Team One Group invente le Tourisme Rugbystique.

 

Par Marcel Caumixe

 

Team One Group invente le Tourisme Rugbystique.

 

Après avoir créé l’événement en annonçant un match Toulouse-Racing à Hong Kong, Team One Group frappe à nouveau un grand coup en créant le concept du Tourisme Rugbystique.

« L’idée nous est venue quand l’agence spatiale Russe a commencé à ouvrir ses vols à des touristes fortunés » explique Philippe Spanghero, fondateur de l’entreprise. « Nous avons essayé de convaincre des clubs d’appliquer ce principe au rugby, mais ce n’est que récemment que le Stade Toulousain nous a donné une réponse favorable. L’idée est de permettre à des fans de vivre une expérience unique au sein de leur équipe de coeur. Après un examen médical et un briefing d’une demi journée, notre client sera intégré à l’équipe du Stade Toulousain, en tant que remplaçant. Au minimum, nous lui garantissons de jouer les deux dernières minutes du match, mais avec les blessures, peut-être aura-t-il la chance de jouer plus longtemps ! Nous associons à cette expérience unique une visite des locaux, un repas d’avant match, une douche collective, et la 3ème mi-temps avec les joueurs et les groupies. Mais au delà de ça, il y a la possibilité unique de gagner un titre! Le “Touriste” a une réelle chance de devenir officiellement champion de France ou d’Europe! Auquel cas, il participera de manière privilégiée aux festivités. Nous pensons que ces packages seront très attractifs. »

Serge Fourcade, supporter de toujours, sera le premier “Touriste Rugbystique” à jouer au Stade Toulousain.

 

« Un vivier inépuisable »

Guy Novès justifie la décision de son club de participer à cette aventure hors du commun : « C’est une situation gagnant-gagnant. Le “touriste” profite d’une expérience unique, mais de notre côté le bénéfice est double. D’une part, nous avons des problèmes à certains postes, au talon notamment. Nous aurons donc l’opportunité de profiter d’un vivier inépuisable. Par ailleurs cela ne nous coûtera pas un sou, et rapportera même de l’argent au club. » A raison de 10000 euros minimum le ticket d’entrée, on conçoit aisément que le tourisme pourrait être la nouvelle manne du Top14. William Servat ne semble pas redouter d’intégrer des amateurs à son effectif : « Certes le niveau technique ne sera peut-être pas au rendez-vous, mais on parle du poste de talonneur. D’une part, les mêlées seront simulées, et surtout, on espère un regain d’efficacité sur les lancers en touche. Je ne suis pas inquiet. »

 

« Une large gamme de prix »

Se pose pourtant la question de la sécurité du “touriste”. Question balayée par Philippe Spanghero : « Les candidats bénéficieront de la couverture de l’assurance de leur carte bleue dans le cas où ce moyen de paiement est choisi. Sinon, toute bonne assurance habitation couvre ce type de dommages. Et dans le pire des cas, nous ferons signer une décharge aux clients. Mais n’est-ce pas là un faible prix à payer pour vivre une expérience unique? » Le carnet de commande est déjà plein pour la saison 2014-2015 et les demandes affluent. On peut critiquer le caractère élitiste de cette offre, mais Philippe Spanghero nous l’assure « d’autres clubs se montrent intéressés par ce produit, et nous pourrons proposer une large gamme de prix en fonction du niveau du club et de la probabilité de gagner des titres. Une offre à 39,90 euros est à l’étude avec Biarritz. »

 

 

Top 14 : Les prédictions 2013/2014 de Marcel Caumixe

On l’a vu, et on le reverra encore.

Après les versions d'Ovale Masqué et de Damien Try, c'est au tour de Marcel Caumixe de partager sa méconnaissance du rugby.

Le Top6 : Clermont – Toulouse – Grenoble – Bordeaux – Oyonnax – Brive

Après un démarrage tonitruant, la crise financière frappe de plein fouet le rugby français. Castres, le champion en titre, ne survit que deux journées à la mort de son mécène. Les laboratoires font vite faillite à la suite du combat acharné que se livrent les prétendants à l'héritage, et le club, vivres coupés et pharmacie vidée, se retrouve à solliciter ses 300 supporters pour payer ses joueurs. En parallèle, Mourad Boudjellal réalise qu'au lieu du chiffre de 8000000 dont il s'enorgueillissait, la série Lanfeust ne se serait vendue qu'à 8000 exemplaires, chiffre correspondant mieux à la qualité de l'ouvrage. Mourad peine à maintenir le train de vie de son club, et après deux mois de recherches de la brigade portuaire, son corps sans vie est retrouvé au fond de la rade, dans un container de poubelles lesté. S'ensuit une réaction en chaîne aussi violente qu'implacable : par crainte de la soudaine non-solvabilité du rugby français, les financeurs du stade de Colombes et du nouveau Jean-Bouin se retirent du projet causant ainsi la chute des clubs résidents à mi-saison. L'effectif de Bayonne connaîtra un destin tragique dans le crash du jet privé d'Alain Afflelou qui les emmenait vers Biarritz pour jouer le derby. On racontera qu'un sac de stupéfiants se serait crevé dans le système d'aération du cockpit, entraînant l'avion et ses passagers vers leur funeste sort. Louis Nicollin, quant à lui, tirera parti de la panique totale régnant sur le championnat pour acquérir le MHR pour 1 euro symbolique. Il en profitera pour étoffer son équipe de foot avec l'effectif, et remportera une place en LDC grâce à la titularisation de Mamuka Gorgodze en défense. Les seuls rescapés de l'hécatombe qui fera passer le Top14 à 8 clubs seront donc ceux dont la gestion raisonnée de bon père de famille et le respect des valeurs ont toujours été un gage de sérieux, ainsi que les petits clubs “pauvres” qui se retrouvent mécaniquement en playoff.

Les relégués : USAP – Biarritz

Biarritz et l'USAP ne sont pas touchés par la crise financière mais font juste une saison catastrophique comme à l'accoutumée, et ce malgré la débandade des autres clubs. Suite aux blessures, l'USAP n'est en mesure d'aligner que Nicolas Durand et Gregory Le Corvec lors des deux dernières journées. Maigre consolation, le duo remporte son match pour la dernière place contre la paire Yachvili-Harinordoquy. A la fin de la réception d'après match, la tension est palpable devant le dernier toast au tarama entre Serge Blanco et Paul Goze. Ce dernier s'écrie soudain “Je te l'avais dit, on va tous mourir !” avant de se jeter violemment sur son prédecesseur qui tentait de se saisir du petit four. Une cellule psychologique sera mise en place pour les survivants de ce terrible épisode.

H-CUP :

La peur s'étant emparée du Top14, on constate un exode massif et tous azimuts des joueurs craignant que leur salaire ne soit pas versé à la fin du mois. Les meilleurs joueurs se retrouvent donc dans des clubs italiens. Après avoir humilié Toulouse en poules, et Clermont en finale, Zebre remporte donc un titre historique eu égard à sa proximité avec Toulon.

Amlin cup

Toulouse profite du forfait des autres clubs français pour gagner le titre par sa simple reversion, sans même jouer un match.

ProD2

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Par effet de levier suite à cet Annus Horribilis du Top14, la ProD2 fait le plein et a même l'heur des diffusions en Prime Time de Canal. Eric Bayle ne connaissant aucun des noms des joueurs hormis Sébastien Chabal qui ne joue plus depuis une vilaine mycose contractée en Septembre, succombera à une rupture d'anévrisme en plein match en cherchant le nom d'un ailier d'origine hongroise.

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La tournée d'été, les Blouses (15-38)

On est pas bien là, ma couille ?

Par Marcel Caumixe

Un match pour de faux, mais réellement joué, avec des virgules.

Plus fort que la LNR et son match du vendredi, véritable programme low-cost destiné à bourrer le temps d'antenne des bouquets satellites qui n'ont pas pu avoir les droits du championnat norvégien de curling, la FFR a inauguré un nouveau concept : le match du mardi. Une rencontre, moitié match international, moitié match de super rugby, où on met les équipes réserve habillées des maillots de l'équipe 1, un machin qui ne compte pas pour une sélection, un truc un peu inutile dont l'enjeu est de briller individuellement pour fayoter et taper dans l'oeil du coach tout en évitant de se faire mal, ce qui en soi n'est pas vraiment “valeurs du rugby”.

J'aime autant vous le dire, on ne fera pas des tartines d'un match pour du beurre.

Donc, ce coup-ci, revue d'effectif, avec une équipe remaniée en hommage à la finale du Top14, c'est à dire composée principalement de Castrais, d'étrangers et de mercenaires. En parlant de Castrais, n'oublions pas que les Auckland Blues sont présidés par Gary Whetton, champion avec le CO en 93. D'ailleurs, toute personne visitant Castres ne dit elle pas “Mais Whetton?”.

Au niveau de la compo aucklandaise, pas grand monde de connu. Citons néanmoins Baden Kerr dont l'ancêtre a aboli la peine de mort, Retallick, joueur hyperactif qui a joué avec les Blacks mais qui est apte à rejouer avec les Blues et sera à nouveau titulaire samedi (ah, on me dit que ce n'est pas le même), et Piri Weepu qui n'a pas joué avec les Blacks, n'a pas joué avec les Blues, et ne jouera probablement pas samedi. Rappelons à nos lecteurs que John Kirwan est l'entraineur des Blues et qu'il a en commun avec son mentor Jean-Pierre Elissalde d'avoir laissé en plan l'équipe nationale du Japon au profit d'une équipe de merde.

Un résumé précis comme un streaming du mardi

Venons-en au match. La première mi-temps est assez plaisante à voir, mais les défenses se neutralisent. C'est le pied de Doussain qui marque les premiers points de l'équipe de France, puis les seconds, les troisièmes, les quatrièmes, par bottes de trois. En face, les Baby Blues quittent l'enceinte avec une maigre pénalité.

Pendant la mi-temps, on entend Ouin-ouin chouin-chouiner parce qu'on n'a pas réussi à mettre suffisamment d'écart au score, et qu'il va devoir attendre pour faire tourner. Incroyablement, les joueurs comprennent, et Fickou s'en va inscrire le premier essai au bout de 3 minutes, faisant parler ses qualités individuelles. Quelques minutes plus tard, Sitiveni Sivivatu y va de son essai, imité presque immédiatement par Napolioni Nalaga qui conclut un autre beau mouvement par une course de 2,30 mètres tellement fulgurante qu'elle lui donna des crampes. Grisés par cette domination éhontée, les Bleus de France commencent à fumer des clopes et à choper le 06 des filles dans les tribunes. En attendant, PSA en profite pour faire tourner, et la France prend 2 essais. Histoire d'empêcher Auckland de prendre le bonus défensif, Kayser et ses compères s'en vont marquer un dernier essai sur un ballon porté.

Voilà.

Timoci Matanavou ravi de sa sélection
Timoci Matanavou ravi de sa sélection


Les satisfactions :

Maxime Médard : placé à l'arrière, le Toulousain a vraiment crevé l'écran. Il a sans doute réalisé avec 80 minutes de retard que la tournée en NZ avait commencé. Multipliant les passes et les pénétrations, Médard a été turgescent.

Gaël Fickou : auteur d'un très bon match, il devrait porter le numéro “1213” (voir plus bas)

Jean-Marc Doussain : Monsieur “5 minutes, douche comprise” a enfin du temps de jeu en sélection (qui n'en est pas une). Il s'en sort plutôt bien dans la gestion du jeu, et avec un pourcentage pas dégueu aux tirs au but. Par contre, on aurait pu lui filer un kit à sa taille au lieu de celui de Morgan Parra.

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Bernard Le Roux : gros match pour le troisième ligne altosequanafricain. Très mobile, très puissant, sombrera dans la dépression après sa prochaine entrée sur le terrain quand il réalisera qu'il ne jouera jamais le Rugby Championship.

Parce qu'il faut bien en parler :

Rémi Talès : sans avoir été incroyable, le Castrais effectue une sortie plutôt bonne pour sa zéroïème cap. Gros coup de pied, présent en défense, bonne alternance, on regrettera quelques erreurs à la main.

Noa Nakaitaci : il a certes marqué deux essais, mais la bonne nouvelle c'est surtout que rien n'est encore perdu pour Vincent Clerc : Noa peut encore retourner jouer pour les Fidji.

Marc Andreu : très incisif et actif, Andreu a sans doute profité de l'effet de surprise que peut avoir son gabarit sur son vis-à-vis.

Eric Bayle : le commentateur de Canal plus a fait preuve d'un enthousiasme des plus rafraîchissants en nous relatant comment Kirwan désirait que son équipe reflète le côté cosmopolite des habitants d'Auckland. Rendez-vous compte : Eric a vu des Asiatiques jouer au rugby sur les terrains d'Auckland. Non, vous ne rêvez pas ! Des Asiatiques ! Non vraiment, tout arrive.

Damien Chouly : malgré 24 heures passées à essayer de s'endormir à coups de mignonettes d'un mauvais whisky, Damien a joué un match.

Nyanga, la deuxième ligne, Kayser, on ne peut pas tous les citer mais leur partie fut honorable.

“Malgré tous mes efforts, je vendange toujours moins que Maxime Mermoz.”

Mais c'est qui qui a pas été bon en fait ?

Fred Michalak : le Toulonnais souffre un peu en 10. “Collé aux rucks” il semble plus à son aise, mais pèse assez peu sur le match. Rassurons-nous il fera vite une passe au pied qui donnera la victoire à son équipe et le propulsera à nouveau au sommet de la popularité

Maxime Mermoz : au moins, Maxime est régulier. Peu importe la qualité de l'opposition, il passe invariablement à côté de son match. Mermoz n'a plus rien franchi depuis les Andes dans les années 30, il vendange plus que Jauzion dans le Gaillacois, il est un intervalle à lui tout seul. Heureusement pour lui que Michalak est là pour focaliser les critiques. Malgré cela, il souffre cruellement de la comparaison avec Fickou.

Conclusion :

C'était loin d'être parfait, mais il faudrait être un gros blasé pour ne pas avouer qu'on s'est quand même régalés. Après, n'oublions pas que c'était face à l'équipe 2 d'une franchisse NZ de milieu de tableau : certains ont été étincelants, mais que peut-on juger à l'aune d'un adversaire pas terrible ? La seule conclusion à tirer, c'est que La France devrait pouvoir sortir des match potables contre l’Écosse.

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PS : Merci à toi, héros anonyme, qui à une heure indue a streamé la redif de Sport+. Puisse la police être clémente le jour maudit où elle te logera.

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René Fontès vs. Mourad Boudjellal : le ton monte.

Par Marcel Caumixe

Dans ce qui s'apparente désormais à une guerre ouverte, Mourad Boudjellal et René Fontès semblent décidés à faire monter la pression dans la perspective de la finale qui opposera leurs clubs respectifs.

Mourad Boudjellal a mis le feu aux poudres en déclarant « Clermont fait partie du mensonge ». Dans les colonnes de La Montagne, la réaction du président Fontès n'a pas tardé :

« On ne peut pas se permettre de mettre en cause l'intégrité de Clermont quand on a des sponsors comme ceux du RCT (…) je me méfierais de l'argent qui vient d'une entreprise dont le nom a une consonnance italienne et dont l'activité est la gestion des déchets, qui plus est dans un port du sud-est. Quand on a un maillot sponsorisé par ce type de partenaire, on risque de finir avec des chaussures sponsorisées par Lafarge. »

Le président du RCT ne pouvait pas en rester là, et a déclaré dès le lendemain dans La Provence : « Se rabaisser à employer les habituels clichés sur le tissu économique toulonnais n'est pas digne d'un homme de l'envergure du président Fontès. (…) Je pourrais à mon tour dire qu'un gestionnaire de patrimoine qui investit dans un club à Clermont a probablement des vues sur ce qui se trouve sous les piles de draps, dans les armoires des petits vieux auvergnats, et qu'à leur place je me méfierais »

Dans le magazine Géo, René Fontès réplique : « Les vacances en Auvergne, c'est fantastique. Enfin… Sauf si vous vous appelez Mourad Boudjellal, auquel cas vous ne seriez pas à l'abri de trébucher sur une fourche en visitant une ferme fromagère typique ».

Dans Auto Plus, c'est au tour de Mourad Boudjellal : « La Maserati est une voiture exceptionnelle. C'est pas comme la Fuego à René Fontès… ».

« Boudjellal ! Je te sodomise à l'aïoli ! » – Modes et Travaux

« Fontès gros batard qui pue le pneu ! » – De Particulier à Particulier

« Sale pute ! » – Valeurs actuelles

« Franc-Maçon socialiste ! » – l'Express

Et ainsi de suite…

Tout cela laisse augurer de moments très “valeurs du rugby” si ces deux clubs venaient à se croiser à nouveau en finale du Top14, et nous aurions moins à déplorer le niveau de celle-ci que celui de leurs dirigeants.

Si vous souhaitez en savoir plus sur la levée de fonds dans le Haut-Sancy, vous trouverez ici un reportage en immersion du très estimé Vern.

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Contrat record pour Damien Traille

Dans la foulée de la prolongation de Jérôme Thion, le Biarritz Olympique vient d'annoncer que Damien Traille a resigné pour une durée record de 15 ans.

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Joint par téléphone, Serge Blanco a confirmé : “L'histoire du coup de balai était plus le fruit d'un mauvais Irouléguy que d'une bonne réflexion. Et ça, Damien, Imanol, Dimitri et Julien ont su m'en convaincre : comment peut-on faire fructifier un tel réservoir d'expérience si on n'a de cesse de leur mettre la pression avec la concurrence de petits jeunes ? Le Club était en recherche d'un Utility Back qui puisse couvrir tous les postes du 15 au 10. Damien, avec le style qui le caractérise s'inscrit plus que jamais dans le plan de jeu

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du BO. En plus, c'est un bon mec. Pas comme ces sauvageons qui sortent du bus, le casque aux oreilles et le nez dans leur iPhone, à twitter leurs photos de vestiaire… Damien sera un joueur clé pour atteindre l'objectif que nous nous fixons : remonter en Top14 à l'horizon 2025. Plutôt que de le voir partir à Toulon, nous avons voulu faire le nécessaire pour le garder, et lui apporter de la sérénité.”

[pullquote]Vintage Recruiting[/pullquote]

Toulon, toujours très aggressif sur le marché des transferts, fait effectivement office de pionnier pour l'embauche des seniors, une mode communément appelée le “Vintage Recruiting”. Grâce aux succès récemment remportés, le RCT a fait la preuve éclatante de l'atout indéniable que représente un effectif expérimenté, outre l'obtention d'un juteux crédit d'impôts. Les progrès de la médecine ne sont pas non plus étrangers à l'activité prolongée de nos ainés : en bonne santé beaucoup plus longtemps, ils gardent l'oeil vif, le pied sûr et le menton proéminent. Leur qualité de vie s'est améliorée de manière significative, et les petits vieux impotents et obèses qui radotent au sein des instances du rugby feront bientôt partie du passé.

[pullquote]Tena, Norwich Union, Roc Eclerc, peut-être même Citroën[/pullquote]

Sur la rumeur qui évoque une somme à 6 zéros, Serge Blanco reste évasif : “Rapportée à la durée du contrat et à l'inflation, la somme est finalement assez modeste. Et je ne parle même pas des produits dérivés et des contrats publicitaires, qui de nos jours sont à prendre en compte dans l'équation de la rémunération des joueurs. La population de Biarritz étant ce qu'elle est, il est plus facile pour eux de s'identifier au Damien Traille de dans 15 ans qu'au Jean-Pascal Barraque d'aujourd'hui. C'est avant tout un recrutement sportif, mais la logique commerciale est indéniable : les sponsors commencent déjà à se bousculer à nos portes. Je parle de grands groupes comme Tena, Norwich Union, Roc Eclerc, peut-être même Citroën.”

Dans un marché qui ne parle que de l'arrivée de Jason Leonard sur la Rade et de l'embauche de André Boniface comme Joker Médical à Mont-de-Marsan, Biarritz compte bien frapper un grand coup, comme le laisse entendre cette confidence de l'homme fort du BO : “Je ne peux pas trop en dire mais nous sommes aussi sur le point de faire signer un CDI à deux joueurs d'envergure internationale, un 8 et un 9, pour mener à bien notre plan pentadécennal.”

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Victor Herrugo analyse France-Pays de Galles (6-16)

“Rarement dans ma vie, regardant ma télé
Ai-je eu l’impression d’autant me faire chier”

Le Châtiment

Ce siècle a donc treize ans, Rome remplace Auckland
Perçant sous Lièvremont, PSA a les glandes.
Son quinze, il y a trois mois, loué pour sa coruscance
Brille donc désormais par sa seule indigence.
Et d’une seule voix, la semaine durant
Ils disaient à l’envi: “Ce fut un accident
On fera oublier la Débâcle italienne
En ce froid Samedi, dans l’antre Dyonisienne
On lavera l’honneur sous les yeux de la foule”
Eh ben deux heures après on a bien eu les boules.

Evoquons donc un peu les forces en présence:
Une équipe de galles, une équipe de France
Les premiers au plus mal, enfilant les défaites
Tel Byron les groupies, au bar, dans les toilettes.
Les seconds après leur vexation transalpine
Chose étrange, confient le pré aux mêmes joueurs
le 12 est mis 14, le 9 est mis ouvreur
Et au centre un ami du meuble en mélamine.

Coup d’envoi pour les rouges, on campe un peu chez nous
Fidèle à sa légende, Mike Philips prend un trou
Occasion dangereuse, il rentre dans Machenaud
Avec autant d’aisance qu’il l’eut fait au MacDo.
Mais l’alerte est réelle : les bleus sont assiégés
Coups de pieds anémiques, relance de Huget,
Mêlée fautive aussi, ballons lents et perdus.
En somme

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on se prépare à un match bien ardu.

Au crédit des Français, un bel engagement
Buffets, armoires à glaces, quel déménagement!
Et dans le mobilier, le gros Basta s’illustre
Dans son style efficace, mais quand même un peu rustre.
Il est là pour Roberts, le plan est simple et clair
Et soudain on redoute qu’au niveau des arrières
On enterre les balles et l’attaque avec elles,
Que fort rares seront les envolées aux ailes
Et on a bien raison. Et comble du malheur
On est loin du Nobel entre Fall et Huget
On verra qu’à défaut de

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créer le danger
Ces deux écervelés vont jouer les vendangeurs.

Mais revenons au jeu – passez-moi l’expression
Au cours de

l’une de nos rares incursions
Notre mêlée obtient une pénalité
Que Michou a le bon goût de ne pas rater.
Mais quand c’est l’adversaire qui a balle et terrain
Cela ne tarde pas : il obtient les 3 points.
Remise en jeu, puis touche, en faveur des Français
Machenaud en monte une, captée par Fall lancé.
Soudain,de nulle part, surgit Yoann Huget
Qui oublie à sa gauche un Fall trop avancé
Et tentant un crochet, sur Halfpenny s’empale
Et l’action rebondit, car le ballon sort vite
Et chacun des Français voudrait toucher sa balle
Devant l’orgie de jeu, on l’entend qui s’excite
Le public en délire croit que le match s’emballe
Yoann oublie Wesley, et la jouissance annule
A deux pas de l’en-but les diables rouges encaissent
profitent d’une erreur, et l’attaque recule
Les rouges de Galles grattent : elles ont chauffé, leurs fesses.

Retour sur le faux rythme. A se neutraliser
Les defenses vont-elles finir par s’épuiser?
Et à nouveau voilà la possession Galloise.
Mais où donc sont passées les attaques Gauloises?
Il est une question qu’il faut que l’on se pose :
Est-ce que quelqu’un a vu le petit Max Mermoz?

Fall soudain récupère et tape pour lui même
Miraculeusement, il en ressort indemne
Puis revient dans l’action et éclair de génie,
Retape pour lui même et ce faisant oublie
Le 5 contre 1 d’école aligné à sa droite
Et comme par hasard, l’action suivante il boite.
Victime de béquille, il sort rapidement
Pourtant par le passé il en usait souvent.

Monsieur Clancy, l’arbitre, sur ce 3-3 navrant,
Renvoie les joueurs hagards en sifflant la mi-temps
Retrouver PSA qui fera sans retard
résonner le vestiaire De son timbre geignard.
Dehors le stade gronde, mais au lieu de Hourras
Et ça siffle et ça hue, en bref, c’est la Bronca.

La deuxième partie de même qualité
Débute pesammant par des pénalités
Et si la possession semble nous revenir
On ne construit rien. Et quand vient à surgir
l’imposant Picamoles trainant deux-trois Gallois
On oublie à nouveau la passe à Fofana.
Et puis fatalement, arrive le tournant
Celui là que Galthié invoque constamment.
George North a plongé dans le coin de l’embut.
Papa vient embrasser ce brave fils de brute.
L’essai est transformé. Plus tard Leigh Halfpenny
Scellera la partie de sa botte bénie.
16 à 6, tête basse, et le regard perdu
Les Français a nouveau voient bien que c’est foutu.

Pour nos chers petits Coqs : a quoi bon le cacher ?
Devant c’est pas trop mal, mais il y a du déchet.
En touche où en mêlée, ça s’est pas mal passé.
nous eumes aussi droit à de très jolis mauls
Il nous faut mentionner l’immense Picamoles
Impérial en défense, ravageur en attaque
Malgré trois défenseurs collés tels des morbacks.
Szarzewski quant à lui domina l’adversaire
Tout du moins au niveau du style capillaire.
Machenaud un peu terne, un peu lent, a tenté.
Michalak pour sa part est passé à côté.
Mermoz trop éthéré dans l’attaque anémique
A cependant plaqué, d’après les statistiques.
Bastareaud est puissant, je dirais “et alors”?
Défenseur redoutable, aux charges de dinosaure
Mais le diplodocus une fois arrêté
Qu’a-t’il a proposer au niveau variété?
Fofana n’a rien eu à mettre sous sa dent !
Peut-être eut-il fallu user de son allant?
Huget a essayé, mais de piètre manière.
Fall court vite, oui mais : quoi d’autre sait-il faire?
Il sortit sur blessure quoi qu’il eut, (qui l’eut cru?)
Plus d’occases à son aile qu’à l’arrière Trinh-Duc eut.

Après les petits coqs, parlons “Big Cocks” de Galles :
Ils ont su résister, et conserver la balle
Pour attendre la faute et le pied d’Halfpenny
Et servir George North d’un éclair de Génie
Ce chambreur de Phillips, avec son verbe vif
Insultait constamment des bleus plutôt passifs
Et on se dit pourtant qu’en guise de réponse
Il aurait mérité que quelqu’un le défonce.

Voilà un terne match, sans vraiment de saveur
Où celui qui a gagné ne fut pas tant meilleur.
Ne semblant disposer que d’une corde unique,
L’arc bleu suffira-t-il au défi brittanique?
Aimant à rappeler les archers d’Azincourt,
L’Anglais est favori : nous sommes un peu courts.
Comment en quinze jours etoffer la palette
Quand on a Lagisquet derrière les manettes?
On voudrait espérer que les bleus aient de l’âme
Pour avec leur French Flair gagner à Twickenham
Car en nation esthète on avoue préférer
Les Bleus de trente mains aux vers de douze pieds.

 

Le XV de Halloween

Coucou ! Tu veux des caramels?

Par Marcel Caumixe

C‘est de saison, les gosses se déguisent pour aller saouler les voisins en leur lançant une phrase aussi péniblement traduite de l’américain que passablement vide de sens, afin de leur soutirer de vieux bonbecs moisis, parce que, tu comprends, c’est pas l’Amérique ici, et je vais pas acheter une boite exprès pour une bande de ptits cons lobotomisés par la télé qui veulent jouer “La fête à la maison” au beau milieu du Tarn, bordel de merde.

Oui, c’est donc Halloween. La nuit où des trucs qui font peur sortent de l’ombre et terrorisent la population. Et à la veille d’une journée de championnat opportunément avancée au 1er novembre, le Rugby n’est pas en reste : Le XV des monstres sort du vestiaire, et croyez-moi, c’est pas pour demander des caramels, mais pour en donner.

1 – Le Zombie

Armand Vaquerin est détenteur avec le Grand Béziers de l’incroyable record de 10 titres. Il est aussi resté dans les mémoires comme un des piliers les plus sanguinaires de notre pays. Lui que les anglo-saxons reconnaissent comme l’un des plus gros psychopathes qui aient jamais foulé une pelouse, eut une fin à l’image de sa légende en redécorant son bar avec sa cervelle. Ayant fait la preuve que le championnat est largement plus facile à gagner qu’une partie de roulette russe, même si on a moins l’occasion d’y toucher une balle, Vaquerin sera enterré en même temps qu’une certaine idée du rugby qui fait flipper et que le palmarès de son club. La ville devint alors un havre de paix et de santé mentale, une cité riante où le bonheur et la joie de vivre illuminaient la vie des honnêtes citoyens qui, à l’instar d’Alain Estève, purent enfin s’adonner tranquillement à leurs travaux communautaires. Mais c’était sans compter sur la pulsion maléfique du pilier maudit qui ranime son cadavre, et le fait errer chaque année pour Halloween à la recherche de cerveaux à dévorer sur les allées Paul Riquet.

2 – Oncle Fester

Détenteur du record d’essais internationaux pour un talonneur (15), Keith Wood a souvent été à dame. Son aspect physique lui vaut la comparaison avec le très étrange Oncle Fester de la famille du même nom. Hyperactif, très mobile, électrique sur un terrain, on se persuaderait pour un peu qu’il pourrait allumer les ampoules en se les vissant dans les orifices. De l’Oncle Fester, on retient cependant plus le côté haut en couleurs, bonhomme, voire franchement marrant que les aspects bizarres de sa personnalité, et on a du mal à le trouver effrayant. Malgré cela, avec une tête comme ça, il doit faire le plein le soir du 31.

3 – Le Gurthroll

Rapatrié à grands frais d’Afrique du Sud dans un cargo affrété spécialement et dont aucun des membres de l’équipage n’a été retrouvé vivant, le Gurtroll fait désormais les beaux jours de la première ligne de Toulouse. Dans sa spacieuse cage de tungstène des environs de Plaisance du Touch, il s’acclimate fort bien à la Haute-Garonne, en compagnie de son congénère le Bothroll. Leur passe-temps favori, en dehors de ronger leurs barreaux, massacrer des vétérinaires, s’enfuir, semer la destruction et échapper aux tanks à seringue hypodermique, est de préparer de bons petits barbecues garnis de demi-boeufs, cuisses de zèbre, ou tout autre viande rouge qui passe à leur portée lors des visites de groupes scolaires.

4 – La Créature de Frankenstein

Ses origines australiennes en attestent : la créature de Frankenstein est un assemblage d’anciens bagnards, criminels et réprouvés britanniques ramené à la vie par un scientifique à l’esprit tordu. Vicieux, violent et vindicatif, l’homme fort du XV de la rose vainqueur de la coupe du monde de 2003 aura révélé sa véritable nature : solitaire, désespéré et rejeté de tous lors de la seconde partie de sa carrière quand, à la tête de l’équipe d’Angleterre, il alla de fiasco en fiasco. Il serait actuellement en train d’errer au Pôle Nord à la recherche de son créateur pour lui demander de bien vouloir lui greffer le cerveau de Clive Woodward.

5 – Erik-Le-Rouge

Erik le Rouge, surnommé ainsi à cause de sa barbe rousse, de sa tendance très nordique à prendre facilement des coups de soleil, et de son manteau maculé du sang de ceux qui lui faisaient remarquer ladite tendance, fut le véritable découvreur de l’Amérique où il installa un campement au 10ème siècle de notre ère. Devenu par la suite chef suprême du Groenland, il s’aperçut un beau jour qu’on se les pelait vraiment sévère dans le coin, et que c’était bien dommage d’avoir de si jolis bateaux pour rester dans un bled aussi merdique. Aussi, flanqué de son frère Magnus, il navigua vers le sud et toucha terre dans une riche bourgade du Pays Basque pour y semer la terreur et boire du cidre dans les crânes de ses ennemis bayonnais sur l’air de la Pitchouli.

6 – L’Homme-Citrouille

Au Pays Basque, le 31 Octobre, on se remémore avec terreur l’histoire de ce jeune enfant du pays que les Dieux du Rugby avaient gratifié des dons les meilleurs. Combatif, rapide, mobile, habile, puissant, l’avenir le plus radieux lui était promis. Malheureusement, un vieil homme acariâtre que l’on avait oublié d’inviter au baptême surgit et proféra la malédiction qui devait s’abattre sur lui le restant de sa vie : le jeune homme se traînerait toute sa vie un melon titanesque, du type premier prix au concours international des cucurbitacées, du genre qui fait la une de Sud Ouest quand personne n’est mort le week-end. Au fur et à mesure que le jeune homme grandissait, le melon grossissait, prenant peu à peu la forme d’une citrouille, jusqu’à ce que, comme l’écrivit un poète local, sa tête de géant l’empêche de marcher. C’est pour se souvenir de cette malédiction que le 31 Octobre, le Pays Basque célèbre Harinordoween.

7 – Le Barbare

Vendu par ses parents roubaisiens afin d’acheter quelques endives pour subsister, le jeune Gunther passa sa jeunesse dans les impitoyables caravanes de marchands d’esclaves, où seul le plus fort survit. Jusqu’au jour où il fut acheté par un riche marchand d’une contrée lointaine du Sud. Il ne fallut pas longtemps pour qu’il fasse le bonheur de son nouveau maître, broyant des os, tranchant des artères, éviscérant joyeusement, se ruant dans la mêlée, terrorisant ses adversaires au delà de la folie. Des légendes plus terrifiantes les unes que les autres se à répandirent à son sujet, à tel point que les gens de toutes les contrées se mirent à faire un double signe de croix étrange à leur simple évocation : les #GuntherFacts étaient nés.

8 – L’Homme des Cavernes

Taillé pour la chasse, expert en désossage, l’Homme des Cavernes fut en son temps au sommet de la chaîne alimentaire. Il était violent, implacable, avec un goût prononcé pour le sang. L’instinct de survie et de conquête de l’homme des cavernes faisait de lui un adversaire redoutable dans les guerres tribales qui l’opposaient au clan des Tout-Noirs. Mais la préhistoire c’est fini, et ne reste de l’homme des cavernes qu’un vieux fossile enterré dans une grotte de ProD2.

9 – Ça

Cet être sanguinaire prend la forme d’un clown pour approcher ses proies, avant de leur crever sauvagement les yeux, de lever sauvagement les bras derrière une mêlée écroulée, ou de taper sauvagement une pénalité. Seul un groupe de valeureux officiers disciplinaires réuni sous le nom du Club des Ratés a réussi à affronter le monstre et à le bannir aux confins de l’univers pendant 23 semaines.

10 – Le Vampire

Ébloui par la lumière du jour au point de rater les coups de pied les plus faciles, blafard alors qu’il vit dans une région où il fait beau 300 jours par an, arborant des cernes dont même les pandas sont jaloux, il est évident que Lionel Beauxis est un vampire. Plutôt le vampire du genre à traîner mollement sa dégaine porphyrique comme Nosferatu qu’un vampire supersonique à la True Blood d’ailleurs. Une sorte de Goule. Qui sortirait à la pleine lune. Qui a dit “Moon Goule” ? Qu’importe. Dans le XV d’Halloween il y a la place pour celui qui pèse sur le jeu comme un troupeau de sangsues sur un mouton, qui en aspire patiemment l’essence vitale au point de n’en laisser qu’une carcasse exsangue à la fin de la saison.

11 – Le Loup-Garou

Non, ce n’est pas facile tous les jours d’être un sportif de haut niveau atteint de Lycanthropie : impossible de se soumettre aux contrôles anti-dopage les jours de pleine lune, et en plus de ça il faut subir les regards réprobateurs de ses coéquipiers et du concierge : l’arrivée de Yoann Huget au Stade Toulousain a en effet coïncidé avec le triplement de la ligne budgétaire “Destop” du club. Avec un tel fardeau, comment avoir la tête à marquer des essais ? Sauvons Yoann, redonnons-lui goût à la vie dans une équipe où il pourra accepter la créature sanguinaire qui est au fond de lui.

12 – La Momie

Après 66 ans au plus haut niveau, on accumule les blessures. Et quand on accumule les blessures, on accumule les bandages. A tel point que plus rien ne dépasse des bandelettes de Yannick Jauzion que sa tignasse rebelle. Relique poussiéreuse d’une époque de gloire (révolue ?), on fait prendre l’air à la Momie une fois de temps en temps pour qu’elle titube péniblement au gré d’un match, bras en avant, grognant comme un vieux chien asthmatique. Son caractère persévérant fait un peu flipper, mais un bon gros raffut suffit généralement à la démantibuler et mettre temporairement un terme à son besoin de vous dévorer le cerveau.

13 – Candyman

Une très ancienne légende Maori raconte que si on répète 5 fois le mot “Candyman” devant une table de nuit dans une chambre d’hôtel, Candyman apparaît, s’ouvre la pommette, et disparaît pour toujours de l’équipe de France. Candyman, c’est ce black balèze qui semble avoir bouffé trop de bonbons et qui ne peut faire la moindre passe à cause du crochet qui lui sert de main droite. Rien dans cette légende urbaine n’explique pourtant l’aspect le plus horrible de ce monstre : sa propension à arborer des coupes de cheveux plus terrifiantes les unes que les autres.

14 – L’Homme Invisible

Qui est-il ? Nul ne le sait, mais toujours est-il que quand il est sur le terrain, son équipe semble évoluer à 14. On raconte que c’était un des plus grands ailiers au monde, formidable d’agilité, auteur d’un nombre d’essais incroyable quand il a été recruté à grands frais en Nouvelle Zélande par un opticien. Par malheur, une glissade accidentelle dans une cuve contenant un prototype révolutionnaire de nettoyant pour lunettes l’a rendu complètement transparent.

15 – Le Fantôme

La présence évanescente de Jérôme Porical est difficile à déceler dans un match. Certains racontent avoir traversé un ectoplasme juste avant de marquer un essai. D’autres parlent de chandelles qui s’éteignent dans un souffle. Pourtant, nombreux sont encore ceux qui croient à son existence. Et malgré le manque de preuve évident, ils sont prêts à dépenser une fortune pour ne serait-ce qu’espérer le rencontrer. On raconte qu’après avoir habité les couloirs sombres d’Aimé-Giral, il hante désormais un stade abandonné du sud de Paris. Livré au seul vent, le Stade Charlety semble être un lieu propice à la tranquillité que recherche le fantôme.

Les Valeurs Du Rugby ©

Les Valeurs Du Rugby ©, des sensations pures

 

Par Marcel Caumixe

 

Qu’est-ce qui fait qu’Imanol Harinordoquy ne parie pas sur la défaite à domicile de son club lors du Derby ?
Qu’est-ce qui fait que Vincent Clerc n’offre pas une prostituée mineure à Max Médard pour son anniversaire ?
Qu’est-ce qui nous permet d’être légitimement

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condescendants en toutes circonstances ?
Qu’est-ce qui fait que l’alcool c’est bien, et le canard bon pour la santé ?
Qu’est-ce qui est jeune, fun, et qui fait pas peur aux mamies ?

 

Série (Rouge et) Noire vol. II

Nos Funérailles

Par Marcel Caumixe

Une Maserati Quattroporte se gare devant un funérarium niché au milieu d’une zone commerciale anonyme dans la banlieue de Toulouse. En sort Don Mourad, le Dûr de la Rade. Précédé par Bernie le dingue, qui vérifie d’un coup d’oeil la sécurité des lieux, Don Mourad entre dans la pièce où trône un cercueil fermé, cerné de deux cierges monumentaux et orné d’un amoncellement exagéré de fleurs et de couronnes.

Don Buscatelli l’accueille et les deux hommes se donnent une accolade sans chaleur. Dans la pénombre, ils s’assoient devant le catafalque. Au bout de quelques minutes de recueillement, Don Mourad brise le silence.

– Alors, il s’est toujours pas pissé dessus, le vieux con ?

– Je vois que ton Gilles de la Tourette inversé s’améliore : tes loghorrées sont de moins en moins interrompues par des propos normaux.

– Je te hais, Buscatelli, je te hais, toi, tes bouseux consanguins d’amis, ton break Peugeot, tes costumes Blanco en prêt à porter. Je supporte plus l’odeur de vieux cassoulet qui te précède quand tu sors du restau ni les remugles de mauvais rouge qui te suivent quand tu titubes vers les présidentielles. J’ai pas payé 14 millions de mes propres ronds pour me retrouver dans une kermesse de paroisse, bordel !

– Tiens, l’autre jour, Guy m’en a raconté une bonne : Tu sais la différence entre toi et moi?

– Tu vas me le dire…

– Moi je suis un gros pardessus, et toi tu es un petit par derrière.

– T’es un vulgaire, Buscatelli. Avec tes manières de vieux, qui cantine aux frais de la princesse, qui se traine de réception en buffet. Tu ramènes des tupperwares à bobonne le dimanche soir? Le monde du rugby, il est comme tes putain de coronaires. Bloqué par la graisse accumulée au fil des ans. Je vais te racler la paroi artérielle au tampon Jex, Buscatelli. Tu vas pas comprendre. Et le bouclier, t’auras beau le mettre sous clé que je t’enverrai une armée de 15 mercenaires pour te défoncer joyeusement la porte du coffre sur l’air du Pilou-Pilou.

“Je t’enverrai une armée de 15 mercenaires pour te défoncer joyeusement…”

Don Mourad sort un mouchoir de soie rouge de la pochette de son costume italien et éponge la bave qui perle à la commissure de ses lèvres

– C’est bon ? T’as fini ? Je te rappelle que c’est une veillée funèbre ici. Le respect au défunt, tu vas pas me dire que c’est archaique ?

– Le défunt, je m’en tape. On l’a jamais vu à Toulon, il a jamais rien fait pour moi. D’ailleurs personne n’a jamais rien fait pour moi. Je me suis fait tout seul.

– Tiens, Guy m’en a raconté une autre. C’est 14 présidents de club qui sont sur un bateau. Seuls 13 rentrent au port. Qui manque?

– Même si je te dis que je m’en fous, tu vas continuer, non? Alors accouche…

– Ben c’est toi. Parce que le pas revenu, c’est Mourad.

Dans un coin, un vieillard fatigué, courbé par le chagrin, sanglote en continu, le visage dans les mains.

– C’est Villepreux. Il est inconsolable.

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style=”font-size: small”>- En même temps, c’était le seul à croire qu’il était pas mort, alors que tout le monde avait fait son deuil. Ca faisait trop longtemps qu’on ne l’avait plus vu sur un terrain. Ca sentait le sapin cette histoire.

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– Tu parles, quand on a retrouvé la dépouille, elle était méconnaissable. A moitié moisie, bouffée, laissée à l’abandon, incomplète, éparpillée, sans doute après avoir été trimballée moribonde dans des clubs de fond de tableau. C’est pour ça que le cercueil est fermé d’ailleurs. On l’a retrouvé, mais ça s’est pas fait sans peine. Que veux-tu, on voulait lui donner des funerailles un peu dignes. C’est ça les valeurs du rugby.

“Un vieillard fatigué, courbé par le chagrin, sanglote en continu”

– Il paraît que vous l’avez même cherché à Biarritz. Faut vraiment croire que vous étiez désespérés.

– Il était pote avec Don Blanco à une époque. D’ailleurs il a fourni les cierges, Blanco.

– Il était pote avec toi aussi. Mais tu l’as laissé crever comme un chien.

– La faute aux doublons !

– N’empêche, avoue que c’est comme ça que tu les aimes, les Valeurs du Rugby. Sonnantes et Trébuchantes.

– …Comme Servat et Wilkinson.

– Très drôle, on dirait du Guy-le-Gitan.

Un ange passe, et Don Buscatelli reprend :

– Ce que t’encaisse pas c’est surtout que je te casse ton beau jouet année après année. Et que tu auras beau y mettre toute ta tirelire, tu seras jamais sûr qu’il ne leur arrivera rien. Un complot ? Des coups bas ? Peut être. Mais à la fin, tout se passe sur un immense tapis vert à Saint Denis. Et là, je gagne. C’est aussi simple que ça. Si tu sais pas perdre, il faut pas jouer, il faut laisser tes joujoux dans leur emballage plastique, sur l’étagère. Et tu sais ce que c’est le plus jouissif dans tout ça ? C’est de voir s’exprimer tes gènes de Toulonnais : tu montes sur le pont pour te saborder, à éructer devant les caméras.

– Ca prouve que je suis pas complètement sans-gènes… Mais va surtout falloir arrêter de me faire la messe sur l’air du Se Canto ! T’as beau jeu de me renvoyer mes millions à la gueule. C’est vous, les vieux, qu’avez ouvert la porte en mettant la ferme en viager. Faut pas vous étonner que des jeunes rappliquent avec leurs sous pour choper leur part du gâteau. On est tous pareils : Don Lorenzetti empoche le Mago, Don Afflelli a tellement magouillé qu’il finit derrière les biarrots, et même toi, tu vises le doux blé.

– Oui mais on fait ça entre gens polis. On n’est pas à se traiter d’enculés, d’enfoirés, ou même pire, de sodomites. On passe pas notre temps à dégoiser à la télé. On s’invective pas à tout bout de champ.

– Laisse le bout de Champ là où il est, vieux dégueulasse !

– Jeune con…

Les deux hommes quittent la chambre funéraire, ne laissant au défunt que la compagnie du vieillard éploré. Devant le cercueil, une couronne de fleur où est écrit “Au Beau Jeu, regrets éternels”

“Au Beau Jeu, regrets éternels”
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