Compte-rendu de France-Fidji (40-15)

Par @KetchupMayol

 

Il y a des perspectives pas super enthousiasmantes dans la vie, comme négocier une autorisation de découvert avec son banquier, aller chez le dentiste, manger des endives au jambon… ou le moment où Ovale Masqué vous tend le bâton merdeux du compte-rendu de match de l’équipe de France diffusé sur France 2.

Les équipes

Le Professeur St André s’est lancé dans une composition d’équipe largement remaniée avec des petits nouveaux dont trois zétrangers qui ne sont pas d’ici mais d’ailleurs, Spedding, Atonio et Kockott. On notera également la présence de nombreux Toulonnais sélectionnés. La version officielle, c’est que le double champion d’Europe et actuel champion de France peut bien contribuer à l’effectif du XV à hauteur de son rang. Mais nous on sait que toutes ces fadaises crypto-communistes, c’est du vent, en fait c’est  rien que pour faire chier Mourad. On notera encore en plus que Maxime Mermoz n’a finalement pas été retenu sur la feuille de match, ce qui confirme son statut de vice souffre-douleur de PSA, puisque François Trinh-Duc, blessé, ne peut pas être torturé psychologiquement en ce moment.

 

Bon Pr. Ouin-Ouin, la recherche c’est bien, mais faudrait p’têt voir à trouver, maintenant !

 

Alors, les adversaires du jour, les Fidji, donc… Mouais, pendant que l’Angleterre reçoit les Blacks et leur tient pratiquement la dragée haute, que le Pays de Galles s’incline honorablement face à l’Australie, que l’Ecosse bat l’Argentine et que l’Irlande  réussit un petit exploit face à l’Afrique du Sud, nous on affronte les Fidji. Nous voilà relégués au même rang que Italie-Samoa et Géorgie-Tonga.


Bon allez, les Fidji sont une équipe valeureuse qu’on respecte, n’empêche que si on leur envoie une bande bleu-bites après s’être mangé quatre défaites de rang c’est qu’il n’y a pas péril en la demeure.

 


Un film de Sergio Blancoleone

 

Le match

On a gagné. Youpi. Je tiens à remercier le service public pour avoir diffusé un spectacle sportif convenu. En fait c’est le même sentiment que tu éprouves quand tu regardes un film à la trame ultra-classique dont les ressorts sont tellement téléphonés que tu devines à l’avance ce qui va se passer. Gros plan sur Scott Spedding qui chante la Marseillaise? Check. Le marqueur d’essai Talent d’Or? Check. Les clichés à l’emporte-pièce limite y’a bon Banania que n’auraient pas renié Thierry Roland? Check. Les jeux de mots calamiteux du genre “Spedding Gonzales”? Check.

Donc, on a confirmé comme il se devait que nous étions dans le top 12. La France a marqué cinq essais, les Fidji deux… Comment se fait-ce alors qu’on se soit autant fait chier?

Le Bilan:

Les Fidjiens ont été mauvais. A part dix minutes en début de 2ème mi-temps, et un éclair de génie de Ratini qui a cru jouer contre le RCT vu le nombre de Toulonnais sélectionnés. Sans doute le terrain était-il trop gras, mais sûrement moins que les poulets en batterie du KFC de la veille.

Chez les Bleus, les p’tits nouveaux ont plutôt été convaincants, avec mention spéciale aux sudafs. Pour rappel, l’avantage du rugbyman, je dirai typique africain : il n’est pas cher, généralement prêt au combat, on peut le qualifier de puissant sur un terrain.Et on peut même dire ça sans mettre la LICRA à CRAN ! Rep a sa, Willy Sagnol ! Et ce qui ne gâte rien, il sait négocier les 2 contre 1.

 



Sérieux, vous pleureriez pas, vous aussi, si on vous obligeait à porter ça?

 

Malgré une entame fébrile, Spedding est sans doute l’homme du match. Une question subsiste: a-t-il pleuré à l’idée de porter le maillot de l’EdF, ou l’idée de porter CE maillot en particulier? On le saura bientôt puisqu’on devrait a priori le revoir. A moins que PSA ne décide de titulariser Benjamin Lapeyre comme ça, pour voir.


On devrait aussi revoir Teddy Thomas, qui a la “cool attitude” parce qu’il est noir et a une coupe rasta, a démontré qu’il savait être au bon endroit au bon moment. Il a eu la chance pour sa première sélection que PSA ne lui fasse pas une “Le Bourhis” et donc d’être titularisé à son poste de club. Il a marqué trois essais, donc sera sélectionné à nouveau sans doute. Il a donc fait mieux que Huget, jusque dans les air-plaquages, avec un superbe loupé lors du premier essai fidjien.

Dumoulin a fait un match solide pour sa première, désolé, je ne peux pas faire mieux comme compliment pour un racingman.

Kockott et Atonio sont entrés tard dans le match, donc difficile de faire un véritable bilan.

La charnière contre-nature RCT/ASM n’a pas été monstrueuse, mais correc’. Tillous-Borde a libéré assez rapidement mais n’a jamais vraiment pris le jeu à son compte. En même temps, dur d’être un leader dans une équipe où on joue tous les cinq ans. Camilo Pez a laissé quelques points en route mais a eu quelques coups bien sentis, comme sur le premier essai.

Les avants, eux, sont tombés sur un os. Quand tu peines face à un pack fidjien, ça veut dire que tu vas avoir plus besoin de vaseline que de Dolpic face aux Wallabies. La première ligne catalano-toulonnaise a été *TOUSSE*plutôt mauvaise*TOUSSE*, mais c’est l’ensemble des avants qui a eu du mal. La mêlée, qui a toujours été un point fort français a été en difficulté. La touche, à peine mieux: des lancers imprécis, des transmissions maladroites…

Bref, c’est le monde à l’envers. Des trois-quarts fidjiens foireux et des avants français calamiteux. Deux pays en perte d’identité rugbystique?

 

Le complot se porte bien, merci !

Bref, une victoire qui inquiète presque plus qu’elle ne rassure ! Mais le double objectif est rempli. Une victoire pour les statistiques et le projet secret de saborder la flotte toulonnaise en privant le RCT des six de ses joueurs (et Mourad n’a même pas reçu une invit’ !). Une petite pensée pour Mathieu Bastareaud, entré seulement à la 71ème, lui qui ne fait que les fins de matches de Toulon justement à cause de son quota de matchs en EdF. On dira ce qu’on veut, mais tout cela semble accréditer la théorie du complot anti-toulonnais !

Et si… le RCT n’avait pas perdu face à Grenoble au Stade Mayol

 

Par Ketchup-Mayol,

 

6 janvier 2014. 16ème journée de Top 14. 78ème minute de jeu. Toulon mène 21 à 15 face à un adversaire qui s’est montré coriace, mais là, à deux minutes de la fin, les Varois ont la main sur le ballon et un avantage en cours. A la seconde où l’arbitre Laurent Cardona baisse le bras, le ballon s’est envolé des mains de Jonny Wilkinson. Il est intercepté par Alipate Ratini qui file aplatir entre les poteaux au terme d’une course de près de 80 mètres. Le banc grenoblois explose de joie. Une victoire inespérée dans l’antre des champions d’Europe est à portée de pied.

Las ! L’ailier fidjien n’a pas entendu les coups de sifflet de l’arbitre couverts par les hurlements des supporters toulonnais. Laurent Cardona revient au point d’origine de la faute et lève le bras. Jonny Wilkinson montre les poteaux. Quelques secondes plus tard, ce métronome (c) de Wilkinson assure le score final, 24-15. Fabrice Landreau aura beau contester que l’arbitre avait signifié la fin de l’avantage et vilipender un “arbitrage maison” – récriminations pour lesquelles il écopera de trois semaines de suspension, rien n’y fera.

 

Fabrice Landreau réalise qu’il est passé à ça d’un moment historique

 

Bernard Laporte, lui, ne se satisfait pas de cette victoire et se confie avec le franc-parler qu’on lui connaît dans les colonnes de Var Matin. “Honnêtement, c’était un match de merde. On se met en danger et on frise la correctionnelle sur l’interception. On aurait pu perdre le match connement là-dessus, et si ç’avait été le cas, c’est pas à l’arbitrage qu’on aurait pu s’en prendre mais à nous-mêmes !”

La fin de saison

Pour le club isérois, ce match restera dans les annales comme le tournant de la saison. Ce match mettra fin à la dynamique positive du FCG. A l’issue de sa suspension, Fabrice Landreau va jeter l’éponge, écoeuré par ce qu’il vit comme une deuxième injustice arbitrale après le match contre Bayonne un mois plus tôt. Les Grenoblois vont constater avec horreur à quelques journées de la fin de saison que le championnat est tellement resserré qu’alors que les joueurs flirtaient avec une qualification pour les phases finales quelques semaines auparavant, ils vont devoir lutter pour le maintien. Le coup sera fatal : à la dernière journée, ils  rejoindront finalement le Biarritz Olympique dans la charrette de la ProD2, au grand soulagement d’Oyonnax et Perpignan, également sur la sellette.


Le soulagement pour David Marty et tout le peuple CATALAN

 

Pour le RCT, ce match marque le réveil après un début de saison poussif tant en championnat qu’en H-Cup. Le rouleau compresseur de la Rade va tout écraser sur son passage. Bientôt, pas un jour ne va passer sans un article sur le club ou un portrait de joueur au titre évocateur (“Steffon, la caisse !”, “Encore là, Bruni !” et autres “Belan d’As” de sinistre mémoire) dans la presse spécialisée. Le RCT va susciter l’admiration des uns et la haine farouche des autres. L’Equipe titrera “RCT : le Côté Obscur du Rugby”, avec un article de cinq pages de Richard Escot détaillant comment le club de Mourad Boudjellal sonne le glas du rugby français. La possibilité de remporter la H-Cup et le Top 14 devient de moins en moins farfelue, et la Boucherie Ovalie dépeindra Guy Novès comme un vieillard sénile maintenant contre vents et marées que le doublé est impossible.

Il faut dire que les joueurs et le staff sont en pleine confiance. Et pour éviter l’ennui que leur domination suscite, ils décident de se mettre en danger. Bernard Laporte fait tourner son effectif allant mettre jusqu’à trois ou quatre jeunes formés au club sur les feuilles de match contre des équipes de seconde zone comme Oyonnax ou le Stade Toulousain. Comme tout semble réussir aux Varois, ils se lâchent et osent les paris les plus fous, Bernard Laporte allant jusqu’à faire entrer Maxime Mermoz avant la 75ème minute.

Le RCT ne sera battu que deux fois dans les mois qui suivent. La première après avoir envoyé une équipe de seulement quatorze joueurs composée pour moitié d’espoirs contre une équipe de Brive composée d’Arnaud Méla et du KMCC (Krav Maga Club Corrézien) qui s’était substitué aux joueurs de l’équipe (la supercherie passera inaperçue, puisqu’à l’exception de notre spécialiste Capitaine A’men’donné, personne ne connaît le nom ni le visage de l’effectif briviste). La deuxième défaite sera dans l’antre inviolé de l’ASM, où le RCT emmené par Fred Michalak passe à deux doigts de l’exploit malgré une tentative d’intoxication alimentaire à base de potée avariée que n’auraient pas reniée les instances rugbystiques sud-africaines, et le fait que le rôle de buteur ait été dévolu à Mathieu Bastareaud. Interviewé par Canal +, Jacques Delmas confiera en riant : “Ouais, bon c’est vrai, sur ces coups-là on a peut-être un peu déconné.”

 


Matt Giteau s’apprête à faire connaissance avec la technique du “sécateur corrézien”…

 

H Cup : et soudain, c’est le drame

La machine varoise semble impossible à arrêter. Le Leinster prend une leçon de rugby à Mayol en quart de finale mettant un terme sans lustre à la carrière de Brian O’Driscoll. Les Varois semblent marcher sur l’eau au point que Jonny Wilkinson lui-même sort de sa réserve habituelle, déclarant “le doublé, c’est dans le poche”.

Le RCT affrontera donc le Munster au Stade Vélodrome, la résidence secondaire des Varois. Mourad Boudjellal envoie une lettre à l’ERC pour que Nigel Owens ne soit pas l’arbitre de la rencontre. Les responsables de l’ERC ne googleront pas son nom comme il les y invitait et c’est bien le Gallois qui arbitrera la rencontre. Comme le redoutait le président Boudjellal, le match tourne à l’avantage des Irlandais qui s’imposent 24 à 16 après des décisions arbitrales qui font encore débat aujourd’hui.

Mourad Boudjellal va payer cher sa remarque en fin de match quand il sera interrogé par Canal + sur certaines incohérences d’arbitrage comme quoi “Au bout d’un moment ça ne fait plus mal et en plus avec M. Owens, au moins, on a pas été pris par surprise.” L’association britannique Stonewall qui défend la cause gay et lesbienne assignera le président toulonnais en justice pour propos homophobes et il sera condamné à 50 000 euros d’amende et interdit de stade pour les compétitions européennes pendant deux ans.

Le Munster rejoindra donc Clermont, vainqueur des Saracens au terme d’une demi-finale haletante arbitrée par Alain Rolland, dont le père était français, le saviez-vous ? Les Jaune et Bleu survoleront les débats pendant soixante minutes avant d’encaisser trois essais, dont deux de Simon Zebo, l’autre “plus Français des Irlandais”, et de s’incliner sur le score de 24-25.

 

Phases finales de Top 14 :

Trois semaines après sa défaite en H-Cup, Toulon rencontre le RM 92 à Lille. Malgré les déclarations à la presse comme quoi le groupe se recentrait désormais sur l’objectif Brennus, ce sont des Toulonnais empruntés et maladroits qui foulent la pelouse du Stade Pierre Mauroy. On sent que la défaite face au Munster a cassé quelque chose dans le groupe. Au terme d’un match ennuyeux qui garantit le désintérêt pour le ballon ovale de la région Nord-Pas de Calais pour au moins trois générations, le Racing l’emporte 6-3 grâce à Jonathan Sexton. Pierre Mignoni, qui pensait enfin toucher le Brennus cette année tente de se suicider en avalant un pot de brillantine de Jacques Delmas. Jonny Wilkinson, qui avait annoncé sa retraite se demande s’il ne lui reste pas encore une saison dans les jambes.

 

Un rêve de gosse qui s’envole pour la troisième fois…

Bernard Laporte, hagard, répond aux questions des journalistes. “Je ne comprends pas. On avait tout pour réussir le doublé. Je ne sais pas ce qui s’est passé, à quel moment on a fait une erreur…”

L’Equipe titre triomphalement “Le doublé de la lose” tandis que dans un article de cinq pages, le Midi Olympique explique comment la faillite du RCT est le reflet de l’échec d’un système et qu’à trop utiliser d’étrangers qui viennent voler le travail des rugbymen français voilà ce qui arrive, et d’invoquer les mannes de Michel Savitsky et Jack Cantoni…

A Toulouse, un sourire énigmatique de vieux sage se dessine sur le visage de Guy Novès.

 

Dans la même série :

Et si… La France avait été éliminée par le Tonga à la Coupe du monde 2011.

[Top15] L’essentiel de la 6ème journée

 

Par Ketchup-Mayol et Blondie,

 

Quand la vie vous fait un cadeau, il faut savoir l’apprécier pleinement. Aussi, quand Canal + m’offre un mois gratuit, je profite de l’occasion pour voir des matches en net, pas des combats de pixels sur des sites bulgares à vingt-quatre secondes par image, une pratique fortement découragée par la Boucherie bien évidemment. Il ne reste alors que l’antisèche de Rugbyrama ou notre propre imagination… mais bon. Cette fois-ci la question ne se posant pas, j’ai profité à fond de la chaîne “du meilleur du sport et du cinéma ™”.

 



Si avec ça j’ai pas un autre mois gratos, je comprends plus rien…


CA Brive – RC Toulon

Une affiche intéressante, pour un vendredi soir. Les Toulonnais allaient-ils relever la tête après la réception calamiteuse du Stade Français la semaine d’avant, mais surtout laver l’affront de la cuisante défaite à Amédée Domenech qui nous avait privés de Bakkies Botha pendant plus de trois mois? Je m’attendais à Justice for BakkiesExpendables vs. les XV Salopards, un bon John McTiernan grande époque, quoi.
En fait je me suis demandé si Canal s’était pas planté et avait programmé son porno en clair et en prime time.

A la 25ème minute, double coup de tonnerre avec le premier essai de Delon Armitage et le carton rouge pour un geste papédé de Marais (comme quoi) sur Romain Tofifena (ça m’apprendra à piquer ses notes à Berbizier). Et là c’est la brrrranlée. Triplé de Rudi Wulf, doublé d’Armitage, qui est redevenu la bête noire des Auvergnats, même ceux qui étaient en ProD2 à l’époque. Même Maxime Mermoz a marqué, c’est dire, dans un Ash splash qui aurait mérité la vidéo, tellement c’est pas dit qu’il ait aplati. Un vrai festival.

Triste, le regard perdu d’Arnaud Méla, qui râle parce que c’est une petite équipe et qu’ils ont pas besoin d'[un carton rouge], comme si on pouvait compenser un petit budget par une décapitation à coup de coude…

13-53, 6 points pour Toulon qui devient la première équipe à marquer autant de points en un match.

 

Racing Métro 92 – Stade Toulousain

Le match de tous les dangers. D’un côté, le Stade Toulousain, déjà défait trois fois d’affilée. La bête blessée allait-elle réagir chez les Ciel et Blanc ?

Vous connaissez ces riches Américains qui démontent des châteaux pierre par pierre en France pour les remonter aux US ? Le RM92 fait exactement la même chose avec l’équipe championne de France du Castres Olympique. Qui sait… sur un malentendu ils pourront peut-être refaire croire qu’ils ont gagné le Brennus.

Le Racing a fait du Racing et a réussi à imposer son jeu poussif à une équipe de Toulouse à la ramasse, malgré le fait que Vincent Clerc a marqué le premier essai et qu’il a sauvé son camp par un acte d’antijeu tellement flagrant que l’arbitre M. Ruiz n’a rien vu.

Comme le Titanic, le Stade finit par s’incliner sans gloire 27-16, une quatrième défaite consécutive, du jamais vu depuis les temps ante-Bouilhou, autrement dit quand on jouait encore avec un ballon en silex…

27-16, 2 points pour le Racing Métro 92.

Dans cette version, c’est (ville) Rose qui coule…

 

Castres Olympique – US Oyonnax

Remake de Peur sur la ville à Pierre-Fabre City. Le Castres Olympique, ex champion de France, vice-champion en titre, est  lanterne rouge du classement, à l’instar du Biarritz Olympique l’an dernier.  Y a-t-il une Malédiction “Olympique” ? Oyonnax profitera-t-il du creux de vague dans lequel se trouve son adversaire ? Franchement ? On s’en fout un peu.

Ce qu’il reste du CO (cf. RM-ST) a réussi l’essentiel, à savoir la victoire, malgré beaucoup d’indiscipline (deux périodes en infériorité numérique) grâce en particulier au potentiel néo-Bleu Rory Kockott qui va tenir son équipe à bout de bras. Les Oyomen (non, ce n’est pas un groupe de reggae, c’est vraiment comme ça qu’ils se désignent là-bas, là-bas à O-YO-NNAX) pourront nourrir des regrets de ne pas avoir profité de leurs temps forts.

27-18, 2 points pour Castres qui sort de la zone de relégation.

 

FC Grenoble – Aviron Bayonnais

On a tous vu un film qui commence bien et puis qui retombe comme un soufflé. Et ben là c’est pareil.  Depuis ce début de saison, Grenoble a montré un visage séduisant – ce qui n’est pas rien pour qui a déjà visité la ville. Et poursuit dans la veine puisqu’au bout d’un quart d’heure le FCG mène 13-0, grâce à un essai du pilier Choirat qui efface deux adversaires avant de marquer. Si PSA a vu le match, Médard a du souci à se faire. Bonne prestation de Wisinew… Wisnev… du buteur grenoblois aussi.  Et puis plus rien ou presque pendant 40 minutes, on aurait presque dit un match de Clermont.

Les Grenoblois ont frisé le mal de tête, ce coup-ci… (gracias @saintmtex)

Ce relâchement aurait pu coûter cher, car les Bayonnais furent valeureux © et réussirent un temps à faire déjouer leurs adversaires, s’accrochant grâce à la botte de Blair Stewart, mais ils finissent par s’incliner. Première victoire à domicile non-bonifiée pour le FCG.

24-15, 2 points pour Grenoble.

 

AS Rochelais – Union Bordeaux-Bègles

Suspense hitchcockien au pays du Père Fouras. On voyait La Rochelle s’imposer à nouveau sur ses terres, alors qu’à un quart d’heure de la fin, l’ASR menait de dix points un UBB réduit à 13. Mais c’était sans compter l’homme providentiel bordelais. Est-ce un avant ? Est-ce un ailier ? Non, c’est Lionel Beauxis.

Lionel Fucking Beauxis.

Ne lui manquaient que les collants bleus et la cape. Avec une transformation et deux pénalités dont une à la dernière minute, il va changer le cours du match.Eh ouais. Miss me yet, Guy ?


Homme de Style

 

23-26, 4 points pour l’UBB.


AS Montferrand – Lyon Olympique Universitaire

L’ASM fait presque aussi bien que Toulon, mais à 15 contre 15. Un vrai slasher movie où de pauvres étudiants lyonnais vont bêtement camper dans un stade hanté par l’indestructible Aurélien “Machete” Rougerie, plus tranchant que Jason, plus sanglant que Freddy. Un véritable massacre.  L’ASM prend la tête du championnat.

 

43-12, 4 points pour l’ASM.

 

Montpellier HR – Stade Français

L’affiche de la soirée, entre une des plus belles équipes du moment et l’équipe qui a réalisé l’exploit incroyable de s’imposer face à des culs-de-jatte toulonnais la semaine dernière.

Qui aurait pu croire au vu du score que le match était à peu près aussi passionnant qu’un film d’auteur tchétchène sous-titré en tagalog…? Une équipe de Montpellier atone face à des Parisiens indisciplinés. Les dés étaient pratiquement jetés à la mi-temps et même un essai de pénalité à la dernière minute ne rachètera pas la seconde. Transformation de Nagusa, signe d’irrespect semble-t-il puisque le capitaine Ouedraogo a jugé bon de s’excuser de l’attitude de son ailier. Par contre, pas un mot pour les spectateurs qui ont perdu à jamais 80 minutes de leur vie à assister à cette purge.


–  Chamyl ! Ano ang isang mahusay na koponan, Montpellier !


Un événement notable toutefois : outre l’incroyable goujaterie de sa transformation, Nagusa s’est rendu coupable d’un plaquage à l’épaule sans ballon. Même si le geste n’a pas été  sanctionné, le cumul de ces deux actions lui permet de récupérer le Bâton de Boucher jusque-là détenu par Pascal Papé.

23-3, Deux points pour le MHR, plus le bâton de Boucher.

 

Les Ancizes-Comps – Montaigut-Besse

Les Ancizes-Comps… Si pour certains Clermont-Ferrand est un trou perdu, sachez que pour les Clermontois les Ancizes-Comps sont un trou perdu, donc vous comprenez un peu où le RCMB est allé mettre les pieds ce dimanche.

À Trifouillis-les-Oies, la couleur était annoncée, ils savaient qu’ils recevaient des bouchers. Réception en grande pompe du RCMB ; les Ancizois avaient dû prier des semaines ou danser autour d’un feu pour qu’il fasse beau car il n’aurait plus manqué que ça, qu’il fasse un temps pourri dans un endroit paumé et tout le monde aurait gagné son week-end… C’est donc pour ça qu’il a plu ! Les Ancizois doivent mal danser.

Pas besoin de préciser que c’était le 1er match du championnat, le nombre incalculable d’en-avant, de placages hauts et autres imprécisions l’a rappelé.
Les pompiers ont rendu leur petite visite dominicale à la suite d’un placage appuyé à la carotide d’un Montacutin-Bessard sur un Ancizois, rien d’extraordinaire, c’est du rugby, pas de la danse classique, bande de fillettes.

Les biscottes étaient de sortie en cette heure de goûter, à noter celle distribuée à un Ancizois, Gaël, 3ème ligne, qui après le match a eu l’humour ou la mauvaise foi de dire à qui voulait l’entendre qu’il n’avait pas fait exprès de mettre un bon coup de tronche au sol sur un adversaire car je cite : “mais j’ai glissé, ma tête a malencontreusement heurté celle du Montacutin-Bessard 5 mètres devant”. “J’ai glissé Chef !” aurait pu être la suite de sa phrase et la 7ème Compagnie aurait été bien représentée.
Sur ce fait de jeu, un Jaune et Noir solidaire de son frère d’armes se relevait et à l’imaginer dire à son adversaire qu’il allait lui maroufler la gueule et l’Ancizois lui répondre qu’il était prêt à lui dégager les angles, il parut évident non pas que ces mecs regardaient trop la TV (même si c’est vrai) mais qu’un match de rugby en Promotion Honneur sans aucun “échange d’amabilité” ça n’existait pas et que ça permettait de pimenter un peu le jeu (dixit la Kinke, joueur à Clermont-Cournon et philosophe du rugby auvergnat, acolyte de bringue du RCMB) ! Du coup les deux au frigo pour 10 minutes.

Le RCMB repart de Saint Profond-des-Creux, comme diraient nos cousins québécois, avec 1 point de bonus défensif mais ça c’est si ça avait été dans un classement normal. En top 15 le RCMB repart sans rien si ce n’est avec une copie à revoir et un fond de jeu de rugby à approfondir avant le prochain match.

15-8, 0 point pour le RCMB.

 

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Le making-of de la photo d’équipe saison 2014/2015, désordonné complet à l’image du match.

 

 

Et les points bouchers reviennent à… Peet Marais du CAB pour sa démonstration de Pençak Silat. Il a visiblement dû se mater The Raid 2 en boucle avant le match. Notons qu’il s’agit déjà du 3ème point boucher en 6 matches pour Brive, qui reste donc fidèle à sa réputation. Le deuxième point de la semaine revient au Stade Français et à Sergio Parisse, car sa prestation face à Montpellier fut à l’image de sa carrière : brillante, mais ne servant absolument à rien. 

 
Le classement

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Clermont-Ferrand continue sa marche en tête, ce qui conforte l’hypothèse du complot quant à ce Top 15 créé par Pastigo, tout ça pour faire gagner un trophée à l’ASM. Derrière le Stade Français cale et Pascal Papé perd son Bâton de Boucher, dure journée pour les Parisiens. Toulon fait un bond au classement grâce aux 6 points inscrits à Brive-la-Gaillarde. Montaigut-Besse se place en milieu de classement, juste derrière l’autre trou perdu du Top 15 : Oyonnax. Derrière, Toulouse, Castres, Bayonne et Lyon -qui n’a toujours pas inscrit de bonus offensif- ferment la marche.

Lors de la prochaine journée, Nagusa ira défendre son trophée à Toulon. Le comité du Bâton de Boucher compte sur lui pour faire honneur à son statut. Ne ratez pas également le choc entre deux équipes jouant le maintien : Bayonne & Toulouse.

Top14 : Le “Produit” Intérieur Brutes

 

par Ketchup-Mayol

(@KetchupMayol)

 

En donnant les grandes lignes de son “New Deal” en avril dernier, Paul Goze annonçait son intention de punir les propos qui “dénatureraient” le “produit Top 14”. Beaucoup se sont indignés de la menace qui pourrait peser sur la liberté d’expression que cette saillie promettait, mais rares sont ceux qui ont réagi au mot “produit” dans la bouche du président de la LNR. Enfin, rares dans les vrais médias professionnels, ceux qui sont payés à faire des trucs plus sérieux, pas comme certains “blogueurs de supérette” que je ne nommerai pas, qui eux ne se sont pas privés d’ironiser sur le terme jusque dans leur bannière…

Ainsi donc, v’la-t-y pas que l’incarnation de l’élite du rugby français est un produit. Comme un vulgaire paquet de lessive. Ah ben ça par exemple…

Je ne comprends pas. On m’avait dit que le Football ça oui, c’est un business sans âme, un “produit”, comme dans son acception de substance addictive, le nouvel opium d’un peuple de décérébrés. Le Rugby, c’était des Valeurs pour la vie qui faisaient que plus tard, on court derrière des petites vieilles pour leur rendre le sac qu’elles ont laissé tomber 200m avant sans s’en apercevoir (enfin ça, c’est la pub version rugby féminin. Vous imaginez la gueule de la petite vieille qui se retournerait et qui verrait Mamuka Gorgodze lui courant derrière pour lui ramener son sac ? C’est la crise cardiaque assurée !).

Des Valeurs d’entraide, d’abnégation, de sacrifice, de virilité, de respect de l’adversaire à grands coups de mornifles.  Si Clausewitz avait vécu pour connaître la Bagarrrrrre, nul doute qu’il aurait dit du rugby qu’il est la continuation de la guerre par d’autres moyens, sauf qu’à la fin, tout se termine autour de plusieurs litres de bière en braillant la Pitxuri. A des années-lumières des valeurs fric.

Le rugby ? Un produit ?

 

Le jambon de Bayonne : des sensations pures

 

Ceci n’est pas un édito de Jacques Verdier (de toute façonil est mort). Il ne s’agit pas de verser dans le #cétémieuavant. Même au temps béni de l’amateurisme, les compensations financières existaient. Mais le passage au professionnalisme, on a vu ce que ça a donné pour le  foot. Entre les courses à l’armement des clubs à grand renfort de stars planétaires et la renégociation des droits télé à la hausse, le rugby démontre qu’il suit la même direction, et les mêmes causes produisant les mêmes effets, comment s’étonner qu’il n’en soit pas autrement ?

Sauf que voilà, dans le cas du rugby, cette dérive financière clashe avec la stratégie marketing qui avait été adoptée jusque là pour le promouvoir, à savoir les sacro-saintes Valeurs.

Le côté rugby “du terroir” si typiquement français existe, c’est un fait, mais on en a rajouté dans le côté folklorique pour lui donner une spécificité, une AOC par rapport à des pousse-citrouilles apatrides et âpres au gain. Là où dans des pays comme l’Angleterre ou l’Argentine, le rugby est considéré comme le sport d’une élite issue des public schools ou des meilleures universités, le rugby en France est un sport de gros rustiques qui s’expriment en utilisant force métaphores et mots de plus de trois syllabes avec un accent du sud à couper au couteau. Le tout baignant dans une espèce de mystique lyrico-plouc qui se veut aux antipodes du bling-bling.  Ceci explique peut-être le retard pris lors du tournant du professionnalisme par rapport aux autres nations.

Ainsi, lorsque Max Guazzini a débarqué avec ses stars internationales, ses maillots de “tarlouze”, ses calendriers de mecs à poil et ses pom-pom girls, les puristes ont crié au scandale. Le pognon et le spectacle s’étaient invités en Ovalie et n’en repartiraient plus. Il est bon de noter, qu’après avoir été conspué, Max est désormais respecté pour le rôle qu’il a joué dans la modernisation du rugby français. Il est même devenu vice-président de la LNR.

Bonjour, vous !

 

Une quinzaine d’années plus tard, c’est Mourad Boudjellal  qui va s’attirer les foudres des instances en faisant venir en masse des stars de l’hémisphère sud. Eric Champ, c’est sympa, mais c’est du local, coco, c’est pas bankable. Tana Umaga, par contre, tout le monde sait qui c’est. Depuis, nombreux sont ceux qui se sont engouffrés dans la brèche. Les clubs ne sont plus la vitrine de la formation locale mais de véritables marques.

Les joueurs eux-mêmes ont fini par devenir des produits. Le rugby reste un sport confidentiel, donc ils ne sont pas légion, ceux qui ont durablement percé dans la pub, et celui qui a le mieux réussi est plus connu pour ses performances capillaires que sur le terrain. Mais quoi qu’il en soit, tous sont transformés en hommes-sandwichs  chaque week-end, au point qu’il va bientôt devenir difficile de distinguer la couleur des maillots.

Quand Fabien Pelous aime, Fabien Pelous raccourcit

 

Alors quoi de nouveau sous les éditions Soleil ? Sur le fond, que dalle. Le rugbusiness n’est pas un phénomène nouveau. Ce qui est nouveau c’est qu’il devient assumé. Oh certes, on condamne encore les francs-tireurs à la Boudjellal : on les traite d’iconoclastes, on condamne leurs propos qui dénaturent le produit. Mais on profite de la manne que leurs rodomontades ont contribué à obtenir de Canal+. On y gagne peut-être un peu d’hypocrisie en moins : désormais, les gardiens du temple en sont aussi les marchands.

 

“Vengeaaaaance !”

 

Le foutage de gueule ultime qui illustre ce mélange des genres reste quand même la vidéo WeAreBlanco déjà moquée ici où un commentateur sportif , des joueurs, dont un ancien reconverti dans le marketing sportif et surtout l’entraîneur le plus emblématique du rugby français viennent nous bassiner avec les Valeurs © pour nous asséner in fine que la marque Serge Blanco, et ben c’est tout pareil. La confusion est totale, on aboutit à un oxymore orwellien où une chose finit par signifier son contraire  (vous remarquerez que j’ai attendu la fin pour sortir un mot comme “oxymore” – non, ce n’est pas le frère de Cudmore – dans un souci de conserver un maximum de lecteurs jusqu’au bout).

Alors t’en penses quoi de ton produit Top 14 (ou devrait-on le rebaptiser tout simplement ‘le Prod8’) ? Est-ce que tu l’échangerais contre deux barils d’Aviva Premiership ? Mais fais gaffe à ce que tu réponds. Faudrait voir à pas dénaturer le meilleur championnat d’Europe du monde.

 

 

 

PS : Une vraie pub s’est glissée dans cet article. Sauras-tu la trouver ?

 

Saison 2014/2015 : La fiche du Racing Métro 92

Comme Toulon mais sans la plage et sans les titres.

 

Par Ketchup-Mayol,

 

Disclaimer : Cette fiche n’est pas le fruit d’un gage à la suite d’un pari stupide perdu. Elle procède d’une volonté de prouver que la réputation de Radocentrisme des supporters du RCT relève principalement de la légende et que l’on peut rendre compte de manière objective d’autres clubs, quand on veut.

 

Devise : Presque Toulon ! (“CIEL !”) Presque Toulon ! (“BLANC !”) PRESQUE TOULON !!! (“CIEL ET BLANC !”)

 

Le club et ses supporters :

Ou l’art de faire du neuf avec du vieux. Vous prenez deux clubs, le Racing Club de Paris créé en 1882 et l’AS Métro créée en 1928. Vous mélangez le tout et TADAAA, en 2001, vous avez un club tout neuf qui peut se targuer d’un héritage conséquent. Enfin, conséquent… faut le dire vite. Niveau palmarès c’est maigre. On trouve quelques titres de champion de France du temps où la compétition regroupait deux-trois clubs, (et curieusement avant 1908, date de création d’un certain club que je ne nommerai pas) et le dernier titre du RCP remonte à 1990, une époque où Ovale Masqué n’était même pas un regard lubrique dans le regard de ses parents. Une époque où Philippe Guillard était par contre déjà alcoolique, mais ça ne gênait personne puisqu’il ne s’était pas encore mis en tête de faire des films

A noter pour les vieux, le RCP est à l’origine du Challenge Yves du Manoir, nommé ainsi d’après un de ses illustres joueurs disparu trop tôt (non mais sérieux, il y a eu un joueur qui s’est vraiment appelé Yves du Manoir, si ça fait pas sport de voyou pratiqué par des gentlemen…), challenge qu’il a été infoutu de gagner. Et vous pensiez qu’être supporter de l’ASM c’était la lose…

A la tête du RM92, on trouve Jacky Lorenzetti, homme d’affaire dont le compte en banque ferait passer Mourad Boudjellal pour un smicard. Les deux hommes s’estiment malgré leur rivalité. En effet les deux ont eu à surmonter des épreuves pour en arriver là où ils sont, l’un pour s’élever au-dessus de ses modestes origines algéro-arméniennes, l’autre pour s’élever au-dessus d’un prénom anglo-saxon ringard jusque dans sa langue d’origine, irrémédiablement associé à un faire-valoir du Club Dorothée.

Pour ce qui est des supporters, alors, il y a Franck, Lucas, Jean-François (dit Jeff), Manu, Ludivine et Steph. Ah non, on me dit que Steph, Charentais exilé à Paris supporte désormais La Rochelle.

L’hymne officiel

Sur un rythme de battement de coeur qui vire au “We will rock you” :
“Racing a du coeur, du coeur et d’l’honneur
“Racing a du coeur, un coeur de vainqueur”.

On ressent effectivement comme un souffle…

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L’intégralité du staff et des supporters a été mobilisé pour cette vidéo

La ville :

Le Racing Métro 92 c’est l’autre club parisien. Là où le Stade Français représente fièrement Paris intra-muros, celui qui fait rêver les étrangers qui pensent que c’est vraiment comme dans Amélie Poulain, le Racing est un club de banlieue. Attention, il y a banlieue et banlieue. Ici, ici c’est le 9-2, zinc’. Ici, point de lascars qui idolâtrent Tony Montana. Ici, Scarface c’est un petit slip. Ici, les darons, c’est les Balkany, gamin.
Le club est basé au Plessis-Robinson. On voulait faire une blague photoshop avec Bismarck du Plessis grimé en Robinson Crusoé, mais faute de moyen techniques conséquents, ça n’a pas pu se faire. Désolé. 

 

Le Stade :

Le RM92 joue à Colombes, au stade Yves-du-M… oh les gars, oh ! Vous avez eu qu’un joueur ou quoi ? En plus c’est vachement original, le MHR a le même. Les tribunes sont très rarement pleines, ce qui n’empêche pas les projets mégalos de délocalisation au Stade de France histoire de faire encore plus peuchère. Sans parler de la future Arena 92, une enceinte de 32 000 places réservée aux cadres de la Défense souhaitant trouver une excuse pour ne pas passer le week-end avec leurs femmes. 

Ouh, c’est soir d’affluence pour ce RM92-Biarritz Olympique !

 

Le Staff :

Au RM92, on ne se mouche pas du coude. Pour remplacer Monsieur Ithurburru, Djacky n’a pas hésité à débaucher les deux Laurent, Labit et Travers, entraîneurs du champion de France 2013, C… Cas… Cccc… non, rien à faire, j’arrive pas à le dire. Les deux Laurent ont réussi à amener leur équipe un peu plus loin que l’année précédente, offrant au Racing une véritable revanche du quart de finale 2013 contre Toulouse, assurant leur place au plus haut niveau et un réservoir illimité de jeu de mots à Matthieu Lartot.

 

L’effectif :

A l’instar de Toulon, on peut assister à un mélange de joueurs au club de longue date, comme Eddy Ben Arous ou Henry Chavancy (non, mais là encore sérieux, on dirait pas un nom sorti d’un roman de Jane Austen ?), et un véritable inventaire à la Prévert de stars internationales : des Gallois, dont un plus alcoolique que la moyenne, Jonathan Sexton, quelques internationaux français dont une blonde, un Sudaf’ naturalisé et Guillaume Canet… Franchement sur le papier, c’est pas dégueu et ça fait deux, trois ans que le recrutement ferait saliver plus d’un club. Mais la mayonnaise tarde à prendre. Contrairement à un certain club du sud-est de la France.

 

La star : Jonathan Sexton

Jonathan Sexton, le nouveau Wilkinson irlandais, avec Ronan O’Gara, l’ancien Wilkinson irlandais comme coach personnel. Respect.
Mais nous on avait le vrai.

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Méfiez-vous des imitations !

La recrue phare : Brice Dulin

Obligé de quitter le Castres Olympique après le départ en retraite de Romain Teulet, et son contrat stipulant qu’il ne doit pas être le plus petit de son équipe, il a été obligé de signer au Racing où la présence de Marc Andreu garantit que cette condition sera remplie. L’arrière incontournable de l’équipe de France va-t-il apporter par ses relances l’expérience et le grain de folie qui manque à cette équipe ? Ou va-t-il trainer son spleen de poète maudit comme son prédécesseur, le dépressif Juan-Martin Hernandez ? Mention spéciale à Casey Laulala qui quitte le Munster pour retrouver un climat à peine moins clément.

 

Le départ qui fait mal : Antoine Battut

Le capitaine Antoine Battut quitte le navire pour jouer dans l’autre stade Yves-du-Manoir (enfin, Altrad Stadium désormais, le président du MHR souhaitant lui aussi se mesurer à la mégalomanie de Mourad). Sans doute pour remplacer Mamuka Gorgodze, qui a signé où, déjà ? Meilleur joueur de touche du monde de France juste après Jean Bouilhou et Julien Ledevedec – rappelons que tous ont été formés puis virés du Stade Toulousain, par contre Grégory Lamboley est encore là – Battut manquera probablement à l’alignement francilien. 

 

Le scénario idéal :

Cela fait quelques années que selon l’expression consacrée, le RM92 “monte en puissance”. Cette année, l’équipe s’est courageusement hissée jusqu’en demi-finale après avoir fini 5ème de la phase régulière et battu Toulouse en quart grâce à un Sexton impérial. Son manque d’expérience à ce niveau de la compétition fut fatal face à un RCT chevronné. Pour faire mieux cette année, il faudra donc arriver en finale pour perdre à nouveau face aux Varois. Mais servir de sparring-partner à une si belle équipe n’est-elle pas la plus belle des récompenses ?

 

Le scénario catastrophe :

L’ennemi héréditaire le Stade Français parvient à se qualifier dans les 6 au détriment du Racing Métro au terme d’un match nul contre l’UBB. Mike Phillips attrape la chaude-pisse ET une cirrhose du foie, tandis que Ronan O’Gara essaie de convaincre Jonathan Sexton de ne pas signer à Oyonnax après le départ de Benjamin Urdapilleta. Jacky Lorenzetti se pend dans son garage avec son écharpe ciel et blanc après avoir inscrit sur le mur ce message cryptique: “Mourad m’a tuer”. Condamné au banc après avoir été supplanté par Laulala, Lord Henry Chavancy provoque ce dernier en duel lors d’une troisème mi-temps et perd un oeil à la suite d’une fourchette. Après des années de bons et loyaux service, il doit s’exiler en Italie sur les traces de Florian Cazenave.

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Lord Chavancy avant le dernier verre de sherry fatal à sa carrière…

A lire aussi : La Fiche du Stade Toulousain, partie 1 & partie 2

Le XV de France contre le Péril Cosmopolite

 

par Ketchup-Mayol

 

La couverture du Midi Olympique m’a frappé comme un gifle. J’étais dans les ténèbres, et aujourd’hui, je vois la Vérité dans toute son obscène nudité. Trop, c’est trop…
 
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur la plaine? Entends-tu dans nos campagnes mugir ces féroces mercenaires qui viennent égorger nos JIFF et nos compagnes? Réveille-toi ami, car c’est la mort du XV de France qui nous guette !
 
Il y a trop d’étrangers dans notre produit. Montpellier se tord dans les convulsions de la grippe argentine, Toulon brûle de la peste Bok. Mais le mal s’étend aux autres club: ils mouraient pas tous, mais tous étaient frappés. Jusqu’au fief du rugby cassoulet, le Stade Toulousain, qui n’a tellement plus de jeunes français à piller ailleurs qu’il en est réduit à faire venir des joueurs comme Toby Flood. Après lui le Déluge !
 
Malheureux ! Qu’avez-vous fait là? De cette boîte de Pandore se sont échappées des légions étrangères venues briser l’échine de nos fiers héros ! Pourtant les Cassandre déclinistes de l’Ovalie nous préviennent depuis des lunes: cette invasion barbare qui fait de notre Top 14 le meilleur championnat d’Europe du Monde tue inexorablement le XV de France.
 
Le constat est clair et sans appel. De tout temps l’Etranger a été notre ennemi: 100% des défaites du XV de France lui sont imputables. Rien que ce dernier mois, nous avons été battus par trois fois par des Australiens !
 
Mais l’ennemi est désormais également intérieur. Des individus au parcours éminemment douteux et aux patronymes fleurant plus le couscous-boulettes que le cassoulet ont ouvert les portes à des joueurs apatrides âpres au gain qui viennent manger le pain des français.
 

Alexis P. a dû fuir son club. Il a tenu à conserver l’anonymat de peur de se faire sub-luxer la tête par ceux-là même qui l’ont chassé des feuilles de match. Il témoigne de l’incurie des staffs qui laissent des bons petits gars d’chez nous sur le banc, voire dans les tribunes au profit de stars venues de l’autre bout du monde: “Je ne pense pas que mes partenaires aient à se plaindre de mon implication. Je n’ai jamais été blessé, j’ai toujours été là pour faire l’opposition, pour les faire travailler, pour envoyer les ballons… Je pense avoir été professionnel jusqu’au bout. […]A T*****, on était sept ou huit ailier/arrière, et il n’y avait que Bryan qui était sélectionné…”. Pauvre France !
 
Les cosmopolites vous diront que nos joueurs gagneront à jouer au contact des stars internationales. Pire encore, des traîtres à la Race Française se verraient volontiers abâtardir notre XV avec le sang impur de quelque Sud Africain naturalisé qui devrait normalement abreuver nos sillons.  Que dire des apologues de François Trinh-Duc? Un prénom de président socialiste et un patronyme aux relents de fourberie orientale dont nos troupes firent l’amère expérience à Dien Bien Phu… Le peloton d’exécution serait trop doux pour pareille vermine ! Le XV de France aux Français !

Mais il suffit de voir quel fut le destin de notre jeunesse héroïque du Stade Français, saignée par le Tournoi, échouant à la 26ème journée à la porte du Top 6 face aux mercenaires toulonnais, et trahis par une cinquième colonne remontant au plus haut niveau de la hiérarchie, des serpents qu’ils avaient réchauffés en leur sein. Un désastre… Une déroute… Waterloo ! Waterloo ! Morne Steyn…  
 
Heureusement, des quatre coins de l’Hexagone, des Hommes Libres s’élèvent, sentinelles vigilantes de l’Esprit Français. Christophe Deylaud le sait bien, lui, que si l’Aviron Bayonnais a failli accompagner le Biarritz Olympique en ProD2, c’est la faute aux 90% d’étrangers dans le Top 14 (noble Peuple Basque, mes yeux s’embuent de larmes rien que de penser au tribut que vous payâtes à l’ouverture totale des frontières rugbystiques !).  Max Guazzini promet de “rentrer dans le lard” de ces agents de l’Antifrance comme le RCT. Qu’il est bon et rassurant de savoir que la LNR veille sur nous avec bienveillance !
 

 

Yannick Bru, commandant en second de nos Grognards est d’une lucidité exemplaire sur les raisons de nos échecs: ce n’est pas le fond de jeu, l’absence de vision stratégique ou même le manque de travail qui font de notre équipe la risée du monde entier. Comme le dit Yoann Huget, le héros qui bouta l’Anglois hors du Stade de France lors du dernier Tournoi: “Quand tu es en équipe de France, tu n’as pas besoin de faire tes gammes. Faire des passes on sait faire.” On ne saurait dire plus vrai, Monsieur ! Laissons le travail, la technique aux médiocres. Nous, “on sait faire”. Le Génie Français, que nos ennemis qualifient de French flair, ne se travaille pas. Dieu nous a fait ce Don. Il nous suffit de renvoyer par charters ces hordes hirsutes de Polynésiens, de Sudaf’, de danseurs de tango, d’australopithèques du Caucase et autres buveurs de thé, et je vous garantis que la Coupe du Monde ne saurait nous échapper. 

Saint Yoann d’Arc va faire payer Azincourt au perfide Anglois

 

Réveille-toi, Peuple Français, et réagis avant qu’il ne soit trop tard, sinon c’est France-Grèce que tu iras voir jouer demain au Vélodrome ! Les sceptiques tomberont de haut…

Bac Boucherie : épreuve de philo

 

par Ketchup-Mayol

Ah, spécificité française, quand tu nous tiens. Aujourd’hui, je planche sur quelque chose qui n’est rien qu’à nous, et ce n’est pas le French Flair. Non, aujourd’hui, je me penche sur le bac philo. 

Quoi, ça vous étonne un supporter toulonnais qui fait de la philo? On a pourtant d’excellents philosophes au RCT !

Bakkies Botha explique le concept du surhomme Nietzschéen à la 3e6 du collège Marc de Rougemont

 

J’ai vite écarté le premier sujet, le commentaire de texte sur la réflexion d’Albert Camus sur l’orientation des mains lors d’un en-avant et l’arbitraire de la pénalisation de la mêlée fermée. C’est pas de bol, j’avais séché les cours sur la théorie de l’Absurde. 

J’étais vachement plus intéressé par le sujet de dissert’ “Le Stade Toulousain mérite-t-il Imanol”. j’avais mon plan en deux parties qui reflétait bien l’ambigüité de la proposition:

A/ Si on n’est pas trop regardant, le palmarès du ST le rend à peu près digne du Grand Homme.
B/ Certes, le ST a fait une saison de merde mais pas au point de mériter pareil châtiment. 

Mais ça faisait doublon avec l’article de l’Affreux Gnafron, et Ovale Masqué m’a fait comprendre à demi-mots qu’il ne tenait pas à être réveillé à 3h du matin par des appels anonymes de Guy Novès. 

Me restait donc “Peut-on parler de tout n’importe comment en rugby?” Vaste question.

Bon, je vous passe l’intro: “Depuis l’invention du rugby par William Webb Ellis, l’Homme s’est demandé si on pouvait parler de tout n’importe comment, etc…”

 

Le fond, la forme et le contexte

Ce sont les trois facteurs du discours à prendre en compte : ce que vous avez à dire, la manière dont vous allez le dire et les circonstances dans lesquelles vous allez le dire.

Tout d’abord, le fond doit de préférence avoir un sens. Je dis bien de préférence car dans le domaine sportif, les expressions dénuées de sens font florès. Prenons l’expression « lancé comme un frelon » : une campagne de pub se lance, une fusée se lance, un javelot se lance mais un frelon? Ca n’a pas plus de sens que, disons, “tendu comme un arbousier” ou “jovial comme un tractopelle”. 

Ca pique, ça vole, un frelon mais ça n’arrive pas lancé et il faudrait en tenir une sacrée couche pour essayer d’en lancer un !

Devine avec quelle main j’ai lancé un frelon…

 
On va partir de l’idée saugrenue qu’on a un message à faire passer, par exemple que l’on remet en cause la compétence d’un arbitre. Il va falloir attribuer une forme à ce message. Là, deux options s’offrent à vous.

1 :  l’option dite clermontoise : “Oui, ce carton jaune, cet essai refusé, l’essai qu’on encaisse malgré un en-avant n’ont pas facilité les choses, mais c’est de notre faute, on a mal joué. C’est dur mais c’est la glorieuse incertitude du sport. Excusez-nous de vous demander pardon.” Aucun effet.

2 : l’option dite toulonnaise : “Ce soir, j’ai vécu ma première sodomie arbitrale.” 130 jours de suspension.
 

Jean-Marc Lhermet proteste vigoureusement contre l’arbitrage après ASM-Sararacens.

 

La forme doit s’adapter au contexte. Dans un contexte privé mais aussi dans certains stades, on est libre de tout dire comme rire des déboires de l’USAP (en l’absence de LeMormeck, toutefois), accuser l’adversaire de tous les noms d’oiseaux possibles, de tares diverses ou de déviances sexuelles avec le vocabulaire le plus cru, (ex. « Mamuka suce des ours »). 

Dans un contexte public (hors stade), on peut tomber sous le coup de la loi ou tout bonnement se faire casser la gueule. Il faut donc moduler la forme, même si ce n’est pas une garantie absolue de ne pas se faire casser la gueule. Si on module l’exemple précédent, en disant à Mamuka “Tu t’adonnes à des relations bucco-génitales avec des plantigrades” on risque quand même très gros, qu’il ait compris ou non. Souvenez-vous qu’il peut être insultant de traiter un arbitre d’homosexuel, même si ça reste moins insultant que de traiter un homosexuel d’arbitre. Choisissez votre vocabulaire soigneusement: Jocrisse/tartufe = OK alors que Pipasse = 13 semaines.

 

L’affaire Cardona

L’affaire Cardona illustre assez bien les propos tenus plus haut. Si en toute objectivité, le fond n’était pas forcément faux (on se fait enfler  par un voyou multi-récidiviste) la forme employée par Bernie Le Dingue n’était pas appropriée, et ce pour plusieurs raisons. 

D’abord c’est contraire aux Valeurs © : on ne conteste pas l’arbitrage, même quand il est scandaleusement complaisant. On est pas au foot, ici, monsieur, merde ! Facteurs aggravants pour Laporte : il est directeur sportif du RCT (cf. Le Complot ™), c’est un ancien secrétaire d’Etat aux Sports et enfin, une semaine plus tard, il a utilisé la tribune offerte par le grand philosophe du siècle dernier, Vincent Moscato pour des attaques ad hominem.

D’après une idée de Capitaine A’men’donné *

 

Il n’a pas utilisé la formule politiquement correcte : « C’est dur, mais c’était à nous de nous mettre à l’abri d’une décision de l’arbitre. On a mal joué, on aurait dû tuer le match. » 

 
Le New Deal de la LNR
 
Donc nous avons vu que dans la plupart des cas, on peut dire tout et n’importe quoi si le fond et la forme sont en adéquation avec le contexte. Certains appelleront ça de l’autocensure, d’autres de l’hypocrisie, ou encore de la diplomatie. En fait il s’agit d’une forme d’intelligence situationnelle. 
 
Le New Deal de la LNR constitue un développement intéressant : Paul Goze s’engage à punir ceux qui dénatureraient le produit Top 14. Faut-il craindre une dérive totalitaire, une attaque contre la liberté d’expression ? Pourra-t-on avouer qu’on s’est fait chier lors d’un match où des seconds couteaux vont livrer une prestation pitoyable à l’extérieur au mois de janvier ? 
 
Bien sûr, le supporter lambda ne risque pas grand-chose, mais les dirigeants de clubs sont directement visés (enfin, un en particulier), mais quid des journalistes sportifs ? Faudra-t-il apporter des oranges en prison à Ovale Masqué ? 
 
Il va de soi tout comme pour Hadopi, cette volonté de la LNR risque de se heurter à la réalité. L’applicabilité de telles mesures est compromise par des questions telles que la définition de « dénaturer », quelles amendes pour quelles infractions, qui pourrait tomber sous le coup de la mesure, est-ce constitutionnel, etc… Mais la démarche est assez significative de la direction que prend notre sport. 

R. Escot se réveille dans un monde où la liberté d’expression a disparu

 

CONCLUSION

A l’heure actuelle, question rugby, on peut encore dire à peu près tout et n’importe quoi – Mathieu Lartot en est la preuve. Les nouvelles technologies, les réseaux sociaux ont décuplé cet état de fait.  Mais certains voudraient limiter ce droit précieux. Il est du devoir de chacun de faire bon usage de cette liberté, car comme le dit Ovale Masqué : “De grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités. Et putain, il vient ce café, le Stagiaire ? “.

* Pipasse, le pitch du film: Laurent, un jeune homme sans talent particulier, décide d’endosser un costume vert pour faire régner l’ordre et la justice. Ce qui ne va pas sans heurter les intérêts de la mafia locale. Violence gratuite et réparties cinglantes sont au programme! (Capitaine A’men’donné)

Et là, paf ! Le Doublé !

 
 
par Ketchup-Mayol

Je vous plains. Oh putain comme je vous plains.

Vous, les supporters qui n’avez pas la chance d’encourager la meilleure équipe de tous les temps. Vous qui n’êtes pas rouge et noir. 
Non, je ne parle pas de Toulouse et de son doublé en bois de 1996, sacré champion d’Europe après quatre matches dont deux contre des Italiens et des Roumains. Non, pas Oyonnax non plus, allons ne jouez pas les imbéciles …

Au moins un an. Vous allez subir pendant au moins un an l’arrogance et le chambrage de kikoo83 sur tous les forums dédiés au rugby. « Nous on es double champion, et vous les clermontoise vous aver fait quoi ? »

Mais comme je vous plains !

M’enfin, comme disait Brennus, pas celui du bouclier, l’autre: “Vae Victis !”
 

Brennus chambre les Romains: “LOL les rom1. Malheur aux PWNED !”

 

Comment rendre compte de cette finale de Top 14 sans répéter ce qui a été inlassablement  imprimé, rabâché par tous les médias ces derniers jours, en évitant l’hagiographie wilkinsonienne, en évitant les mots ‘historique’ ou ‘énorme’.

C’est ce que nous allons nous employer à faire.

Je suis donc allé voir le match au Stade. Non, pas le Stade de France, le Stade Mayol. Pour ceux qui y étaient, j’étais le type avec le polo du RCT, oui je sais que maintenant, les lecteurs qui y étaient aussi se mordent les doigts de ne pas être venus me parler.

Assis en travers sur mon siège en plastique, bravant le torticolis pour voir l’écran géant et sirotant une bière sans alcool, je ne pouvais réprimer une bouffée de condescendance à l’égard de tous ces cons qui regardaient le match confortablement installés dans leur canapé, une binouze à la main. C’était ‘ze place tou bi’, au cœur de la passion toulonnaise, à quelques heures d’un moment histor… unique.
 

 

Assis quasiment au ras de la pelouse, je me disais qu’un jour peut-être, en récompense des services rendus au club, Son Ovalitude Sérénissime pourrait me gratifier d’une place dans le coin, ainsi que peut être un pavé sur l’Avenue des Légendes quelque part entre Olivier Missoup et Gérald Orsoni. Parce que bon, moi les tours de stade en Maseratti…

Après une heure et demi à poireauter entre une ola et un pilou pilou, enfin la composition des équipes. La foule en délire acclame ses héros, un hululement strident me vrille les oreilles au moment où apparaît le visage de Virgile Bruni – visiblement, les quatre minettes assises juste derrière moi constituaient son fan-club.

Puis vient le tour des Castrais, et là, c’est George Orwell qui me vient en tête en entendant les huées saluant le visage de Kockott sur l’écran : les Deux Minutes de la Haine dans 1984, et ses écrits moins connus sur le sport comme vecteur d’animosité entre les peuples.

Quelques minutes plus tard, les huées retentissent à nouveau. Mais c’est qui le petit gros à lunettes en costard à côté de Paul Goze?

LE MATCH:

Bonne entame, Toulon ouvre le score, il y a beaucoup d’engagement mais les Aveyronnais sont bien en place et les Rouge et Noir semblent un peu émoussés – on le serait à moins, c’est pratiquement les mêmes qui ont joué face aux Saracens le week-end d’avant, et certains ont joué tous les matches depuis trois mois.

Et là, à la 11ème minute, Max Evans décide de se la jouer Matt Giteau, il slalome, tape à suivre et aplatit acrobatiquement entre les poteaux, après un en-avant de Kockott, vu par les 17 000 supporters toulonnais présents. Mais conformément au Complot Anti-Toulonnais ™, l’essai est accordé et la stupéfaction envahit le stade.

Mais tous les stratagèmes et coups fourrés de la FFR, de la LNR, de l’instance arbitrale, des Illuminati, des francs-maçons et des Reptiliens ne peuvent rien contre le Destin, surtout quand celui-ci revêt la forme du pied de Jonny Wilkinson. Comme lors de la finale précédente, il nous a gratifiés d’un 100%, drop du droit compris. A la mi-temps, le RCT avait remonté son retard et virait en tête. Dans les mots immortels du poète Victor Albaladugo, “Les mouches changèrent d’âne, l’espoir changea de camp”.

Kockott, artisan de la victoire l’an dernier, échouait, lui à trois reprises, et quand Delon Armitage met le RCT à l’abri d’un essai transformé à la 70ème…

 

 

Aphone, à moitié sourd, je regarde la jeunesse toulonnaise envahir le terrain et maraver la pelouse toute neuve qu’on avait même pas fini de planter…

Mais qu’est-ce que je vous plains !

LE BILAN:

Bon, soyons clair, comparé à la finale des Saints contre les Saracens, tout aussi satisfaisante au niveau du résultat, niveau jeu y a clairement pas de quoi sauter au plafond. Mais tout de même, enquiller deux finales à une semaine d’intervalle avec une saison dans les pattes, et surtout les gagner, c’est énor… ça force le respect !

Les Castrais l’avaient mauvaise car ils pensaient la finale à leur portée. Certes, ils avaient une équipe de Toulon émoussée en face, mais hormis le coup d’éclat de Max Evans, le CO n’a jamais semblé en mesure de reprendre pied, en particulier en seconde mi-temps, et sa mêlée a été chahutée du début à la fin. Talès, secoué en début de match, n’a pas réussi à peser sur le cours du jeu. Kockott, homme de l’année dernière, malheureux au pied, en était réduit à manger son ballon.
 

“Qui mange un ballon de rugby fait confiance à son anus.” Proverbe Sud Africain

 

Même si on a connu le  RCT plus flamboyant, c’est un match dans l’ensemble maîtrisé qui a été livré. Le pari était risqué d’aligner des joueurs fatigués, mais le jeu était plus orienté vers la défense que l’attaque (d’où l’absence de Michalak, D. Smith ou Mermoz). Une chose est sûre, le RCT a démontré qu’il était plus grand que la somme de toutes ses parties.

Evidemment, on ne pouvait rêver meilleure sortie pour Wilkinson, artisan de la victoire de son équipe: 15 points sur 18. Finir une carrière exemplaire sur un titre qui manquait à sa collec’, un éventail complet de jeu au pied avec 100% de réussite, tout cela valait bien un God save the Queen, n’en déplaise à Pierre-Yves Revol. Sa réflexion est l’illustration parfaite de ce que la conception des Valeurs (c) de certains peut avoir de rance et de réac.

Y-a-t’il une vie après Wilkinson?

Humble, travailleur, technique, efficace, OK tout ça qualifie très bien Jonny. Mais où est le grain de folie? Vous connaissez beaucoup d’obsessionnels compulsifs rigolos? A part ceux atteints du syndrome de Tourette?

Je ne me fais pas trop de souci pour l’après-Wilkinson. Le RCT est une vraie équipe avec des tauliers, des créatifs qui vont davantage pouvoir s’exprimer, libérés de l’ombre du grand homme. Matt Giteau va prendre plus d’importance, et qui sait, l’air de Toulon fait parfois rejaillir le feu des anciens volcans qu’on croyait trop vieux. Je pense plus à Michalak qu’à Vosloo sur le coup.

Voyons ce qu’en pensent les experts RMC…
 

“Et vous savez quoi? Je suis mieux payé que Juan Smith pour dire des conneries pareilles !

 

Non je me fais moins de souci pour le vide que Wilko va laisser dans le rugby que pour le vide que le rugby va laisser dans la vie de Wilko.  Qu’est-ce qui pourrait autant satisfaire sa quête d’absolu et de perfection ? L’élevage de bonsaï ? Apprendre un maximum de décimales de Pi ? Réécrire “Guerre et Paix” en remplaçant chaque lettre par la suivante dans l’alphabet ? L’épépinage de tomates cerises ? Vous pouvez vous aussi participer au grand jeu “A hobby for Jonny” en contribuant dans les commentaires !

 
 

Finale de H-Cup: Wilkinson nique Sarace(ns) à Farrell

Par Ketchup-Mayol

 

Habituellement, ce qu’il y a de bien avec les finales, c’est qu’on a pas à se creuser la tête niveau enjeux. Celui qui gagne gagne, Clermont perd, et tout est bel et bon dans le meilleur des mondes. Sauf que pour cette finale de H-Cup, quelques facteurs supplémentaires sont venus se rajouter. Primo, Clermont – par association d’idée peut-être? – a décidé de se saborder en demi-finale plutôt que de retrouver Toulon. Deuzio, c’était la dernière édition de la H-Cup. Troizio, les deux impétrants jouaient la possibilité de faire le doublé coupe d’Europe/championnat, et last but not least, il s’agissait du dernier match de CE et sur terrain britannique de Jonny Wilkinson. De quoi rallier un public au-delà des supporters des deux équipes les plus détestées de la compétition.

A ma gauche, le champion en titre, la promotion Bob Denard de la Rade, tombeur du Leinster et du Munster, le RCT. A ma droite le challenger, dont la meute de loups a bouffé tout cru la sélection auvergnate comme autant d’agneaux du Mercantour. Pour les jaune et bleu, une véritable finale entre Jason et Freddy. A l’arbitrage, Alain Rolland, le plus Français des Irlandais – enfin ex aequo avec Simon Zebo.

Des Saracens, un type qui s’appelait Rolland, il y avait matière à geste épique!

 

Charles, un ancêtre d’Olivier Magne, arbitre le match RCT-Saracens édition 778

 

LE MATCH:
RCT/Sarries, on se doutait que ce serait physique et on n’a pas été déçus. Pendant 30 bonnes minutes on s’est dit qu’on allait se faire chier. Du combat de rue, Burden désosse Brits, Burger se farcit Botha, Botha se venge de Burger. Les Saracens dominent mais ne concrétisent pas: deux pénalités laissées en route, un drop de frustration manqué.

 

‘Tain, il a l’air pas mal Mortal Rugby 2014!

 

Le RCT subit mais ne concède que trois points bien que se retrouvant privé de Fernandez-Lobbe qui aura accumulé les erreurs dans cette première mi-temps. Mieux, après une demi-heure de bim bam boum/chandelle/bim bam boum, Matt Giteau tape à suivre, Mitchell bondit (oui, pour un Wallaby c’est plus facile), attrape le rebond et repasse après contact à Giteau et boomshakalaka ! Essai dans ta face !  Je sais je m’excite un peu mais il se passe enfin quelque chose.

 

“Un Australien, ça ne marque jamais AC/DC” Mourad Boudjellal

 

Jonny, en plus de la transfo, va claquer un drop du droit deux minutes avant la mi-temps. 10-3, ça ne reflète absolument pas la physionomie du match, mais on s’en contrecarre. Si c’est le score final, je signe de suite.

2ème mi-temps: Chiocci aura souffert face au briscard Matt Stevens et concède une dernière pénalité avant d’être remplacé par Ménini. Ce seront les derniers points des Sarries. Toulon, tel un boa constrictor, va finir d’étouffer les Londoniens impuissants. Ce poison ® de Steffon Armitage a pris le dessus sur ses vis-à-vis et obtient une pénalité à 46 m. Jonny, intouchable ce soir va la marquer, humiliant un peu plus Owen Farrell qui commence à péter les plombs.

 

Devinette: qu’est-ce qui est rouge et noir et qui demande trois points?

… et oui, il y avait un piège!

 

Et à la 60ème, le coup de grâce: Mathieu Bastareaud, taureau sacrificiel fonce vers l’autel, mais attention, il est fier Mathieu, il n’est pas résigné, il va faire don de son corps pour que les autres vivent, pour que le ballon vive… et avant l’instant fatal, la passe, comme une offrande à Juan Smith, comme un héritage, et Juan il court le long de la ligne de touche, de la ligne de vie, il passe à Lobbe, qui sait qu’il n’est qu’un maillon dans l’ordre des choses, qui confie à nouveau le ballon, l’oeuf originel à Smith et c’est le Phénix Sud Africain qui va planter dans le dos de la bête londonienne la banderille fatale. (Bon maintenant Daniel, tu dégages de mon clavier et tu me laisses terminer, s’il te plaît!)

Bon, on est passé par à peu près toute la gamme des émotions, l’ennui, l’angoisse, l’exultation, ne manquait plus que le rire. Le premier moment LOL est venu de Bryan Habana, pas super en jambes ce soir (premier ballon à la 24ème) suite à un vilain geste d’Owen Farrell. Farrell, déjà auteur d’un plaquage à retardement sur son idole/Némésis Wilko passé inaperçu à cause de l’essai de Smith, intercepte Habana sans ballon. C’est pas bien, mais Bryan simule un coup de la corde à linge, ce qui est ridicule puisque a) l’action est filmée et on voit bien que le bras n’est pas à hauteur du cou, et b) de toutes façon, Habana n’a PAS de cou. Un moment embarrassant sur lequel il a dû s’excuser sur Touiteur.

 

Habanactor’s Studio

 

Bon, pénalité bonne à prendre. Quelques minutes plus tard, Basta tente un drop qui passe entre les mottes de terre du terrain, provoquant l’hilarité générale et qui aura eu le mérite de dérider un petit peu les supporters des Saracens.
Score final 23-6. Le RCT se succède à lui-même et remporte l’ultime H-Cup.

 

LE BILAN:

Les Saracens: On avait du mal à croire que cette même équipe avait infligé la brrrrrrrranlée à Clermont. Le Wolfpack est reparti la queue entre les jambes.  Chris Ashton, meilleur marqueur de cette édition a été inexistant, les avants ont été marqués par leurs vis-à-vis, y compris Brits et Burger. Le seul qui ait tiré son épingle du jeu, c’est Billy Vunipola qui a franchi, certes mais s’est retrouvé trop souvent isolé et contraint de rendre les ballons ou concéder des fautes. Il avait tellement les plombs qu’il n’a même pas serré la main de Wilkinson – autre tweet d’excuse de la soirée.

Les Super-héros (avec les commentaires de Son Ovalitude Sérénissime):
Les Avengers de la Rade ont presque tous brillé, à part Chiocci. JMFL a fait une première mi-temps calamiteuse, mais s’est bien rattrapé. Mais certains ont plus brillé que d’autres.

Steffon Armitage a pris l’ascendant sur les avants londoniens. Il commence à être habitué au statut d’Homme du Match et a été nommé joueur ERC de l’année. (“Steffon, ce mec il est incroyable. C’est Wolverine en noir avec une iroquoise. Il est en adamantium, et quand il plante ses griffes dans le ballon tu peux plus lui arracher.”)

Juan Smith, qui ressemble décidément à un David Bowie sous stéroïdes aurait également mérité d’être homme du match. 16 plaquages et un superbe essai, pas mal pour un joueur qu’on disait mort pour le rugby ® (“Juan, ce type il est dingue. Il était tout cassé, on pensait qu’il pourrait plus jouer, et il revient au top! Ce mec c’est l’Homme qui valait trois milliards, sauf qu’on le paye que 4500€ par mois.”)

Et Sir Jonny? 100% au pied, une démonstration; transformation en bord de touche? ça roule! Drop du mauvais pied? No problem. Pénalité à 46 m? Fingers in the nose. Tu m’étonnes que Farrell ait pété les plombs! (“Jonny? C’est Jonny! Ce type il est hallucinant! C’est simple on dit plus ‘Mon Dieu’ à Toulon, on dit ‘mon Jonny’! Jonny, c’est le Surfer d’Argent! Il est torturé, il se pose tout le temps des questions mais il sauve la galaxie. Avant il servait Galactus, l’équipe d’Angleterre, mais maintenant c’est le plus gentil des gentils!”)

 

– Hey Bakkies, t’as déchiré ton short!
– Rhaaaa! Ch’uis vert!

 

Et après?
Rendez-vous avec l’Histoire samedi, 21h. Ca fait 22 ans que j’ai pas dansé sur un abribus.

 

Retour sur la demi-finale Toulon – Racing Métro (côté vainqueur)

Voyage au bout de l’ennui, par Ketchup Mayol,

Le compte-rendu initial s’ouvrait sur le disclaimer suivant : « La seule raison pour laquelle ce compte-rendu existe est que la Boucherie ne compte pas de membres actifs parmi les 26 supporters du RM92. »

On en a trouvé un. Comme par hasard ! Statistiquement, quelle était la probabilité d’un tel événement ? On voudrait alimenter la théorie du complot anti-Toulonnais qu’on ne s’y prendrait pas autrement.

Pour une fois, ce n’est pas le stagiaire qu’il faudra accuser du retard, mais la torpeur profonde dans laquelle m’a plongé le match.

Bon, ce match, faudra bien en parler, mais en fait le plus intéressant, c’est ce qui s’est passé autour: les tribulations du RCT et les saillies plus ou moins involontairement drôlatiques de Jacky Lorenzetti et de notre bon Président S.O.S. (Son Ovalitude Sérénissime) Boudjellal.

En effet, on a frôlé la cata à cause de ces branleurs de la fonction publique ! Les aiguilleurs de l’aéroport de Hyères étant en grève l’équipe n’a pas pu se rendre à Lille en avion. Faudrait les mettre au pas façon Ronald Reagan, ces jocrisses: à cause d’eux, les pauvres joueurs se sont fadé du bus et sept heures de train. Bon, à entendre S.O.S. , on eût pu croire qu’ils n’étaient pas montés à Lille en TGV mais dans un tortillard des Andes façon pub Nescafé, esquichés entre trois Péruviennes édentées et deux cages à poulets. Et ce pauvre Jonny qui devait être traumatisé de ne pas avoir pu s’entraîner !

 

Et sinon, on y va comment à Cardiff, boss ?

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Marre de ces équipes prises en otage par des fonctionnaires marxistes sans prévenir ! Comment ça, il y avait un préavis? Ca change quoi? Les cocos ont failli dénaturer le Produit, et pis c’est tout ! (Bon, au moins, si la Boucherie veut pas publier ma pige, je peux essayer de la fourguer à Valeurs Actuelles).

Du côté des présidents, Lorenzetti s’est payé un one-man-show en conférence de presse. Et si comme je le soupçonne, il s’est fait rédiger ses vannes, je lui conseille d’embaucher Ovale Masqué la prochaine fois, ce sera moins cher et plus drôle ! SOS en a fait des tonnes dans l’intox et les incantations apotropaïques, au point de clairement enfoncer Guy Novès dans ce domaine.

 

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2014, Annus Horribilis pour Guy: saison blanche et perte du titre de champion de l’intox

 

Mais bon, les querelles de riches ça ne dure jamais très longtemps et les deux se sont réconciliés. On a échappé au French kiss promis, les mecs qui se roulent des pelles, c’est pas Valeurs (c).

Allez, assez procrastiné, le match alors ?

Voyons, demi-finale entre deux équipes de joueurs surpayés, solides, prêtes à exploiter la moindre faute de l’adversaire… Hummmm, on sait qu’on va se régaler. Soyons positif, de toutes façon on peut pas s’emmerder plus que pendant le match de la dernière journée contre le SF, non? Ah ben si…

On ne se casse pas la tête côté RM92. On ne change pas une équipe qui gagne contre Toulouse à domicile. A Toulon, on notera le retour du poète Bakkies Botha, absent des terrains depuis janvier, et qui devait être bien content de revenir fracasser des crânes après avoir passé des mois à poster des photos de barbecues et de biltong sur son compte Touiteur.

Jonathan Sexton essaie de mettre toutes les chances de son côté en priant dans les vestiaires, adoptant la pose de l’enfant de choeur irlandais confessant ses péchés au curé. A moins qu’il n’ait été en train de vomir sous l’émotion. Ou bien qu’il ait décidé de lancer un #sextonmeme.

 

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Merci à @saintmtex pour la photo

 

Et c’est parti !

Pour être honnête, la première mi-temps je l’ai vue en pointillés. Les matchs le vendredi soir, à l’heure de coucher les gosses, merci ! J’ai passé une demi-heure à jouer les chiens de berger, à les récupérer et refoutre au lit, alors que je les aurais laissés regarder le match, ils seraient tombés au bout de 10 mn !

Pourtant, sur le papier, il s’est passé des choses! Un essai toulonnais en demi-finale et un carton jaune pour Basta. Mais ça vous remplit pas 40 mn.

Bon l’essai était moche et apparemment contestable, mais il avait le mérite d’être là. Chandelle de Wilkinson, gros merdier en dessous mais Habana est sur le coup, Imhoff le propulse en touche sans ballon (un Argentin avec un nom pareil, va savoir ce que faisait papy !), et en moins de temps qu’il n’en a fallu à Bryan pour lever les bras en criant au scandale (une action tellement récurrente que d’ici quelques matchs, elle sera désignée sous le terme d’Habanade), Matt Giteau aplatit. Histoire d’être sûr, et parce que c’est vrai qu’on ne parle plus trop de lui, Carl Hayman ré-aplatit derrière. Ca vous a plu? Tant mieux, parce qu’il n’y aura que ça à se mettre sous la dent, le reste se résumant à un duel de buteurs (c).

Autre temps fort, plaquage basilique (pas cathédrale, mais presque) de Bastareaud sur Scrogneugneu, sanctionné par un jaune seulement parce que 1) Basta, c’est le centre de l’EDF, merde ! 2) Un Sudaf’, c’est solide, si tu dis que t’as mal après t’être fait découper, tu subiras pour le restant de tes jours des quolibets homophobes.

A 14 contre 15 la routourne pourrait tourner comme dirait Frank Ribéry qui visiblement commentait le match pour l’Equipe.

 

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Pensez vous que le RM92 en profitera? LOL ! Les Franciliens colleront au score grâce au pied de Sexton qui aura moins de pénalités à se mettre sous la dent que face à Toulouse. Score à la mi-temps: 7-6 pour les Varois.

2ème mi-temps: Le RCT se rappelle que c’est une demi-finale et s’en remet donc à la botte de Wilkinson (deux pénalités, un drop). Le RM fait vaguement de la figuration, et semble plus occupé à provoquer des Habanades qu’à gagner le match. Score final 16-6. Le match a été tellement chiant qu’on a même pas tremblé. Note du match 11/20, et encore, y a dû avoir des consignes du ministère pour noter large !
Le Bilan:

Niveau jeu, c’était spéciale dédicace à Pierre Mauroy: une austérité qui ne disait pas son nom. L’avantage d’être une feignasse et d’avoir attendu la fin du week-end pour pondre ce compte-vomi, c’est que je peux affirmer que nous nous dirigeons vers un remake de la finale de l’an dernier, RCT-Kockott.

 

Les leçons à tirer : 

-OrioLoL ferait mieux de bosser ses lancers en touche au lieu de jouer aux boules à l’Ayguade.

-1h30 de bus, 7h de TGV pour Maxime Mermoz pour finalement rester sur le banc. Décidément, les sélectionneurs de l’EDF sont tous aussi taquins ! Ce n’est pas Michalak qui a pu lui remonter le moral, il n’était même pas sur la feuille de match… De colère, Maxime rompt avec la Boucherie Ovalie.Reviens, Maxime, ne m’oblige pas à ouvrir un compte Twitter, je suis trop vieux pour ces conneries !

 

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On est en finale ! On est en finale ! On est, on est… Ho ! Cachez vot’ joie, les mecs !

 

-Après le Munster, c’est la deuxième fois cette saison que nous vengeons le Stade Toulousain, alors va ptêt falloir considérer la dette des maillots prêtés comme enfin payée.

-On est en finale, putain ! Ca veut dire encore des centaines de messages anti-ASM dans un français approximatif sur les forums dédiés au rugby. On est en lice pour le doublé, on a rendez-vous avec l’Histoire. Mais en cas d’échec, on pourra remplacer les Clermontois dans le rôle de champions de la lose.

– Les deux clubs vont sûrement prendre super cher pour avoir dénaturé le Produit® !

 

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