[Top 15] Résumé de la 20ème journée
par La Boucherie

  • 19 March 2015
  • 4

 

Par Capitaine A’men’donné,
Merci à Gorpitsen et Philousports pour les vidéos.

 

C’est le retour du doublon !

Chose curieuse cependant, le LOL est venu ce week-end de tauliers du Top15 et non de jeunes pousses à court de compétition supposément pas au niveau. Comme quoi, ça vaudrait peut-être le coup de réfléchir avant de pester contre les doublons, cette spécificité française (qu’on trouve aussi en Angleterre et en Ligue Celte, mais apparemment ça intéresse pas Richard Escot).

 

Toulouse – Montpellier

C’est toujours un plaisir de voir éclore un nouveau talent au Panthéon des comédiens burlesques. Les États-Unis avaient Charlie Chaplin, Buster Keaton ou Laurel & Hardy. Le Royaume-Uni avait Marty Feldman, John Cleese ou Eric Idle. Pour la France, les grands noms sont Jacques Tati, Pierre Étaix ou David Marty. Tout ces gens capables de provoquer un fou-rire juste grâce à leur apparition à l’écran et leur gestuelle savamment ridicule. La Nouvelle-Zélande peut maintenant compter sur Rene Ranger dans son hilarant sketch de « j’attrape le ballon et à la fin Vincent Clerc marque un essai », digne du mythique « ministère des démarches idiotes » des Monty Python.

18-13, 2 points pour le Stade Toulousain, c’est pas mérité mais c’est gagné.

 

On peut aussi penser à un bon vieux sketch de Benny Hill.

 

Bayonne – Castres

Marvin O’Connor aussi fut pas mal dans le genre, se laissant bêtement piéger par le rebond pour l’essai castrais. Mais dans l’Aveyron, rien ne marche vraiment cette année. Se faire battre par un Bustos-Moyano de gala, c’est peut-être l’humiliation de trop pour le CO.

21-19, 2 points pour Bayonne, c’est pas mérité mais c’est gagné aussi.

 

Clermont-Ferrand – Bordeaux

Clermont n’est pas en reste dans cette folie du revival du comique burlesque. Abendanon, à qui on ne peut pas reprocher la maladresse, a lui aussi été très drôle. Dominés jusqu’à l’heure de jeu, les Clermontois ont néanmoins finalement repris le match en main, grâce à leur meilleure paire de centres vendredi, celle avec Domingo et Ulugia. Brock James fit le reste, et comme à Montpellier ou à domicile face à Toulouse ou au Stade Français, Bordeaux repart bredouille d’un match qu’il avait à portée de main.

31-23, 2 points pour l’ASM qui avait gardé ses pneus-neige malgré les conditions printanières.

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Drame des Skyblogs encore consultables : l’évolution physique de Baptiste Serin de l’endive vers l’asperge blanche suscite les soupçons des primeurs.

 

Lyon – Toulon

Toulon a eu 3 ballons dans le match. Pour 3 essais. Après, ils ont fermé boutique. Il faut dire qu’ils ont eu suffisamment de blessés comme ça en début de match. En face, Lyon a été courageux©, mais très naïf en attaque comme en défense. Au lieu d’appuyer là où les Toulonnais étaient en souffrance, c’est-à-dire la ligne de ¾ dont la configuration finale ne serait jamais venue à l’idée même d’un PSA défoncé au Tranxène-Camomille, les Rhodaniens ont insisté devant. C’est con, parce qu’avec un centre à l’aile, un troisième ligne au centre et un ailier à l’arrière, la défense varoise présentait un potentiel de LOL tout à fait intéressant.

14-22, 6 points pour les Toulonnais, mais ils peuvent dire merci à la stratégie lyonnaise.

 

La Rochelle – Oyonnax

Duel a priori déséquilibré entre un club jouant le maintien privé de ses internationaux, et l’autre jouant le haut de tableau avec son effectif au complet. Mais la logique et les clubs de ProD2, vous savez… Les Maritimes l’emportent largement au final, s’offrant même le luxe de lever le pied en fin de match.
Le plus absurde dans tout cela, c’est quand même que ces deux clubs fassent partie des rares du Top15 offrant un spectacle digne à quasi chacune de leurs sorties. Et qu’il y ait encore des gens pour parler du jeu à la Toulousaine.

35-20, 4 points pour les Rochelais, c’est mérité et c’est gagné.

 

Brive – Racing-Métro 92

Configuration plus classique ici. Un gros très affaibli en période de doublon face à un petit teigneux qui compte bien en profiter. À l’arrivée, un match à sens unique, où Jgenti n’a même pas éprouvé le besoin d’en rajouter. Décevant.

36-12, 4 points pour Brive, qui a su capitaliser au maximum (voir « les points-bouchers ») sur son adversaire affaibli.

 

Stade Français – Gronob

Lors de la précédente journée, Digby Ioane fut l’un des artisans de la victoire parisienne à Bordeaux (vous vous rappelez ? Bordeaux quand ça perd, Bègles quand ça gagne : Musard Rules). Il fit ainsi taire certaines critiques le concernant. Aussi, il a décidé d’offrir un essai à Grenoble, pour des raisons de cohérence globale. Globalement, tous les Parisiens étaient un peu apathiques. Comment expliquer sinon qu’Arnaud Héguy puisse être passeur décisif ? Dans ce duel entre les deux meilleures équipes du Top15 (d’août à février seulement), et malgré un excellent Danty (2 essais), ce sont les Alpins qui s’imposent largement au terme d’un match très agréable.

21-30, 4 points pour Gronob, la lutte avec Oyonnax pour le titre de champion de Rhône-Alpes fait rage. On a les combats qu’on peut.

 

Les points-bouchers : Brive et Lyon

Brive, nous l’avons dit, a profité à fond de ce doublon. Bonus offensif et point-boucher en prime, grâce à l’incontournable Arnaud Méla. Un doigté sans pareil, une technique irréprochable, une discrétion exemplaire, une provocation gratuite : Arnaud sait appuyer là où ça fait mal. En l’occurrence, sur la tête d’Adrien Planté. Alors que son coéquipier Koyamaibole aplatissait le deuxième essai briviste, Méla faisait de même avec la tête du bien nommé Racingman. Coup double et victoire à 5 points pour les Corréziens.

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La pression du haut vers le bas est évidente, le point est validé à la vidéo.

 

Le rugby, c’est meilleur esprit que le foot qu’a pas de valeurs, c’est bien connu. Alors, quand un ancien capitaine de l’équipe de France pourrit longuement un arbitre en plein match, personne dit rien. Alors qu’un footeux (étranger de surcroît, et même pas originaire de son propre pays en plus) qui fait pareil, ça remonte jusqu’au plus haut de l’État. L’impunité, c’est très valeurs du rugby aussi. Pour les Lyonnais et Lionel Nallet, c’est un précieux point. Et soyons honnêtes, M. Péchambert est l’un de nos meilleurs arbitres, mais sa tête de Generalfeldmarschall de la Wehrmacht appelle ce genre de réaction.

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Comme un air de famille…

 

 

Le classement
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Toulon prend le large grâce à sa victoire à six points en terre lyonnaise. Derrière, Clermont-Ferrand aussi prend le large et le titre devrait donc se jouer entre ces deux équipes, à six journées de la fin du championnat. Montiagut-Besse reste 4ème tout en n’ayant pas joué ce week-end et Brive-la-Gaillard se donne de l’air avec ses cinq points marqués samedi dernier, tout comme Grenoble. Pendant ce temps, Castres reprend ses bonnes habitudes et est distancé en fin de classement.

 

Bâton de boucher : Peter Grant (La Rochelle)

C’est bien évidemment l’événement rugby du week-end (quoi le Tournoi?). Après un hiver à Oyonnax, notre brave bout de bois va enfin avoir le droit au soleil ! Et à la pluie. Et ce chaque jour, climat océanique oblige. Car malgré les efforts des Haut-Bugistes, les Rochelais sont enfin parvenus à faire changer de main le trophée récompensant le rugby vrai. Un plaquage haut bien appuyé de Peter Grant sur Codjo, et La Rochelle relance une compétition où les ouvreurs se taillent bizarrement la part du lion.