[VI Nations] 4ème journée : Les autres matches Par Capitaine A’men’donné, Pays de Galles – Irlande Cela fait déjà une dizaine d’années que le dyschromatopssico est toujours attendu avec ferveur non seulement par les fans des deux équipes, mais aussi par tous les amateurs de rugby en général, et plus généralement par tous les gens qui prennent plaisir à voir des rouquins tenter de s’entre-tuer, et ils sont nombreux. Mais, comme son nom l’indique, le duel entre les Rouges et les Verts est depuis toujours le cauchemar des daltoniens. Néanmoins, samedi dernier, même les handicapés de la couleur ont dû accueillir avec un soupir de soulagement l’entame de ce match s’ils ont avant cela passé le temps en essayant de ne pas devenir totalement aveugles en regardant l’effroyable première mi-temps de Toulouse-Montpellier. Les doublons ont toujours cela de bon. Car ce fut un excellent match, l’un des meilleurs de cette cuvée 2015, et de loin le meilleur en ce qui concerne l’intensité. Comme quoi, même avec la pression du résultat, même lorsque les défenses prennent le pas sur les attaques, même avec un arbitrage manquant parfois de cohérence, et même lorsque l’homme du match l’est pour sa performance défensive, un match de rugby peut être spectaculaire. Cela pourra être utile à rappeler la prochaine fois qu’un staff du Top15 prendra ces excuses pour justifier un match aussi rébarbatif qu’un bilan comptable rédigé en Latin -chiffres romains compris. Les Irlandais furent colossaux en mêlée et dans la conservation ; les Gallois par leur abnégation et leur discipline défensive & collective. Et par un certain réalisme offensif, ce qui fit pencher la balance en leur faveur. Avec les Anglais, ces deux équipes sont encore en course pour remporter le Tournoi. La France aussi, mais outre le rocambolesque concours de circonstance qu’il faudrait aux Bleus, ça serait une insulte à ce jeu digne des pires Brennus du Biarritz Olympique. Ce fut aussi un gros combat d’hygiène dentaire, avec une large victoire pour l’Irlande qui justifie sa réputation de Roumanie de l’Europe de l’ouest. Angleterre – Ecosse Le Tournoi 2014 avait vu l’avènement de la French-Chatte. Cette année, pour trouver des innovations technico-tactiques, il faut chercher dans les cahiers de jeu de Vern Cotter. Fraîchement arrivé à la tête du XV d’Écosse, celui-ci a fait de la sélection calédonienne une redoutable & innovante machine à perdre. Ainsi, après deux bons matchs perdus face à la France et au Pays de Galles, puis un mauvais match perdu face à l’Italie, tout était en place pour la tactique de guerre psychologique la plus loufoque vue dans le Tournoi -depuis le replacement de Bergamasco en 9- mise en place samedi face à l’Angleterre. Le principe en est assez simple, mais il faut avoir du courage pour oser une telle stratégie de jeu. En effet, les Écossais sont entrés tambour-battant dans le match, mais à rebours. Effectuant 15 premières minutes d’un niveau qui ferait honte à un coach de Fédérale3b, tout en acceptant d’encaisser 10 points, on pensait le XV du chardon à la dérive. Mais les Anglais aussi le pensaient, ce qui était le but de Cotter. Passé le premier quart d’heure, l’Écosse s’est remise à jouer à son niveau réel (ventre mou de Prod2 à vue de nez), face à un XV de la rose en mode branleur-vas-y-que-je-tente-des-trucs-de-ouf-pour-mon-best-of-Youtube. Il n’en fallait pas plus pour que le match soit finalement serré, alors que l’écart de niveau entre les deux équipes ne fait aucun doute. Les Écossais, se sentant incapables de hausser leur niveau de jeu, ont donc tenté l’inverse : abaisser celui de l’Angleterre, et après 40 minutes, ce sont bien les Calédoniens qui virent en tête. Murrayfield est sous le choc, pas tant par le fait que son équipe mène d’ailleurs, que par le niveau grotesque de cette première mi-temps. Las, l’équipe d’Angleterre qui déjoue, ça reste quand même d’un meilleur niveau que l’Écosse amputée de certains de ses meilleurs éléments. Aussi, de 10-13 à la mi-temps, le score final fut de 25-13. Ainsi fidèle à son Histoire, l’Écosse n’a pas abdiqué, mais a perdu. On retiendra quand même leur force sur les rucks, y récupérant des ballons totalement improbables, ce qui fait que cette phase de jeu reste l’une des plus mystérieuses de ce sport. Y compris pour les arbitres d’ailleurs, car, eu égard aux plus élémentaires lois du rugby et de la physique, comment un ballon peut ressortir d’un côté alors que tout les éléments s’accordent à désigner l’autre ? Le temps que le directeur de jeu puisse résoudre cet épineux problème, il est évidemment trop tard. Ceci n’est pas à proprement parler une innovation technique, mais il faut saluer le grand retour du Bonneteau à l’Écossaise. Les Anglais et Monsieur Poite n’y ont vu que du feu, aussi nous leur déconseillons de s’aventurer du côté de Barbès lors de leurs prochains séjours à Paris. En fin de match, les hommes de Cotter nous ont aussi montré une innovation technique bien réelle celle-ci, le groupé retro-pénétrant. Sur une touche, on forme le maul, et, à la poussée, on perd 20 mètres sans se délier ni sortir le ballon. Alors là, on sait pas à quoi ça peut bien servir, mais ce fut superbement exécuté. Tel est le revers de la médaille de l’innovation, il s’agit avant tout de créer, et l’utilité n’est qu’une conséquence imprévisible. Néanmoins, tout cela prouve une fois de plus que Vern Cotter est un homme imprévisible et retors, aussi, il conviendra de se méfier d’un coach capable d’idées aussi perverses. L’Irlande est prévenue. Le XV du week-end, réalisé par un daltonien 1 – Plutôt un vert. 2 – Un rouge ou un vert, je sais plus. 3 – Plutôt un vert encore. 4 – Là, du rouge. 5 – Là, un vert pour équilibrer. 6 – On passe au rouge. 7 – Du rouge, définitivement. 8 – David Denton : On croyait tous qu’il était mort. 9 – Sébastien Tillous-Borde (France) : Son sens de l’humour tactique a sauvé la première mi-temps. 10 – Kelly Haimona (Italie) : Ce fut son meilleur match pour l’Italie de sa carrière. 11 – Jonathan Sexton (Irlande) : Même un mauvais Sexton, ça reste du Sexton (sauf au Racing). 12 – Jonathan Joseph (Angleterre) : Même en mode branleur il apporte plus à son équipe que Fofana en mode commando. 13 – Jonathan Davies (Pays de Galles) : Pour son raffut sur Sexton. 14 – Jonathan Wisniewski (France) : Même si ça n’a rien à voir avec le Tournoi ni le poste, pour le plaisir d’une ligne de 3/4 mono-nommée, et que du coup, c’est le prénom d’un avenir qui s’annonce donc flippant. 15 – Leigh Halfpenny (Pays de Galles) : Pour faire plaisir au lobby toulonnais. Ou se foutre de sa gueule, ça marche aussi.
PSA sélection manager La feuille de match contre l’Italie fut pleine de surprises, et pas de bol ils ont gagné. La tentation de Philippe Saint-André sera grande de “renouveler sa confiance” à ces “garçons qui ont montré de l’envie”, etc… Ou pas en fait. Non, il faut se faire une raison et arrêter de chercher de la cohérence, PSA sélectionne 14 joueurs au pif (+ Loann Huget). La Boucherie Ovalie a mené l’enquête, et grâce à une indiscrétion dans les vestiaires de Sapiac vous présente en totale exclusivité l’outil utilisé par les têtes pensantes du rugby français pour créer les feuilles de match : le générateur de compo PSA. Après la machine à mêlée de Marcoussis qui devait nous faire gagner la Coupe du monde 2011, c’est cette merveille d’ingénierie qui nous fera gagner à Londres dans quelques mois. A vous de jouer donc, prenez-vous pour PSA (pensez à prendre une boîte de mouchoirs) et composez automatiquement votre équipe. Si la sélection d’un joueur vous étonne un peu, vous pourrez toujours la justifier en vantant ses qualités de puncheur. Sois PSA, crée ta compo !
[Top 15] 19ème journée Par les victimes qui traînaient par là ce week-end, Étant donnée la douceur printanière qu’a connue la France ce week-end et au vu de la programmation du match de Toulouse un vendredi soir, Ovale Masqué a décidé de réunir ses économies fièrement gagnées grâce à ses comptes-rendus des sketches du Stade Toulousain pour partir à Perpignan, afin de couper avec le rugby pendant quelques jours. Grâce à la connexion wi-fi de la maison qu’il a louée à Coullioure, entre deux orgies, celui que l’on appelle sur place l’étalon CATALAN a ordonné aux quatre mecs assez débiles pour rester enfermés de faire le CR de la dernière journée du Top 15, sans quoi ils seraient bannis à tout jamais de la commission bouchère. Et nous, comme des cons, on lui a obéi. Bref, après l’interlude « Le XV de France et ses starlettes » offert par nos Bleus préférés, le Top 15 reprenait ses droits ce week-end. Une 19ème journée riche en surprises puisqu’il n’y a pas eu que des victoires à domicile (ce qui n’arrive habituellement qu’une fois toutes les trois lunes et demi). Vous faites partie de ces gens qui ont une vie sociale et vous avez donc tout raté ? En voici un petit résumé pour pouvoir suivre les discussions au Club House en arrivant à l’entraînement mardi soir (de la semaine prochaine bien sûr, puisqu’on ne publie jamais un CR avant le mercredi). Oyonnax (8ème) – Toulouse (7ème) Pour fêter son retour, le Top 15 nous a mis à l’épreuve avec un match sponsorisé par Le Malin lui-même. Une rencontre probablement diffusée en direct sur « Voldemort TV » puisqu’elle se déroulait un vendredi soir, sur une pelouse défoncée, à Oyonnax, avec le Stade Toulousain, et sans ISABELLE. Le présage d’une soirée immonde s’est vérifié puisqu’au terme d’un match sans intérêt, les Oyomen se sont imposés sur un score ridicule. Si vous êtes Toulousains et que vous aviez de toute façon fait une croix sur votre dignité, c‘était devant le foot qu’il fallait passer la soirée, au moins, il y a eu du spectacle (défaite du Téfécé 6 à 1 face à l’OM). 9-3, 2 points pour les Ours. Bordeaux-Bègles (6ème) – Stade Français (3ème) Depuis le début de la saison, le déplacement d’un gros chez l’UBB est souvent la promesse d’un riche spectacle et d’une BRANLÉEEEEE au bout pour les visiteurs. Sous un grand soleil s’affrontaient donc deux des équipes les plus joueuses du Championnat. Un match à l’opposé de celui de la veille dans tous les domaines, puisque même ISABELLE avait vaincu sa grippe et était bien alignée sur le plateau de Canal, en complément de la dream-team Bayle-Lombard aux commentaires. Malgré toute leur bonne volonté, les Bordelais ont enchaîné les maladresses, accomplissant ainsi petit à petit leur rêve d’être des Toulousains comme les autres. À l’inverse, leurs adversaires du jour ont fait preuve de beaucoup de réalisme avec, c’est assez rare pour le souligner, un très bon match de Morné Steyn et Digby Loane. Grâce à une bonne conquête et des essais de Lakafia (pas le meilleur joueur du monde, l’autre) et Slimani (nous n’en rajouterons pas sur les détails, Lartot et Galthié ont déjà été assez humiliés), les Parisiens font la course en tête la quasi-totalité du match. Cependant, un essai en fin de match de l’excellent Louis-Benoît Madaule (le capitaine de l’UBB, sorte d’archétype du Bordelais, de son prénom à sa tête de gendre idéal) transformé par le seul et unique LIONEEEEEL BEAUXIIIIIIIIIS permet aux autochtones de faire le hold-up parfait. Mais voilà, les Bordelais ont encore un peu de travail avant de parvenir à se transformer en parfait petits Toulousains et à la dernière minute du match, après une longue séquence parfaitement menée, Jules Plisson passe le drop contepomiesque de la victoire pour les bobos-gauchisses-socialos-journalopes de la Capitale. 22-23, 4 points pour les Roses. Coucou PSA Clermont-Ferrand (2ème) – Bayonne (12ème) Clermont n’est pas réputé pour être l’équipe la plus prenable à domicile (principalement parce qu’il ne viendrait pas à l’idée de quelqu’un de proposer de disputer une finale à Clermont-Ferrand). Autant vous dire que les Bayonnais étaient passés en mode YOLO pour disputer cette rencontre. Valeureux comme des Italiens, réalistes comme des Écossais, vicieux comme des Irlandais, les Bayonnais ont fini par perdre… comme des Français. 28-16, 2 points pour le Gang des Pneus. Montpellier (10ème) – La Rochelle (14ème) S’il y a un domaine où l’on ne peut reprocher à Montpellier son manque de régularité, c’est quand même le potentiel comique. Il faut dire qu’être submergées par des maritimes, c’est un peu une tradition pour les installations sportives montpelliéraines. Pourtant peu brillants, les Charentais ont été battus en médiocrité par le gros combat de dilettantisme imposé par les Héraultais. En même temps, au MHR, un René Ranger est systématiquement titulaire alors que dans le même temps, un Artru qui s’est toujours montré irréprochable dans son engagement est prié de faire ses valises. Le message envoyé aux autres joueurs est clair. Ben Lucas, qui a encore sauvé ce qui pouvait l’être pour Montpellier, a donc du souci à se faire. Match nul qui porte bien son nom, à l’exception des 10 minutes où les Charentais se sont rappelé qu’ils étaient là pour jouer au rugby. 15-15, 1 point pour l’équipe la moins pire samedi dernier. Racing Metro (5ème) – Gronoble (9ème) Sur le papier, le match de la peur. La peur de se faire chier entre un Racing Metro au jeu souvent restrictif et un FCG plus plaisant, mais beaucoup plus irrégulier aussi. Les préjugés ont pourtant volé en éclat, car le match s’est avéré agréable. Gageons qu’il a même dû être palpitant pour les supporters isérois et le supporter alto-séquanais. Les Grenoblois étaient venus avec des intentions pour faire un coup, et la rencontre était arbitrée par Laurent Cardona, donc tout était possible. Et patatras ! Sans doute soucieux de faire taire les polémiques dont il a pu faire l’objet, Pipasse a finalement accordé l’essai litigieux de la victoire au Racing cette fois-ci. 34-29, 2 points pour la #TeamChandailSurLesEpaules. Toulon (1er) – Brive-la-Gaillarde (13ème) Pour les Toulonnais, l’arrivée du CAB sur la Rade aurait normalement dû leur en toucher une sans faire bouger l’autre, vu la BRRRRRANLÉE infligée en terre Coujou au match aller. Mais après le match contre l’UBB où le RCT avait subi une poussée de fièvre jaune et bleue (vous savez, cette maladie étrange qui vous pousse à vous saborder alors que vous avez le match en main), il fallait se remettre en question. Enfin un peu. C’est donc une équipe de Brive « valeureuse » et « respectée » qui a débarqué à Mayol pour assister à une démonstration de David Smith qui s’est offert un quadruplé, devenant le meilleur réalisateur avec 12 essais en seulement 13 titularisations. David Smith qui rappelons-le devrait quitter la Rade à cause des manipulations du lobby JIFF. David Smith qui rappelons-le également est sélectionnable en EDF. Un match fou fou fou où un Basta méconnaissable a enchaîné des gestes techniques comme un petit coup de pied à suivre ou une passe sur un pas. Si ça c’est pas un signe que la fin des Temps est proche ! 34-11, 4 points pour les Rouge et Noir. Mourad en train de comparer les ratio salaire/résultats de Bryan Habana et David Smith Castres (15ème) – Lyon (11ème) Le meilleur pour la fin. L’Aveyron accueillait un véritable match de Pro D2 ce week-end : un carton rouge en début de match, 0-7 à la mi-temps, puis deux cartons jaunes pour les Lyonnais qui devaient trouver ça trop facile à 15 contre 14. Bref, du grand art. Au milieu de tout ça, il y a eu Rory Kockott, qui semble avoir retrouvé son niveau de 2013 et qui est donc prêt à redevenir mauvais avec le XV de France. Le demi de mêlée a animé le jeu de son équipe et a même passé la pénalité de la victoire face à des Lyonnais qui ne peuvent s’en vouloir qu’à eux-mêmes. Mais leur entraîneur s’en fout, il va diriger une des meilleures équipes de France l’an prochain pendant que son futur prédécesseur ramera en Aviron Aveyron. 23-20, 4 points pour les locaux low-cost. Le point sur Montaigut-Besse, l’équipe dont il faut se méfier © L’Auvergne : “Quand il y en a un ça va, c’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes” #Bryce Il serait presque temps de faire le bilan sur la 1ère année de la Boucherie Ovalie comme partenaire majoritaire d’un club de rugby de Top 15. Le club de Montaigut-Besse, dont on vous reprécise qu’il n’a pas été choisi au hasard, avait pour but de prouver qu’il pouvait atteindre les sommets de son championnat tout en respectant impérativement quelques critères, bien rrrrrrougby, ordonnés par son nouveau propriétaire. A quelques journées de la fin, les joueurs du RCMB se devaient donc encore de prouver qu’ils étaient de vrais bouchers sur un terrain de rugby. On s’attendait à voir ainsi des distributions de cartons rouges à tire-larigot, des échanges d’amabilités et de mandales pendant la purée-mimosa, de la BAGARRRE© quoi, mais toujours rien de tout ça. Est-ce la médiatisation omniprésente du club dans la presse rugbystique qui a poussé les Jaune et Noir à trop bien se tenir sur les champs de patates cet hiver ? Le fait est que même avec de bons résultats, ils décevraient presque par leur gentille attitude et l’étalage de leur bon rugby. Il ne manquerait plus que Lady Gaga et le bon son de la Banda de Cournon et on se croirait au Stade Michelin. Enfin ça c’est pour les matches à domicile. Le 1er Mars, le RCMB recevait “gentillement” Commentry en les atomisant 80 à 0 en réserve et 43 à 3 en équipe 1. 19 essais marqués : un problème les Toulonnais ?! Le 7 Mars, les Montacutins-Bessard se déplaçaient à Bort-Les-Orgues où ils ont été défaits 21-15, avec seulement deux essais marqués. Ce qui fait donc 6 points de plus au classement pour les Auvergnats. Des nouvelles du protégé de Pastigo : Coudzy et son épaule en mousse. Le point boucher : Yannick Caballero (Castres) Ce ne fut pas une journée mémorable quant à la destruction. Néanmoins l’on sent chez les équipes en lutte pour le maintien une certaine volonté d’aller prendre des points là où il y en a. Ainsi, pour La Rochelle, Kevin Gourdon a tenté de joindre l’utile à l’agréable, abattant Benoît Paillaugue grâce à un déblayage juste ce qu’il faut dans la règle. C’était techniquement joli certes, mais un peu facile au goût du jury : ces énervantes petites choses que sont les demis de mêlée -il n’y a aucun mérite à taper dessus- sont là pour cela. C’est pourquoi il faut y mettre un peu plus de créativité. Le vrai beau geste du week-end est à mettre à l’actif de Castres, avec le coup de genou de Yannick Caballero, dont le geste a d’ores et déjà tapé dans le dos de Julien Puricelli L’INTERNATIONAL, en attendant de taper dans l’œil de PSA, la filiation du geste avec celui de Papé étant évidente. Le classement Cliquez pour agrandir (l’image, pas votre pénis). Toulon garde les commandes du Top 15 devant ses dauphins habituels que sont Clermont-Ferrand, le Stade Français et Montaigut-Besse, qui est toujours en embuscade. Oyonnax s’incruste dans le groupe d’équipes de la première partie de tableau dont Montpellier et Gronoble –fidèle à elle-même- ont été détachés. En bas de tableau cinq équipes se suivent de près, ce qui annonce une fin de saison alléchante d’un point de vue mathématique et non rugbystique, bien sûr. Le Bâton de Boucher : Benjamin Urdapiletta (Oyonnax) Si personne ne fait rien, Oyonnax va gagner un trophée cette saison. Vous aurez été prévenus.
Vers la fin du mythe d’Invictus ? Par Didier Kilkenny, La fédération sud-africaine de rugby a annoncé la semaine dernière qu’un quota de sept joueurs « non-blancs » serait obligatoire au sein des trente sélectionnés pour le mondial anglais de cet automne. Une mesure qui pose clairement la question de l’évolution du rugby et de la société sud-africaine, vingt ans après le titre mondial de 1995 considéré comme celui de la réconciliation nationale. L’image est entrée dans la légende, au-delà même du sport : le 24 juin 1995, l’Afrique du Sud remporte la Coupe du monde de rugby organisée sur ses terres. Évincée des deux premières éditions pour son régime politique d’apartheid, la désormais « nation arc-en-ciel » se retrouve sur le toit du rugby mondial. Nelson Mandela, l’homme du renouveau, le vainqueur de l’apartheid, remet à François Pienaar, capitaine blond comme les blés, la coupe Webb Ellis. Le rugby, sport de la minorité blanche, riche et oppressive, devient le symbole de la réunification et de l’Afrique du Sud nouvelle, qui l’eut cru ? Le conte de fées est tellement sublime qu’Hollywood en fera même un film : Invictus. 15 kilos de muscles en 6 mois : Mat Damon plus fort que Sébastien Tillous-Borde. Évidemment, comme toute bonne superproduction made in USA, Invictus (dont la critique rédigée par Ovale Masqué est consultable ici) occultera plus ou moins volontairement les aspects les moins avouables de l’histoire. Ainsi, en demi-finale, l’Afrique du Sud est opposée au XV de France, entraîné par Pierre Berbizier et l’emporte sur le score de 19 à 15 après certaines décisions contestables de l’arbitre gallois Derek Bevan. L’histoire aurait pu en rester là. Mais lors du banquet officiel de fin de compétition, Louis Luyt, président de la fédération sud-africaine, eut l’idée malvenue d’offrir, au vu et au su de tous les convives, une montre somptuaire à Bevan en le qualifiant même de meilleur arbitre du monde. Par respect des valeurs ©, Lapasset ne traduira pas sodomie arbitrale en afrikaans. D’autre part, les All Blacks, opposés aux Springboks en finale furent tous pris d’intoxication alimentaire l’avant-veille du match. Enfin, on peut aussi évoquer les soupçons de dopage plus ou moins évidents des membres de cette équipe (Pierre Ballester likes this). Joost Van der Vesthuizen en ayant profité pour passer de Invictus à un remake d’Intouchables. Bien que les charges soient trop floues pour pouvoir être retenues, il n’en reste pas moins que ce titre mondial, que certains voient presque frappé de la grâce divine, comporte une part de soufre occultée un peu trop facilement. À ces éléments, il faut ajouter la présence disproportionnée donnée à Chester Williams. Seul joueur noir de l’équipe au coup d’envoi de la finale, l’ailier est présenté comme l’idole des gamins des townships et la star de l’équipe. Seul hic, au coup d’envoi du mondial, Williams n’était même pas sur le banc car non retenu dans la sélection. Il n’obtint son billet qu’à la suite d’une bagarre, certes bien réelle, lors d’un match de poule, qui valut une suspension à son concurrent Hendricks. Mais, trop heureux d’avoir un joueur noir à intégrer à son conte de fées, le scénariste occulta encore soigneusement cet aspect de l’histoire. Tout comme il occulta volontairement aussi que certains de ses coéquipiers, notamment James Small, tenaient des propos racistes à son encontre quand ils l’affrontaient en club. Décidément, la volonté de transparence valorisation du produit © de Clint n’a d’égale que celle de Paul Goze. Mais au fond, l’omission volontaire la plus grave du scénario du film n’est-elle pas celle d’avoir laissé accroire au spectateur un peu trop crédule que la belle carte postale du vainqueur de l’apartheid remettant la Coupe du monde à un capitaine afrikaner se suffirait à elle-même pour régler tous les problèmes sociaux d’une Afrique du Sud qui ne savait pas vivre ensemble ? Pire, la décision récente de la SARFU a battu en brèche la légende un peu trop propre. Non seulement le rugby n’a pas suffi à tout régler, mais il symbolise plus que tout cette Afrique du Sud encore dominée par les Blancs sur les plans économiques et social. Car il est aujourd’hui évident que les Springboks n’ont pas changé de physionomie, au point que, vingt ans après le beau cliché de juin 1995, les dirigeants du rugby sud-africain en viennent désormais à adopter une mesure autrement plus radicale, dont rien d’ailleurs ne prouve qu’elle sera efficace sur le long terme. Certes, augmenter la part de joueurs de couleur dans l’équipe peut clairement susciter un effet de mimétisme chez les gamins noirs (vous savez, un peu comme les couillons qui croient que pour être un vrai rugbyman il faut avoir un tatouage comme Califano et Chabal ou picoler comme Byron) ; étant donné que la plupart d’entre eux ne portent aucun intérêt aux Springboks, et plus largement au rugby. Mais faute de politique d’accompagnement visant à amener ces gamins vers le rugby plutôt que vers le football, cette mesure ne sera qu’un coup d’épée dans l’eau. Car il faut être honnête, le recrutement actuel des Springboks, et plus généralement du rugby sud-africain n’a pas changé ses filières, surtout chez les avants. Des joueurs majoritairement blancs et costauds, soit issus des grandes universités, soit issus de grandes familles de propriétaires terriens. L’entre-soi social joue encore à plein. Et si l’apartheid a officiellement pris fin en 1991, il n’en reste pas moins que ses effets sociaux sont toujours bien visibles sur le rugby, comme sur le reste du pays. Il est donc tout bonnement illusoire d’imaginer des Springboks plus métissés alors que leur vivier de recrutement n’a pas changé, ou si peu. Les joueurs de couleur passant surtout, au-delà de leur valeur sportive souvent importante, pour des cautions données au public. Un peu comme avoir un joueur varois dans l’effectif du RCT pour faire cesser les #célafoteauzétrangers sur les forums de supporters. De plus, le statut social de certains joueurs noirs est un leurre. Il faut ainsi garder à l’esprit que, même métis, Bryan Habana est un fils de chef d’entreprise issu de la classe aisée, pas un gamin de township. Surmédiatisé et élu meilleur joueur mondial en 2007, l’intermittent du spectacle en Top 14 est l’arbre qui cache un peu trop avantageusement la forêt. La seule lueur d’espoir aujourd’hui étant le rugby à sept, où la mixité sociale est plus forte, et dont la star en Afrique du Sud est un Noir dreadlocké nommé Seabelo Senatia. Joueur qui a d’ailleurs intégré le squad des Springboks lors de la dernière tournée d’automne et qui envisage de participer au mondial anglais. Les Blitzboks, sans doute le plus bel hymne au métissage depuis la série Arnold & Willy. En gros, il est possible de s’apercevoir vingt ans après que l’image d’Épinal de Mandela et Pienaar fut certes un magnifique symbole… mais rien qu’un symbole. Et ces éléments font apparaître la réconciliation des diverses communautés via ce titre mondial comme une histoire à peu près aussi véridique que celle de Toulouse qui forme la moitié de son effectif. Si le rugby fut à l’origine du processus de réconciliation nationale de l’Afrique du Sud, il est aussi le miroir grossissant de son caractère inachevé voire inachevable.
Pendant ce temps en prodédeuh… Par Capitaine’A’men’donné, Pendant que le petit monde du rugby tourne, et toujours aussi improbable que cela puisse paraître, la Pro D2 continue. Le suspense y est même le maître-mot, même s’il ne fait plus grand doute que Pau sera champion en mai. Ils ont d’ailleurs commencé leur marché, à la toulonnaise. Il faut dire que la dernière rencontre entre les deux équipes avait été l’occasion de nombreux échanges dans la gueule, et chacun a appris de l’autre. Une belle leçon, que de voir que le dialogue peut être évité grâce à la violence. Pau recrute du vieux grand joueur, pas sudaf -chacun sa came- mais néo-zélandais, grâce aux gros sous générés par les hydro-garbures. Un recrutement bien ciblé, puisque cela permet d’obliger les médias à en parler, et ainsi de préparer tout un chacun à l’idée que la Section jouera le Top 15 l’année prochaine. Haters gonna hate, vous vous doutez pas à quel point. Néanmoins, si Bayonne descend, et que Biarritz ne remonte pas, ça risque de péguer gras boulevard des Pyrénées, et de fantasmer sur (enfin) un grand club du 64, mais béarnais, pas basque. Guerre civile la plus LOL de l’Histoire en vue. Donc, pas de suspense là, mais plutôt en-dessous. Ils sont ainsi 8 clubs encore bien placés pour les 4 places de qualifiés : Agen, Aurillac, Biarritz, Perpignan, Albi, Mont-de-Marsan, Montauban et Colomiers (dans l’ordre du classement britannique), plus Béziers, décroché, mais pas complètement largué. Alors là, vous comprenez le problème : mis à part Agen, Biarritz et l’USAP, à Canal, ils balisent grave d’avoir grassement craché au bassinet de la Ligue pour diffuser un pauvre Oyonnax-Aurillac. Et pourtant, force est de constater que le Stade (pas le seul, mais l’un des vrais) (enfin l’Aurillacois, quoi) fait tout bien comme il faut pour y parvenir (mais le Montois aussi, on y vient) (je vous emmerde avec mes parenthèses ?). Bon, il reste encore du temps et des matchs à leurs adversaires pour remettre un peu de bon sens dans tout cela. Et Agen semble tout de même un ton au-dessus. Mais le second ticket pour le Top 15 se joue sur des phases finales, donc Eric Bayle devrait commencer un cure de Tranxène sous peu. Ainsi que les rédacteurs de toutes ces pseudo-encyclopédies sur le rugby prévues en librairie pour la Coupe du monde et qui n’ont pas prévu de faire mention du club cantalou (tout ceci fonctionne en remplaçant Aurillac par n’importe lequel des autres clubs cités) (avec un bémol pour Montauban, qui risque à tout moment de décompresser comme souvent les promus) (mais attention, ils sont bons, hein). Le point fort d’Agen, c’est de compter dans ses rangs encore plus d’ex-Aurillacois que les 2 précédents vainqueurs des phases finales de Prodédeuh. 4 (N’Nomo, Fogarty, Marshall & Valdès), soit 1 de plus que Brive à l’époque (Ribes, Hirèche & Hauman) et La Rochelle l’an dernier (Van Vuuren, Héry & Marshall déjà, et sans jouer pour ce dernier). Alors, avec une logique comme ça, vous me direz qu’Aurillac a encore plus de chances, comptant dans ses rangs encore plus de joueurs ayant revêtu le maillot cantalou. Mais c’est justement peut-être un peu trop. Biarritz et Perpignan quant à eux tiennent mollement leur rang. La remontée directe sera dure. En même temps, quand on a affaire à des staffs qui pensent sérieusement pourvoir dominer la D2 avec David Marty ou Benoît Baby en chefs d’attaque, c’est leur rendre service de les empêcher de monter. Peut-être qu’au bout d’un moment, ils se remettront à réfléchir, puis à jouer au rugby, puis à être dangereux et finalement remonter. Pau, ça leur a jamais pris que 9 ans. Dax, ça leur prendra encore plus. Insolite ! Ces gens existent réellement ! Pour le maintien -parce qu’aussi étrange que cela puisse paraître, il y a des gens qui tiennent fort à rester en D2, c’est la cohue aussi. Massy, Bourgoin (à qui les 4 points de pénalité infligés par la DNACG coûtent très cher), Narbonne (cette équipe de cœurs tendres façon soap américain qui ne se remet pas de la perte de son Valentine) et Dax (qui joue juste vraiment trop mal, alors je vais pas en rajouter, mais jetez un œil, c’est marrant) (ça n’a rien à voir avec du rugby, mais c’est marrant) ferraillent dur. Tout ça pour avoir la chance d’affronter Carcassonne ou Tarbes l’an prochain (cette phrase devrait pouvoir remettre en perspective vos petits problèmes personnels de chômage ou de maladie, de rien) (et ça me permet de citer les seules équipes qui n’ont absolument plus rien à jouer dans ce championnat) (moi, j’aime bien les parenthèses, ça évite de devoir réfléchir à être un peu cohérent). Massy, donc, qui après une petite année en Fédérale 1, revient en Pro D2, et avec de plus solides arguments à faire valoir cette fois-ci. Le club des jeunes de banlieue surprend : on savait déjà que c’était le seul club francilien doté d’un centre de formation performant. Il est aussi le seul de cette région à pouvoir se targuer d’être desservi correctement par les transports en communs : 2 RER et un aéroport international. Pas trop jaloux, Jacky ? Et en plus, le club a un public. Par public, j’entends des gens qui sont là pour voir le match, pas les joueurs-de-la-télé, qui font du bruit en réagissant à ce qu’il se passe sur le terrain, et veulent juste passer un bon moment. Rien à voir avec les habitués de Jean-Bouin ou Colombes, donc. Pour preuve, aucun chandail sur les épaules, pas de rolex, ni de chaussures à glandus. Massy possède aussi des joueurs certifiés par nos services. Le mot de la fin sera pour Narbonne. Cette équipe joue admirablement bien au rugby, sauf pour un truc : la conquête. La greffe australienne a donc bien pris, mais la logique voudrait donc qu’ils descendent. Ça serait un peu dommage tout de même, même si sportivement mérité. Mais là aussi, avec une direction qui ne réfléchit pas dans le bon ordre, les joueurs peuvent bien faire ce qu’ils peuvent, ça donne pas grand chose. Mais voir la folklorique faune politique locale se pencher sur leur cas devrait faire frémir d’effroi leurs supporters. En cas de descente, en tout cas, ça leur fera des expériences à échanger avec le rival biterrois.
[Top 15] Résumé de la 18ème journée Par Thomakaitaci et Blondie On a bien senti que pour cette journée bâtarde, coincée entre deux journées du Tournoi des 6 Nations, les participants au Top 15 n’avaient pas trop envie de jouer au rugby. La plupart étaient en vacances pendant quinze jours et malheureusement, ils ont craqué : ils ont laissé le ballon de côté et se sont vautrés dans les appareils de musculation. On a même vu, à deux reprises, des joueurs refuser de sortir sur le terrain à l’heure du match – il faisait trop froid pour ces petits bichons qui s’acclimatent mieux à la doucereuse chaleur des clubs de sport. On a mis une heure à les pousser sur la pelouse. Tout cela est vraiment inquiétant. La Rochelle – Brive : 19-12. Chose étrange, ce match du vendredi soir, diffusé sur Canal +, se jouait à Paris, dans un stade couvert, avec des ballons parallélépipédiques en or. Mais rapidement, tout est revenu à la normale : le match a duré des heures, les spectateurs étaient affalés sur leurs sièges, terrassés par l’ennui et à la fin, des étrangers considérés comme français, ont gagné. Quoi ? On me dit que La Rochelle – Brive s’est joué en fait jeudi soir ? Ah désolé, pas vu. Bizarre d’avoir raté une telle affiche en semaine. Bon. Et du coup, y a eu combien ? 19-12 ? C’était bien ? Mouais, ok, on s’en fout. 2 points pour les Dalton bretons Bordeaux – Toulon 28-23. Les bons élèves de la semaine. Match dans un vrai stade, devant un public nombreux, avec des équipes joueuses, des essais, des gestes techniques réussis, des LOL foireux, du suspense. Même un Clermontois bas du plafond comme moi, regrette que les règles drastiques du Top 15 ne puissent récompenser les Toulonnais. Pourtant, ils ont dans leur ligne d’attaque le meilleur centre français (Maxime Mermoz, qui n’est même pas sud-africain), qui sait jouer dans les espaces, faire des passes et même appréhender un deux-contre-un. Mais il est vrai que la France regorge de ce genre de talents. C’est donc compréhensible qu’il ne soit pas sélectionné. Mais regarder Toulon, c’est un peu regarder le Tournoi des Légendes avec Noah et Leconte qui sautent par-dessus le filet. On a aussi un quota de n’importe quoi : aux premières loges, la polio de Sébastien Tillous-Borde (lui, sélectionné dans le XV de France, pour rappel) incapable de tendre le bras pour aplatir ou de rattraper une passe « géniale » de Alain Delon Armitage ou encore la passe de football américain signée Chilachava. Mais le meilleur de tous reste quand même El Mago, Juan Martin Hernandez qui, non content d’avoir signé une première mi-temps digne de Benoît Baby (touche directe sur renvoi, en-avant, dix minutes dans la poubelle des péchés comme disent les Rouquins), nous a gratifié d’un vol plané formidable, devant la très belle feinte d’appui de Sofiane Guitoune. Mais pour faire un bon match, il faut deux équipes. Et les Bordelais n’ont pas déçu, surtout en seconde mi-temps : jeu ouvert, combinaisons, prises de risque. Bref, tout ce qu’on aimerait voir pour TOUTES les équipes du Top 15. Mais ne souriez pas trop les Bordelais. Ça ne sert à rien de faire les super-héros à domicile (tel un Talebula qui se prend pour Superman après une course folle de cinq mètres et zéro défenseur battu) pour être dégueulasses à l’extérieur. Donc si un jour, vous voulez avoir un moment de gloire éphémère, comme Perpignan ou Castres, il va falloir apprendre à se sortir les doigts dès que vous traversez votre rocade. 4 points pour l’Ubébé Bayonne – Stade Français 23-6 Apparemment, les Parisiens n’en avaient pas grand-chose à foutre de ce match. Non mais c’est vrai aussi, après une telle performance contre Oyonnax à domicile la journée précédente, les Roses pouvaient très bien venir en touristes à Bayonne. Sauf que là on est dans le Top 15 les gars ! Y a pas de phases finales à la con, justes là pour emmerder les Auvergnats. Si tu veux être sacré à la fin de la saison, il faut te bouger le cul tout le temps ! Ok, je peux comprendre que la suspension de votre Pascal Papé d’amour a pu vous perturber, qu’il faut du temps pour se remettre d’une telle absence, mais là c’était Bayonne quand même… Alors, sous la pluie, dans le froid, Bayonne, grâce à un essai en contre d’O’Connor – qui prouve que même la technique pour aplatir le ballon correctement dans l’en-but, la base quoi, est balbutiante chez les joueurs professionnels français, un essai de Rokocoko sur une passe peu académique (mais une passe quand même, dans ce marasme, soulignons l’effort) de Scott le Français et un troisième sur un groupé pénétrant, remporte la victoire et même le point de bonus. Il va vraiment falloir mettre en place une commission artistique et technique au sein des dirigeants du Top 15 pour déterminer quels essais peuvent être comptabilisés. Parce que là, l’augmentation de resquilleurs est inquiétante. 4 points pour les Pottoka (mais ils ne perdent rien pour attendre à frimer avec leurs essais pourris Gronob – Montpellier 20-18 Le premier des deux matchs retardés à cause de la couardise des joueurs. Cela mériterait qu’aucune des deux équipes ne remportent de point. On est fin février, donc c’est déjà la fin de saison dans l’Isère. Par conséquent pour ce match sans enjeux, entre deux équipes en vacances, on n’a pas eu trop de surprises. Globalement, on s’est fait chier. On a même vu Caminator sortir sur blessure, signe que personne dans ce monde n’est infaillible. Et finalement, le pied de Wisniewski, ce joueur qui restera toujours dans l’ordinaire, permet à Gronob de gagner deux points dans l’indifférence la plus grande. 2 points pour les buveurs de Chartreuse Oyonnax – Castres 23-13 Le deuxième match retardé de la journée pour cause de frilosité aigüe de ces petites choses fragiles que sont les joueurs de rugby. On a donc dû attendre une heure que les 30 acteurs décident de jouer ce ChristopheUriosico, dans la boue et avec des Castrais sur le terrain. Autant dire que voir du rugby tenait du miracle. Finalement, du jeu d’avants, des caresses amicales à chaque regroupement, des mots doux échangés, des essais marqués sur des groupés-pénétrants. Si on rajoute l’odeur de la bière et des saucisses, l’architecture modeste du stade Charles Mathon, on avait tout le folklore des matchs de Fédérale 3, ce rugby vrai que l’on aime tant. Soyons honnêtes, Castres a marqué un bel essai sur une percée et une passe après-contact de son ailier Guy Grosso. Mais cela semble trop incroyable pour être vrai. 2 points pour les furturs-ex-joueurs-de-Christophe-Urios-futurs-joueurs-du-Top-15-l’an-prochain, 0 point pour les futurs-joueurs-de-Christophe-Urios-futurs-ex-joueurs-du-Top-15-l’an-prochain. Guy Grosso, acteur le jour, ailier de Castres la nuit Racing Colombes – Clermont 13-13 Toujours plus inventifs, les joueurs du Top 15 ont inventé le demi-match, c’est-à-dire, un match qui se joue dans un demi-stade, devant un demi-public et pendant seulement 40 minutes, la première mi-temps n’ayant tout simplement pas existé. Mais l’invention n’est encore qu’un prototype, on a bien senti que même la deuxième mi-temps a été un peu bancale. Il a donc fallu attendre longtemps avant de voir le premier éclat. Mais quel éclat ! Un coup de Frenchchatte© parfaitement menée par Marc Andreu, l’un des deux grands spécialistes en France de cette stratégie, avec Yoann Huget. Mais ce diable d’Andreu© n’évolue pas dans le même registre que son compère poilu : ici, pas de grande interception ni de course au long cours toute langue dehors, mais une propension à se faufiler et à profiter des rebonds de la balle ovale. A noter que sur le coup, Zac Guildford nous prouve une seconde fois ses talents de clown BennyHillesque, quelques mois après sa réception foireuse contre les Saracens. Ce dernier paragraphe s’adresse aux supporters clermontois qui pour la plupart ont coupé leur télé après cet essai, ne connaissant que trop bien la capacité de leur équipe à faire la différence en fin de match, à revenir dans la partie après un tel coup du sort. D’autant plus que la rencontre n’annonçait pas une orgie de jeu, vu le nombre d’en-avant commis par les deux équipes. La plupart de ces supporters ne savent donc pas que, miraculeusement, les Hommes Pains Jacquet ont réussi à marquer un essai en fin de match par Noa Nakaitachi (le plus fervent supporter du XV de France, toujours assis aux premières loges dans les tribunes). Ils auraient même pu remporter le match si Brock James avait réussi une dernière pénalité à la sirène. Mais, on ne va ternir une légende dans un vulgaire match à Colombes, ce n’est pas le sens de l’histoire. Petite note amicale à la poignée d’étudiants Erasmus irlandais bourrés qui, pendant toute la durée de ce demi-match, ont braillé le Ireland’s Call. Ca c’est rougby ! 1 point pour les Bibendums en short, pour leur match nul à l’extérieur. Toulouse – Lyon 23-20 Autre variante du demi-match, le demi-match alterné. Cette fois-ci chacune des deux équipes ne « joue » que pendant une mi-temps. Du coup cela donne un Toulouse très poussif mais qui mène largement 20 à 3 à la pause. Et une seconde mi-temps où Lyon remonte son retard. Mais heureusement, Toby Flood avait pris les trois points. N’empêche que, comme pour Bayonne, il va falloir vraiment se poser la question des règles. Car Toulouse en étant chaque semaine plus apathique, se maintient dans la première partie du classement. On soulignera la grande classe des joueurs qui ont manifesté leur mécontentent face aux quelques sifflets du public d’Ernest-Wallon. C’est intolérable de siffler de tels joueurs du Grand Stade Toulousain, 20 fois champions de France, 4 fois champions d’Europe et qui se sont défaits avec courage d’une formidable équipe lyonnaise. 2 pts pour Toulouse, déception pour Guy Novès, qui en avait demandé trois. Pendant ce temps-là en Auvergne, double dose : Saint-Yorre/RCMB Dimanche 15 Février, le RCMB s’est déplacé dans l’Allier pour aller jouer là où “Ça va fort, très fort” mais pour qui ou pour quoi ça va fort ? En tout cas pas pour les Aliénais ou le rugby en général. Au terme d’un match dégueulasse (et c’est un euphémisme), stoppé 30 minutes à 4 minutes de la fin pour cause de grosse blessure d’un joueur (chochotte) et alors que le score n’était que de 3-3, les Jaune et Noir se sont imposés au final 6-3, tout en sachant que le buteur montacutin-bessard a fait 100% au pied par temps gras. Un match… passionnant ! 4 points de plus au classement. “Coudzi, c’est de l’autre côté qu’ça se passe” RCMB/Blanzat Le dimanche 22 Février, le RCMB a reçu le club de Blanzat au stade de Montaigut-le-Blanc, en match en retard. Le retour des Jaune et Noir contre des Jaune et Noir aussi. Match définitivement à l’opposé de celui du week-end précédent. Déjà par sa météo ensoleillée, qui a fait sortir des maisons tous les villageois qui ne savaient même pas qu’il y avait un stade de rugby chez eux. Puis, par le déroulement du match : victoire par KO du RCMB 46 à 0. A noter l’essai (enfin !) de Matt Lafuente qui a dû s’y prendre à 3 fois pour marquer, 2 en-avant style Babylade© tout seul devant sa ligne d’essai. Le stade s’est enflammé pour ovationner son héros du jour ! (Tu mettra moins de gel dans tes cheveux et plus de colle dans tes mains !) 4 points de plus au classement. Voilà, pas de point boucher à décerner, les gars préfèrent gagner en restant sages, va falloir mettre les points sur les i ! Le Point Boucher : Jgenti (Brive) Si en matière de jeu, cette 18ème journée a été décevante, pour l’attribution du Point Boucher, il n’y avait que l’embarras du choix. Les Nommés sont : Rory Grice pour son plaquage à l’épaule délicat sur l’ouvreur montpelliérain Ben Lucas – trop classique, pas assez sanglant, le public bayonnais pour son chambrage sur Julien Dupuis « Bého, Bého ! » au moment où ce dernier tentait une pénalité – très drôle, mais totalement vain et inefficace, enfin Giorgi Jgenti, le pilier de Brive, auteur d’une provocation géniale sur son adversaire direct en mêlée, Thomas Synaeghel, en lui mimant des séances de MUSCUUU. C’est donc à ce troisième candidat que le point Boucher est décerné, avec Mention Delon Armitage pour son esprit facétieux et moqueur. En plus, les rares qui ont vu la rencontre estiment qu’il a un peu plombé le match de son équipe à lui tout seul. Tout ça est encore plus savoureux. Il permet à Brive d’empocher son quatrième Point Boucher de la saison, le meilleur total jusqu’à présent. Le Classement Superbe remontée de Montaigut qui est désormais 4ème de ce Top 15. Tous les espoirs sont permis pour les Jaune et Noir, et pourquoi pas remporter le premier Top 15 de l’histoire. Toulouse, malgré sa victoire, commence à redescendre au classement. Tout n’est pas perdu. Par contre, tout semble bien perdu pour Castres en bas de classement, mais qui s’en plaindra ? Le Bâton de Boucher : Benjamin Urdapiletta (Oyonnax) Bon ok, on avoue en fait on a pas vu le match. Mais on suppose qu’il ne s’est rien passé de particulier sinon Le Rugbynistère en aurait déjà fait cinq articles.
Et si Guy Novès avait remplacé Philippe Saint-André ? Par Milton Georges, Été 2013. Au terme d’une première année décevante ponctuée par une quatrième place aux Six Nations 2012, Philippe Saint-André est en danger. Sa sélection vient de terminer dernière du Tournoi 2013 et de couvrir la Patrie d’une honte incommensurable pour la première fois depuis 1982. Seules une deuxième place de l’Angleterre et une piteuse victoire sur l’Écosse évitent au XV de France la cuillère de bois et à PSA la guillotine. Après être allé voir Hugh Jackman dans le dernier Wolverine au cinéma, Pierre Camou revient plein d’audace et de testostérone et pose un ultimatum à son sélectionneur : il exige au moins une victoire en Nouvelle-Zélande. Trois défaites plus tard, Ouin-Ouin est débarqué et on appelle Guy Novès pour la vingt-troisième fois. Contre toute attente, il accepte. La patte Novès se met en place Après avoir insulté l’ensemble des membres de la Fédération de « tartarins et matamores », René Bouscatel se résout à accepter la démission du beau-père du Gendridéal. Celui-ci prend ses nouvelles fonctions au début du mois de septembre et entame la révolution tant attendue du XV de France. Pour son premier stage préparatoire aux Tests de novembre, il décide de rappeler les trentenaires à l’expérience internationale que son prédécesseur dont-on-ne-doit-plus-prononcer-le-nom considérait obsolètes. Exit les Doussain, Samson et autres Guitoune, bonjour Bonnaire, Harinordoquy et Rougerie. Face à la pression des médias et des commentaires sous les articles de Rugbyrama pour sélectionner les jeune prodiges Pélissié et Plisson, Guy Novès improvise une conférence de presse et révèle son mot d’ordre : l’obligation de faire au moins une saison pleine avant de prétendre au XV de France. Pierre Camou Jackman à Saint-André : « Une victoire en Nouvelle-Zélande ou je te crève, Magneto ! » Aux désormais ex-retraités se mêlent les pas-vieux qui ont déjà fait leurs preuves sur plusieurs saisons comme Parra, Maestri, Chouly ou Fofana. À leur tête, le sauveur de toute une communauté, de tout un peuple, de toute une nation : Trinh-Duc. Guytou entend marquer une rupture nette avec qui-vous-savez et fixe le Montpelliérain comme numéro 1 à l’ouverture, exprimant une volonté claire d’amener de la continuité dans le jeu. Selon des sources contradictoires, ce serait surtout pour emmerder un certain entraîneur-commentateur du service public. Mais la vraie révolution Novès ne se situe pas là ; prenant à contrepied le mythe du Grandisse, Guytou va largement fonder son mandat sur un Granneuf : Frédéric Michalak. Malgré le désir irrépressible de ce dernier d’évoluer à l’ouverture, il a toujours été meilleur à la mêlée et sera donc fixé à ce poste. La charnière Michalak-Trinh Duc sera la clé de voûte du XV de France version Novès. La patte Novès passe son premier examen au mois de novembre à l’occasion des trois Tests face à la Nouvelle-Zélande, aux Tonga et à l’Afrique du Sud. La première défaite contre les Blacks est très encourageante. Les Bleus font la course en tête pendant une heure, en construisant leur performance sur une surprenante domination dans les rucks. Dusautoir, Bonnaire et Domingo sont sur tous les ballons. Quand ils ne récupèrent pas une pénalité en phase défensive, ils assurent une libération rapide pour Sofinco. Le poignet brisé, une dent cassée et la tête ensanglantée, McCaw n’ose plus s’immiscer dans les zones de plaquage. Rapidement éreintés par cet étrange nouveau système de jeu consistant à rester en permanence au soutien, les Bleus finissent la rencontre sur les rotules et encaissent trois essais dans les dix dernières minutes par Dagg, Read et Nonu, et s’inclinent 27-31. Une large victoire sur les Tonga et une courte défaite du même acabit contre les Springboks plus tard, et le XV de France présente un bilan comptable négatif mais a rassuré tout le monde sur le contenu. Sur RMC, Moscato s’exclame : « Mais on s’en bat les roubignoles d’avoir perdu, l’important c’est qu’on l’a châtiée, cette pucelle de McCaw ! » Quelques mois plus tard, place aux Six Nations 2014. Frédéric prend plutôt bien l’annonce de son nouveau poste en sélection À l’approche de la première rencontre face à l’Angleterre, Novès dévoile son groupe. Presque aucun changement à noter, si ce n’est la sortie du groupe de Vahaamahina au profit de Romain Taofifenua. Le compagnon de Guilhem Guirado a détrôné le premier nommé dans la hiérarchie usapienne et multiplie les belles performances depuis la saison dernière. Au Stade de France, les Bleus sont malmenés par les Anglais. Après un premier acte équilibré et très engagé, les deux équipes sont à égalité au retour des vestiaires. Tendus, les joueurs des deux équipes se font des politesses sur chaque plaquage et ça dégénère. Picamoles et Hartley se disent gentiment bonjour et s’échangent des caresses, quand Owen Farrell marche tranquillement vers eux. Avec son insupportable petit sourire à la King Joffrey, il s’arrête, regarde Picamoles, et lui crache un énorme mollard au visage. Louis Banner Picamoles devient fou, fait voler Hartley du bras gauche, étale Mike Brown d’un uppercut dans le ventre alors qu’il essayait de s’interposer, et se rue sur Farrell en hurlant « PA CRACHÉ SUR PICA !!!!! ». Défiguré, l’ouvreur anglais sort sur civière et, alors que toute la France est prise d’une demi-molle, le numéro 8 est logiquement sanctionné d’un carton rouge. L’Angleterre prend le contrôle de la partie et mène donc 24-19. À deux minutes de la fin, tandis que les Bleus peinent à contenir les assauts anglais, Dusautoir récupère une pénalité miraculeuse face aux poteaux, dernière munition pour passer devant. Du bord du terrain, le sélectionneur hurle « les trois points ! Assurez le bonus défensif ! » en brandissant fièrement sa fameuse « patte Novès », vague moignon composé de seulement trois doigts. Peu lucides ou pris de contépomite aiguë, les joueurs obéissent et Michalak passe une dernière pénalité sous les sifflets du Stade de France. Sur France 2, Fabien Galthié se moque d’un sélectionneur qui ignore les règles d’un tournoi de ce niveau. Après cette défaite inaugurale, le XV de France se ressaisit et enchaîne trois victoires contre l’Italie (35-10), au Pays de Galles (17-20), et en Écosse (10-33). Après la victoire de l’Angleterre en Italie, les Bleus ne peuvent plus finir premiers mais ont l’occasion de réussir leur tournoi en terminant deuxièmes. Lors du dernier match contre l’Irlande, ils dominent leur sujet mais peinent à concrétiser. Alors que le XV du Trèfle est repassé devant à la 70ème, les trois-quarts français transpercent le premier rideau par Rougerie. Le soutien offensif est omniprésent et trois passes après contact plus tard, c’est le Toulousain Brice Dulin qui inscrit l’essai de la victoire en coin. Une juste récompense pour l’arrière, transféré à l’intersaison et en grande forme depuis le début du championnat. Victime de son succès, la patte Novès adaptée au cinéma Labit et Travers au Stade Toulousain Le départ de Guy Novès a entraîné une petite révolution du côté de Toulouse. Laurent Labit et Laurent Travers ont rompu le pré-contrat qu’ils avaient signé pour le Racing afin d’entraîner le club de leurs rêves. Dans leurs bagages, Claassens, Andreu, et, donc, Dulin. Face à tant de contrats résiliés du côté de la Garonne, Jacky Lorenzetti est furieux. Bouscatel doit casquer un joli pactole et décide d’organiser un match amical à Hong-Kong contre l’équipe francilienne pour se faire pardonner. Jean-Baptiste Elissalde revient à La Rochelle et remplace Fabrice Ribeyrolles. Les deux Laurent transforment le ST en CO bis et réalisent par là même le fantasme de tout le peuple castrais. Marc Andreu et Vincent Clerc se battent après que le Gendridéal a perdu sa place de titulaire, et que l’ancien tarnais l’a humilié au sprint à l’entraînement. À part ça, le Stade Toulousain réalise un début de saison tonitruant, boosté par une nouvelle méthode de travail rafraîchissante. En tête dès la deuxième journée et une victoire 40-3 contre Bayonne, Toulouse finit logiquement champion d’automne, 5 points devant Toulon. En se focalisant sur les fondamentaux, les Toulousains ont retrouvé une conquête souveraine et disposent de la meilleure mêlée du championnat. Une domination des avants, un pragmatisme dans l’orientation du jeu et quelques percées de leurs trois-quarts Dulin, Andreu et McAlister permettent à Toulouse de glaner plusieurs succès à l’extérieur et de rester invaincus à domicile. C’est chiant, ça marche : l’Anschluss castrais sur Toulouse est réussi. En deuxième partie de saison, le club marque un peu le coup à l’extérieur mais termine à une très satisfaisante troisième place. En barrages, le ST élimine facilement le MHR 23-12, obtenant pas moins de 6 pénalités en mêlée, et grâce à une défense imperméable. Place à la demi-finale face au Racing, directement qualifié. « – Depuis que beau-papa est parti, je ne joue plus. – C’est pas grave chéri, on va trouver une solution. » Comme depuis le début de la saison, Toulouse est impérial en conquête. Derrière leur mêlée, les Toulousains marquent quelques pénalités et monopolisent la possession. Nouvelle munition pour Toulouse dans les 22 mètres adverses. Le pick & go ne donne rien et Doussain décide d’écarter. Les deux Laulau n’étant pas encore parvenus à lui apprendre à vriller ses passes, le ballon est intercepté par Benjamin Fall – il existe même dans cette réalité alternative – qui pensait trottiner face au retour d’Huget, puis décide de taper le sprint de sa vie en voyant Andreu revenir sur lui, les yeux injectés de sang et la bave aux lèvres. Avant la mi-temps, le Racing inscrit deux nouveaux essais sur des actions d’école en première main et fait honneur à sa première place au classement des attaques. Sur Twitter, Lartot poste fièrement « jeu de mains, jeu de Franciliens ! ^^ ». La deuxième mi-temps est un calvaire pour Toulouse. Huget reçoit un carton jaune pour avoir bousculé Ducalcon sans ballon, alors que celui-ci l’avait dépassé à la course et filait aplatir le quatrième essai à la suite d’un superbe coup de pied à suivre de Chavancy. Les offensives du Racing sont imparables et l’équipe de Quesada et Berbizier finit par s’imposer facilement, 38-9. Berbizier renonce à sa carrière de commentateur Devant le volte-face de Labit et Travers, Lorenzetti avait en effet tenté le tout pour le tout. Il a convaincu Gonzalo Quesada de rester et s’est servi de l’argent récupéré grâce à Toulouse pour rompre son contrat signé avec le Stade Français. Il fait revenir Pierre Berbizier qui accepte de former un duo avec l’Argentin. Ce nouveau tandem décide de mettre en place un jeu très offensif, auquel les joueurs n’adhèrent pas tout de suite. À la dixième journée, alors que le club reste invaincu à domicile mais n’a toujours aucun succès hors de ses terres, Lorenzetti recrute chez Canal et fait signer Isabelle Ithurburu au poste de préparateur mental. Instantanément, les joueurs deviennent plus dociles. Si Guy Novès avait remplacé PSA, on aurait été privés de ÇA S’ils ne sont que cinquièmes à la fin des matchs allers, les Racingmen parviennent à mettre leur jeu en place en seconde partie de saison et enchaînent les victoires par plus de 40 points. En terminant deuxièmes derrière Toulon, ils accèdent directement aux demi-finales. Après une facile victoire contre Toulouse, le Racing affronte Toulon en finale. Boudjellal et Lorenzetti s’envoient des piques dans les médias et des pokes sur Facebook. La finale donne lieu à une orgie de rugby. Des relances dans tous les sens, des chisteras, des redoublées, des passes sautées de 30 mètres… Les spectateurs sont bouche bée, les commentateurs se paluchent allègrement et Paul Goze demande à un collègue : « C’est pas contraire au Produit Top 14, ça ? Ça manque de mêlées et de bagarres ». À la fin, ça fait 6 essais partout et une victoire 45-42 pour le Racing au terme de la plus belle finale de l’histoire du Top 14. Après son succès sur le Leinster en finale de la H Cup une semaine plus tôt, le Racing devient la première équipe à réaliser le doublé. Guy Novès, Bernard Laporte et Mourad Boudjellal tombent en dépression et partent en vacances au Brésil dans un camp de shiatsu. Pour combler le départ de Pierre Berbizier et d’Isabelle Ithurburu, Canal a trouvé un binôme à Marc Lièvremont en recrutant Philippe Saint-André, qui gratifie les téléspectateurs de sa fine analyse et de sa voix suave. Sa nouvelle carrière de commentateur sportif a rendu Ouin-ouin plus heureux que jamais Pour la saison 2014-2015, Toulouse et le Racing continuent sur leur lancée. À la trêve hivernale, les deux équipes trustent les deux premières places du classement. Côté XV de France, après une tournée d’été satisfaisante ponctuée de trois bons matchs et une victoire en Australie, la sélection s’est imposée trois fois en novembre contre les Fidji, les Wallabies et l’Argentine, et aborde les Six Nations 2015 avec des certitudes. Déprimé depuis la nomination de Novès à la tête des Bleus, Fabien Galthié n’a plus la tête à son club. Dans une spirale négative, le MHR a vu Mario Ledesma être contraint à la démission. Pendant les fêtes, Galthié serait lui aussi parti au Brésil. Il n’est jamais revenu.
VI Nations 2007 : l’invention de la Frenchpute Par Thomakaitaci, Alors vous vous êtes ennuyés devant France-Ecosse ? C’était quand même bien mieux avant, non ? Et pour vous le prouver une fois de plus, pas besoin de regarder si loin dans le temps. Cette semaine, on remonte la pendule en 2007, pour l’Irlande-France joué à Croke Park, le premier match de rugby de l’histoire sur cette pelouse. (Fabien ? Non.) 11 février 2007, Croke Park, Dublin « C’est historique » : phrase que l’on a entendue mille fois avant le match, mille fois pendant le match et mille fois après le match. Faut dire que oui, le match était historique, le premier match de rugby – ce sport inventé par les vils Anglais – sur la pelouse du Croke Park, l’antre des Gaelic Games, le lieu d’un massacre en 1920, bref… je ne vous refais pas l’histoire en entier, de toute façon vous la connaissez tous, tant on nous l’a rabâchée autant de fois que l’histoire du père-d’Alain-Rolland-qui-est-français-le-saviez-vous ? Il n’empêche que pour nos amis rouquins buveurs de Guinness, ce fut quand même un moment fort, tant le barnum mémoriel fut grand. Croke Park, martyrisé par les Anglais en 1916, violé par les Francais en 2007 Ce sont donc les Bleus de Bernard Laporte qui ont eu l’immense privilège de jouer ce match historique. A l’époque, la France c’est le top du rugby européen. Les Bleus ont remporté les tournois 2004 et 2006 et terminé deuxième du tournoi 2005. La semaine précédant le match à Dublin, ils avaient atomisé l’Italie à Rome sur le score de 39 à 3 (je le précise, pour les plus jeunes lecteurs de la Boucherie Ovalie, ceci n’est pas une vanne mais a bel et bien existé). D’ailleurs le futur Ministre des Sports avait aligné un quinze de feu : Poitrenaud – Dominici, Marty le Catalan, Jauzion, Clerc – Skrela, Mignoni – Harinordoquy, Chabal, Betsen – Nallet, Papé – De Villiers, Ibañez, Marconnet. Preuve est faite que le nombre de Sud-Africains diminue proportionnellement au niveau général de l’équipe. Arbitre du match : Steve Walsh, l’arbitre néozed-pas-encore-australien. Mais quel brush ! Le stade est comble, l’émotion est au rendez-vous. Les 80 000 Irlandais chantent leurs deux hymnes à l’unisson. Bref, difficile de penser que le XV de France, même favori, puisse se défaire de cette passion qui envahit le stade. Pourtant, personne n’est vraiment serein du côté des roux : les deux stars du XV irlandais, Brian O’Driscoll et Peter Stringer, sont forfaits. Déjà ça ne sent pas bon. Le début de match ne fera que confirmer ces inquiétudes. Les Français prennent le match par le bon bout, acculent physiquement les Verts, multiplient les temps de jeu et les passes, poussent les locaux à la faute. A la 14ème minute, après une action collective de 70 mètres, une percée de Clerc, une progression de Marty, Ibañez, en bout de ligne, s’inspire de Keith Wood et crochète Geordan Murphy (auteur par la même occasion d’un air-plaquage hugetesque) pour aller aplatir la gonfle. 13-3, fermez-tout. Le rugby français, c’était mieux avant. Bon, le match n’aurait pas grand intérêt s’il se terminait sur ce score. Mais, les Français – et cela est une caractéristique qui traverse les barrières entre les sports collectifs – ont un savoir ultime : ménager le suspense. Regardez comme aujourd’hui, les Bleus de PSA maîtrisent parfaitement la technique en nous faisant trembler même contre l’Ecosse. Alors, après cet essai du futur-consultant France 2, les Bleus ne marquent plus. Mieux, ils laissent les Irlandais, poussés par leur public et leurs valeurs, reprendre les devants. Après quatre pénalités et un essai non transformé de Ronan O’Gara, le XV du Trèfle est devant, 17-13 à la 78ème minute. Ronan O’Gara est attristé par la défaite. Imaginez qu’il ne sait pas encore qu’il va finir entraîneur du Racing… C’est alors que surgit, sous nos yeux ébahis, cette nouvelle identité de jeu à la française, celle qui a remplacé le French Flair depuis belle lurette, j’ai nommé la Frenchpute © – qui va de pair avec son geste technique favori, la Frenchchatte ©. Cette technique est encore un prototype en 2007. D’ailleurs, elle ne fonctionnera que très moyennement lors de la Coupe du Monde, la même année. Mais elle a connu depuis ses lettres de noblesse, notamment depuis la Coupe du monde 2011, véritable laboratoire à Frenchpute. Mais pour sa première utilisation, les Bleus réalisent un coup de maître. Qu’est-ce que les Irlandais avaient bien pu leur faire pour que les joueurs de Bernard Laporte décident de les crucifier de la sorte, un jour de match historique, devant un public aux yeux rougis par l’émotion ? Après la dernière pénalité de O’Gara, les Bleus se lancent dans une dernière offensive sur le renvoi. La balle cafouillée par les Irlandais retombe dans les mains de Jauzion qui lance une attaque plein champ, sert Beauxis qui la donne à David Marty. Celui-ci fait une passe, non je déconne. Il s’enfonce dans les vingt-deux mètres adverses et crée un point de fixation. La balle ressort, Jauzion part petit côté et gagne quelques mètres. Avec une envie et une vitesse d’exécution qui risquent de brûler les rétines des amateurs de rugby en 2015, Mignoni écarte grand large pour Beauxis qui envoie une passe sautée millimétrée pour Vincent Clerc. Ce dernier efface quatre défenseurs pour aller aplatir le ballon presque sous les poteaux ! Incroyable mais vrai ! Le saviez-vous : avant d’être Jean Dridéal de Guy Novès, Vincent Clerc a été joueur de rugby. Sans aucun remord donc, le XV de France se permet de piétiner un match historique à la dernière minute. Comment ensuite voulez-vous qu’on soit aimé dans le reste de l’Europe ? En tout cas, Les Bleus de Laporte remportent le tournoi avec quatre victoires et une seule défaite à Twickenham. Ils partent donc favoris de leur Coupe du monde, organisée l’automne suivant. Mais là, Ignacio Corleto et Guy Moquet… L’Irlande se rattrapera de son rendez-vous historique raté en explosant les Anglais à Croke Park, deux semaines plus tard, sur le score de 43 à 13. Petite anecdote : l’Irlande n’a pas fait que perdre le premier match de rugby de l’histoire à Croke Park, mais aussi le dernier, puisqu’en 2010, elle s’inclinera 20-23 contre l’Ecosse lors de la dernière journée du tournoi. Bonus track : France 2, c’était pas mieux avant. Sauras-tu retrouver dans le résumé du match, la marque de fabrique de la chaîne en matière de retransmission rugbystique : “Marty le catalan”, Galthié : “Le poteau ! Le poteau !“, le marqueur d’essai du jour Talent d’or. Bonne chance !
France – Ecosse 1913 : La grande bagarre ! Par Thomakaitaci, notre Stéphane Bern à nous. Vous allez vous ennuyer devant France-Ecosse ? Vous en avez marre des supporters peinturlurés du Stade de France, adeptes de la Ola ? Vous regrettez le passé et son rugby beaucoup moins aseptisé ? Quoi de mieux de se replonger dans le Rugby d’avant et ce France-Ecosse du Tournoi 1913. Branlées, bagarres, insultes, provocation, complot et arbitre aveugle, ça c’est rougby ! 1er janvier 1913, Parc des Princes, Paris. Le Parc des Princes affiche complet ce jour-là : 25 000 personnes se sont pressées pour aller voir jouer le Quinze de France, ce qui est énorme à cette époque. D’habitude, le public de l’Equipe de France n’est guère plus consistent que celui du Racing aujourd’hui. Mais ce jour-là, non, il faut venir en masse, il faut venir voir le match France – Ecosse, car, deux ans auparavant, les petits bleus avaient enfin gagné un match dans le Tournoi, contre ces mêmes écossais. Un match héroïque pour une victoire 16-15. En ce premier jour de l’an 1913, c’est donc la revanche « officielle » pour la presse française, l’occasion de confirmer la victoire de 1911 (tout le monde semble déjà avoir oublié la courte défaite de 1912 à Murrayfield, sur le score de 31 à 3, 6 essais à 0). Les ancêtres des Jean-Michel Cékelchaine, les Jean-Michel Cékelfrékence, accourent donc dans les travées du stade parisien, assurés de voir le quinze de France remporter un second match, même si pour la plupart, ils ont découvert le rugby la semaine précédente. Mais à l’époque, le rugby écossais n’est pas aussi moribond que maintenant. Au contraire, c’est même une des grandes équipes (4 victoires dans les années 1900). C’est dire si la victoire de 1911 était un exploit pour les Français, qui n’ont intégré le tournoi qu’en 1910. Il ne fut pas longtemps pour que la supériorité des rouquins au chardon n’éclate à la face des joueurs et spectateurs français. Le match vire à la branlée mémorable : les arrières écossais se baladent dans la défense française comme Jonah-Lomu-au-pays-des-liliputiens (point Christian Jean-Pierre) et inscrivent cinq essais. Rapidement, les points s’enchainent et le score atteint 3-21 (ce qui donne, dans le système de points actuel, 5-31). Mais si le récit de cette défaite est déjà marrante pour lui-même, tant il tend à montrer que la condescendance et les désillusions du rugby français ne datent pas d’hier, c’est ce qui suit qui est vraiment intéressant. Tel des Pascal Papé en noir et blanc, les joueurs français, vexés de se faire marcher dessus, commence à s’énerver, à durcir leur jeu, à provoquer les écossais – pas mécontents de voir là, un prétexte idéal pour en mettre plein la tronche à ces bouffeurs de grenouilles. Du coup, l’arbitre anglais, M. J.W. Baxter siffle les fautes françaises, ce qui a le don de prodigieusement énerver la foule dans les tribunes. « C’est encore un complot des anglais, qui n’aiment pas les français. Il fait exprès de pas siffler pour les français. Il ne voit rien. Putain d’aveugle. Enculé de PD ! Depuis le début ! ». En tant qu’anglais qui se respecte – lui non plus pas mécontent de se foutre de la gueule des français – l’arbitre adresse des signes provocateurs au public qui le siffle (clins d’œil, doigts sur la bouche, tatouage de Delon Armitage sur l’avant-bras…). C’en est trop pour les Jean-Michel, doublement humiliés par leur équipe et par l’arbitre. Au coup de sifflet final, une partie du public envahit le terrain et s’attaque à l’homme en noir. LA BAGARRE ! Tout le monde y participe, c’est encore mieux : les spectateurs, les joueurs français et écossais, les officiels. La sécurité du Stade est obligée de faire intervenir la garde à cheval. Et parce que rien ne vaut l’humour britannique, l’arrière écossais W. Dickson, joueur de l’illustre club d’Oxford, déclare à la presse : « C’est drôlement bien de leur part de prendre cette râclée ! ». L’Ecosse décide de couper les relations avec la Fédération Française, jusqu’à nouvel ordre et refuse de rejouer contre la France en 1914 et 1915. Finalement, les Bleus termineront le Tournoi 1913 avec quatre défaites (dont un 20-0 à Twickenham et 24-0 à Dublin). Source : Encyclopédie du Rugby Français de Jean-Pierre Bodis.
VI Nations 2015 : Les pronos de la Boucherie (3/2) Une chose est sûre, le Tournoi inspire. Peut-être pas les joueurs du XV de France, mais au moins les Bouchers. C’est pourquoi, après une première et une deuxième salve de pronostics, voici la troisième -et dernière, promis- partie des prédictions de la Boucherie Ovalie, aussi imprévue qu’un drop de Bastareaud. Le Stagiaire Tout démarre par un France-Écosse des plus classiques. Les vagues de joueurs écossais qui s’abattent sur la défense française sont à peu près aussi percutantes que celles qu’on trouve du côté des plages de la méditerranée, et visuellement, les formes géométriques obtenues donnent davantage l’impression de regarder un fond d’écran Windows 95 qu’une équipe de rugby à l’attaque. Sans réelle surprise (parce que le jour où une défaite contre les Écossais sera attendue j’espère que j’aurai déjà cessé de m’intéresser au rugby pour me consacrer à ma collection de magnets de département qu’on trouve dans les paquets de cordon-bleus), le XV de France remporte son premier match face au XV du Chardon. Une victoire qui fait du bien au moral des troupes qui abordent par conséquent le match face aux Irlandais avec une confiance renouvelée et un grand sourire aux lèvres (sauf Scott Spedding qui pleure, mais il parait que c’est normal, ça veut dire qu’il est content aussi). Il n’en faut pas plus aux Bleus pour arriver en Irlande en touristes, malgré des discours prudents et humbles dans la presse la semaine qui précède la rencontre. Des touristes venus en tongs et qui repartent donc en ayant vu du pays, et avec une belle valise en souvenir. À la suite de cette défaite, la plupart des experts se déclarent pourtant très optimistes, misant sur l’orgueil des Français pour réagir lors du match face au Pays de Galles. Comble de l’histoire, les Bleus sont même annoncés comme les grands favoris, tandis que la côte des Italiens s’envole pour la semaine suivante. Sous la pression et l’énorme attente autour d’eux, les Français perdent leurs moyens et retombent dans leurs vieux travers. Approximatifs, apathiques, ils sont très décevants et s’inclinent à nouveau face aux Gallois. Avec la vivacité et l’énergie de Vincent Clerc, le French Flair finit malgré tout par se manifester et les Bleus réagissent face aux Italiens, qui n’avaient pourtant rien demandé et qui se retrouvent bien emmerdés de voir leur meilleure chance de remporter un match dans ce tournoi s’envoler. Après un match convaincant, le XV de France s’impose avec 20 points d’avance. L’Équipe de France aborde donc son dernier match avec deux victoires, et surtout la possibilité de priver l’Angleterre d’un grand chelem. Le combat est âpre mais, bien en place, les Bleus résistent avec courage et détermination. Malgré tout, l’équipe est rapidement handicapée par des blessures en première ligne et les Français sont martyrisés en conquête. Les Anglais prennent de l’avance au score et la fin du match s’annonce compliquée. C’est le moment choisi par PSA pour avoir la meilleure idée de son mandat. Il fait sortir ses derniers piliers valides sur des blessures diplomatiques et force ainsi l’arbitre à ordonner des mêlées simulées pour le reste de la rencontre. Ouin-Ouin n’a plus qu’à achever son plan machiavélique en faisant glisser Yoann Huget à la pile pour faire le nombre. Expert en simulations en tous genres, Bouclette permet à son équipe de reprendre la main sur ce secteur de jeu et l’Équipe de France recolle rapidement au score. Il reste alors une minute à jouer. La balle arrive jusqu’à Teddy Thomas qui s’en empare et traverse le terrain en éliminant facilement les défenseurs adverses, épuisés par 80 minutes de combat. L’arbitre siffle la fin du match et l’Équipe de France est Championne du… du… Ah bah de rien du tout en fait. Lorsqu’il se verra remettre son prix Talent d’Or, l’ailier français confiera alors qu’il était en fait arrivé avec plus d’une heure après le début du match et qu’il était par conséquent encore en pleine forme lors de la dernière action. Une absence qui tombait plutôt bien, et que personne n’avait de toute façon remarqué en défense lors des soixantes premières minutes. Bon, et puisqu’il s’agit de pronostics, je me dois d’annoncer un vainqueur… alors disons l’Écosse. Juste pour passer pour un génie si un malentendu se produit (comme ce patineur de vitesse qui s’est retrouvé champion olympique parce que ses neuf adversaires s’étaient vautrés dans le dernier virage). Une pensée pour Richie Gray qui a hérité du chasuble de Marc Andreu en arrivant à Castres. Damien Try Contrairement à mes camarades aux avis proches de l’Anti-France, je vous annonce une victoire française lors du Tournoi 2015. Les Bleus commenceront par une victoire étriquée contre l’Ecosse, parce que bon ça devient impossible de perdre contre eux. Quel apport peut avoir Vern Cotter à une équipe qui déjà échoue par le large-large ? Mais cette victoire laissera des traces : les joueurs-clés de PSA seront blessés, forçant ce dernier à improviser et de taper de nouveau en dehors de la liste des 74. De nouvelles têtes donc, qui n’auront pas eu le temps de se familiariser ni avec le plan de jeu du sélectionneur ni avec la défense inversée glissée de Lagisquet, ce qui en fera l’équipe la plus compétitive de ces dernières années. Ils iront alors s’imposer la semaine suivante face à une Irlande tétanisée par leur premier match de 6 Nations à domicile sans O’Driscoll, puis punir à domicile un Pays de Galles méconnaissable depuis la fin de carrière d’Adam Jones (quel homme). Trois victoires d’affilée (série devenue inhabituelle) qui monteront à la tête de tout le monde : Richard Escot reparlera de son « ami Phillipe Saint-André », Jean-Michel Ckelchèn rappellera à tous qu’il avait toujours cru en eux même quand les autres se faisaient plaisir à dire du mal et Teddy Thomas (3 essais, 3 fois Talent d’Or France2 mais jamais RBS Man of the Match, titre qui reviendra 2 fois à Bernard Le Roux et une fois à Yoann Mestri) passera chez Ruquier. Tout sera donc en place pour la désormais traditionnelle défaite à Rome (qui sauvera Jacques Brunel LE CATALAN de la cuillère de bois). Le Crunch londonien sera donc vendu comme la Finale du Tournoi, le terme étant tellement utilisé dans la semaine précédant le match que vous entendrez à la machine à café demander votre collègue pourquoi la France joue une finale après avoir perdu la demi. L’anglophobie décomplexée sera de sortie et le plan vigipirate devra être déployé devant les écoles et les pubs anglais, après la recrudescence d’actes de vandalisme. C’est donc dans un contexte tendu et avec la titularisation-surprise de Dimitri Yachvili (rappelé en tant que talisman anti-anglais) que se jouera le match. Un match qui couronnera Yoann Huget, frustré de jouer depuis 6 mois sur la mauvaise aile, et qui aura pu charger à bloc sa jauge de French-Chatte. Premier ballon du match et coup de pied à suivre contré qui rebondira sur son pied, puis sur le poteau de touche, passe entre les jambes d’un Anglais et reviendra dans les bras d’un Huget tellement surpris qu’il en oubliera pendant quelques longues secondes de célébrer son essai, avant d’entamer une danse en 8 mouvements, mixant avec style les éléments principaux de la Macarena et du Gangnam Style. Victoire donc à Twickenham qui évitera à PSA d’être le seul entraineur français sans victoire dans le Tournoi. Et qui invalidera le seul théorème connu du rugby : « On ne peut pas jamais savoir si ce qu’on fait est juste, sauf si l’on fait le contraire de Philippe Saint-André ». Amour gloire et pilosité