Casier judiciaire : Sam Warburton

God of Warburton, un jeu où l’on joue un demi-dieu gallois distribuant les plaquages cathédrales, mais qui se termine en 18 minutes.

 

Par l’Affreux Gnafron,

 

Ils arpentent les terrains européens depuis de nombreuses années, vous pensiez les connaître au travers des pertinentes anecdotes de Matthieu Lartot, Pierre Salviac et Christian Jeanpierre et pourtant vous vous trompiez ; vous viviez dans l’erreur et l’ignorance. La Boucherie a enquêté, au péril de sa vie, investiguant dans les rades les plus mal famées, les bouges les moins recommandables, traquant, compilant les rumeurs les plus folles afin de vous informer et pour qu’éclate la vérité.
Voici pour vous, lecteurs, la véritable histoire de ces hommes qui dirigent l’Europe, ces hommes dont les décisions influencent les destinées de millions de leurs concitoyens, ceux dont le sang-froid, la clairvoyance et les qualités de leadership décident du destin des Nations : les capitaines des équipes du Tournoi des 6 Nations.

Après les cas irlandais et italiens au travers des portraits de Paul O’Connell et Sergio Parisse, la Boucherie a dirigé son attention sur une principauté dont le co-prince n’est pas président de la République Française. De nombreux français, particulièrement dans le domaine du journalisme sportif télévisuel, semblent toutefois partager des liens très fort avec ce petit territoire. Il apparaissait donc essentiel d’en savoir plus sur celui qui cristallise les aspirations de tout un peuple de commentateurs. Sans plus tarder, tirons le Diable Rouge par la queue et partons à la chasse du gentil dragon Sam Warburton.

 

Warburton: ‘Si j’avais su, j’aurai pas v’nu’

 

C’est à l’ombre de la cathédrale de Cardiff que naît le petit Samuel Kennedy-Warburton en ce 5 Octobre 1988. Nous sommes vendredi, il ne reste qu’une parturiente et le personnel de la maternité voit avec inquiétude se profiler le week-end, les heures supplémentaires et la perte de tous les projets de loisirs prévus. Pourtant, juste après l’heure du thé (pour ne pas déranger sans doute), Samuel décide de pointer le bout de son nez proéminent et libère tout le monde. L’euphorie s’empare de la maternité, des Alleluia retentissent, les sages-femmes se penchent sur le nouveau-né pour l’abreuver de bénédictions ; tout n’est qu’harmonie et bonheur. Alors que chacun se congratule et se prépare à quitter les lieux, une remarque sibylline vient pourtant glacer l’atmosphère. ‘P* de b* de m* , il y en a un autre !’ s’écrie un docteur…
Le petit Ben Warburton verra le jour le Lundi suivant, faisant face aux malédictions des soignants épuisés par un week-end d’efforts. Dès leur premier souffle, la dualité des jumeaux Warburton éclate ainsi à la face du monde.

Papa Jeremy, pompier anglais de son état, souhaite prouver à Maman Carolyn, autochtone s’il en est, son assimilation totale aux mangeurs de poireaux-vinaigrette. Et accessoirement assurer sa survie dans le milieu hostile que constitue une cité galloise pour un natif d’Albion. Il milite donc pour que l’un de ses rejetons soit prénommé Richard, en hommage à Richard Burton, auguste acteur gallois (attention, un jeu de mot cinématographico-historique s’est caché dans la phrase précédente, saurez-vous le retrouver ?) . Echaudée par la réputation sulfureuse de l’artiste (alcoolisme chronique et divorces à répétition), Maman, qui travaille dans le médical, oppose son veto. Si le petit Rich’Warburton n’existera jamais officiellement, le surnom de ‘Richie du Nord’ qu’obtiendra Sam des années plus tard viendra atténuer la déception paternelle.

Les frangins grandissent au sein d’une famille aimante, s’attirant et se repoussant tour à tour comme des fils de scoubidou. Sammy développe rapidement des qualités supérieures à celles des enfants de son âge. Il s’occupe de préparer les biberons de son frère à seulement 3 mois, commence à marcher à 6 et lit parfaitement lors de son premier anniversaire la carte de vœux que lui ont écrite en gaélique ses parents. Sa courbe de sondage croissance laisse rapidement sur place celle de son frère.  Dès l’âge de 4 ans, il accompagne son père lors d’interventions, pilotant les ambulances de la caserne, prodiguant force massages cardiaques et désincarcérant à la main les accidentés de la route. Pendant ce temps, Ben grandit de façon normale dans l’ombre de ce frère qu’il admire et jalouse.

Holly Warburton et ses petits frères: 4 jumeaux sur la photo.

 

Dès l’âge de 10 ans, Sam déclare à sa maman qu’il veut devenir sportif professionnel. Soucieuse du bien-être de son fils, elle décide de l’orienter vers le football tout en l’encourageant à poursuivre ses activités de bénévole auprès des indigents, de chef des scouts et de leader de la chorale paroissiale. Quand il n’aide pas les vieilles dames à traverser dans la rue, Sam nourrit également les chatons abandonnés et donne des cours de braille la nuit.
Il est béatifié à 11 ans et 26 jours, record de précocité pour un saint celte. Sa porte est toujours ouverte pour qui en éprouve le besoin et il répond volontiers aux ‘Saint Sam, ouvre-toi’ de ses fidèles.

Le seigneur des Warburton (Lord of Warburton en version originale) quitte le ballon rond pour l’ovale à l’âge de 15 ans. Déjà doté de qualités physiques indéniables, son éclosion est rapide et il fait partie de la sélection nationale en moins de 16. Notre surdoué récidivera dans toutes les autres sélections de jeunes et tant qu’à y être se verra confier le capitanat dès les moins de 18. A l’âge où certains se l’astiquent, Sam lustre le Poireau au plus haut niveau mondial. Capitaine des moins de 19 et de 20, il échoue toutefois à passer les demi-finales des Championnat du Monde Junior (tiens, tiens..). Les jeunes Gallois terminent à la 4ème place de ces deux éditions (2007 et 2008).
Sam, touché par ces échecs, se jure de parvenir un jour en finale, quelles qu’en soient les conditions (après tout Arnaud Costes y est bien arrivé).

Cette semaine, l’instant miaou est remplacé par un instant ouaf

 

En club, après un passage chez le Rhiwbina RFC puis les Glamorgan Wanderers RFC, Warburton signe à Cardiff, chez les Blues. Les plus perspicaces de nos lecteurs objecteront que Rhiw-machin chose et Glamor-truc sont également des clubs cardiffois et ils auront raison. En même temps, en dehors de la capitale et de la sympathique bourgade de Llanfairpwllgwyngyllgogerychwyrndrobwllllantysiliogogogoch, la principauté de Galles reste un pays de bouseux rural. (Une pinte offerte à celui ou celle qui prononcera correctement le nom de la dernière ville nommée).

Balloté au sein de la troisième ligne, Sam est ainsi appelé pour la première fois en tant que numéro 8 dans le XV du Poireau. Il débarque le 6 Juin 2009 contre les Etats-Unis et inaugure sa carrière internationale en remplaçant le capitaine Ryan Jones dès la 19ème minute. Privés de leur prince-soldat Ryan,  Mark Jones, Duncan Jones, Dafydd Jones et Deiniol Jones (aussi surnommés les pages Jones) parvinrent tout de même à remporter la victoire 48-15. Pendant ce temps, Ben passait avec succès son diplôme de physiothérapeute dans l’indifférence familiale générale.

En club comme en sélection, Warburton se voit confronté à la concurrence de l’immense Martyn Williams. Pour les plus jeunes de nos lecteurs, Martyn Williams n’est pas la sœur aînée de Serena et Vénus mais un flanker vaillant rien d’impossible, être hybride formé à partir des ADN d’Olivier Magne, Neil Back, Thierry Dusautoir et Alain Mimoun, légende du rugby gallois par ailleurs et idole de l’auteur de ces lignes (qu’un vibrant hommage lui soit ici rendu). Martyn, recordman des avants gallois avec 99 capes, fut même écarté de la sélection pour la Coupe du Monde 2011 au profit de Sam et ne célèbrera jamais son centenaire. Il se contente aujourd’hui de disputer les matches de Ligue Celtique avec les Blues, sympathique avant-goût d’une retraite bien méritée pour le vétéran.

Le plaqueur-cueilleur en action. Attention, certaines images seront insoutenables pour un supporter des Boks.  

 

Après avoir inscrit son premier essai contre l’Italie lors du Tournoi 2011, Sam se voit confier le capitanat pour le match de préparation de Coupe du Monde contre les Barbarians le 4 Juin 2011. Il devient à seulement 22 ans et une paire de jours, le second plus jeune Gallois à officier à ce rôle après Gareth Edwards. Pour les plus jeunes, Gareth Edwards est Gareth Edwards. Point. Face aux talents conjugués de Brock James, Matthieu Bastareaud, Seru Rabeni et Benoît Baby, les Gallois sont contraints de s’incliner 31 à 28. La belle mécanique warburtonienne connaît son premier raté.
Suite à la blessure de Matthew Rees, Sam est confirmé capitaine pour toute la durée de la Coupe qui s’annonce. A la tête de l’équipe galloise la plus séduisante depuis bien des années, Sam pense vaincre la malédiction des demi-finales. Comme vous le savez, il n’en sera rien.

Membre de la tribu des plaqueurs-cueilleurs (à ne pas confondre avec Jérôme Fillol, le plaqueur-cuillère), Warburton s’impose peu à peu comme l’une des références mondiales à son poste. Gatland, qui ne tarit pas d’éloges sur son capitaine, le qualifie ainsi de joueur de la classe des Pocock, McCaw et Brussow. On fait pire comme référence.
Terriblement efficace en défense, il collectionne les titres honorifiques d’Homme du Match (au moins 5 en 26 sélections dont le dernier contre l’Angleterre dans le Tournoi 2012). Parmi ceux-ci distinguons le match de poule de la dernière Coupe du Monde contre les Sud-Africains lors duquel il réalisa le total incroyable de 23 placages sur les 99 de son équipe (soit autant qu’Aurélien Rougerie dans toute sa carrière internationale). Auteur également de 21 placages contre l’Irlande, c’est l’un de ces gestes défensifs qui a valu à Warburton d’entrer au panthéon des perdants magnifiques.
Nous ne reviendrons pas ici sur l’analyse ni les conséquences de la cathédrale infligée à Vincent Clerc, un spécialiste le fera bien mieux en vidéo à la suite de cet article.
Toujours est-il qu’au soir de ce 15 Octobre 2011, Sam reçut de Ben le texto laconique suivant: ‘Je t’aime mon frère’. Quinze ans de psychanalyse balayés en une fraction de seconde…

 Tu m’emmerdes avec ta question sur la cathédrale !

 

Mais Samuel Warburton ne serait pas Samuel Warburton sans son comportement extra-sportif. Adepte Wilkinsien d’une hygiène de vie irréprochable, il ne consomme pas d’alcool ce qui a sans doute influé sur la décision de lui confier le brassard: Sam, celui qui conduit son équipe, c’est celui qui ne boit pas.
En même temps, un Gallois qui ne boit pas, c’est comme une charnière française potable. Quand on en trouve une, mieux vaut la choyer et la conforter.

Et il fallait bien compenser les poivrots du Poireau Andy Powell, Mike Phillips et Gavin Henson..
Le buveur d’eau n’a eu ainsi aucun mal à respecter les 5 mois de diète imposés aux Gallois lors de la préparation de la dernière Coupe du Monde.
Pendant celle-ci, Monsieur Perfection a refusé d’occuper une chambre simple, pourtant prérogative du capitaine, pour loger avec Dan Lydiate (surnommé Lydiate du village). Après son carton rouge contre la France, il a conservé un calme olympien, de bien mauvais gallois, évitant toutes récriminations télévisuelles qui lui auraient valu les remontrances maternelles. Et des exemples d’altruisme et de savoir-vivre, il y en aurait tant à énumérer au sujet de Sam Warburton mais ce serait contraire à la charte éditoriale de la Boucherie et l’overdose de guimauve nous guetterait tous.
Sam Warburton constitue ainsi une plaie pour les valeurs bouchères et l’incarnation de l’engeance de ce rugby moderne aseptisé.
L’anti-Fritz puissance 10 en somme.

Mais comment pouvait-il en être autrement pour ce natif du 5 Octobre, jour de fête des Fleur et prénoms de dérivés floraux? Heureusement c’est aussi le jour où l’on célèbre les Atilla et sa Gallois du plus fort.
Dualité warburtonienne qu’on vous disait..

Notre spécialiste rugby décrypte le placage de Warburton sur Vincent Clerc

Le Cata-rade’Labo analyse USAP-RCT (22-22)

Ne cherchez plus la vraie star du match.

 Ne cherchez plus la vraie star du match.

 

Par Gregory le Mormeck et Pilou,

Cette semaine, on a eu un petit conflit à la Boucherie Ovalie : le Cata’Labo voulait absolument écrire le compte-rendu de ce match, et le Rade’Labo se réservait l’exclusivité de dire du mal de ses joueurs. Voici donc le compromis trouvé : un compte-rendu polymère, alliance contre-nature entre les plumes varoises et catalanes. En noir, le texte de Gregory le Mormeck (USAP), en rouge, les remarques de Pilou (RCT).

 

Le Contexte

Les Catalans reçoivent les Toulonnais à Aimé-Giral dans une ambiance lourde pour ce dernier match de la 20ème journée de taupe 14. Toujours à la recherche de points pour s’assurer le maintien, l’Usap ne doit absolument pas perdre.
Je me dois d’intervenir pour poser aux lecteurs une question : savez-vous ce qu’il y a de plus chiant que le match de rugby du vendredi soir ? Réponse, celui du samedi soir.
Le RCT vient à Perpignan sans trop de pression mais sait que si il gagne, il confortera sa place de 3ème au classement à six journées de la fin (Au moins l’année prochaine, nous, on sera en H-Cup, désolé les gars). L’excellent Monsieur Pechambert sera au sifflet.

Les deux équipes se connaissent bien et sont connues pour être sanguines toutes les deux. Je me dis qu’encore une fois, l’ambiance est propice à un jeu à l’ancienne et à quelques parties de manivelles qui aiguilleraient ma soirée. Surtout que la composition des deux équipes y est propice. Côté Usap, les absences de Mas, Mermoz, Hook et Tincu et Tchalé Watchou (tchou-tchou) sont préjudiciables mais l’équipe qui entre sur le terrain a de la gueule  (Ici le rédacteur perpignanais s’égare, mais notre neutralité journalistique nous empêche d’aller plus avant). La troisième ligne Perez-Tuilagi-Le Corvec  (formé à Toulon, et ça se voit) se place comme celle de toutes les guerres, la charnière Boulogne-Hume est prête au combat et David Marty accompagne Rudi Coetzee au centre.
Côté RCT, JVN est forfait, Giteau prend la place de Wilko à l’ouverture, le Chat Botté occupe son aile, l’inusable Bruno tient sa mêlée et Missoup de phalanges est prêt.

Intervention importante pour noter le retour à l’arrière de Luke Rooney (important pour la suite), en lieu et place de Lapeyre, mais surtout le retour à l’aile de Christian Loamanu, dont certains se demandent encore comment il peut jouer au rugby, sans savoir faire de passe ou lire le jeu.

Les Toulonnais rentrent sur le terrain, dans le silence respectueux et habituel d’Aimé-Giral (on se croirait presque à Mayol d’ailleurs). Le temps de trouver quelques stats foireuses pour les commentateurs canal du jour, le nombre de défaites de l’Usap cette saison, le nombre d’interrupteurs du stade, le nombre de kilos de boutifare  (ceci est du langage catalan, c’est incompréhensible) engloutie par le Président Paul Goze à midi et le match pouvait commencer (les stats en bois se succèderont presque autant que les en-avants, durant ce match).

Le coup de sifflet est donné par Kojak (ou Petrol Han, c’est selon).

 

On peut le dire maintenant, Pierluigi Collina lui a tout pompé.

 

Le Film du match

L’entame de jeu est parfaite pour le spectacle. Au bout de 20 secondes de jeu, Gregory Le Corvec arrache la tête d’Oliver Missoup, qui tombe et roule sur la pelouse. La stupeur se lit dans les yeux de tous les spectateurs jusqu’à ce que l’on distingue que ce n’est en fait que son casque et qu’il ne contient pas sa tête. Je suis affreusement déçu et Gregory aussi, mais je me dis qu’il réussira surement au cours du match.

A noter que durant la même action, Dean Schofield a tenté d’étrangler Le Corvec, dans un mouvement de guillotine arrière, que les pratiquants de combat libre ont tous salué. L’action n’ira pas au bout, car les joueurs, empêtrés dans un maul se sont tous balancés à terre. L’arbitre n’a pas compté jusqu’à 10 car cela n’est pas prévu par le règlement IRB.
L’Usap est bien en place et insiste dans l’axe, quand dès la 3ème minute de jeu, Kévin Boulogne, se fait la valise sur le petit côté pour aller marquer un essai magnifique de 30m ! Non, non il n’en est rien en fait (Mourad Boudjellal approuve). L’excellent Monsieur Pechambert, aidé de son acolyte juge de touche, siffle une touche imaginaire au départ de l’action. En visionnant le ralenti on se dit que seul Mathieu Bastareaud ou Sylvain Marconnet ont une circonférence assez importante pour combler l’espace entre le pied de Boulogne et la touche, mais l’arbitre ne le voit pas de cet œil. Le jeu reprend et Magic Porical en profite pour rater sa première pénalité de la soirée (un grand soir pour lui).
L’ouverture du score arrive à la 9ème minute de jeu par ce même Popo qui est imité deux minutes plus tard par le nain casqué, 3 à 3. La bataille des rucks est énorme, la soirée aquasplash a commencé et c’est bien sûr les Toulonnais qui en profitent pour gratter deux ballons au sol sous les yeux de l’excellent Monsieur Pechambert  (c’est vrai que l’USAP ne commet aucune faute dans les rucks). Les Catalans sont dans le camp du RCT et c’est le moment blague du match.

Pénalité, 22 mètres en face les poteaux pour l’USAP. Magic Popo (les supporters usapistes ne l’ont pas sifflé, cela m’a coûté une bière) s’élance et dans un magistral coup de pied de grand-mère, il loupe les poteaux et envoie le ballon dans la buvette (Ramiro Pez approuve). Je me dis alors que tout va bien et que l’Usap a presque toutes les armes pour gagner ce soir. Les Perpignanais sont dominés en mêlée mais les gros sont bien en place dans jeu de mouvement. Après une belle série de crac-boum-huuu des avants dans la défense adverse, le demi de mêlée varois, Sébastien Tillous-Borde prend un carton jaune (en position de dernier défenseur sauvant la patrie, donc carton largement mérité) et laisse le RCT à 14.

Quelques fautes de mains et quelques pénalités bien repérées pas l’excellent (lol) Monsieur Pechambert, le score est de 6 à 9 à la 30ème minute de jeu. Le troisième ligne centre catalan « Riton » Tuilagi est partout, il crée des brèches sur toutes ses interventions, transmet les ballons avant de tomber et fait mal à la défense. Il doit hélas laisser ses partenaires (les marabouts toulonnais ont fait le job) et il est remplacé sur blessure par Damien Chouly, 5 mn avant la mi-temps.

Il est important de noter qu’à ce moment Toulon a le vent dans le dos et en poupe, en finissant fort cette première période. Luke Rooney tentera d’ailleurs d’aller à dam, seul, après avoir été bien servi par Tillous Borde. Malheureusement pour lui, il choisira de ne pas servir son ailier, en oubliant que ce soir là, il tractait sa caravane, sa maison et probablement un ou deux contrôleurs fiscaux.

Moment de flottement, l’équipe catalane paraît désorganisée et c’est cet instant que choisit ce petit merdeux
(mais gros bras)
de Tillous-borde, qui venait de re-rentrer en jeu, pour se faire la malle sur le fermé (en plantant Adrien Planté) et marquer le 1er essai de la partie. L’essai est transformé et le score est de 6 à 16 à la pause.

Interviewé par Canal à la mi-temps, notre futur président David Marty en profite pour mettre les choses au clair avec ses détracteurs : « On a des intentions et on ne va pas s’arrêter là ! »
La mise au point a le mérite d’être claire.

A la reprise, la soirée piscine continue, il y des turn-over sur toutes les actions de jeu. L’Usap joue avec le vent dans le dos et en profite pour recoller au score 9 à 16. Le huit de devant catalan fait un gros match, Olibeau et Tao sont partout et la troisième ligne découpe tout ce qui passe.

Le Catalabo oublie de signaler la deuxième cagade de cette soirée spéciale trois quarts toulonnais. En effet, malgré l’impénétrable défense catalane, Loamanu parviendra à percer, mais dans son habitude, cherchera à transpercer physiquement son vis-à-vis à la manière d’un super sayïen, au lieu de fixer et donner à son partenaire en bord de ligne de touche. Un essai cadeau que Toulon a refusé, histoire que l’USAP puisse continuer à rêver.
Sans doute un début d’explication au fait qu’à Toulon, les gros ne passent pas la balle aux trois quarts.

Heureusement Popo est là pour nous rappeler qu’il n’a toujours pas resigné avec nous ni ailleurs, donc il s’applique à louper une autre pénalité à la 47ème. L’avenir du jeune Porical s’annonce radieux, personne n’en doute. Comme un malheur n’arrive jamais seul, Grégory Le Corvec est remplacé par Ovidiu Tonita à la 50ème et Matt Giteau en profite pour creuser l’écart, 9 à 19.
Popo se reprend alors et enquille. Sur l’action d’après c’est le tournant du match. Rudy Coetzee perce plein champ et décale Farid Sid qui va marquer un splendide essai. A moins, que non ? Ah non ! Toujours l’excellent Mr Pechambert, signale un en-avant entre les deux joueurs. Effectivement, encore une fois, après visionnage du ralenti, il s’avère que la règle 23b s’applique à cette phase de jeu.

Petit rappel sur la règle 23b alinéa 8 : Tout joueur qui transmet le ballon dans le sens contraire au classement que celui qu’il occupe sera sanctionné d’un en-avant. La règle est dite Matavouène ou Donguyène lorsque celle-ci est profitable à l’équipe qui gagnera de toute façon.
C’est clair pour tout le monde ? (Il y avait en-avant, foi de toulonnais).

Je reprends mes esprits (les Catalans n’ont pas d’esprit, détends-toi Grégory) et je me dis alors que nous avons vraiment de la chance dans le daube 14 d’avoir des arbitres de cette qualité. Pendant ce temps, le jeu continue et le combat est rude. Les Catalans se sont bien repris en mêlée et le duel Freshwater/Hayman est énorme (duel remporté par le Toulonnais, merci de ne pas le préciser). Perpignan avance avec une série de pick and go et Gavin Hume en profite pour rater son drop syndical. Oui mais voilà, c’est sans compter sur le talent de Rudi Coetzee, cet homme que l’on n’entend jamais et qui sur chaque match sort une partie énorme et qui met Maxime Mermoz sur le banc plus qu’il ne le voudrait (rien que ça) (Mermoz n’est pas vendeur de slips ?). Sur une grande chandelle allumée par Hume, Coetzee est au contest et grâce à un dribbling d’une maîtrise impeccable, il va marquer l’essai salvateur pour l’Usap, 19-19.

Il serait indécent de ne pas intervenir ici, notamment sur le terme “dribbling impeccable.” Pour info, Hume tape une énorme quille, Coetzee n’est pas dessous. Ce qui est beau, c’est que trois Toulonnais, eux, y sont mais parviennent à ne pas récupérer cette balle dans une splendide imitation du atoiamoi. Coetzee, qui a poursuivi sa course malgré tout, nous rappelle que son prénom a été utilisé dans  un dessin animé japonais sur le football, en réalisant un dribble acrobatique, qui lui permet de finir sa course dans l’en-but.

Il reste alors un quart d’heure à jouer et c’est le moment que choisit l’excellent Monsieur Pechambert pour créer une zone de non-droit et où il choisit de ne regarder jouer que les Catalans, l’apothéose.
Les Toulonnais, bien inspirés, font le tour sur tous les mauls, grattent tous les ballons au sol, écroulent les portés, bref, du grand rugby (ajoutons à cela que les Toulonnais ont joué à 23 contre 8 et que chaque Catalan courait à cloche pied et que Porical a raté un tir sur trois… Ah, ça c’est vrai, en fait.). Toutes ces fautes sont bien sûr sanctionnées et l’occasion de reprendre le score est donnée à Matt « le troll » Giteau. Le score passe à 19-22, je repense à ce que disait Julien Candelon la semaine dernière quand il disait que « nous sommes arbitrés comme une équipe de bas de tableau » et j’en prends conscience (on croit rêver).
Bernard Goutta devient hystérique (il ne l’est pas tout le temps ?), il crie, s’arrache les cheveux, le jogging, la tribune, tout. Les joueurs Usapistes sont orgueilleux et ils le montrent sur le terrain. Ils rentrent dans les 22 Toulonnais à la suite d’une belle série de temps de jeu.
L’excellent M. Pechambert va alors se prendre les pieds dans le tapis. En effet, sur un ruck, c’est son juge de touche qui est obligé de l’appeler et de lui signaler une faute toulonnaise. Il proteste vigoureusement et demande des explications. Il n’y pourra rien, il sera obligé d’accorder une dernière pénalité aux Catalans (on remerciera David Mêlé d’avoir fait sa pleureuse pour quémander la faute auprès de l’arbitre de touche), qui la transformeront pour accrocher le match nul 22 à 22.

 

Gregory le Corvec c'est avant tout un grand sentimental.

 

Les Joueurs

Perpignan

La 1ère ligne : A gauche Freshwater, a eu quelques difficultés en mêlées face à Carl Hayman mais il a su prendre celles qu’il devait. Vaillant dans le jeu et pas feignant en défense. A droite, Bourrust a lui aussi des difficultés en mêlées fermées mais il a été très présent sur les phases statiques. Au talon, Guirado a fait du Guirado, puissant en attaque, précieux en défense et encore une fois il n’a fait aucun mauvais lancé. Attention il ne faudrait pas que ça devienne une habitude.

La seconde ligne : Romain Taofifenua, l’ogre a été moins en vue ballon en main que sur le dernier match mais très présent pour apporter sa masse dans les mauls. Olivier Olibeau a réalisé un de ses plus beaux matchs cette saison. Gros défenseur au bord des rucks, précieux en touche, il s’est appliqué à faire le combat de l’ombre.

La 3ème ligne : J-P Perez s’est montré appliqué surtout en défense mais il coûte quelques pénalités sur les rucks. Tuilagi a été impressionnant, par ses courses et par sa capacité à faire jouer autour de lui, chose qu’il ne faisait tout simplement jamais avant. Gregory Le Corvec a lui aussi été au four et au moulin, il a beaucoup défendu et il y a surement laissé une épaule.

La charnière : Boulogne a eu beaucoup d’activité et Hume a été propre.

Le Centre : David Marty a fait un bon match, mon seul regret c’est qu’il se prend pour un demi d’ouverture. Il tape et fait des passes, on dirait FTD mais en moche. Rudi Coetzee, sauve encore la maison.

Aux ailes : Planté et le Sid ont fait un super match. Ils vont se chercher les ballons et essayent toujours de dynamiser sur l’extérieur.

A l’arrière : Magic Porical, a alterné le pas bon et le moins mauvais. Dommage je l’aime bien mais il nous coûte le match.

 

Toulon

Comme l’excellent Mr Pechambert ne les a pas regardés, moi non plus.


La première ligne : A défoncé sa vis-à-vis en mêlée fermée. Moins à l’aise dans le jeu courant et plutôt bonne en touche.

La seconde ligne : Schofield et Shaw ont su à merveille ne pas se faire voir par l’arbitre pour récupérer les ballons dans les rucks. Samson est rentré en jeu pour commettre sa faute syndicale, mais n’a pas pris de carton cette fois.

La troisième ligne : Propre, peu de faute, avec toujours Armitage en pointe et la rentrée de Conan Gunther, à la pointe de la mode.

La charnière : Tillous-Borde, malgré son carton (excusable diront certains), il a plutôt bien fait jouer en créant des décalages et marque un bel essai. Giteau, sans doute, homme du match. Franchissements, passage de bras, gestion et jeu au pied millimétrés et 100 % dans les buts. Cadeau bonus : “C’est un joueur de très haut niveau. Il était vraiment sur un nuage”, dixit l’ailier sang et or Farid Sid.

Aux ailes : Palisson a eu deux-trois fulgurences, mais peu de ballons à exploiter, malheureusement. Gageons qu’en sélection nationale, il tripote un peu plus la gonfle. Loamanu a montré qu’il avait le niveau pour jouer en équipe B de série régionale, sans regret.

Au centre : Lovobalavu a montré qu’il avait des aptitudes, mais pas forcément de sens ou de vision du jeu. Messina, toujours excellent en défense, a plus peiné dans le jeu offensif, surtout quand on ne fait pas de passe.

Arrière : Prestation moyenne pour Rooney, pas forcément serein sur les ballons hauts, pas de grandes relances et vendange un essai en première mi-temps.

 

La déclaration :

Gregory Le Corvec à la 70ème minute de jeu au micro de Canal, le score est de 19 à 19 : « J’espère qu’on va mettre trois points de plus que l’adversaire pour gagner », suivi d’un « merci, Gregory » du journaliste. Un grand moment.

Pour finir : L’Usap se déplace à Clermont le week-end prochain. J’espère que Messieurs Goutta et Manas se décideront à mettre une équipe pour GAGNER et non pour jouer. A moins qu’ils préfèrent prendre la fessée qui est promise.

Toulon attend le Racing le vendredi soir prochain. Vendredi + Racing, deux éléments qui devraient vous indiquer de faire autre chose que suivre ce match ce 23 mars.

Le Labo’ Agenais analyse Agen-Clermont (20-29)

Agen, tout le monde s’en fout, mais pas nous. Bienvenue au Labo’Agenais…

 
Par Jean Monri’beau et Marc Giraud’agneau

Le suivre sur Twitter : @thibaultdpr et @_____Paul_____

 

Le contexte :

Agen, 7e, candidat au maintien ou prétendant aux phases finales, on ne sait pas trop, reçoit Clermont, solide second, très affaibli et amputé de nombreux cadres, la faute aux blessures et au Tournoi des VI Nations. Super, on va les bouffer facile ! Bon, ce que la plupart des supporteurs agenais semblaient avoir zappé c’est que les remplaçants de Clermont seraient aussi de solides titulaires à Agen, mais ça faut pas le dire.

Bref, Agen a l’occasion d’assurer son maintien une bonne fois pour toute, pour ensuite « regarder vers le haut », comme le souligne Christian Lanta fidèle pratiquant du « lâche moi, je t’en met une ».
Les Clermontois quand à eux viennent visiter, prendre l’air, marcher les cheveux au vent sur les Berges de la Garonne tout en se rassasiant avec LA spécialité locale (qui est tout sauf locale) et participer ainsi au trafic de contrebande de pruneaux qui sévit de plus en plus dans les rues d’Agen. Malheureusement pour eux, un foutu match de rugby gâchera leur samedi après-midi, c’est quand même pas de chance…

Niveau composition, on a sorti l’artillerie lourde du côté d’Agen. Les Monribot, Senekal, Machenaud, Barnard, Tian & Co sont bien présents, bref, les cadres quoi, même si on n’a toujours pas compris qui était le véritable leader de cette équipe, chose assez problématique quand il s’agit de pousser un bon coup de gueule sur le terrain. Jalil Narjisissi sisi la Famille était également de la partie. Ce dernier paraissait d’ailleurs très déçu de ne pas pouvoir retrouver un de ses camarades de jeu préférés, des plus taquins, affectueux et attachants, en la personne de Jamie Cudmore. Dur constat, et dire que la journée précédente le banc catalan l’avait également privé de Le Corvec, la vie ne fait vraiment pas de cadeau


Des belles têtes d’intelligents, tout va bien.

Côté Clermont, Franck Azema et Vern Cotter ont du faire du mieux qu’ils pouvaient pour composer une équipe qui puisse tenir la route. Tâche ô combien difficile quand on est à la tête de l’ASM. D’ailleurs on l’a vu. Vraiment ridicule et insultant de nous envoyer des Kayser, Jacquet, Audebert, Lapandry, Skrela, Pierre, Faure, King ou Buttin (qui selon les derniers bruits de couloir intéresserait fortement le Président agenais Alain Tingaud en vue de renforcer sa colonie de fidjien). On veut des vrais nous, merde !

 

Le match :

Une première ligne Chaume-Kayser-Kotze côté ASM ? Irrespectueux envers la première ligne agenaise composée de Nnomo-Narjissi-Muller qui allait rentrer sur le terrain dans une colère noire en conséquence d’un tel manque de respect. Gert Muller, ancien joueur de foot dans les années 70′, le plus français des Allemands expatriés en Afrique du Sud promettait même de baptiser le minot Raphaël Chaume, jeune insolent de 22 ans. Bon disons que sur la première mêlée c’est plutôt G.Muller qui s’est fait baptiser par R.Chaume, puisque Clermont obtiendra même la première pénalité du match sur mêlée, introduction Agen à la base. T’en fais pas Gert, t’as perdu une bataille, mais sûrement pas la guerre (Quoique…).

Même si se sont les Clermontois qui ont la main mise sur le ballon durant le premier quart d’heure de jeu, ce sont pourtant les Agenais qui sur l’une de leurs rares incursions dans les 22m adverses vont marquer à la 13e minute de jeu. Barnard tape un petit coup de pied rasant, le ballon traîne dans l’en but, Junior Pelesasa lancé comme une flèche (et qui a sans doute vu entre temps une de ces pom-pom girl les seins à l’air en tribune Lacroix) à en voir le temps écoulé avant que ce dernier se jette sur ce foutu ballon ovale. Transformation, 30m, un peu excentrée sur la droite, il n’y a ni la précision et ni la distance pour Barnard, très rassurant pour la suite… .

Les Clermontois, remettent la main sur le ballon, dominants leur sujet sur les zones de rucks, en mêlée, en touche. Existe-t-il d’autres secteurs de jeu ? Merci de nous tenir au courant. Cependant, après une série de pick-and-go sur la ligne clermontoise, les Agenais vont se procurer une des plus belles occasions de la première mi-temps, qui se soldera par une mêlée à 5m de la ligne… gagnée par les Clermontois. Très frustrant de reculer de la sorte, alors Opéti Fonua et ses 250 kilos (à rendre jaloux plus d’un sosie de Bastagros), celui qui jadis volait déjà le goûter de ses petits camarades en maternelle péta un plomb, retourna Anthony Floch comme une crêpe lors de la chandeleur, pour finir écrasé sur le Floc, euhhhh Floch. Ce dernier mettra d’ailleurs le reste du match pour retrouver sa respiration, mais ce n’est qu’anecdotique. Fonua prendra un jaune (son 45ème plus justement, si l’on additionne tout ceux qu’il s’est enfilé ensuite lors de la réception d’après-match). Heureusement les Clermontois resteront à la suite de cet événement ubuesque, totalement approximatifs au niveau de leur jeu et ne concrétiseront pas leurs quelques temps forts.

Le score à la pause est de 11-12.

A la 49e, Russel récupère un ballon de renvoi (alors que l’arbitre avait signalé un avantage en cours pour les Agenais…) et s’en va marquer le premier essai des siens. Personne n’a compris, alors on va faire court et simple, des « Arbitre enc*** ! Arbitre enc*** ! » résonnent dans les travées, on se serait cru à Mayol, du jamais vu à Armandie. Spectacle désolant. Pour un match de série on aurait compris !

Il faut trouver des solutions pour mettre notre jeu en place, pour arrêter de rendre tous ces ballons, pour stopper toutes ces conneries et pour enfin avancer. Du coaching, voilà ce qu’il faut. Rentrée de Marc Giraud l’éternel incompris, alias « j’ai perdu mon cerveau, ou je n’en ai jamais eu, je sais pas trop…» et du pilier Beka Sheklashvili, un de ces mecs que Tingaud est allé chercher au fin fond de la Géorgie, sans doute aux alentours de Tsalendschicha, en vue de donner un sujet de discussion aux commentateurs de canal. “Comment tu dis ? Mais non cela ne se prononce pas comme ça.. Répète après moi, Sheklashvili fait une passe à Ahotaeiloa” HiHi qu’est-ce qu’on rigole !”. Bref.
Clermont impose son jeu, solide dans tous les compartiments. Et c’est Kayser qui à la 64e concrétise la domination clermontoise en allant aplatir le second essai des hommes de Vern Cotter, après une série de pick-and-go. Il faut quand même souligner le fait qu’ils aient avancé sur 5m avec le ballon, chose jusque là inconnue à Armandie. Skrela transforme, Clermont mène 17-29.

Christian Lanta et Christophe Deylaud vont cependant montrer à Kayser qu’il ne faut pas jouer dans la cours des grands talonneurs et vont abattre leur dernière carte, en la personne de Julien Janaudy à dit, qui fait son entrée, remplaçant ainsi Jalil Narjisissi sisi la Famille, auteur d’un match plutôt calme. Barnard, à la 72e, rajoute 3 points pour Agen qui revient à neuf longueurs de Clermont.

On est à la 76e, 20-29, Agen à la possibilité d’arracher le bonus défensif grâce à une pénalité accordée par M. Gaüzère, 30m face aux poteaux. Marc Giraud, le sauveur, se sent une nouvelle fois pousser des ailes et joue rapidement la pénalité (inutile de vous préciser que le ballon sera, après quelques passes, dégueulé sur la défense clermontoise).
Le score en reste là, victoire de Clermont 20-29.

Côté Agen, la conquête a une nouvelle fois fait défaut, surtout la mêlée et Schwalger n’était pas là… . On ne compte même plus le nombre de ballons perdus, notamment dans les zones de ruck. Derrière, trop de plaquages ont été manqués et rares ont été les fois où les 3/4 agenais ont mis le feu dans la défense clermontoise. Concrètement, un manque de fraîcheur physique.
Côté Clermont, on a su gérer. Sans s’affoler, en déroulant et en s’appuyant sur une conquête dominatrice, les Clermontois ont su mettre en place tranquillement leur jeu. Brock James dans un premier temps, David Skrela dans un second se sont fait un malin plaisir de punir les Agenais, bien trop souvent à la faute malheureusement pour le Labo’Agenais.

 

Les Chiffres :

100% : C’est le nombre d’ailiers agenais casqués lors de ce match.
45 : C’est le nombre de jaunes enquillés par Opéti Fonua durant et après le match.
99.9% : C’est le pourcentage de mêlées gagnées côté Clermont (introduction adverse ou non, de toutes façons ça change rien).
0 : C’est le nombre de fois où Romain Edmond-Samuel et Miguel Avramovic ont transpercé le rideau défensif adverse, qu’il y en ait un ou non, ça change rien non plus.
10500 : C’est le nombre d’ « arbitre enc*** » qui résonnaient dans le stade après l’essai de Brent Russell.

 

Les réactions de supporteurs :

Le supporter qui l’a facile : « Gaüzère une chanson ! »
Le mec qui n’a rien compris au rugby : « Je voulais mettre Fonua homme du match, mais il n’est pas proposé sur le site officiel ».
Le trop gentil : « Non, mais on pouvait rien faire, c’est pas de leur faute, faut pas leur en vouloir… »
L’hystérique d’après-match : « Mais GIRAUD, GIRAUD! Oh le con ! »
Le mec qui ne se voilait pas du tout la face : « Bon, on n’ira pas à Paris cette année… ».

Damien Traille 2012 : le manifeste

Damien Traille incarne le bandeau d’une République qui saigne.

Par Damien Traille et son équipe de campagne de choc : Claude Pèze, Ferréol d’Ormesson et La Figue Pourrite.

Damien Traille 2012 : le manifeste

 

Mes chers compatriotes,

Dans une époque troublée où les valeurs traditionnelles se perdent (le père d’un joueur ne peut plus participer à une générale sans avoir de problèmes), la France a besoin d’une personne forte à sa tête pour relancer le pays depuis ses 22 où elle est acculée par ses adversaires. C’est pour cela que moi, Damien Traille, me propose de devenir le président de tous les Français pour relancer le pays et raffûter nos adversaires.

Je sais que bon nombre d’entre vous sont attirés par Pascal Papé, le chouchou des médias, qui bénéficie d’un temps de parole qui dépasse largement les 80 minutes réglementaires, mais pensez-y : peut-on faire confiance à une personne qui joue deuxième ligne ? Oui j’ose le dire : Monsieur Papé est un planqué ! Caché derrière ses gros, il dirige mais jamais il ne va lui-même affronter ses adversaires ! Il n’a jamais connu le bruit d’une fracture du crâne et l’odeur du sang. Pour relancer ce pays nous avons besoin d’une personne qui n’a pas peur de donner de sa personne, d’un soldat, pas d’un général qui donne ses ordres depuis son fauteuil Louis XIV ! Parce que c’est ce que Monsieur Papé est : un candidat de la bourgeoisie parisienne trop occupé à poser nu pour des calendriers pour se soucier du peuple !

Moi, Damien Traille, connais le peuple, souffre avec lui dans les rucks chaque week-end, me donne corps et âme dans des causes perdues d’avance. Je connais l’angoisse de la fin du TOP14, quand il ne reste quasiment plus de points à prendre et qu’il faut tout donner pour espérer rester, je connais l’angoisse des Français qui voient chaque semaine leur équipe s’enfoncer un peu plus, et pour cela je peux le dire : Français, je vous comprends.

Vous aurez sans doute remarqué que je n’ai pas encore mentionné mon autre adversaire, le dénommé David Marty, du centre lui aussi. Mais je ne crois pas que les électeurs soient crédules au point de faire confiance à cette personne pour relancer la France, lui qui n’a jamais su relancer un ballon. Soyons sérieux.

Mon programme est simple : entouré de personnes de confiance (notamment Dimitri Yachvili à l’ouverture), je compte relancer la France par une série de mesures simples mais efficaces, contrairement au jeu de François Trinh-Duc, compliqué et vain :

  • Déplacer la capitale du pays de Paris à Biarritz pour accélérer la décentralisation. Après tout, il semble logique que la plus belle ville de France soit capitale, non ?
  • Imposer la pratique du rugby dès l’âge de 3 ans dans toutes les écoles pour inculquer aux plus jeunes les valeurs du rugby : solidarité, respect, esprit d’équipe, intégration.
  • Pratiquer dès l’âge de 10 ans des échanges internationaux avec la Nouvelle-Zélande pour apprendre à tricher dans les rucks en respectant les règles.
  • Encourager les langues régionales, parce que le basque, le patois, le catalan ou l’accent du XVIème arrondissement font partie de la culture française.
  • Encourager les activités manuelles autres que le rugby : poterie, chasse aux sangliers et abattage d’arbre à mains nues, couture d’arcades… pour qu’aucun joueur ne fasse un en-avant qui puisse être fatal à l’équipe.
  • Consommer français : pinard, charcuterie, tout est bon pour relancer l’économie. Et cela forge l’esprit d’équipe.
  • Aider les autres pays en formant leurs jeunes en France avant qu’ils ramènent leur savoir au pays. Cela évitera ainsi l’afflux de piliers géorgiens et rassurera le peuple.
  • Education : cours de français obligatoires jusqu’à la maîtrise parfaite de la langue, on ne souhaite pas ressembler aux footballeurs qui ont arrêté l’école au CP.
  • Pour relancer l’agriculture, les piliers en fin de carrière se verront offrir une reconversion en tant que charrue.
  • Pour réguler le secteur bancaire, les traders seront surveillés par les frères Lund qui, si besoin est, les enverront en stage chez Bakkies Botha pour les calmer.

Françaises, Français, je compte sur vous pour faire le bon choix dans les urnes comme je le fais sur le terrain. Alors ne l’oubliez pas au moment de voter : Il n’y a que Traille qui m’aille.

Pour en savoir plus sur mes idées et mon futur gouvernement, suivez-moi sur twitter: @Traille2012

Casier judiciaire : Sergio Parisse

Parisse, Parisse, on t’adule.

 

Par l’Affreux Gnafron,

 

Ils arpentent les terrains européens depuis de nombreuses années, vous pensiez les connaître au travers des pertinentes anecdotes de Matthieu Lartot, Pierre Salviac et Christian Jeanpierre et pourtant vous vous trompiez ; vous viviez dans l’erreur et l’ignorance. La Boucherie a enquêté, au péril de sa vie, investiguant dans les rades les plus mal famées, les bouges les moins recommandables, traquant, compilant les rumeurs les plus folles afin de vous informer et pour qu’éclate la vérité.

Voici pour vous, lecteurs, la véritable histoire de ces hommes qui dirigent l’Europe, ces hommes dont les décisions influencent les destinées de millions de leurs concitoyens, ceux dont le sang-froid, la clairvoyance et les qualités de leadership décident du destin des Nations : les capitaines des équipes du Tournoi des 6 Nations.

Après nous être penchés avec talent et enthousiasme sur la destinée chaotique de Paul O’Connell, Hibernie le Dingue pour les intimes, quittons la verte Irlande pied au plancher, grillant l’orange pour virer au rouge (une photo dédicacée sera offerte à celle qui saura déchiffrer la confuse métaphore précédente) et penchons-nous sur le cas de Sergio Parisse, étalon italien, mari de Miss et sacré joueur de rugby par ailleurs.

Pink is beautiful, même le Bibendum parisien est rose.

Grâce à des contacts hauts placés au sein du Ministère de l’Intérieur de la République Française, la Boucherie a pu consulter la fiche de police du capitaine italien. Celle-ci regorge de bizarreries et nous pousse à considérer avec la plus grande circonspection les informations contenues. Ainsi c’est avec une certaine stupéfaction que nous avons appris que le petit Sergio Francesco Matteo Parisse n’était autre que le fils de … Sergio Parisse. Troublant. Pire, l’italien serait en fait né à La Plata, riante localité argentine, le 13 Septembre 1983.

Ce même jour où la chanson Dolce Vita de Ryan Paris (sic) déferla sur les ondes françaises (mais nous reviendrons plus tard sur cette étrange coïncidence).

Ce 13 Septembre qui vit également quelques années auparavant débuter la bataille de Marignan ! Et il ne vous aura pas échappé que cette célèbre escarmouche se déroula en Italie, avec des protagonistes français, suisses et italiens. Et aussi des lansquenets allemands mais ce n’est pas le propos.
Pour résumer ; nous nous trouvons donc face à un immigré tiers-mondiste, à l’identité mal définie, au lieu de naissance abracadabrantesque et dont la calvitie prononcée semble en totale contradiction avec une venue au monde en 1983.
Ne manquent qu’un soupçon de mariage blanc, l’exercice d’une profession à fort taux de chômage pour les nationaux et une procédure de reconduite à la frontière pourrait être enclenchée.

Et alors, ils sont pas documentés nos articles?

Il semblerait que les Parques (à ne pas confondre avec le Parks) se penchent avec une grande attention sur la destinée sportive des enfants de ce petit coin d’Argentine. A quelques encablures de La Plata naquit en effet quelques années plus tôt le petit Diego Maradona. Le rejeton de Lanús s’étant illustré dans le domaine du ballon rond, le petit Sergio (poussé par Papa Sergio, ancien ailier champion d’Italie avec l’Aquila en 1967), se charge de l’ovale et commence sa carrière de rugbyman dès l’âge de 5 ans.
A la perspective que son fiston évolue plus tard en sélection auprès de joueurs aussi peu recommandables que Rodrigo Roncero, Mario Ledesma ou Juan Martin Leguizamon, Papa Sergio prend peur et rentre en Italie, avec femme et enfant.

Archétype du latin lover et chantre de l’union entre les peuples, Sergio ne peut faire autrement qu’évoluer au Benetton Trévise, le club italien qui fut entraîné par Pierre Villepreux, les Christian (Lanta et Gajan) ou Alain Teixidor. Vainqueur de 8 titres nationaux sur la décennie 1996-2006, le Benetton (pas Philippe) se comporte comme un vulgaire Stade Toulousain transalpin.
Arrivé en 2001, Parisse remporte 2 titres nationaux en 3 saisons (2003 et 2004) et commence à émerger sur la scène européenne avec des participations en H Cup.

Un capitaine italien qui soulève le trophée du Tournoi? Le néoréalisme italien est au plus mal.

Son extrême précocité et son potentiel déjà affirmés lui valent d’être sélectionné à seulement 18 ans par John Kirwan dans l’équipe d’Italie pour un match en Nouvelle-Zélande en Juin 2002. Une première sélection chez les Blacks lors d’une tournée de Juin, la belle affaire ! s’exclame Grégoy Le Corvec… La comparaison entre les carrières internationales des deux troisième ligne s’arrêtera là. Celle du Catalan aussi.
Ce dépucelage se soldera par un cinglant 64 à 10 encaissé par les Azurri. Ce même 64 qui fait aujourd’hui frémir bien des internationaux, de Mike Phillips à Imanol Harinordoquy, ne portera toutefois pas la guigne au jeune Parisse.
Sexy Sergio compte désormais parmi les cadres de la Squadra et va participer à sa première Coupe du Monde en 2003. Il marquera lors de celle-ci son premier essai sous les couleurs italiennes contre le Canada et sera même élu ‘Plus beau joueur de la compétition’. Juste devant son capitaine Alessandro Troncon. L’Italie ne sortira pas de la poule, devancée par Néo-Zélandais et Gallois.

De retour en club, le numéro 8 aspire à une plus grande destinée. Las de faire mouiller les femmes-fontaines de Trévise, l’Italien lorgne vers la Gaule de Max Guazzini. Les frères Bergamasco, ses anciens coéquipiers trévisans, lui proposent de les rejoindre au Stade Français. Parisse à Paris ce sera fait en 2005.
Pourtant homme du Sud, Sergio s’affranchit du rugby-cong et prend la direction de la Ville-Lumière. Pour poser en noir et blanc dans les calendriers des Dieux du Stade. Sur Papé, glacé d’effroi, l’effet est négatif. Ils joueront pourtant sous les mêmes couleurs 2 saisons plus tard.
L’Italien marque les esprits dès la première année et inscrit 5 essais sous le maillot rose révolutionnaire.Le Stade Français ne s’incline que de 3 points en demi du championnat et l’acclimatation du néo-parisien à son club est totale.

 

      Instant miaou: l’acclimatation totale

L’année 2007 est une grande année pour Sergio Parisse. Le Brennus tombe dans l’escarcelle de la bande à Bibi Auradou et la Squadra effectue un bon Tournoi en remportant son premier match à l’extérieur en Ecosse. Elle double cette victoire de prestige en s’imposant à Flaminio contre les Gallois.
Les hommes de Berbizier abordent ainsi la Coupe du Monde avec l’ambition de se qualifier pour les quarts derrière la Nouvelle-Zélande. Lors d’un véritable 8ème de finale face à l’Ecosse à Saint-Etienne, David Bortolussi manque la pénalité de la qualification à 3 minutes du terme et met fin à la carrière de Troncon et Berbizier en sélection.
Ils seront les deux derniers demi de mêlée à avoir été aperçus en sélection italienne. Travagli, Picone, Griffen, Semenzato et même l’inénarrable performance de Mauro Bergamasco contre l’Angleterre constituant autant de tentatives tragi-comiques d’occuper le poste.

L’arrivée de Nick Mallet à la tête de la Squadra propulse Parisse au poste de capitaine.

Si le pack italien impose désormais le respect, les prestations des lignes arrières continuent de susciter sarcasme et désespoir. L’Italie devient ainsi la seule équipe de rugby à 15 qui joue à 13, sans charnière (alors que le Kenya joue à 7). Parisse en viendra même à claquer un drop en Ecosse en 2009, alors que le poste d’ouvreur est déserté par McLean. Lors de ce match, le capitaine se permettra de prendre à parti son coéquipier et lui crier ‘McLean, McLean’ pour qu’il revienne.

 

Il y a du Zinzan Brock James dans cet homme.

Bon an, mal an, l’Italie continue de susciter espoir et déconvenues dans le cœur de ses supporters. Un exploit retentissant est systématiquement suivi d’un désastre inexplicable (Robertson, McLean, Geldenhuys, Derbyshire, Montauriol, Wakarua, Griffen, Botes pouvant consister un début d’explication).

La victoire face à la France lors du dernier Tournoi relève de cette dynamique. Au milieu de toutes ces turpitudes, Parisse parvient toujours à tirer son épingle du jeu, comme en témoigne sa prestation agrémentée d’un essai contre les Irlandais. Elu Homme du match contre les Anglais cette année, nommé parmi les 5 meilleurs joueurs de la planète en 2008 (Shane Williams obtiendra le trophée) et les 5 meilleurs européens en 2011 (victoire d’O’Brien), le talent de Parisse est reconnu dans le milieu. Attaquant puissant et adroit, son engagement offensif sans faille compense souvent quelques errements défensifs. Capable de tout faire balle en main, il s’est imposé comme l’un des meilleurs numéro 8 du monde. Et ce, alors même que les équipes au sein desquelles il évoluait ne brillaient pas forcément par leurs résultats.
Charismatique et exemplaire, le capitanat lui a également été confié à 2 reprises avec les Barbarians et il occupe cette charge depuis 2008 en club.
Étonnamment fidèle pour un latin, sa récente prolongation de contrat jusqu’en 2016 avec le Stade Français montre que, non, tous les capitaines italiens de bâtiments en détresse n’abandonnent pas leurs navires.
Et comme un article sur Sergio Parisse ne serait pas complet sans une référence à sa vie conjugale et mondaine, informons nos lecteurs et lectrices (tout au moins les rares non abonnés à Gala ou Voici) de son récent mariage avec Alexandra Rosenfeld, ancienne Miss-France 2006.
Oui, décidément, Parisse vaut bien une Miss.

Elle a chargé quand même Sylvie Tellier.

Le sociologue du Rugby #4 : Être ou ne pas être… contre les Anglais !

Le sociologue du rugby pose aujourd’hui une question fondamentale.

Par Brieg Ker’Driscoll,

(avec l’aide modeste d’Ovale Masqué pour les illustrations et les légendes)

Le sociologue du rugby : partie 4

Être ou ne pas être… contre les Anglais !
(To be or not to be against Rosbifs)

 

Il est parfois des cas étranges, où certains Français ne nourrissent à l’égard des Anglais, aucune animosité. C’est révoltant. Me reprenant même dans mes diatribes anglophobes, certains ne comprennent pas cette haine pourtant évidente. L’autre jour, alors que je disais tout naturellement, que si mon steak était froid, c’était de la faute de ces salauds d’Anglais, quelqu’un a osé prétendre que non. Je fus tout d’abord offusqué qu’on me contredise sur un point irréfutable, mais grâce aux arguments de ce cuisinier, j’ai pu comprendre qu’aucun Anglais n’était responsable de cet intolérable incident,  et que la taille de ses bras pouvait l’autoriser à m’en coller une carabinée.

Je me suis alors mis à culpabiliser, il est vrai. Troublé dans mes convictions les plus profondes, je me suis d’ailleurs demandé, si en tant que rugbyman, nous nous devons d’être phobe ou phile envers les Anglais ? En mon état de sociologue-historien-johnnywilkinsonophobe-cireur-de-banc-de-touche-des-fois, je vais tenter de répondre à cette douloureuse question: peut-on aimer les anglais ? A toute dissertation construite, il faut un plan construit. Le mien sera le suivant: Non, non, non.

La meilleure façon de se justifier d’une haine est de se référer à l’histoire. L’histoire peut expliquer pourquoi plus personne ne s’appelle Adolphe, pourquoi l’Ecossais porte des kilts, ou même pourquoi le hachis-parmentier s’appelle le hachis-parmentier. (Je vous laisse vous ruer sur Wikipédia pour apprendre cette anecdote extraordinaire). Concernant l’histoire franco-anglaise, faisons simple en disant que les rosbifs nous ont toujours tapé sur la gueule.

J’ai même découvert dans mes recherches scientifiques qu’il y a 40 000 ans se produisait un événement qui déjà présageait de cette confrontation transmanche. Un homo erectus français, tranquillement occupé à se tailler une bavette dans un mammouth, vit arriver un jour un « homo erectious » bizarroïde habillé d’une peau de bête horrible et mal coupée. Celui-ci lui dit dans un langage bizarre qu’il cherchait de la gelée pour en mettre avec son steak de diplodocus. L’homo erectus français naturellement pensait qu’on en voulait à son saucisson et se jeta sur l’autre homo. Mais ce dernier était boxeur et mit une rouste au Français. Depuis, celui-ci a génétiquement perpétué la haine de l’angliche à ses descendants. (Cette histoire est véridique, on a retrouvé des ossements de l’homo erectus coiffé d’un béret avec un œil au beurre noir).

En définitive, à l’origine, notre haine n’est peut-être pas du tout fondée. C’est la première chose à savoir ! Les plus grandes haines sont inexplicables ! Génétiquement, de premier abord, on déteste les Anglais sans savoir pourquoi, ce qui explique parfois l’absence possible d’arguments recevables quand on insulte ces satanés rosbifs.

Mais rassurez-vous, je vous écris cet article uniquement dans l’idée d’établir une série d’arguments anti-anglais tout à fait valables.

En premier lieu, les Anglais ont brulé Jeanne d’Arc. C’est la première à les avoir bouté sévère, avec le bonus offensif, et ils n’ont pas aimé. Ensuite ils ont tout fait pour éclater Napoléon. Un Français plus malin qu’eux, ils n’ont pas aimé non plus.

Enfin, plus dernièrement, ils nous ont battus deux fois de suite en demi-finale de Coupe du Monde, ce qui révèle de l’acharnement ! Voilà trois événements historiques, trois motifs valables et recevables pour détester les Anglais !
Cette haine viscérale à l’égard des british s’expliquent donc par cet enchaînement d’humiliations que l’entente cordiale et la coopération plutôt positive (reconnaissons-le) des Anglais pendant la seconde guerre mondiale nous empêchent de venger. D’où cette frustration horrible qui nous tenaille. Chaque victoire française contre la perfide Albion résonne comme une revanche de l’histoire.(Il suffit d’ailleurs de gouter un de leur plat pour nourrir à leur égard une haine intestinale.)

La confrontation franco-anglaise peut se définir aussi par les différences de caractère. Par principe, l’Anglais est orgueilleux mais il le sait. Alors que le Français est orgueilleux mais ne le sait pas. En clair : le Français ouvre toujours sa gueule quand il faut pas.

La différence de caractère entre ces deux nations se ressent aussi dans le rugby. Pour démontrer ce propos, je vais m’appuyer sur la description de deux joueurs de rugby professionnel : Jonny Wilkinson et Pascal Papé. Ne sont-ils pas là les prototypes même montrant nos différences ? Voyez plutôt :

Même déguisé en Jean Sarkozy, Jonny incarne encore parfaitement la classe anglaise

Jonny Wilkinson, connait par cœur le tableau de Mendeleïev, récite l’enfer de Dante en italien, joue du clavecin, et danse la salsa à merveille. Il parle 6 langues, et fait les galeries d’art le dimanche, avec sa femme, qui n’est même pas mannequin, mais fleuriste. Sur le terrain, Jonny sait tout faire, plaquer, courir, parler avec son protège-dent, faire ses lacets pendant les arrêts de jeu, claquer un drop du droit ou du gauche, du talon et même de la tête, et être beau-gosse sans faire exprès. Il est fair-play, ne se moque jamais de personne. A la fin d’un match contre les Français, après avoir mis le drop de la victoire, il sera interrogé par les journalistes français et dira dans un français impeccable : « C’était une confrontation très ardue. Les Français furent merveilleux, jouant ad libitum, sans toutefois être péremptoires. Je suis triste pour eux, mais je subodore qu’ils deviendront une équipe intrépide que l’adversité appréhendera». Ne voyant aucun sourire narquois sur son visage, nous nous rendons compte, qu’en plus, il est sympa.

En bref, il est vraiment insupportable, ce mec. Berk.

Les Français préfèrent tout naturellement Pascal Papé !

« Je suis trop content d’être dans un hélicoptère car mon film préféré c’est Top Gun. Même si c’est pas tout à fait pareil parce que dans Top Gun c’est des avions. »

En effet, quel bel exemple pour la France, pour nos enfants, pour les petits rugbymen pleins de boue le dimanche !

Pascal Papé met du Mont-d’or dans son yaourt, ne peut pas toucher ses pieds quand il s’étire. Il n’arrive pas à se gratter entre les deux omoplates, et décapsule ses bouteilles avec les dents. Il fait pipi à côté, des fois, et il aime rigoler grassement devant Omar et Fred. Il sait où se trouve Bourgoin-Jallieu, et c’est bien le seul. Et quand il va en boîte, il veut taper les videurs.

Au rugby, son action préférée reste l’enchainement uppercut-coup de tête-chatouille sous le menton. Il tente de tapisser sa chambre en jaune, et par radinerie, collectionne les cartons jaune pour faire la peinture. Il marque toujours des essais qui durent un mètre. Il plaque, il retourne, met des caramels, des cartouches, des bouchons, des tampons, des boîtes, des pescailles, des culs, des « ouille-aïe-aïe-aïe », des « humpffff », des « krrrrrrrrak, ahhhhhhhhhh », des « oui monsieur ! ». Il se fout de la gueule de McCaw, de sa femme, de son chien, et emmerde 5 millions de Néo-Zélandais.

Voilà un vrai bon Français admirable. Pas un de ces petits blondinets anglais érubescents qui comprennent les règles du cricket.

Quoi qu’il arrive, perdre contre les Anglais est vraiment douloureux. Cela vous prend au ventre, c’est comme un ulcère qui dure. Ou une gueule de bois au pastis-vin blanc. Voir Ashton plonger dans l’en-but est une véritable souffrance. En 2003 comme en 2007, ils nous ont battus en demi-finale de Coupe du Monde. C’était horrible. J’en cauchemarde encore, en plaquant mon oreiller.

Ces deux hommes ont été élus meilleurs joueurs du monde. Mais un seul est champion du monde et ça ça fait bien mal au cul.

En 2007 surtout, souvenez-vous cette désillusion ! Eux qui étaient si mauvais, que l’on avait battu par deux fois l’été précédant la Coupe du Monde ; eux qui furent corrigés 36-0 en match de poule par les Sud-Af ! Eux qui nous ont crucifié en demi-finale, chez nous, au Stade de France, faisant grimper à la fois le taux de suicide des télévisions sautant par la fenêtre, le nombre de boutons d’acné chez les adolescents anglais, le nombre de divorces chez les rugbymen, et le taux d’alcoolémie chez les piliers de comptoir.

Deux tempéraments peuvent être adoptés par les supporters français avant un France-Angleterre :

  • L’espoir intense, un appétit monstrueux d’une victoire. Qui s’accompagne hélas bien souvent par une tristesse et une colère insurmontable, et parfois à quelques cassages de chaises/tables/gueules.
  • La résignation. Le défaitisme. Pour soulager leur peine, certains partent du principe qu’il nous est finalement impossible de battre les Anglais. La victoire inattendue est alors encore plus belle.

Car si une victoire anglaise plonge tout rugbyman français dans la sinistrose, la jalousie, la rancune tenace, en revanche une victoire française relance les cocoricos, les « on est les meilleurs » et la France cocardière se la ramène pendant une plombe. C’est cette deuxième attitude que j’ai adoptée pendant le 1/4 de finale 2011. Cette victoire fut donc synonyme de jouissance éternelle, d’une 31ème Kronenbourg et de… bah je sais plus trop après.

Peut-être ai-je trahi dans l’ensemble des lignes que je viens d’écrire quelques propos anglophobes. Peut-être. Je vais alors terminer mon exposé en relevant une dernière chose : c’est qu’à y regarder de plus près, la France et l’Angleterre ont fait finalement la même Coupe du Monde, à 4 ans d’intervalle. Le parcours des Anglais en 2007 est le même que les Français de 2011 ! Allons-y pour les analogies :

  • Deux équipes en plein doute, sortant d’un tournoi mauvais : en 2007, l’Angleterre perd 43-13 en Irlande (un régal) ! Et ne reparlons pas de notre France-Italie de 2011.
  • Deux équipes mal préparées, et des matchs de poule compliqués, pas aboutis. Un grosse sanction/fessée/pilule/branlée/rouste contre une équipe majeure (Afrique du sud pour les Anglais (36-0 !), Nouvelle-Zélande pour les Français (37-17).
  • Chacune des deux équipes a joué les Tonga : Un match très moyen voire catastrophique (hum, hum…). Le XV de la Rose a tout de même fait l’effort de battre ces catcheurs polynésiens en surpoids sur le score de 36 à 20 lors du Mondial 2007, grâce à deux essais de Paul Sackey. Du coté français, Julien Bonnaire a raté un plaquage : deux rencontres marquées par des évènements surnaturels donc.
  • Puis une réaction d’orgueil. Une réaction d’équipe. Un exploit en quart (les anglais ont battu en 2007 une belle équipe d’Australie, et les Français battirent donc les Anglais en 2011 (exploit !)).
  • Une demi-finale très accrochée, et remportée dans la douleur.
  • Enfin, une finale contre cette même nation majeure de la phase de poule, qui cette fois a toute les peines du monde à s’imposer, presque sans le mériter. Voilà pour les analogies. Elles sont flagrantes !

Mark Cueto expérimenta la sodomie arbitrale en finale de Coupe du Monde 2007 en se faisant refuser un essai qui était peut être valide. Ou pas, on s’en fout en fait.

La France et l’Angleterre ne semblent donc finalement pas si différents que ça ! Surtout depuis que le Top 14 s’anglicise de plus en plus, et que Haskell se prend pour Dominique-Strauss-Kahn !

En définitive : Pestons, râlons, méprisons l’Anglais même s’il ne le mérite peut-être pas ! Souhaitons qu’il fasse la même chose de nous, pour avoir toujours autant de plaisir à les battre (des fois). Et surtout, continuons à trinquer avec eux, parce que, quand même, on les apprécie (sans l’avouer), et on aime bien aller chez eux leur piquer leur meufs !

Le Catalabo analyse Agen – USAP (22 – 17)

Il défend, avance avec le ballon, triche, met des crêpes, Romain Taofifenua assure la relève.

 Il défend, avance avec le ballon, triche, met des crêpes, Romain Taofifenua assure la relève.

Par Gregory Le Mormeck

 

Le Contexte

Le fait que ce match se joue à 14h15 pose l’éternel problème de savoir si l’on va le regarder en buvant le digestif du midi ou si on doit déjà attaquer l’apéro du soir. La question mérite d’être posée à la Ligue. Ici à la boucherie, l’apéro c’est sacré, on ne fait jamais d’analyse de match en dessous de 4 grammes d’alcool dans le sang, on ne plaisante jamais avec le boulot.

Le SU Agen, 8ème au classement reçoit l’USAP classée 11ième au stade Armandie.
Les Agenais sont à la recherche de points pour assurer définitivement le maintien, même si celui-ci semble quasiment acquis, mais aussi pour pourquoi pas accrocher une place qualificative toujours possible. Les Catalans, eux, sont également à la chasse aux points car leur position au classement ne leur permet plus de jokers s’ils veulent éviter une relégation et le bûcher au duo Manas-Goutta.


« Tu crois qu’ils vont débaptiser ta tribune ? »

Côté terrain, les Bleus et Blanc ont aligné une équipe conforme à leurs ambitions, bien rodée et bien en place avec une charnière Machenaud-Barnard, leurs Iliens de devant et Tian à l’arrière, du classique. Côté Sang et Or, l’équipe a été remaniée avec l’absence des internationaux, mais le retour de James Hook à l’ouverture est rassurant pour tout le monde. L’absence de Gregory Le Corvec reste quand même un crève-cœur. D’ailleurs se permettre d’avoir une équipe type à l’extérieur (plus faible) et une autre meilleure à la maison, me paraît suicidaire quand on voit la place au classement, bref.
Donc pour résumer, nous avons d’un côté des Agenais morts de faim prêts à faire tomber les Catalans au fond du classement et de l’autre des Usapistes qui jouent avec les baloches en bandoulière mais qui commencent à être de nouveau sur de bons rails après leur victoire à Biarritz.
Personnellement, je m’attends à un match merdique, entaché de nombreuses fautes de mains de part et d’autre, à un carton rouge pour Narjissi , à un temps de jeu effectif d’environ 12min et à une victoire catalane.

 

Le Film du match

Dès le coup d’envoi on peut remarquer que les défenses sont bien en place, ça découpe bien. Les Catalans jouent bien, ils enchaînent dans l’axe mais commettent trop de fautes. Durant le premier ¼ d’heure de jeu, il y aura environ 58 turn-over, 72 en avant, et 3 passes de David Marty. On se dit alors qu’on va assister à un bon match de taupe 14.

Côté mêlées, les absences de Nicolas Mas et de Perry Freshwater se font sentir. Les Catalans souffrent et sont mis à la faute par le pack agenais, réputé faible. Les locaux sont opportunistes et vicieux, un petit coup dans la boîte du demi de mêlée permet à l’ailier de marquer le premier essai de la rencontre avec l’aide du rebond et du troisième rideau inexistant. Jouer dans le dos de la défense devrait être interdit.

LA grosse surprise vient de notre futur Président David Marty. Il opère actuellement un virage à 180°. Sans doute les pressions des autres camps sont si fortes qu’il commence une surprenante mutation pour incarner un véritable renouveau. En effet, il se met à transmettre tous les ballons qu’il touche. Certains avec succès pour aller jouer sur les extérieurs, d’autres carrément plus suicidaires, en allongeant des passes de 30m parfaitement lues par l’ailier adverse qui manque l’essai de 60m reprit à 10m de l’en but. À la mi-temps, le score est de 7 à 6, je commence à réviser mon jugement sur la suite. Toutes les fautes de l’Usap se transforment en pénalités que Conrad Barnard ne manque pas de transformer. Malgré tout, les Perpignanais sont actifs et ne se laissent pas distancer bien longtemps. Le changement complet de la 1ère ligne à 50mn de jeu leur fait du bien. Le SUALG va alors creuser l’écart jusqu’à mener 19 à 6. Mais entre le drop, les pénalités de James Hook et l’essai magnifique de Chouly (non je déconne),  Manas et Goutta peuvent espérer ramener quelque chose de ce déplacement.

Une dernière pénalité de Barnard voit s’envoler l’espoir des Catalans avant que sur la dernière action, Mr Cardona siffle une ultime faute des Agenais à l’entrée de leur 22m. L’occasion de reprendre le bonus défensif est donnée à James Hook, et elle est transformée.
Les deux équipes se quittent sur un score de 22 à 17.
En bref, pas grand-chose à signaler à part que l’Usap aurait sans doute mérité mieux si les joueurs n’avaient pas joué avec des moufles, car les intentions de jeu étaient bien là. Agen peut remercier sa 3ème ligne qui a produit un gros boulot défensif et Barnard qui continue d’enquiller. Le match était rythmé et il y a eu de belles choses. La réception du RCT samedi prochain à Aimé Giral sera sans doute le match le plus important pour la suite.(encore une fois)

 

Les joueurs

Perpignan :

La première ligne Schuster-Guirado-Thiart a beaucoup souffert en mêlée fermée. Les 2 piliers ont subi face à ce que l’on dit être la plus mauvaise mêlée du taupe 14, ils n’en sortiront pas grandis. Particulièrement Jérôme Schuster, international sous l’ère Lièvremont : “Un des plus gros LOL de Lapinou avec Brugnaut-Boyoud” dixit Ovale Masqué qui lança cette phrase du fond des WC en se relevant après avoir vomi pour la troisième fois. Le talonneur international Guilhem Guirado à quant à lui eu beaucoup d’activité dans le jeu offensif et défensif comme à son habitude. Aucun lancer manqué, une belle perf. Le Poulidor de l’Equipe de France de rugby, toujours placé, jamais gagnant.

En seconde ligne, Romain Taofifenua est à créditer d’une très belle 1ère mi-temps. Solide sur ses appuis, il a avancé sur chaque impact et a réussi à créer des intervalles. 2.00m, 135kg, avec les gènes qu’il a, on devrait continuer à parler de lui. Il défend, avance avec le ballon, triche, met des crêpes, il me plaît bien. J’attends avec impatience une association avec Tchalé Watchou tchou tchou.

La charnière, Cazenave a été un ton en dessous notamment au niveau de ses transmissions, sans doute gêné par sa coiffure improbable. Hook, a montré de belles choses. Son pied fait du bien une fois de plus.

Au centre, le nouveau, David Marty, le capitaine, le passeur, a été sobre mais juste. Un atout indéniable pour la France.

Les ailiers, Planté et Candelon (qui signait son retour après plusieurs mois sans jouer) ont sans cesse cherché les espaces et ont réussi une belle prestation. De beaux appuis et des courses tranchantes.

 

Agen :

Le talonneur, Jalil Narjissi si si la Famille, a fait un match correct mais n’a pas pris de carton, une déception donc. Sa tête est devenue familière, plus personne ne s’étonne de sa ressemblance avec « Gollum » et ça c’est bien. Il respire toujours l’intelligence, tout va bien.

Les Iliens, dont le nom n’est ni prononçable ni écrivable, ont réalisé un super match. Agressifs en défense, solides en attaque, bon job. Est-ce qu’ils mangent tous au club-house d’Armandie après ? Vaut mieux les avoir en photos qu’à table ceux-là à mon avis.

Jean Monribot, le troisième ligne aile et capitaine Agenais s’est dépensé sans compter, il court, plaque, se relève, plaque, avance, met la tête partout, une teigne avec 3 poumons. Mais il est blond.

Conrad Barnard, le meilleur réalisateur du top 14, réalise lui aussi le match parfait. Il alterne bien le jeu et arrive à trouver des solutions quand il le faut. Ne tremble jamais face aux barres, un atout non négligeable dans ce genre de rencontre. Il a aussi de gros pectoraux, ce qui est inutile mais qui contribue à remplir le stade un peu plus chaque week-end de groupies pré pubères.

 

Les chiffres

426 : le nombre de turn-over durant le match.

181 : le nombre de ballons touchés par David Marty durant le match, pour autant de transmissions, effrayant.

0 : le nombre de pizzas lancées par Guirado, effrayant.

1 : le nombre de fois où David Marty est allé défier la défense.

80 : la minute où James Hook a redonné le bonus défensif à l’Usap.

5 : le nombre de fois où j’ai rigolé en entendant le nom du talonneur remplaçant agenais, Semisi Telefoni, je suis bon public.

 

La déclaration

Julien Candelon : « On sait dès le départ qu’aucun cadeau ne nous sera fait. Il faut s’y habituer. On est arbitrés comme une équipe de bas de tableau. Il ne faut pas pleurer ni se cacher derrière ça, il faut avancer. »
Il lance ainsi clairement un appel à Serge Blanco et lui demande de pouvoir jouer le maintien à armes égales.

Petit rappel : L’Usap vient, cette semaine, de boucler l’ouverture de son capital à de nouveaux actionnaires. Le but étant de consolider les fonds propres du club et d’arriver à boucler le recrutement.


« Paul Goze essayant de prendre une pose sexy pour draguer de nouveaux actionnaires, pathétique »

Fiche Taupe 14 : Montpellier

Sans doute la plus belle création de George Fresh Prince, juste après la statue de Mao.

Par Fugu Bieragogo,

 

L’histoire :
Pendant longtemps dans l’Hérault, rugby a rimé avec Béziers. Le club aux 11 Brennus a en effet monopolisé l’attention durant des décennies, et le rugby montpelliérain a dû attendre le déclin de l’ogre biterrois pour devenir calife à la place du calife. Ainsi, si à Montpellier, on clame haut et fort que l’on joue au rugby depuis 1893, le MHRC est un club relativement jeune, créé en 1986, issu de la fusion du Stade Montpelliérain et de la section rugby du Montpellier Paillade Sport Club de notre Loulou Nicollin national. Une idée survenue, raconte-t-on, lors d’un petit apéro entre ce dernier et notre regretté Georges Frêche, alors maire de la ville et grand épicurien.

Le Montpellier Rugby Club voit alors le jour et évolue en première division groupe B, sur le terrain mythique Stade Sabathé, notre petit Murrayfield à nous. L’équipe, menée par des joueurs du coin tels Didier Bès, et quelques anciens du vieux voisin biterrois, accède pour la première fois à la première division en 1991 et y reste 5 ans. S’en suit alors un parcours en dents de scie, rythmé par des apéros trop arrosés au club-house et autres crises financières.

Le club plante alors ses sardines et campe en deuxième division jusqu’à la saison 2002-2003, au cours de laquelle il remporte le championnat de pro D2. Pendant l’été, le club adopte la fleur de ciste comme logo et devient le Montpellier Hérault Rugby Club. La saison suivante, le MHRC ajoute un deuxième trophée à son palmarès, le très convoité Bouclier Européen, obtenu en triomphant des redoutables italiens de l’Arix Viadana. Pour ceux qui ne connaitraient pas cette compétition, c’était la coupe qui était en-dessous de l’Amlin Cup (et si, ça existe) : un véritable fourre-tout qui voyait s’affronter les futurs relégués du Top14 et quelques sparring-partners roumains ou espagnols. Sur l’échelle du divertissement, on frôlait le zéro absolu, la compétition fut d’ailleurs supprimée en 2005. Enfin bref, pour la première saison de Taupe 14, le MHRC termine à la onzième place. On peut alors y croiser des jeunes soi-disant prometteurs comme Julien Tomas ou  Fulgence Ouedra-je-sais-pas-quoi, mais bon on s’en fout, il percera sans doute jamais.

En 2007, avec l’avènement du professionnalisme et le début de la fin du rugby de terroir, le MHR quitte le stade Sabathé pour s’installer dans un stade Yves-Du-Manoir flambant neuf destiné à accueillir la Coupe du Monde. Arrive alors la nouvelle vague du rugby montpelliérain, emmenée par les « 4 fantastiques » Ouedraogo (tiens, encore lui?) Tomas, Trinh-Duc et Picamoles. Sans faire de bruit, le MHR (qui abandonne un C) se fait une place dans le ventre mou du top14, jusqu’à l’arrivée en 2010 du messie Fabien « Droopy »  Galthié, associé à Eric Béchu et Didier Bès.

La saison 2010-2011 est l’année de toutes les folies : le MHR termine à la 6ème place en terrassant les pirates de la rade toulonnaise lors de la dernière journée et accèdent ainsi pour la première fois de son histoire aux phases finales et à la coupe de la bière. C’est la grosse bringue à Montpellier. Mais le rêve ne s’achève pas ici, et la bande à Fulgence (finalement pas si mauvais que ça le jeune), en battant sur le fil le Castres Olympique à Pierre-Antoine puis le Racing Metro lors d’une demi-finale épique au Vélodrome de Marseille, se qualifie pour la finale face à l’ogre toulousain. La suite tout le monde la connait, à Montpellier on l’a toujours en travers de la gorge, alors on n’épilogue pas. La saison 2011-2012 est donc celle de la confirmation pour le MHR qui aspire à devenir une des références du Taupe 14.

Fabien Galthié laisse exploser sa joie suite à la victoire en demi-finale contre le Racing

La ville :
Ville étudiante de près de 300 000 habitants, Montpellier, située dans le cœur de l’Hérault à 10 minutes de la Mer méditerranée est une ville dynamique où il fait bon vivre et où la bière est bonne. Cité sportive par excellence (merci Georges Frêche), Montpellier est représenté dans l’élite de nombreuses disciplines telles que le football, le rugby évidemment, le handball surtout, mais aussi le water-polo et même le hockey sur glace.
Le cœur de ville montpelliérain, à l’image de la place de la Comédie, abrite d’innombrables tavernes qui voient déferler continuellement, chaque soir de la semaine, le flot de la population étudiante qui avouons-le, passe beaucoup plus de temps à l’apéro qu’au boulot, ce qui n’arrange en rien la réputation de glandeurs des sudistes.

Le boucher :
Dans le monde impitoyable du taupe 14, il existe une créature dont la seule prononciation du nom fait trembler  les plus valeureux guerriers et ravive les douleurs les plus profondes de chaque demi d’ouverture. Une monstruosité d’1m95 de haut/large et de 118 kg qui règne en maître sur les champs de bataille, responsable à elle-seule du gouffre de la sécurité sociale. Cet être maléfique, né dans les ténèbres du Caucase, répond au nom de Mamuka Gorgodze.

« Si Mamuka Gorgodze était né 50 ans plus tôt, Staline aurait sans doute été le maître du monde. » Proverbe géorgien.

Comme le veut la coutume géorgienne, les garçons, dès qu’ils sont en âge de marcher, sont abandonnés dans la nature pendant un an. Ainsi, seuls les individus les plus forts ayant survécu seront jugés dignes de devenir rugbymen. Le petit Mamuka, lui, a hanté les montagnes géorgiennes dix-huit années durant, se nourrissant d’ours bruns et de loups, jusqu’au jour où il fut trouvé et emmené par un démarcheur montpelliérain qui s’était semble-t-il perdu en chemin. A 20 ans, Gorgodze arrive donc au MHR. D’abord utilisé en seconde ligne, Fabien Galthié décide de le repositionner en troisième ligne aile : c’est là la pire erreur de l’humanité depuis l’invention de la bombe à hydrogène.

Ainsi, depuis bientôt deux ans, accompagné de ses sbires Jgenti, Shvelidze et Nariashvili, « Mamuken le survivant » sème la terreur sur les terrains de la France entière, collectionnant les mâchoires et clavicules comme les philatélistes collectionnent les timbres. Seul Pascal Papé semble être en mesure de lui tenir tête.

Gorgodze vs Papé : à côté, le 21 décembre 2012 c'est du pipi de chat.

Le joueur au nom imprononçable :
Na’ama Leleimalefaga. Oui monsieur. Réincarnation du chanteur hawaïen Iz, le pilier samoan surnommé Nem’s est le cauchemar de tous les commentateurs.

Les joueurs-clés :
Il existe à Montpellier une propriété mathématique irréfutable : MHR – Ouedraogo = Défaite. On exagère à peine, tant  le capitaine courage parvient à galvaniser ses troupes. Quand le troisième ligne international est sur le terrain, le MHR peut défaire n’importe quelle équipe, mis à part le Stade Toulousain et le Leinster…
Autre figure de proue du XV de ciste, François Trinh-Duc, ex et futur demi d’ouverture du XV de France, démontrant une capacité remarquable à attaquer la ligne, et qui, le jour où son jeu au pied sera du même niveau que son jeu ballon en main, deviendra une référence au niveau mondial.
A la mêlée, Julien Tomas s’avère lui-aussi incontournable, dynamisant les sorties de ballon comme personne, et permettant au MHR d’exercer un jeu ultra-offensif et spectaculaire.
Enfin, le quatrième fantastique : Louis Picamo… Ah non, lui, il est parti. Le traitre.

Scénario catastrophe :
Fulgence Ouedraogo, alors qu’il tentait de sauver une trentaine d’enfants piégés dans un immeuble en proie à un incendie, est gravement brûlé et doit mettre le rugby entre parenthèses. Trinh-Duc se fait dévorer par Mamuka Gorgodze, qui lui part tourner un film au Japon en tant que doublure de Godzilla. Martin Bustos Moyano trouve les cités d’or et ne veut plus revenir au pays. Thibaut Privat joue toujours. C’est la catastrophe.
Le MHR est orphelin et enchaîne les défaites. Le club parvient à se maintenir grâce aux résultats catastrophiques Biarritz et Bayonne. La saison suivante, le club est contraint de fusionner avec Béziers, mais ne parvient pas à se maintenir dans l’élite. Fabien Galthié est retrouvé pendu dans les vestiaires. Gorgodze décroche un oscar et arrête sa carrière de boucher.

Scénario idéal :
Éliminé de la H Cup, le MHR se concentre sur le top14. Comme la saison dernière, le Droopy Squad atteint les barrages, après avoir terminé à la 4ème place. Le MHR reçoit le CO, revanchard, qui une fois de plus échouera aux portes des demi-finales. Sur sa lancée, Montpellier défait le RCT et accède pour la deuxième fois consécutive à la finale du Top 14. Au Stade de France, la bande à Fufu affronte le Stade Toulousain, qui, émoussé suite à sa finale de H Cup perdue contre le Leinster, ne parvient pas à contenir les attaques incessantes des Héraultais. Ouedraogo ramène le Brennus sur la place de la Comédie. Louis Nicollin abandonne le football et prend la présidence du MHR, pour apporter 3 millions d’euros au budget du club. Suite au départ de Matadigros au Racing, le MHR recrute Harinordoquy et Damien Traille qui refusent d’accompagner le BO en ProD2…

La biographie non officielle de Monsieur Bevan

Comme quoi, ça se joue à rien une finale de Coupe du Monde…

Feneb nous explique pourquoi et comment les Français se sont fait enfler dans les années 80 et 90. Tous les faits relatés dans cet article sont rigoureusement vrais.

La tragique histoire de Derek Bevan commence après-guerre dans les tréfonds d’un pub sordide de Cardiff, où travailla pendant un an en tant que barmaid la célèbre philosophe Simone de Beauvoir. Cet épisode fort méconnu de la vie de la romancière et essayiste française mérite d’être relaté : alors qu’elle traversait une profonde crise existentielle, celle-ci fuit en 1946 les fastes de la vie parisienne pour les brumes épaisses de la capitale galloise.
Simple serveuse dans un boui-boui, elle s’amourache d’un marin abrupt et solitaire originaire de Cork, habitué des lieux. De leurs amours passionnées naîtra 9 mois plus tard (sans compter les arrêts de jeu) le petit Derek.

Un Œdipe mal digéré

Malheureusement, le doux velours des banquettes de la Coupole manque terriblement à Simone, dite le Castor, qui décide de quitter le Pays de Galles et de rejoindre son compagnon de toujours, Jean-Paul, dit le Poulpe. Hélas, Jean-Paul ne veut pas entendre parler de cet enfant bâtard aux oreilles décollées : la simple évocation de ce mouflet lui donne la nausée, dit-il. La mort dans l’âme, Simone abandonne le petit Derek à l’orphelinat de Clydach, où il y passera toute son enfance sous le patronyme de Bevan, contraction de « beaver » (« le castor », surnom de sa mère) et « O’Sullivan » (le nom de son père, à moins que ce ne soit le nom du pub, on ne sait plus vraiment).
Le petit Derek, chétif et malingre, est un enfant taciturne qui n’a que très peu d’amis. Ses activités sont souvent solitaires et témoignent déjà d’une certaine méchanceté gratuite : son plus grand plaisir consiste à torturer jusqu’à la mort d’inoffensives grenouilles, en criant : « damned froggies ! ».
En outre son physique ingrat lui interdit de briller dans les activités sportives, si bien que personne ne veut de lui dans son équipe lorsque des parties de football ou de rugby s’organisent. Ainsi écarté, le rôle d’arbitre lui échoit par défaut. Tel est le destin des nuls en sport : condamnés à faire banquette, ils finissent soit arbitres, soit journalistes sportifs rochelais et chauves sur Antenne 2.
Derek se révèle vite être un bien piètre arbitre : non pas qu’il méconnaisse les règles, mais il a tendance à céder très vite à la partialité, favorisant systématiquement ses camarades de chambrée, accordant des pénalités généreuses ou fermant les yeux sur des fautes évidentes, pour favoriser les siens. Une mauvaise habitude dont il ne se départira jamais.
Le jour de ses dix-huit ans, la directrice de l’orphelinat lui révèle son terrible destin : fou de rage à l’encontre de sa mère qui pendant ce temps-là fait la maline un peu partout dans le monde avec son prix Goncourt fraîchement acquis, il vouera toute sa vie une haine farouche envers la France et fait le serment de faire payer ces « damned froggies» qu’il exècre tant.

Sa carrière d’arbitre : ses débuts, ses faits d’armes

La carrière de Derek Bevan débute en 1967, date à laquelle il officie en 3ème division galloise. Il se fait déjà remarquer lors du match au sommet opposant Cwmbrân et Ystradgynlais : rencontre durant laquelle il octroie généreusement 52 pénalités aux locaux après avoir appris que le grand-père du 3ème ligne remplaçant des visiteurs avait des origines françaises. De là à le taxer d’anti-gallicisme primaire, il n’y a qu’un pas qu’il franchira allègrement à maintes reprises durant sa carrière.
En 1984, il arbitre son premier match international entre la Roumanie et l’Italie. Il ronge son frein jusqu’à ce qu’il atteigne son but : arbitrer le tournoi des V Nations (on rappelle pour les plus jeunes que le Tournoi ne comptait que 5 participants à l’époque, l’Italie étant encore une colonie française en ces temps reculés…). Il en arbitrera une dizaine de rencontres.
C’est le début d’une longue et cruelle période de disette pour notre glorieux et valeureux XV de France : à chaque fois que les Bleus croisent sur leur route l’affreux Gallois au sifflet, c’est la déroute assurée. Monsieur Bevan voit le fétu de paille dans l’œil des Français quand il ignore la poutre dans l’œil des Britanniques. Il siffle, sanctionne, pénalise à tour de bras le XV Tricolore, tout en faisant preuve d’un laxisme éhonté à l’encontre de ses adversaires du jour, quelques ils soient, suscitant l’indignation de tout un peuple.

Monsieur Bevan n’ayant qu’à moitié retenu la chorégraphie de YMCA

Certaines mauvaises langues vont même jusqu’à affirmer que c’est parce qu’elle était affligée à l’idée d’avoir pu engendrer un tel individu que Simone de Beauvoir a signé le Manifeste des 343, la célèbre pétition en faveur de l’avortement. Mais ça reste à prouver.
Mais revenons au rugby ; je ne résiste pas à l’envie de vous rappeler cette anecdote croustillante :
Lors d’une rencontre décisive pour l’attribution du Grand Chelem, à la toute dernière minute, Monsieur Bevan accorde une pénalité totalement imaginaire à l’équipe de Bulgarie (on se demande bien ce qu’ils foutaient dans le Tournoi ceux-là, mais ce n’est pas ce qui nous intéresse aujourd’hui). Pierre Salviac s’écriera : « Alors là, Monsieur Bevan, vous êtes un salaud ! ». Phrase célèbre, injustement attribuée à Thierry Roland (dont le père, le saviez-vous, est Français, et la mère Irlandaise ; ironie du destin, c’est tout l’inverse de notre arbitre honni).
L’imagination de Monsieur Bevan, vicieux parmi les vicieux, n’avait pas de limite. Aux championnats de monde 1994, il saque la patineuse française Surya Bonali, qui avait pourtant réussi à enchaîner un triple lutz et une triple couronne sur la glace de Chiba. A cause de Monsieur Bevan, Surya perd le titre mondial et refuse de monter sur le podium. Elle retire sa médaille d’argent pour protester contre l’arbitrage inique du Gallois. La patineuse ne s’est jamais remise de cette terrible injustice et finira à patauger dans la fange de la Ferme Célébrités ; merci Monsieur Bevan.
Monsieur Bevan est partout où il peut nuire à la France. C’est la faute de Monsieur Bevan si les JO 2012 ont été attribués à Londres et pas à Paris. C’est aussi la faute de M. Bevan si la France échoue lamentablement au concours de l’Eurovision depuis Marie Myriam en 1977. C’est encore la faute de Monsieur Bevan si la France a perdu son triple A en 2012. C’est toujours la faute de Monsieur Bevan si Jeanne d’Arc a fini sur le bûcher.

Son heure de gloire : la Coupe du Monde 1995

Ses amitiés partisanes avec les pontes corrompus de l’IRB lui vaudront de participer à plusieurs coupes du monde, dont celle de 1995 en Afrique du Sud qui constitue le sommet de sa carrière d’arbitre.
Rappelons le contexte : la France est la grande favorite de la compétition et doit affronter le pays organisateur en demi-finale : l’Afrique du Sud. Trois jours avant la rencontre, la nouvelle tombe, terrible, implacable, glaçante : Monsieur Bevan a été désigné arbitre de ce match. Le moral des joueurs français est au plus bas, les supporters français qui avaient prévu de rester pour la finale commencent à échanger leurs billets d’avion, les bookmakers revoient leurs côtes : dans l’esprit de tous la France est éliminée avant même d’avoir joué.
Le jour J, la pluie tombe drue et douche les derniers espoirs français. Dans la rizière de Durban, Monsieur Bevan est au sommet de son art : il accorde un essai à Kruger qui n’était pas valable. Il en refuse deux aux Français, dont le fameux essai de Benazzi à la 78ème minute. Il ferme les yeux sur les nombreuses mêlées écroulées par la première ligne Springbok en souffrance. La France est éliminée, l’Afrique du Sud sera championne du monde, Monsieur Bevan a gagné.

A l’issue de la compétition, Monsieur Bevan se verra remettre une montre en or par les Sud-Africains, pour service rendu à la Nation. Ouvertement accusé de corruption, il balaye ces critiques d’une main et rétorque avec la morgue et l’arrogance qui siéent aux plus vils : « Enfin… tout le monde a une Rolex ! Si on n’a pas de Rolex à 50 ans, on a raté sa vie ».
Autre anecdote mois connue que celle de la montre en or, mais qui mérite tout autant d’être narrée : le soir du sacre de l’Afrique du Sud, en plus de la montre, la Fédération Springbok lui offre les charmes d’une call-girl pour la nuit, répondant au doux nom de Marlene. De ces étreintes naîtra un enfant, un petit garçon, que Derek Bevan refusera de reconnaître. La prostituée du Cap élèvera donc toute seule le petit Craig. Les chiens ne faisant pas des chats (quand bien même la cabane leur serait tombée dessus), celui-ci héritera de certains gènes de son papa, dont le goût prononcé pour un arbitrage partial et anti-français. Ainsi, devenu lui-même arbitre international, il s’illustrera lors de la finale de la Coupe du Monde 2011. La relève est assurée, et on peut donc l’affirmer : Monsieur Craig Joubert est vraiment un fils de…
Hum. Pardon… Nous nous égarons.

Une retraite bien méritée

Depuis qu’on lui a coupé le sifflet, Monsieur Bevan coule des jours heureux dans son Pays de Galles natal. Il évoque souvent le bon vieux temps avec son ami de toujours, ce fieffé coquin de Jim Fleming, l’arbitre écossais qui n’était pas le dernier dès qu’il s’agissait d’enfler les Français pendant le Tournoi. « – Hé, Jim, tu te rappelles de la fois où j’ai accordé un essai à 8 points à l’Angleterre contre la France ? – Yes, Derek, tu as été bon ! Et la fois où la France a fini à 11 contre 15, après que j’ai expulsé toute la ligne de trois-quarts ? – Ah oui, Jim, c’était le bon vieux temps… ».

Jim Fleming relié par son oreillette à son ami Derek Bevan, lui soufflant quelques bonnes idées pour mieux entuber le XV de France.

Derek Bevan a écrit son autobiographie, The Man In The Middle, que personne n’a envie de lire, que personne n’a lu, et que personne ne lira.
Son ami Monsieur Fleming, à la plume plus prolixe, s’est également reconverti dans l’écriture, avec plus de succès. On lui doit un certain nombre de romans d’espionnage, mettant en scène un agent secret britannique autorisé à tuer, librement inspiré de son ami et arbitre gallois. Il lui rendra d’ailleurs un hommage à peine masqué dans The Man with the Golden Watch (maladroitement traduit sous le titre de L’Homme Au Pistolet d’Or pour les besoins de la VF).
Monsieur Bevan, on vous a critiqué, détesté, haï. A cause de vous, nous avons crié, hurlé, insulté notre poste de télévision. Et pourtant … depuis que vous n’êtes plus là … les matchs du Tournoi n’ont plus tout à fait la même saveur… Battre l’Angleterre n’est plus un exploit … Souvent, les victoires sont méritées, et les défaites aussi… Pis, certains de vos compatriotes poussent le vice jusqu’à commettre des erreurs d’arbitrage favorables à la France … n’est-ce pas, Monsieur Barnes ? … Ah, ces jeunes, ils ne respectent pas les valeurs du rugby d’antan… Bref, les rencontres contre les Nations Britanniques sont devenues aseptisées, ennuyeuses au possible.
Vous nous manquez, Monsieur Bevan…