
L’idole des catalanes clôturera la marque sur une pénalité à la 80ème.
Dilemme de fin de match : quelle buvette pour fêter la reprise ?

J’ai choisi celle depuis laquelle on voit passer les joueurs à la sortie du vestiaire, pour voir si McIntyre ne se serait pas déguisé en Tales (ils sont rigolos les castrais). Puis j’ai eu une tendre pensée pour les « déssoiffeurs » qui m’auront permis d’assister à l’intégralité du match et de pouvoir vous le raconter. Alors j’ai commandé une bière sans faux col et avec touillette et je me suis dit que cette première rencontre à Perpignan avait été palpitante et hydratante.
Puis je suis partie me coucher.

Pack Dequinz