Séjour rugbystique d’une blonde en Provence – épisode 1
par OvaliaHaHa

  • 01 June 2011
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Récemment, ceux qui suivent le rugby ont peut-être assisté ou participé à de longs débats d’une utilité douteuse concernant le fait que les 2 demies finales du Top 14 se joueraient pour la première fois cette année dans une seule et même ville et, qui plus est, à Marseille, soit dans une région où l’on n’y connait apparemment rien en rugby. Soucieux de se faire une idée de la chose mais également de faire partager l’ambiance des demies à ses lecteurs qui n’auraient pas eu la chance de s’y rendre, le STAFF de la Boucherie Ovalie a dépêché une envoyée spéciale, en la personne de moi-même, sur place. Experte dans le domaine du rugby à triple mi-temps et titulaire d’un Bac +5 en Rugbylogie bucco-rhodanienne, voici donc le compte rendu des mes aventures rugbystiques sous le soleil provençal.

Mercredi 25 Mai 2011

« Bienvenue à l’aéroport de Marseille-Provence, il est 15h40 et la température extérieur est de 27°C, nous vous remercions d’avoir choisi notre compagnie et espérons vous revoir bientôt… » bla bla bla, ah ces hôtesses de l’air ! Elles pourraient varier leur discours parfois quand même ! Bref, me voici de retour avec mon vieux sac de sport de 9 kilos sur l’épaule et mon sac à main de grande marque de 1kg5 à la main, direction Aix-en-Provence. Car si les deux premières mi-temps des demies-finales se jouent à Marseille, les troisièmes se jouent à Aix.

Arrivée à destination, le temps de passer en centre-ville déposer mes affaires à l’hôtel (et oui, c’est la classe hein ?), me voici en route pour le Stade Maurice David où m’attend mon fameux acolyte au béret rouge. Faisant le trajet à pied (soit une demie-heure de marche ; ma sportivité est à toute épreuve) je me dis que que cette $*@¤# d’hôtesse de l’air a dû se tromper de 10 bons degrés celsius car il fait vraiment très chaud. Enfin le stade est en vue. En m’approchant un peu plus je distingue quelques énergumènes s’agitant sur le terrain principal, puis un grand bus gris stationné à l’intérieur des grilles. Ce n’est pas un bus aixois mais il me semble pourtant l’avoir déjà vu quelque part… Tiens, les énergumènes portent des maillots rouges… Tribune fermée, une agglutination de gamins qui regardent accrochés aux grillages, un entraineur à lunettes de soleil qui tire la gueule, un gros bronzé supersonique, une paire de rouflaquettes qui court, pas d’erreur possible : voilà que je me retrouve en plein entrainement du Stade Toulousain !

LE bus.

Pour me remettre du choc émotionnel (et de ma longue marche) je me rends au Club House de l’AUC Rugby, à côté du terrain, histoire de me désaltérer. On m’informe que les Rouges et Noirs s’entrainent déjà depuis un moment et qu’ils étaient déjà là hier. J’apprends également les dernières rumeurs et autres élucubrations les concernant : « Si vous voulez voir les Toulousains rendez-vous ce soir Chez Mus [NDLR : bar du centre-ville], je vois venir gros comme un camion qu’ils vont débarquer ! », « Ah ouais ? Moi je sais de source sûre qu’il y viendrons vendredi s’ils gagnent ! ». Vous l’aurez compris, ici c’est un peu qui aura le meilleur tuyau. Mais en bonne enquêtrice que je suis, et ayant des relations haut placées, je décide d’envoyer un texto à mon informateur secret pour me faire une idée de la véracité de ces propos de comptoir avant d’aller assister aux dernières minutes de l’entrainement en compagnie de quelques compères.

Pendant que certains s’étirent et que d’autres courent, Jean-Baptiste Elissalde, qui devait s’ennuyer sur le bord de la touche, s’amuse à tirer des pénalités, histoire de montrer qui est le patron à Skrela et à Bézy. Guy Novès quitte le terrain, toujours équipé de ses lunettes noires et de son air grincheux, la démarche de Terminator en plus. L’aura du bonhomme est terrifiante et je reste persuadée que s’il avait retiré ses lunettes il aurait pu pétrifier quelqu’un du regard. Il entre dans le bus. La tension redescend. C’est ensuite le départ de Monsieur le Président (non, pas le petit brun à talonnettes, je parle de René Bouscatel) qui se faufile tant bien que mal entre les minots et autres badauds ; il faut dire que se faufiler, lorsqu’on conduit une grosse berline, c’est pas évident. Tel une Miss France (ou Miss Nationale, au choix), il adresse tout de même quelques sourires et signes de la main à la populace.

Petit à petit tous les joueurs quittent le stade. D’abord Caucaunibuca, suivi de près par Delasau (on ne sait jamais) qui passent presque inaperçus. Puis c’est au tour des « stars » Picamoles, Maestri, Milo-Chluski, Skrela, Clerc, Jauzion, Médard, etc. Eux se font agresser par un troupeau de minots et quelques jeunes filles innocentes. Profitant de la cohue, Poitrenaud se faxe entre le grillage et le bus pour éviter tout contact avec la population environnante (ou peut-être parce qu’il portait un vieux T-shirt froissé). Béret rouge, qui entraine l’équipe des juniors de l’AUC Rugby, ne peut s’empêcher de constater que certains de ses jeunes sont plus gaillards que les joueurs toulousains. Il s’empresse d’aller partager cette remarque avec ses compatriotes entraineurs.

A côté de moi Milo-Chluski tente désespérément de s’extirper de la foule hurlant « Un autographe s’il te plait, Romain, s’il te plait une photo !!! » en glissant un timide « Désolé mais je dois vraiment y aller là », comme si ça allait le sauver. Que ce garçon est candide. A ce moment une voiture de la marque rugissante des sponsors toulousains tente de forcer le passage avec la délicatesse d’un frère Tuilagi puis s’arrête devant Médard, croulant lui aussi sous les demandes d’autographes, mais semblant prendre un malin plaisir à ne pas bouger. Après un énième coup de klaxon et entre deux signatures, ce dernier vide sa bouteille d’eau sur le passager du véhicule en m’éclaboussant au passage. Me voici toute mouillée (à cause de l’eau). Je tiens par ailleurs à préciser qu’en cette période de sécheresse il ne faut pas gaspiller l’eau, c’est pas bien. Pendant ce temps Jean-Baptiste Elissalde a trouvé la technique pour passer sans se faire harponner par les chasseurs de souvenirs : il a les bras chargés. Quel filou ce JBE !

On ne dirait pas à le voir comme ça hein ?

Ça y est, les Toulousains sont parvenus à monter dans leur bus. Les badauds quittent le stade. Moi je reste un peu au Club House. Je reçois un texto de mon informateur secret. Les Stadistes ne sortiront pas de leur château (oui, du coup moi, avec mon hôtel, je fais vachement moins classe !) ce soir. Tant mieux, on sera plus tranquilles Chez Mus – et je rigolerai bien en observant les quelques crédules qui y attendront les joueurs. Oui, je suis diabolique. Mouahahahaha !