Le Catalabo analyse Agen – USAP (22 – 17)
par La Boucherie

  • 06 March 2012
  • 4

 Il défend, avance avec le ballon, triche, met des crêpes, Romain Taofifenua assure la relève.

Par Gregory Le Mormeck

 

Le Contexte

Le fait que ce match se joue à 14h15 pose l’éternel problème de savoir si l’on va le regarder en buvant le digestif du midi ou si on doit déjà attaquer l’apéro du soir. La question mérite d’être posée à la Ligue. Ici à la boucherie, l’apéro c’est sacré, on ne fait jamais d’analyse de match en dessous de 4 grammes d’alcool dans le sang, on ne plaisante jamais avec le boulot.

Le SU Agen, 8ème au classement reçoit l’USAP classée 11ième au stade Armandie.
Les Agenais sont à la recherche de points pour assurer définitivement le maintien, même si celui-ci semble quasiment acquis, mais aussi pour pourquoi pas accrocher une place qualificative toujours possible. Les Catalans, eux, sont également à la chasse aux points car leur position au classement ne leur permet plus de jokers s’ils veulent éviter une relégation et le bûcher au duo Manas-Goutta.


« Tu crois qu’ils vont débaptiser ta tribune ? »

Côté terrain, les Bleus et Blanc ont aligné une équipe conforme à leurs ambitions, bien rodée et bien en place avec une charnière Machenaud-Barnard, leurs Iliens de devant et Tian à l’arrière, du classique. Côté Sang et Or, l’équipe a été remaniée avec l’absence des internationaux, mais le retour de James Hook à l’ouverture est rassurant pour tout le monde. L’absence de Gregory Le Corvec reste quand même un crève-cœur. D’ailleurs se permettre d’avoir une équipe type à l’extérieur (plus faible) et une autre meilleure à la maison, me paraît suicidaire quand on voit la place au classement, bref.
Donc pour résumer, nous avons d’un côté des Agenais morts de faim prêts à faire tomber les Catalans au fond du classement et de l’autre des Usapistes qui jouent avec les baloches en bandoulière mais qui commencent à être de nouveau sur de bons rails après leur victoire à Biarritz.
Personnellement, je m’attends à un match merdique, entaché de nombreuses fautes de mains de part et d’autre, à un carton rouge pour Narjissi , à un temps de jeu effectif d’environ 12min et à une victoire catalane.

 

Le Film du match

Dès le coup d’envoi on peut remarquer que les défenses sont bien en place, ça découpe bien. Les Catalans jouent bien, ils enchaînent dans l’axe mais commettent trop de fautes. Durant le premier ¼ d’heure de jeu, il y aura environ 58 turn-over, 72 en avant, et 3 passes de David Marty. On se dit alors qu’on va assister à un bon match de taupe 14.

Côté mêlées, les absences de Nicolas Mas et de Perry Freshwater se font sentir. Les Catalans souffrent et sont mis à la faute par le pack agenais, réputé faible. Les locaux sont opportunistes et vicieux, un petit coup dans la boîte du demi de mêlée permet à l’ailier de marquer le premier essai de la rencontre avec l’aide du rebond et du troisième rideau inexistant. Jouer dans le dos de la défense devrait être interdit.

LA grosse surprise vient de notre futur Président David Marty. Il opère actuellement un virage à 180°. Sans doute les pressions des autres camps sont si fortes qu’il commence une surprenante mutation pour incarner un véritable renouveau. En effet, il se met à transmettre tous les ballons qu’il touche. Certains avec succès pour aller jouer sur les extérieurs, d’autres carrément plus suicidaires, en allongeant des passes de 30m parfaitement lues par l’ailier adverse qui manque l’essai de 60m reprit à 10m de l’en but. À la mi-temps, le score est de 7 à 6, je commence à réviser mon jugement sur la suite. Toutes les fautes de l’Usap se transforment en pénalités que Conrad Barnard ne manque pas de transformer. Malgré tout, les Perpignanais sont actifs et ne se laissent pas distancer bien longtemps. Le changement complet de la 1ère ligne à 50mn de jeu leur fait du bien. Le SUALG va alors creuser l’écart jusqu’à mener 19 à 6. Mais entre le drop, les pénalités de James Hook et l’essai magnifique de Chouly (non je déconne),  Manas et Goutta peuvent espérer ramener quelque chose de ce déplacement.

Une dernière pénalité de Barnard voit s’envoler l’espoir des Catalans avant que sur la dernière action, Mr Cardona siffle une ultime faute des Agenais à l’entrée de leur 22m. L’occasion de reprendre le bonus défensif est donnée à James Hook, et elle est transformée.
Les deux équipes se quittent sur un score de 22 à 17.
En bref, pas grand-chose à signaler à part que l’Usap aurait sans doute mérité mieux si les joueurs n’avaient pas joué avec des moufles, car les intentions de jeu étaient bien là. Agen peut remercier sa 3ème ligne qui a produit un gros boulot défensif et Barnard qui continue d’enquiller. Le match était rythmé et il y a eu de belles choses. La réception du RCT samedi prochain à Aimé Giral sera sans doute le match le plus important pour la suite.(encore une fois)

 

Les joueurs

Perpignan :

La première ligne Schuster-Guirado-Thiart a beaucoup souffert en mêlée fermée. Les 2 piliers ont subi face à ce que l’on dit être la plus mauvaise mêlée du taupe 14, ils n’en sortiront pas grandis. Particulièrement Jérôme Schuster, international sous l’ère Lièvremont : “Un des plus gros LOL de Lapinou avec Brugnaut-Boyoud” dixit Ovale Masqué qui lança cette phrase du fond des WC en se relevant après avoir vomi pour la troisième fois. Le talonneur international Guilhem Guirado à quant à lui eu beaucoup d’activité dans le jeu offensif et défensif comme à son habitude. Aucun lancer manqué, une belle perf. Le Poulidor de l’Equipe de France de rugby, toujours placé, jamais gagnant.

En seconde ligne, Romain Taofifenua est à créditer d’une très belle 1ère mi-temps. Solide sur ses appuis, il a avancé sur chaque impact et a réussi à créer des intervalles. 2.00m, 135kg, avec les gènes qu’il a, on devrait continuer à parler de lui. Il défend, avance avec le ballon, triche, met des crêpes, il me plaît bien. J’attends avec impatience une association avec Tchalé Watchou tchou tchou.

La charnière, Cazenave a été un ton en dessous notamment au niveau de ses transmissions, sans doute gêné par sa coiffure improbable. Hook, a montré de belles choses. Son pied fait du bien une fois de plus.

Au centre, le nouveau, David Marty, le capitaine, le passeur, a été sobre mais juste. Un atout indéniable pour la France.

Les ailiers, Planté et Candelon (qui signait son retour après plusieurs mois sans jouer) ont sans cesse cherché les espaces et ont réussi une belle prestation. De beaux appuis et des courses tranchantes.

 

Agen :

Le talonneur, Jalil Narjissi si si la Famille, a fait un match correct mais n’a pas pris de carton, une déception donc. Sa tête est devenue familière, plus personne ne s’étonne de sa ressemblance avec « Gollum » et ça c’est bien. Il respire toujours l’intelligence, tout va bien.

Les Iliens, dont le nom n’est ni prononçable ni écrivable, ont réalisé un super match. Agressifs en défense, solides en attaque, bon job. Est-ce qu’ils mangent tous au club-house d’Armandie après ? Vaut mieux les avoir en photos qu’à table ceux-là à mon avis.

Jean Monribot, le troisième ligne aile et capitaine Agenais s’est dépensé sans compter, il court, plaque, se relève, plaque, avance, met la tête partout, une teigne avec 3 poumons. Mais il est blond.

Conrad Barnard, le meilleur réalisateur du top 14, réalise lui aussi le match parfait. Il alterne bien le jeu et arrive à trouver des solutions quand il le faut. Ne tremble jamais face aux barres, un atout non négligeable dans ce genre de rencontre. Il a aussi de gros pectoraux, ce qui est inutile mais qui contribue à remplir le stade un peu plus chaque week-end de groupies pré pubères.

 

Les chiffres

426 : le nombre de turn-over durant le match.

181 : le nombre de ballons touchés par David Marty durant le match, pour autant de transmissions, effrayant.

0 : le nombre de pizzas lancées par Guirado, effrayant.

1 : le nombre de fois où David Marty est allé défier la défense.

80 : la minute où James Hook a redonné le bonus défensif à l’Usap.

5 : le nombre de fois où j’ai rigolé en entendant le nom du talonneur remplaçant agenais, Semisi Telefoni, je suis bon public.

 

La déclaration

Julien Candelon : « On sait dès le départ qu’aucun cadeau ne nous sera fait. Il faut s’y habituer. On est arbitrés comme une équipe de bas de tableau. Il ne faut pas pleurer ni se cacher derrière ça, il faut avancer. »
Il lance ainsi clairement un appel à Serge Blanco et lui demande de pouvoir jouer le maintien à armes égales.

Petit rappel : L’Usap vient, cette semaine, de boucler l’ouverture de son capital à de nouveaux actionnaires. Le but étant de consolider les fonds propres du club et d’arriver à boucler le recrutement.


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