Coupe du Monde, Poule A mode d’emploi

Epatez vos collèges de travail avec une connaissance sans limite du XV Japonais…

A la Boucherie Ovalie, on est pas comme Guy Novès, on veut bien prêter  nos talents pour qu’ils puissent briller sur la scène internationale. Ainsi, nos meilleurs chroniqueurs ont donc sorti leurs plumes acérées sur le Rugbynistère, pour vous présenter chacune des 20 équipes de la Coupe du Monde 2011. Si ce n’est pas déjà fait, nous vous invitons donc à lire les présentatations des équipes de la poule A.

Toutes les équipes seront présentées d’ici le début de la compétition, le 9 septembre. Oui, on a calculé notre coup pour une fois.

Pierre Albala-Dijo a été kidnappé !

Mes chers amis, l’heure est grave. Je sais que vous vous dites depuis quelques semaines que votre Pierrot Albala-Dijo national vous lâchement abandonné. Il n’en est rien, je vous assure. Je vais tout vous dire. Je suis actuellement retenu dans des geôles marécageuses et noirâtres. Impossible de savoir où je suis. J’écris cette lettre sur un bout de mur découpé à mains nues, que j’ai transmis au garde de ma « prison », un brave type du Sud-Ouest que j’ai soudoyé. Je lui ai promis des tonneaux de cassoulets et de l’alambic dès ma sortie, s’il faisait passer ce message.

L’heure est grave, je disais. Il y a un mois tout juste, je suis parti au bar rejoindre des collègues afin de disserter sur le rugby d’antan. Enfin, on est allé boire des canons quoi. Sur le chemin, sur mon solex, rien d’anormal. Soudain, un violent coup sur la carafe m’a surpris. Depuis trou noir. J’ai été emmené de force, je ne sais où. J’en appelle à votre bonne foi, vos réseaux, votre charcuterie (je ne mange pas vraiment gastronomique ici) pour m’aider. J’ai plusieurs pistes quand aux commanditaires de cet enlèvement… Je vous en fais par, servez vous :

  • Je soupçonne tout d’abord Ovale Masqué – si, si, vous avez bien lu – d’avoir voulu m’éloigner de la Boucherie, car je commençais à lui faire de l’ombre. Enfin au niveau du pied gauche surement, rien de méchant, mais comprenez, il veut tout pour lui. Tout. Si vous connaissez ses repères, ses garçonnières, fouillez, cherchez, retrouvez moi.

  • Ensuite, j’ai des doutes concernant David Marty. Un sale type qui veut ma peau, car j’ai voulu la sienne. Les réseaux catalano-cathares sont bien organisés, ils pourraient avoir monté le coup. Cela dit, l’ogre de l’USAP est en stage avec les Bleus et va partir pour le pays du long nuage blanc. Il risque donc d’y avoir du relâchement dans les ordres éventuels concernant ma survie. Profitez en, si tel est le cas.

  • La FFR a une dent contre moi et mes critiques acerbes de son piètre système. Et si les instances dirigeantes du rugby français voulaient me faire taire durant la Coupe du Monde ? C’est une possibilité. Serge Blanco pourrait bien avoir son rôle à jouer dans cette affaire. Même si les bisbillles sont fréquentes entre lui et la FFR, les deux auraient pu s’allier contre moi. Rien n’est à écarter.

  • J’ai eu également vent il y a trois quatre mois de l’esprit de vengeance d’un adversaire lointain. C’était il y a 40 ans, mais je le répèterais jamais assez, il ne faut rien écarter. Le type, un rouquin écossais jouait contre nous. Sur la première chandelle, il a pris « le coup de la corde à linge » de la part de Dédé. Moi, en bon vieux anti-british je lui ai marché sur la tronche. Le pire, c’est qu’après le match, le bonhomme a vu sa femme se tirer avec notre deuxième ligne. Il s’en est jamais remis et a toujours juré ma perte, car j’étais le capitaine sur ce match.

  • Enfin, c’est plus absurde qu’autre chose mais un lointain cousin au 3ème degré, parallèlement le neveu du frère de la boulangère du coin, a une dent contre moi. Depuis qu’il avait perdu à la belote il y de cela quatre-cinq mois. Bizarre je vous l’accorde, mais sait on jamais.

Mince, j’entends du bruit. Je lâche tout. Aidez-moi à sortir de ce calvaire….

Pierrot

Daniele Rairault nous présente l’effectif du RCT

“Jonny, si tu fais encore une passe à Kefu, je t’éventre. Ok ?”

Vous le savez, depuis maintenant quelques semaines (en fait depuis toujours, mais personne était au courant apparemment…) la Boucherie ouvre ses portes à des contributeurs de tous horizons. Chaque jour, nous lisons donc tout un tas de cochonneries immondes qui auraient pu être griffonnées par le mioche illégitime qu’Ovale Masqué a eu avec une des filles de Guy Novès. Mais parfois, nous recevons des proses de qualité et c’est le cas de celle de Daniele Rairault, qui est supporter du RC Toulon et visiblement sain d’esprit. On le souligne car c’est pas toujours évident…

Voici son texte. Amusez-vous bien.

Chers Bouchers,

Depuis ma plus tendre enfance, j’ai rêvé de faire un jour partie de votre belle profession. Pourtant, le service militaire m’a refusé ses honneurs – j’ai les pieds plats, comme Matt Henjack – et les centres de formation ont tous refusé ma candidature, des îles Fidji à l’Afrique du Sud, en passant par les Samoa. Tout ça parce que je suis trop petit pour maitriser l’art subtil de la cravate…
Après tant d’injustice, c’est le coeur palpitant d’espoir que je me présente à vous. En plus des tares énumérées plus haut, je suis supporter du « ercété », comme ils écrivent sur rugbyrama parce que ça fait plus péquenot. J’ai besoin d’une bonne excuse pour regarder les matchs et la contribution à un site spécialisé correspondrait à merveille à ce que je recherche actuellement. En plus, j’ai mal au dos et mon rebouteux m’a conseillé de me défouler comme je peux.

Alors que d’habitude, je suis le premier à crier « pilou pilou », faisant fi de toute notion de ridicule, je ne pourrais cette année assister aux matchs au stade Mayol, ce rectangle de pelouse que l’on a malencontreusement accolé au centre commercial du même nom. En effet, je pars vivre à l’étranger. Je tenterais malgré tout de voir le plus souvent possible les exploits des Messina, Suta, Henjack et consorts. Partant dans un pays peu au fait de la culture rugbystique, je vais tout de même essayer de me trouver une équipe de rugby pour jouer moi-même ce qui promet également des grands moments de folklore que je me ferais un plaisir de narrer.

Je peux d’ailleurs vous faire part de quelques élucubrations névrosées, du fait de l’état de manque de matchs de rugby dans lequel je me trouve, concernant le recrutement du RCT – on arrête les conneries avec cette atrocité de graphie phonétique. Etre supporter pendant l’intersaison, c’est se rendre compte qu’une plage azuréenne ensoleillée n’a pas le même charme que le stade d’une bourgade perdue du sud-ouest une soirée humide de novembre. Bref, du coup, je réfléchis, je prends du recul. Et j’obtiens une analyse d’une pertinence inégalée. La voici.
J’ai beau être une plume acerbe, je vais y aller doucement et parler du recrutement poste par poste. En plus, vous arriverez à suivre, tout le monde est content.

Les piliers gauche : Deux recrues pour remplacer un Néo-zélandais dont personne à Toulon n’est capable d’épeler le nom bien qu’il soit resté cinq ans au club (Saimone Taumoepeau). En même temps, peu d’entre nous savent épeler leur propre nom. La première (recrue), Romain Frou, (l’ordre est arbitraire) nous vient de La Rochelle et a donc joué le haut du tableau européen la saison dernière. Enfin non, mais parce qu’il a été blessé toute la saison. Le second, Efion Lewis-Roberts, est un pilier gallois en provenance de Sale et qui est connu par Youtube pour avoir enfoncé la mêlée canadienne lors de sa première cap. Il a également un prénom qui prête à énormément de jeux de mot sur la Rade, je ne m’abaisserais pas à les répéter. Bref, on est suréquipé.

Les talonneurs : Pas de changement notable, il parait que Genevois arrêtera de se prendre pour un footballeur italien (j’arrive à mettre deux insultes dans un seul groupe nominal) quand Szarzewski lui fera de l’oeil.

Les piliers droit : Le recrutement phare est bien sûr celui de Carl Hayman, meilleur droitier du monde. Certaines mauvaises langues affirment qu’il était au déjà au club l’an dernier et qu’il s’est fait tordre par les gauchers d’Agen, de La Rochelle, de Bourgoin. Nous ne saurions prêter foi à de telles balivernes, délires anisés d’aigris anti-Boudjellal.

Les deuxièmes lignes : Le recrutement de Bakkies Botha répond au souhait du président de « ne plus se faire marcher sur la gueule par ces cons d’irlandais ». Il est pourtant dur de croire que l’homme qui a reproché à ses joueurs d’être « cons » après la défaite à Montpellier ait fait signer BB. On dirait que Suta ne prend plus assez de cartons. Le club a également recruté un deuxième ligne îlien (je ne sais pas d’où il vient en fait) qui jouait à Aix-en-Provence l’an dernier. Du coup, je ne peux rien vous dire à son sujet à part que je l’ai croisé dans les rues d’Aix et qu’il est vraiment super grand.

Les troisièmes ligne aile, flanqueur ou avant-aile (comme dit le commentateurs du Tri-Nations sur Canal et lui seul) : Steffon Armitage, dit le « Georges Smith du pauvre de chez pauvre », est sans doute LA recrue phare à ce poste, dans la mesure où c’est la seule. Il a impressionné PSA avec les London Irish en H-cup et en plus, qualité très recherchée à Toulon, il est JIFF. Il parait qu’il est niçois, sachant que le dernier qui a joué au RCT (de mémoire, vraiment vite fait) était Jeff Tordo, ça ne peut pas être si mal que ça finalement.

Les numéro 8 : Jone Tawake , Encore un îlien de proD2, de Narbonne cette fois. Mais celui-ci est vachement plus bonnard (expression idiomatique toulonnaise, désolé). Alors qu’il était pressentit pour jouer la coupe du monde 2007 avec l’Australie, il n’a pas hésité à soigner une blessure au doigt en se coupant ladite extrémité. Résultat : un doigt en moins, pas de sélection en équipe d’Australie, et surtout une histoire qui le fait vraiment passer pour un con quand il doit la raconter. Encore un sacré fatigué, ou comme on peut entendre dans les travées de Mayol : « Enculé, ça c’est un joueur de ruby, con. »

Les demis-de-mêlées : Pierre Mignoni, ce génie, est intronisé entraineur des trois-quarts et remplacé par Sébastien Tillous-Bordes, dit le « Kelleher de celui qui a confié ces économies à Madoff ». Mais plus que les recrues, c’est concernant les joueurs déjà présents la saison dernière que le plus invraisemblable s’est produit : Matt Henjack est toujours là. Si, si, allez voir le site du club si vous ne me croyez pas. Parce qu’à Toulon, on a un coeur, on a préféré garder un mec sympa plutôt qu’acheter un demi-de-mêlée ou faire jouer un jeune. Non, je déconne, c’est le super pote de Giteau, c’est juste pour ça qu’il est toujours là. Au fait, j’ai remarqué que quand j’écris « Henjack », mon correcteur orthographique me propose « Harnack ». Ironique, non ?

Les ouvreurs : Dédé Pretorius arrive en tant que joker Coupe du Monde. Vu l’âge qu’il a l’air d’avoir, on espère tous qu’il ne nous quittera pas avant la fin de cette compétition, pécaïre. Je ne l’ai jamais vu jouer mais il est sud-africain, ce qui veut dire qu’il ne s’échappera pas au placage. Qui a dit : « Ce n’est pas forcément la qualité la plus importante d’un ouvreur ? » ? Julien Dumora a lui signé pour plus longtemps. Encore une star de Youtube, ce Juju. La vidéo dans laquelle il apparait le montre au centre de l’attaque de la section paloise. Il perfore le rideau défensif adverse après une combinaison impliquant au moins une feinte de passe. Du grand art. Bref, les Anglais peuvent garder Wilkinson (si Martin Johnson me lit, c’est du second degré, je blague).

Les trois-quarts centre : Certainement le plus gros chantier de la saison. PSA a enfin décidé d’arrêter le casting pour son prochain duo comique. Fini donc les paires Auela/Kefu, Messina/Contepomi. Non, maintenant on ne déconne plus. On a de la masse au centre du terrain. Willie Mason vient du XIII, d’un club anglais où, d’après mon enquête, personne n’a jamais entendu parler de lui. Mais il a aussi joué en Australie où il était réputé pour ses talents de boxeur. Le président rêve d’ailleurs d’organiser un combat de boxe contre Sonny Bill Williams (véridique). A son actif à XV, une belle action qui amena l’essai de Bastareaud avec les Barbarians, ni plus, ni moins. Matt Giteau est lui venu remplacer Felipe Contepomi, poste pour poste. Il tiendra donc le rôle du mec sur le banc qui casse l’ambiance et foire ses matchs quand il doit prendre la place de Wilko à l’ouverture. Il est aussi venu passer du temps avec son grand copain Matt Henjack dont j’ai fait l’éloge plus haut. Enfin, Mathieu Bastareaud est le recrutement qui a le plus fait couler d’encre, comme on dit dans le jargon. Du coup, ce serait un peu trop long à résumer ici. La seule chose que les toulonnais espèrent, c’est qu’il ne croise pas Pierre-André Gignac, de chez les voisins manchots. Ce dernier connait déjà tous les fast foods de la région et ça, Bastareaud ne peut pas se le permettre.

Les trois-quarts aile : Une seule recrue revendiquée : David Smith, en provenance de la Western Force. Il est censé faire oublier Rudy Wulf, un des seuls joueurs dont on n’a pas eu honte la saison dernière. Il a l’air plutôt doué. Un de ses essais a même eu l’honneur de passer sur rugbydump, c’est dire… A noter, une petite blague sur le site du RCT : Rory Lamont est positionné à l’aile dans l’effectif. Comme quoi, on a gardé notre sens de l’humour.

Les arrières : Le retour de Luke Rooney marque la reconnaissance par le staff de ses propres erreurs. Enfin, quand je parle d’erreur… Personne ne se rappelle vraiment de ce garçon, sosie des Rapetouts (ceux du dessin animé pas ceux de Bègles). Il parait qu’il rattrapait bien les chandelles. Il parait. La vraie recrue est Alexis Palisson. Déjà traité de toutes les insultes homophobes imaginables à l’heure de sa signature, il a commis le sacrilège de poser dans « Tétu ». Autant dire qu’il va falloir qu’il sorte la saison de sa vie, s’il veut pouvoir vivre sereinement à Toulon. La tolérance n’est le point fort des toulonnais que quand l’autre est comme nous.

On peut donc dire que, comme l’an dernier on manquait de cohésion, on a changé la moitié de l’effectif. Petite nouveauté, cette année des internationaux français ont accepté de venir. Et des internationaux qui n’ont pas été formés à Toulon ! Enfin, il n’y a que Palisson qui soit toujours sélectionné, Bastareaud et Tillous-Bordes resteront chez nous pendant la coupe du monde. En même temps, être sélectionné n’est pas forcément gage de qualité. La preuve en est la présence de David Marty au pays du long nuage blanc. En tout cas, une chose est sûre, c’est que Toulon sera champion du monde cette année…

Daniele Rairault

Les cahiers de vacances de la Boucherie #1

Saisissez votre hachoir et venez jouer avec nous.

Numéro 1 : Le joueur mystère

Nous avons tous joué à « Qui-est-ce? » étant jeune. En voici la version rugbystique.
Pour ceux qui ne connaîtraient pas car ils ont grandi dans un monde parallèle, c’est facile, il suffit de suivre les indices pour deviner qui est le joueur mystère :

Indices:
1. Il ne porte pas le nom d’un héros de jeu vidéo
2. Il sourit parfois.
3. Il ne fait pas de clin d’oeil débile à la Love Parade.
4. Il porte des cheveux.
5. Il ne prend pas 40kg chaque été.
6. Il arrête de s’entraîner quand il fait -40.
7. Il ne laisse pas traîner ses mains là où il ne faut pas.
8. Il porte la moustache avec classe et élégance.

 

 

[spoiler show=”Les réponses, ici.” hide=”Les réponses, ici.”]Soluces:
1. Ceci élimine bien évidemment Mario Ledesma
2. Éliminez Novès et Darth Vader
3. Michoko out… et Dark Vader (ben oui comme quoi on peut se tromper sur les gens)
4. Éliminez tous les talonneurs ainsi que Richard Dourthe + Darth Vader
5. Éliminez Caucau, et Darth Vader (info exclusive fournie par sa fille Leïa)
6. Éliminez le canado-auvergnat Jamie Cudmore, ainsi que Darth Vader qui ne craint rien ni personne
7. Vous aurez tous reconnu Julien Dupuy bien sûr. Mais les plus perspicaces auront aussi pensé à Vincent Clerc qui s’occupe fort bien d’une des filles Novès. Quand à Darth Vader tout le monde sait qu’il a coupé la main de son fils. Éliminez donc ce père indigne…
8. Suivant vos goûts personnels vous pouvez éliminer Bastareaud, Poitrenaud, Cudmore… Mais certainement pas Byron Kelleher.Conclusion: Le joueur mystère du jour était le ‘bison’ Byron Kelleher !
Et d’aprées Mister Stat le grand perdant est Darth Vader éliminé sur 92,3% des critères… (pour la moustache on est pas sûr en fait)[/spoiler]

Desman

Le duel de l’été : Marc ‘Lapinou’ Lièvremont vs Guy ‘The Brain’ Novès

L’illustration n’a rien à voir avec l’article, et on vous emmerde.

L’impassible cerveau toulousain qui a célébré il y quelques semaines son huit-millionième Brennus affronte le décrié sélectionneur de l’Équipe de France, en pleine préparation pour la Coupe du Monde. La Boucherie Ovalie analyse les forces et faiblesses de chacun, en toute objectivité bien sûr.

Palmarès sportif

Guytou :

Fidèle au club des bords de Garonne depuis que le monde est monde, papy Novès cumule deux Brennus en tant que joueur et neuf en tant qu’entraîneur, auxquels se rajoutent quatre Coupes de la Bière. Difficile de faire mieux.

Lapinou : À une carrière de joueur plus qu’honnête (trois Brennus avec Biarritz et le Stade Français-CASG, dont celui mythique de l’année de la remontée, et un Grand Chelem en EDF) succède une carrière d’entraîneur plus compliquée. Une montée avec Dax et… c’est à peu près tout. Ah merde, on a failli oublier le Grand Chelem 2010, noyé au milieu de branlées mémorables face aux nations du Sud.

Déclarations foireuses

Lapinou :

« Lionel Beauxis a tout pour devenir le grand demi d’ouverture de l’équipe de France pour les années à venir. » (février 2009)

« Baby a toutes les qualités pour jouer ouvreur. Nous avons confiance en lui. » (février 2009)

« Pour une équipe qui a l’ambition d’etre championne du monde l’année prochaine, il sera très difficile de se relever d’une telle défaite. » (juin 2010, après la première défaite contre les Pumas)

« On peut toujours être champion du monde. » (mars 2011, à l’issue du Tournoi)

The Brain :

« Pour moi, c’est un doublon déguisé. » (février 2011)

« Face à Biarritz samedi, on ne va pas avoir beaucoup de questions à se poser sur la composition de l’équipe, par la force des choses. » (février 2011)

« Cette année encore les doublons pénalisent le Stade Toulousain, plus que les autres clubs. » (novembre 2007, mars 2008, juin et octobre 2009, février, juin et novembre 2010, janvier, février, mars, avril, mai, juin, juillet 2011)

Gastronomie

The Brain :

Cachous Lajaunie, bonbons à la violette, confit de canard, mais surtout la légendaire saucisse de Toulouse (non, nous ne parlons pas ici de poitrenade) sans qui le cassoulet ne serait pas vraiment le cassoulet.

Lapinou :

Anchois de Collioure, pêche du jour à la plancha, fromage de chèvre frais à l’huile de foie de morue, cargolade: autant de delicieuses spécialités catalanes que le sélectionneur national se plaît à cuisiner à ses joueurs pour les punir les lendemains de défaites.

Joie de vivre

Lapinou ne sourit jamais. Faut dire qu’il en a pas vraiment l’occasion…

The Brain ne sourit jamais. Il a bien mieux à faire.

Vigueur sexuelle

Trois rejetons pour Guy, c’est pas mal mais insuffisant. A son crédit notons que ses 3 filles ont un certain succès auprès des joueurs du Stade Toulousain. Il préfère donc la qualité sur la quantité, contrairement à son concurrent.

Le Lapinou reste très discret sur ses performances dans ce secteur, mais quand on sait que notre sélectionneur national à 4 frères et 2 sœurs on se dit que lapinou père a sacrément bien contribué à entretenir la réputation de ces petites bêtes là.

Résultats et Analyse

Le critère sportif on s’en tape complet à la Boucherie, on attribue donc à ce critère un coefficient 1. Déclas foireuses en revanche on aime bien: coeff 8. Gastronomie et joie de vivre coeff 5, parce que à la Boucherie on est pas là pour faire de la danse classique. Enfin la vigueur sexuelle, critère roi, ne pouvait qu’être coeff 10.

Lapinou s’est très bien comporté dans les catégories à gros coeff, preuve pour ses détracteurs s’il en est qu’il sait se surpasser quand l’enjeu est de taille. L’ami Guy même s’il était un peu en retrait dans ces catégories reines y a quand même assuré la moyenne, en vieux roublard. Mais surtout il explose son concurrent au niveau gastronomie car tout le monde sait que la cargolade c’est dégueulasse!

Le résultat est donc sans appel. Vainqueur: Guy ‘The Brain’ Novès !

Desman

Marc Lièvremont réouvre son blog !

On y croyait plus…

Depuis la défaite contre l’Italie, Marc Lièvremont ne nous avait plus donné de nouvelles sur son blog. Au bout du rouleau, nous pensions qu’il stopperait définitivement l’expérience, préférerant se concentrer sur son plan de jeu. Oui, nous sommes naïfs. Mais revigoré par le début de cette grande aventure qu’est la préparation de la Coupe du Monde, Marco a repris la plume. Et il semble en forme…

28 juin 2011. Le début d’une grande aventure. LA grande aventure. La première de mon mandat, et surement la dernière puisque les têtes pensantes du rugby français chercheront sans doute à m’éjecter après la Coupe du Monde. Trop rêveur, trop électron libre, j’ose critiquer leur système corrompu. J’ose dire la vérité : si on est nuls, c’est la faute du Top 14. Je sais bien qu’ils chercheront à me remplacer par quelqu’un de plus consensuel. Un gars comme Fabien Galthié, avec un sourire de benêt (c’est sûr, mon sourire en coin, c’est trop raffiné pour tous ces bouseux). Un gars qui fait des blagues carambar à la télé. Un gars qui est capable de s’extasier sur une passe au cordeau foirée lors d’un Ecosse – Italie disputé sous la pluie. Tout le monde sera content. Moi aussi d’ailleurs, au moins ce sera pas Guy Novès.

Je dois bien faire un constat d’échec à ce niveau, je n’ai pas réussi à faire bouger les lignes. Mais je ne perd pas de vue mon objectif principal, ma mission, ma quête : la Coupe du Monde 2011. J’y crois encore. Foutez vous de ma gueule si vous voulez…

La suite, à lire sur le blog de Marco.

Frédéric Michalak : L’annonce

Il n’est pas venu vous dire qu’il s’en allait…

Aujourd’hui, la Boucherie accueille un collectif  qui doit sans doute être fan de Guilhem Guirado, L’amicale des pizzaïolos du TOP14. Mais ils sont aussi et surtout fans de Frédéric Michalak, ce joueur qu’on aime tant détester, et qu’on aime aimer tout court quand il veut bien se rappeler qu’il peut être génial. Retour sur un moment émouvant de sa fin de carrière toulousaine, et l’annonce de sa “décision”…

Fébriles, c’est la gorge serrée que nous attendions en ce 27 avril, dans un moment plus solennel encore que l’annonce de la liste des 30 de Lapincolline, l’annonce de notre idole, que dis-je, notre icône, celui qui nous a tant fait vibrer sous les maillots toulousain et tricolore, j’ai nommé Frédéric Michalak (FM82 pour les intimes)

Alors, restera, restera pas? La question restait encore entière à ce moment là. Aurions nous droit l’année prochaine aux crochets dévastateurs et imprévisibles (tellement que même lui ne sait pas encore ce qu’il fera de la gonfle, mais qui s’en soucie après tout?) du messie, les meilleurs 3ème lignes du TOP14 en frissonnaient d’avance et brulaient un cierge à la bonne mère pour voir partir leur pire cauchemar sous d’autres cieux.(et si au passage Schalk Burger, le Rémy Martin sud Africain, les mains en mousse en moins mais approximativement le même nombre de chromosomes, pouvait lui faire la bise à sa façon, ça ne serait pas pour leur déplaire)

Pour le soutenir dans cette épreuve difficile, Clément Poitrenaud, le compagnon de toujours, tenait à être présent. Il fallait bien ça pour soutenir son pote.

On avait découvert ces deux minots au creux de l’hiver de la saison 2000/2001, quand le grand manitou du ST, n’ayant plus le choix blessures obligent, avait dû se résoudre à lancer dans le grand bain ses 2 pépites du centre de formation. On les retrouvera quelques mois plus tard au SDF, décomplexés, Fred enquillant les pénalités comme qui rigole (si si, rappelez-vous, Fred fut un bon buteur à un moment donné!) et brandissant finalement ce fameux bouclier, objet de tant de convoitises.

L’ère des duettistes Michalaud et Poitrenak venait de commencer et ils allaient nous régaler de leurs pirouettes sur tous les terrains de France et de Navarre.

Remercions au passage pour cette remarquable inversion de syllabes Pierre Sapiac, trublion de service et compagnon fidèle de Pierre Albala-Dijo, par ailleurs déjà auteur du célébrissime : “Betsen, et son jumeau Nyanga, la garde noire du XV de France”… (Comment ça c’est raciste ? N’est pas Thierry Roland qui veut…), cet inénarrable ex-commentateur du service public, qui nous ferait presque apprécier Mathieu Lartot, sa verve incroyable, ses jeux de mots foireux et sa connaissance poussée des règles de l’ovalie…

Fred, c’est avant tout un 10 moderne comme dirait Berni le dingue, c’est-à-dire un 10 qui bute. Et c’est la tout le problème de Fredo : buter. En effet, depuis quelques temps déjà son ratio est plus faible que celui de Gerald Merceron un soir de finale… Au début on a pensé que c’était un problème physique, après changement des 2 genoux, on s’est aperçu que non. Le problème était donc bien plus profond, c’était le mental. Fredo devient donc un adepte de la préparation mentale, pratique ô combien reconnue et jugée utile par un certain Vincent M., pizzaiolo depuis 20 ans qui sévit en fin de journée sur les ondes d’une radio monégasque.

Fredo c’est un esthète, un magicien du ballon ovale, un ambassadeur du French Flair au même titre qu’un autre magicien du Stade Toulousain, M. Cédric “trois touches directes par match” Heymans, autoproclamé meilleur ailier du monde, aussi imprévisible qu’un Michalak à ses plus grandes heures. Cédric c’est des relances de l’en-but qui peuvent aboutir aux essais du siècle mais c’est aussi les plus belles glissades et cagades du TOP14. (En terrain mouillé Cédric, ce serait bien de sortir les vissés de temps en temps quand même…)

Mais ce qu’on connait moins, c’est la face cachée de Fred, son alter-ego; on ignore trop souvent son côté touche à tout comme on dit. C’est un amoureux de l’art sous toutes ses formes. Quand un journaliste aventureux ose lui poser la question : “pour vous qu’y a t-il d’autres dans la vie à part le rugby et l’amour?”, Fredo n’hésite pas une seconde, ses yeux de lamantins s’illuminent et la réponse fuse : la musique et la peinture! Et oui on pourrait en douter mais c’est un adulte maintenant Fred, fini de balancer ses chaussettes sales et puantes dans la tronche de Pato Albacete quand il se fait interviewer dans le vestiaire, fini d’éponger son vomi sur le trottoir à la sortie des Coulisses à 5h du mat’ avec la veste de Clém et La Nyangue qui se marre en les regardant (ça c’est réservé à Byron en plus…)

Non qu’on se le dise, maintenant ce sera Fredo le sage. Il se ressource quand il se retrouve seul à seul avec sa toile et ses pinceaux, aussi à l’aise avec la technique du “clair/obscur” qu’il l’est avec les coups de pied de déplacement (hein? c’est quoi ça bordel un coup de pied de déplacement coach?) ou bien dans SON studio d’enregistrement, avec ses grattes et son piano, jouant la partition de l’homme orchestre comme lorsqu’on lui donne (trop peu souvent à notre goût…) les clés du camion, que coach Jean Ba ne voulait pas lâcher jusqu’à la saison dernière.

En exclu, Fred a bien voulu nous montrer son œuvre qu’il considère la plus aboutie à ce jour, intitulée “Autoportrait de moi même” (NDLR : pour des raisons de compréhension, les fautes d’orthographe ont été supprimées)

Mais revenons au direct, à notre émission, à “L’Annonce” (toujours dans le style cain-ri bling bling le Fredo, un peu comme pour LeBron James, ils avaient appelé ça “The decision”, je trouve que ça irait bien là aussi personnellement) en compagnie de FM82 et Clément.

Après quelques échanges d’amabilités, de compliments faux cul et de blagues graveleuses que seuls eux comprennent, on est plus tendus que Guytou un soir de finale, on la veut cette décision, bordel de m****!!

Il est 19h15 à présent, l’heure de l’annonce fatidique approche. Le café 64 est en ébullition, les ondes radio toulousaines frémissent…..NNNOOOOOOOOOONNNNNNNNNNN il nous abandonne, l’ingrat! Monde de merde! On lui a tout donné, on l’a couvé, on l’a chéri et paf, prends ça dans ta gueule, il quitte sa famille! Il nous apprend sans ménagement, dans ce français approximatif qu’il affectionne tant, que son avenir ne s’écrira pas en rouge et noir….

Selon lui, la barrière de la langue ne constituera plus un problème (trop LOL, c’est bon Fred, te la raconte pas, on sait très bien que t’y capteras rien aux triples sautées redoublées des Sud-af…puis de toute façon OSEF, les Sud-af ils font que des cocottes !), sa nouvelle famille se trouve là bas à présent.

Les yeux embués, le petit Fredo ira probablement noyer son désespoir d’’avoir raté sa réintégration au ST dans l’alcool avec son plus fidèle ami, ou peut être ira-t-il se lover dans les bras d’Ovalion ce soir, Guy le gitan ayant depuis longtemps remplacé son favori, tout attendri qu’il était par la bouille incroyable du filiforme Jean-Marc. (NDLR : attention une contrepèterie s’est peut être glissée dans la phrase précédente…) Et oui faut le savoir, il a cœur gros comme ça le Guytou, faut juste ne pas toucher à ses filles (des rumeurs insistantes du côté du Wallon sous-entendraient que le boss verrait d’un très mauvais œil le surnom de son nouveau protégé : le « petit » Byron…affaire à suivre)

Fred, on t’en veut pas, continue simplement à nous vendre du rêve comme tu sais le faire, à Toulouse, à l’autre bout du monde, ou en 3ème série à Saint-Pipi-les-Agassous, longue vie aux chandelles en arrière et aux pieds en croissants!

C’est comme ça qu’on t’aime, avec tes traits de génie et l’incertitude permanente que tu crées, et franchement, franchement, on s’emmerderait grave si tu n’étais qu’un simple Jonny Wilkinson bis…

Allez bon vent et salut l’artiste!

L’amicale des pizzaïolos du TOP14

Fin de saison pour Pierre Albala-Dijo

Pierrot déprime. Putain de saison.

Salut les gamins !

Que les choses soient claires comme de l’eau de roche – et comme Vincent surtout – je n’avais absolument aucune envie d’écrire mon billet hebdomadaire. Trop de choses à faire, trop de préoccupations printanières. Quelqu’un a parlé de l’été ? Mon cul. Il pleut des tonneaux depuis deux jours, ça me file le cafard, moi.

En plus c’est la fin de saison maintenant, et ça c’est pas jojo non plus. Top 14 ? Fini. H CUP ? Idem. Tournoi des VI Nations ? Consommé depuis belle lurette. On n’est pas bien du tout. Les tournois de jeunes sont presque terminés aussi. Y a plus rien à faire. Je n’ai jamais aimé les fins de saisons de toute façon. La pire de ma vie ? Je m’en vais vous en toucher deux mots.

Mai 1973. Deuxième année cadets. Ma plus belle saison. La pire, aussi. Je dis plus belle saison car niveau ambiance au sein de l’équipe, on ne pouvait pas rêver mieux. On se mettait des sacrés polentes tous les vendredi soir, et le samedi on foutait 40 points aux équipes des environs. Avec un sacré niveau de jeu. Des avants qui faisaient peur dès le coup d’envoi et une cavalerie derrière qui plantait essai sur essai. Plus la fin de saison approchait, plus on sentait le truc venir. Le dernier match, le dernier rassemblement. Toutes ces choses là, quoi. Faut dire qu’en plus de la fin de saison, c’était notre dernière année tous ensemble. Certains arrêtaient tout simplement le rugby. D’autres partaient ailleurs pour les études. Plus ceux qui iraient jouer dans un club plus huppé. Notre bon vieux groupe était à deux doigts de la mort.

Quart de finale contre je ne sais plus quelle équipe. On sent la tension monter. On a toutes les cartes en main pendant le match. C’est plié à encore cinq minutes du coup de sifflet final. On cravache, ça devient dur. Comme le reste du temps, mais on a réussi à marquer par trois fois. Plus les pénalités et un drop bien claqué derrière la mêlée, de 50 mètres. S’il vous plait. Les entraineurs viennent nous plomber tout ça. Ils font rentrer deux gonzs, qui avaient commencé le rugby en début de saison pour le premier, à Noël pour l’autre. Difficile d’avoir le bon jugement dans cette situation là. Presque 40 ans après, je ne sais toujours pas si j’en veux encore aux coachs.

Donc. On gagne de quatre points, on défend dans nos 22. Les types d’en face accélèrent, écartent, et on prend une banderille en coin. Les deux joueurs qui venaient de rentrer dans notre équipe ont tout à coup oublié la technique du plaquage. Dans une arène et avec un taureau, les mecs seraient passés pour des héros. Le match est terminé, on est éliminés. Gros coup sur la tête. Impossible de s’en remettre… On réalise seulement dans le car que tout est bel et bien fini. Personne n’ose parler, les regards sont embués.

Je vous laisse, je vais boire un coup car j’ai envie de pleurer…

 

Pierre Albala-Dijo en virée dans le sud…

Pierre a autant de souvenirs qu’Ovale Masqué de menaces de procès.

Bonjour à tous, amis du ballon ovale.

J’ai un gros mal de casque. Terrible à ce niveau là de la compétition. Dire que le week-end n’a même pas commencé. Dire surtout que dimanche c’est l’Open Rugby du Lac. Un Tournoi que j’ai parcouru en long et en large durant toute ma jeunesse. Maintenant j’y vais en admirateur. Histoire de voir la marmaille aussi grosse que le cuir, courir dans tous les sens, sous l’œil avisé et un brin râleur des parents. Les tournois comme cela, c’est l’école de la vie ; faites moi pensé à vous en toucher deux mots un de ces jours.

On parlait donc de mal de tête. Effectivement avec l’ADADGRMCI (Amicale Des Anciens Du Gaz du Rugby Moufles et Châtaignes Incluses) on s’est fait un gros week-end de bringue en pleine semaine. Du joli. On est parti dans le Lubéron en car à une petite vingtaine de personnes. Mâles uniquement, je ne vous fais pas un dessin.

Départ 3h30 du mat mardi. Très bien. A 3h45, on avait déjà commencé l’apéro. Des gars avaient tiré les rideaux, histoire de ne pas voir qu’il faisait nuit dehors (ou que le jour se levait) et d’autres avaient mis deux radios. La première avec des vieux CD, type Glenn Miller, Joséphine Baker ou Carlos. Du grand art. L’autre radio diffusait un son continu strident, c’était un chant de cigales. Ca, c’était l’idée du gros Marcel. Parait que ça permettait aux glaçons de bien se mélanger au Ricard. Il disait qu’à cette heure là, ni le verre, ni l’jaune, ni les glaçons, ni nous, étions habitués à siroter un 45 pépère. Alors il fallait remettre le tout dans son contexte. Créer son propre univers, son atmosphère et son décor. Bref, des conneries de deuxième ligne qui se met à réfléchir de bon matin.

Après avoir cassé la gueule à deux bouteilles de Ricard et trois de rouge, on s’est mis en tête de faire une belote. Avec une bonne vieille planche coincée entre les sièges, évidemment. Toute une organisation. Deux contre deux, forcément. On a passé 20 minutes à définir les règles concrètes de la partie. Belote normale ? Vache ? Coinche ? Contrée ? Je crois qu’on a réussi à faire un mix de tout ça. Je jouais avec Lulu, comme d’habitude. Après deux mènes, on leur avait mis deux capotes. 500-0. Propre. Le gars d’en face, un petit teigneux que je ne connaissais pas bien, commençait à devenir rouge. Son partenaire, Michou – un bonhomme court sur pattes avec un grand cou – était en fait son beau-frère. On sait plus trop de quelle manière d’ailleurs. Au bout d’un moment, les deux se sont fâchés. Il s’en est fallu de peu pour ne pas que ça vire au pugilat. Le petit teigneux fait un appel à carreau (du moins c’est ce que l’autre à compris), Michou ne peut rien faire et bing un autre capot. Sa sœur, le curé, sa femme, tout y est passé au petit teigneux. Les deux se sont plus parlé du voyage. Avec Lulu, on a bien ri.

10h30, arrivée. Je crois qu’on a fait des visites de tous les petites abbayes et monastères du coin pendant trois jours. Je me rappelle juste qu’à un moment, un dénommé frère Louis nous a emmené dans les caves du monastère. Début des opérations 11h, fin de l’aventure 23h le lendemain. Faut dire que c’était pas une cave pour les tafioles. Les saucissons pendaient au plafond, au même titre que les jambons de 150 kilos. Même qu’à un moment, les piliers ont tenu à faire une mêlée contre les jambons et les carcasses. Du grand n’importe quoi. Bref, il devait bien y avoir une trentaine de tonneaux de vins différents. Un vrai stage d’œnologie. A la fin, il n’y avait plus de règles. C’était sans foi, ni loi. Les types buvaient directement au goulot, sous les tonneaux. Le frère Louis était en string et dansait avec un jambonneau. Un sacré bordel. On a tous fini complètement noirs.

C’est l’un des seuls souvenirs que je garde de cette virée sudiste. La belote, la cave du frère Louis et la bagarre sur l’aire d’autoroute au retour. Un camionneur avait un poster d’Imanol Harinordoquy et de Jean Lebrun dans sa cabine. Lulu lui a sauté dessus, lui a cassé le tarin et l’a foutu dans le coffre du camion. C’est pas beau, je sais.

Pierre

Top14 : le conseil de classe

C'est la période…

Encore un petit nouveau à la Boucherie Ovalie ? Oui et non car vous connaissez sans doute déjà Thomas Perotto sous la plume de son alter-égo Pierre Albala-Dijo… mais aujourd”hui, cet étudiant en journalisme de 19 ans, ex-Reichel niçois, tombe le masque et nous offre son bilan à lui de la dernière édition du Top 14, sous forme de bulletin de notes. Et vous pouvez aussi le retrouver sur son blog rugbystiquement votre et sur un site consacé au sport et aux médias, en plein lucarne.

L’année s’est terminée samedi en Top 14. Toulouse est sacré champion de France. Bref, passons. Dans les écoles et les lycées, les bulletins de notes (et appréciations) sont en passe d’être envoyés. Voici celui de la saison 2010-2011. Les 14 équipes du championnat passées au révélateur, c’est tout de suite. Préparez vous aux félicitations du conseil, aux mises au coin et aux coups de règles sur les doigts. Traduire ce dernier point par une claque de Cudmore. Ouche.

Stade Toulousain (9,5) :

La course en tête tout au long de l’année, malgré un jeu un peu moins flamboyant que par le passé. Un 18ème Bouclier de Brennus, acquis tant bien que mal lors d’une finale un peu laborieuse. C’est aussi ça la classe : gagner en étant un cran en dessous. Ajoutez à cela une demi-finale de H CUP, perdue face au futur champion d’Europe, le Leinster. Guytou avait prévenu : « Le doublé ? Impossible ». Les grands ne mentent jamais. Une belle saison. Car être champion avec David Skrela, ça n’a pas de prix. Tout comme jouer avec des mecs trop mauvais pour le XV de France. Merci Yannick, Clément et Flo. Prend ça, Marco.

Racing-Métro 92 (7) :

Un peu sévère pour un deuxième du championnat à l’issue de la phase régulière ? Peut être. Mais tant que ça. Le Racing a dominé la saison à domicile. Solide devant, pragmatique derrière, le club francilien a fait une saison en costaud. Oui, mais ça ne suffit pas. Jonathan Wisniewski peu en réussite en demies et c’est le Racing qui loupe la finale. En somme, c’est facile de mettre des valises à Agen, La Rochelle, Bourgoin et au Stade Français, mais il faut aussi répondre présent lors des gros matchs. 8 défaites au compteur. Face à qui ? Toulouse, Castres, Clermont, Biarritz, Montpellier, Bayonne et Perpignan ( Agen). Soit les sept premiers du championnat.

Castres Olympique (7,5) :

L’équipe surprise de la saison ? Je sais pas qui a dit ça, mais c’est un bel abruti. Une belle confirmation, voilà ce qu’il en est. Les spécialistes (comme les mecs de la Boucherie et l’illustre Pierre Albala-Dijo, forcément) l’avait annoncé. Pierre Antoine ? Une forteresse. La troisième ligne ? Du tonnerre. Seul petit bémol, un buteur (Robocop Teulet) qui tourne à 85% toute l’année et qui se fait dessus comme un cadet, en barrages, à la maison. Qui a dit bien fait ? Saluons tout de même le maintien de la place de Castres (petite ville) dans le nouveau paysage du rugby français.

Clermont-Auvergne (6) :

Alors pour faire des finales toutes les années et gagner la sympathie des gens, grâce au facteur « le perdant est toujours plus cool », là il y a du monde. Par contre, quand le Bouclier arrive enfin, c’est pas la même. Plus personne n’en fout une. On l’avait dit. A bout de souffle les Clermontois. Malgré tout, on pouvait encore y croire grâce à une très belle deuxième partie de saison. Il y avait trois matchs à gagner, alors pourquoi pas ? L’ASM a déroulé face au BO en barrages puis s’est effondré face à Toulouse. Ledesma s’en va, Privat, Lauaki aussi. Et maintenant ?

Montpellier (8,5) :

Bon, le contexte. Une 10ème place l’an passé, la lutte pour le maintien à encore cinq journées de la fin du championnat. Des querelles intestines dans les hautes sphères du club. L’été passe tranquillement. Fabien Galthié et Eric Béchu arrivent pour prendre les choses en mains. Le premier ramène dans ses valises deux Pumas, Santi Fernandez et Martin Bustos Moyano. Tout ça pour quoi ? Bin, une finale de championnat malgré une sixième place – synonyme de barrage – décrochée à la dernière journée. L’un des plus beau jeu collectif de la saison, c’était bien à Montpellier qu’on le voyait. Chapeau à eux. La suite ? On la connait. Galthié part prendre l’équipe de France, Ouedraogo se fait amputer d’une main, Tomas tourne dans des pubs pour shampoing, Louis Nicollin envoie le gang des In this chapter, we provide an expla- nation of what these sources are so that you can understand how the ssd data recovery inevitably will be used in conjunction with big ssd data recovery solutions. gitans au cul de Gorgodze. Bref, le MHRC finit 11ème l’an prochain. Mais pour cette année, c’est tournée générale.

Biarritz Olympique (6) :

Pas mal pour un club qui joue avec Damien Traille comme ouvreur-centre-arrière-porteur d’eau-blessé-star. Une première partie de saison délicate, un retour en fanfare pour finalement arracher un barrage. L’essentiel des bons points biarrots se trouve en H-CUP, avec un quart de finale à domicile. Mais forcément, quand c’est Toulouse en face, c’est compliqué. Surtout qu’avec les trois neurones de Bolakoro… L’ailier du Bého n’avait qu’à courir entre les perches au lieu de plonger comme un âne une fois la ligne passée. Dommage, il y avait une demie au bout.

Toulon (4) :

Quoi ils ont quand même tapé le Munster ? On s’en balance, y a plus personne chez eux. Wilkinson, Lamont, Sackey, Van Niekerk, Fernandez-Lobbe, Hayman… Il faut continuer la liste ou ça suffit ? Parce qu’avec un effectif comme ça, un environnement rugbystique à souhait et un stade surchauffé, ne pas se qualifier pour les phases finales relève du scandale. Beaucoup trop d’argent dépensé pour pas grand-chose. Et rebelote l’an prochain. Bastareaud, Giteau, Palisson, Botha, Elsom sur la Rade… Bis repetita ? Mourad Boudjellal ne l’entend pas de cette oreille.

Aviron Bayonnais (6) :

L’autre club basque aurait pu, aurait pu je dis bien, être la hype de cette saison, dans la lignée de Montpellier. Après un bon début de saison (une défaite en six matchs) et des intentions de jeu très intéressantes, l’Aviron s’est effondré de fin septembre à fin octobre. Cinq matchs, cinq défaites. Le trou noir. Perdre trois fois à domicile ? Indigne pour un prétendant aux barrages. Plus tard dans la saison, les Ciels et Blancs ont subi les affres des dirigeants aux égos surdimensionnés, voulant sauver le club à tout prix. Investisseurs parisiens, renforts maoris (Kelleher, Lauaki, Laporte. Que vient faire Bernie là dedans ?), etc. La grosse merde sur la côte basque. Du coup le club a un peu relâché et il était trop tard. Mais il faut reconnaitre la qualité d’un effectif qu’on n’attendait pas à ce niveau là et la volonté de l’Aviron de s’imposer dans le haut du tableau. Foutu Huguet.

Perpignan (0) :

Club où figure David Marty. Non noté et exclu du conseil de classe. Allez ciao.

Agen (6) :

Il y avait comme un goût d’antan avec la remontée en Top 14 du SUA. Au prix de violents efforts et de courage exemplaire, le club agenais se sauve largement dans ce championnat. Il se paye même le luxe de terminer à une belle dixième place, méritée pour un promu. Les relances et les cannes de Silvère Tian ont régalé la galerie. En prime, de belles performances à Armandie. Notamment face au Racing-Métro (22-21), Biarritz (28-23), Toulon (23-13), Clermont (26-17) et Castres (21-16). Ouais, que du monde. Agen mérite les encouragements et félicitations du conseil. Ca me fait plaisir.

Stade Français ():

Qui ? Elève absent tout au long de l’année.

Brive (4) :

Un sauvetage à l’arrachée pour un club qui compte dans ses rangs Alexis Palisson, Fabrice Estebanez, Antonie Classen ou encore Gerhard Vosloo. Triste. Pour les deux premiers cités, soit le staff des Bleus est à la ramasse, soit Brive n’est pas à sa place. Il faut choisir. Elève qui a du passer par les rattrapages et qui a frisé la correctionnelle. On l’a à l’œil.

La Rochelle (3,5) :

Hé oui, il fallait un deuxième club pour descendre à l’étage inférieur. La Rochelle fait l’ascenseur malgré un public du tonnerre, présent derrière son équipe de la première à la dernière journée du championnat. Il y avait de la volonté et des intentions chez les Maritimes mais la marche était trop haute. Doit quitter l’établissement – certes avec regrets – faute de résultats.

Bourgoin (10) :

En hommage, tout simplement. Marc Cécillon, Julien Frier, Olivier Milloud, Lionel Nallet, Sébastien Chabal, Benjamin Boyet, Florian Fritz, Yann David, Alexandre Péclier, etc. Une pensée pour ce club. Victime du rugby professionnel. Un bouquet de fleur, une pierre tombale et des applaudissements ont été exigés pour son départ.

Thomas Perotto