Pierre Villegueux analyse la finale de la Coupe du Monde Et merde… Et voilà ! On s’est encore fait avoir. Il suffit de lire la presse, française et internationale (une fois n’est pas coutume) pour s’en convaincre : la France a gagné la finale. Les Bleus ont été plus beaux, plus forts, plus courageux. On peut même dire qu’ils ont mieux joué que les All Blacks qu’ils ont largement dominés chez eux à l’Eden Park. Plus puissant qu’un shoot de morphine, une petite injection de french flair suffit à faire oublier la défaite à tout le monde. On est tellement stoned qu’on en arrive à croire l’IRB quand elle nous dit que Thierry Dusautoir est le meilleur joueur du monde. Sans déconner. Tout va bien donc, demain les Bleus boufferont des petits fours à l’Elysée (ça leur changera de ceux de Jo Maso) puis ils iront parader Place de la Concorde comme de beaux vainqueurs. Happy end. Sauf que si la France a peut-être gagné la finale, ce sont bien les Blacks qui sont champions du monde. Les Français sont vraiment des grands seigneurs : ils laissent jouer les Blacks en noir, puis ils les laissent même gagner la Coupe du Monde, parce que bon, sur l’ensemble, faut bien avouer qu’ils la méritaient plus que nous. Parce que, n’en déplaise aux amateurs de théories du complot, qui cherchent déjà à nous prouver que la pénalité de Stephen Donald n’a jamais percuté le Pentagone, les Français ont perdu le match tous seuls comme des grands. Je croyais que le mojo de la loose et la place du con (ou du « loser magnifique ») avait été refilée aux Gallois. Je m’étais trompé. Sévère rechute en finale de la Coupe du Monde. Les romantiques seront contents, les aigris parleront de l’arbitrage, Richard Escot continuera de dire de la merde : rien n’a changé finalement. Trop touchés par les critiques, les Français ont été orgueilleux et ils ont voulu montrer que le french flair n’était pas mort. Ainsi, ils ont joué avec courage, mais aussi avec plus d’audace qu’à l’habitude en écartant les ballons et en enchaînement les passes et les phases de jeu. Ceux qui rêvaient de voir les Gallois en finale étaient consolés. Mais les Bleus ont malheureusement oublié les fondamentaux pour réussir à battre les Blacks. Enfin LE fondamental : démolir ce gros con de Richie McCaw. Dans un tel match avec un tel enjeu, on pouvait légitimement espérer que Pascal Papé élèverait son niveau de jeu. Qu’il sortirait enfin cette pêche monumentale qu’on a tous rêvé d’envoyer dans la tronche de hérisson bodybuildé du capitaine néo-zélandais. Mais non, rien ! Il a préféré cracher sur un journaliste, comme un vulgaire Robert Downey Junior à la sortie de sa 7ème cure de désintox’. A peine Dimitri Yachvili a t-il essayé de piétiner le mollet de l’homme invisible. Un beau geste… mais ça, c’est le travail de tes avants Dimitri. Personne d’autre n’a osé. Au lieu de ça, c’est Richard qui s’en est donné à coeur joie avec un coup de genou sur la tête de Morgan Parra qui lui aurait valu une disqualification en Ultimate Fighting. Ou comment flinguer notre meilleur buteur dès la première mi-temps… Pourtant il y avait la place. Si le puceau Cruden s’était montré à son avantage contre cette équipe de plagistes australiens (on regrette encore qu’ils aient éliminé les Boks par miracle… au moins les Sud-Af’ auraient épuisé un peu les Blacks avant la finale), il a été vite étouffé, notamment après un superbe plaquage en sandwich de Bonnaire et Dusautoir. Affolé, il a préféré se péter les ligaments plutôt que de continuer à se faire martyriser par la troisième ligne française. Et que dire de Piri Weepu ? Le Kamel Ouali du Haka a montré ses limites sur un vrai match à enjeu. L’Ewok a barbe rousse a complètement perdu les pédales en descendant plusieurs espèce d’oiseaux en voie de disparition sur ses pénalités, en réalisant une splendide passe au pied pour Trinh-Duc sur l’essai français, avant de conclure sa prestation magistrale par une « Skrela ». Non pas un KO, un coup de pied de renvoi dans les tribunes. A partir de là, les tout-noirs se sont retrouvés avec une charnière Andy Ellis (le mec qui s’est fait piquer sa place par un demi de mêlée samoan aux Crusaders, c’est dire le niveau) et Stephen Donald, le plus grand clown de l’histoire des All Blacks, le mec qui est capable de se feinter lui-même alors qu’il y a un 1 contre 3 à jouer. Les pauvres jouaient à l’envers, les gars du New Zealand Herald étaient déjà prêts à titrer « chokers » en une le lendemain matin. Mais nous n’avons pas su saisir l’occasion. Nous avons attendu une faute qui ne viendrait jamais – en même temps, on sait bien que les arbitres de l’hémisphère sud ne sifflent rien. Pas même le jeu violent, puisque Mr Joubert est sud-africain, et qu’essayer d’arracher la tête de son adversaire est une marque de respect dans son pays. Certes, il y a bien eu deux trois occasions, notamment grâce à François Trinh-Duc. Donald Duc, c’était le scénario Hollywood chewing gum de la finale : le chouchou de Marc Lièvremont, abandonné sur la route des vacances. Le fidèle labrador remplacé par un petit caniche aboyeur. Et quand le caniche s’est fait déboîter la boite crânienne par McVache, on a bien cru que Donald Duc serait le héros de la finale. Une belle rentrée, une belle percée – peut être la plus belle action du match – FTD y a cru à fond à son beau destin. Il s’est même un peu pris pour quelqu’un d’autre en tentant cette pénalité de 50 mètres : quand t’es 4ème buteur à Montpellier, faut peut être rester un peu modeste quand même. En vérité, Damien Traille aurait dû taper cette pénalité. Et il l’aurait sans doute passée, devenant l’idole de tout un peuple. Ben quoi ? Du coté des Blacks le héros aura été Stephen Donald, tout était permis dimanche. Mais c’est trop tard maintenant. On a encore perdu. Notre troisième finale de Coupe du Monde, encore un record à la con à ajouter à notre palmarès. Marc Lièvremont l’entraîneur n’aura pas fait mieux que Marc Lièvremont le joueur. Finalement le chouchou de la DTN aura rendu un bel hommage à son père spirituel Jean-Claude Skrela : après avoir essayé en vain de faire jouer un jeu ambitieux à une bande de gros branleurs plus ou moins talentueux (ou “sales gosses” si vous préférez), il a préféré endosser le rôle du méchant et liguer tout le monde contre lui, la presse et les joueurs, pour le bien de la patrie. Marc, tu t’es sacrifié pour nous, tu t’es même affiché avec une moustache ridicule devant le monde entier, et ça on ne l’oubliera pas! On espère maintenant que tu vas connaître un peu de repos, profiter de la vie, aller à la pêche, trouver des gens avec qui tu pourras finir ton putain de pack de bières. Et un petit conseil : si Serge Blanco t’appelle pour remplacer Lagisquet, raccroche tout de suite : c’est un piège. Voilà, c’est fini. On est toujours pas champions du monde, et on va abandonner Marc, sa fraîcheur, sa spontanéité, ses qualités et ses (gros) défauts pour Philippe Saint-André, sa langue de bois, son air de droopy et sa voix de crooner à la Richard Virenque. Un profil de « manager », plus de la lignée de Bernard Laporte, dit-on. Il pourra peut être d’ailleurs faire mieux que lui, car si Bernie le Dingue entraîne le RCT depuis un plateau de télé depuis 3 semaines, Philippe, lui, pourra le faire depuis sa cellule à Fleury-Mérogis. Nicolas Mas A fait un bon concours de sosie de « La Chose » des 4 Fantastiques avec Mealamu. A part ça, solide comme d’hab. William Servat Bon match. Allez courage William, cette saison Guy Novès a prévu de te faire jouer 44 matchs seulement. Jean-Baptiste Poux Pénalisé en mêlée quelques fois. Allez courage Jean-Baptiste, tu vas pouvoir retourner à Toulouse faire banquette. Pascal Papé « Thorn, je savais qu’il prenait sa retraite internationale ce soir. C’est un exemple, pour moi, un deuxième ligne un peu con, un peu costaud. Je voulais me mettre à son niveau. Tous les deux, on a pris et on a donné je crois… » Une phrase a l’image de sa Coupe du Monde (sur et en dehors du terrain) : sublime! La Boucherie a trouvé un nouveau héros. Finalement on est comme les socialistes, on se demande si on a choisi le bon candidat pour 2012 avec David Marty… Lionel Nallet Lionel est content, il a pu mettre ses « coups de casque » et faire le travail de l’ombre dans lequel il excelle. Pour le féliciter, un journal néo-zélandais l’a placé dans le XV du Mondial. Avec la photo de Julien Pierre. Thierry Dusautoir Saluons le self-control du mec qui vient de perdre une finale de Coupe du Monde et qui se fait appeler « Thierry Henry » par un journaliste néo-zélandais, en direct et mondiovision. Y’a des coups de boule qui se perdent. Sinon gros match, comme en quart et en demie. J’utilise également des images de son regard pendant le Haka des Blacks pour forcer mon fils à faire ses devoirs. Non je déconne, je n’ai jamais rencontré mon fils, j’ai eu l’intelligence de me barrer avant sa naissance. Julien Bonnaire On l’a attendu le drop de la victoire à la 80ème. Mais le Jean Dridéal des avants n’a pas eu l’occasion de devenir le héros qu’il aurait mérité d’être. Il restera donc pour le grand public « tu sais le mec avec un casque et des yeux bleus qui prend les touches ». Le digne successeur d’Olivier Magne, « tu sais le mec avec un casque qui court vite et qui marque plus d’essais que nos ailiers ». Imanol Harinordoquy 7 prises de balles en touche, quand même. Ironiquement, c’est sur notre gros point fort qu’on prend un essai parfaitement con qui nous forcera à courir après le score tout le match… sinon, bon match de Gladianol, comme d’hab. Dimitri Yachvili Plutôt un bon match du Yach qui a pris le dessus sur Kiri Weepu. Rate quand même une pénalité dans ses cordes et quelques coups de pied (touche directe, coups de pied dans la boîte foireux). On aurait peut être pu essayer une charnière Parra – Trinh-Duc non ? Non, bon… Morgan Parra En début de match, c’est Morgan Parra qui a plaqué Ma’a Nonu, et on était rassuré que ce soit lui qui s’y colle et pas Rougerie. C’est dire l’importance qu’il a pris dans l’équipe. Se fait malheureusement sécher par McVache… on ne saura donc jamais si il aurait été capable de passer les points laissés en route par Yachvili et Trinh-Duc. Trinh-Duc Tout a été dit en haut. Alexis Palisson Pas mauvais, surtout en défense. On n’a pas vu Cory Jane. En attaque il a essayé de participer au jeu mais ce n’était pas vraiment un match pour les ailiers. Pas pour les enfants non plus d’ailleurs. Maintenant, Noël approche et on attend tous notre peluche Pandapalisson. (http://boucherie-ovalie.org/wp-content/uploads/2011/10/Palipanda.bmp ) Maxime Mermoz Je vous avais dit la semaine dernière que j’attendais quelque chose de spécial de sa part, comme une blessure spectaculaire avec l’os qui ressort, ou un essai de 80 mètres. On aura eu ni l’un ni l’autre (même si on y a cru pour la blessure) mais plutôt un bon match pour l’usapiste, qui a touché plus de ballons que d’habitude et a plutôt bien joué le rôle du pivot. S’il arrête de se blesser et qu’il monte en puissance, il fera partie de ceux qui reviendront en 2015. Aurélien Rougerie Les extrémistes auvergnats se plaignaient de voir leur héros s’en prendre plein la tronche dans nos pages depuis le début. Ils seront contents aujourd’hui : L’homme qui est une énigme pour le monde de la médecine aura attendu la finale pour disputer son meilleur match. Bien présent en défense, il touche trois fois le ballon et fait la passe décisive à Dusautoir sur l’action de l’essai (même si la montée débile de Stephen Donald est à souligner) et il a généralement été très actif. Vincent Clerc Discret (en dehors d’une touche directe magnifique, sans doute un hommage au pauvre Heymans), il est sorti sur une blessure assez vite. Difficile de gagner une finale sans notre Jean Dridéal porte bonheur. Maxime Médard A l’arrière puis à l’aile, pas le match où on l’aura le plus vu, même si il a tenté. Jean-Marc Doussain Première sélection en finale de Coupe du Monde… ah Marco, tu nous auras tout fait… Damien Traille Un turnover pour son premier ballon, ça partait bien. Il s’est ensuite montré à son aise sous les ballons hauts et ne nous a pas fait perdre le match. Merci pour tout Damien, on va te lâcher un peu maintenant, mais promets-nous juste de prendre ta retraite internationale en échange. Barcella, Szarzewski & Pierre Parmi ces trois joueurs, un seul sera heureux de retrouver son club de Top 14. Devinez lequel. Marc Lièvremont Coach esseulé et mal aimé, personne ne voulait te faire des câlins à la fin quand tu es venu chercher ta médaille en chocolat. Vu le nombre de « Marc Lièvremont nu » qu’on retrouve dans notre moteur de recherche, je suis sûr que de nombreux lecteurs et lectrices de ce site se proposeront pour t’en faire un gros. Les Blacks : 14 gamins apeurés. Richie McCaw lui avait compris que les Blacks étaient mal et avait décidé de jouer avec les Bleus dès le début du match. Bien vu. PS : Je crois que si on avait gagné la Coupe du Monde, j’aurais pu mourir tranquille. Mais l’aigreur ça conserve (demandez à Pierre Salviac) et vous aurez l’occasion de me retrouver tout au long de l’année… la bise.
Pierre Villegueux analyse France – Galles Pierre nous raconte le jour où l’on a arrêté d’être français. Après la victoire du XV de France contre l’Angleterre, j’avais volontairement décidé de ne pas écrire sur ce match. D’abord, parce que j’avais la flemme. Ensuite, parce que je suis vieux et que je ne souffre pas d’agnononosie : cette victoire « inespérée » contre les terribles anglais, 6ème Nation du classement IRB, ça sentait le réchauffé. Un énième parcours laborieux, un énième exploit sans lendemain, une réaction d’orgueil à peine suffisante pour pouvoir bien dormir dans l’avion du retour, on connaissait déjà l’histoire. Je m’étais trompé. Contre les Gallois, les Bleus m’ont convaincu. Ils m’ont convaincu que cette fois, nous allions être champions du monde. Pourquoi ? Parce que nous avons réussi à refiler notre mojo de losers à ces cons de gallois. Enfin ! Parce que le romantisme, ça va deux minutes, comme dirait Eric Zemmur. Bien jouer, récolter les louanges, les médailles en chocolat et les tapes sur l’épaule genre « t’es bien brave », on a déjà donné. Il était temps de laisser ce rôle ingrat à une autre équipe, et le Pays de Galles était le candidat idéal pour récupérer le flambeau de la lose du rugby international. Ils sont jeunes, ils sont be… non, ça reste quand même des gallois, ils jouent bien. Même qu’ils ont mis une branlée à l’Irlande en ¼ : habituellement notre grande spécialité. Le profil idéal pour perdre lamentablement une demi-finale de Coupe du Monde, en somme. Car si nous avons été mauvais, que dire des Gallois. Ne pas réussir à battre la plus mauvaise équipe de France de tous les temps en ayant le ballon pendant 70 minutes et en ratant 4 coups de pied, c’est quand même incroyable. A croire qu’ils le font exprès, parce qu’il fallait déjà un sacré talent pour réussir à perdre contre l’Afrique du Sud en poule. Même Christian Jeanpierre y croyait pas. Alors oui Warburton a été expulsé pour un plaquage esthétique qui lui aurait sans doute valu la légion d’honneur en Afrique du Sud. D’habitude ça vaut un jaune… pas de pot pour les Gallois, un arbitre a décidé d’appliquer le règlement correctement, d’un coup comme ça, un jour de demi-finale de Coupe du Monde. Ou peut-être que Jean Dridéal est tellement mignon qu’on a pas le droit de le toucher, je sais pas. Le jeune capitaine gallois n’avait pas été prévenu et il s’est retrouvé bien con avec sa grosse doudoune, le cul assis sur un tabouret en bord de touche. Mais Warburton, en fait, il peut nous remercier. Jouez pas aux puristes, personne ne regarde jamais les matchs de Cardiff (une équipe qui dit vouloir gagner la Coupe d’Europe en faisant jouer Dan Parks à l’ouverture, c’est quand même pas sérieux) et personne ne savait qui était ce mec avant la Coupe du Monde. En lisant la compo de l’équipe on se demandait « Bah, il est pas là Martyn Williams ? Ou alors Colin Charvis, je sais pas… » c’est qui ça Lydiate, Warburton, Faletau ? Andy Powell à la limite on le connait, il nous fait souvent rire, mais eux, on connaissait pas. Maintenant Sammy est une légende, un martyr, un héros sheakespearien. C’est magnifique. Poignant. Daniel Herrero est content, il va pouvoir faire un nouveau livre… mais nous, les héros malheureux, on les collectionne depuis 30 ans, alors non merci. On préfère jouer la finale de la Coupe du Monde. Et même qu’on va la gagner. Car l’équipe de France a évolué. C’est sans doute l’influence clermontoise sur le groupe : après des années à pratiquer un jeu magnifique et à enchaîner les branlées en finale, les Clermontois sont devenus comme Pierre Salviac : aigris. Ils ont gagné le Brennus en 2010 avec une série de matchs plus dégueulasses les uns que les autres, des gros coups de bol et des polémiques arbitrales contre le Racing Métro puis Toulon, pour conclure une finale maîtrisée, sans panache et sans relief contre l’USAP. Il ne faut pas non plus oublier les Toulousains, ces monstres assoiffés de Brennus qui ont mis fin aux rêves de la « jeune et enthousiasmante jeune génération montpelliéraine » (sic) au mois de mai dernier, sans marquer un seul essai et après avoir couru après le score pendant 75 minutes. Mais le plus beau symbole de ce XV de France enfin adulte, c’est Marc Lièvremont. Lui, Marco l’idéaliste, qui avait débarqué à la tête des Bleus pour liquider l’héritage de Bernard Laporte à coup de lance-flamme. Marco le rêveur voulait le retour du french flair… quand on lui parlait du jeu à la toulousaine il répondait même « Ouais, c’est bien mais pas top ». 4 ans plus tard, Don Diego de Lapinou affiche un cynisme à faire passer Bernie le Dingue pour un dangereux disciple de Pierre Villepreux. Je vous refais profiter de cette magnifique tirade : « Je vais vous dire un truc, je m’en fous complètement que le match n’ait pas été beau, que nous ayons eu de la réussite et que peut-être que les Gallois méritaient plus. Nous sommes en finale et c’est tout ce qui compte. Si on doit être champions du monde en jouant le même rugby, on sera champions du monde en jouant ce même rugby. Depuis quelques mois, on manque de beaucoup de choses, sauf qu’on est en finale de la Coupe du monde. Cachez votre enthousiasme surtout… ». Vous l’avez compris, cette année tout est de notre coté : un coach en roue libre, qui a totalement pété les plombs, en mode Colonel Kurtz dans Apocalypse Now, une équipe de tueurs à gages qui n’auront aucun remord à gagner le match 6 à 3 après que Pascal Papé ait broyé ce qu’il reste du pied de Richie McCaw. Parce que le french flair finalement, c’est un peu comme Paris dans les films américains : c’est joli, mais ça n’existe plus que sur pellicule. Sur le terrain samedi, on a vu la vraie France, celle qu’on aime, celle de DSK où on peut violer 14 Gallois en public et s’en sortir avec les honneurs. Nous sommes donc prêts à devenir les champions du monde les plus moches de l’Histoire. Après avoir gâché le rêve gallois, quoi de mieux qu’enterrer les All Blacks pour leur dernière Coupe du Monde à domicile ? Rendez vous compte, 4 tremblements de terre dans l’année, la crise économique, la marée noire, et une équipe de bras cassés avec une paire de centre Mermoz-Rougerie qui vient vous piquer « votre » Coupe du Monde chez vous. Avouez que ce serait magnifique, un vrai rêve bleu. Les sales gosses : La première ligne : On va pas non plus se la péter parce qu’on a broyé 7 Gallois privés de leur pilier hardrockeur favori. Sinon je crois qu’une fois Servat a avancé sur une charge, c’était comme une image de 2009, très émouvant. Pascal Papé : S’est chauffé les gants de boxe après le plaquage de Warburton sur Clerc. Il devrait être prêt pour faire un carnage en finale. Lionel Nallet : Yoyo a eu la crise de la saison dernière, il s’est mis à faire des chevauchées de trois-quart en plein centre du terrain. Heureusement, tout est rentré dans l’ordre avec ses hormones, on a retrouvé le Nallet qu’on voit jamais du match, sauf quand il se rate en défense, comme sur l’essai. Julien Bonnaire & Thierry Dusautoir : Ils ont le charisme de vendeurs de chez Darty. Mais eux, ils sont efficaces. Imanol Harinordoquy : Harinordoquy en 8, c’est vrai que c’est pas mal… fallait y penser… Dimitri Yachvili : A eu l’occasion de jouer un match du Biarritz Olympique pour la première fois depuis le mois de mai, il était donc dans son élément. A tel point qu’il a tenté une espèce de chistera bizarre très spectaculaire. Pour mieux faire un en-avant juste après. Morgan Parra : A pris plus d’intervalles et a plus plaqué en un match que Rougerie dans toute sa carrière en Equipe de France. On en oublierait presque son jeu au pied de moineau asthmatique. Lapinou peut se la péter, mais mettre Jean-Baptiste Elissalde à l’ouverture, Guy Novès y avait pensé avant lui. Alexis Palisson : On a pas beaucoup vu Panda Roux aujourd’hui, mais il est toujours aussi choucard, alors c’est pas grave. Maxime Mermoz : A l’image de toute l’équipe de France, ce joueur est une énigme. On sent qu’il va faire quelque chose avant la fin du Mondial, un truc énorme, mais on sait pas vraiment quoi. Un essai peut être. Plus probablement une grave blessure. Aurélien Rougerie : J’ai entendu plusieurs lecteurs se plaindre de nos moqueries constantes à l’égard d’Aurélien Rougerie. Pour leur répondre, je rappellerai juste qu’il a quand même réussi à se prendre un cadrage débordement d’Huw Bennett sur ce match… Vincent Clerc : Même quand il ne marque pas il est décisif. Un vrai porte-bonheur ce Jean Dridéal. Maxime Médard : A essayé de faire un peu le con en première mi-temps, où on a pu admirer son déhanché sur une feinte de dégagement dans ses 22. A la mi-temps, Don Diego de Lapinou lui a chanté « Et tu tapes tapes tapes ». Comme Maxime n’est pas un sale gosse, il a obéi… La meilleure équipe du monde de l’hémisphère nord que le monde pleure : James Hook : La malédiction Maxime Mermoz, c’est pas des conneries. Après avoir marabouté Carter en lui interceptant une passe en match de poule, Mad Max a refilé son mojo maléfique à James Hook. Instantanément catalanisé, Capitaine Crocheté s’est mis à jouer comme Nicolas Laharrague… dur. Stephen Jones : Le comte Dracula est arrivé au Mondial a court de forme et comme troisième ouvreur de son équipe seulement. Il aurait pu montrer qu’il était toujours un grand joueur en passant cette transformation fatale… il a préféré se souvenir qu’il avait été clermontois et a rendu un vibrant hommage à Brock James. Merci, la France t’aime Stephen. Leigh Halfpenny : Le François Steyn version hobbitt n’a pas fait mieux que ses illustres coéquipiers. Sérieusement, vous pensiez gagner une demi-finale de Coupe du Monde avec une conquête en carton et des buteurs aux pieds carrés ? La meilleure équipe du monde de tous les temps tous hémisphères confondus qu’elle va gagner la Coupe du Monde c’est sûr Alors les Blacks, déçus de ne pas pouvoir affronter les gallois pour votre finale de rêve du Tournoi Mondial de Rugby à 7 ? Et ben ouais, pour gagner la Coupe il va falloir jouer au rugby dimanche. Bonne chance. Pierre
Pierre Villegueux analyse France – Tonga Et propose des solutions innovantes pour battre les anglais. Rien que ça. Bon. Déjà, je crois qu’il faut commencer par s’excuser. S’excuser auprès de Christian Jeanpierre. Ca fait mal de le reconnaître, mais il avait raison depuis le début. Oui, c’est vrai, on s’était bien foutu de sa gueule quand ils nous bassinait avec son point de bonus offensif contre le Japon et le Canada. Finalement, il aura été visionnaire : on en est là, à devoir grappiller des points de bonus pour arracher notre qualif. Je disais la semaine dernière que je n’imaginais pas une seconde la France perdre contre des joueurs de Fédérale 3 en surpoids dotés de coupes de cheveux qu’on n’a plus vues depuis le dernier volet de Mad Max. Force est de reconnaître que je m’étais trompé. Que dire sur ce match ? Je ne vais pas vous refaire le film de la rencontre. Je ne suis pas assez maso pour le revoir une seconde fois. Ca doit être mon point commun avec le XV de France d’ailleurs : eux ne sont apparemment pas assez maso pour jouer au rugby. Parce que là, ça devient difficile de sortir la théorie de l’accident. On ne compte plus les branlées mémorables qu’a connu le XV de France depuis 2008… si tiens d’ailleurs, on n’a qu’à les compter. Wall of shame Angleterre – France 34 – 10France – Nouvelle Zélande 12 -39Argentine – France 41 – 13Afrique du Sud – France 42 – 17 France – Australie 16 – 59 Italie – France 22-2 A ce niveau là, ça doit quand même être un record. Villepreux (aucun lien) et Skrela ont eux aussi connu quelques branlées (dont une défaite aux Tonga, tiens) et Bernie les a collectionnées face aux Blacks et aux anglais, mais cette capacité à pouvoir s’effondrer contre n’importe quelle équipe qui en veut un petit peu plus que nous est certainement une particularité de l’ère Lapinou. Dans tous ces matchs, on retrouve quasiment le même scénario, avec une équipe désorganisée qui se fait bouffer au fur et à mesure du match et finit par baisser les bras. Alors évidemment, dans ces cas là, le sport national consiste à trouver un bouc-émissaire, et Marco Lapinou, avec sa bonne tête d’entraîneur de ProD2 (dixit lui-même) apparaît comme le coupable tout trouvé, puisqu’on n’imagine pas une seule minute que des gars élevés à la culture de la win toulousaine ou clermontoise (rayez les mentions inutiles) puissent avoir un mental de chips à ce point. Je sais qu’ici à la Boucherie, on a souvent défendu Lapinou, ce sympathique animateur de colonie de vacances, mais après l’avoir vu hier matin devant les journalistes, ça va devenir difficile de continuer à le prendre au sérieux. Marco s’est en effet ramené en conf’ de presse en roue libre, sans cravate, mal rasé, avec des petits yeux, on aurait dit Dino dans la Classe Américaine. Et il nous a tout fait : la comparaison avec Raymond Domenech et la Coupe du Monde 2010 (c’est bien d’aider les journaleux à dire de la merde, bravo), un proverbe africain à base de chimpanzés, des problèmes de plumard avec sa femme, avant de se plaindre parce que ses copai… enfin ses joueurs n’avaient pas voulu venir boire une bière avec lui. Pauvre Marc Lièvremont. Le coach du XV de France n’est même pas capable d’organiser un apéro (il avait qu’à faire un doodle, franchement) et il espère encore gagner la Coupe du Monde. Alors évidemment, on pourrait parler d’une catastrophe prévisible, avec cette paire de centre d’éclopés qui a à peine joué 2 matchs ensemble, de la charnière – seule base à peu près stable pendant 4 ans – qu’on change en pleine Coupe du Monde, des absences d’untel ou untel, mais ce serait pas bien original, tout le monde le sait, tout le monde le dit depuis déjà plusieurs semaines, et de toutes façons c’est trop tard pour revenir en arrière. Au point où on en est, autant se dire qu’on est finalement dans une situation idéale avant d’affronter les anglais, puisque c’est quand on touche le fond qu’on est généralement les plus dangereux, même si à force de le dire, y’a bien un jour où les autres le verront venir et où ça ne marchera plus. Il faut donc ne pas tomber dans le piège de se dire qu’une simple réaction d’orgueil suffira à balayer des anglais peu convaincants depuis le début du Mondial. Ça fait trop longtemps qu’on enchaîne les branlées sans réagir. Je propose donc de prendre 6 mesures symboliques pour faire bouger les choses une bonne fois pour toute : 1. Changer de capitaine Thierry Dusautoir est un brave garçon. Un joueur dévoué, exemplaire, qui plaque à tour de bras et qui ne fait jamais un mauvais geste sur le terrain. Bref, il ressemble bien trop au joueur qu’était Marc Lièvremont, et n’a sans doute aujourd’hui pas plus d’autorité que lui sur le groupe. Il faut donc nommer un nouveau capitaine, avec un tempérament plus latin, quelqu’un qui n’a pas de diplomes d’ingénieur mais une tête bien vide, un goût pour la violence assumée et une bonne grosse paire de couilles. Dans cette équipe partagée entre les Jean Dridéal des lignes arrières et les gentils noeunoeuds à l’accent du Sud Ouest des avants, un seul homme peut prétendre à ce rôle : Pascal Papé. Vous l’aurez remarqué, depuis quelques semaines, Pascal Papé a pris une nouvelle dimension. Mis en confiance par son essai d’ailier contre le Japon (…) sa bonne performance contre le Canada (…) et par la sollicitation du Figaro qui lui a demandé de tenir un blog pendant la compétition (là, vous pouvez rigoler) Pascal commence enfin à libérer son vrai potentiel en Equipe de France. On l’entend beaucoup en conférence de presse, où il taille allégrement la presse, ou même ses adversaires, avec un mélange d’arrogance et de bêtise qui a fait le prestige de la France à travers le monde. Nommé Capitaine, notre OSS 117 du rugby imprimera une nouvelle dynamique plus agressive et décomplexera un groupe timoré et mou du genou depuis le début de la compétition. Un capitaine dans la droite (dans la gueule) lignée de Fabien Pelous. J’aime me battre ! 2. Changer de méthode de préparation mentale Marc Lièvremont lui même l’a reconnu, ses joueurs sont trop gentils. On a bien trop essayé de les câliner, avec un coach mental d’abord, puis avec une nounou portugaise (ou argentine, c’est pareil) pour encadrer la charnière, mais ce n’est pas ce dont ont besoin les joueurs français, qui sont des branleurs assistés typiques, un peu comme Ovale Masqué chez nous. Il faut revenir à une méthode de préparation mentale qui a fait ses preuves dans les bureaux de la CIA : séquestrer les joueurs dans une salle de projection, façon Orange Mécanique, et les forcer à visionner des heures et des heures d’images de Jamie Cudmore, Courtney Lawes et Schalk Burger. Résultat garanti pour pouvoir ensuite appliquer la méthode développée FééBuse. Lionel Beauxis, c’est toi ? 3. Appeler Gerhard Vosloo. Déjà, une équipe de France de rugby sans joueur qui s’appelle Gérard, je trouve que ça la fout mal. Ensuite, toujours dans la logique des deux premiers points, voilà enfin un joueur sélectionnable qui donne tout sur le terrain, quitte à faire des fautes stupides et à s’ouvrir la tempe sur 40cm de largeur. Un croisement improbable entre Rahan fils des âges farouches et un officier nazi, le chaînon manquant entre Remy Martin et Schalk Burger, le seul mec au monde qui puisse prendre Sean O’Brien au bras de fer. Si vous n’êtes pas convaincu par le plus grand prédateur du parc des volcans d’Auvergne, je vous conseille la lecture des Gerhard Vosloo facts. 4. Faire jouer Fulgence Ouedraogo Fulgence Ouedraogo, c’est un peu le Piri Weepu français. Weepu chez les Blacks, il est juste là parce qu’il fait super bien le Haka. Fufu lui c’est pour faire le DJ dans les vestiaires. Mais il ne faudrait pas le réduire qu’à ça : on parle quand même du gars qui a réussi à mener une équipe d’un niveau clairement douteux en finale du Top 14, le tout en étant coaché par un entraîneur à moitié dépressif. Ca ne vous rappelle rien ? On tient là un gars expert en situation désespérée, un vrai leader. Puis au moins si on se fait éliminer, il nous refera sûrement un strip tease comme lors de son dernier passage au Stade de France, ce qui aura au moins le mérite de combler de bonheur Ovale de Grâce. 5. Faire jouer David Marty Avec le probable forfait de Rougerie et la suspension d’Estebanez, on n’aura pas vraiment le choix, mais on ne sait jamais avec Marco qui est bien capable de nous ressortir de son placard à idées pourries quelque chose genre Médard au centre. Alors certes, Marty ne fait pas une passe, mais Tindall et Tuilagi non plus. Et au moins, il sait à peu près plaquer et il fait peur aux adversaires quand il fait ses gros yeux, alors que Roro les fait juste rire en refaisant son brushing après ses plaquages manqués. Puis au point où on en est, se reposer sur une paire qui a quelques automatismes, c’est pas plus mal. 6. Faire jouer François Trinh-Duc Bon là j’ai même pas besoin d’argumenter. Je crois qu’après ça, on pourra solidement croire en nos chances de victoire finale. Les coqs : Jean Baptiste Poux : S’est bien fait défoncer pour nous apporter notre dose de sang du week-end. Sinon RAS, c’est Poux. William Servat : Trois plaquages manqués, n’avance plus sur ses charges, rampe alors qu’il est à 2cm de l’essai… remplacé par le Tsar, pas tellement plus en vue. Dire qu’il y a à peine un an, on pensait avoir les deux meilleurs talonneurs du monde dans notre équipe. Luc Ducalcon : Toujours pas ça en mêlée mais plutôt actif dans le jeu. Pascal Papé : Le meilleur plaqueur avec Dusautoir, de bonnes prises de balles en touche, s’est pris quelques bouchons mais s’est relevé, bref, il confirme sa bonne forme. Remplacé par Pierre qui semble lui apporter un peu plus en mêlée. Lionel Nallet : Alors ok, il faut toujours un seconde ligne qu’on ne voit pas, mais là, l’arbitre a quand même vu qu’il était hors jeu tout le match… sinon, RAS. Décevant vice-capitaine. Julien Bonnaire : Marc Lièvremont porte vraiment la poisse. Quelques jours après avoir déclaré que Sandrine était sa meilleure joueuse, il nous tente un incompréhensible plaquage au poignet sur l’essai d’Hufanga. On l’avait pourtant dit juste avant le match, on veut voir du slip. Thierry Dusautoir : A fait ce qu’il a pu en défense. Toujours un accent anglais aussi pourri, ce qui lui a valu les huées du stade. Raphaël Lakafia : Il y avait de l’envie, plutôt actif au début, il a disparu au fil du match. Bonne rentrée d’Harinordoquy, qui ne savait pas s’il était un bon impact player. Ben apparemment oui. Dimitri Yachvili : Aller jusqu’en Nouvelle Zélande pour jouer un match du Bého, c’est quand même pas de chance… lent, mauvais choix, mauvais jeu au pied, il a sombré comme les autres. Morgan Parra : Il a décidé d’étoffer sa palette de N°10 en attaquant la ligne à deux reprises. Puis il a compris que risquer une décapitation avant les ¼ de finale était inutile. Remplacé par un Donald Duc anonyme. Alexis Palisson : De l’envie, des stats honorables (27 mètres ballon en main, 4 passes après contact) et quelques sauvetages en défense. Remplacé par Heymans à la 77ème, juste pour qu’il profite lui aussi de l’humiliation. Maxime Mermoz : Une vraie déception. A joué le Canada, la Nouvelle Zélande et les Tonga sans se blesser. Finalement, il a du chemin à faire pour devenir aussi bon que Benjamin Fall. A noter qu’il a été le seul français à prendre un intervalle, avant de balancer un parpaing digne de Guirado. Un peu léger en défense aussi. Aurélien Rougerie : Sur le papier, c’est toujours le seul second centre du groupe capable de jouer un deux contre un, ou de réussir une passe après contact sur un coup de bol. C’est aussi le seul capable de rater un plaquage sur un ailier tonguien possédant la même pointe de vitesse que Mario Ledesma. Vincent Clerc : Jean Dridéal sera toujours Jean Dridéal. A donné de sa personne (pas comme tout le monde…) et a marqué son essai syndical. Maxime Médard : Il a peut être réalisé l’exploit de gagner sa place à l’arrière dans un match où on perd contre les Tonga. Il a montré de l’envie et a montré quelques beaux crochets mais il était bien seul. Fabrice Estebanez : Entre juste pour se prendre un jaune. Sa dernière chance de se rendre utile en Nouvelle-Zélande, c’est de donner un rein à Jonah Lomu. Pierre
Pierre Villegueux revient sur France – Nouvelle-Zélande Mercredi, Pierre a récupéré de sa cuite et peut enfin nous livrer son billet. Samedi, c’était le jour J. Le grand match que tout le monde attendait. Celui qui aurait pu faire un putain de match d’ouverture, si les Black n’avaient pas eu la trouille de nous voir gâcher leur grande fête de mecs en slip avec des bambous qui dansent en faisant des grimaces rigolotes. Tant pis pour le prestige, c’est donc lors de cette troisième journée de Coupe du Monde qu’aura lieu la revanche du quart de finale de 2007. Entre temps, la France avait augmenté son capital sympathie avec une victoire à Dunedin en 2009, l’obtention d’un trophée dont tout le monde se fout et la fameuse affaire Bastareaud. Les Blacks s’étaient déjà vengé à Marseille quelques mois plus tard, avec un beau 39-12 à la clef, mais pour réellement laver l’affront, il fallait nous battre en Coupe du Monde. Nous pour le coup, sachant qu’on déteste autant affronter les Anglais que les Argentins, la première ou la seconde place de la poule nous importe finalement peu. Ca n’a pas empêché Christian Jeanpierre, le gars qui est tellement corporate et ravi de la crèche qu’on le croirait sorti d’un épisode de Joséphine Ange Gardien, n’hésite pas à en faire des caisses et nous présente cette rencontre comme « le match d’une vie ». Rien que ça. Mais on va éviter de trop revenir sur les commentaires du Dynamic Duo le plus cocaïne depuis les Batman et Robin de la série des années 60 parce que finalement depuis le début de cette Coupe du Monde, on commente presque plus les commentaires que les matchs… Place au terrain donc. Comme on s’en doutait, les All Blacks ne peuvent vraiment pas nous saquer et ils décident de nous offrir le premier Kapa O Pango de cette Coupe du Monde. Pour ceux qui l’ignorent, le Kapa o Pango c’est ce haka composé en 2005 par le célèbre chef de tribu Maori Sylvester Adidas, et dont les paroles signifient, en gros « On est les All Blacks™ , on va gagner parce qu’on est forts, on est les All Blacks™ ». Ah c’est sûr, c’est moins spirituel que les histoires d’hommes poilus, de vie, de mort et de soleil levant, mais l’important c’est que visuellement, ça pète grave : on a vraiment l’impression qu’ils ont envie de nous buter. Surtout à la fin avec le fameux geste de l’égorgement, si bien mimé par Ali Williams, l’homme aux 1000 grimaces, véritable Jim Carrey kiwi. Et c’est là que le DJ du stade décide d’enchainer avec beaucoup d’à propos sur « I got a feeling » des Black Eyed Peas, histoire de bien faire retomber la pression pendant la pause publicitaire, au cas où on aurait vraiment eu peur. Bien joué David Guetta, c’est encore toi qui va sauver la France… C’est au moins ce qu’on a cru pendant 10 bonnes minutes. 10 minutes où des français sans complexes mettent la main sur le ballon et se procurent trois semi-occasions d’essais : il y d’abord la percée de Parra, qui joue au pied par dessus avant de se faire sécher par Carter. Le drop de ce même Parra en plein poteau, que Picamoles est pas loin de rattraper pour planter l’essai. Puis, encore et toujours Parra, qui tape une belle tranversale pour Damien Traille qui se fait plaquer dans les airs façon Chevaliers du Zodiaque par Israel Dagg. Ce qui nous confirme une chose : il a beau avoir une mère française, Alain Rolland sera vachement moins cool avec nous que Wayne Barnes en 2007. C’est à ce moment là que s’affiche la stat qui fait rêver : 88% de possession contre les All Blacks. 88, chiffre maléfique, ça ne pouvait être que mauvais signe. Les Blacks eux n’ont pas besoin de grand chose pour faire la différence : Piri Weepu (celui qui est censé être le point faible de l’équipe, bah merde) prend un petit intervalle et désorganise la défense, et derrière, c’est Nonu qui en prend un gros en passant entre Bonnaire et Picamoles, parfaitement synchronisés dans le rôle des battants de la porte de saloon. Un air plaquage de Damien « Mr 100% fiable » Traille plus tard, notre ami rasta est plaqué à quelques mètres de la ligne par Clerc et Yachvili. Mais ça rebondit sur l’aile : une passe sur un pas de Carter, Dagg qui fixe et c’est Adam Thomson qui file dans l’enbut. À la 16ème minute, les Bleus se font prendre en fond d’alignement par Jane, qui perce et conclut tout seul après avoir délicatement caressé les favoris de Médard. On admirera aussi sur cette action une nouvelle feinte de plaquage de Szarzewski (le grand héros du match en défense) et la tentative de retour de Picamoles, avec sa fameuse course bras ballants qui nous rappelle tant Sammy dans Scoubidou. À la 20ème, c’est Carter qui feinte la passe tranquillou, avant d’envoyer Israel Dagg en terre promise. 19-0 au bout de 20 minutes, on se dit qu’on va assister à une de ces fameuses branlées à essai par minute, qu’on a connues sous Villepreux/Skrela, Laporte et Lièvremont et qui font finalement autant partie de l’ADN du rugby français que le french flair. Mais non, la faute à un regain de forme des Bleus mais aussi à quelques maladresses des Blacks. C’est un peu flippant à dire, mais on a l’impression que les tout noirs ne sont pas non plus à plein régime, ce qui laisserait à penser que ce coup-ci ils ne sont pas prêts trop tôt, comme on a pu le penser en 2003 ou 2007. Le Yacht redresse donc la barre et passe une pénalité, 19-3 à la mi-temps. 16 points d’écart, c’est plus qu’en 2007 (13-3 pour les néoZ à la mi-temps) ou même qu’en 2009 à Marseille (22-12) mais ça n’empêche pas Thierry Lacroix d’être content. Contaminé par la bisounoursitude de son collègue, il affirme fièrement qu’il est satisfait de cette première période. Il faudra pourtant 23 secondes aux Blacks pour remettre une couche de noir sur le tableau d’affichage : Sonny Bill nous offre son offload syndicale, Carter perce sur plusieurs mètres et quelques temps de jeu plus tard, c’est Dagg qui va marquer tranquillement en passant entre Nallet et Poux. Là encore on sent venir la grosse banlée, mais la machine Black est enrayée par Mermoz, qui intercepte une passe pourrie de Carter (j’ai du relire cette phrase trois fois tellement elle sonnait faux) et va marquer après une course au ralenti qui confirme bien ce que je disais il y a peu : Lionel Nallet est bien le trois quart centre français le plus incisif du moment. Beaucoup ont reproché à Mermoz son plongeon et cet excès de joie déplacé alors que la France était menée de 26 points, pas moi. Le gars a la maladie des os de verre, il joue en club aux cotés de David Marty et il sait qu’il vient de réaliser quelque chose qui ne se reproduira plus jamais dans sa carrière : marquer un essai aux Blacks en Coupe du Monde. Alors qu’il en profite, va. C’est pas plus débile que les célébrations à la con des Blacsk qui se font des checks à la Lebron James ou des poses de catcheurs. Cet essai n’empêche pas les Néo-Zélandais de remettre la main sur le ballon. A la 62ème, Carter se permet même de chambrer Luke McAlister en marquant un drop – ce que la nouvelle idole des pisseuses toulousaines n’avait pas réussi en 2007 à Cardiff après les sorties de Carter et Nick Evans. Le match est plié depuis longtemps mais les 20 dernières minutes vont donner l’occasion aux français de produire des séquences de jeu intéressantes, où l’on arrivera à conserver le ballon et même à avancer avec sur plusieurs temps de jeu, ce qui paraissait déjà trop compliqué à faire contre le Japon et le Canada. Malheureusement, faudra repasser pour voir un essai construit : les Bleus de Lièvremont sont toujours ceux du Grand Chelem 2010, leur point fort c’est le contre et les essais de pute. Et qui dit pute dit Yachvili (et pour un 9, c’est le plus beau des compliments) le Biarrot joue vite et envoie Trinh-Duc dans l’en-but alors que la plupart des Blacks étaient en train de taper la discute avec Alain Rolland. Trinh-Duc qui conclut tout en finesse, avec un coup de boule sur SBW. S’en prendre au Raging Bull néo-zélandais de tous les temps a un prix : le KO. Donald Duc a donc marqué un essai contre les Blacks à l’Eden Park mais il n’en a aucun souvenir. Vraiment une Coupe de Monde de merde pour celui dont on peut désormais dire qu’il sera le Poitrenaud de 2011 : l’unique joueur qui est seul à son poste dans la liste des 30 mais qui a quand même réussi à terminer sur le banc… On aurait pu en rester sur cette réaction d’orgueil bien française mais juste derrière, les Blacks vont à nouveau marquer par Sonny Bill sur un renvoi complètement foiré par les Bleus. Ca fait donc 37-17 au final. Que penser de ce match ? Pour ce qui est de l’analyse, Vern Crotteur a déjà fait le tour de la question. Sur ce match, la faute est partagée entre le staff qui a été naïf et les joueurs, auteurs d’erreurs individuelles difficiles à pardonner à ce niveau. Au final, ce n’est pas une branlée, mais pas une défaite honorable non plus. On a l’impression d’avoir appris peu de choses de ce match : il y autant de raisons d’espérer pour la suite de la compet’, que de s’alarmer de certaines faiblesses, qu’on connait déjà depuis longtemps. Comme si ce premier tour finalement facile (on me fera pas croire qu’on peut perdre contre des mecs à moitié obèses qui jouent tous en ProD2 la semaine prochaine) était le prolongement des matchs de préparation du mois d’août. Une équipe type se dessine mais le premier vrai test aura lieu lors des ¼ de finale. On reste toujours aussi imprévisibles, ce qui est pas plus mal. Si ça passe, Lapinou aura au moins fait aussi bien que Laporte. Si ça casse, on se demandera si on a pas perdu 4 ans avec un staff sans doute plein de bonne volonté mais pas préparé aux (nombreuses) contraintes du haut niveau. Bon, au moins, on va bientôt savoir… Les coqs : Damien Traille : Combien de fois s’est on dit « plus jamais ça » après avoir vu un match pourri de Damien Traille avec le N°15 ? En espérant que ce soit vraiment la dernière. On cherche toujours ses supposés points forts (solidité sous les ballons hauts et jeu au pied… Ok, mais il s’en sert jamais) Maxime Médard : Avait fait connaissance avec le bras de Cory Jane à Marseille en 2009. Deux ans plus tard, la magie ne s’est pas estompée, le contact fut aussi charnel. Seul le goût de la pelouse avait changé. A part ça, un match courageux en défense, a essayé ce qu’il pouvait en attaque… Il a l’air en forme mais un peu brimé à l’aile, le tester à l’arrière est donc une bonne idée. Il peut amener l’étincelle créative qu’il manque aux Bleus. Mermoz & Rougerie : Lièvremont l’avait longtemps rêvée, cette paire de centre qui n’avait pu jouer qu’une vingtaine de minutes en février contre l’Écosse. Sur le papier, ça a de la gueule, en vrai, c’est évident que l’association n’est pas encore rodée. J’ajoute que jouer la défense glissée quand on positionne cette passoire de Rougerie en N°13 revèle sans doute quelques tendances suicidaires chez Lapinou. Vincent Clerc : Comme d’hab, a été très actif, surtout en défense pour le coup. Morgan Parra : Certains militaient pour la sélection de Brock James en équipe de France, mais ce n’était pas possible. Avec Morgan Parra, on a enfin un 10 clermontois tout frêle qui joue à 10 mètres derrière les défenses. La science du jeu au pied en moins. Pas forcément mauvais, Morgan a fait le job dans un rôle de distributeur un peu désuet à l’époque où les 10 sont tous des déménageurs qui pètent dans la ligne. Est-ce que c’est ce dont les Bleus ont besoin ? Faut voir. Dimitri Yachvili : Son expérience et son sang froid ont fait du bien, plutôt un bon match pour lui donc. Louis Picamoles : Le tractopelle toulousain est le seul joueur à avancer à l’impact, comme le prouve sa stat en première mi-temps avec 51 mètres parcourus, le meilleur total derrière Mermoz. Son manque de mobilité en défense est par contre plus fâcheux (2 plaquages manqués pour 5, en 40 minutes face aux Blacks, c’est beaucoup). Lakafia paraît plus complet, plus vif et a moins de déchets dans son jeu… il n’a aussi que deux sélections. Pas évident de choisir, on verra ce que donne Lacafetière contre les Tonga. Thierry Dusautoir : Sans nous refaire le match de 2007, il a été bon et a encore une fois beaucoup plaqué. Bref, du Dusautoir de base. Julien Bonnaire : Le Jean Dridéal des avants : blond, les yeux bleus, propre sur lui, porte des petites lunettes de prof de maths en interview et surtout ne fait jamais de mauvais matchs. La pressse néo-Z l’a surnommé le « Prince de l’alignement ». En France, c’est le surnom que porte Florian Fritz, mais uniquement lors des 3ème mi-temps… Pascal Papé : Alors Pascal, ça t’a fait marrer le Kapa O Pango ? Apparemment oui, puisque c’est le seul joueur à être sorti du lot avec Bonnaire face aux Blacks. Il ne lui manque plus qu’un cerveau. Et une teinture. Lionel Nallet : Il faut toujours un seconde ligne qu’on ne voit pas du match. D’habitude c’est l’autre, puisque Lionel nous a habitué ces derniers temps à faire de grandes chevauchées. Pas aujourd’hui. La première ligne : On l’avait pas vu venir celle là, mais beau beau match de merde pour le Tsar qui s’est troué sur deux essais et qui n’a pas montré sa puissance et son explosivité habituelle. En plus il a refilé son mojo de pizzaïolo à Servat : on croyait avoir les deux meilleurs talonneurs du monde, et finalement on se demande si on devrait pas mettre Guirado, ça fait mal. Chez les piliers, Ducalcon a souffert en mêlée (mais les Blacks ont un peu triché quand même, voir encore l’autre article de Vern sur la mêlée Black) et Poux RAS, c’est Poux. Les Blacks : Bravo les gars, vous avez gagner le droit de jouer contre les Pumas, que vous n’avez pas rencontrés une seule fois depuis 2006 et une victoire par 6 points d’écarts à Buenos Aires. Vu que vous ne les connaissez pas trop, on vous résume le truc : c’est un peu une armée de 15 Richie McCaw très énervés et qui arrêtent pas de crier « Qué ?! » et « Vamos !! ». Heureusement pour vous, eux se font pénaliser, et ils sont un peu vieux. Si vous arrivez à sortir les ballons en moins de 12 minutes et à enchaîner plus de trois passes, ils devraient gentiment en pendre 40. Mais on serait vous on se méfierait un peu, sachant que leur seul point fort, c’est votre plus grand point faible : le mental. La bise, on se revoit en finale si tout se passe bien.
Pierre Villegueux analyse France – Japon Pierre est étonnamment indulgent avec les Bleus. Qui lui a refilé du valium ? Samedi, c’était le grand jour. L’entrée en matière des Bleus dans la Coupe du Monde 2011. Pour l’occasion, je me suis donc levé à 7h pour la première fois depuis la fin de ma carrière journalistique – ce qui remonte donc à 1977. A cette époque là, mon ami Pierre Salvioque avait encore des neurones, c’est vous dire. Mais revenons au matin du 10 septembre 2011, un matin où personne n’imaginait voir la France perdre face au Japon. En allumant TF1 un peu avant le match, je suis tombé sur un épisode de Dora l’Exploratrice, vous savez cette petite peste qui a la même coiffure que Romain Teulet. Même elle n’arrêtait pas de crier « C’est gagné, c’est gagné ! ». L’heure était donc à l’optimisme le plus total. Ce n’est pas le début de matchs des Bleus qui allait nous faire penser le contraire. Dès la 4ème minute, Maxime Médard échappe à la défense japonaise. Après un relais de Mas et de Lakafia, le Yach’ vendange l’essai mais Julien Pierre est là pour récupérer le ballon et conclure mochement un essai qui aurait pu avoir de la gueule. A la 11ème, Trinh-Duc intercepte à l’entrée des 22m et va planter un essai seul en contre. 14-0. On se dit qu’on est parti pour une bonne grosse branlée, mais finalement, non. Les japonais ne sont pas des punching bag, comme ils l’ont prouvé en Pacific Cup ou plus récemment en résistant aux italiens en match de préparation. Arlidge réussi même à réduire le score grâce à un essai vidéo gag et une passe au pied involontaire de Trinh-Duc – sûrement la première réussie de sa carrière internationale, bravo à lui. Mais derrière ça, les Bleus plantent un nouveau pion grâce à une belle inspiration d’Heymans qui passe les bras pour Rougerie. Le Rahan auvergnat n’a plus qu’à jouer un deux contre un pour envoyer Vincent Clerc derrière la ligne pour un essai 100% blondasse décolorée. On notera quand même que c’est le 26ème essai en 51 sélection de Jean Dridéal, donc un ratio pas dégueulasse. On notera aussi que sur plus de la moitié de ces essais il n’avait que 5m à parcourir avant de plonger dans l’en-but – mais être là au bon moment nécessite quand même un certain talent, ce n’est pas Yoann Huget qui nous contredira. 25 à 11 à la mi-temps, l’écart n’est pas énorme mais suffisant, d’autant plus qu’il n’y a besoin que d’un essai de plus pour décrocher le bonus. D’entrée de jeu, les Bleus vont d’ailleurs à sa recherche, mais les essais d’Harinordoquy puis Nallet sont refusés à la vidéo. C’est alors que le match – qui aurait du être plié – va basculer. C’est à nouveau Arlidge qui va à l’essai en ridiculisant Harinordoquy, Trinh-Duc et Heymans d’un coup. Une pénalité plus tard, et ça fait 25 à 21 pour les Bleus. Les japonais sont décomplexés et partent à l’attaque. On commence à flipper. Pour éviter la panique, Riri Fifi et Milou décident de faire le seul choix possible : faire entrer un joueur expérimenté, fiable, un stratège aux nerfs d’acier capable de ramener la confiance dans la maison Bleue. Vous avez tous reconnu le portrait craché de David Skrela. Hélas, David, à défaut de prendre le 26ème KO de sa carrière professionnelle (beau ratio là aussi) va se blesser à l’épaule au bout de 9 petites minutes. Damien Traille n’étant pas sur le banc (un fait demeurant aussi rare qu’une analyse pertinente d’Alain penaud) c’est Morgan Parra qui prend l’ouverture, un poste qu’il a occupé à quelques reprises lors de ses années berjalliennes, vous savez, à l’époque où il ne matait pas les spectatrices en tribunes avant de libérer un ballon. (car sachez le, le pauvre petit Morgan est célibataire et il le vit mal). Et là, la magie va prendre : le clermontois, horripilant à la mêlée depuis des mois, va endosser le costume de patron. Déjà, il a la bonne idée de jouer un peu au pied (ça a beau être le Japon, on peut pas toujours relancer depuis les 22…) puis il va se montrer assez bon et juste dans l’animation offensive. Deux essais de Nallet et Papé (joli, celui-là) et c’est lui-même qui va conclure le score sur un essai d’ailier. Alors oui, la France n’a pas mis une taule monumentale au Japon. Pas plus que les Blacks aux tonguiens ou les australiens aux italiens, au passage. Oui, à part à quelques rares moments, le jeu de l’Equipe de France fut pauvre. Et alors ? Ca y est, on va tous mourir, c’est ça ? Je suppose que vous attendiez une chronique incendiaire de ma part. Sauf qu’il ne s’agissait que d’un match d’entrée dans la compétition, contre une équipe faible (mais meilleure que votre club de Fédérale 338 ou même un ailier court moins vite que Julien Pierre) et qu’au final, la manière, on s’en branle un peu. On se rappellera que la dernière fois que la France est allée en finale de la Coupe du Monde, elle avait commencé par une purge contre le Canada. Un match piteux remporté 33 à 20… sans parler du dernier match de poule face aux Fidjis (28-19). L’Equipe de 2003, qui avait mis entre 40 et 50 pions aux fidjiens, écossais, géorgiens et même aux irlandais avait elle connu une cruelle désillusion en demi-finale contre les anglais. On sait bien que les français sont des latins, et donc qu’ils sont un peu cons : mieux vaut débuter par un match poussif pour éviter de prendre la grosse tête, donc. Au dela de ça, on a vu dans cette équipe de France ce qui a fait sa force en 2010 : une bonne grosse conquête et une capacité intéressante à marquer sur des ballons de récupération. Dans une « Coupe du Monde du jeu » qui pour le moment n’est pas si spectaculaire que ça (et honnêtement, tant mieux, on est pas au rugby à 7) on a donc des raisons de penser qu’on peut faire un parcours honorable. De toutes façons, ce n’est pas maintenant qu’on va changer tout de fond en comble et se mettre à jouer merveilleusement bien comme par magie… Heymans : Des gestes de grande classe sur les essais de Clerc et Papé, comme peu de joueurs de l’équipe de France savent en faire. Une défense un peu clownesque sur l’essai d’Arlidge et jeu au pied moyen par contre. Ca devrait suffire à laisser Damien Traille sur le banc où en tribunes. Espérons. Médard : Pas forcément le joueur le plus en vue offensivement, il affiche quand même de belles stats (1 percée, 6 défenseurs battus, 3 passes après contact). Fait aussi un bon sauvetage au moment où les japonais étaient tout chauds. Bref confirme sa bonne forme. Rougerie : Toujours un peu douteux en défense, il a confirmé qu’il était le seul second centre à peu près valable offensivement en France, puisqu’il offre deux essais à Clerc et Parra, ce que David Marty n’aurait probablement jamais réussi. Bon ok, Marty a aussi fait une passe sur l’essai de Papé et il a fait une entrée correcte malgré son alignement en tant que premier centre – rien que l’idée me donne des frissons d’angoisse. Estebanez : S’est fait descendre dans la presse. A raison ? Bof. Il a paru plutôt affuté (une grosse percée, 53m parcourus au total) mais a négligé des surnombres à plusieurs reprises. Pas vraiment le meilleur moyen de se mettre en valeur avant le retour (?) de Mermoz… mais pas de quoi non plus affirmer de façon sentencieuse qu’il n’a « pas le niveau international » comme nos amis de l’Equipe (qui selon moi n’ont pas le niveau de Picsou Magazine mais c’est un autre débat). Vincent Clerc : Marque son essai syndical. Défend bien. Jean Dridéal quoi. Donald Duc : Le Tom Crouze de Montpellier a refait le même match que contre l’Italie en tombant dans la facilité. Fait une Skrela sur un renvoi et marque un énième essai sur interception. Remplacé par Skrela qui a peut être réalisé son chef d’oeuvre en EDF : 9 minutes, 2 en-avants, une blessure. On va finir par se demander si il ne connait pas des gens au comité de sélection… Yachvili : Il avait montré son expérience et son autorité en matchs de préparation. Là, il n’a jamais pris le jeu à son compte et a clairement souffert de la comparaison avec Parra – qui ne jouait même pas à la mêlée. On reproche à Lapinou de toujours changer sa charnière, mais difficile de faire autrement avec des joueurs aussi versatiles… Lakafia : Bon en touche et en défense, présent et assez incisif dans le jeu. Bien quoi. Ca a l’air d’être un gentil garçon, il pleure pendant l’hymne et tout, Roselyne Bachelot serait bien contente de voir ça. Harinordoquy : N’a pas avancé une seule fois, rate un plaquage sur le second essai, généralement transparent à part ses prises de balles en touche. Peut être que le match était trop facile pour motiver le Gladianol… il faudrait donc penser à lui péter une cote où à l’obliger à jouer avec un bandeau sur les yeux contre le Canada (pour le bandeau, Estebanez pourra lui prêter le sien). Dusautoir : On a l’impression qu’il a été mauvais et quand on regarde les stats, on trouve quand même 16 plaquages réussis, 0 ratés. 3 fautes aussi. Pour son influence comme capitaine, difficile d’en juger quand on est pas dans le vestiaire… mais ce n’est pas la première fois que les Bleus partent complètement en vrille sous son capitanat, alors on peut se poser la question. Nallet : Depuis France – Pays de Galles, il continue de se prendre pour un ailier. Mais comme il fait toujours bien le job en seconde ligne, on lui en veut pas. Par contre, cette barbe de clodo, c’est en hommage à Chabal ou à Ovale Masqué ? Pierre : J’aurais bien écrit qu’on ne l’a pas vu, comme d’habitude, mais il a quand même marqué un essai. Mais sinon… on ne l’a pas vu. Remplacé par Papé qui marque un essai trop beau pour lui et qu’il ne méritait pas de conclure. Salaud de rouquin. Barcella a tenu bon en mêlée cette fois (bon ok, c’est contre les japonais) mais a été un peu maladroit dans le jeu. Remplacé par Poux, propre comme d’habtidude. Servat a réussi tous ses lancers sauf un et a réussi quelques charges… mais à ce niveau, il souffre un peu de la comparaison avec Szarzewski qui lui pète vraiment la forme. Mas bon comme d’hab aussi même si discret dans le jeu. Prochain match face aux Canada. Maxime Mermoz devrait être de retour. Jamie Cudmore lui sera aligné en troisième ligne. Adieu Maxime, on t’aimait bien. Pierre.
Pierre Villegueux analyse All Blacks – Tonga Enfin une analyse de qualité. Ou pas. Ca y est. Le Jour J. La Coupe du Monde 2011. Autant être honnête, je ne pensais pas la voir. Entre l’attaque cardiaque qui a failli m’être fatale pendant le France-Argentine pour la 3ème place en 2007, et mon récent coma, je ne pensais pas tenir jusque là. Ca m’aurait convenu de rester sur l’image de ces beaux champions sud-africains : Du Randt, Botha, Matfield, Burger, Butch James, Fourie, Percy Montgomery… une belle bande de poètes comme on en fait plus. Qui pour leur succéder dans cette édition 2011 qui est censée être celle du jeu ? (en même temps, on dit ça à chaque fois) Difficile de répondre à cette question. Comme d’hab, les trois cadors du Sud seront favoris, avec cette année, un petit fossé creusé entre le duo Blacks/Wallabies et les Boks, largués depuis deux ans. L’Angleterre et la France seront des outsiders crédibles. Pour les gallois, argentins et autres irlandais, décrocher une demi-finale serait déjà un Graal. Pourtant moi, je mettrai bien une petite pièce sur les Boks, qui sont mes favoris avec les australiens, comme je vous l’ai expliqué sur le Rugbynistère. Pourquoi ? Parce que tout le monde sait que les néo-zélandais ont un mental carton. La preuve ? Ils perdent constamment contre la France, l’équipe qui a le plus gros mental en carton du monde. J’étais tout de même curieux de les voir évoluer dans ce match d’ouverture. Pour que tout se passe bien, l’organisation a ménagé l’hôte en lui offrant les modestes tongiens (tonguiens donc?) en guise de mise en bouche. Un match d’ouverture contre la France aurait eu bien plus de gueule, mais les Blacks ne sont pas aussi cons que nous et ont préféré éviter un fiasco comme nous l’avons connu face aux Pumas en 2007. Je n’aime pas les cérémonies d’ouverture. Ca me fait chier. Oui les feux d’artifices, c’est beau, ok. La culture maori, c’est vachement sympa. Après tout le monde adore les mecs en pagne avec des lances. M’enfin moi, à la limite, je les préfère dans Avatar, quand ils sont Bleus et qu’ils se battent contre des robots. Même si ce n’est pas mon truc, je dois néanmoins reconnaître que c’était réussi et nettement au dessus que l’Immonde spectacle d’ouverture de 2007, où des espèces de playmobil dansaient en rond autour de catapultes en plastique. On aurait dit un sketch des Inconnus sur l’art contemporain… après avoir vu des horreurs pareilles, faut pas s’étonner qu’on nous refile pas les JO. Mais parlons d’affaires d’hommes si vous le voulez bien, et donc de rugby. J’ai suivi le match sur TF1, en veillant bien à couper le son et à suivre les commentaires d’Ovale Masqué sur le Rugbynistère. Hélas ce ne fut pas mieux. Notre hippie de rédacteur en chef était probablement stoned dès 10h du mat’, puisqu’il ne commentait qu’une action sur deux et semblait faire des micro-siestes toutes les 10 minutes. Ca pour faire des blagues, on est là, mais le travail de professionnel… je me suis donc concentré sur mon écran. Le match fut sans surprise. Dès que les Blacks accéléraient, les tonguiens étaient largués. En même temps, suffit de comparer les capitaines pour se rendre compte de l’écart de niveau : Richie McCaw, joueur des Crusaders en Super 15, et Finau Maka, joueur de Pamiers en Fédérale 3. Voilà. Après une première pénalité de Carter, c’est le jeune arrière Israel Dagg qui a l’honneur de marquer le premier essai de la Coupe du Monde au bout de 10 minutes de jeu, après un beau travail de Kahui. Kahui qui marque d’ailleurs le second essai des Blacks quelques minutes tard avec une chistera de Sonny Bill Williams. Dagg marque son petit doublé après une nouvelle passe acrobatique de Williams, puis Kahui l’imite sur une action où l’arrière Bordelais Lilo expérimente la redoutable « défense avec les yeux ». 32 minutes et déjà le bonus offensif pour les Blacks, on se dit que ça sent la bonne grosse taule et qu’on va voir une soixantaine de points… Le reste du match sera pourtant beaucoup plus laborieux pour des Blacks qui vont faire de nombreuses fautes de main. En seconde mi-temps, il faut attendre la 58ème pour voir un nouvel essai, signé Kaino, après un joli coup de pied à suivre de Kahui, encore lui. Puis vient le moment fort des tonguiens qui réussissent enfin à entrer dans les 22 mètres des Blacks, qu’ils vont martyriser en mêlée. Après 4 écroulements, Mr Clancy n’est pas décidé à donner un essai de pénalité. Tant pis, les tonguiens finiront par y aller seuls en force, grâce à Taumalolo. Nonu conclue cette seconde mi-temps disputée sur un rythme de Top 14 (c’est gentil de pas vouloir trop nous brusquer, les gars) sur un essai entre les poteaux après un bon relais avec Slade. Petit match d’ouverture donc, les néo-zélandais ont été solides et même spectaculaires à quelques reprises (le second essai est vraiment joli) mais ce n’était pas une démonstration comme lors de leurs matchs de poule en 99, 2003 et 2007. Remarquez, c’est peut être bon signe… les tonguiens eux ont montré qu’ils étaient limités mais vaillants. Attention à ne pas les prendre de haut lors du dernier match de poule, mais si ce n’est pas le cas, cette équipe ne devrait pas nous poser de problèmes. Les tout noirs : La première ligne titulaire Owen Franks, Hore et Woodcock fut bonne, même si Woodcock n’a pas l’air d’être encore à son meilleur niveau. Ben Franks par contre a pris cher sur son entrée. Les Blacks auraient pu prendre un essai de pénalité. A domicile, dans un match d’ouverture contre les Tonga, c’est quand même la honte. Brad Thorn : Toujours le même increvable salopard. Ali Williams : Pas mauvais mais pas à son niveau passé non plus. Je préfère Whitelock. Kaino : 56 mètres parcourus pour un flanker, c’est pas mal. Très présent, en défense ou en attaque, rien à redire, les Blacks ont tiré un bon numéro. McCaw : Toujours pas le grand McCaw. En plus maintenant il se fait choper par les arbitres. Vito : Solide mais pas de quoi faire oublier Read pour le moment. Cowan : Pas très en vue, pas très rapide, pas très convaincant. Weepu sans plus aussi. Décidément le poste faible chez les Blacks. Carter : Bon sans plus pour du Carter. Donc excellent comparé à tous les autres. Remplacé par Pierre Slade qui a bien trouvé sa reconversion depuis Stade 2. Belle contribution sur l’essai de Nonu, après, je doute qu’il entre en cours de jeu sur les gros matchs, sauf blessure du Messie. Sonny Bill Williams : La Starlette SBW sentait un peu le pétard mouillé après un Tri Nations où il n’a pas pu exister face au duo Nonu/Smith bien rodé. Titulaire surprise pour le match d’ouverture, il a haussé le ton et a montré l’étendue de sa palette, avec ses fameuses passes après contact improbables qui donneront deux essais. Mais quand même pas mal de déchet dans son jeu, faudrait le voir contre une vraie défense… Ma’a Nonu : Sur sa lancée de cet été, il était partout et incisif, dans un style moins spectaculaire que son voisin néanmoins. Pas trop convaincu de leur complémentarité d’ailleurs. Billou et Nounou sont tous les deux des 12 et Conrad Smith me paraît indispensable chez les Blacks. Kahui & Toeava : J’étais assez sceptiques sur les deux chouchous de Graham, régulièrement sélectionnés depuis 4 ans et dont on se demande souvent à quoi ils servent chez les Blacks. Titularisés aux ailes, les deux centres ont fait le boulot sur ce match, surtout Kahui qui marque deux essais et en offre deux. Il a sans doute gagné sa place. Israel Dagg : Un joueur sur lequel j’étais partagé. Certes, potentiellement, c’est une bombe. Mais n’était-ce pas aller dans le mur que de titulariser ce jeune joueur lors du match d’ouverture ? Les Blacks auraient pu faire le choix de l’expérimenté Muliana, meilleur dans l’occupation du camp adverse. Surtout qu’à ce niveau là, la moindre erreur de concentration se paye cash. Mais contrairement à ce que je redoutais, l’arrière des Crusaders a mis les gaz et a fait fureur sur la pelouse de l’Eden Park. Il? Va en terre promise à deux reprises. Les Tonguiens : Maka : Au temps pour moi, je pensais que le coiffeur de Mathieu Bastareaud avait été arrêté par la brigade des stups. Force est de constater qu’il sévit encore. Moa : Ca doit être super d’arriver en soirée et de se présenter en disant “Salut c’est Moa”. A part ça, y a qu’aux Tonga qu’on verra un demi de mêlée avec le gabarit de Thomas Domingo… Morath : Epatant Sacha Baron Cohen, j’ai mis 15 minutes à le reconnaître. Lilo : Ferait mieux de jouer en double avec Michael Stich (quand on a une bonne vanne à la Boucherie, on l’utilise jusqu’au bout). Voilà pour ce match d’ouverture que je qualifierais de « bien mais pas top », pour citer un grand auteur. Rendez-vous demain pour le compte rendu de France-Japon, si je suis toujours en vie du moins. Pierre.
Pierre Villegueux analyse Castres – Stade Français Pierre a trouvé un nouvel ami : Patrick Péchambert. Quand Ovale Masqué m’a engagé sur le site il y a de ça maintenant… trop longtemps en fait (qu’est-ce que je fous encore là, sérieux ?) il m’avait bien précisé que j’aurais une liberté totale dans mes propos. Ici, m’avait-il dit, on a aucune limite, on peut fracasser les joueurs si on veut, on est des fous, tout ça. Il m’avait juste dit qu’en général, on ne s’attaquait pas trop aux arbitres, même quand ils sont nuls (donc à peu près tout le temps). Je me demande bien pourquoi… parce que c’est trop facile de s’en prendre aux handicapés, peut être ? Et bien moi en tout cas, aujourd’hui, dans mon billet sur le match entre Castres et le Stade Français, je vous préviens tout de suite, je vais critiquer l’arbitrage. De toutes façons, je sais bien que personne ne me lit, pas même les bouchers vu qu’ils laissent passer des fautes d’orthographe dans mes textes à chaque fois. Je sais aussi que plus personne ne s’intéresse au Stade Français en 2011 – ce qui a fini par me les rendre sympathique, vu que je suis dans la même situation depuis que j’ai perdu ma carte de presse. En l’absence de Sumo, parti sauver son couple (quelle idée…) pour une virée romantique en Sicile (beurk), c’est donc moi qui me colle à ce match entre Castres et le Stade Français. Castres qui aujourd’hui, a visiblement décidé de porter le maillot de Bath. Bonne ruse, mais Lionel Beauxis n’étant plus là, ça ne risque pas de troubler grand monde… le Stade Français lui fête le retour de sa tenue sexy leopard, celle qui met bien en forme la nouvelle silhouette de paris-plagiste de Byron Kelleher. Contre toute attente, le Stade Français commence plutôt bien la partie avec un drop lointain du jeune Plisson. Un drop finalement annulé rétroactivement – ce qui prouve qu’il n’y a pas que l’ERC qui invente des nouvelles règles juste pour le plaisir d’entuber le Stade Français. La raison ? Une bagarre avait éclatée quelques mètres plus loin. Monsieur Pechambert, ce bel homme au crâne si glabre, n’ayant pas arrêté le jeu, il n’avait a priori aucune raison de retirer ce drop. D’ailleurs, dans une situation un peu similaire hier, l’essai de Donguy a bien été accordé aux toulousains contre le LOU. Enfin bon, c’est pas grave, Mostert prend un jaune, les castrais rien du tout : on est tout de suite dans l’ambiance. On continue dans l’innovation d’ailleurs puisque quelques minutes plus tard, les castrais obtiennent une pénalité pour avoir fait un en-avant. Pourquoi pas. Du coup Teulet tape et ça fait 3-0. Après 4 nouvelles fautes parisiennes, il double la mise. Laurent Semperé a donc inauguré donc son premier capitanat en passant une bonne partie de l’après midi à discuter avec Mr Péchambert au top de sa forme. Une première timide néanmoins, puisque contrairement à ses prédécesseurs Pichot, Dupuy, Roncero ou Parisse, il a oublié de lever les bras au ciel en hurlant « Quoi ?! » à chaque décision. Attention Laurent, il y a certaine tradition à respecter dans ce club. Castres enchaînes les actions, Masoe est partout et charge dans tous les sens. Warwick sauve les sexy léopard en aplatissant dans son en-but après une passe au pied d’Andreu mais on sent bien que ce n’est que partie remise. Surtout que les parisiens continuent de se faire sanctionner. Voyant Semperé en perdition, Kelleher tente d’aller parlementer avec Péchembert en sortant son plus beau sourire d’acteur scientologue. Malheureusement pour lui, le Cojack de l’arbitrage est plus farouche que les filles qui traînent tous les soirs au Duplex. Ce qui devait arriver arriva, après une touche piquée dans les 22m, Masoe passe après contact pour Tales, ça rebondit vite sur l’aile et Nicolas va marquer tranquillement, Paul Sackey étant visiblement en pause clope à ce moment là. Ca fait 13 à 0. le Stade Français a quand même une belle réaction d’orgueil, et Kelleher est tout près de marquer l’essai. Mais Monsieur Pechambert rappelle aux parisiens qu’ils n’ont pas plus le droit de marquer des essais que des drops, et décide de rendre la balle aux castrais. Quelques minutes plus tard, Sackey fait du travers, un castrais entre sur le coté du regroupement et shoote dans le ballon. Andreu le ramasse et va marquer tout seul. 20-0. Bon, ok. C’est à ce moment là que j’aurais du décider de zapper pour voir un vrai match de rugby mais ma vision était déjà bien trop troublée par le whisky et je n’ai pas pu mettre la main sur la télécommande. A la 32ème minute, les parisiens fait un en-avant, et selon l’interprétation toute particulière des règles de Mr Péchambert, ils bénéficient donc de leur toute première pénalité de l’après midi. Comme un symbole, la petite voiture du Stade Français est en panne. Sans doute un énième sale coup de Pierre Yves Révol qui a utilisé ses pouvoirs de Seigneur du Coté Obscur pour neutraliser l’élément le plus véloce du club parisien cet après midi là… Paul Warwick, qui est irlandais d’après les commentateurs de Canal +, marque malgré tout le premiers points du Stade Français. Petit moment moment de suspense toutefois… l’abitre va t-il décider d’annuler la pénalité ? Non pas cette fois, ouf. Il en donne quand même une petite dernière à Castres avant la mi-temps, Teulet transforme et ça fait 23-3 à la pause. Après être tombé dans un semi-coma éthylique, je me suis réveillé pour voir Warwick – passé en 10 – rater une pénalité pourtant pas bien difficile. Sans doute une façon de mettre la pression à notre futur joueur Contepomi qui a réussi à rater trois pénalités à 12m en face des perches contre le Pays de Galles il y a deux semaines. L’absence totale de suspense achève mon désintérêt pour ce match de merde. Je suis tout de même une nouvelle fois réveillé par la passe au pied de Cabannes, que Andreu prolonge d’un dribble habile avant de ne pas aplatir dans l’en-but. Mr Péchambert contacte Pierre Yves Révol par oreillette et le président de la Ligue lui confirme que l’essai est bel et bien valide, 28 – 3. Je finis par retrouver la télécommande et zappe sur Canal +. Ils passent du handball, ce qui confirme l’engouement de plus en plus marqué du public pour les sports de gonzesses – après le buzz de la coupe du monde de foot féminine. Du coté de Colombes, le Racing met une taule à l’USAP et un ailier fidjien portant le même nom qu’une chanson de Shakira a marqué un essai. Drôle d’après midi. Le Stade Français, qui met un peu plus la main sur le ballon après son changement de charnière, va réussir à marquer un essai pour l’honneur sur une belle inspiration de Warwick. Dans la foulée, Masoe en replante un pour récupérer le bonus, histoire de bien montrer que les castrais marquaient quand ils voulaient cet après midi. Car il faut bien reconnaître que les Revolboys ont largement dominé le match, dans l’agressivité, dans les rucks, en mêlée, en touche, partout. Finalement, Mr Pechambert n’était même pas obligé de se donner autant de mal pour les aider à gagner, mais on le connait maintenant, on sait qu’il ne rate jamais l’occasion d’être mauvais. La marque des grands. Attoub : S’est superbement ouvert la tempe en début de match. Au moins, on aura vu du sang et ça ça nous plait toujours. Semperé / Malmanche : www.pizzahut.fr Milloud : Encore un doute sur sa tenue en mêlée… Flanquart : Flanquart quoi Mostert : Semblait plus à son aise à l’Alegria jeudi soir. Premier carton jaune au bout de 5 minutes, drop annulé (bon ça, c’est pas sa faute à la limite) Van Zyl : Etrangement positionné au poste de troisième ligne aile. On l’a pas trop vu. Tomiki : Pour l’instant on dirait plus le Tomiki qui servait du café à Quade Cooper chez les Reds que celui qui cisaillait tout le monde à Castres Lyons : A un peu surnagé par rapport à ses deux comparses de la troisième ligne mais sans plus. Kelleher : Ca fait 9 mois qu’il a pas joué et par conséquent, il se traine un peu le cul. Par contre il a l’air à peu près motivé. Je propose de mettre des publicités Aubade derrière l’enbut à Charlety, ainsi il terminera sans doute meilleur marqueur d’essai de la saison. Dupuy : Plus dynamique que Kelleher, il a fait du bien mais le bateau sombrait déjà. Son interview d’après-match nous a rappelé le meilleur de Jacques « Mortherfuckin’ » Delmas avec un très beau « On s’est fait défoncer ». Plisson : Il a marqué un beau drop annulé et a réalisé un sauvetage sur Andreu. Sinon, il a rendu des ballons au pied puis il est passé à l’arrière en cours de match. Difficile de se faire une idée donc. Warwick : Pas forcément à son avantage car l’équipe se faisait bouffer partout, n’a pas trouvé les touches sur pénalité. Il a néanmoins montré sur une action qu’il pouvait apporter un peu de créativité à l’attaque. A revoir dans un meilleur contexte. Arias : L’arrière parisien le plus en forme, a réalisé quelques percées mais tout seul c’est pas facile de s’amuser, un peu comme la vie sexuelle d’Ovale Masqué. Gobelet : Encore une fois plus ou moins une bonne surprise, en tout cas il est pas trop mauvais, il se propose et avance. Tuirini : Second match de suite où il n’est ni bon ni mauvais. On ne sait pas trop bien à quoi il sert. De ce point de vue là, il remplace très bien Gonzalo Tiesi, cet argentin qui a été titulaire toute la saison dernière mais dont même les supporters parisiens ignorent encore l’existence. Sackey : Tresses jeanes, maillot sexy léopard, pompes vertes fluo, Paul Sackey a toute la panoplie pour aller danser la Tektonik à Chatelet. Pour jouer au rugby, on est moins sûr, mais on va lui laisser le bénéfice du doute, le temps qu’il se réveille peut-être qu’il marquera son premier essai de la saison en ¼ de finale de Challenge Européen… Rokobaro : Il ressemble à quelqu’un (acteur, chanteur, personnage de dessin animé ?) mais j’arrive pas à savoir qui. Merci de m’aider. Sinon il marque un essai après une belle action de Warwick et il a l’air d’avoir du style. A revoir. Danty : Le clone de Bastareaud est-il livré avec un cerveau cette fois-ci ? Bon ben a pas eu le temps de voir. L’Empire du Coté obscur : Masoe : Charge, avance, plaque, perce, marque des essais, trouve des touches de 40m et contre les coups de pied adverses avec sa propre paire de couilles – même pas mal. Est-il seulement humain ? Andreu : A mal interpreté la news de rugbyrama : Palisson est forfait pour le Japon, pas pour le Mondial. Tu seras pas rappelé Marc, c’était franchement pas utile de te donner la peine de faire un si bon match. Teulet : Avant il était moche mais il avait une coupe de cheveux marrante, à mi-chemin entre Luke Skywalker et Mireille Mathieu. Bon ben maintenant il est juste moche. Roussow Kruger : RAS sur le joueur mais est-il possible de porter un nom qui fasse plus sud-africain que ça ? C’est comme si chez nous on avait un flanker qui s’appelerait Jean Paul Labaguette. Voilà, il ne fallait pas s’attendre à grand chose d’un match à Castres au bout de deux journées et avec une équipe à moitié expérimentale. On retrouve néanmoins quelques maux parisiens de la saison dernière (passivité, conquête en carton) et c’est inquiétant. Le match à Charlety contre Montpellier qui vient de perdre à domicile contre Brive (on se moquerait bien si ça nous était pas arrivé l’année dernière…) sera un bon test pour voir ce que vaut vraiment cette équipe.
Sumo analyse Stade Français – Bègles Bordeaux Quand on est poli on dit merci, et ça Julien l’a bien compris. La Boucherie Ovalie continue son tour des stades du Top 14 du coté de la Capitale. Pour se charger du compte rendu du match avec le SF et Bordeaux, nous avons fait appel à un glorieux ancien combattant, Sumo, boucher de la première heure qui pollue le forum du site avec une régularité déconcertante depuis bientôt trois ans. Il se lance aujourd’hui dans l’écriture de son premier billet – il était temps – avec l’assistance du désormais légendaire Pierre Villegueux. On a connu des débuts plus dégueulasses. Leader du Top 14 2011-2012 après un match, le Stade Français serait inspiré de l’être encore après la finale… Mais aujourd’hui les lauriers sont loin et le SF commence par le petit poucet. L’UBB qui joue son premier match en TOP14 depuis (euh) bien longtemps. Un match de reprise un vendredi soir, au mois d’aout, à la même heure qu’une rencontre du Racing contre le vice-champion de France : toute les conditions sont réunies pour que le stade soit bien vide et qu’on puisse entendre le bruit des os qui craquent depuis les tribunes. Parfait pour un boucher. Mais comme la bière est quand même bien meilleure à la maison, j’ai quand même préféré regarder le match à la télé accompagné d’invités prestigieux tels que le Docteur Didge ou Pierre Villegueux. Pierre qui n’a pas pu se rendre en Nouvelle-Zélande pour la Coupe du Monde à cause des multiples accusations de harcelement sexuel qui jalonnent son casier judiciaire. Encore un des effets collatéral néfaste de l’affaire DSK, hélas… Particularité de ce match : les deux équipes s’étaient rencontrées il y a quelques semaines, à Bordeaux cette fois, en match de préparation. Les promus l’avaient emporté d’un petit point et pouvaient donc avoir une espèce d’avantage psychologique. Pierre me répondit que la psychologie, c’était un truc de gonzesses et il avait sans doute raison puisque les bordelais auront de plaisir de n’attendre qu’une petite minute trente pour prendre leur premier essai par une recrue prometteuse du SF, Francis Fainifo. Puis la première action de l’UBB se conclue par un essai. Aïe ! Mais euh. Heureux de cela, le SF retombe dans ses démons qui font le bonheur de ses adversaires : une interception et un essai de 90 mètres. Un grand classique à Charlery. Comment donner confiance aux adversaires ? La méthode SF tome 2. Le bonheur est de courte durée dans les tribunes… on se rappelle les longues soirées des années précédentes et on serre les dents. Heureusement les nouveaux sont à la fête. Dupuy, audacieux, ne tente pas la pénalité et les gros s’illustrent avec une belle mêlée et un 8 qui s’arrache comme un Lyons. Et là, on se lève tous. C’est con un supporter, non ? En tous cas moi oui. Avant la pause Julien Arias traverse la défense tranchant comme un sabre lors d’un seppuku. Il montre son maillot sur lequel est écrit : Merci Max. Je l’aime. Merci Max. Nous ne saurons jamais te remercier à ta juste valeur. 24-14 : Là on se dit qu’on a fait notre match en général la seconde on s’endort comme la belle au bois dormant et on subit. Finalement non nous ne sommes pas tout à fait endormis. Basta n’a probablement pas fait tourner les morceaux de KFC à la mi-temps. Un bon changement finalement. Dupuy veut briller, la concurrence de Kelleher a du bon (?), il prend un superbe intervale, nouvel essai alors que l’UBB était réduit à 14. Je l’aime. 34-20. On attaque la dernière minute avec une pénalité dans les 22 de l’UBB et une mêlée sera jouée. Je me rappelle de Thierry Rolland disant qu’il pouvait mourir après avoir vue la victoire de l’équipe de France lors de la coupe du monde 1998. Et bien là on a vu un essai de Camara, il y a peut être un en-avant dessus mais il ne sera pas signalé. On n’ira peut-être pas jusqu’à mourir, mais on ne pourra plus le pourrir systématiquement… la vache ! En tous cas ça fait du bien, les tribunes sont belles, même si elles sont un peu vides. Ça semble de bonne augure pour les remplir. On a les meilleurs 9 semble-t-il, mais les 10 ? Sinon l’arbitrage m’a semblé équilibré sur ce match. Rien de commun avec notre fin de saison précédente où on s’est fait voler jusqu’en finale (ceci expliquant largement une vilaine 11e place). 5 essais à 2. Seule équipe avec le Bonus Offensif sur cette journée. Beau temps. La semaine prochaine il faudra contrer les Farinelli (Castrais) chez eux. Restons modestes, humbles… et premiers. Les roses : Wright : On se demandait un peu ce que valait ce pilier trentenaire, souvent remplaçant avec le Leinster ces dernières saisons. Ben en fait il est pas mal du tout : solide en mêlée, mobile et présent dans le jeu. Une bonne surprise. Aled de Malmanche : Très bon et percutant dans le jeu, pizzaïolo total en touche. Bref Dimitri en moche, et en disponible pendant les doublons. C’est toujours utile. Milloud : C’est plus le grand Milloud et il semble qu’il ait été un peu bougé en première mi-temps. Mais son expérience apportera sans doute. Remplacé par Slimani qui lui a bien broyé son adversaire comme il faut. Van Zyl : Grand spécialiste des prises en touche (voir cette vidéo de ses exploits dans le domaine ) Van Z a eu le malheur d’avoir à rattraper les parpaings de son talonneur néo-zélandais. Mais à part ça, il a l’air pas mal dans le jeu aussi. Flanquart : Comme d’habitude, on a l’impression qu’il est ni bon ni mauvais. C’est donc toujours mieux que Vigouroux dont avait la certitude qu’il était bien mauvais. Remplacé par Mostert qu’on n’a pas trop vu mais vu le niveau affiché lors du Tri Nations, y’a pas trop de quoi s’inquiéter. Chollon : Il a l’air d’avoir tout le bagage du troisième ligne malgré son jeune âge. Rabadan : D’après le Docteur Didge « sa plus grande qualité c’est sa femme ». C’est pas faux, mais son expérience et son activité sur le terrain est aussi appréciable. Leguizamon : N’a pas pris de carton jaune. Certes, il est parti au LOU et il prépare la Coupe du Monde avec les Pumas actuellement. Mais fallait bien trouver un moyen de lui dire au revoir pour le premier match depuis 2 ans où le SF n’aura pas pris un jaune. Lyons : Ce week-end on a vu un N°8 australien trentenaire, passé par le SF, marquer un essai sur une percée de 40 mètres. David Lyons n’a pas fait aussi bien mais il a quand même prouvé qu’il avait de beaux restes. Marque un essai important à 10-14 ce qui évite à tout le monde de trop gamberger. Dupuy : Du dynamisme, des bons choix, un 5/6 au pied. Un Dupuy millésime 2009. Peut-être qu’il a peur que Kelleher ne lui pique sa place. Il devrait surtout surveiller sa meuf, à mon avis. Kelleher qui a montré sur son entrée que tout allait bien au niveau de ses dents de sagesse, n’en déplaise aux toulousains. Fillol : Les éclairs, ça lui va mieux que le maillot de l’Argentine. Le poste de 10 aussi mais à noter quand même une interception qui vaut un essai et des touches non-trouvées. Faudra voir ce que donne Warwick en attendant Champomi avec qui la fête sera plus folle. Camara : Miracle. Saint Djibril n’a pas fait une seule connerie en 9 longues minutes et pire, il a même marqué un essai. Ok, la passe était probablement en-avant, et il n’avait que 5m à faire pour se jeter dans l’en-but, mais on parle quand même de Camara. Maintenant il y a deux solutions 1/ il prend confiance et devient le meilleur ailier de France, celui qui marquera un essai au Blacks en finale du Mondial 2015 2/ Il reste Djibril Camara et on le fait jouer le moins possible pour ne pas avoir à trop s’en rappeler. Gobelet : Remplaçant de dernière minute de Bastagros, Grobelet a fait du Bastagros petite forme : péter dans la défense sur les 3 ballons qu’il a touché, et se faire sauter par ses coéquipiers le reste du temps. Dans le jeu hein. Nous nous n’avons pas d’informations sur les bizutages réservés aux nouveaux arrivants. Turinui : Jouait à coté de Gobelet, donc n’a pas eu beaucoup de ballons. Il a quand même l’air solide pour un joueur que certain annonçaient cramé. Fanifo : 1er ballon, 1ère minute, fume deux défenseurs bordelais pour marquer son premier essai de la saison. Paul Sackey sera donc prié de ne pas attendre le mois de mai pour se réveiller, cette année. Rokaboro : C’est bon à savoir, un fidjien qui sort de nulle part peut montrer en un match plus de qualité de relance qu’Hugo Southwell en deux saisons. Pour le reste, faudra tout de même en voir plus. Prochaine étape donc avec un match à Castres qui sera un peu plus sérieux pour s’étalonner. Un point de bonus là-bas serait déjà pas mal, vu qu’ils n’ont pratiquement pas d’absents et qu’ils doivent absolument gagner après leur match décevant à Perpignan. Le résumé du match en vidéo. Sumo avec la mal aimable participation de Pierre Villegueux
Pierre Villegueux analyse France – Irlande (13/08/2011) L’Equipe de France va t-elle droit dans le mur ? Trop tôt pour le dire. Par contre, David Marty… Si vous voulez savoir comment Pierre est revenu d’entre les morts, lisez la première partie de son billet. Si vous en avez rien à foutre mais que son analyse de France – Irlande vous intéresse, restez ici. Tranquillement installé sur ma banquette (c’est l’avantage d’avoir une carte de presse, même expirée depuis 1984) entrain de siroter ma Guinness, je regarde la composition XV du Trèfle d’un oeil distrait. De toutes façons c’est toujours la même chose : les gallois s’appellent tous Jones et Williams, les irlandais eux s’appellent tous O’Connell, O’Flaherty, O’Callaghan… c’est ça les pays où il y a plus de moutons que d’habitants, on a une certaine tendance à la consanguinité. D’ailleurs les irlandais assument à fond puisque Leo Cullen est aujourd’hui capitaine. Enfin je dis ça, mais quand on voit la tronche de David Marty, y’a pas de quoi faire les fiers non plus. Et toujours pas de quoi se pavaner en voyant notre nouveau maillot futuriste coupé en deux au niveau du torse. Un maillot Homme-Tron en sorte, sans doute un hommage à Didier Retière, le Kevin Flynn de Marcoussis avec ses machines infernales. Le tunnel de Chaban-Delmas est interminable. Du coup, je me dis qu’il va sans doute falloir remplacer Marconnet dès la 20ème minute de jeu. Personnellement, ce passage m’a rappelé le long tunnel blanc dans lequel je me trouvais lors de mon récent coma. Je m’en rappelle très bien, j’y ai rencontré Jo Maso qui m’a dit « Mais allez Pierre ! Reste avec nous, ici on se la coule douce… ça fait 15 ans que je branle rien moi ! ». Enfin ça, c’était peut être dans les couloirs de Marcoussis, en fait… excusez moi, mon esprit est encore un peu embrouillé. Le début de match est surprenant : Damien Traille relance sur son premier ballon. David Marty fait un leurre sur un lancement de jeu de Trinh-Duc. En 2 mois de prépa, N’Tamack aura donc réussi à élaborer une combinaison offensive. Les français sont frustrés par 2 mois de kayak et d’accrobranche et ils envoient du lourd d’entrée, un peu comme si on lâchait 15 condamnés à perpétuité dans une école d’esthéticiennes. Ça avance à l’impact, et surprise, ça combine pas mal. Il y a de la profondeur derrière et ça change un peu de nos habitudes. Au bout de 10 minutes, Palisson fait la différence en intervenant dans la ligne (un peu comme un arrière, d’ailleurs on en avait un ce soir ?) et libère son ballon après plaquage pour Clerc, toujours présent quand il s’agit d’emmerder les rouquins. On constatera assez vite qu’en effet, quelque chose a changé chez cette équipe de France. Avant, elle ne jouait que les 20 dernières minutes du match. Désormais, elle joue les 20 premières puis plus rien. Perturbées par la sortie de Mermoz (Skrela rentre à l’ouverture, Donald Duc passe au centre) les lignes arrières se sont montrées moins tranchantes par la suite. Pas très étonnant sachant que Trinh-Duc a trusté toutes les sélections à l’ouverture depuis 2008 et que le pauvre Dadou, intermittent fantomatique (et souvent poussé en tribunes par Traille) depuis 3 ans, n’a finalement que peu de repères en EDF version Lapinou. Et derrière Mermoz, aucun vrai 12 disponible. A part peut être Estebanez, mais on sait pas vraiment si il est 12, 13, 10, ou 15 en fait. Probablement parce que c’est un treiziste, en fait. Même constat pour Damien Traille qui est plus une sorte de doudou pour Marc Lièvremont qu’un vrai joueur de rugby. Le reste du match sera constitué d’attaques irlandaises pas vraiment dangereuses (malgré quelques fulgurances de Kearney ou Trimble, j’ai cherché les noms dans google) et d’un duel de coups de tatanes entre des équipe qui manquaient sans doute de jus, où qui ne voulaient pas en montrer trop trop vite. Niveau occupation et déplacement, O’Gara touche évidement toujours sa bille et il a pris un malin plaisir à balader nos arrières. Egalement toujours aussi précis dans les tirs aux buts, on a cru pendant quelques minutes que les irlandais allaient nous souffler la victoire sous le nez. Heureusement l’homme à la tête toute rouge rate la pénalité qui aurait permis aux verts de passer devant. Derrière, les avants font le boulot et Yachvili rajoute deux pénalités. Victoire solide donc, mais pas vraiment avec la manière contre une équipe d’Irlande légèrement déplumée et qui misera sûrement plus sur le match à Dublin. Pas de quoi sauter au plafond, pas de se catastropher non plus. Les gros : Même si les irlandais ne sont pas forcément une référence en la matière, les présumés seconds couteaux ont fait le job en mêlée. Ducalcon a également été présent dan le jeu et est sorti terrain totalement lessivé. Et oui, je continuerai à faire cette blague tant qu’elle me fera rire. Marconnet a de la chance : le maillot à moitié bleu nuit en dessous des pecs permet de masquer efficacement ses poignées d’amours. Szarzewski n’a pas envoyé de pizza et a envoyé dans le jeu et garde donc sa place de N°2 devant un Guilhem « Kung Fu Panda » Guirado pas trop mauvais ce soir. Bonne rentrée de Poux. Bonne chance à Marco pour virer un de ces gars là… Julien Pierre : Voir Julien Pierre faire des travaux fermiers lors de la préparation de l’Equipe de France était une sorte de rêve qui devenait réalité pour toutes les femmes ayant connu leurs premiers émois sexuels devant Charles Ingalls. Mais le gentleman farmer de l’Equipe de France n’est pas bon qu’à couper des rondins et traire des vaches, c’est aussi un bon seconde ligne et c’est tant mieux pour nous. Romain Milo-Chluski : Je ne l’ai pas vu. Sachant qu’il joue seconde latte, c’est sûrement qu’il a été bon. En tout cas, c’est ce que Jérôme Thion a réussi à faire croire à beaucoup de gens pendant 10 ans. Remplacé par Lionel Nallet, qui après le dernier France-Galles confirme qu’il est le seul trois quart centre français à prendre des intervalles. Imanol Harinordoquy : Quand Heaslip est rentré sur le terrain, j’ai cru à possible défi-défilé façon Zoolander entre les deux seuls mecs qui pensent que c’est encore cool d’avoir un bandana en 2011. Hélas ce moment n’est pas arrivé. Remplacé par Julien Bonnaire. Grand, blond aux yeux bleus, moulé dans une combinaison intégrale foncée… j’ai cru voir Anders Behring Breivik débarquer sur le terrain. Hélas il n’a pas fait un carnage. Thierry Dusautoir : Fait partie de ces joueurs dont on ne commente la performance que quand ils sont mauvais, sachant que ça arrive approximativement une fois tous les deux ans. Et pas aujourd’hui, donc. Rapahel Lakafia : Une bonne première avec une bonne activité, du dynamisme et de la puissance. En plus, il a bien géré son interview d’après match, en réussissant à ne pas avoir l’air trop idiot, ce qui n’est pas donné à tout le monde (et notamment pas à Yoann Huget et Clément Poitrenaud). Yachvili : Le Yachvilain du BO est définitivement porté disparu en mer. Autoritaire, bon stratège, efficace face au but, lent mais pas trop… on tient notre N°9 pour le Mondial. Il va donc pouvoir permettre à Morgan Parra de prendre des cours d’acting pour sa prochaine pub Renault. Notez d’ailleurs que le petit Morgan foire son seul ballon ou presque en s’enterrant à 5 contre 1 contre une meute d’irlandais affamés. Au moins pour une fois il n’a pas accusé ses avants. Trinh-Duc : Un bon début de match en 10 pour Donald Duc, où il a bien distribué le jeu au lieu de foncer dans le tas comme il le faisait à outrance dans sa folle jeunesse. Un peu moins à sa place en 12, sans être mauvais non plus. David Skrela : Le gendre idéal. Mignon, bien coiffé, poli, gentil. Il entre sans se faire remarquer, en prenant bien soin de gêner personne. Surtout pas les irlandais. Un peu lent et planqué 10m derrière la défense, il a été ni bon, ni mauvais, donc juste assez bon pour être titularisé contre le Japon pendant la Coupe du Monde. Mais pas plus. Alexis Palisson : On l’attendait au tournant. Jerry Flannery aussi, d’ailleurs. Palisson a la tête du gamin à qui on met la tête dans les toilettes à l’école et sa récente contribution au magazine Tetu n’arrangeait pas son affaire. Dommage pour nous, il a été assez bon et même décisif sur le seul essai du match. Maxime Mermoz : Améliore son record personnel avec 27 minutes sur le terrain. Peut espérer jouer une mi-temps complète lors de la Coupe du Monde 2015. Dommage potentiellement, il reste le 12 français le plus intéressant. Mais voyons le coté positif : si il est blessé, on a plus aucune excuse pour titulariser Marty en 13. David a aujourd’hui été fidèle à lui-même un apport offensif quasi-nul, quelques maladresses, une bonne défense et un gros bouchon sur un pauvre irlandais qui traînait par là. Au moins, on peut se dire que ça aurait pas été tellement mieux avec Fritz ou Bastareaud. Pendant ce temps, en Nouvelle-Zélande on a Conrad Smith… Vincent Clerc : Présent juste pour effrayer les irlandais. Ça et l’eau, ça marche super bien avec eux. Marque son essai habituel contre les rouquins. A part ça, plutôt actif en première mi-temps, moins après. Damien Traille : A fait du Damien Traille, des tentatives de relance pour se donner bonne conscience, des coups de tatane, un drop raté et a failli se faire avoir par un rebond pour nous rappeler de bons souvenirs. Remplacé par Maxime Médard qui a essayé de venir dans la ligne et d’attaquer. Une hérésie qui lui vaudra sans doute de cirer les tribunes avec Cédric Heymans durant la compétition. Yoann Huget : N’a pas trouvé le chemin du stade. Son absence s’est fait ressentir. Y’a pas photo. Allez, salut bande de nazes. Pierre.
Pierre Villegueux revient d’entre les morts ! Ouais. Youpi. Salut bande de nazes, Avant de vous parler du match de ce soir je me dois de m’expliquer de ma longue absence. Il se trouve que j’ai été victime d’une attaque, ou d’un truc comme ça, qui m’a plongé dans le coma pendant de long mois… je tiens d’ailleurs tout de suite à remercier l’équipe de la Boucherie Ovalie, qui ne m’a pas rendu une seule visite. J’ai même cru comprendre qu’ils me considéraient pour mort et qu’ils cherchaient à me remplacer… enfin je ne m’en fais pas, si les bons consultants rugby couraient dans les rues, ça se saurait. Thomas Lombard n’aurait pas de job à la télé déjà. J’ai fini par sortir du coma il y a quelques jours de cela. Les gars à l’hôpital en revenaient pas. Un des médecins m’a même dit « Monsieur Villegueux, de toute ma carrière, je n’ai jamais vu quelque chose de semblable. Au vu de l’état de votre foie, vous devriez être mort depuis au moins 12 ans… ». Ce à quoi je lui ai répondu avec mon amabilité habituelle « Et toi vu ta gueule, je parie que t’as pas tiré un coup depuis 12 ans ». Ils voulaient me garder en observation, me faire passer des tests, mais ils ont fini par se résigner et me laisser sortir, soit-disant parce que je harcelais sexuellement les infirmières. Peu importe, la Coupe du Monde approche et je vais avoir du pain sur la planche. J’aurais le temps de dormir quand je serai mort, comme le dit si bien Fabien Barcella. Après m’être fait virer, j’ai voulu demander à Ovale Masqué de venir me chercher. C’était la moindre des choses de sa part. J’avais oublié que cet espèce de parasite social n’avait pas le permis, parce que selon lui « la voiture ça pollue et en plus ça va trop vite et c’est dangereux » et puis que « de toutes façons à Paris ça va plus vite de prendre les transports ». Quel héros. Essaye donc de sauver le monde en prenant le RER B, tu m’en diras des nouvelles… J’ai donc du faire appel à mon vieux pote Pierre Salvioque. Il était tout excité. « Pierre ! Pierre, mon p’tit loup ! T’as entendu pour l’affaire Huget ? ». Je lui ai répondu « C’est qui ça Huget ? ». Après être passé tout près de la mort, je crois que la mémoire fait un peu le tri dans les souvenirs, pour ne garder que le meilleur. Il va de soi que la carrière internationale de Yoann Huget ne fait pas partie de cette catégorie. Pierrot m’a donc rappelé que c’était un peu le « Sirelie Bobo bayonnais », un mec qui passe son match à guetter les passes en cloche planté sur son aile et qui marque dix essais sur interception par saison. Au vu de la folle complexité du plan de jeu offensif élaboré par Emile N’Tamack, nul doute donc que Yoann était considéré comme l’arme fatale du système Lièvremont… Pierrot était en transe, il arrêtait pas de dire « Je le savais ! Ça faisait 10 ans que je disais qu’il y avait du dopage dans le rugby ! C’est pour ça qu’on a essayé de me faire taire, qu’on m’a viré ! Heureusement j’ai un compte touiteure pour informer la population… ». Il est un peu con quand même ce Pierrot. Mais au moins il a le permis. Puis d’après ce que j’ai pu lire après, en fait Huget n’était pas positif, c’est juste qu’il a zappé trois contrôles de suite. Donc soit il est très très con, ce qui est tout à fait probable quand on parle d’un joueur de rugby en 2011. Soit il cherchait à cacher quelque chose. Dopage ? Je n’y crois pas. J’ai vu ses matchs, et c’est un alibi en béton. Par contre, vu son look de hippie, ça ne m’étonnerait pas qu’il fume de la marijeanne. Comme ce clown d’Ovale Masqué. Pff, les jeunes d’aujourd’hui… Pour oublier ce monde qui ne tourne plus rond et tous ces junkies, j’ai donc décidé de me rendre dans mon pub irlandais favori pour visionner au calme ce fameux France – Irlande, autour de 4 ou 5 bières, histoire de me ménager un peu. Je vous livre mes impressions dans le billet suivant, car je sais que la plupart d’entre vous êtes incapables de tout lire d’un seul coup. Pierre. La suite, ici.