[Top 15] Résumé de la 18ème journée
par La Boucherie

  • 25 February 2015
  • 8

Par Thomakaitaci et Blondie

 

On a bien senti que pour cette journée bâtarde, coincée entre deux journées du Tournoi des 6 Nations, les participants au Top 15 n’avaient pas trop envie de jouer au rugby. La plupart étaient en vacances pendant quinze jours et malheureusement, ils ont craqué : ils ont laissé le ballon de côté et se sont vautrés dans les appareils de musculation. On a même vu, à deux reprises, des joueurs refuser de sortir sur le terrain à l’heure du match – il faisait trop froid pour ces petits bichons qui s’acclimatent mieux à la doucereuse chaleur des clubs de sport. On a mis une heure à les pousser sur la pelouse. Tout cela est vraiment inquiétant.

 

La Rochelle – Brive : 19-12

Chose étrange, ce match du vendredi soir, diffusé sur Canal +, se jouait à Paris, dans un stade couvert, avec des ballons parallélépipédiques en or. Mais rapidement, tout est revenu à la normale : le match a duré des heures, les spectateurs étaient affalés sur leurs sièges, terrassés par l’ennui et à la fin, des étrangers considérés comme français, ont gagné. 

Quoi ? On me dit que La Rochelle – Brive s’est joué en fait jeudi soir ?  Ah désolé, pas vu. Bizarre d’avoir raté une telle affiche en semaine. Bon. Et du coup, y a eu combien ? 19-12 ? C’était bien ? Mouais, ok, on s’en fout. 

2 points pour les Dalton bretons

 

Bordeaux – Toulon 28-23. 

Les bons élèves de la semaine. Match dans un vrai stade, devant un public nombreux, avec des équipes joueuses, des essais, des gestes techniques réussis, des LOL foireux, du suspense. Même un Clermontois bas du plafond comme moi, regrette que les règles drastiques du Top 15 ne puissent récompenser les Toulonnais. Pourtant, ils ont dans leur ligne d’attaque le meilleur centre français (Maxime Mermoz, qui n’est même pas sud-africain), qui sait jouer dans les espaces, faire des passes et même appréhender un deux-contre-un. Mais il est vrai que la France regorge de ce genre de talents. C’est donc compréhensible qu’il ne soit pas sélectionné. 

Mais regarder Toulon, c’est un peu regarder le Tournoi des Légendes avec Noah et Leconte qui sautent par-dessus le filet. On a aussi un quota de n’importe quoi : aux premières loges, la polio de Sébastien Tillous-Borde (lui, sélectionné dans le XV de France, pour rappel) incapable de tendre le bras pour aplatir ou de rattraper une passe « géniale » de Alain Delon Armitage ou encore la passe de football américain signée Chilachava. Mais le meilleur de tous reste quand même El Mago, Juan Martin Hernandez qui, non content d’avoir signé une première mi-temps digne de Benoît Baby (touche directe sur renvoi, en-avant, dix minutes dans la poubelle des péchés comme disent les Rouquins), nous a gratifié d’un vol plané formidable, devant la très belle feinte d’appui de Sofiane Guitoune.

Mais pour faire un bon match, il faut deux équipes. Et les Bordelais n’ont pas déçu, surtout en seconde mi-temps : jeu ouvert, combinaisons, prises de risque. Bref, tout ce qu’on aimerait voir pour TOUTES les équipes du Top 15. Mais ne souriez pas trop les Bordelais. Ça ne sert à rien de faire les super-héros à domicile (tel un Talebula qui se prend pour Superman après une course folle de cinq mètres et zéro défenseur battu) pour être dégueulasses à l’extérieur. Donc si un jour, vous voulez avoir un moment de gloire éphémère, comme Perpignan ou Castres, il va falloir apprendre à se sortir les doigts dès que vous traversez votre rocade. 

4 points pour l’Ubébé

 

Bayonne – Stade Français 23-6 

Apparemment, les Parisiens n’en avaient pas grand-chose à foutre de ce match. Non mais c’est vrai aussi, après une telle performance contre Oyonnax à domicile la journée précédente, les Roses pouvaient très bien venir en touristes à Bayonne. Sauf que là on est dans le Top 15 les gars !  Y a pas de phases finales à la con, justes là pour emmerder les Auvergnats. Si tu veux être sacré à la fin de la saison, il faut te bouger le cul tout le temps ! Ok, je peux comprendre que la suspension de votre Pascal Papé d’amour a pu vous perturber, qu’il faut du temps pour se remettre d’une telle absence, mais là c’était Bayonne quand même…

Alors, sous la pluie, dans le froid, Bayonne, grâce à un essai en contre d’O’Connor – qui prouve que même la technique pour aplatir le ballon correctement dans l’en-but, la base quoi, est balbutiante chez les joueurs professionnels français, un essai de Rokocoko sur une passe peu académique (mais une passe quand même, dans ce marasme, soulignons l’effort) de Scott le Français et un troisième sur un groupé pénétrant, remporte la victoire et même le point de bonus. Il va vraiment falloir mettre en place une commission artistique et technique au sein des dirigeants du Top 15 pour déterminer quels essais peuvent être comptabilisés. Parce que là, l’augmentation de resquilleurs est inquiétante. 

4 points pour les Pottoka (mais ils ne perdent rien pour attendre à frimer avec leurs essais pourris

 

Gronob – Montpellier 20-18 

Le premier des deux matchs retardés à cause de la couardise des joueurs. Cela mériterait qu’aucune des deux équipes ne remportent de point. On est fin février, donc c’est déjà la fin de saison dans l’Isère. Par conséquent pour ce match sans enjeux, entre deux équipes en vacances, on n’a pas eu trop de surprises. Globalement, on s’est fait chier. On a même vu Caminator sortir sur blessure, signe que personne dans ce monde n’est infaillible. Et finalement, le pied de Wisniewski, ce joueur qui restera toujours dans l’ordinaire, permet à Gronob de gagner deux points dans l’indifférence la plus grande.

2 points pour les buveurs de Chartreuse

 

 

Oyonnax – Castres 23-13 

Le deuxième match retardé de la journée pour cause de frilosité aigüe de ces petites choses fragiles que sont les joueurs de rugby. On a donc dû attendre une heure que les 30 acteurs décident de jouer ce ChristopheUriosico, dans la boue et avec des Castrais sur le terrain. Autant dire que voir du rugby tenait du miracle. Finalement, du jeu d’avants, des caresses amicales à chaque regroupement, des mots doux échangés, des essais marqués sur des groupés-pénétrants. Si on rajoute l’odeur de la bière et des saucisses, l’architecture modeste du stade Charles Mathon, on avait tout le folklore des matchs de Fédérale 3, ce rugby vrai que l’on aime tant. 

Soyons honnêtes, Castres a marqué un bel essai sur une percée et une passe après-contact de son ailier Guy Grosso. Mais cela semble trop incroyable pour être vrai.

2 points pour les furturs-ex-joueurs-de-Christophe-Urios-futurs-joueurs-du-Top-15-l’an-prochain, 0 point pour les futurs-joueurs-de-Christophe-Urios-futurs-ex-joueurs-du-Top-15-l’an-prochain. 

 

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Guy Grosso, acteur le jour, ailier de Castres la nuit

 

Racing Colombes – Clermont 13-13 

Toujours plus inventifs, les joueurs du Top 15 ont inventé le demi-match, c’est-à-dire, un match qui se joue dans un demi-stade, devant un demi-public et pendant seulement 40 minutes, la première mi-temps n’ayant tout simplement pas existé. Mais l’invention n’est encore qu’un prototype, on a bien senti que même la deuxième mi-temps a été un peu bancale.  

Il a donc fallu attendre longtemps avant de voir le premier éclat. Mais quel éclat ! Un coup de Frenchchatte© parfaitement menée par Marc Andreu, l’un des deux grands spécialistes en France de cette stratégie, avec Yoann Huget. Mais ce diable d’Andreu© n’évolue pas dans le même registre que son compère poilu : ici, pas de grande interception ni de course au long cours toute langue dehors, mais une propension à se faufiler et à profiter des rebonds de la balle ovale. A noter que sur le coup, Zac Guildford nous prouve une seconde fois ses talents de clown BennyHillesque, quelques mois après sa réception foireuse contre les Saracens. 

Ce dernier paragraphe s’adresse aux supporters clermontois qui pour la plupart ont coupé leur télé après cet essai, ne connaissant que trop bien la capacité de leur équipe à faire la différence en fin de match, à revenir dans la partie après un tel coup du sort. D’autant plus que la rencontre n’annonçait pas une orgie de jeu, vu le nombre d’en-avant commis par les deux équipes.  La plupart de ces supporters ne savent donc pas que, miraculeusement, les Hommes Pains Jacquet ont réussi à marquer un essai en fin de match par Noa Nakaitachi (le plus fervent supporter du XV de France, toujours assis aux premières loges dans les tribunes). Ils auraient même pu remporter le match si Brock James avait réussi une dernière pénalité à la sirène. Mais, on ne va ternir une légende dans un vulgaire match à Colombes, ce n’est pas le sens de l’histoire. 

Petite note amicale à la poignée d’étudiants Erasmus irlandais bourrés qui, pendant toute la durée de ce demi-match, ont braillé le Ireland’s Call. Ca c’est rougby !

1 point pour les Bibendums en short, pour leur match nul à l’extérieur.

 

Toulouse – Lyon 23-20 

Autre variante du demi-match, le demi-match alterné. Cette fois-ci chacune des deux équipes ne « joue » que pendant une mi-temps. Du coup cela donne un Toulouse très poussif mais qui mène largement 20 à 3 à la pause. Et une seconde mi-temps où Lyon remonte son retard. Mais heureusement, Toby Flood avait pris les trois points. 

N’empêche que, comme pour Bayonne, il va falloir vraiment se poser la question des règles. Car Toulouse en étant chaque semaine plus apathique, se maintient dans la première partie du classement. On soulignera la grande classe des joueurs qui ont manifesté leur mécontentent face aux quelques sifflets du public d’Ernest-Wallon. C’est intolérable de siffler de tels joueurs du Grand Stade Toulousain, 20 fois champions de France, 4 fois champions d’Europe et qui se sont défaits avec courage d’une formidable équipe lyonnaise.

2 pts pour Toulouse, déception pour Guy Novès, qui en avait demandé trois.

 

Pendant ce temps-là en Auvergne, double dose : 

 

Saint-Yorre/RCMB

Dimanche 15 Février, le RCMB s’est déplacé dans l’Allier pour aller jouer là où “Ça va fort, très fort” mais pour qui ou pour quoi ça va fort ? En tout cas pas pour les Aliénais ou le rugby en général.

Au terme d’un match dégueulasse (et c’est un euphémisme), stoppé 30 minutes à 4 minutes de la fin pour cause de grosse blessure d’un joueur (chochotte) et alors que le score n’était que de 3-3, les Jaune et Noir se sont imposés au final 6-3, tout en sachant que le buteur montacutin-bessard a fait 100% au pied par temps gras. Un match… passionnant !

4 points de plus au classement. 

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“Coudzi, c’est de l’autre côté qu’ça se passe”

 

RCMB/Blanzat 

Le dimanche 22 Février, le RCMB a reçu le club de Blanzat au stade de Montaigut-le-Blanc, en match en retard. 

Le retour des Jaune et Noir contre des Jaune et Noir aussi. 

Match définitivement à l’opposé de celui du week-end précédent. Déjà par sa météo ensoleillée, qui a fait sortir des maisons tous les villageois qui ne savaient même pas qu’il y avait un stade de rugby chez eux. Puis, par le déroulement du match : victoire par KO du RCMB 46 à 0. 

A noter l’essai (enfin !) de Matt Lafuente qui a dû s’y prendre à 3 fois pour marquer, 2 en-avant style Babylade© tout seul devant sa ligne d’essai. Le stade s’est enflammé pour ovationner son héros du jour ! (Tu mettra moins de gel dans tes cheveux et plus de colle dans tes mains !)

4 points de plus au classement. 

Voilà, pas de point boucher à décerner, les gars préfèrent gagner en restant sages, va falloir mettre les points sur les i !

 

Le Point Boucher : Jgenti (Brive)

Si en matière de jeu, cette 18ème journée a été décevante, pour l’attribution du Point Boucher, il n’y avait que l’embarras du choix.  Les Nommés sont : Rory Grice pour son plaquage à l’épaule délicat sur l’ouvreur montpelliérain Ben Lucas – trop classique, pas assez sanglant, le public bayonnais pour son chambrage sur Julien Dupuis « Bého, Bého ! » au moment où ce dernier tentait une pénalité – très drôle, mais totalement vain et inefficace, enfin Giorgi Jgenti, le pilier de Brive, auteur d’une provocation géniale sur son adversaire direct en mêlée, Thomas Synaeghel, en lui mimant des séances de MUSCUUU. 

C’est donc à ce troisième candidat que le point Boucher est décerné, avec Mention Delon Armitage pour son esprit facétieux et moqueur. En plus, les rares qui ont vu la rencontre estiment qu’il a un peu plombé le match de son équipe à lui tout seul. Tout ça est encore plus savoureux. Il permet à Brive d’empocher son quatrième Point Boucher de la saison, le meilleur total jusqu’à présent.

 

 

Le Classement

 

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Superbe remontée de Montaigut qui est désormais 4ème de ce Top 15. Tous les espoirs sont permis pour les Jaune et Noir, et pourquoi pas remporter le premier Top 15 de l’histoire. Toulouse, malgré sa victoire, commence à redescendre au classement. Tout n’est pas perdu. Par contre, tout semble bien perdu pour Castres en bas de classement, mais qui s’en plaindra ? 

 

Le Bâton de Boucher : Benjamin Urdapiletta (Oyonnax)

Bon ok, on avoue en fait on a pas vu le match. Mais on suppose qu’il ne s’est rien passé de particulier sinon Le Rugbynistère en aurait déjà fait cinq articles.