Le Labo'ccitan analyse Toulouse-Leicester (23-9)

Gaël Fickou ? Il est parti par là !

 

Par Le Stagiaire

 

Tout d’abord, je tiens à dédier ce texte à Damien Try, le Yannick Nyanga de la

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Boucherie. Après s’être infligé tous les matchs du Stade Toulousain depuis le début de la saison (et surtout les comptes-rendus à faire qui vont avec), le voilà absent pour le premier match intéressant de l’année. En bon gros opportuniste que je suis, je prends donc le relai pour ce premier

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Labo’ccitan européen de la saison.

 

Le Contexte :

Oh miracle ! Pour la première fois de la saison, le staff des Rouge et Noir semble aligner une “équipe-type”, une vraie, sans Beauxis, sans Burgess et évidemment sans Trevor Brennan, (toujours suspendu on vous le rappelle). Une troisième ligne qui fait rêver (avec le featuring Dusautoir-Nyanga qu’on attendait tous), une paire de centres complémentaire, et les arrières les plus en forme actuellement (oui, avec Vincent Clerc, sauvé par les votes du public la semaine dernière après la prestation tragi-comique de “Matanavou-les-studios” et “Donguy Bedos” à Bordeaux). Dans les travées du Stadium, qui accueille la joute, il se murmure même qu’on pourrait voir une combinaison réussie après un lancement de jeu.

Mais attention à ne pas s’emballer, il faut “respecter l’adversaire” comme le précise Maître Guy. Les Tigres du Leicester ont en effet été champions d’Europe deux fois de suite ! Bon c’était il y a dix ans certes. Mais ça laisse des traces ce genre de palmarès. On est presque soulagé que Brive ne soit pas non plus dans la même poule du côté des champions de France en titre.

Il faut dire que malgré le chambrage à peine déguisé du Gourou toulousain, l’équipe adverse affiche quelques beaux arguments. De nombreux internationaux anglais sont alignés et vues les conditions climatiques au début du match, on nous annonce à tout va que “le match va se jouer sur des détails”. En gros, sur la qualité de l’arbitrage en mêlée et les buteurs.

 

Le match :

Sur l’une des premières actions du match, Louis Picamoles perce et trouve le relais de Fritz qui vient main-main dans l’intervalle. Le centre toulousain, qui arrivait beaucoup trop vite pour pouvoir espérer changer de direction sans y laisser un genou, est finalement repris à quelques mètres de l’en-but anglais. Et Jean-Marc Doussain, décidément revenu au niveau qui était le sien pendant la coupe du monde, nous gratifie d’un superbe en-avant en voulant extraire la balle du ruck. Un superbe geste technique qu’il faut saluer puisqu’il anéantira une des plus belles actions du match.

Dans la foulée, il continuera avec deux trois parpaings qui nous feront presque regretter le repositionnement de Fritz à la mêlée le week-end précédent. Afin de se mettre au niveau de ce probant début de match, l’arrière du Stade Toulousain, Clément Poitrenaud, nous éblouit alors d’un geste technique (et tactique) dorénavant mondialement connu : la Poitrenade. Dans son en-but, il veut dégager son camp au pied mais voit la trajectoire du ballon décoller à peu près aussi lentement que Félix Baumgartner pour le Red Bull Statos qui a lieu au même moment (il a mis deux heures pour atteindre les 36km d’altitude nécessaires au record). Le ballon, comme un avertissement au parachutiste, s’écrase quinze mètres plus loin, près de la touche où traînait Toby Flood (qui se cachait probablement de la prochaine charge de Picamoles). Occasion inespérée pour l’Anglais, il s’empare du ballon et s’apprête à se jeter victorieusement dans l’en-but. Mais c’était sans compter sur le retour héroïque de Yoann Huget (qui traînait lui aussi par là pour être au plus près des photographes et surtout mettre en valeur son meilleur profil). A l’impact, Flood met le pied en touche et c’est au tour d’Huget, sonné, de voir des étoiles au dessus de sa tête.

Afin d’être sûr de ne pas glisser, Toby Flood a décidé de jouer tout le match assis.

 

Un peu plus tard, Picamoles se mettra à nouveau en évidence, mais pour de mauvaises raisons cette fois. Pénalisé pour être passé sur le côté d’un regroupement, il permet à Leicester d’ouvrir le score et de mener 3-0. Heureusement pour les champions de France en titre, l’apprentissage de Doussain au côté de Jean-Ba Elissalde commence à porter ses fruits. Après une action vicieuse au possible (dans la lignée de celle contre Toulon), le demi de mêlée obtient une pénalité bien placée que Big Mac s’empresse de transformer. Ouf, on est pas passé loin de la crise.

Toujours haché et perturbé par les maintes fautes de main dûes à la pluie, dur dur de trouver un quelconque plaisir devant ce match. Bien sûr, Dusautoir va bien mettre un tampon spectaculaire. Mais bon, on sait tous qu’il fait ça uniquement pour donner un peu de matière aux mecs qui n’ont que ça à foutre de repasser sous tous les angles ses meilleurs plaquages au ralenti dans des vidéos Youtube de 10 minutes. D’ailleurs ça n’empêchera pas les Anglais de récupérer une nouvelle pénalité, à nouveau transformée par Toby or not Toby (3-6). Mais après un bon travail de Picamoles sur un contest, Mac Alister égalise. Une nouvelle “animation” (j’extrapole un peu pour donner plus d’intérêt à mon texte qu’au match, vous m’en voudrez pas) vient alors mettre du piment dans la rencontre. Sur un renvoi aux 22, Steenkamp laisse traîner sa jambe (à moins que ce ne soit son double menton) et fait tomber l’Anglais qui s’apprêtait à jouer vite. Nigel Owens (en représentation sur le terrain depuis le début du match) ne se fait pas prier et envoie le pilier toulousain se reposer sur la touche pour dix minutes. On espère alors que les Anglais vont profiter de leur supériorité numérique pour emballer un peu la rencontre. Mais non. On se rappelle qu’ils sont anglais et qu’en plus, il pleut. Du coup, les plus grosses prises de risques auxquelles on assiste sont des départs au ras après une mêlée. Départs au ras qui mèneront à des en-avants, qui mèneront eux-mêmes à des mêlées, écroulées cette fois.

Ce moment où Castrogiovanni réalise qu’il va encore devoir faire une mêlée face à Johnston…

 

Durant ces minutes, Mc Alister aura même l’occasion de faire passer les locaux devant, mais histoire de faire croire qu’il n’est pas infaillible et calmer ses groupies, il ratera volontairement la tentative. Toby Flood lui n’en a rien à foutre de ses groupies et redonne l’avantage à son équipe dans la foulée. Et alors qu’on croit que tout est perdu, que nos espoirs sont vains, que ce dimanche n’est qu’un long vendredi soir, le jeune Kifickou choisit son moment pour se faire remarquer et jouer les premiers rôles. Après un ballon récupéré au niveau de la ligne des quarante anglaise, il pousse au pied, dépose Youngs à la course, bénéficie d’un rebond favorable et se jette dans l’en-but adverse. La foule est en délire, certains pleurent, certaines supportrices montrent leurs seins et on croit même voir des miracles avec des handicapés dorénavant capables de se lever de leur fauteuil pour faire la ola, “ce double salut nazi socialement acceptable” comme le décrit si bien Gaspard Proust. Cette scène de liesse, mélange des séries Spartacus et Friday Night Lights est aussi invraisemblable que fausse puisque je viens de l’inventer pour maintenir votre attention (d’où le passage des seins nus).

L’ouvreur All Blacks des All Red & Blacks rate la transformation et manque donc l’occasion de rajouter deux points de plus à la cagnotte (sur la transformation, je crois même avoir vu Guy Novès faire le signe des trois points, au cas où). Arrive la mi-temps (durant laquelle Vincent Clerc marque son essai syndical, mais dans une pub cette fois) et la partie la plus chiante de la partie ne fait donc que commencer.

La deuxième période est un calvaire que je m’inflige jusqu’au bout pourtant (par conscience professionnelle ou parce qu’il n’y a rien d’autre à foutre un dimanche aprem faut le reconnaître), une sorte d’adaptation rugbystique de la scène de la torture dans “Orange Mécanique”. Les fautes de main et les mêlées s’enchaînent dans une sorte de cercle vicieux insoutenable, le tout pimenté par les jeux de mots de Matthieu Lartot, aussi prévisibles que le prochain en-avant du match. Même le réalisateur ne sait plus quoi filmer pour nous empêcher de zapper. On a donc le droit de suivre deux ou trois tours de ola successifs, partageant presque l’angoisse des spectateurs sur place de la voir s’arrêter en tribune présidentielle. Enfin, on n’en voudra pas aux spectateurs de vouloir occuper leurs mains. C’est pas sur ce match qu’ils ont eu beaucoup l’occasion d’applaudir le jeu à la toulousaine et ils n’ont même pas pu se toucher sur un Luke Magalie Steur qui a alterné le très bon dans le jeu au pied court et le plus approximatif dans le jeu au pied de déplacement. Que faire donc quand on est le meilleur public de France et qu’on n’a même plus un petit Michalak à siffler ? Ben on siffle le buteur adverse évidemment… et on se rabat sur la ola… C’est triste le rugby professionnel, hein André. A l’époque ça aurait déclenché une générale dans les tribunes, c’était quand même autre chose. Et contrairement aux sifflets, ça respectait les Valeurs®.

Fritz s’emmerdait tellement qu’il a décidé de défendre pour les deux équipes.

 

Pendant ces digressions, Big Mac enquille les points quand il en a l’occasion et fait grimper petit à petit le score. 14-9. 17-9. 21-9. Ah bah non merde, 17+3 ça fait 20. 20-9 donc. Puis 23-9 sur une énième faute en mêlée des Anglais. Des Anglais qui n’ont d’ailleurs pas l’air plus pressés que ça de refaire leur retard pour accrocher le bonus défensif. Comme si tout ça ne faisait en fait partie que d’un plan destiné à détruire l’empire capitoliste. Et vue la tronche isocèle de Guy Novès (assez habituelle en fait) sur le bord du terrain, je me prends à croire qu’il soupçonne aussi quelque chose. Si ma théorie complotiste a l’avantage d’ajouter un peu de suspense au match, elle ne se transformera dans les faits par aucune occasion marquante supplémentaire. Si ce n’est un ultime coup de pied de Fickou que Huget est à deux doigts d’aplatir dans l’en-but adverse. Hélas, l’ancien Bayonnais se fait fumer par Morris (qui ne s’appelle pourtant pas Philippe) qui lui aplatit in extremis dans les jambes.

Enfin c’est la délivrance, lorsque Clément Poitrenaud réalise sa meilleure action du match en dégageant le ballon direct en touche pour achever nos souffrances. OUF ! Voilà c’est fini, on l’a fait, on a survécu. Il ne nous reste plus qu’à zapper sur l’ascension dans l’espace de Baumgartner, qui est à peu près aussi passionnante mais qui a le mérite de nous laisser espérer un mort.

 

Les Joueurs :

Les gros auront été particulièrement sollicités et s’en sont au final plutôt bien sortis puisqu’ils ont permis à Mac Alister de mettre plus de pénalités que son vis à vis. La troisième ligne restera la plus grande satisfaction puisqu’ils ont été à la fois les meilleurs avants et les meilleurs trois quarts de l’équipe. Doussain a été très loin du niveau qu’on peut attendre d’un demi de mêlée d’une équipe championne de France (surtout quand on a regardé la prestation de Machenaud la veille) mais on lui donnera l’excuse des conditions climatiques. Notons aussi sur ce point le très bon coaching psychologique de Guy Novès qui fait rentrer Burgess à dix minutes de la fin, temps nécessaire au demi de mêlée australien pour nous forcer à modérer toutes nos critiques sur ses concurrents au poste. Derrière, Fickou a été très bon, en défense comme sur ses quelques ballons d’attaque. Je regrette quand même un peu de ne pas avoir eu l’occasion de voir l’action de son essai avec Yannick Jauzion à la place, juste histoire de rire un peu. Fritz fidèle à lui-même. Huget a été volontaire et plutôt en vue, plus que Clerc sur l’aile opposée en tout cas. Enfin Poitrenaud a été solide et rassurant sous les ballons hauts. Mais à la vue des conditions climatiques, il sera quand même resté le joueur le plus dangereux pour Toulouse pendant 80 minutes.

Côté anglais, pas grand chose à noter puisqu’ils n’ont rien fait pour se mettre en valeur. Manu Tuilagi a été l’un des rares à se faire remarquer avec quelques belles avancées, sûrement aidé par le fait d’être dans son élément (l’eau). C’était pas encore la baie d’Auckland mais si le match avait eu lieu en prime time quelques heures plus tard, Toulouse avait du souci à se faire.

Tuilagi se fout bien de la gueule de Poitrenaud en l’imitant plaquer…

 

Bonus :

Hier, nous avons eu la brillante idée de confier les clefs de notre compte Twitter à Pastigo, le hibou auvergnat. Depuis, Barbatrous nous aime encore plus fort.

Les rugbymen et la pub, partie 2

$ébastien Chabal au natur€l…

 

Par Le Stagiaire

 

Après un premier volet dédié aux performances vidéos de nos athlètes préférés, voici la deuxième partie de notre compil’ “Les-rugbymen-qui-se-font-du-blé-en-vendant-leur-tronche-au-monde-capitaliste”. La dernière fois, je vous ai présenté les prestations théâtrales que vous subissez le plus souvent à la mi-temps des matchs, si bien sûr vous n’avez pas eu l’intelligence d’utiliser les dix minutes de battement pour aller pisser et chercher d’autres bières. Cette fois ci, nous allons nous pencher sur la publicité dite “print”, ces posters du diable qui pourrissent les beaux arrêts de bus payés avec vos impôts. Dans le cas bien sûr où cette propagande n’est pas affichée en 4 par 3 à l’entrée de la zone commerciale du coin.

Tout d’abord, je précise que nous ne nous intéresserons pas aux publicités “imposées” par les sponsors des clubs ou de l’équipe de France. Il y aurait sinon beaucoup trop de boulot (Oh, t’es sur la Boucherie là, t’as cru quoi) et ce ne sont pas les plus funs à revoir puisqu’elles sont financées à coup de dizaines de milliers d’euros. A défaut d’être original c’est donc généralement propre et soigné et c’est par conséquent vachement plus difficile de se moquer.

Comme vous avez pu le constater sur la partie vidéo de ce dossier, les rugbymen ne sont pas encore aussi “bankables” que leurs potos footeux et héritent donc des contrats un peu moins juteux et bling bling. Généralement, on fait appel à eux pour plusieurs raisons :

  • Ils sont bien foutus donc on va les foutre à poil pour promouvoir notre tout dernier boxer. Ou notre dernier rasoir. Quoi, vous vous rasez pas à poil vous ? Vous souriez même pas à la fin en voyant dans la glace à quel point ça vous rend beau-gosse ? Vraiment ? Et vous avez même pas une mannequin qui vient se frotter contre vous en vous susurrant que vous êtes tout doux et qu’elle vous mangerait bien ? Bah changez de rasoir hein.
  • Ils représentent les Valeurs ©. Et ça tombe plutôt bien parce que moi j’ai pas un rond, ma notoriété ne dépasse pas les portes de la région et une petite campagne corporate bien clichée pour dire à quel point mon entreprise respecte ses adversaires partenaires, à quel point le patron respecte l’arbitre ses salariés et à quel point on est proche des supporters clients, ça peut pas faire de mal.
  • IIs passent à la télé donc ils doivent être connus et rapport notoriété/prix on pourra pas faire mieux. Surtout que payer plus cher pour un footeux qui viendra à la conférence de presse en maserati et qui lâchera à peine son casque Beat by Dre, MERCI. Et puis on va pas prendre un handballeur alors qu’ils sont corrompus comme des politiques et qu’on vient de démontrer au grand jour que les Valeurs du handball©, en fait, c’était vraiment de la branlette. Non, vraiment, un p’tit rugbyman, c’est bien.
  • Dernier cas de figure, il vient du même village que moi, et en en parlant au boulanger , je peux peut-être me faire pistonner pour le rencontrer et négocier un prix pas trop dégueulasse. Il pourra pas me dire non, ma tante a été son instit’ en primaire. De toute façon, ça quittera pas le village, j’imprime 500 flyers et on en parle plus. Et puis dans le pire des cas s’il refuse, il m’offrira probablement deux places pour le prochain match pour se faire pardonner, ça fera plaisir au gosse.

C’est ainsi que nos braves rugbymen, une fois débarrassés des obligations commerciales imposées par leurs employeurs, peuvent se retrouver sollicités par quelques entreprises plus ou moins grosses, pour des campagnes de com’ plus ou moins inspirées. Le tout, encore une fois, à condition d’avoir une notoriété pas trop dégueulasse et de ne pas avoir fait les gros titres en vous battant (et en perdant en plus, bonjour l’image d’entreprise de loser) contre une table de nuit.

Yannick Jauzion évoque ses problèmes d’incontinence.

 

On commence avec Yannick Jauzion qui fût lors de ses grandes années, probablement un des meilleurs joueurs du monde. Et bien à peu près à la même période (2006-2007), il a joué les mannequins pour promouvoir… une marque de robinetterie. Budget limité oblige, la marque n’avait pas les moyens d’embaucher, en plus, un directeur artistique. Du coup, on fout une photo de Jauzion (toujours avec le maillot de cette équipe Neutre qui aura décidément fait un sacré recrutement au fil des années) en train de taper une pénalité. Le truc qu’il fait jamais mais ça lui donne un air important et puis c’est pas une vidéo, personne ne pourra vraiment se rendre compte qu’il a les pieds carrés. On a aussi demandé au stagiaire marketing de jouer les concepteurs-rédacteurs et de pondre un petit texte pour expliquer en quoi l’association Jauzion/Robinetterie Hammel était évidente. Oui parce que c’est vrai que quand on y réfléchit comme ça, ça saute pas aux yeux. Dans un premier paragraphe, on précise que Jauzion est un ambassadeur des Valeurs du Rugby©. rien que ça. Façon titre officiel, comme “Membre du conseil constitutionnel” ou “Maitre Jedi”. Non, faut reconnaître que ça en impose. Quand on y pense, quel branleur ce Jonny Wilkinson de se faire anoblir par la reine d’Angleterre. Je suis sûr que le mec a même pas son certif’ officiel d’ambassadeur des Valeurs du rugby ©. Pfff.

Dans le deuxième paragraphe, on fait s’exprimer Yannick Jauzion (enfin on l’a juste fait signer en bas en vrai) qui nous explique que les Valeurs du rugby © et les valeurs de l’entreprise c’est un peu la même chose. Et que donc la robinetterie Hammel, elle est bien. Après un tel argumentaire, dur de pas être convaincu. Et nul doute que la prochaine fois que le plombier viendra changer votre robinetterie pour mettre du “Hammel”, votre femme remerciera Yannick Jauzion.

Ce que j’aurais fait : Quitte à parler tuyauterie et fuite d’eau, pourquoi ne pas prendre Jérome Porical, la plus grosse tanche du rugby français, comme ambassadeur ? “Car si je suis une vraie passoire en défense, ma robinetterie, elle, ne fuit pas !” avec une photo où il fait un clin d’oeil complice.

 

La Miche Tonneuse

 

Vous connaissez la marque Kaporal ? Si on se contente d’analyser la pub, voilà ce qu’on peut en déduire. Kaporal, c’est un peu une marque qui voudrait à la fois habiller Dracula et Booba. Une touche de gothique avec le canapé rouge de mégalo et la pose du prince de la cité. La décontraction du jean qu’on viendrait sublimer d’un aigle façon IIIème reich brodé sur le cul. Kaporal, c’est la marque des jeun’s marseillais (elle a été crée ici) qui sortent en boite draguer des minettes après avoir vidé une bouteille de whisky (pur t’as vu) mais qui rêve de se taper l’héroïne de Twilight. Du coup : meuf de Twilight = vampires = Dracula. La cible de Kaporal doit donc se sentir vampire. Mais, street cred’ oblige, on va garder une touche de virilité et on va mettre un nom de marque qui rappelle bien l’univers de la guerre et la domination. Et Colonel Reyel aussi, mais ça c’est venu un peu après, ils ont juste pas eu de chance.

Pour le coup, la Miche n’est donc pas là pour représenter les valeurs© mais bel et bien la virilité et la beaugossitude du rugbyman. On touche les filles (qui bavent), les mecs (qui crèvent de lui ressembler, enfin dans l’idée) et les gays (qui font les deux à la fois). Vous noterez que le jean Kaporal vous habille tellement bien que vous êtes dispensés de mettre un tee-shirt. A moins que ce ne soit tout simplement que vous ayez tout claqué dans le jean et que vous n’ayez plus rien pour acheter le reste. Dernière explication possible, Michalak était tellement mauvais en 2008 que même l’équipe Neutre n’a pas voulu de lui.

Ce que j’aurais fait : Pour représenter la communauté des petits merdeux qui ont des désirs inassouvis d’abus de pourvoir, pourquoi tout simplement ne pas choisir Morgan Parra comme ambassadeur ?

 

Dans le genre publicité cheap et lolante pour un mec qui joue en équipe de france, Clément Poitrenaud a un sacré book. Si je l’ai épargné la dernière fois pour la publicité Delpeyrat, il n’y

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échappera pas cette fois ci. J’ai donc choisi les deux plus belles : Taquipneu et Atalian.

Atalian donne aussi des cours pour apprendre à faire ses lacets

 

La première est assez fabuleuse puisqu’elle n’a tout simplement aucun sens. Bon, la marque veut se la jouer Valeurs© donc on fait venir un rugbyman, beau-gosse de préférence, on lui fait prendre un regard profond, et c’est dans la boîte. Pourquoi pas. Sauf qu’à un moment donné, faut bien faire un lien avec le rugby et expliquer qui tu es, toi, à nous emmerder avec tes affiches. Le publicitaire nous sort un bon jeu de mot pourri (C’est à l’arrière que se dessine les plus beaux succès) pour faire le lien avec le joueur et hop, on en parle plus. On a un peu envie de leur dire que les plus beaux succès se perdent aussi à l’arrière (cf finale H-Cup 2004) mais on va pas remuer le couteau dans la plaie, on est pas des putes. Si ? Bon ok, peut-être. Et toujours est-il que ça nous aide toujours pas à comprendre ce que veut la marque. On est un peu con mais ils pourraient faire un effort. Il faut donc lire les lignes en plus petits. Oui, c’est chiant. Pour un peu que vous passiez en voiture à 90 devant l’affiche, vous avez intérêt d’être vif d’esprit. Et si c’était le cas, entre nous, vous ne seriez pas en train de lire ces lignes? Donc pour arriver à cette étape de lecture, il faut soit être très curieux, soit très con, soit n’avoir que ça à foutre, soit être fan de Poitrenaud, soit être en train de faire un dossier sur les rugbymen et la pub. Si c’est votre cas, vous pouvez donc constater que, concrètement (on y arrive), Atalian fait un peu de tout et de rien. Voilà, tout ça pour ça. Bon on peut comprendre que ça les emmerde d’expliquer du coup. C’est comme aux diners de famille où tu dois expliquer successivement à toutes les personnes qui font semblant de s’intéresser à toi en quoi consiste tes études/ ton job. Même toi d’ailleurs tu te demandes ce que tu fous là la plupart du temps. Du coup au bout d’un moment, t’as juste envie d’être au chômage comme Ovale Masqué , au moins ça tout le monde comprend et après plus personne n’ose te faire chier à te demander des détails.

Ce que j’aurais fait à leur place : Encore une fois, prendre un ambassadeur qui représente mieux la marque. Pour ceux qui est de la polyvalence, je pense que Damien Traille est difficilement battable.
Mais dépêchez vous de le réserver, en bon casse-couilles toujours à pleurnicher, les syndicats de la SNCF pourrait bien y voir, à juste titre, un parfait porte parole.

 

Les nouveaux casques Décathlon par Lagarfeld, c’est vraiment de la merde !

 

Deuxième publicité avec Poitreval, cette fois ci franchement axée WTF. Si l’angle est intéressant (jouer sur la performance), le visuel est assez culte. En chef de chantier dans les pneumatiques, l’arrière toulousain a une bonne tête de vainqueur. Niveau performance sur le point, il est en effet imbattable. En tout cas, on ne pourra pas reprocher à la marque d’avoir joué uniquement sur la plastique du joueur. Même si, comme dirait ma grand-mère, “il a une tête à chapeau”, on l’a connu plus à son avantage. Le rapprochement pneus/appuis est bien trouvé même si on a envie de rappeler que Robert Doitrenaud qui fait une relance, dans la moitié des cas ça se termine 30 mètres plus loin et dans l’autre moitié il se vautre devant la défense sur son dernier appui. Ca serait emmerdant d’avoir les mêmes stats devant un virage quand on vend des pneus. Ah, et dernier point, il me semble qu’on dit “Arrière international”, pas “International arrière”.

Ce que j’aurais fait à leur place : Déjà j’aurais fait cadeau du casque de chantier à Skrela, ça pourrait lui servir. Ensuite, puisque la pub, ça reste 99% du temps des gros clichés, j’aurais pris Julien Bardy comme ambassadeur. Une pub pour des mécanos avec la symbolique du chantier, on peut vraiment prendre un mec qui n’est pas portugais ?

Si un Hachoir d’Or de la publicité la plus pourrie avait existé, Sébastien Chabal aurait probablement dû (à la manière de Mourad dans la catégorie “Phrase de l’année”) avoir sa propre catégorie. Mais comme il y en a marre de toujours parler d lui, on en analysera qu’une, celle pour les parfums Caron.

 

Sébastien Chabal, cher à Caron

 

Chabalou tape la pose, cheveux aux vents façon coiffé/décoiffé. Une belle crinière, un regard vigilant, les mâchoires serrées, c’est pas encore Nathalie Portman ou Charlize Théron mais notre Shreck national commence à se toucher en mannequinat. A ce rythme, il va finir sur les podiums, ce qui aura au moins le mérite de le changer du rugby. Est-il vraiment nécessaire d’analyser le slogan de la publicité ? “L’art de porter du Caron aujourd’hui”. Tu parles d’un art. L’eau de toilette tu t’en mets, ça fait un mélange dégueulasse avec ton déo, du coup t’en remets encore plus pour couvrir l’odeur du déo et au final tu te rends compte que tu cocottes beaucoup trop pour pouvoir approcher quelqu’un à moins de 50 centimètres sans l’asphyxier. Chabal aurait eu plus vite fait de se concentrer sur l’art de porter un ballon plutôt que sur celui de porter du Caron. Parce que quand on compte le nombre de fois où le ballon a explosé en même temps que son adversaire, on se dit qu’il aurait été meilleur au football américain. Enfin bon Chabal et la crédibilité publicitaire, on va pas s’attarder dessus. Quand on sait qu’il a fait une pub pour dire que, “comme sa mutuelle, il s’engageait à fond” et qu’il a quitté le Racing quelques mois plus tard en boudant…

Ce que j’aurais fait à leur place : J’aurais pas fait appel à un rugbyman. Les Valeurs du rugby © dans l’esprit populaire, c’est l’odeur de la transpiration, celle de la boue, les relents d’alcool et de vomis les lendemains de match. Pas de l’eau toilette… Allons. Encore le délire d’un pubard-hipster parisien ça…

 

Simmons et merveilles

 

On en a déjà pas mal parlé la dernière fois, mais revoilà Christophe Dominici, qui nous épargne au moins sur ce support, son piètre jeu d’acteur. Ici, on a juste le droit au regard profond et l’effeuillage intempestif. Contrairement à son apparition dans les Dieux du Stade, le photographe a correctement cadré même s’il avait de toute manière eu la décence de garder son slip. On ne s’attardera pas sur le visuel avec la classique mise en scène de la dualité, avec la disposition qui divise l’image en deux verticalement, avec à gauche, Dominici, et à droite, le matelas (qui ressemble plus ici à une vue au microscope d’un relevé de moelle osseuse tout droit sortie de Dr House qu’un truc confortable mais bon…) Ce qui importe ici, c’est davantage le slogan, tout simplement magnifique. Quelle inspiration, quelle créativité ! Car oui, “Christophe a beau être doux et ferme -Olalala Thierry on a frôlé l’oxymore, c’est HIST-O-RIQUE ! – il est loin d’être aussi réconfortant qu’un matelas Sensoft de Simmons” -Je suis déçu, je pensais ce joueur plus réconfortant-. Concrètement, la pub essaie de vous faire comprendre que si vous êtes déprimés, vous préférerez vous taper votre matelas que Dominici. Après tout pourquoi pas. Je suppose que ça dépend de la cible de la publicité.

Ce que j’aurais fait à leur place : Benjamin Fall dans un lit d’hôpital et un slogan du genre “N’allez pas croire que le fait de dormir sur un matelas Sensoft de Simmons me pousse à passer autant de temps ici. Voyons…” Clin d’oeil entendu. (Oui, j’aime bien ce procédé du clin d’oeil au lecteur et je vous emmerde.)

 

Qui est apparu le premier ? La poule, l’oeuf ou Julien Malzieu ?

 

Sans doute une des plus belles réalisations graphiques depuis le début du troisième millénaire. Julien Malzieu tient victorieusement un poulet comme il tiendrait la coupe du monde, un sourire satisfait mais un poil crispé. Faut dire que la bestiole a pas l’air ravie et aspire plutôt aux grands espaces et aux verdures d’Auvergne. En fond, on pourrait penser voir un Van Gogh mais non, c’est métaphoriquement la pelouse de Michelin (bien sûr). De même que le poulet n’est probablement pas innocent dans l’histoire. Et oui, je vous rappelle que le surnom de Jean Dridéal n’est ni plus ni moins que “Chicken”. Alors, vraie publicité pour les poulets d’Auvergne ou provocation auvergnate envers l’empire capitoliste ? Si une pseudo-marque d’origine toulousaine sort une publicité avec Clerc qui balance une assiette de cassoulet à la tête d’un bouddhiste, on sera fixé…

Ce que j’aurais fait à leur place : Une photo de Pastigo avec sa femme/soeur/fille (rayez la seule mention inutile)au milieu du poulailler , simplement vêtus d’une paire de botte et d’une fourche.

 

Kikou !

Celle là est juste pour les moteurs de recherche. Daniel Carter nu. Daniel Carter Porno. Daniel Carter Sextape. Marc Lièvremont Nu. (Ben oué tant qu’on y est).

 

Quand allons-nous dans le Cantal ?

Non, vraiment, là, je peux plus. Désolé…

Les rugbymen et la pub

Les Rugbymen au service de la société de consommation, mais où sont les Valeurs ? ©

Par Le Stagiaire

La publicité et les Valeurs du Rugby® sont-elles compatibles ? D’un côté, le monde impitoyable de la pub, symbole du capitalisme, qui nous manipule pour mieux nous vendre des Croustibat et du Coca, et de l’autre, nos belles et grosses valeurs, empreintes d’innocence, de pureté et d’engagement désintéressé.

Les joueurs, dont la notoriété ne fait qu’augmenter avec la hausse de la médiatisation du rugby sont de plus en plus sollicités par les marques pour vendre des shampooings, des slips ou du jambon. Et, Valeurs du Rugby® ou non, peu nombreux sont ceux qui cracheraient sur une petite rallonge à la fin du mois. Seul problème, si la quantité des sollicitations augmente, la qualité ne suit pas toujours. C’est ainsi que, lorsque les pousse-cailloux enchaînent les publicités grandioses et époustouflantes pour les grands équipementiers sportifs, les rugbymen doivent souvent se contenter de marques moins glamour, plus « grand-public », plus traditionnelles, plus régionales bref… plus Valeurs du Rugby® quoi.

Dans la pub et dans un formidable élan de motivation, je me propose donc de revoir et analyser avec vous quelques-unes des meilleures apparitions télévisuelles sponsorisées des acteurs (au sens figuré seulement vous allez vous en rendre compte) du monde du rugby.

Christophe Dominici pour Head & Shoulders


On commence avec l’affaire Dominici. Joueur phare des années 2000, il est l’un des premiers à avoir fait des spots télé. Cette pub pour Head&Shoulders date de 2007, un peu avant la Coupe du Monde en France donc (période où évidemment les joueurs ont été particulièrement sollicités). L’ex jeune pop’ du Stade Français se livre ici à un témoignage intime sur ses secrets capillaires. Assis tranquillement sur son canapé Ikéa, il confie aux téléspectateurs à quel point c’est angoissant de rentrer sur un terrain de rugby et donc, à quel point c’est dramatique pour ses cheveux (le lien est évident non ?). Afin d’intensifier la force du témoignage, le publicitaire a l’idée de reconstituer la scène en parallèle. On voit donc Dominici à des moments clés et symboliques d’un match de rugby (dans les couloirs du vestiaire et derrière la ligne d’en-but).

Globalement, cette pub est complètement foirée et n’a absolument aucune crédibilité. Premièrement, je vous rappelle qu’on est en 2007, donc voir Christophe Dominici marquer un essai est déjà complètement surréaliste. En plus de ça, pour des raisons juridiques, il est obligé d’apparaître dans un maillot « uni » sans sponsor ni même logo de club. Idem pour les crampons, qui ont dû être fabriqués spécialement pour l’occasion puisque même ceux à 15 euros chez Décathlon sont plus beaux que les siens. On suppose donc, en essayant de jouer un peu le jeu, que c’est un match d’entraînement. Problème, dans la scène du couloir, on entend la foule gronder d’impatience en attendant les joueurs. Christophe Dominici est alors joueur au Stade Français. Vous voyez l’ambiance de Charlety pour un match officiel ? Bon bah maintenant imaginez l’ambiance pour un match d’entraînement. Voilà, voilà. Au final, la scène la plus crédible reste celle du Air Plaquage, parfaitement doublée par Jérôme Porical.

Ce que j’aurais fait à la place d’Head & Shoulders : Bon déjà, j’aurai pris quelqu’un qui, capillairement parlant, parle plus aux amateurs du rugby. Dimitri Szarzewski par exemple. Au niveau du scénario quelque chose de beaucoup plus simple : une mêlée qui se relève (je vous rappelle qu’on est en 2007. Sinon pour plus de crédibilité il aurait fallu qu’elle s’écroule) et la tête du talonneur du Racing qui émerge et, dans un mouvement filmé au ralenti, secoue sa tignasse de gauche à droite à la manière des mannequins qui sortent de l’eau. Puis, en plan serré sur son visage, il débite les conneries sur les bienfaits du produit pour ses cheveux avant d’asséner un énorme coup de boule à son vis-à-vis (Valeurs du Rugby obligent®). Packshot de fin, explosion des ventes auprès des premières lignes dans les deux semaines.

Christophe Dominici pour St-Yorre


On continue avec Christophe Dominici, trois ans plus tard. Si lors de la pub précédente, il était qualifié de « Joueur de rugby », il est cette fois devenu « Champion de rugby ». On se rattrape à ce qu’on peut puisqu’il était alors joueur retraité et entraîneur déchu du Stade Français. Et oui, il y a quelques années encore, le Stade Français gagnait des titres. Ca parait presque aussi surréaliste que la pub en question. Cette fois ci au bord du terrain, avec son superbe maillot Saint-Yorre, il observe ses coéquipiers s’activer. L’objectif de la publicité est de nous montrer qu' « en match comme à l’entraînement, c’est Saint-Yorre qu’on boit ». Pour information, l’équipe de Saint-Yorre existe vraiment et joue probablement en série régionale. Si vous voulez mon avis, ils ont le droit à la même chose que dans toutes les équipes de rugby de France : de l’eau du robinet dans des bouteilles éclatées et dont l’étiquette de la marque a été arrachée (Exception : les clubs de milliardaires ont généralement droit à des gourdes).

On notera tout de même le réalisme de la scène où Dominici se fait intercepter. On sent le mec qui a longtemps joué avec Rémi Martin. Enfin, nous ne reviendrons pas sur le slogan, que même un stagiaire bourré n’aurait pas osé proposer.

Fort de ces deux expériences, Christophe Dominici a décidé de poursuivre sa carrière de comédien, notamment dans le téléfilm «Pour toi, j’ai tué». Pour cela, il a probablement passé avec brio le fameux test du «Meurs comme Marion Cotillard», même s’il n’a sûrement pas réussi à égaler la performance de Jocelyn Quivrin.

Enfin, vous pourrez le retrouver à la rentrée à l’émission «Danse avec les stars». On en trépigne d’impatience…

Ce que j’aurais fait à la place de Saint-Yorre : Reconstitution d’une troisième mi-temps de l’Equipe de France. Pascal Papé qui fait un bras de fer avec Louis Picamoles , Florian Fritz qui urine sur une table avant que Servat ne fasse une session de ventriglisse dessus, Matthieu Bastareaud qui zouke avec une table de nuit, Morgan Parra qui pique discrètement les verres de tout le monde avant d’accuser les autres pour créer des embrouilles et d’un coup… gros plan sur Thierry Dusautoir qui boit sa bouteille de Saint-Yorre avec la simple mention «Capitaine de l’équipe de France, capitaine du Stade Toulousain, élu meilleur joueur du monde dans un an». Convainquant non ?

Le XV de France pour Renault


Il faut un peu d’imagination pour comprendre cette pub Renault. Bon déjà, on peut légitimement se demander ce que foutent trois joueurs de l’Equipe de France, en tenue officielle, en plein milieu d’une zone commerciale. Soit l’équipe de créatifs chargée de la pub était complètement bourrée au moment d’écrire le synopsis (c’est une hypothèse plus que probable), soit on nous a menti sur Marcoussis. Toujours est-il qu’en passant, ils aperçoivent cette équipe de commerciaux Renault en pleine galère avant l’ouverture de leur concession auto. Valeurs du rugby® obligent, ils proposent de leur filer un coup de main. Inutile de vous dire que, dans la même situation, des footballeurs seraient passés sans même les remarquer, leur casque sur les oreilles, en écoutant du rap de délinquant comme Sexion Serge D’assaut. Bref, ce n’est pas le cas de nos petits bleus qui se lancent avec les employés dans une course contre la montre haletante pour boucler les derniers préparatifs avant l’ouverture.

Et c’est donc là que débute la partie bluffante de la pub, façon blockbuster américain, avec effets spéciaux et cascades en série. Au programme, Dimitri Szarzewski qui réussit un lancer, Imanol reconvertit talonneur et qui pousse la voiture sans les mains, une scène de cul avec une employée et enfin, clou du spectacle, François Trinh-Duc qui réussit le premier coup de pied placé de sa carrière. On n’ose pas imaginer le nombre de prises pour une scène pareille…

Avec cette pub, Renault a voulu nous en mettre plein la vue et c’est plutôt réussi. Mais ne soyons pas dupe, ça reste une pub et on n’est pas prêt de voir de tels exploits sur les pelouses du Top 14.

Ce que j’aurais fait à la place de Renault : Arrêté à un feu rouge, en pleine nuit, Imanol Kékénordoquy arbore fièrement ses nouvelles Ray-Ban. Le son de Nightcall de Kavinsky rugit des enceintes surpuissantes de sa Mégane Ovalie. C’est alors que vient se coller à sa hauteur Andy Powell, dans sa voiturette de golf dernier cri. Les regards se croisent, les deux joueurs font vrombir leur moteur et à l’instant où le feu passe au vert, démarrent dans un crissement de pneus qui hurlent dans la nuit. S’en suit une course effrénée jusqu’au stade dans les rues de la ville dont Imanol sort de justesse vainqueur grâce à sa super-voiture-Renault-qu’elle-est-trop-bien-pour-un-prix-exceptionnel-de-16590-euros. Résigné, Andy Powell regarde son concurrent disparaître, happé par la lumière et les bruits de la foule et s’éclipse à son tour par la bretelle d’autoroute la plus proche.

Fred Michalak pour Quick


Quick a réalisé le fantasme de beaucoup d’amateurs de sports et de rugby en particulier : un affrontement entre une star du b

Wedding Speeches For All

allon ovale et une star du ballon rond. On connaît la rivalité qui existe entre les deux sports, et pas fou, un publicitaire a flairé le bon filon. C’est donc au moins la troisième guerre mondiale dans ce spot de 2007 où Fred Michalak, star interplanétaire en France à cette époque pré-Coupe-du-Monde, affronte Nicolas Anelka, future ex-star déchue. La question n’est pas de savoir qui est le meilleur dans son sport ou qui a le plus de neurones (même en voulant être très méchant avec La Miche on s’abaisserait pas à le comparer à Anelka sur ce critère), mais… qui a le meilleur burger ?! Bon déjà on passera sur la contradiction entre le statut de joueur professionnel et le fait de bouffer chez Quick…

Dans la publicité, on peut donc voir Nicolas et Frédéric, vêtus d’une toque qui leur donne un air trèèès intelligent, s’affronter à coups de « skills » dans les cuisines d’un restaurant Quick. Dans un premier temps, Michalak va tenter de trouver un intervalle dans un couloir de deux ou trois mètres pour échapper à son adversaire. On se demande quel est l’intérêt de cette scène puisque ce n’est logiquement pas censé influer sur le goût du burger, mais bon, pourquoi pas. Ensuite, ce que le spot ne montre pas, c’est que Nicolas Anelka va dire dire à Michalak d’aller «se faire enculer avec ses poivrons de fils de pute». Logiquement agacé, le rugbyman réplique en tapant un drop avec son propre burger (le spot ne montre pas s’il fait 10 mètres mais c’est peu probable) imité quelques secondes plus tard par Nicolas Anelka qui reprendra victorieusement de volée son repas (Bravo l’exemple pour les enfants….). On peut logiquement supposer que des scènes importantes à la compréhension de cet enchainement ont été coupées au montage mais pas le choix, fallait faire tenir le tout en 30 secondes, et on allait quand même pas enlever le clash du regard du début…

Conclusion : si tu veux bouffer un burger dédicacé au feutre par Michalak ou Anelka, va chez Quick. Et croise les doigts pour qu’ils n’aient pas fait un foot avec en cuisine.

Ce que j’aurais fait à la place de Quick : On reprend le concept de battle entre Michalak et Anelka, ça dégénère complètement et se termine en film de 2h30 d’une guerre entre les footballeurs et rugbymen. Sur la scène de fin, une bataille épique au Stade De France où on peut voir Jamie Cudmore se battre à mains nues contre Joey Barton, Vincent Clerc tirer les cheveux de Philippe Mexès et Matthieu Valbuena mordre le mollet de Morgan Parra. La dernière scène, filmée au ralenti, montre Matthieu Bastareaud, assis seul sur une chaise au centre du terrain, en train de manger les deux burgers à l’origine de la discorde. Sur le dernier plan, gros zoom sur son visage, qui peine à dissimuler un sourire complice avec le spectateur. FIN.

Bon, ça reste moins WTF que le spot d’origine et demande peut-être une petite rallonge de budget. Mais, prévoyant, j’ai laissé la fin ouverte pour tourner une suite en cas de succès. Pas fou hein…

Bernard Laporte pour Madrange


On continue avec Bernie le Dingue dans une pub très Valeurs du Rugby® puisque c’est un spot pour le jambon Madrange. La pub joue la carte des Valeurs® à fond, avec accent du sud-ouest, champ lexical du rugby et l’image de Bernard Laporte, alors entraîneur de l’Equipe de France. On utilise la classique technique du « témoignage » où l’utilisation de la personnalité publique accentue la crédibilité de la marque, la finalité étant que, une fois devant toutes les marques de jambon au supermarché, vous vous disiez « Faut-prendre-le-jambon-Madrange-il-est-vachement-bon-c’est-Bernard-Laporte-qui-le-dit ». Autant vous dire que si vous avez déjà réfléchi comme ça, j’ai le plaisir de vous dire que mon jambon star à moi, c’est vous.

Ce que j’aurais fait à la place de Madrange : Une immense table de banquet, ornée de tranches de jambons Madrange, avec, allongé dessus, totalement nu… Sylvain Marconnet. En fond, une petite musique de Wagner. Pas une parole, juste ce plan de quelques secondes. Résultats garantis. A noter la possibilité de tourner une suite, où Marconnet fait l’amour à Lady Gaga (et sa robe en tranches de jambon), sur cette même table.

Sébastien Chabal pour Poker Stars


Comment parler hommes-sandwichs sans faire allusion à Sébastien Chabal ? On ne va pas passer en revue toutes ses apparitions parce que l’article est déjà long et que vous devez déjà pas être nombreux à avoir lu jusque là. On se contentera donc de cette pub de Poker, il faut l’admettre, plutôt réussie. On y voit Sébastien Chabal déguisé successivement dans tous les types de joueurs qu’il pourrait être. On notera que les concepteurs n’ont pas pensé à le faire apparaître en joueur de rugby. En même temps on ne peut pas leur en vouloir puisque même nous on a du mal à s’imaginer la scène. La crédibilité du spot tient aussi à l’intelligence qu’ont eue les créateurs de ne pas faire parler notre ami Chabalinou. Non pas qu’on le soupçonne d’être mauvais comédien, mais bon, on a vu ce que ça donnait avec les autres précédemment…

Ce que j’aurais fait à la place de Poker Stars : Remake de la célèbre scène de « La cité de la peur » au Racing Métro 92. Chabal prend en otage Isabelle Ithurburu et demande un avion pour partir jouer en 3ème division namibienne. Pierre Berbizier pense qu’il bluffe, Gonzalo Quesada, inquiet pour sa dulcinée, pense que non et Benjamin Fall précise qu’il n’a plus de genoux. Lorenzetti dit qu’il ne voit pas le rapport. Le suspense est insoutenable et le spot se coupe, incitant le spectateur à venir sur le site de poker pour savoir si Chabal bluffe. Dans les 24h, le site fait autant de visites qu’un diaporama de la Boucherie.

Guy Novès pour ICA

Cliquez ici pour voir la pub – déconseillée au public sensible.

Et oui, c’est terrible. Même Guy Novès, icône intouchable du rugby français, a vendu son âme au diable en s’associant à une marque. C’est la seule à ce jour et on se demande bien pourquoi celle là tant les sollicitations doivent être nombreuses. ICA Patrimoine : préparer la retraite, gérer son capital et tous les problèmes de riches qui vont avec. Toujours est-il que dans le spot en question, on réutilise la bonne vieille technique du témoignage expliquée un peu plus haut. Si Madrange a fait confiance à Laporte car il détenait (apparemment) une parole d’expert dans le domaine du jambon, ICA Patrimoine a estimé que Guytou saurait parler à leur cible (les vieux-riches). Faut admettre que le manager du Stade Toulousain, même s’il n’est pas encore dans un club de milliardaires, symbolise bien tous ces enjeux auxquels nous pouvons être confrontés. Comment gérer les doublons de comptes en banque, comment gérer le départ à la retraite de Jean Boulhiou et Yannick Jauzion, comment faire revendre ses petits boucliers de Brennus souvenirs par des petits Pakistanais dans le métro ? Problème, l’intégralité du budget a été dépensé pour attirer Guy Novès, il ne reste donc plus rien pour la direction artistique. C’est donc un stagiaire qui a probablement filmé le spot avec un zoom inquiétant sur le visage de Guy Novès et son célèbre « sourire-crispé-du-mec-qui-vient-de-gagner-son-9ème-titre-de-champion-deFrance-mais-sans-marquer-d’essais-et-c’est-un-peu-la-honte. » Personnellement j’ai eu un moment de gène devant un visage aussi stoïque, me demandant carrément s’il n’était pas en fait décédé juste avant le « Action » et que personne ne s’en soit rendu compte.

Ce que j’aurai fait à la place de ICA Patrimoine : Rien, j’aurais gardé l’argent pour me refaire un site internet.

Voilà, c’est tout pour cette partie, consacrée au spot TV. Evidemment il en manque beaucoup, mais on ne pouvait pas tout analyser. Déjà que là il y a pas beaucoup d’images. Promis, si ça vous a plu, d’ici quelques mois/années, je ferai peut-être une partie 2 avec les campagnes d’affichage. Au programme : Rougerie en slip, Clément Poitrenaud en livreur de pneus, Julien Malzieu en fermier, Chabal en costard pour une marque de parfum, Michalak mannequin pour une marque de jean de kékés et j’en passe… Avouez, vous avez hâte….

BONUS :

Les partenariats marque/joueurs idéals (A vous de compléter) :

Matthieu Bastareaud et Ikéa

Mourad Boudjellal et American Express

Christopher Tolofua et Pizza Hut

Wesley Fofana et Sentry Safe

Marc Lièvremont et Trivial Pursuit

Alexis Palisson et Toys’r’us

Yannick Jauzion et Rollator

Pierre Berbizier et colgate

Fabien Barcella et Carambar

Monsieur Péchambert et les biscottes Pelletier

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Présentation Taupe 14 : Stade Toulousain

Le meilleur club de la galaxie aura t-il droit à la meilleure fiche de la galaxie ? Même pas, on refilé le boulot au Stagiaire.

Par le Stagiaire

Devise :

Parmi les devises non-officielles, on peut citer « Qui c’est les plus forts ? Evidemment c’est Toulouse », « Toulouse, capitole du rugby », « Interdiction de doubler», «Le rugby est un sport qui se joue à quinze contre quinze et à la fin c'est toujours Toulouse qui gagne (surtout s’ils ont un club italien dans leur poule) » ou la plus récente « Soit on finit sa carrière en héros soit on joue assez longtemps pour se voir endosser le rôle du papa des lignes arrières », inventée en hommage à Yannick Jauzion.

Bien sûr, la devise la plus célèbre reste « Jeu de mains, jeu de Toulousains », mais l’origine de cette expression fait référence à un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. (Notez que je fais exprès de citer un chanteur français qui n’est pas Nougaro pour augmenter mes chances de me faire insulter dans les commentaires).

La Ville et son club :

La prison de Saint Michel qui devait être détruite va finalement peut-être à nouveau servir.

Toulouse, ville du Sud-Ouest (mais un Sud-Ouest différent de celui de Biarritz ou Bayonne, faut pas déconner) est en passe de devenir la ville la plus dangereuse du monde (après Rio de Janeiro). En effet, si les fusillades, explosions, noyades, prises d’otage et autres braquages sont devenus monnaie courante dans la ville rose, cette dernière peut encore s’accrocher derrière une religion commune qui unit son peuple : le Rugby et ses Valeurs® (contrairement aux petits Brésiliens des bidonvilles qui pactisent avec le diable du Football dès leur plus jeune âge). Modestement qualifié de « meilleur club de rugby de tous les temps » sur Wikipédia, le Stade Toulousain, coaché d’une main de fer par son prophète Guy Novès, n’en finit pas de faire des adeptes, pour la plupart ouvertement extrémistes. Quadruple champion d’Europe, 19 fois champion de France (tenant du titre depuis deux ans), le Stade Toulousain est une véritable machine qui a gagné un respect éternel de ses adversaires… mais qui a parfois un peu tendance à oublier d’y appliquer sa réciproque.

Le Stade :

Photo prise par Jean Bouilhou lors de son premier entraînement au Stade Toulousain #rugbydavant

Le stade officiel est celui d’Ernest Wallon en hommage au premier président du club (et non pas pour se foutre de la gueule du Stade Français qui délocalise ses matchs en Belgique). Mais il n’est au final utilisé que pour les matchs amicaux (= adversaires entre la 9ème et la 14ème place), les matchs où Toulouse fait tourner son effectif (= adversaires entre la 5ème et la 9ème place) et les matchs européens de moindre importance (= tous les matchs qui ne sont pas contre une équipe ayant remporté une H-Cup ces cinq dernières années).

Ensuite, le club réquisitionne régulièrement l’antre du « Stadium », conçue principalement pour les footeux, mais dont la capacité (35 000 places) permet d’accueillir davantage de disciples. Ces matchs sont aussi généralement l’occasion idéale pour les salariés de la Dépêche du Midi d’arrondir leurs fins de mois en revendant les places qu’on leur a gracieusement offertes. Bien plus cher que le prix d’origine bien sûr, sinon ça n’a aucun intérêt. Les clubs adverses bénéficiant de l’honneur d’être reçus au Stadium sont ceux qui n’apparaissent dans aucune des catégories citées plus haut. Autant vous dire qu’on peut les compter sur les doigts de la main d’un petit lépreux de Djakarta.

Enfin, pendant presque la moitié de l’année, le Stade Toulousain fait de l’humanitaire en se déplaçant dans les différents stades de France (allant même parfois dans des contrées lointaines comme Bordeaux) faire rêver les plus petits dont les yeux pétillent devant cette pléiade d’internationaux. Bien sûr, ce cas ne s’applique pas aux Parisiens qui doivent chaque année se contenter de voir les – 21 ans qui, comme un rite initiatique, viennent en repérage au Stade de France en perspective de leur future carrière internationale.

Les Bouchers :

L’an dernier, j’avais cité Yoann Maestri, formé à Toulon et digne successeur de Patricio Albacete, le clown triste argentin. Après une année de très haut niveau où il aura côtoyé les plus grands en Equipe de France (Pascal Papé en fait), le jeune deuxième ligne aura à cœur de confirmer ce beau potentiel et capitaliser sur la confiance que lui accorde Ouin-Ouin en battant son modeste score de un carton rouge et aucun carton jaune lors de la session précédente.

Juste après lui dans le classement « Discipline » de la LNR arrivait l’inévitable Florian Fritz, qui reste sur un score de 5 cartons jaunes, mais aucun doigt d’honneur ou fait divers notable. Pire, le centre électrique du Stade Toulousain a su retrouver la confiance du sélectionneur de l’Equipe de France et passer pour un joueur apaisé et ayant appris à se contrôler. Il aura sûrement à cœur de redorer son blason de boucher lors de la prochaine saison et ainsi définitivement ruiner sa carrière internationale.

Enfin, comment ne pas parler de Gurthro Steenkamp. Avec son nom tout droit sorti d’un livre de Tolkien et le physique de troll qui va avec, le pilier arrivé l’an dernier à Toulouse a prouvé qu’on avait parfois raison de se fier aux apparences en désossant plusieurs de ses adversaires (et en se désossant tout seul ce qui a considérablement réduit son temps de jeu). International sud-africain, il a préféré rester en France et ne pas rater la reprise du Taupe 14 plutôt que de participer au Four Nations. « Toulouse, c’est chez moi » aurait-il déclaré. On se souviendra que le dernier joueur étranger à avoir affirmé se sentir autant toulousain n’est autre que Byron Kelleher. Espérons que les raisons qui poussent le pilier à prononcer ces mots soient différentes de celles de son prédécesseur.

La Boucherie compte en tout cas sur lui pour se montrer à la hauteur cette année, en espérant qu’il ne soit pas handicapé par des blessures à répétition. Le mot d’ordre est simple : du sang et des larmes.

Sur son protège-dents, Gurthro aime inscrire le nom de ses prochaines victimes. Max Evans doit être impatient de jouer vendredi.

Les Joueurs clefs :

Difficile, quand on a l’effectif du Stade Toulousain devant les yeux, de sortir un joueur du lot (et Garonne). Et c’est au final la grande force et la grande faiblesse de cette équipe, capable d’être première toute l’année sans jamais aligner de véritable équipe-type. Les deux seules fois où on l’aperçoit réellement, c’est lors des phases finales de championnat et de H-Cup. Une stratégie forcée par les doublons selon les entraîneurs, et qui est probablement responsable du manque de liant et de fluidité dans le jeu depuis plusieurs saisons. Oui, les trois ou quatre doublons annuels empêchent de bien jouer les 30 matchs qui restent.

Dans le pack, on citera tout de même Thierry Dusautoir et Jean Bouilhou pour leur apport sur le terrain et dans le vestiaire. Non, ne comptez pas sur moi pour faire une vanne sur le charisme de Thierry Dusautoir, c’est beaucoup trop facile. Picamoles semble lui aussi avoir franchi le stade du simple espoir (contrairement à Michalak) et il devra maintenant continuer à s’affirmer comme le grand troisième ligne centre que le Stade Toulousain attend depuis plusieurs saisons… Ce qui passera inévitablement par la résolution de ce problème de caleçon rose. Il sera aussi intéressant d’analyser comment la première ligne surmontera le départ de William Servat. Bon, c’est pas comme s’il était très loin non plus mais on peut légitimement se demander (sans vouloir faire de parallèle bancal bien sûr) si le manque d’efficacité offensive du Stade Toulousain l’année passée n’était pas tout simplement due à l’incapacité des trois quarts de se remettre de l’absence de Pierre-Gilles Lakafia…

Derrière, il faudra encore compter sur Luke Mc Alister. S’il a brillé en premier centre sur la fin de saison, il sera néanmoins dépendant des performances de Lionel Beauxis à l’ouverture, auteur d’une saison mitigée l’année passée. Des performances très irrégulières qui ont légitimé plus que jamais son surnom de « Yoyo » : un coup en haut, un coup en bas et très vite mal au crâne quand on le regarde jouer trop longtemps. Florian Fritz devra lui choisir entre ses pulsions de violence et son nouveau rôle de fauve apprivoisé, toujours dur sur le terrain, mais dans le respect des règles du jeu et de la convention de Genève.

Enfin, Clément Poitrenaud essaiera de continuer sur son excellente saison passée, profitant de la blessure de Maxime Médard pour continuer de prouver qu’il est capable d’être plus régulier qu’on ne veut le laisser penser. Avec à la clé un poste stable en Equipe de France et surtout des sollicitations publicitaires un peu plus classes que Delpeyrat et Taquipneu.

Les Recrues :

Contrairement à l’an dernier où le Stade Toulousain avait été faire ses courses à l’étranger, le champion de France a cette fois misé sur des joueurs français, participant ainsi à l’effort national pour redresser l’économie. « Achetez français » disait François Bayrou ! Bon, on souhaite tout de même aux Toulousains une fin moins tragi-comique que celle du politique palois.

Devant, le jeune pilier Antoine Guillamon arrive de Lyon essentiellement pour apprendre et faire sa place sur le long terme. Avec sa tête de gros geek/nounours-à-qui-on-a-envie-de-faire-des-câlins, il est certes beaucoup moins effrayant que Gurthro Steenkamp d’extermination mais est considéré comme un grand espoir à son poste. Avec Poux, Johnston et surtout Coach Servat, le voilà bien entouré pour progresser. Et dans quelques années, quand il sera en Equipe de France, tout le monde pensera qu’il a été formé à Toulouse puisque c’est là que les gens en auront la plupart du temps entendu parler pour la première fois. Ils sont forts ces Toulousains…

Antoine Guillamon raconte comment il a décroché son contrat au Stade Toulousain en gagnant un tournoi de Jonah Lomu Rugby Challenge

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lign: justify;”>Pour mettre fin à la valse des talonneurs géorgiens, c’est Virgile Lacombe qui a finalement été recruté. Cet ex-Toulousain avait quitté le club pour Brive l’an dernier, se considérant de toute façon barré par la concurrence de William Servat et de la nouvelle recrue Botha. Le jeune homme a fait preuve de French Flair puisque s’il y a bien une année où le club aurait eu besoin de lui, c’est celle-là. Les Toulousains ont été maudits à ce poste toute la saison dernière et Virgile Lacombe, joueur d’un niveau plus que correct, n’aurait pas été de trop. Mais après la saison à Brive et la fin tragique qu’on connait, le talonneur s’est retrouvé sans club… jusqu’à ce que les Rouge et Noir lui proposent de revenir. Tels les Ross et Rachel du rugby français, les revoilà donc de nouveau ensemble. Il va cependant falloir qu’il s’accroche car tout ceci reste bien fragile et le risque de se retrouver à faire banquette derrière Botha et Tolofua toute la saison est très élevé. Heureusement qu’il est sympa et qu’il a le sens de l’humour…

Toujours depuis Brive, on notera aussi l’arrivée du pilier géorgien (et non pas bourguignon) Kakovin, venu remplacer numériquement Daan Human.

En troisième ligne, on remarquera aussi l’arrivée d’Edwin Maka, neveu des joueurs du même nom passés il y a quelques saisons en terre rose. Avec son gabarit impressionnant (2m02, 130 kilos), il tentera de grappiller du temps de jeu et de se faire une place à des postes déjà bien garnis. Et puis dans le pire des cas, il occupera ses journées en faisant un peu de ménage chez son oncle, apparemment souvent à court de main d’œuvre bénévole…

Toulouse joue aussi la carte jeune avec l’arrivée du centre toulonnais Fickou. Agé de seulement 18 ans, il est là pour succéder à Yannick Jauzion dans les années à venir. Réputé créatif, on ne sait pas trop si c’est dû à de véritables capacités à faire une passe après contact ou juste parce que, comme Michalak, il fait de la peinture et de la guitare pour occuper ses journées. Dans tous les cas il tentera tant bien que mal d’obtenir un peu de temps de jeu et de toucher quelques ballons au milieu de Fritz et David, peu partageurs sur ce point.

Enfin, dernière recrue et non des moindres : Yoann Huget. L’ailier/arrière bayonnais revient lui aussi à Toulouse (où il a été formé). Malgré une forte concurrence, il voudra sûrement prouver qu’il a les qualités pour s’imposer au plus haut niveau. Je parle bien sûr du nombre de groupies. Au milieu de Vincent Clerc, Clément Poitrenaud ou Maxime Médard, il aura fort à faire pour tirer son épingle du jeu. Et il ne pourra même pas compter sur ses frisettes en début de saison, puisque la tradition veut logiquement que les petits nouveaux soient tondus à leur arrivée. Gros challenge donc pour « Bouclettes».

Les départs :

Alors que Yannick Bru quitte le staff pour aller entraîner les avants du XV de France, William Servat met un terme à sa carrière pour le remplacer. La Bûche manquera cruellement sur le terrain, c’est une certitude mais il reste à l’orée du bois et il aura sûrement beaucoup à apprendre à ses nouveaux padawans. Reste à savoir si, comme Jean-Baptiste Elissalde, il devra passer le concours du GIGN en parallèle pour avoir l’autorisation d’être au bord de la pelouse.

Du côté des joueurs lassés de leur rôle de pigistes, on notera les départs de Nicolas Bézy pour le Stade Français, de Falefa (l’inviter) pour Agen, de Caucaunibuca pour Carcassonne (ou pas, en fait) de Boutemane pour Bègles Bordeaux ou encore de Shaun of the dead Sowerby, parti pour Grenoble.

Enfin, Daan Human a lui aussi mis un terme à sa belle carrière.

Le premier geste de survie qu’a dû apprendre William Servat pour intégrer le staff du Stade Toulousain

Les joueurs à suivre :

Yoann Huget. Ce conseil s’adresse surtout à l’agence antidopage. (Copyright Ovale Masqué)

Plus sérieusement, l’ex-playboy de l’Aviron a véritablement une carte à jouer. Performant à Bayonne, il est souvent pris à partie par les amateurs de rugby qui s’arrêtent à ses performances médiocres en sélection nationale. Auteur d’une bonne préparation, il n’aura cependant pas le luxe d’une période d’adaptation quand on voit la concurrence à laquelle il sera confronté.

Puisque la plupart des joueurs du Stade Toulousain sont déjà des cadres confirmés, on s’attardera davantage sur les performances de joueurs en devenir et qui voudront confirmer leur bonne saison précédente. Parmi eux : Gilian Galan, Timoci Matanavou ou encore Yann David.

Pour les plus courageux, vous pouvez aussi vous amuser à suivre Yannick Jauzion, mais autant vous prévenir, ça risque d’être encore plus lent et chiant qu’un film de Sofia Coppola.

Daddy’s home…

Le scénario idéal :

Cette année sans Coupe du Monde embête bien le Stade Toulousain qui se retrouve avec beaucoup plus d’internationaux que de places disponibles sur la feuille de match. Il décide donc d’inscrire une seconde équipe en cinquième série pour permettre à tout le monde d’avoir du temps de jeu. Les joueurs passent d’une équipe à l’autre et terrassent leurs adversaires les uns après les autres. A la trêve, le Stade Toulousain est invaincu, Yoan Huget est le meilleur marqueur de l’équipe (de cinquième série) et chaque joueur n’a pas eu besoin de jouer plus de trois matchs en Top 14. Lors du Tournoi des Six Nations, Yannick Bru se débrouille avec Ouin-Ouin pour qu’aucun avant du Stade ne soit appelé et qu’ils puissent ainsi éviter un maximum de doublons. Pascal Papé est donc chargé de couvrir tous les postes, ce qu’il fait avec brio. Malgré sa non-participation, Thierry Dusautoir est élu meilleur joueur du tournoi, par principe. Jusqu’aux phases finales de H-Cup, le Stade Toulousain fait tourner son effectif pour économiser ses joueurs. Les compositions d’équipe des différents matchs sont tirées au sort, ce qui n’empêche pas les Toulousains d’enchaîner les victoires. Louis Picamoles se révèle ainsi un centre beaucoup plus créatif que Yann David (ce qui n’est pas un exploit en soi) et le repositionnement de Yannick Nyanga à l’ouverture signe le retour du jeu à la Toulousaine.

En finale, ils battent Clermont (que Pierre Mignoni, prince de la lose, avait rejoint en cours de saison, voyant que les espoirs de titre se situaient plus en Auvergne que sur la Rade). Point d’orgue de cette journée, Gurthro Steenkamp brise la nuque de Nelson Monfort, qui lui demandait à la fin du match s’il dédiait cette victoire aux Sud-Africains victimes de l’Apartheid. Problème majeur pour Guy Novès : son équipe marche tout droit vers le doublé. Pour garder une crédibilité auprès de ses fans, il décide donc de tout faire pour ne pas remporter la finale du Taupe 14 face à Toulon. C’est une réussite, Toulon est sacré champion de France, Mourad Boudjellal meurt d’une overdose dans la nuit et Pierre Mignoni se pend dans la salle de bain d’Ovale Masqué (qui n’y va jamais et qui ne découvrira donc le cadavre que trois semaines plus tard en allant vomir ses coquillettes périmées).

Le scénario cauchemar :

Après n’avoir remporté aucune médaille lors des Jeux Olympiques de Londres, le Stade Toulousain est en crise. Fatigués de gagner tous les ans, les joueurs semblent incapables de trouver des sources de motivation pour continuer à s’envoyer sur le terrain. Guy Novès les ménage lors des rencontres contre les grosses équipes en envoyant ses cadets mais les titulaires enchaînent les contre-performances contre les petites équipes. Seulement 8ème à la fin de l’année 2012, le pire reste à venir. L’IRB décide en effet d’intégrer l’Espagne, le Portugal, la Géorgie et la Belgique au Tournoi des Six Nations, qui devient donc le Tournoi des Dix Nations. Il dure jusqu’au mois de mai (les matchs sont dorénavant aller/retour) et le Stade Toulousain s’enfonce un peu plus dans le classement. Pire, ils ne se qualifient pas pour les quarts de finale de H-Cup après une défaite contre les Italiens de Trévise.

La ville sombre peu à peu dans le chaos, Guy Novès démissionne, Jean-Baptiste Elissalde prend sa place et applique une politique de terreur sans pitié. Il menace notamment les joueurs de demander à ses followers d’arrêter de les suivre s’ils ne réalisent pas de bonnes performances. Terrifiés, ils planifient tous leur départ à la fin de la saison en demandant des retweets aux clubs qu’ils souhaitent intégrer. JB Elissalde embauche son père pour l’épauler, mais le licencie quelques semaines plus tard, se rendant compte qu’en effet, il est vraiment trop mauvais. Le Stade Toulousain se sauve finalement lors de la dernière journée de Top 14 grâce à un essai de Yoann Huget face au futur champion de France castrais qui faisait heureusement tourner son effectif sur ce match.

Les Objectifs :

Puisqu’ils ne peuvent pas avoir les deux compétitions dans lesquelles ils sont engagés (LE DOUBLÉ EST IMPOSSIBLE), les Toulousains miseront certainement plus sur la H-Cup cette saison. Cela fait maintenant trois ans qu’ils ne l’ont pas remportée et les joueurs sont à cours d’idées de conneries à faire pour martyriser le Bouclier de Brennus.

La gestion de l’effectif sera cependant la clé de toute cette réussite. Comment donner du temps de jeu à tous ces excellents joueurs sans perdre en cohésion ? Comment les joueurs peuvent-ils engranger de la confiance et se lâcher sur le terrain quand ils savent que la moindre contre-performance profitera à la concurrence et peut les condamner pour le reste de la saison ? Si la méthode a fait ses preuves sur les résultats, le trio d’entraîneurs va sérieusement devoir se pencher sur le problème de la manière. Car depuis quelques années, le Stade Toulousain engrange les victoires et les trophées, mais ne fait plus vraiment rêver au sens propre et est très loin d’être l’équipe qui produit le plus de jeu du championnat (malgré son effectif et ce qu’en disent ses supporters pourtant toujours de bonne foi).

«L’important c’est la victoire ». Certes, et la victoire est très souvent belle. Mais pendant ce temps-là, c’est la culture du club qui emmagasine les défaites… « A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire » disait Corneille, célèbre chanteur français du début du 21ème siècle.

Continue ton développement, c’est très intéressant.

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